Disclaimer : les personnages ne m'appartiennent pas etc…
Genre : OOC, UA, aventure, romance, fantastique
Couples : je crois qu'ils sont un peu trop occupés
ATTENTION Ce chapitre comporte des scènes de guerre. Il y a donc des morts, du sang et plein de trucs dans le même genre. DONC SI VOUS ETES SENSIBLES OU TROP JEUNES NE LISEZ PAS ! (vous ne pourrez pas dire que je vous avez pas prévenu.)
Ce fut un chapitre difficile à mettre sur pied. Comme vous pourrez le constater pendant votre lecture, il y a dans cette partie de l'histoire beaucoup d'intervenants. Vous allez donc passer régulièrement d'un personnage à un autre… j'espère juste avoir été suffisamment claire dans ces quelques lignes et que vous ne vous perdrez pas en cours de route (les scènes de combat n'étant décidément pas mon fort).
Réponses aux reviews en fin de chapitre.
Bonne lecture !
Les Chevaliers Dragons : Livre II
Chapitre XXIV : Offensive
Les éclairs ne cessaient d'augmenter en intensité donnant l'impression que même les cieux déchaînaient leur colère. Mais malgré la violence de la tempête, malgré les heures difficiles qui se présentaient à eux, les troupes royales étaient prêtes au combat, n'attendant qu'un signe de leur souverain pour prendre d'assaut le manoir des Kushrénada.
Comme l'avaient prévu les chevaliers, les hommes de Lady Une s'étaient tous regroupés dans la bâtisse afin de protéger, au péril de leur vie, celle qu'ils considéraient comme leur chef. Du haut des créneaux, les mercenaires préparaient leurs arcs en attendant l'attaque des représentants de Sanc.
Les cinq chevaliers se concertèrent avant de lever leurs épées vers leur cible et de crier haut et fort le début de la charge. Les guerriers Maganacs et les gardes royaux marchèrent comme un seul homme en direction du bastion.
Leurs ennemis ne furent pas longs à réagir. Dès que l'armée de Sanc fut à portée de tir, une première vague de flèches s'abattit sur eux, sifflant dans l'air malgré les grondements sourds de l'orage. Les soldats déployèrent leurs boucliers se protégeant au maximum des pointes d'acier tout en continuant à avancer vers l'entrée du bastion.
Les Seigneurs de Sanc cavalaient à vivent allure en tête de leur armée. Duo se chargeait de leur protection en utilisant une partie de ses pouvoirs pour former une barrière d'énergie tandis que Heero se concentrait au maximum sur l'objectif qu'on lui avait demandé de détruire. Plus ils approchaient des herses qui leurs barraient l'accès, plus leur vitesse augmentait. Pour les non initiés, cette cavalcade aurait pu paraître suicidaire car il était évident qu'ils allaient se rompre le cou sur l'huis de métal qui leur faisait face. Mais pour ceux qui avaient reconnu la marque imprimée sur leur torse et qui devinaient l'identité de ces cavaliers, il ne leurs resta qu'une seule chose à faire. Retenir leur souffle et observer la puissance des élus.
Les quelques mètres qui les séparaient de leur but furent rapidement franchis et malgré le fait indéniable que les cinq jeunes hommes fonçaient droit vers un obstacle, aucun d'eux ne ralentit. Ils avaient entièrement confiance en Heero.
Le seigneur du nord intensifia son énergie, faisaient danser des éclats métalliques dans ses iris marines et lorsqu'ils ne furent qu'à une courte distance de la herse, lorsque plus aucun retour arrière n'était plus possible, il laissa son pouvoir agir.
La barrière métallique se mit à grincer et à vibrer avec force pour finir par voler en mille morceaux, soufflée par une puissance qui dépassait l'entendement. La soixantaine d'assassins qui attendaient derrière la herse se firent eux aussi balayer par l'impact comme de vulgaires fétus de paille et les cinq cavaliers entrèrent sans plus de difficulté dans la haute cour du castel. Leurs soldats ne furent pas longs à les rejoindre et les bruits de guerre qui auparavant résonnaient dans la lande, se répercutaient à présent à l'intérieur des murs d'enceinte.
Abandonnant leurs arcs et leurs flèches, les hommes de Lady Une dégainèrent leurs armes et les cliquetis d'épées vinrent s'ajouter aux cris de rages et de douleurs. Les Seigneurs de Sanc s'empressèrent de descendre de leurs montures afin de faire face à la vague d'assassins qui accouraient dans leur direction. Malgré le nombre important d'assaillants qui leurs faisaient face, ils ne furent pas long à se débarrasser de ces gêneurs, se frayant ainsi un chemin jusqu'à une poterne qui leurs permettrait d'accéder à l'intérieur du bâtiment principal.
Quatre fut le dernier à y pénétrer mais juste avant de suivre ses compagnons, il se retourna afin de déterminer la position du chef des Maganacs ainsi que celle du Lieutenant Noin. Lorsqu'il les vit et qu'il capta leur regard, un acquiescement suffit de sa part pour leurs faire comprendre que leurs chemins se séparaient.
Les deux meneurs connaissaient le plan de bataille et savaient que leur mission consistait à maintenir le maximum d'hommes de mains de Lady Une à l'extérieur pour que les cinq chevaliers puissent passer le plus inaperçus possible. Une sorte de parfaite diversion pour leurs permettre d'effectuer leurs recherches.
Une fois à l'intérieur de la bâtisse et à l'abri des regards, les jeunes élus prirent le temps de se concerter.
« C'était un peu trop facile. », dit le Seigneur du Nord.
« Je suis d'accord avec Heero. Je pensais qu'on aurait droit à un comité d'accueil plus… impressionnant. », poursuivit Duo.
« Ne vous réjouissez pas trop vite. Nous n'avons pas encore mis la main sur Lady Une et la sous-estimer serait une erreur. », répondit Quatre. « Nous devons rester sur nos gardes. »
Ses compagnons acquiescèrent d'un même mouvement.
« Nous n'avons pas le temps de fouiller de fond en comble cette demeure. Wufei arriverais-tu à déterminer plus ou moins à quel endroit du manoir elle se dissimule ? »
« Je vais essayer. »
L'élu de Nataku ferma ses yeux et se concentra. Trouver un esprit spécifique dans un endroit rempli de plusieurs centaines de personnes, demeurait un exercice laborieux, même pour un homme entraîné. Mais il ne risquait rien à tenter le coup.
En attendant d'éventuels résultats, ses compagnons se mirent à faire le guet, espérant ne pas être découverts. Depuis leur emplacement, ils pouvaient entendre le brouhaha étouffé du combat qui sévissait à l'extérieur.
« On aurait peut-être dû les aider. », murmura Duo les yeux scrutant les ombres du couloir.
« Ce sont d'excellents combattants, ils sauront faire face. », lui répondit Heero.
« Oui mais nous sommes plus forts. »
« Fais leur confiance. Ils sont ici de leur plein gré. Eux aussi veulent se battre pour défendre leurs proches. »
« Je sais mais… »
« Tu ne peux pas protéger tout le monde Duo. Notre mission est importante. Si nous trouvons Lady Une, nous mettrons un terme une bonne fois pour toute à cette guerre. », poursuivit son compagnon. « Nous sommes peut-être puissants mais seuls nous ne pourrons pas vaincre. »
« Tu as sans doute raison. »
C'est à ce moment-là que Wufei rouvrit les yeux.
« Tu l'as localisée ? », interrogea Quatre.
« Je n'ai pas réussi à trouver la trace de son esprit. Il y a trop de monde aux alentours. », répondit le chevalier de l'ouest. « Mais par contre, j'ai ressenti une très forte source de magie. »
« C'est sûrement elle. »
« Je le pense aussi. »
« Où est-elle ? », demanda Trowa.
« Dans un bâtiment près de la tour principale. »
« Je suis déjà venu ici et si mes souvenirs ne me trompent pas, c'est la chapelle. », dit Quatre. « Nous pourrons y accéder en traversant la cour intérieure. »
Le jeune souverain prit la tête de leur petite troupe et ce fut sans plus un regard en arrière, que les chevaliers avancèrent dans le dédale que formaient les couloirs de la bâtisse.
Ils rencontrèrent régulièrement des détachements d'hommes qu'ils n'eurent aucun mal à combattre. Rapides et déterminés, les chevaliers ne leurs laissèrent aucune échappatoire, aucun moyen de donner l'alerte. Petit à petit, ils se frayèrent un chemin jusqu'à atteindre leur but.
Le préau pavé était recouvert d'une fine pellicule de neige devenue noirâtre avec toutes les allées et venues des hommes de Lady Une. Une fontaine, qui jadis déversait une eau pure et claire, était à présent en partie détruite, abandonnée comme le reste de la bâtisse depuis la disparition de Treize.
A première vue, l'endroit paraissait désert.
« Soyez vigilants. », les exhorta Quatre. « Nous sommes attendus. »
L'élu de Sandrock était sur ses terres et malgré l'apparent calme de l'endroit, il sentait nettement la présence d'hommes dissimulés dans les ombres. Et il avait raison, car à peine avaient-ils atteint le centre de la cour, qu'une horde d'assassins s'élancèrent sur eux, armes au poing.
Les jeunes seigneurs se regroupèrent les uns près des autres, assurant ainsi leurs arrières face à l'ennemi. Les hommes de Lady Une les encerclèrent rapidement, leur coupant toute possibilité de fuite. Tous affichaient un sourire mauvais. Ils étaient apparemment satisfaits de leur guet-apens.
Mais très vite… ils déchantèrent.
Les chevaliers n'attendirent pas plus pour attaquer ceux qui, pendant quelques instants, s'étaient crus les prédateurs. Leurs adversaires ne tinrent pas longtemps et avant même qu'ils ne comprennent ce qui leurs arrivait, la lutte était terminée.
Quatre observait les corps sans vie à leurs pieds. Certains auraient pu croire qu'il ressentait des regrets ou de la culpabilité mais ça n'était pas le cas. Le seul sentiment qui paraissait grandir en lui, était en faite la suspicion. Le jeune souverain avait toujours ce sentiment étrange que quelque chose leur échappait, qu'un piège était en train de se refermer sur eux. Il ne savait pas si cela venait de ses inquiétudes ou alors de Sandrock qui tentait de les mettre en garde. Mais une chose était sûre, ce malaise l'accompagnait depuis plusieurs jours et ne semblait pas vouloir le quitter.
« Un problème ? », demanda Wufei en s'approchant de Quatre.
« Aucun. », répondit-il avant de se tourner vers ce qui semblait être un ancien lieu de culte et d'en montrer l'accès à ses compagnons. « Nous y sommes. »
Les portes de la chapelle leurs faisaient face.
Ils s'avancèrent vers elles, resserrant la prise sur leurs armes par anticipation. Ce fut Trowa qui lentement posa une main sur la poignée couleur or du battant et l'abaissant dans un grincement sourd. Les chevaliers pénétrèrent dans ce lieu sacré aux dimensions impressionnantes. Les murs de couleur crème étaient décorés de nombreux vitraux multicolores qui, en ce jour d'orage, ne laissaient passer que peu de lumière. Seules les torches disposées à intervalle régulier éclairaient l'endroit. La haute voûte de pierre située à une vingtaine de mètres était constituée d'une multitude d'arcades élégantes, dénotant le talent incontestable de l'architecte.
Les jeunes Seigneurs avancèrent quelques mètres faisant résonner leur pas sur les dalles de marbre beige. L'endroit avait été vidé de ses meubles. Il n'y avait à présent que quelques lourdes tentures contre les murs dont les dessins représentaient divers paysages Sanc et au fond de la salle, un grand autel de marbre surélevé par quelques marches.
Lorsque les chevaliers arrivèrent au centre de la chapelle, les portes situées derrière l'autel de pierre s'ouvrirent et un nombre incalculable d'hommes en sortirent.
« Voilà où ils se cachaient », souffla Duo.
De toute évidence, le seigneur du Nord avait eu raison en s'inquiétant de la facilité avec laquelle ils avaient pu entrer dans la bâtisse. Les troupes qu'ils avaient combattues en arrivant jusque là étaient de toute évidence la face visible de l'iceberg. Le plus gros du détachement était resté en arrière.
« S'ils sont aussi nombreux, cela signifie que Lady Une n'est pas loin. », murmura Heero.
A peine, le jeune homme avait-il prononcé ces paroles que la silhouette d'une femme se découpa de l'obscurité.
« Bienvenu chevaliers. », clama-t-elle en quittant la protection des ombres pour s'avancer dans la clarté des torches.
Malgré les années de fuite, elle n'avait rien perdu de sa superbe. Ses longs cheveux bruns tombaient en cascades jusqu'au bas de son dos, habillant ses épaules nus d'un rideau de soie. Vêtue d'une robe grenat qui paraissait miroiter sous les lumières vacillantes des flambeaux, Lady Une s'avança jusqu'au marches. Elle aurait pu être admirée si son âme n'avait pas été aussi noire.
« Je suis ravie de vous revoir mes Seigneurs. », poursuivit-elle pendant que ses hommes se déployaient dans l'ensemble de la salle.
Quatre s'avança de quelques pas en direction de la jeune sorcière avant de lever son épée dans sa direction.
« Au nom du peuple de Sanc, je vous somme, vous et vos hommes, de vous rendre immédiatement afin d'être jugés par vos pairs. »
La voix du représentant de Sandrock était glaciale et coupante. Mais cela ne sembla pas convaincre Lady Une, qui laissa un sourire en coin apparaître sur son visage pâle, tandis que ses troupes se mettaient à ricaner sourdement.
« Je crains que cela ne soit pas possible. », répondit-elle d'une voix calme.
« Tenez-vous à ce point à perdre la vie ? », poursuivit le jeune souverain. « Si vous ne vous rendez pas, vous ne sortirez jamais vivants de cet endroit ! »
Le sourire en coin de la jeune femme se fana sous les dernières paroles prononcées par Quatre.
« Et bien soit. », déclara-t-elle calmement. « Si cela doit être fait. »
Puis elle fit signe à l'un de ses hommes qui s'empressa de lui apporter un objet dissimulé sous un tissu de velours noir. De taille suffisamment petit pour tenir dans la paume d'une main, ce fut presque avec dévotion, que Lady Une le prit. Tout en fixant le regard impassible de Quatre, elle découvrit lentement l'objet de toutes les curiosités en faisant tomber le voile sombre à ses pieds.
Le jeune seigneur ne put empêcher un froncement de sourcils d'apparaître sur son visage à la vue d'une pierre ronde et lisse aussi grande qu'un poing d'homme adulte (1). Sa couleur d'un blanc mat et nacré semblait scintiller d'une lueur presque irréelle.
« Ceci mon Seigneur est une pierre de lune absolument parfaite. », expliqua la jeune femme tout en scrutant la gemme. « Elle ne possède aucun défaut ni aucune impureté. Il n'en existe aucune autre d'une telle qualité dans notre monde. »
Lady Une leva son regard vers les chevaliers et son sourire réapparut.
« Cela doit d'ailleurs vous rappeler de vieux souvenirs. », susurra-t-elle.
« Que comptez-vous en faire ? », tonna Duo.
Le sourire de la jeune femme s'élargit encore plus à la vue du seigneur du Sud.
« Finir ce que j'ai commencé ! »
Puis elle fit signe à ses hommes qui se jetèrent tels des fauves affamés sur les élus. Pendant que les chevaliers étaient aux prises avec ses troupes, Lady Une se plaça derrière l'autel de pierre et y déposa la gemme. Sans plus prêter attention aux combats qui l'entouraient, elle ferma ses yeux et commença à psalmodier une invocation dans un dialecte aussi ancien que le Royaume de Sanc lui-même. Après quelques minutes, la pierre s'éleva doucement dans les airs comme animée d'une vie propre et se tint immobile à plusieurs mètres au-dessus de la jeune femme. Au fur et à mesure des paroles prononcées par la jeune femme, la gemme se mit à luire. D'abord faiblement, la lumière se fit de plus en plus intense pour devenir aussi forte que les étoiles de la voûte céleste.
Satisfaite du résultat obtenu, Lady Une leva les bras en direction de la pierre et entama une nouvelle invocation. Peu à peu, le rayonnement s'assombrit lentement en attirant à lui toute source de clarté afin de l'annihiler. La gemme se mit à grossir au fur et à mesure que les minutes passaient devenant un véritable soleil noir.
L'énergie déployée pour un tel acte était énorme. Il était facile de voir sur le visage crispé de la jeune femme que l'effort était colossal et non pas sans souffrance. Mais malgré la douleur engendrée, elle ne cessa à aucun moment sa litanie.
Tandis que Lady Une augmentait au maximum la puissance de sa magie, les chevaliers affrontaient férocement leurs assaillants. Cette fois-ci, les choses furent plus difficiles car en plus de devoir affronter un nombre impressionnant d'adversaires, ces derniers semblaient être les plus forts et les plus expérimentés des assassins de Treize.
Dès le début, leurs ennemis avaient réussi à briser leur petit groupe en les acculant dans des endroits différents de la pièce. Les seigneurs de Sanc avaient donc perdu la protection de leurs compagnons et devaient redoubler d'efforts pour ne pas se retrouver avec un couteau planté dans le dos. Afin de pallier à cela, ils en vinrent tout naturellement à déployer leurs pouvoirs. Leurs gestes se firent plus rapides et plus violents, leurs perceptions s'affinèrent et certaines de leurs facultés s'éveillèrent.
Heero utilisa sa capacité psychique pour faire valser à plusieurs mètres au loin une quinzaine d'hommes prêts à se jeter sur lui, tout en interceptant une lame assassine qui tentait de le prendre en traître.
Un peu plus en retrait, Trowa mettait à profit son agilité pour contrer l'attaque de ses assaillants n'hésitant pas à utiliser l'un d'entre eux comme bouclier.
Quatre, quant à lui, semblait avoir hérité du plus grand nombre d'assaillants. Etrangement, le plus gros des troupes de Lady Une paraissait vouloir l'occuper au maximum ne lui laissant aucun moment de repis. Mais malgré leur nombre important, le jeune homme faisait face avec force et ténacité.
A l'instar de ses compagnons, Duo ne faisait pas mentir son statu d'élu de Shinigami. Bien que n'utilisant qu'une petite partie de ses dons afin de ne pas réveiller l'âme du dragon qui sommeillait en lui, le seigneur du sud se démenait comme un beau diable.
Quant à Wufei, il faisait tout pour s'avancer petit à petit en direction de Lady Une. Sa soif de vengeance était forte car elle était l'instigatrice des malheurs survenus dans sa vie. C'est elle qui avait trahi le clan Chang en aidant les assassins de Treize à entrer dans la ville afin de décimer un à un chaque membre de la famille de Wufei. C'est aussi elle qui avait emprisonné et torturé Zechs, lui infligeant des sévices au-delà de la décence humaine.
Et cela, Wufei voulait le lui faire payer.
Redoublant d'efforts face à ces souvenirs, le chevalier de l'ouest avançait petit à petit en direction de l'autel.
Il la haïssait !
Il la haïssait comme il n'avait jamais haï quelqu'un !
Et par tous les dieux, il pouvait le jurer. Il allait la tuer !
Lady Une ne semblait prêter aucune attention au combat qui se déroulait à ses pieds. Elle ne s'intéressait qu'à l'astre noir qui, à plusieurs mètres en hauteur, grossissait de plus en plus. L'énergie déployée devenait fut si importante que les vitraux se mirent à vibrer avec force, comme s'ils allaient se briser en milliers d'éclats multicolores. L'orage augmenta lui aussi, rendant l'atmosphère encore plus électrique.
Alarmés par la tournure que prenaient les évènements, les chevaliers augmentèrent l'intensité de leurs coups. Des reflets métalliques vinrent rapidement danser dans leur iris, signe que la force des dieux-dragons coulait dans leurs veines.
Mais de nouvelles troupes d'assassins arrivaient encore par les portes dérobées de la chapelle.
Heero s'inquiéta de voir autant d'hommes les assaillir. Non pas qu'il douta un seul instant de leur chance de survie, mais il était bien conscient que si leur nombre continuait à grandir, ses compagnons et lui seraient obligés d'utiliser au maximum leurs pouvoirs. Et pour rien au monde, ils ne devaient en arriver là, car cela signifierait le réveil de Shinigami.
Duo avait promis de ne pas faire appel au dragon mais à ce rythme, le jeune homme finirait par ne plus avoir le choix. Et d'ailleurs cela se voyait déjà dans ses gestes et surtout… dans son regard. Un regard inquiétant, sinistre et sombre. Heero ne put conserver plus longtemps son attention sur son compagnon. Il était lui aussi assailli de parts et d'autres.
Pendant ce temps, le chevalier du sud luttait contre les hommes de Lady Une mais aussi contre une voix intérieure qui se faisait de plus en plus empressée. Un appel qui résonnait avec force dans sa tête. Ses efforts étaient donc scindés en deux, ce qui représentait une difficulté supplémentaire et un point faible facilement exploitable. Sa concentration se mit à vaciller. Et au moment même où il crut que sa volonté allait craquer, un éclat de voix se fit entendre.
Aux oreilles des chevaliers, ça n'était pas qu'une plainte parmi tant d'autres car elle appartenait à l'un d'entre eux. Tournant leurs visages vers sa source, ils virent avec stupéfaction, l'élu d'Heavyarms tomber lourdement sur le sol.
« TROWA ! », hurla Quatre en tentant de rejoindre son ami mais les hommes de Lady Une l'en empêchèrent.
A la vue de cette scène, le sang de Duo ne fit qu'un tour et ce fut avec une rage peu commune qu'il se mit à abattre ses assaillants les uns après les autres. Il tenta lui aussi d'atteindre le corps maintenant inanimé du jeune seigneur mais tout comme Quatre, il ne put avancer.
Duo examina la position de ses compagnons et comprit qu'ils n'y arriveraient pas. Sans un coup de main, aucun d'entre eux ne pourrait approcher Trowa et lui porter secours. Le chevalier du sud évita soigneusement le regard de Heero. Il savait que si il le faisait, jamais il n'aurait le courage de déclancher la seule chose qui occuperait suffisamment les hommes de Lady Une pour laisser le champs libre à ses amis.
C'était dangereux.
Il en était conscient.
Mais il savait aussi que Wing le stopperait.
Lorsqu'un des assassins vit Duo fermer ses yeux, il en profita immédiatement pour se jeter sur lui et lui asséner un coup d'épée. Mais son geste fut intercepté par le chevalier lui-même qui paraissait avoir vu l'attaque malgré ses paupières fermées. Les deux hommes restèrent quelques instants immobiles, lame contre lame, lorsque soudain, l'élu de Shinigami rouvrit ses yeux.
Son ennemi ne sut ce qui l'effraya le plus. Etait-ce l'expression de profonde démence qui se peignait à présent sur les traits du chevalier ou alors les fines pupilles qui traversaient de part en part les iris devenues violines ? Avant même qu'il ne puisse trouver une réponse à ses interrogations, il se retrouva sans vie aux pieds de celui qu'il avait eu pour cible.
Shinigami était de retour.
Et avec lui toute la force d'un dieu.
En voyant une horde d'hommes se jeter sur lui afin de l'abattre, le dragon, à présent totalement éveillé, laissa un sourire cruel apparaître sur ses traits. Avec des gestes sûrs et précis, il abattit un à un ses assaillants sans même montrer la moindre difficulté. Il poursuivit ainsi ses corps à corps, prenant un plaisir malsain à abattre toute personne vivante qui se dressait devant lui.
Face à l'hécatombe à laquelle se livrait Shinigami, les hommes de Lady Une finirent par se détourner petit à petit des autres chevaliers et le plus gros des troupes partirent en direction de Duo. Ne comprenant pas tout de suite ce changement de situation, Heero tourna son regard en direction de son compagnon. Quand il croisa le regard empli de violence de son amant, une décharge électrique lui traversa la poitrine et sans qu'il puisse réagir, Wing s'imposa à lui.
Une fois conscient, le dragon du Nord s'avança tout droit vers Shinigami, ignorant complètement le combat qui perdurait autour de lui. Malgré leurs tentatives, aucun des combattants de Lady Une ne put ne serait-ce qu'effleurer Heero car à peine s'approchait-il de lui, qu'ils se faisaient projeter sauvagement contre les murs de la bâtisse.
Wing n'avait qu'un seul but à présent et rien ne paraissait arriver à l'en détourner.
Il parcourut rapidement les quelques mètres qui le séparaient du dieu de la Mort. Et lorsqu'il lui fit enfin face, ce dernier avait fait un véritable massacre dans les troupes de leur ennemie.
A la vue de son ancienne « connaissance », le sourire de Shinigami ne fit que grandir encore plus.
« Tu vas mourir ! », souffla le dragon du sud en se jetant sur son adversaire.
Wing contra l'attaque, faisant crisser leurs deux armes sacrées.
« Tu as toujours été beaucoup trop présomptueux. », répondit son vis-à-vis. « Qu'est devenue l'âme de ton chevalier ? »
« Elle n'est plus ! », rétorqua le dragon en abattant encore et encore son épée.
Les lames vibrèrent tellement fort sous la violence des coups, qu'on aurait presque pu croire qu'un cri en sortait. Wing ne recula à aucun moment, rendant coup pour coup.
« Tu ne croyais tout de même pas qu'un humain arriverait à me contrôler. », invectiva Shinigami avant de repousser son adversaire. « Je te tuerai…. JE VOUS TUERAI TOUS ! », s'écria-t-il en déployant une fureur aussi démente que son esprit.
Grâce à l'intervention de Shinigami, le gros des hommes de Lady Une avait été éliminé. Wufei n'eut donc aucune difficulté à se débarrasser de ses derniers adversaires. Une fois sa tâche accomplie, ses yeux se posèrent immédiatement sur la sorcière. La haine qui grondait en lui, l'aveuglait complètement. Rien n'avait plus d'importance mise à part l'appel quasi-viscéral de la vengeance. Toutes ses souffrances, tous ses souvenirs emplis de sang et deuil, refirent surface en lui tel un raz-de-marée.
Pas après pas, il s'avança vers l'autel. Et plus il s'en approchait, plus une énergie dévastatrice se déversait en lui.
Toutes les blessures que lui avait infligées le destin étaient étroitement liées à cette femme.
Son cœur criait vengeance !
Son âme criait vengeance !
Et quelqu'un, au fond de son être, semblait avoir entendu son appel.
Peu à peu, ses pupilles se rétrécirent pour finir par devenir tellement minces, qu'elles se noyèrent complètement dans ses iris noirs.
L'âme de Nataku s'était éveillée.
Dès qu'il en eût la possibilité, Quatre se précipita près du corps inanimé de Trowa. Lentement, il le retourna et constata avec horreur que le seigneur de l'Est avait été touché en pleine poitrine.
Le jeune souverain sentit une vague de panique le submerger et c'est avec précipitation qu'il apposa ses mains sur la poitrine de son ancien amant, l'appelant sans cesse comme si le seul fait de prononcer son nom aurait pu le ramener à lui.
Quatre chercha avec empressement la moindre étincelle de vie. Mais malgré ses efforts, il ne percevait rien.
« Trowa reste avec moi. », murmura le jeune monarque d'une voix tremblante. « Je t'en supplie, ne me laisse pas ! »
Trop absorbé par l'état alarmant du chevalier d'Heavyarms, Quatre ne perçut à aucun moment la présence des assassins de Lady Une s'approcher de lui. L'un d'entre eux leva son arme et d'un coup puissant l'abattit sur le roi de Sanc.
A suivre…
(1) Ca ne vous rappelle rien ?... non ?... c'est pas grave, ça viendra…
Réponses aux reviews
Flo ShadowSpirit : moi ? calmer le jeu pour en remettre une couche ensuite ? nan ! pas du tout… enfin… presque pas :-p
Hayko Maxwell : tu me demandes si les évènements peuvent mal tourner… en sachant qu'on arrive gentiment à la fin du Livre II ?… ah ben… tout est possible avec moi.
Karotte : tu as raison. Tout es possible. Quatre peut aussi mourir dans le prochain chapitre et résoudre définitivement le problème. (Quatre très inquiet) Tu ferais pas ça hein ? (Kitty) Ben tu sais, j'ai déjà tué l'un d'entre vous… alors pourquoi pas un deuxième.
Kida Saille : à mon avis, tu ne devrais pas sortir les robes de mariage tout de suite… je sais pas si ils vont survivre à cette histoire.
Florinoir : j'aime beaucoup ton petit mélange de bishos. La review était mortelle. Quant à l'idée d'un Duo mourrant dans les bras de Heero avec un joli coucher de soleil sur une mer azurée... honnêtement j'y avais pas pensé du tout... merci pour le tuyau.
Kira-sama : eh oui… c'est « Shinigami the return »… mdr. Reste à savoir ce que le dragon nous réserve. Quant à moi… je retourne sous mon lit.
