Titre : La Petite Sirène
Auteur : Tinkerbell7
Avertissement : De retour au bon vieux PG (K+)!
Spoilers : Tome 1 à 5!
Disclaimer : Tout appartient à J.K. Rowling exceptées les créatures marines (à quelques exceptions près)!
Résumé général : Tout le monde connaît le célèbre conte d'Andersen, La Petite Sirène, repris par Disney racontant l'histoire d'une sirène amoureuse du monde humain. Et si c'était Harry qui rencontrait Daphnée la petite sirène, que se passerait-il?
Résumé du chapitre précédent : La sirène décide de sortir de la Salle sur Demande et Rogue la trouve au milieu du couloir. Après une rencontre avec Dumbledore, c'est le début de sa scolarité en tant qu'élève. Entre temps, Caliadne envoie un corbeau pour espionner Daphnée.
Musique :
oOo Le cours de danse: Jump Jive An' Wail de Brian Setzer Orchestra
oOo La chanson de Daphnée: Dante's Prayer de Loreena McKennitt (eh oui, encore!)
Petite note :
Bon, comme plusieurs d'entre vous le savez déjà, Ffnet a décidé d'interdire les RAR dans les chapitres des histoires. Évidemment, je suis très déçue parce que j'ai toujours adoré répondre aux reviews de mes lecteurs qui prennent le temps de m'écrire. Par contre, j'ai décidé de ne pas aller à l'encontre de la décision des webmasters du site MAIS j'ai l'intention de poster mes réponses aux reviews sur mon Livejournal (l'adresse est sur mon profil).
Réponses aux reviews
Morwan : Mais non voyons, tout le monde adore l'école! Toi la première, j'en suis persuadée :P Je tenais à te dire que j'apprécie énormément le fait que tu t'intéresse à mon histoire. Merci encore! Donc, ouais Caliadne est toujours dans le décor, faudrait surtout pas l'oublier! Et je n'ai pas pu résister à mettre le chevalier de Catogan dans mon chapitre 4, il me fait trop rire. Aaaaah, le truc des titres de chapitres! T'inquiète pas pour ça, j'ai prévu faire un mini chapitre pour expliquer pleins de trucs de l'histoire, dont les titres. Donc un jour, tu vas pouvoir savoir! Allez, je te laisse aller lire le chapitre 5! Bonne lecture!
Petale de lune : Merci, merci, merci pour cette review! J'espère que tu vas autant aimer la suite!
Chatou : Chatou, tu es un génie. Ta question sur la baguette était réellement légitime étant donné que j'avais omis ce petit détail. J'ai corrigé ça juste pour toi:P
MissTick : Houm... heu j'ai rien à répondre pour ta review, madame la bétatineuse (ça fait un peu tartineuse). Quand est-ce que tu vas updater tes fics?
melinda : Merci! Si ça se trouve, tu vas aussi aimer le chapitre 5...!
mobi22 : Wow, ta review est vraiment très gentille! J'espère que tu vas continuer à lire!
La marrade : Merci pour la review! C'est très encourageant de voir qu'il y a des personnes qui lisent mes histoire. Vraiment, tu n'as pas idée à quel point ça me fait plaisir! Bonne lecture!
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Chapitre 5 – Mnémosyne
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« Je ne comprends pas » répéta Daphnée pour la millième fois.
Assis dans un coin reculé de la bibliothèque, Daphnée et Harry révisaient pour un examen de métamorphose qui avait lieu le surlendemain matin.
« C'est une des fonctions de base de la transmutation » expliqua Harry, plus ou moins calmement.
« D'accord » Elle se racla la gorge. « Métamorphis! »
La pièce de monnaie posée sur la table resta désespérément inchangée.
« Métamorphis! Métamorphis! Métamorphis! Méta - »
« Daphnée, STOP! » cria Harry en bondissant sur ses pieds.
Les pattes de la table s'étaient mises à bouger et avant qu'ils ne puissent faire quelque chose, le meuble s'enfuit en courant à travers la bibliothèque.
Harry poussa un profond soupir.
« Écoute. Tu n'as qu'à... »
« Non! Je veux réussir! » protesta Daphnée. « C'est la baguette qui est méchante. »
Dès sa première journée, McGonagall était allée faire des emplettes et avait réussi à lui trouver une vieille baguette magique, le temps qu'elle aille s'en procurer une. Malheureusement, l'instrument magique s'était aperçu que Daphnée ne contrôlait pas bien ses pouvoirs magiques et en profitait pour n'en faire qu'à sa tête.
« D'accord. C'est la faute à la baguette » dit Harry en se passant la main sur le visage.
Plus loin, on entendit un hurlement hystérique suivi d'un terrible fracas. La table avait probablement rencontré des élèves ou, pire, madame Pince.
« Je crois qu'on ferait mieux d'y aller » dit-il prudemment.
Daphnée fit la moue mais prit tout de même ses choses qu'elle jeta pêle-mêle dans son nouveau sac d'école. En sortant de la bibliothèque, ils virent une élève de Serdaigle montée sur sa chaise pendant que la table saccageait tout autour d'elle.
Ce n'était pas la première fois que ce genre d'incidents se produisait. Daphnée avait à son actif une explosion de chaudron, deux bris de bouteilles d'encre, quatre assiettes échappées ainsi que deux statues mystérieusement disparues. Si ça continuait, elle allait battre le record de Neville lui-même.
Le plus bizarre, c'est que personne ne semblait se rendre compte qu'il y avait quelque chose qui clochait chez elle. Tout ce qu'elle faisait de travers était mis sur le compte de son « adaptation ». Harry ne comprenait pas comment tout le monde avait pu gober cette histoire. Comment Daphnée avait pu séduire tout le monde à un point tel que personne ne se posait de questions sur son identité? Était-ce grâce à sa figure sympathique, son sens de l'humour ou ses yeux bleu-mauve un peu étranges? Harry devait se l'avouer : lorsqu'elle se tenait à côté de lui, il ressentait un certain malaise. Et il n'arrivait pas à mettre le doigt sur la cause.
« Mot de passe? » demanda une voix.
Harry sursauta. Il ne s'était pas rendu compte qu'ils étaient arrivés devant le tableau de la Grosse Dame.
« Farfadet » dit-il d'un ton las.
Le tableau pivota et les laissa entrer dans une salle commune bondée. Ils avaient à peine fait un pas qu'une tête rousse se jeta sur eux.
« Joyeuse Halloween! » hurla Ginny Weasley, surexcitée.
« Heu... » dit Daphnée. « Qu'est-ce qui se passe? »
« McGonagall vient d'épingler une annonce pour prévenir tout le monde qu'un banquet est organisé ce soir. Il paraît qu'on peut se costumer! »
« Se costumer? » répéta Daphnée qui visiblement ne comprenait rien à tout ce qui se passait.
« Oh, vous ne fêtez pas Halloween en Hollande? » demanda Ginny tout en se mettant en route vers la Grande Salle. « C'est une fête qui se passe le 31 octobre et qui au départ... »
Contrairement à Daphnée qui écoutait religieusement les explications d'une Ginny emballée, Harry n'avait pas du tout envie de devoir participer à ce genre d'évènements. Il roula des yeux, exaspéré.
Depuis quelques temps, un rien l'énervait et on aurait dit que les éléments s'étaient mis en commun accord pour que tout se passe mal. Par exemple, ce matin, il avait déchiré un de ses pantalons en ouvrant son tiroir et quelques minutes plus tard, alors qu'il prenait sa douche, il avait glissé sur l'eau savonneuse et s'était cogné la tête contre la pomme de douche. Et ce n'était pas tout. Durant le petit déjeuner, il avait échappé de la marmelade sur le devoir d'enchantements qu'il avait oublié de faire la veille. Et maintenant on lui annonçait qu'il allait devoir passer la soirée à un banquet alors qu'il avait prévu de préparer une tactique de jeu pour le prochain match de Quidditch? Vraiment, il avait hâte que cette journée se termine, pensa-t-il alors qu'ils passaient les portes de la Grande Salle avec les autres élèves.
Encore une fois, les personnes qui avaient décoré la salle s'étaient surpassées. Des citrouilles géantes avec des visages effrayants étaient postées aux portes. Au-dessus des élèves assis aux tables, des centaines de chauves-souris voletaient dans les airs sous le ciel grisâtre du plafond magique. Harry vit que quelques élèves et professeurs s'étaient déguisés pour l'occasion.
Ils allaient s'asseoir à côté de Ron et Hermione quand une grande fille blonde avec une citrouille édentée crachant des bonbons en guise de chapeau s'approcha d'eux en sautillant.
« Salut les amis! » dit-elle.
« Salut Luna » fit Harry avec un sourire. « Ton chapeau est très... »
« Oui moi aussi je trouve! » répondit-elle avec un énorme sourire.
Elle se tourna vers Daphnée et lui serra la main.
« J'adore vos Pannenkoeken! C'est tellement heerlijk! » (1)
« Heuuuu oui. D'accord. » répondit Daphnée en regardant Harry qui haussa des épaules alors que Ginny éclatait de rire en attrapant au vol une Dragée-surprise vomie par la citrouille de Luna.
« Joyeuse Halloween à vous! Goedendag!» dit Luna avant de retourner s'asseoir à la table des Serdaigle, entraînant avec elle des élèves qui se précipitaient à chaque fois que la citrouille ouvrait la bouche.
« Cette fille est trop bizarre » dit Ron en la suivant du regard.
« Je l'adore » dit Ginny en se laissant tomber à côté d'Hermione.
Soudain, les plats dorés posés sur les tables s'emplirent de plats qui semblaient tous plus délicieux les uns que les autres, à la grande joie des élèves qui n'attendirent pas plus longtemps pour se servir.
Harry était en train de se prendre une énorme portion de purée de pommes de terre quand Hermione se pencha vers lui.
« On ne reste pas longtemps » dit-elle en prenant soin de vérifier que personne ne les écoutait. « J'ai prévu quelque chose de spécial après dans la Salle sur Demande. »
Harry croisa le regard de Ron qui hocha la tête, visiblement déjà au courant.
« De spécial? » répéta-t-il.
La Gryffondor eut alors un sourire espiègle.
« Vous verrez! »
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oOo La PeTiTe SiRèNe oOo
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Hermione souleva le drap posé sur un objet au milieu de la pièce, révélant le tableau d'un couple habillé façon années trente. Les deux personnages leur firent une gracieuse courbette en signe de salutation.
« Woa! » s'exclama Daphnée. « Qui c'est? »
« C'est un tableau que j'ai trouvé dans une salle de rangement. Ils vont pouvoir nous aider » répondit Hermione.
À faire quoi? pensa Harry, écrasé dans un siège. Ils avaient réussi à quitter la Grande Salle quelques minutes plus tôt sans trop se faire remarquer. Ron avait boudé tout le long du trajet, car ils allaient rater le dessert qui était toujours délicieux le jour d'Halloween.
« Ron, viens m'aider. On va bouger les meubles pour avoir un peu de place. »
Une fois qu'ils eurent dégagé le centre de la pièce, Hermione tapota le tourne-disque d'un coup de baguette magique. Aussitôt, un morceau entraînant de swing envahit la pièce, donnant soudainement un sens aux danseurs du tableau qui se mirent à virevolter avec passion sur le rythme. Malgré toute la volonté qu'il avait déployée au cours de la journée pour rester impassible, Harry ne put empêcher son pied de battre la mesure.
« Bienvenus au cours de danse improvisé! » fanfaronna Hermione, l'air fière d'elle.
« De danse? »
À côté de Harry, Ron s'étouffa.
« Mione, tu ne comptes pas lui apprendre à danser! »
Il n'aurait pas eu l'air plus abasourdi si Percy venait de lui annoncer qu'il allait faire carrière dans l'humour.
« Bien sûr que si, qu'est-ce que tu crois. La fête de Noël approche et on ne sait jamais quel genre d'activités ils vont inventer. »
Mais, voulut dire Harry, plein de gens ne savent pas danser. Hermione devança sa pensée.
« Je me suis dit que ce serait bien de lui apprendre à danser, ce que je voulais faire de toute manière. D'ailleurs, vous devriez vous y mettre aussi tous les deux. Donc, le swing est une danse des années trente qui se danse à deux...
« Je n'arrive pas à croire que tu m'aies fait rater le dessert pour ça » marmonna Ron.
Hermione préféra ignorer sa remarque alors que Daphnée était secouée d'un fou rire silencieux.
« Habituellement un garçon et une fille. Comme le rythme est plutôt rapide, il s'agit de faire une série de mouvements en accord avec la musique. » Elle pointa les deux danseurs du tableau qui dansaient avec une frénésie peu commune.
« Et il faut se balancer? » demanda Daphnée en louchant vers le tableau.
« C'est à peu près ça » dit Hermione en souriant. « Allez Ron, on va lui montrer comment faire! »
Ron poussa un juron particulièrement pimenté, mais alla tout de même se placer à côté de Hermione d'un air boudeur. Sous le commandement de la Gryffondor, ils se mirent à imiter les personnages du tableau tant bien que mal en suivant leurs indications. En voyant Hermione grimacer lorsque Ron lui marcha sur le pied, Harry sentit sa bonne humeur lui revenir. Il regarda Daphnée qui avait un air plutôt perplexe et se dit qu'après tout, il ne perdrait rien à s'amuser un petit peu.
« Heu, veux-tu danser avec moi? » lui demanda-t-il d'une voix qui, l'espérait-il, semblait totalement naturelle.
Daphnée se retourna brusquement vers lui avec une expression de surprise totale sur le visage. Puis, au grand étonnement de Harry, elle rougit horriblement.
« Mais heu... Je suis trop jeune! » dit-elle, visiblement embarrassée.
« Trop jeune? » demanda Harry qui commençait à regretter d'avoir posé la question.
« Écoute, Harry. Je crois qu'on devrait attendre de se connaître un peu plus. »
Harry accusa le coup, un peu étonné par sa réponse.
« Heu... si tu veux... » dit-il.
« Parce que tu sais, tu es un gentil humain et tout, mais je ne pense pas que mes parents seraient très d'accord avec tout ça… C'est une grosse responsabilité un bébé. »
« Hein? Mais qu'est-ce qu'un bébé a à voir dans tout ça? » demanda Harry qui ne comprenait plus rien.
« Ben, tu m'as demandé si je voulais danser avec toi... » dit Daphnée en rougissant encore plus. « Et je ne suis pas prête à avoir un bébé! »
« Mais de quoi tu parles, Daphnée? Je voulais seulement savoir si tu voulais danser. Je n'ai pas l'intention de coucher avec toi! » s'écria Harry, ne sachant plus très bien comment réagir.
« Coucher avec moi? » répéta Daphnée. « Tu veux dire faire dodo? »
« Oh, shit! » dit Harry en comprenant finalement la bizarrerie de la situation. « Hermione ne t'a pas expliqué la manière dont les humains... faisaient les bébés? »
« Ils ne dansent pas? » demanda la jeune fille l'air perdu.
« NON! »
Il y eut un petit silence pendant qu'ils regardaient Hermione se fâcher contre Ron qui « ne faisait aucune preuve de bonne volonté ».
« Mais alors, comment est-ce qu'ils font pou- »
« Tu demanderas à Hermione. »
Nouveau silence.
« Heu, Harry? »
« Moui? »
« Tu veux danser avec moi? De façon humaine » s'empressa d'ajouter Daphnée sous l'air suspicieux de Harry.
« Bon. D'accord. »
Quelle situation ridicule, pensa Harry alors qu'ils allaient à côté de Ron et Hermione. Pourtant, lorsque Daphnée lui fit un grand sourire, il trouva que la situation n'était finalement pas aussi grotesque qu'il le croyait.
Au bout du compte, il ne regretta pas d'avoir accepté l'offre de la jeune fille. Il se trouvait que Daphnée dansait déjà très bien... à sa manière! Elle faisait toutes sortes de gestes exagérés avec ses bras et ses jambes et prenaient des expressions à mourir de rire en essayant de faire comme les danseurs du tableau. Même Ron et Hermione avaient arrêté de se disputer pour regarder Daphnée faire ses mouvements complexes avec Harry qui pensait ne jamais pouvoir retrouver sa respiration tellement il riait. Finalement, la chanson se termina alors que Daphnée accrochait une bibliothèque et s'étalait de tout son long sur une table basse en riant aux éclats.
« Bon je crois que ça suffira! » déclara Hermione alors que Harry aidait Daphnée à se relever.
« Dommage, je commençais à aimer ce swein » dit-elle pensivement.
« Swing! » la reprirent Hermione, Ron et Harry en chœur.
« On parle de la même nageoire! » dit Daphnée en roulant des yeux. « C'est quoi la prochaine danse humaine? »
« La salsa! »
« Oh, Merlin!... »
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Ils étaient passés au travers d'une dizaine de danses lorsque Hermione décida qu'il était temps de rentrer à la tour des Gryffondor, au grand soulagement de Harry et Ron qui commençaient à en avoir marre. Après avoir pris le tableau des danseurs, Hermione et Ron étaient sortis de la Salle sur Demande, laissant à Harry et Daphnée le soin de ramasser la pièce. De toute manière, il ne fallait pas que quelqu'un les voie se promener tous ensemble au septième étage alors que le banquet n'était pas terminé en bas.
Épuisé, Harry se laissa tomber dans un fauteuil alors que Daphnée se dirigeait vers la fenêtre pour faire entrer un peu d'air frais.
« Harry? » demanda Daphnée au bout d'un moment.
« Hum? »
« Je voulais te dire un grand merci pour tout ce que tu as fait pour moi. »
Étonné, Harry tourna la tête vers elle.
« Ben, c'était pas grand chose... »
« Non, non! Mais pour moi c'était important. Et je voulais que tu le saches. Voilà. »
« Heu, d'accord... »
Daphnée lui fit un sourire dont elle avait le secret et soupira en s'accoudant à la fenêtre, les yeux tournés vers le lac noir de Poudlard. L'horloge grand-père au fond de la pièce marqua dix heures.
« Méropée adorerait cet endroit » lâcha-t-elle.
« Mé qui? » demanda Harry.
« Méropée. C'est ma sœur » dit Daphnée. « Enfin, une de mes sœurs. »
« Ah bon? » fit Harry en se redressant dans son fauteuil.
Pour la première fois depuis qu'il connaissait la jeune fille, il sentait qu'elle allait se confier réellement à lui. Et pour une raison qu'il ignorait, il se sentit soulagé.
« Ouais » répondit-elle. « Je suis la cadette de huit filles. »
« Quoi? »
« Maïa, Tauri, Cassiopée, Bérénice, Méropée, Lyra et Mira » dit-elle en comptant sur ses doigts. « Ça fait huit avec moi. Mais souvent on dit que nous sommes sept à cause de Lyra et Mira. »
« Qu'est-ce qu'elles ont? » demanda Harry.
« Elles viennent du même embryon. Ça veut dire qu'elles se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Elles sont identiques, quoi. »
« Et c'est rare chez vous? »
« Oh oui! C'est la première fois qu'on en voyait. Papa a été rudement étonné quand il a vu ça! » dit-elle en pouffant de rire. « Des tas d'êtres de l'eau sont venus les étudier à la maison. »
« Ils te manquent? » demanda-t-il.
« Beaucoup » répondit-elle avec une drôle de voix.
Harry crut qu'elle allait pleurer, mais elle redressa la tête et lui sourit.
« Et toi, ils te manquent? »
« Les Dursleys? » fit Harry.
« Non. Ton papa et ta maman. »
Harry préféra regarder ses chaussures.
« C'est très triste ce qui leur est arrivé. » continua Daphnée. « Hermione m'a raconté comment ils ont sacrifié leur vie pour la tienne. C'était très courageux de leur part. »
Il la regarda. Elle avait l'air sincère.
« Merci » dit Harry.
Daphnée lui sourit et tourna la tête vers la fenêtre. Après une longue minute où ils restèrent silencieux, elle se mit à chanter.
« Quand la forêt noire est tombée avant moi
Et tous les sentiers envahis par les algues
Quand tous disaient qu'il n'y avait pas d'autre chemin
J'ai cultivé les douleurs de la pierre
Je ne croyais pas car je ne pouvais pas voir
Jusqu'à ce que tu viennes à moi dans la nuit
Quand l'aube semblait à jamais perdue
Tu m'as montré ton amour sous la lumière des étoiles
Tourne tes yeux vers l'océan
Tourne ton âme vers la mer
Et quand la nuit noire semble sans fin
Je t'en prie, souviens-toi de moi
Bien que nous partagions cet humble chemin, seuls
Combien ce cœur est fragile
Oh, donne à ces nageoires fragiles des ailes pour voler
Pour toucher la face des étoiles
Respire la vie dans ce cœur faible
Élève ce voile mortel de la peur
Prends ces espoirs émiettés, gravés par les pleurs
Nous nous élèverons au-delà de ces soucis mortels
Tourne tes yeux vers l'océan
Tourne ton âme vers la mer
Et quand la nuit noire semble sans fin
Je t'en prie, souviens-toi de moi » (2)
Elle termina la note presque dans un murmure. Harry était bouleversé. Jamais il n'avait entendu une voix aussi claire et douce. On aurait dit que les notes qu'elle chantait se transformaient en images qui emplissaient l'air. Il avait l'impression que Daphnée l'avait plongé dans un endroit au chaud, à l'abri des regards où tout était possible. Où plus rien n'était compliqué. Un endroit où il pourrait se laisser bercer par cette voix jusqu'à la fin des temps. Il ne s'était jamais senti aussi bien. C'était... c'était envoûtant, pensa-t-il.
« Qu'est-ce que c'est? » demanda-t-il d'une voix rauque.
« C'est une très vieille chanson de chez moi » répondit Daphnée. « Ma maman me la chantait quand j'étais petite. J'ai l'impression que la traduction n'est pas aussi bonne que la vraie. »
Harry hocha la tête en frissonnant, n'arrivant pas à se défaire de la sensation étrange dans laquelle Daphnée l'avait submergé.
« Je croyais que les êtres de l'eau ne pouvaient pas pleurer » dit-il en pensant à un couplet de la chanson.
« Oui, c'est vrai » dit Daphnée en fronçant des sourcils. « Mais tu sais Harry, il y a très longtemps, les humains et les êtres de l'eau ont coexisté en paix. Il n'y avait qu'un monde. Il n'y avait pas de race supérieure. Personne ne détruisait les habitations des autres, personne ne faisait de méchantes choses. Tout le monde était heureux, ensemble. »
Elle marqua une pause, un sourire triste se peignant sur son visage.
« Et puis il y a eu des guerres entre les espèces. Ils sont tous partis de leur côté. Les centaures, les nymphes et les fées ont peuplé les forêts, les oiseaux ont peuplé les airs, les êtres de l'eau ont peuplé les mers et puis les hommes ont conquis les terres. Mais au fond, nous sommes tous pareils. Nous avons tous le même ciel au-dessus de nos têtes! Peut-être qu'un jour nous allons pouvoir nous en rendre compte. »
Daphnée secoua la tête et se passa les doigts derrière les oreilles pour remettre une mèche de cheveux rebelle à sa place. Geste qu'elle faisait très souvent, nota Harry.
« On va se coucher? » proposa-t-elle.
Harry regarda l'heure. Il était passé onze heures et ils avaient un contrôle de métamorphose à huit heures le lendemain avec McGonagall.
« Ouais » dit-il. « Il se fait tard et il vaudrait mieux que tu sois en forme pour demain. »
« Oh Triton! » s'exclama Daphnée en se tapant le front. « Le contrôle! J'ai pleinement oublié! »
« Pas pleinement, Daphnée. On dit complètement. »
« Ouais, on s'en fiche » répondit-elle en roulant les yeux d'une façon très Ronaldienne.
Harry éclata de rire, ce qui eut l'air de faire plaisir à la jeune fille. Ils rangèrent la Salle sur Demande en vitesse et sortirent en prenant bien soin de regarder sur la carte du Maraudeur s'il n'y avait personne dans les environs. La salle commune n'était pas bien loin et ils y arrivèrent à peine dix minutes plus tard.
« Humpfr! On rentre bien tard jeunes gens... » fit remarquer la Grosse Dame en plissant les yeux.
« Farfadet » répliqua Harry.
La grosse dame soupira mais les laissa tout de même entrer. Vu l'heure tardive pour un soir de semaine, la salle commune était pratiquement déserte. Il n'y avait que Ginny et Dean Thomas serrés l'un contre l'autre dans un fauteuil près du feu. Harry se rappela comment Ron avait boudé Dean durant presque tout un mois en apprenant qu'il sortait avec sa petite sœur.
« Qu'est-ce que vous faites tous les deux? » demanda Dean en les regardant arriver.
« Vous étiez où? » ajouta Ginny avec un sourire en coin.
« Nulle part! » s'exclama Harry en se sentant rougir. « Nous étions simplement sortis prendre l'air. »
« Oh. Je vois. » dit Dean avec un sourire entendu.
Harry était mortifié. À côté de lui, Daphnée ne semblait pas saisir de quoi ses camarades étaient en train de discuter. Elle sourit à Harry qui rougit encore plus.
« Je vais faire dodo » annonça-t-elle. « Bonne nuit tout le monde! »
« Bon'nuit » marmonna Harry en la regardant monter l'escalier menant au dortoir des filles.
Puis, voyant que Ginny et Dean le regardaient avec un air espiègle, il se dépêcha se monter se coucher lui aussi.
Ron n'était pas encore couché lorsqu'il arriva dans la chambre. Il était en train de mettre son pyjama et avait un air bizarre.
« Qu'est-ce qui se passe? » demanda Harry.
« Hein? » fit Ron en se tournant vers lui. « Oh salut, je t'avais pas vu entrer. »
Harry le regarda d'un air soupçonneux.
« Tu t'es encore disputé avec Hermione? »
« Non, non. Et toi, ça a été avec Daphnée? Vous ne vous êtes pas fait prendre par Rusard? »
« Il n'y avait personne dans les couloirs » dit Harry en détournant le regard.
Bien que Ron soit son meilleur ami, il y avait des choses qu'il préférait garder pour lui. Des choses qui arrivaient dans la vie de tous les jours et qui étaient trop difficiles à expliquer. Des choses que l'on pouvait comprendre uniquement si on avait été témoin de la scène. Des choses comme la discussion qu'il avait eue avec Daphnée durant la soirée.
Il y eut un silence. Un peu plus loin, Seamus poussa un ronflement.
« Ok » dit Ron. « Bonne nuit alors. »
« Bonne nuit » répondit Harry en éteignant la lumière.
Il se mit rapidement en pyjama et se coucha en essayant de faire sortir la voix envoûtante qui lui trottait dans la tête.
Pas très loin de là, Daphnée éteignit sa lampe de chevet en se massant la nuque. Elle avait très mal aux articulations depuis le début de la semaine. Ses jambes lui faisaient mal et il lui arrivait de ressentir une douleur à l'endroit où étaient autrefois ses branchies. Daphnée n'avait pas osé en parler à Hermione de peur qu'elle lui pose encore des questions sur sa métamorphose.
En s'asseyant sur son lit, elle laissa son regard vagabonder par la fenêtre tout près d'elle. La lune était magnifique ce soir. Tout en se glissant dans ses draps, Daphnée se demanda combien de personnes étaient en train de la regarder en ce moment même.
« Bonne nuit » murmura-t-elle. « Qui que vous soyez... »
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« Extinction des lumières! » cria quelqu'un à l'extérieur.
Un murmure d'exaspération parcourut le dortoir ouest. Pysix cligna des yeux et détourna son regard de la petite lumière blanche que renvoyait la lune sur la surface de l'eau. Il soupira et nagea pour aller éteindre sa boule de lumière. Bientôt, le dortoir de sa division fut plongé dans l'obscurité.
Les murmures ne furent pas bien longs à débuter. La journée avait été particulièrement appréciée des garçons du Repère du Savoir. Après les avoir réveillés, on leur avait annoncé qu'une assemblée générale aurait lieu l'après-midi dans l'agora pour qu'ils puissent recevoir les instructions pour leurs examens de seconde lune. En d'autres termes, ils allaient revoir la section des filles.
La réaction n'avait pas tardé. Après avoir englouti leur petit déjeuner, les jeunes sirens (3) avaient nagé à toute allure vers leur chambre pour se rendre présentables. La dernière fois qu'on leur avait permis de voir la section des filles remontait à leur première journée d'école. Durant tout l'avant-midi, on n'avait parlé que de cette rencontre. Les sages avaient eu beau les punir pour leur inattention en classe, cela n'avait rien changé à cette effervescence.
Évidemment, Pysix aussi avait été emballé par la nouvelle. Il avait hâte de revoir Daphnée. Daphnée qu'il n'avait pas réussi à trouver parmi la centaine d'élèves réunis le premier jour d'école. Il lui avait envoyé deux poissons messagers auxquels elle n'avait pas répondu. Pysix ne savait même pas si elle les avait reçus, si elle n'avait tout simplement pas le temps de lui répondre ou si elle s'en fichait. Peut-être était-ce à cause du baiser qu'il lui avait donné avant de partir dans les carrosses... Dans tous les cas, cet après-midi, il allait enfin pouvoir s'expliquer avec elle et tout redeviendrait normal entre eux.
Ce n'était pas du tout ce qui était arrivé. Une fois dans l'agora, Pysix avait passé toute l'heure à scruter la section des filles afin d'apercevoir les longs cheveux châtains de Daphnée. Il ne l'avait pas vue. Après le discours duquel il n'avait pas écouté la moindre parcelle, il s'était jeté sur Molpée, la sirène qui avait chanté l'hymne de l'école avec Daphnée le premier jour. Elle lui avait dit qu'elle n'était pas dans la même division qu'elle et qu'elle ne l'avait pas revue depuis la fois où elles devaient monter dans les carrosses.
Pysix était parti, convaincu que cette fois, elle l'évitait. Mais maintenant, il avait un plan pour la voir. Il était un bon élève, attentif en classe, obtenant toujours d'excellents résultats, n'ayant jamais eu d'avertissement... On le laisserait partir de l'autre côté s'il avait un bon motif. Et une fois passée la barrière, il pourrait enfin revoir son beau visage, entendre sa voix mélodieuse et même, s'il en avait le courage, pouvoir l'embrasser.
Pysix se retourna dans son lit, un immense sourire flottant sur son visage. Après tout, ce n'était pas une simple barrière qui allait pouvoir les séparer...
« À bientôt, Daphnée... » murmura-t-il avant de s'endormir.
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-Fin du cinquième chapitre-
(1) Les Pannenkoeken, pour ceux qui se le demande, sont des crêpes bien épaisses que les Néerlandais affectionnent tout particulièrement. Les termes heerlijk et goedendag sont du néerlandais qui signifie délicieux et bonjour. Ne me demandez pas d'où Luna tient son vocabulaire hollandais, cette fille est un mystère pour l'humanité.
(2) Malheureusement, cette magnifique chanson n'a pas été écrite par moi! Les paroles viennent de Dante's Prayer de Loreena McKennitt. Je l'ai simplement traduite et j'ai modifié quelques phrases pour les ajuster à la situation.
(3) Après cinq chapitres et un prologue, je me suis enfin décidée à donner un masculin à sirène. Les Anglais y avait déjà pensé en transformant simplement mermaid en merman, mais évidemment, rien n'est aussi simple avec la langue française... Cela dit, si quelqu'un a des suggestions, je serai heureuse de les entendre (on m'a déjà proposé sirin, sirois, siranois, sirano et triton lol)!