Note : Vive les vacances ! Merci pour les reviews.


Chapitre 3

Rodney c'est Rodney. Super. Bravo. C'est tout ce que tu as trouvé pour parler de lui, pensa John. Mais lui même ne savait pas comment décrire la relation qu'il avait avec Rodney.

Elisabeth le sortit de ses réflexions.

- John ? Ca va ? Vous avez l'air fatigué. Allez vous reposer, je vous appelerais dès qu'on aura du nouveau.

- Non. Je préfère rester près de la porte au cas ...

Le Major fut coupé par Grodin qui venait d'appeler Elisabeth.

- Docteur Weir, nous avons reconnecté la porte.

- Bon travail, composez les coordonnées de P2X205.

oOo

Depuis qu'il avait été informé de la situation il n'avait cessé de penser aux tenants aux aboutissants et de rechercher une solution pour ramener ses amis indemnes. Zelenka passa le vortex et se retrouva dans la salle d'embarquement. Sans même s'arrêter, il fila en direction de son laboratoire suivit de près par le Docteur Weir et du Major Sheppard. Zelenka leva l'index indiquant qu'il ne voulait aucun commentaire et déclara d'une traite :

- Le temps presse. Je vais chercher mes notes dans mon laboratoire. Il me faut tout de suite les Docteurs Larson, Armari, Merloni, Goldmann et je veux les voir dans cinq minutes en salle de briefing.

- Vous ressemblez de plus en plus au Docteur MacKay. John regretta tout de suite ses mots.

Aux commentaires de John, Zelenka s'arrêta et se retourna vers lui. Si le tchèque avait eu le pouvoir de tuer juste avec son regard, John serait déjà mort. Zelenka serra la machoire et repartit vers son laboratoire.

- Je les appelle tout de suite, indiqua Elisabeth.

Elle retourna dans son bureau et John se retrouva seul au milieu du couloir. Il se sentait stupide, incompétent, impuissant, nul, inefficace, juste bon à prendre un fusil et tuer. Tuer des Wraiths, des geniis, ça il savait faire. Mais dans une situation de crise où l'esprit devait supplanter à l'action, il ne servait à rien. Juste faire semblant de comprendre ce que Rodney explique, acquiescer de temps en temps la tête et sortir quelques boutades censées faire rire.

A bien y réfléchir il faisait une équipe d'enfer avec Rodney. Le scientifique était la tête et le Major les jambes. Maintenant il manquait le plus important, la tête. Il étouffait, il fallait qu'il sorte prendre l'air et se dirigea vers l'un des balcons.

oOo

Rodney avait réussi à semer Carson. Il voulait être seul pour réfléchir. Réfléchir à sa vie, et aussi à sa mort. Car il en était maintenant certain, il était mort. Seul, sans amis, sans famille, loin de la terre. Sa vie avait été inintéressante et sa mort risquait d'être pire. Il ne pouvait que regarder les autres dormir, manger, travailler, s'amuser et repartir dormir, condamné à vivre dans une dimension où il n'est que spectateur. Soudain, il entendit une porte s'ouvrir.

- Carson arrêtez de me suivre comme un toutou. J'ai besoin d'être seul, vous comprenez ?

Mais il réalisa que c'était une erreur. Carson était mort lui aussi et il n'avait pas besoin d'ouvrir les portes, il passait au travers comme un fantôme. Rodney se retourna pour voir qui venait l'importuner.

- Major ?

Il vit John s'avancer jusqu'à la rambarde, fermer les yeux et inspirer bruyamment.

- John ? Je ne sais pas si vous m'entendez même si je suis a peu près sûr que non. Je sais maintenant que je ne suis pas un de vos amis, de vous l'entendre dire m'a fait du mal mais peu importe. Pour moi vous êtes quelqu'un de proche, un ami, un confident, et je voulais vous remercier pour m'avoir sauvé la vie plusieurs fois, pour m'avoir épaulé quand je doutais de moi, pour m'avoir appris à avoir du courage, pour m'avoir appris à me défendre. Vous avez amélioré mon existence, et même si cette aventure a été courte, j'ai plus appris sur moi même en quelques mois que dans toute ma vie sur terre. Je regrette de ne pas vous l'avoir dit quand j'étais en vie. Pour finir, je voulais vous dire que cela a été un honneur de servir à vos côtés.

Il vit des larmes couler sur le visage du Major.

- Je suis désolé Carson, murmura John.

C'était trop pour Rodney. Tout ce que le Major pouvait dire c'était « Je suis désolé Carson ».

- J'ai compris le message. Je ne vous embêterais plus Major.

Rodney recula jusqu'au mur. Il ne quitta pas du regard son ancien équipier jusqu'à ce qu'il soit dans l'autre pièce.

oOo

La porte coulissa et le Major s'avança vers la rambarde, ferma les yeux et respira à pleins poumons. Il fallait absolument qu'il se reprenne, inspirer, expirer, inspirer, expirer. Il avait l'impression que son estomac prenait feu, c'est sûr il était bon pour un ulcère. Carson sera content de lui faire faire une endoscopie. Mon Dieu Carson, je vous avais complètement oublié. Si Rodney est la tête de la cité, vous vous êtes le coeur. Sans vous, nous sommes tous condamnés à mourir très prochainement. Pourquoi est ce qu'on se rend compte toujours trop tard que les amis vont nous manquer ? Bien sûr il y aura un autre médecin pour vous succéder mais ce ne sera pas pareil. Je regrette de vous avoir fait hurler lorsque je ne voulais pas avoir de piqûres, de vous avoir causer tant soucis lorsque j'étais blessé. Je ... Je ...

- Je suis désolé Carson, murmura John.

Il essuya les larmes qui venaient de couler. Il ne s'était pas aperçu qu'il pleurait. La fatigue et le souci le rendait plus vulnérable. Ressaisis toi Sheppard, tes amis comptent sur toi. Va voir si Zelenka avance dans ses recherches.

oOo

La dernière chose que vit Rodney c'était John s'essuyant le visage. Puis il vit un mur, le mur d'une chambre qu'il connaissait. Teyla était assise par terre, entourée d'une cinquantaine de bougies toutes allumées. Elle était seule, en pleine méditation. Enfin presque seule. Carson sortit de la pénombre et s'avança vers Rodney.

- Enfin vous voilà, murmura t'il.

- Carson, que faites vous içi ?

- Je vous cherchais quand je suis tombé sur Ford. Il parlait avec Teyla et ensuite elle est venue méditer. Je pensais qu'elle pouvait peut être m'entendre. Mais après dix minutes de monologue je peux vous dire que ca ne marche pas.

- Je veux bien vous croire, chuchota Rodney. Je vous laisse, je vais faire le tour d'Atlantis et faire mes adieux.

- Comment ça ? Faire vos adieux ? Mais nous ne sommes pas mort.

- Si on l'est, je n'ai plus de doutes la-dessus. Je n'ai plus de douleurs, je n'ai plus faim et je n'ai pas sommeil.

Soudain Rodney cria.

- Et pourquoi on chuchote. Qui va t'on déranger ? Venez Carson, j'ai du monde à voir.

Ils sortirent tous les deux de la chambre de Teyla. Celle-ci ouvra les yeux, leva un sourcil, et regarda tout autour d'elle.

- Docteur Beckett ? Docteur MacKay ? Vous êtes là ?

Elle avait eu la nette impression de les avoir entendu.

TBC.