Titre : La Petite Sirène

Auteur : Tinkerbell7

Adresse e-mail : feeclochette990yahoo.ca

Avertissement: Je met PG pour l'instant. S'il y a des changements au cours des chapitres à venir, je vous avertirai!

Spoilers: Tome 1 à 5!

Disclaimer: Tout appartient à J.K. Rowling excepté les créatures marines (à quelques exceptions près)!

Résumé général: Tout le monde connaît le célèbre conte de Andersen, La Petite Sirène, reprit par Disney racontant l'histoire d'une sirène amoureuse du monde humain. Et si c'était Harry qui rencontrait Daphnée la petite sirène, que se passerait-il?

Résumé du chapitre précédent : Daphnée se réveille, le jour de ses seize ans. On fait la connaissance des membres de sa famille et de ses proches. Bérénice s'unit à Perseus et ils ont une fille nommé Shaula. Durant le banquet qui s'ensuit, Daphnée prend son courage à deux mains et monte à la surface où elle « rencontre » Harry très brièvement.

Rappel des personnages importants (par ordre d'apparition) :

Daphnée: Jeune sirène de 16 ans téméraire, personnage principal

Mira et Lyra : Sœurs jumelles de Daphnée âgées de 17 ans

Tauri: Soeur de Daphnée âgée de 21 ans. Elle est unit à Hadar et ils ont une petite fille nommée Taygètè. Elle est la « petite pincée » de la famille.

Cassiopée: Sœur de Daphnée âgée de 19 ans. Elle est du genre grande blonde séduisante capricieuse (NDA : mais on l'aime quand même!).

Méropée : Sœur de Daphnée âgée de 18 ans. Elle fait la paire avec Bérénice.

Bérénice : Sœur de Daphnée âgée de 20 ans. S'est unit avec Perseus et ils ont une petite fille nommée Shaula, lors du premier chapitre.

Leucosia: Mère de Daphnée (NDA : et toutes les autres lol), femme de Murcus.

Perseus : Mari de Bérénice et père de Shaula, il travaille pour le roi Murcus.

Murcus : Père de toute la petite famille et mari de Leucosia. Il est le roi et le chef de la tribu.

Maïa : Sœur aînée de Daphnée âgée de 22 ans. Elle est unit à Deneb depuis 2 ans et ils ont un fils prénommé Minos.

Deneb : Mari de Maïa et père de Minos.

Minos : Jeune sirène (NDA : désolé, je n'ai pas encore trouvé de masculin pour ce mot) âgé de trois ans. En perpétuel combat avec sa cousine Taygètè.

Taygètè : Jeune sirène âgée de 2 ans, fille de Tauri et Hadar. Elle est une vraie petite peste, aux dires de Daphnée.

Pyxis : Jeune être de l'eau âgé de seize ans. Tout porte à croire qu'il est amoureux de Daphnée, son amie d'enfance.

Thalie (dont-on-ne-voit-pas-le-bout-d'une-nageoire-mais-dont-il-est-important-de-se-rappeller) : Jeune sirène supposément enlevée et tuée par les humains.

Musique :

oOo Les nymphes: Evenstar de la B.O du Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours

oOo La grotte de Caliadne: The Passage Of The Marshes de la B.O du Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours

Réponse aux reviews

Miss-Poucie : Coucou! Merci encore pour avoir prit le temps de me laisser un commentaire pertinent! Je suis contente de savoir que la civilisation des êtres de l'eau (enfin, ceux de ma fic) t'a intéressé! Haha! Je savais que quelqu'un allait remarquer tous les noms empruntés à la mythologie grecque! À la fin de la fic, j'écrirai un chapitre spécial pour expliquer l'origine des prénoms et des créatures! Bonne lecture du chapitre 2!

Morwan : Salut la délireuse des bulles! Contente de voir que ma fic te fait perdre la parole lol! Pour la scène de la Nascienta, j'ai dû en couper un bout, car c'était beaucoup trop long (quand je m'emballe, je m'emballe lol)! Mais bon, le bout restant n'est pas si moche, je l'aime bien moi aussi! Tout ça grâce à A Raven in the Snow, la chanson qui m'a inspiré! Pour les personnages, je sais qu'ils sont nombreux et que les noms sont compliqués à retenir (qui s'appelle Pyxis de nos jours? réponse : personne), alors j'ai préparé une liste rappel pour bien rafraîchir les mémoires! En espérant qu'elle te soit utile et que tu continue à lire ma fic!

Riri : Vois ces trésors, et ces merveilles. Toutes ces richesses qui brillent comme des soleils! En voyant ça tu te dis, oui, c'est un paradiiiiiis! Aaah, on l'aime cette Petite Sirène de Disney. Moi-même, je suis une très grande fan! Je suis vraiment contente que personne n'ait pensé à faire une fic 'sirène' avant moi. Je tiens beaucoup à ce projet! Hum, je ne peux pas te dire qui fera la méchante sorcière, car tu vas le découvrir dans ce chapitre! Oui, oui! Allez, bonne lecture!

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Chapitre 2 – Faust

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Daphnée sentait son cœur qui battait la chamade. Encore toute tremblante, elle se laissa tomber dans un récif d'algues inhabité. Elle était montée à la surface, avait vu le ciel étoilé pour la première fois et avait rencontré un humain. Un humain! Il lui avait semblé si... triste! Physiquement, il n'y avait pas tant de différences avec elle. Simplement ses traits étaient plus masculins et sa peau couleur beige (étrange...). Ce qui avait marqué la sirène, c'était ses yeux brillants avec une force peu commune. Peut être que les autres humains avaient les yeux scintillants comme des pierres précieuses... Elle secoua la tête en soupirant. Elle n'aurait probablement jamais l'occasion de vérifier.

Un bruit à proximité la fit sursauter violemment. Il était temps qu'elle rentre à la maison avant que quelqu'un ne s'aperçoive de son absence. Elle ne voulait surtout pas que son père lui pose des questions et lui interdise de retourner à la surface comme il l'avait fait avec les jumelles!

Elle se mit à nager à toute vitesse à travers les eaux calmes du lac. Elle ne croisa personne, hormis une bande de fêtards qui riaient dans un parc. Daphnée dut cependant ralentir, une crampe se faisant sentir dans le bas de sa nageoire. Alors que la sirène passait devant le jardin d'une petite maison, un scintillement attira son regard. En plissant des yeux, elle aperçut un petit objet sombre enlisé dans la boue. Daphnée ne put s'en empêcher, elle le ramassa. C'était une drôle de petite boîte noire polie avec une inscription en lettres d'or au centre : Padma. C'était à n'y rien comprendre.

- Qu'est-ce que... commença-t-elle en ouvrant délicatement le couvercle.

Elle ne termina pas sa phrase. En l'ouvrant, la boîte laissa échapper quelques bulles puis, une douce mélodie. Daphnée eut un hoquet de stupeur. La boîte chantait! Elle l'échappa et recula prestement. Quel était donc ce sort qui avait enchanté cet objet? Peut-être était-ce l'œuvre d'une sorcière. Soudain, une phrase de Maïa lui revint en tête.

«... Vous saviez qu'il était divisé en deux? Une partie des hommes ont des pouvoirs magiques et l'autre non. »

Daphnée observa la boîte à musique qui jouait une comptine pour enfant. C'était donc un objet humain! Elle dut avouer que c'était l'un des plus beaux qu'elle ait vu. Lentement, elle le reprit dans ses mains et le ferma. Aussitôt, la musique cessa.

- Tu cherches ton chemin petite?

Daphnée se retourna brusquement. Un être de l'eau, au teint verdâtre caractéristique des tribus de l'est, se tenait derrière elle et la regardait d'une drôle de manière.

- Heu, non, balbutia-t-elle en reculant prudemment. Ma maison est tout près.

- Tu veux que je te reconduise? demanda-t-il.

- C'est très gentil mais non, merci.

Elle lui fit un petit sourire et s'enfuit à toute vitesse. Lorsqu'elle entra par la porte de derrière, les invités étaient encore tous là et ne se retournèrent pas. Daphnée fit un signe de tête discret à sa mère et nagea jusqu'à sa chambre, la boîte à musique cachée dans son dos.

Il n'y avait aucune trace des jumelles ou de Cassiopée et en allant voir dans son lit, Daphnée trouva Minos et Taygètè endormis l'un contre l'autre. La sirène alla donc se coucher dans le lit de Bérénice, la boîte à musique posée à côté d'elle.

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oOo La PeTiTe SiRèNe oOo

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Elle n'avait pas fermé l'œil de la nuit. Vers onze heure, une idée complètement loufoque avait jailli de son esprit, l'obligeant à l'étudier dans tous les sens. Certes, c'était un projet fou, totalement immoral et insensé, mais d'un autre côté, si séduisant! Après y avoir réfléchi longuement, Daphnée avait pris sa décision : elle partirait peu importe ce qui arriverait.

Assise à table, les yeux cernés, elle bailla pour la sixième fois.

- En voilà une qui n'a pas dû beaucoup dormir! lança Cassiopée qui, bien sûr, était fraîche et dispose.

- C'est normal! coupa Lyra, un oursin dans les mains. Tout le monde est nerveux avant sa rentrée scolaire. Tu peux me l'ouvrir Mira?

- Et tu n'y as pas fait exception Cassy, renchérit sa jumelle en ouvrant l'oursin d'un coup sec, révélant la chair rosée qu'elle tendit à sa sœur.

- Oui mais finalement tout s'est très bien déroulé, acheva Leucosia en souriant à Daphnée.

Celle-ci eut un pâle sourire et avala d'un trait sa feuille de laitue de mer alors que Cassiopée s'essuyait la bouche et sortait de table.

- Je m'ennuie de Bérénice, soupira Méropée. Ce n'est plus pareil sans elle...

- Ah! Comme j'ai hâte de dire la même chose de Cassy, fit Mira rêveusement, déclenchant les rires de sa jumelle.

- Bonjour tout le monde! lança Murcus d'une voix forte en pénétrant dans la cuisine.

- Bonjour petit papa! lancèrent Mira et Lyra en lui donnant un baiser sonore sur la joue avant de partir en riant dans leur chambre.

Murcus roula des yeux en riant et alla embrasser sa femme qui venait de s'asseoir à table à son tour. Il serra d'un mouvement réconfortant les épaules de Méropée qui déprimait et alla embrasser Daphnée sur le front, comme à son habitude.

- Prête? lui demanda-t-il en la regardant droit dans les yeux.

Daphnée hocha la tête en fuyant son regard. Murcus poussa un petit soupir.

- Tout ira très bien Daphy!

- Oui... dit-elle faiblement.

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oOo La PeTiTe SiRèNe oOo

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La place publique était bondée. Jamais Daphnée n'avait vu autant de jeunes de son âge. Des êtres de l'eau venant de toutes les tribus avoisinantes accompagnés de leurs proches déambulaient au centre de la ville. Daphnée était plus nerveuse que jamais. Toute sa famille était présente et ne cessait de lui faire des recommandations.

- Surtout sois polie!

- Amuse-toi bien!

- Profite de ta collation, les repas sont exécrables là-bas!

Et elle hochait la tête à tout ce qu'on lui disait, oubliant systématiquement ces règles à la minute où ses oreilles les captaient. De toute manière, elle n'en aurait pas besoin...

Des applaudissement annoncèrent que le roi allait faire un discours. La place publique devint soudainement silencieuse alors que Murcus parlait avec énergie du prochain voyage qu'effectueraient les jeunes êtres de l'eau. Daphnée n'en écouta pas une miette et sursauta lorsque son nom fut dit pour qu'elle aille chanter l'hymne de l'école. Elle soupira et nagea, en compagnie d'une jeune sirène nommée Molpée, jusqu'à son père qui leur fit manger une petite boule de lumière qui amplifiait la voix.

Les deux sirènes commencèrent à chanter en chœur sans même se jeter un coup d'œil. Depuis le temps qu'elles pratiquaient (trois fois par semaine), il était temps qu'elles sachent cette chanson sur le bout des doigts.

Au-delà des montagnes,

Au-delà des lacs et des forêts,

Au-delà de toutes limites,

Au-delà de ce que l'on peut voir

Le repère du savoir!

Il est temps pour tous et chacun,

De suivre le long chemin,

C'est le moment opportun,

Vite, vite, vite!

Au repère du savoir!

Ensemble nous traverserons la rivière

Nageons, nageons, mes sœurs, mes frères

Ensemble nous visiterons le repère

Le repère du savoir!

La fin de la chanson fût saluée par des applaudissements frénétiques et des sifflements venant des centaines de personnes présentent. Daphnée fit un petit salut en compagnie de Molpée qui agitait les mains vers sa famille puis, se hâta pour retourner sur la petite butte où sa famille était réunie.

- Qui est cette petite? dit une voix alors qu'elle passait près d'un récif d'algues.

- C'est Daphnée, la fille du roi Murcus.

- Je dois dire qu'elle a une voix magnifique!

Daphnée eut un petit sourire et nagea vers sa mère avant de se jeter dans ses bras. Leucosia, surprise par tant d'affection, resta interdite.

- Je t'aime, murmura Daphnée.

- Moi aussi Daphy, répondit Leucosia tendrement. Ma petite perle...

- Les pèlerins! cria une voix. Rassemblez-vous près des carrosses!

- Maman je dois te dire quelque chose, dit la sirène à toute vitesse. C'est important je...

- Rassemblez-vous! cria un être de l'eau en prenant Daphnée par le bras.

- Non, attendez! Je dois...

Elle ne put rien ajouter, on la mena vers un groupe de sirènes de son âge. Daphnée, les lèvres tremblantes, regarda sa mère qui lui souriait du haut de la petite butte. Elle aurait voulu tout lui dire, lui avouer ce qu'elle s'apprêtait à faire. Elle ressentait le besoin de se faire réprimander et remettre sur le droit chemin. Par Triton, qu'est-ce qu'il lui prenait?

- Ne t'inquiète pas, tout se passera bien! lui dit une sirène souriante.

Daphnée hocha la tête et se dirigea vers la fin du groupe. Alors qu'elle nageait, elle fonça tête première dans un être de l'eau. En levant les yeux, elle vit la figure sympathique de Pysix qui lui souriait.

- Daphnée! s'écria-t-il. La chanson était magnifique! Tu chantes merveilleusement bien!

- Merci beaucoup, dit-elle avec un petit sourire.

- J'espère que ton voyage se passera bien. Peut-être allons-nous nous voir là-bas...

- Ça m'étonnerait. Les garçons et les filles sont séparés tu sais, répondit-elle en baissant la tête.

Il y eut un silence durant lequel Daphnée fuyait le regard de Pysix. Celui-ci n'eut pas l'air de s'en formaliser mais fronça tout de même les sourcils. Habituellement, la sirène débordait d'énergie et était toujours la première à prendre part aux festivités. Peut-être était-ce seulement dû au fait qu'ils avaient passé un long moment sans se voir. Il n'avait pas l'habitude de parler à une Daphnée si timide et nerveuse.

- Alors... commença-t-il. J'espère que tu passeras de beaux moments là-bas.

- Toi aussi.

- Au revoir Daphnée, dit-il en se penchant sur son front pour lui déposer un léger baiser.

Surprise, la sirène recula vivement, comme électrisée.

- Heu, heu... bafouilla-t-elle. À la prochaine!

Sans lui dire un mot de plus, elle fila vers un des carrosses de nacre tirés par des chevaux de mer géants. Voyant que Pysix la regardait encore, elle lui fit un sourire timide puis pénétra à l'intérieur du véhicule. Par chance, il n'y avait personne. Daphnée compta jusqu'à dix, ouvrit la porte opposée, regarda si personne ne l'avait vu et décampa.

Elle nageait à folle allure depuis dix minutes, bousculant sans ménagement les poissons solitaires ou encore les strangulots mendiants. À chaque fois qu'elle regardait derrière elle, elle avait l'impression que des êtres de l'eau la prenaient en poursuite. Si tout était en ordre, elle aurait quatre mois devant elle. Pourvu que personne ne se rende compte de sa disparition...

Daphnée nagea encore longtemps à travers la ville puis la campagne, les immenses champs d'algues, les tribus nordiques... Regardant les paysages changeants, elle devint de plus en plus inquiète. Retourner en douce dans le carrosse devenait une idée de plus en plus séduisante et elle dut user de toute sa volonté pour s'en empêcher. Elle irait jusqu'au bout.

Lorsqu'elle ne vit plus aucune habitation, aucune présence vivante, Daphnée sut qu'elle était arrivée. Elle prit une grande inspiration puis monta à la surface. Il faisait très chaud dehors, plus que sous l'eau et les rayons du soleil perçaient à travers les feuilles des arbres entremêlés au-dessus d'elle. Des animaux nichés dans les trous des immenses arbres poussaient de petits cris aigus qui ressemblaient à des mélodies et l'on entendait le doux bruit d'une source. Pas de doute, elle se trouvait bien au cœur d'une forêt.

Sentant ses membres tremblants et son cœur battre à un rythme accéléré, elle se força à se calmer en prenant une grande goulée d'eau, la main sur le collier que sa mère lui avait donné.

- Donnez-moi la force, murmura-t-elle les yeux fermés.

C'est alors qu'elle entendit une voix. Daphnée tendit l'oreille. Oui! Il y avait bien une voix qui chantait. Elle ne devait plus être très loin... La sirène avança à travers les nénuphars et les palétuviers qui peuplaient le petit marais. Elle ne voyait pas grand chose, étant entourée d'arbres, sinon une petite embouchure derrière une branche cassée. Elle s'approcha lentement et écarta les quelques feuilles qui lui cachaient la vue.

Trois femmes. Trois femmes d'une beauté remarquable, presque divine. Entièrement nues, elles étaient assises sur trois rochers différents, vaquant à leurs occupations, laissant à Daphnée le loisir d'admirer leurs corps parfaits. L'une peignait ses longs cheveux d'or, l'autre, couchée à plat ventre, caressait l'eau de ses longs doigts fins et la troisième chantait en s'accompagnant d'un instrument à cordes que Daphnée ne connaissait pas. C'était la première fois que la sirène voyait des naïades, nymphes de l'élément liquide, divinités de la source, et le spectacle la laissait sans voix.

Silencieusement, elle s'assit sur le sol humide et les contempla ; devant de telles créatures, le temps semblait mystérieusement disparaître. La naïade aux cheveux bruns qui effleurait l'eau avec ses doigts, s'amusant à créer des ondes de largeurs différentes, ne releva même pas la tête lorsqu'elle l'interpella.

- Sirène, avance-toi, dit-elle d'une voix tranquille.

Daphnée tressaillit et se prit à regretter d'être venue. Malgré tout, elle s'approcha courageusement d'un des trois rochers.

- Nous vivons depuis près de huit cents ans dans cette clairière et je peux compter sur mes doigts le nombre de mortels qui ont osé nous approcher, continua-t-elle. Qui es-tu?

- Je m'appelle Daphnée, fille du grand roi Murcus et je viens quérir votre aide, lança-t-elle avec une hardiesse qui la surprit elle-même.

La nymphe qui peignait ses cheveux se tourna vers elle et lui lança un regard pénétrant. Elle avait de longs cheveux blonds, une figure ovale où brillaient des yeux pâles et semblait à peine âgée de plus de vingt années. Comment pouvait-elle avoir plus de huit cents ans?

- Parle, ordonna-t-elle.

La sirène déglutit péniblement.

- Je veux que vous m'aidiez à devenir une humaine.

La déclaration n'eut pas l'effet escompté. La naïade aux yeux pâles ne broncha pas alors que sa consœur éclatait d'un petit rire cristallin. La nymphe qui jouait de la musique elle, ne cilla pas, ne semblant guère se préoccuper de ce qui se passait autour d'elle.

- Ignores-tu donc, ô créature marine, qui nous sommes? demanda la naïade aux cheveux bruns.

Devant son silence, elle ajouta :

- Les nymphes ne sont pas aussi puissantes que les mortels se l'imaginent, jeune sirène. Nous possédons quelques pouvoirs mais en abuser serait un affront pour les dieux. Et je ne puis point, moi, Lilaela, me permettre une telle chose. Mes sœurs Harmonia et Melite ont les mêmes obligations.

- De plus, continua celle-ci, je doute que les raisons de votre visite valent la peine d'un tel sacrifice. Cet humain ne le mérite pas.

- Je vous en prie, supplia Daphnée sans comprendre ce que Melite venait de dire. Soyez indulgentes je...

- Je refuse de marchander avec une inconsciente de votre espèce! explosa Melite, les cheveux soudainement balayés par un vent invisible. Vous ferriez mieux de repartir là d'où vous êtes venue avant que je n'abatte mon courroux sur vous et votre famille Daphnée, fille de Murcus!

Terrifiée devant la colère évidente de la nymphe, Daphnée recula prestement. Alors qu'elle écartait à nouveau le petit bosquet, la naïade prénommée Harmonia éleva la voix.

- Prenez garde Daphnée, la parole est un art subtil dont il faut se méfier...

Mais celle-ci était déjà loin, ayant replongé dans le marais afin de calmer ses branchies en manque d'eau. Une fois assurée que les nymphes ne pourraient lui faire de mal, elle laissa libre court à son désespoir, les épaules secouées de tremblements.

Qu'avait-elle fait? Pourquoi avait-elle eu cette stupide idée? Maintenant, elle était bien avancée! Perdue au beau milieu de nul part, à des kilomètres de chez elle et encore plus de la mer du Nord, affamée, effrayée... Vraiment tout pour plaire! Il ne lui restait que trois solutions : errer durant quatre mois dans ce lieu, retourner chez elle ou encore aller au repère du savoir. Et qu'allait-elle dire une fois là-bas? « Bonjour, je me suis échappée de votre carrosse dans le but d'aller voir des nymphes qui auraient dû m'aider à devenir une humaine. Mais, comme elles ont refusé, je me suis résignée et je suis revenue. En passant, je suis Daphnée, la fille du roi Murcus. » Biiiiiiien sûr!

Daphnée repoussa une mèche de ses cheveux châtain pâle et s'efforça de garder son sang froid. Sa mère disait toujours que la meilleure chose à faire dans une situation stressante était de rester bien calme.

- Rester calme, facile à dire, grommela-t-elle.

Un grondement sourd se fit entendre; son estomac faisait des siennes.

- Oh non pitié, pas maintenant!

Elle dut se rendre à l'évidence. Si elle ne faisait pas quelque chose pour calmer son ventre, elle allait mourir de faim. La course effrénée et la rencontre avec les nymphes lui avait creusé l'appétit. Les nymphes... Juste à y penser, elle se sentit blêmir. Quelle idiote elle avait fait en allant les voir! La sirène maudit sa sœur Cassiopée de lui avoir raconté des contes où les nymphes étaient jeunes, jolies, aimables et prêtes à tout pour aider les mortels en détresse. Tu parles!

- Bon, dit-elle à voix haute. Il doit bien y avoir quelque chose à manger dans le coin...

Daphnée fouilla la place désespérément vide des yeux. En voyant un récif d'algues mort depuis probablement très longtemps, elle soupira. Ce n'était pas ici qu'elle trouverait de quoi satisfaire son appétit. Elle se mit donc à nager, essayant de repérer des choses comestibles tout en tâchant de ne pas se perdre plus qu'elle ne l'était déjà. Après une bonne demie heure, la queue en compote, l'estomac dans la nageoire caudale, elle aperçut un Plimpy solitaire qui sillonnait le fond du lac. Son cerveau ne prit pas de temps à analyser l'information. Les Plimpy, poissons tachetés de forme sphérique dotés de deux longues pattes et de pieds palmés, se nourrissaient principalement de mollusques. Donc, là où il y avait un Plimpy, un mollusque n'était pas bien loin!

Daphnée descendit en piqué vers le fond au moment où elle vit le poisson attraper une crevette. Poussant un cri de guerre assourdissant, elle réussit à attraper la queue du mollusque avant de l'engloutir goulûment. Le Plimpy, pas très heureux de s'être fait voler son repas, se jeta sur elle en faisant claquer ses mâchoires. Loin d'être impressionnée, Daphnée attrapa ses pattes caoutchouteuses et fit négligemment un nœud avec avant de lancer la créature à bout de bras. Voyant le Plimpy qui hurlait à pleins poumons dériver derrière une arche de roches, elle se frotta les mains en ricanant. Elle avait au moins deux bonnes heures avant qu'il ne revienne. Par chance, elle trouva une véritable colonie de crevettes et se fit un copieux repas accompagné de quelques feuilles de varech géant trouvées par-ci par-là.

Une fois rassasiée, elle put continuer son chemin, le cœur un peu plus léger. Après quelques temps par contre, le paysage rocailleux commença à l'inquiéter. Normalement, elle aurait dû trouver une végétation abondante et même quelques habitations...

Complètement abattue, elle se laissa tomber sur une roche plate en soupirant. Un petit poisson grisâtre qui passait par-là vint se nicher dans son cou.

- Toi aussi tu es perdu? souffla Daphnée. Ne t'inquiète pas, nous allons retrouver notre chemin et tout rentrera dans l'ordre.

Le poisson se mit à zigzaguer dans ses cheveux, la faisant rire. Puis, tout d'un coup, il tressaillit et s'enfuit sans crier gare.

- Hé! Reviens ici! cria la sirène en se mettant à sa poursuite.

Malheureusement, l'animal était petit et futé et sema rapidement Daphnée qui se retrouva seule, encore une fois.

- Tant pis pour toi! cria-t-elle, frustrée de s'être faite larguer d'une telle façon.

Un courant froid la fit frissonner. En se retournant, elle aperçut l'entrée sombre d'une grotte. Curieuse, elle décida d'entrer. Qu'avait-elle à perdre? Avec un peu de chance, elle trouverait une place pour passer la nuit. Cependant, une fois à l'intérieur, Daphnée regretta son choix. La grotte était si noire qu'elle avait du mal à voir le bout de son bras et une odeur de peur s'en dégageait. Elle décida de sortir et se butta contre un stalagmite. Ce fut à ce moment précis qu'elle l'entendit. Cette voix à glacer le sang qui chuchotait dans son oreille.

- Approche... Viens... Et je te tuerai...

Daphnée sursauta si fort qu'elle se cogna la tête contre une stalactite.

- Qui est là? balbutia-t-elle.

- Viens... viens...

- Ce n'est pas drôle! Montrez-vous et, et... je suis armée! s'exclama-t-elle en tentant de distinguer les choses autour d'elle tout en se munissant d'une grosse pierre.

La voix devint de plus en plus faible jusqu'à disparaître totalement. Daphnée se rendit compte qu'elle s'était avancée dans l'obscurité et qu'elle ne voyait plus la lumière de l'extérieur. Avalant péniblement, elle recula et rencontra un mur. Son cœur rata un battement.

- Viens... je te tuerai!

Paniquée, elle nagea droit devant elle à toute vitesse et rencontra une stalactite qui s'effondra dans un grondement sourd. Daphnée se sentit basculer sous le poids des roches et tomba dans un trou. Lorsqu'elle atteignit le fond, son dos heurta violemment une multitude de cailloux pointus qui lui écorchèrent la peau. Encore sous le choc de la chute, elle tenta de reprendre son souffle et calmer son cœur qui cognait fort dans sa poitrine. La sirène tourna lentement la tête et ses yeux rencontrèrent un crâne de Kelpy. Affolée, elle tâta le sol autour d'elle et eut la mauvaise surprise de constater qu'elle se trouvait sur une montagne de carcasses.

- Approche... viens à moi!

La voix résonna sur les murs lisses et produisit des échos. Daphnée sentit la peur nouer son ventre. Elle s'enleva prestement de sur les os et regarda autour d'elle. De la lumière! Elle ne réfléchit pas une seconde de plus et fonça droit sur ce qu'elle croyait être la sortie. Elle arriva dans une pièce circulaire et ses yeux s'écarquillèrent d'effroi lorsqu'elle vit ce qu'il y avait au fond. Elle hurla.

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oOo La PeTiTe SiRèNe oOo

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Cela faisait maintenant près de cinq cents ans qu'elles l'avaient banni. Elle en avait assez d'avoir perpétuellement faim. Assez d'être sur ce mur, les poings liés par ces chaînes magiques qui lui écorchait la peau au moindre de ses mouvements. Assez de ne plus voir la lumière du jour, de ne plus sentir la douce caresse du vent sur son visage. Oh oui, les trois naïades Melite, Harmonia et Lilaela allaient payer pour ce qu'elles lui avaient fait.

Son dernier repas remontait à il y a un mois, lorsqu'elle avait réussi à attirer une jeune sirène en fugue dans ses filets. Patty... Tammy... Thalie, ou quelque chose dans ce goût-là, n'avait même pas crié lorsqu'elle l'avait lacéré de ses longs ongles pour ensuite se régaler de sa chair tendre. Une de ses meilleures prises. Maintenant, elle rêvait d'attraper un autre Kelpy mais ceux-ci avaient migré vers le sud depuis peu. En plus, les poissons, même les plus petits, percevaient l'odeur de sang et de mort qui régnait à l'entrée de la caverne et n'osaient plus s'en approcher. C'est pourquoi, lorsqu'elle avait perçu la présence de cette jeune sirène, Caliadne avait senti que la chance lui souriait à nouveau.

- Approche, susurra-t-elle. Je ne te ferai aucun mal...

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oOo La PeTiTe SiRèNe oOo

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Daphnée claquait des dents. Recroquevillée dans un coin de la pièce, elle gémissait faiblement, le regard fixé sur cette femme. Poings liés au mur par de minces chaînes faites d'un matériel qu'elle ne connaissait pas, la femme avait une peau bleu nuit striée de plaies et de cicatrices. Ses cheveux noirs comme l'ébène encadraient un visage émacié contenant des yeux sombres à la pupille blanche éclatante. Ses lèvres étaient barbouillées d'une substance verdâtre que Daphnée identifia comme étant du sang de créature marine. Lorsque son regard convergea vers sa main gauche, elle sentit son estomac se soulever. La femme n'avait plus de doigts, mais seulement des moignons sanguinolents d'où s'échappait régulièrement un mince filet de liquide noirâtre.

Lorsqu'elle lui parla, Daphnée trembla.

- Approche, répéta-t-elle d'une voix bienveillante.

- Qui, qui êtes-vous? réussit à dire Daphnée.

- Je suis Caliadne la naïade. Et toi, que fais-tu ici? continua la nymphe. Ce n'est pas un endroit pour une jeune fille comme toi. Tes parents doivent être inquiets...

La sirène ne répondit pas. Elle n'était pas stupide à ce point! Pourtant, lorsque Caliadne parla à nouveau, Daphnée éprouva un sentiment d'attraction énorme et se mit à nager dans sa direction. Elle regardait ses lèvres et écoutait sa voix qui ne pouvait pas être comparée à une lyre tant elle était mélodieuse. Elle regarda la nymphe tendre la main vers elle. Si belle... Lorsqu'elle sentit le contact de sa main froide sur sa peau, elle revint subitement à la raison et recula promptement alors que les ongles déchiraient le vide.

Furieuse, Caliadne fonça vers Daphnée mais hurla lorsque ses chaînes la ramenèrent cruellement à la réalité en lui entaillant profondément les poignets.

- Reviens! rugit-elle.

- J'aurais dû les écouter bien plus tôt, lança Daphnée en regardant la nymphe se débattre pour l'attraper.

- Qui? siffla-t-elle.

- Les naïades qui m'ont mis en garde contre vous et votre voix, finit-elle en se détournant, bien décidée à sortir de cet enfer.

Brusquement, le visage de Caliadne redevint neutre.

- Laisse-moi deviner... Melite, Harmonia et Lilaela?

Daphnée interrompit son geste. Comment savait-elle?

- Comment... commença-t-elle.

- Ce sont elles qui m'ont enchaîné ici. C'est grâce à elles si je suis devenue ce que je suis.

- Mais... pourquoi?

- Elles ne m'ont jamais aimé. Lorsqu'elles ont tué ce malheureux mortel qui était venu dans notre clairière, je me suis rebellée. Je ne pouvais pas laisser faire ça!

- Elles l'ont... tué? murmura Daphnée.

- Bien pire. Elles l'ont dévoré vivant.

Révulsée, la sirène eut un geste brusque. Dire qu'elle avait été les voir pour leur demander conseil! Voilà qui expliquait le fait qu'il n'y avait aucune population dans les parages. Ces naïades semaient la panique et la terreur en avalant les pauvres humains et créatures qui s'aventuraient sur leur terre. Heureusement qu'elle était partie avant que Melite ne se mette plus en colère. Daphnée n'osait même pas imaginer ce qu'elles auraient pu lui faire.

- Ensuite elles m'ont banni et exilé dans cette caverne où je vis depuis cinq cents ans.

- Mais c'est horrible! s'exclama Daphnée.

- Oui, je sais. Mais que puis-je faire d'autre? Je suis enchaînée ici et il n'y a aucun moyen de me délivrer. Sauf peut-être...

- Quoi?

- Sauf peut-être cette pierre qui a le don de neutraliser l'effet des chaînes.

- Où se trouve-t-elle? Je pourrais aller la chercher pour vous...

Caliadne eut un sourire triomphant qu'elle dissimula aisément. Si facile à berner!

- Hélas, elle se trouve là-haut, dans le monde des humains, dit-elle en pointant le puit de lumière au centre de la pièce.

Daphnée tressaillit. Elle avait dit le monde des humains? Le monde auquel elle rêvait nuit et jour? Le monde merveilleux qu'elle avait eu l'occasion de découvrir deux fois? Ce monde?

- Il faudrait qu'une sirène assez courageuse se propose et elle pourrait me ramener cette pierre...

- Une sirène? la coupa brutalement Daphnée.

- Ou une autre créature marine bien sûr, dit Caliadne.

- Mais... comment est-ce possible? Les naïades m'ont pourtant dit qu'elles ne pouvaient pas!

La nymphe eut un petit rire et soupira.

- Je peux transformer une créature en humain pour quelques mois, pas pour toute une vie!

- Vous pourriez vraiment? dit Daphnée, une pointe d'espoir dans la voix.

- Oui, répondit Caliadne simplement. Voudrais-tu accomplir ce sacrifice pour moi? Si tu reviens avec cette pierre, je pourrais faire en sorte que l'enchantement dure plus longtemps...

La sirène hoqueta. Devait-elle accepter? D'un côté, si cette naïade disait vrai, elle réaliserait son rêve le plus cher; celui de devenir une humaine. Mais d'un autre, elle n'aurait peut-être jamais l'opportunité de revoir sa famille, ses amis. En acceptant cette offre, elle perdrait pour toujours une partie d'elle-même. Et puis, elle ne savait pratiquement rien du monde humain! D'accord, elle savait bien se servir de quelques objets mais il fallait bien plus qu'un démêloir pour devenir un des leurs. Daphnée ferma les yeux. Un tournis épouvantable s'était emparé d'elle et elle sentait son cœur battre la chamade. Il n'y aurait pas d'autres occasions comme celle-là, elle en était parfaitement consciente.

- J'accepte, s'entendit-elle dire.

Les traits du visage de Caliadne se détendirent pour former un sourire carnassier qui fit frissonner Daphnée.

- Approche, ordonna la nymphe.

La sirène obéit, légèrement réticente.

- Te transformer en humaine ne sera pas difficile. Les traits de ta tribu concordent assez bien avec les êtres de la terre. Tu auras des jambes, ta peau deviendra beige, tes branchies s'effaceront... pour quatre cycles lunaires.

Daphnée ouvrit la bouche mais la naïade l'en empêcha par un signe de main.

- Si après quatre cycles lunaires tu n'as pas trouvé le moyen de me délivrer, ton âme sera remise dans mes propres mains et je pourrais en faire ce qu'il me plaira, finit-elle gravement.

Il était trop tard pour reculer à présent, elle le savait. Daphnée hocha la tête, la gorge serrée. Caliadne l'observa sans rien dire durant une longue minute qui en parut trente pour la sirène. Finalement, la nymphe ferma les yeux et toucha le front de Daphnée de la main qui lui restait.

- Une dernière chose, dit-elle en ouvrant les yeux. Ce sera douloureux.

D'un geste brusque, elle lui enfonça sa main sur le front. Aussitôt, une douleur sans nom enflamma tout le corps de Daphnée qui se mit à hurler. Elle avait l'impression que sa tête et ses os allaient exploser en mille miettes. Abrutie par la douleur, elle ouvrit les yeux péniblement et vit le visage de Caliadne contorsionné par la souffrance. La gorge en feu, les yeux roulants dans leur orbites, Daphnée crut entendre la nymphe lui parler. En baissant la tête, elle se rendit compte que tout son corps brillait d'une lumière aveuglante. Elle ressentit une immense sensation de brûlure au niveau de sa nageoire et vit qu'elle commençait à se séparer en deux branches égales.

Soudainement, il lui parut que la douleur diminuait d'intensité. Juste à ce moment, une main invisible se plaqua contre son visage, coupant sa respiration. À moitié morte de peur, Daphnée regarda la nymphe qui haletait sous l'effort et comprit que Caliadne ne ferait plus rien pour elle. La tête tournante, elle leva la tête et vit le puit de lumière qui éclairait la pièce. Sans prendre le temps de réfléchir plus longtemps, Daphnée se mit à nager dans cette direction, les yeux rivés sur cette source de lumière. L'eau commença à entrer dans ses nouveaux poumons. Respirer, il lui fallait à tout prix respirer! Sa tête semblait si lourde... Vite, la surface était là, tout près! Mue par un instinct de survie, Daphnée se mit à nager plus vite. Plus que quatre mètres... trois... deux... un!

Lorsque sa tête émergea à la surface, Daphnée inspira une grande goulée d'air. Le soleil plombait sur le lac, elle entendait des oiseaux. Trop exténuée pour réagir, elle se laissa porter par les ondes du lac. Rendue, elle était rendue! La dernière chose qu'elle sentit avant de s'évanouir fut le tapis d'herbe qui lui tendait les bras...

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-Fin du deuxième chapitre-