Elle, tu l'aimes
AUTEUR : Petitchaton
GENRE : Romance, drame
RATING : M
DISCLAIMER : Tous les personnages ainsi que les lieux et les décors sont la propriété de l'écrivain JKR et la chanson appartient à Hélène Ségara. Seule l'intrigue est à moi.
RESUME : « Elle, tu l'aimes si fort, si fort…Au point je sais que tu serais perdu sans elle. Elle, tu l'aimes autant je crois que j'ai besoin de toi… »
AVERTISSEMENT : Cette histoire est un slash (relation entre personne du même sexe, dans le cas présent se sont deux hommes.)
NOTE DE L'AUTEUR : Je prends en compte les six tomes d'HP et l'histoire se passe un peu avant la fin du sixième tome. J'adresse également un grand merci à Vif d'Or qui est ma bêta sur cette fiction.
OooooooooO
Elle, tu l'aimes si fort, si fort
Au point, je sais, que tu serais perdu sans elle
Je suis là, une fois de plus, assis fièrement à la table des Serpentards
Je domine tous les autres élèves de ma maison par ma supériorité
Je suis là, une fois de plus, placé presque devant toi
Juste pour pouvoir t'affronter tout le long du repas
Toi qui es mon opposé et mon antithèse
Toi qui es une image de ce que j'aurais pu être
Mais de ce que je ne serais jamais à présent
Et moi, que suis-je pour toi ?
Moi, je suis ta Némésis depuis six ans
Je suis ton ennemi qui est constamment sur ton chemin
Je suis celui qui a gâché ton adolescence depuis tes onze ans
Je suis aussi un reflet de ton toi qui aurais pu exister
Si seulement, tu avais été envoyé à Serpentard au lieu de Gryffondor
Mais cette image de toi ne prendra jamais vie dans cet univers
Nous sommes si opposés en apparence
Tellement semblables en réalité
Mais ça personne ne le remarque à part moi
Tout est si simple quand je les écoute parler de nous
Et de nos relations conflictuelles
Tout est si compliqué en vérité
Quand je laisse mon cœur prendre la parole
Dans mon âme, des dizaines, des centaines de mots dansent
Ils prennent tous une signification à ta vue
Et uniquement à ta vue à toi
Alors, je me torture comme chaque matin
Depuis quelques semaines déjà
Je fais comme si je ne sentais pas mon cœur saigner
Quand je te vois avec elle, amoureux et heureux de l'être
Quand je te regarde te pencher pour effleurer
De tes lèvres son cou fin et découvert par son uniforme
Je t'observe alors que tu lui murmures des phrases
Qui finissent par lui arracher un sourire tendre
Avant qu'elle n'écrase sa bouche contre la tienne
Tu lui souris affectueusement en retour
Avec ce sourire qui lui est réservé à elle
Et à personne d'autre qu'elle
Ce sourire que tu ne donnes même pas à tes amis
Et dans ton regard émeraude
Je lis tout cet amour que tu ne lui avoues pas
Mais que tu ressens déjà depuis longtemps pour elle
Je vois bien que quand tu es avec elle
Tu te moques du monde entier
Et même de moi et de mes insultes qui ne t'atteignent plus
Tu l'aimes à un tel point que je me demande
Comment fais-tu pour vivre éloigné une seule seconde d'elle
Et de son corps que je devine parfait malgré la robe de sorcier qu'elle porte ?
Oui, tu l'aimes à un tel point qu'elle est ta plus grande faiblesse aujourd'hui
Et que sa vie sera tôt ou tard en danger si Voldemort apprend cela
Je pourrais bien sûr tout lui répéter et briser ainsi ton nouveau bonheur
Mais je me tais car je ne connais que trop bien le sentiment qui vit dans ton cœur
Je pousse parfois mon masochisme jusqu'à me demander ce que tu serais sans elle
Que deviendrais-tu si un jour elle te quittait emportée par la mort ou par lassitude ?
En fait, comment as-tu pu vivre jusqu'à maintenant sans elle ?
Sans l'odeur de ses cheveux
Sans la douceur de ses mains
Sans l'amour de son regard bleu
Sans le confort de ses bras noués autour de ton cou
Comment n'es-tu pas devenu fou sans elle pour remplir tes jours de rêves et d'espoirs ?
Comment n'as-tu pas perdu ton courage sans elle pour te guider ?
Comment as-tu gardé la raison sans elle pour pardonner tes erreurs et effacer tes peurs ?
Elle, tu l'aimes autant je crois
Que j'ai besoin de toi
Et moi sans toi
Que suis-je ?
Rien que du néant
Rien qu'une plaie béante qui ne guérira jamais
J'ai si peur si tu savais
J'ai tellement peur en vérité
Peur d'un jour me retrouver face à toi sur un champ de bataille
Peur de te voir mourir sans que tu ne comprennes les tourments de mon âme
Une âme que tu hantes de ta présence depuis trop longtemps
C'est bête, n'est-ce pas ?
Mais, j'ai tant besoin de toi pour vivre une minute de plus dans ce monde de fous
J'ai tant besoin de toi pour éclairer mes journées et pour sécher mes larmes
J'ai tant besoin de toi comme j'ai besoin d'air pour vivre
Et, tu ne le comprends pas
Et, tu ne le comprendras jamais
Non, tu ne comprends pas
Et si j'arrive à réussir ma mission de mangemort
Tu me détesteras encore plus pour avoir du sang sur les mains
Pour avoir son sang sur les mains
Me pardonneras-tu d'être aussi faible ?
Me pardonneras-tu d'avoir préféré cette vie d'esclave à la liberté de la mort ?
Me pardonneras-tu d'avoir trop aimé ma famille pour la condamner à cause d'un refus ?
Me pardonneras-tu un jour, mon Amour ?
Dis-moi oui, je t'en prie !
Sans toi, je ne serais déjà plus de ce monde
Car c'est toi qui me donnes la force de continuer mon travail
J'ai le courage de le faire parce que je me dis que c'est peut-être de ta main que je mourrai
Alors, tu sais quoi ?
Je partirais heureux en ayant l'impression d'avoir fait ce qu'il fallait
Moi, j'enferme ma vie dans ton silence
Elle, tu l'aimes, c'est toute la différence
Moi, je ne vis plus pour ainsi dire depuis hier
Car hier, je t'ai enfin tout avoué dans une salle de classe vide
Car c'était un secret trop lourd à porter et depuis si longtemps
Un instant, ton regard émeraude se pose sur moi
Et je suis simplement heureux de voir cela
Heureux de voir que tu peux continuer à me détester
Malgré que moi, j'aie la faiblesse de t'aimer
Je me mure dans ton silence alors que tes yeux me disent tant de choses
J'ai conscience que tu ne m'aimes pas
Mais j'espérais que tu me dirais quelque chose quand même
N'importe quoi aurait fait l'affaire beaucoup mieux que ce silence qu'il y a eu
Avant que tu ne claques la porte sans un regard en arrière
Et ce matin, tu ne dis toujours rien
Tu ne le répètes pas à tes meilleurs amis
Ni à elle que tu embrasses avec passion tout en me surveillant du coin de l'œil
Merlin, tu cherches quoi au juste ?
Tu veux pouvoir lire ta victoire sur moi, c'est ça ?
Tu veux voir à quel point je ne peux pas m'empêcher d'être rongé par la jalousie ?
C'est ça que tu cherches à voir sur mon visage impassible ?
Tu ne devines pas combien c'est dur de rester de marbre face à ce spectacle
Tu ne sais pas combien j'ai envie de me lever pour gifler cette fille que tu oses aimer
Alors que moi…
Moi, je n'ai plus rien de toi tout compte fait
Même plus ta haine, ni ton mépris
Même plus ta colère, ni ton dégoût
Juste une froide indifférence qui ne te ressemble pas
Toi, tu es passionné autant en amour quand haine
Toi, tu es vivant comparé à moi qui suis mort en apparence
Mais tellement brûlant au plus profond de mon cœur depuis toi
Pourtant quand tu reportes ton attention sur elle
Tes deux émeraudes s'illuminent
D'une lueur de joie qui ne me sera jamais dédiée
La différence entre elle et moi ?
C'est qu'elle, tu l'aimes
Et moi, tu…
Tu me quoi au juste ?
Tu me détestes ?
Même plus depuis que tu sais mes sentiments
Tu me méprises ?
Même plus car je suis trop invisible pour tes yeux éperdus d'amour
Je te dégoûte ?
Peut-être bien
Je te laisse indifférent ?
Sûrement que oui
Tu me marcherais sur les pieds que tu ne me remarquerais toujours pas
Pourtant, au début de l'année, tu me suivais partout
Me soupçonnant à chaque fois que quelque chose allait mal
Et j'aimais cela à un point que tu ne peux pas imaginer
Je te narguais pour attiser ta curiosité concernant mes activités
Que tu n'as toujours pas découvertes soi dit en passant
Et j'ai adoré poser mes mains sur ton corps !
Oui, j'ai eu l'incroyable chance de te toucher
En te frappant, certes
Mais c'était ton corps qui était sous le mien
Et non pas celui d'un autre
Et non pas celui de tant d'autres
Des autres qui ne seront jamais toi malgré tous mes efforts
Elle, tu l'aimes
Cette phrase tourne dans ma tête depuis que vous êtes ensemble
Et elle me fait mal
Si mal malgré que je garde la tête haute et le regard fier
Je sais que tu ne crois pas en mon amour
Tout simplement parce que je ne me suis pas effondré en te voyant aimer
Et être aimé par quelque d'autre que moi
Bien sûr, je souffre et j'en saigne même jusqu'à en crever
Mais je ne te le montrerai jamais
Surtout face à tous les autres élèves
Car je suis un Malfoy
Un Malfoy amoureux
Mais un Malfoy quand même
Et j'ai ma fierté qui m'aide à conserver mon masque d'indifférence
Elle, tu l'aimes au point sûrement
D'avoir au cœur un incendie qui s'éternise
La Grande Salle est étrangement silencieuse tout à coup autour de moi
Je me demande ce qui a bien pu plonger mes pairs dans ce mutisme énervant
Je jette un rapide coup d'œil vers la table des professeurs
Mais je n'en vois aucun se lever pour faire une annonce ou un discourt quelconque
Je remarque alors seulement le regard inquiet de Pansy posé sur moi
Je sens la pression de la main de Blaise qui effleure mon épaule avec douceur
Et là, je comprends
Car je la sens alors qu'eux tous la voient
Doucement, elle suit l'arrondi de ma pommette droite
Avant de continuer sa course sur l'étendue plane et imberbe de mon visage
Pour ensuite venir mourir sur mes lèvres
Lèvres qui sont ouvertes en un cri de stupeur muette
Et une phrase débile vient s'imposer à mon esprit
Alors qu'une deuxième larme parcourre le même chemin que sa jumelle
Mouillant ma peau étrangement froide
C'est une sensation agréable
Je me souviens à peine du Poufsouffle qui me l'avait dite
Mais soudain, elle prend un sens jusque là caché à mes yeux
Et j'aimerais tant que c sois toi qui me l'aies murmurée
Une nuit après avoir fait l'amour avec moi
J'aimerais être une larme
Pour naître dans tes yeux
Vivre sur tes joues
Et mourir sur tes lèvres
Tout me semble si clair à présent
Alors qu'une troisième perle cascade sur mon visage
Visage pourtant toujours aussi impassible
Avant que ma larme ne tombe dans mon assiette de porcelaine
Moi aussi, j'aimerais être une de ces nombreuses larmes que tu as versées
Oui, je souhaiterais être une de ces gouttes d'eau
Pour pouvoir naître dans ton merveilleux regard émeraude
Si beau, si vivant, si courageux et si fier aussi
J'aimerais être une de ces perles salées
Pour pouvoir glisser le long de l'ovale parfait de ton visage
Pour pouvoir connaître le goût de ta peau
Et enfin, je pourrais mourir sur tes lèvres
Lèvres qui sont d'une douce couleur rubis
Comparées aux miennes colorées d'un rose pâle
Je pourrais tracer le contour de ta bouche
Que je désire ardemment posséder
Je pourrais m'insinuer entre tes dents
Pour pouvoir finir ma courte existence sur ta langue
Et alors, je n'aurais pas vécu en vain
Je pleure silencieusement devant toute l'école
Si l'on peut qualifier mon comportement ainsi
Car, en réalité, seuls mes yeux expriment une émotion
Alors que le reste de ma personne garde encore et toujours
Cette attitude froide et quelque peu austère qui me caractérise
J'ai si froid dans mon âme tout à coup
Si seulement, tu pouvais deviner à quel point
Non, toi, tu ne dois pas connaître cette sensation là
Alors qu'une flamme anime ton regard vert posé sur elle
Un brasier semble vivre en toi à chaque fois que tu l'embrasses
Ou que tu l'effleures du bout des doigts
Comme pour vérifier qu'elle existe réellement
Et surtout qu'elle t'appartient
Et sûrement pas à quelqu'un d'autre
Tu l'aimes tellement et à un tel point
Que ça se voit dans chacun de tes gestes
Que ça se lit dans chacun de tes sourires
Que ça se sent dans chacun de tes mots
Et moi, j'ai si mal de t'aimer
Sans jamais rien recevoir en retour
Que je craque pour la première fois en dix ans
Dix ans que je n'ai pas versé une larme
Car un Malfoy ne pleure pas
Surtout pas en public comme je le fais à l'instant
Je devrais me lever et quitter cette salle
Avant de finir de me ridiculiser complètement
Mais je n'en ai pas la force
Mais je n'en ai plus la force
Mes jambes sont si molles sous moi
Que je serais même incapable de tituber sur un centimètre
Elle, tu l'aimes et moi sans toi
En plein soleil, j'ai froid
Soudain, je sens que quelqu'un m'empoigne par le coude
Et ce quelqu'un me force à me lever du banc sur lequel je suis assis
Je suis en train de me donner en spectacle devant tout le monde
Pourtant, je suis incapable de faire le moindre mouvement
Car je te vois blotti contre elle qui caresse tes cheveux noirs
Tout en rigolant et parlant animément avec Granger
Mais tes yeux à toi sont plongés dans les miens
Tu ne me lâches pas une seconde du regard
Tu te délectes de la scène qui se déroule
Sous tes émeraudes si froides et si indifférentes
Pendant que moi, je m'effondre
Car je suis vaincu par ta cruauté
Je n'ai rien fait de mal à part t'avouer mon amour
Et je comprends dans un éclair de lucidité
L'émotion qui anime intensément ton regard
Lorsque tiré par mon meilleur ami
Je passe devant ta table silencieuse
Parce que leur Prince l'est face à ma douleur
Je comprends qu'en réalité
Je ne te dégoûte pas
Je ne t'indiffère pas non plus
Non, tu m'en veux
Voilà ce que tout ton corps me hurle à cet instant
Il me crie toute sa rancœur
Parce que tu ne sais plus me haïr
Depuis que tu connais la triste vérité
Je me rends compte que je marche dans le parc
Toujours silencieusement tenu par Blaise
Qui respecte mon mutisme du mieux qu'il peut
Le soleil brille chaudement pour la saison
Et malgré ses rayons bienfaiteurs qui me touchent
Un frisson me parcourre brusquement le corps
C'est bizarre de constater à quel point
J'ai toujours froid quand tu es loin de moi
Je suis toujours glacé dans mon cœur
Quand tes yeux émeraude ne sont pas posés sur moi
Pour me dire toute leur animosité ou toute leur rancune
Peu m'importe ce qu'ils me disent tant qu'ils sont tournés vers moi
J'ai si froid que je serre mes bras autour de mon corps
M'étreignant étroitement pour lutter contre cette glace intérieure
Que seul toi sais vaincre et briser par la chaleur de ton sourire
Oh bien sûr, il ne m'est jamais adressé mais ce n'est pas grave
Il me réchauffe quand même grâce à son innocence et à son naturel
Moi, je suis si faux avec toi et avec les autres
Avec ma mère et avec mon père aussi
Avec Voldemort mais surtout avec moi-même
Car même si j'ai accepté mes sentiments pour toi
Je ne peux m'empêcher de me mentir
En me répétant inlassablement du matin au soir
Que tôt ou tard, ils disparaîtront
Comme ils sont un beau matin apparus
Bien sûr, la vérité est tout autre
Mais je préfère l'ignorer tout simplement
Car cela fait tellement moins mal comme ça
Oui, c'est moins dur pour moi
Si je me dis que ça passera avec le temps
Et que ce n'est qu'une question de semaines
Mais la vérité, c'est que ça ne passera jamais
Ni demain, ni dans un an, ni dans un millénaire
Et encore moins lorsqu'une éternité se sera écoulée
Je t'aimerai toujours
C'est comme ça
Je ne peux rien y faire
Cela fait déjà presque six ans
Six ans que je t'aime en secret dans mon cœur
Au début, je ne savais pas ce que je ressentais
Mais je l'ai compris rapidement
Et j'ai eu si peur
Peur que tu ne découvres tout
Alors, j'ai joué le jeu de la haine
Pour mieux dissimuler mon amour naissant
J'ai cru que je pourrais toujours le taire
Et enterrer au plus profond de moi mes sentiments
Je me suis menti aussi sur ce coup-là
J'ai fini par ne plus pouvoir supporter le silence
J'ai fini par désirer vouloir crier au monde entier
Mon tendre et merveilleux amour
J'ai fini par vouloir que tu saches
Ce que j'éprouvais réellement pour toi
Et tes yeux m'ont dit qu'ils s'en doutaient
Depuis quelques mois déjà
Et tes yeux m'ont dit qu'ils regrettaient
De savoir à présent tout ça sur moi
Et tes yeux m'ont dit qu'ils préféraient
Mon silence à mes aveux
Tu dois sans doute avoir trop honte
Honte d'être aimé par quelqu'un comme moi
Tu dois sans doute te sentir déshonoré
Déshonoré par mon amour si sale pour toi si pur
Je sanglote doucement à cette idée
Laissant Blaise passer ses bras autour de moi
Laissant Blaise glisser ses mains dans mes cheveux
Laissant Blaise me murmurer qu'il m'aime depuis toujours
Plus ma peine grandit en ton absence
Plus tu l'aimes, c'est toute la différence
Je finis par le repousser loin de moi
Lui promettant de réfléchir à mes sentiments le concernant
Et je m'éloigne de lui à grandes enjambées
Car je suis furieux et désespéré à la fois
Car je sais déjà que je ne l'aime pas
Puisque je t'aime toi et seulement toi
Toi si merveilleux
Toi le héros du monde sorcier
Toi l'interdit que je désire
Toi que je veux posséder au moins une fois
Je retourne dans le château
Tentant d'ignorer les regards posés sur moi
Je prends la direction des cachots
Pour me rendre à mon cours de potions avancées
J'entre dans la pièce surchauffée par la fumée des chaudrons
Et j'aperçois Granger et Wesmoche
Mais toi…
Toi, tu n'es pas là
Je suis si triste tout à coup
Que je dois me forcer à cligner des yeux
Pour m'éviter de pleurer une nouvelle fois
Ca fait si mal ton absence
Le son de ta voix m'insultant me manque étrangement
Ainsi que tes regards haineux et tes mauvais sorts
Quand tu es face à moi
J'ai parfois envie de te demander
De me faire terriblement mal
Juste comme ça
Juste pour voir
Juste pour vérifier que je suis bien en vie
Et ce malgré le froid de mon cœur
Juste pour que tu me touches
Même si c'est pour me frapper
Je suis fou, n'est-ce pas ?
Oui, je suis simplement fou de toi
Sais-tu le pouvoir que tu as sur moi ?
Tu me ferais faire n'importe quoi
Car pour toi et par amour pour toi
Je renoncerais à tout même à la vie
Si seulement, tu me le demandais
Mais toi, tu te contentes de m'ignorer
Car j'ai commis une terrible erreur
Une erreur que tu ne me pardonnes pas
Je ne pouvais pas tomber amoureux de toi
Je n'avais pas le droit de t'aimer
Car à tes yeux, j'ai trahi notre haine
J'ai trahi le lien qui nous unissait
Et tu me voues une rancune tenace à cause de ça
La porte s'ouvre brusquement sur toi
Tu t'excuses pour ton retard
Slughorn se contente de te sourire gentiment
Avant de te désigner ta place habituelle entre Granger et Wesmoche
Et lorsque la lourde porte de bois se referme derrière toi
Je comprends que le soleil vient d'entrer dans ce sombre cachot malodorant
Mon soleil plus précisément
Mais tes joues rougies et tes lèvres gonflées
Me font comprendre ce qui t'a si longtemps retenu
Elle et toi avez dû avoir une étreinte torride
Pour que tu sois encore plus décoiffé que d'habitude
Et je l'envie, si tu savais !
Je voudrais être elle à un tel point
Que je sacrifierais n'importe quoi
Pour avoir ses longs cheveux roux
Pour avoir ses yeux bleus
Pour avoir sa poitrine généreuse
Pour être une fille l'espace d'une heure
Pour être cette fille l'espace d'un instant
Et j'ai soudain une idée lumineuse
Mais aussi terriblement dangereuse
Mais peu m'importe le danger
Car pour toi, je suis prêt à tout
A peine le cours fini
Je me précipite dans mon dortoir
Pour chercher une des fioles cachées sous mon lit
Puis, j'emprunte un uniforme à Pansy
Avant de disparaître aussi vite que je suis apparu dans ma salle commune
Je parcourre les couloirs un long moment
Avant de la voir se promener seule
Sa garde est baissée alors qu'elle semble un peu ailleurs
Et je n'hésite pas une seconde
Avant de lui asséner un violent coup à la tempe
Elle s'effondre avec un cri
Et je m'empresse de traîner son corps jusqu'à un placard
Que je ferme solidement derrière moi
Je courre de nouveau à toute allure
Mais cette fois-ci en direction des toilettes abandonnées
Ces toilettes où vit Mimi Geignarde
Ma plus proche confidente
Aussi drôle que cela puisse paraître
Elle sait tout de mes sentiments
Elle sait toutes ces choses de ma vie
Qui ont rendu mon existence plus noire que rose
Malgré ma fortune et mon physique plus qu'avantageux
Je jette rapidement un cheveu roux dans mon polynectare
Et j'avale la mixture rapidement
Tout en faisant une grimace de dégoût
Les effets ne se font pas attendre
Une douleur sourde m'envahit
Mes cheveux poussent et se colorent
Mes yeux gris prennent une teinte azure
Alors que ma peau se parsème de tâches de rousseur
Mon uniforme tire maintenant sur ma poitrine généreuse
Et je m'empresse de me déshabiller
Pour enfiler l'uniforme de ma meilleure amie
En un coup agile de baguette
Je change l'écusson et la couleur de ma cravate
Et le tour est joué
Je suis devenu elle
Elle, tu l'aimes si fort, si fort
Au point, je sais, que tu pourrais mourir pour elle
Mes yeux bleus dévisagent longuement le pâle reflet
Que me renvoie le grand miroir placé au-dessus du lavabo
Je suis devenu une jolie jeune fille
Au regard expressif et à la chevelure de feu
Et le nom de cette fille tourne dans ma tête
Comme une terrible litanie
Ginny Weasley
Je suis devenu Ginny Weasley
Et ce pour une heure entière
Je suis donc ta petite amie officielle
Je sors des toilettes d'un pas pressé
En sentant le regard réprobateur de Mimi
Qui pèse sur mes épaules
Elle sait que je vais encore me faire du mal
Douleur inutile que je m'inflige
Comme je l'ai fait en cinquième
En usurpant l'identité de Cho Chang
Pour me rendre à l'une de vos réunions de l'AD
Où je m'étais glissé parmi les autres élèves
Je t'avais alors volé ton premier baiser
Qui avait le goût amer de mes larmes
J'avais modifié ensuite la mémoire de Cho
Pour qu'elle se rappelle de tout sans avoir rien fait
Et c'est ce que je vais faire aujourd'hui
Pour la seconde fois en six ans
Avant je t'aimais tout simplement de loin
Il me suffisait de te voir pour être comblé
Mais aujourd'hui à 16 ans passé
Je veux tellement plus que cela
Je veux tes lèvres contre les miennes
Je veux mes mains sur ton corps
Je veux mon corps enfoncé dans le tien
Je désire tant de choses interdites et coupables
Je secoue un bref instant la tête
Je ne veux pas repenser à cette soirée-là
Où j'ai découvert le paradis de tes bras
Avant de le perdre définitivement
Je pars donc à ta recherche
Parcourant d'un pas rapide les longs couloirs de Poudlard
Je finis par te trouver après quelques minutes
Tu es seul appuyé contre un mur de pierre
Et tu es en train de lire un vieux grimoire
Je me laisse glisser sans bruit à tes côtés
Ton regard s'illumine à ma vue
Avec une étincelle de pur bonheur
Et je suis heureux tout simplement
Je me fiche de savoir que ce n'est pas réellement moi
Que tu regardes comme cela avec autant d'amour
Je me fiche de savoir que ce n'est pas vraiment autour de mon corps
Que tes bras se glissent impatiemment
Je me fiche du monde entier
Puisque tu es à moi pour une heure toute entière
Et je voudrais figer le temps
Pour qu'il s'arrête à jamais
Lorsque enfin ta bouche se pose sur la mienne
Avec délicatesse et avec sensualité
Je suis tellement surpris
Que je ne réagis pas tout de suite
Avant de me rattraper en me collant à toi
Pour t'écraser contre mon corps fin et féminin
Dans le but inavoué d'être le plus possible en contact avec toi
Tes mains glissent timidement sur mes hanches arrondies
Avant de se glisser sous mon chemisier blanc
Pour caresser mon ventre plat et dépourvu de muscle
Je suis heureux quelque part au fond de moi
Et extrêmement malheureux en même temps
Car ce n'est pas vraiment mon corps
Qui t'insuffle autant de passion
Car ce n'est pas vraiment à moi
Que tu murmures inlassablement ces trois mots
Que tu es en train de me souffler au creux de l'oreille
Car je n'éprouve soudain aucun plaisir
A être elle tout compte fait
Tout comme je n'avais éprouvé aucun plaisir
A être Cho Chang
Parce que ce que je veux au plus profond de moi
C'est que tu m'aimes moi
Et non pas elles à travers moi
Pourtant, je continue de me laisser faire
Sous tes caresses hésitantes et maladroites
Pour moi qui ai déjà eu tant et tant d'amants et de maîtresses
Je te laisse toucher ce que tu n'as jamais touché sans aucun doute
Et tu finis par m'achever d'une seule phrase
Que tu me murmures au creux du cou
J'ai si mal que je te repousse sans raison
Me relevant pour m'enfuir loin de toi
De toi qui ne m'aimeras jamais quoique je fasse
Ta main emprisonne mon avant bras
Mais je me dégage de ton emprise avec une violente secousse
Qui me propulse durement sur le sol de pierres froides
Tes yeux verts me posent des centaines de questions
Questions dont je ne connais pas les réponses
Tu sembles perdu et fragile à la fois
Et je me rappelle que ce que tu vois, toi
C'est Ginny Weasley et non pas, Draco Malfoy
Draco que tu as blessé une fois de plus sans le savoir
Draco à qui tu as piétiné le cœur et l'âme
Alors, je m'enfuis loin de toi
Sentant des larmes envahir de nouveau mes yeux
Les couloirs défilent à toute allure
Jusqu'à ce que je me trouve de nouveau dans les toilettes de Mimi
Où je m'effondre en sanglots
Comme pour la première fois
Rien n'a changé
Et rien ne changera jamais
Je finis par redevenir moi
Avec mes cheveux blonds et mes yeux gris
Je suis dévasté sans savoir pourquoi
Ce n'est pas comme si j'avais l'espoir
Qu'un jour tu puises m'aimer même un peu
Ou peut-être que si ?
Je garde espoir pour mieux me mentir
J'ai si mal qu'un instant l'envie d'en finir
Prend possession de toute mon âme
Ma main se lève lentement au-dessus de mon poignet gauche
Je sais qu'il me suffirait de prononcer un seul mot
Pour que le sang s'échappe loin de moi
Me privant ainsi de la chaleur et de la vie
Mais si je meurs
Je ne pourrai jamais plus te voir
Alors, je préfère encore vivre
Je ne fermerai mes yeux
Qu'au moment où les tiens
Ne verront plus rien eux non plus
Et peut-être que dans ce monde-là
Après la mort, nous serons réunis
Elle, tu l'aimes si fort
Et moi, je n'aime toujours que toi
Je regarde la nuit étendre son manteau sombre sur le château
Je fais ce que j'ai toujours fait pour te chasser de mon esprit
Je me laisse aimer par un autre que toi
Je détache mon âme de mon corps à un tel point
Que je ne ressens rien des tendres caresses de mon partenaire
Il est pourtant si beau et si doux
Il est même bien plus beau que toi
Mais il lui manque quelque chose
Quelque chose de fondamentale pour que je puisse l'aimer
Il lui manque cette étincelle
Cette étincelle qu'ont tes yeux quand tu es heureux
Il lui manque cette cicatrice en forme d'éclair
Qui barre outrageusement ton front
Il lui manque aussi ce parfum si particulier
Que tu as et que je n'ai jamais senti ailleurs
Il lui manque en fait tous ces détails
Qui font que tu es toi et pas un autre
Il lui manque toutes ces petites choses
Qui font que je suis amoureux de toi et pas d'un autre
Oh, pourtant, il est magnifique
Avec ces grands yeux bruns, ourlés de longs cils
Avec sa chevelure brune retombant en mèches disciplinées
Avec sa peau à la couleur pain d'épice
Avec ces grains de beauté parsemant son torse
Ses mains font voir monts et merveilles à mon corps soumis par le désir
Mais mon cœur lui ne cesse de pleurer
Car ce n'est pas toi
Car ça ne sera jamais toi
Et quand il s'enfonce en moi, mes larmes coulent enfin
Comme à chaque fois que je laisse quelqu'un me toucher
Alors qu'il n'est pas toi
Alors qu'il ne sera jamais toi
Blaise s'arrête pendant un instant de bouger
Prenant mes sanglots pour de la douleur physique
Il ne comprend pas qu'en vérité
C'est mon âme qui est en train de saigner
Aucun avant lui ne l'a compris
Et aucun après lui ne le comprendra
Il n'y a que moi qui sais la triste vérité sur mes larmes
Moi, Mimi Geignarde et toi
Soudain, je m'accroche désespérément à lui
Voulant ne plus faire qu'un
Pour oublier la misère de ma vie
Car je t'aime
Toi qui ne m'aimeras jamais
Car je te donnerais ma vie
Toi qui te moques bien de mon existence
Car moi je t'aime à en mourir de te voir dans ses bras
Car toi, tu l'aimes à en crever si elle n'était plus à toi
Et je souffre, mon Amour
Car pire que de t'aimer à en mourir
Je t'aime surtout à en vivre
Même si c'est pour te voir avec elle…
OooooooooO
Et voilà, l'histoire est finie ! Je sais ce que vous pensez : mais quel est donc cet Harry qui ose faire souffrir Draco comme ça ? Enfin comme d'habitude, si vous avez le moindre commentaire à faire positif ou négatif ou si vous avez des suggestions à m'adresser, je suis tout ouie. Il vous suffit de me laisser un petit review pour me donner votre opinion…
A+
Petitchaton
