Auteur : Brisby
Disclaimer : pas à moi… (Malgré tous les jolis happy ends que je leur fais vivre… Tsss, ces jeunes n'ont aucune reconnaissance…)
Base : Gundam Wing
Genre : One-shot, yaoi, angst.
Couple : 1+2+1, 4+5+4, 3+1, 3xH
Résumé : Parce que même si on en entend jamais parler, se sont des choses qui arrivent. Parce que même si c'est dur, il faudra y faire face et prendre certaines décisions. Parce que malgré tout, c'est peut-être la seule chose de censée à faire.
Note :
Cadeau d'anniversaire pour ma Babou que je publie enfin alors qu'il
est tapé depuis cet été ;p
Et même
si ça fait maintenant presque trois mois : joyeux
anniversaire ma toute belle :-)))
Enjoy !
Me llaman el desaparecido…
Me
llaman el
desaparecido
On m'appelle le disparu
Que cuando llega ya se ha
ido
Quand il arrive, il est déjà parti
Volando vengo,
volando
voy
J'arrive vite, et repars vite
Deprisa deprisa a rumbo perdido
Pressé, pressé vers une destination perdue
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Deux corps s'enlaçaient sur un canapé, laissant échapper quelques mots murmurés par moments. Un des deux jeunes hommes remonta le T-shirt de l'autre et descendit le long de son torse.
- Heero…
Le brun releva la tête, croisant un regard violet qui le fixait. Il délaissa le ventre du jeune homme qu'il avait couvert de baisers et mordillé par endroits pour embrasser ces lèvres qui avaient prononcés sont nom. Il passa sa main dans la masse de cheveux châtains et enroula la longue natte autour de ses doigts. Il se colla un peu plus contre le jeune homme et enserra sa taille pour le maintenir contre lui. Mais ce T-shirt le gênait décidément.
- Enlève-moi ça, Duo.
Le natté pouffa mais se rattrapa en lui souriant de façon charmeuse.
- Tes désirs sont des ordres…
Les mains du Japonais caressèrent les fesses du châtain à travers son jean.
- Vraiment ?
Duo sentit un délicieux frisson remonter le long de sa colonne vertébrale.
- Peut-être bien…
Heero se redressa un peu, fixant l'Américain longuement. La façon dont il le regardait traduisait quels étaient les désirs et les ordres qu'il désirerait voir exécuter à l'instant présent. Le natté se mit à sourire de plus en plus et ne s'arrêta que lorsque le Japonais l'embrassa à nouveau.
Les baisers se firent de plus en plus pressés, plus passionnés. Finalement, les mains du brun commencèrent à déboutonner le pantalon de Duo. Alors qu'il l'avait complètement défait, laissant apercevoir le caleçon, il s'appuya sur le dossier du canapé pour pouvoir mieux observer son petit-ami, non sans une grande satisfaction. Le canapé bascula alors, faisant s'écrouler le Japonais de l'autre côté. Le mécanisme se mettant en route, la partie où Duo était allongé se redressa, pour en faire le dossier. Il roula sur l'autre côté où se trouvait Heero et le heurta. Le choc fit tomber celui-ci au sol.
La surprise passée, le natté éclata de rire tandis que Heero se redressait, encore plus ébouriffé qu'à son habitude.
- K'so ! Demain on jette ce foutu canapé !
L'Américain s'arrêta de rire un instant pour se tourner vers lui avec un grand sourire.
- Je te signale que c'est toi qui as choisi ce « foutu » canapé.
- Je pensais que ce système de « double-face » pouvait être pratique… Mais ce truc est définitivement…
Il brassa l'air d'un geste rageur, renonçant à trouver un mot pour qualifier leur canapé. Il remonta dessus et se remit immédiatement à embrasser le châtain. Mais au bout de quelques baisers, Duo se remit à rire. Le brun soupira et se redressa, s'éloignant de lui.
- Excuse-moi Heero, je te promets que…
Il n'avait pas finit sa phrase que le canapé bascula à nouveau et qu'il se retrouvèrent collés l'un à l'autre, la tête à quelques centimètres du carrelage. L'Américain recommença aussitôt à rire. Heero soupira et se releva, tirant le natté avec lui. Il s'étendit sur le canapé, faisant bien attention à ne pas déclencher le mécanisme, amenant Duo à s'allonger sur lui. Celui-ci continuait toujours à rire mais il se calma petit à petit, la main passant lentement dans ses cheveux y étant sûrement pour quelque chose. Il releva la tête et posa ses lèvres sur celles du brun pour un court baiser avant de recaler sa tête dans son cou.
Ils restèrent ainsi un long moment, Heero massant doucement le cuir chevelu de son petit ami qui s'endormait peu à peu. Un grondement sourd suivit de quelques gargouillis les ramenèrent à la réalité.
- J'ai faim…
Le Japonais soupira.
- Oui, j'avais cru comprendre…
Il tourna la tête pour regarder l'horloge fixée au mur.
- Il est à peine 18 heures 45, Duo.
- J'ai pas pris de goûter.
Il leva les yeux au ciel.
- Tu as vingt-quatre ans.
- Je faim… Je veux ma dose de glucose, de sucre et d'édulcorant B 415…
Le brun abandonna et se leva, se détachant de l'Américain qui resta allongé sur le canapé.
- Qu'est-ce qu'on a à manger ?
- Je sais pas.
Heero roula des yeux.
- Je vois… Qu'est-ce que tu veux manger ?
- Du pain perdu ! Je veux du pain perdu !
Il arqua un sourcil.
- Je croyais qu'on n'avait plus de pain ?
- Je veux du pain perdu Hee-chan…
Le natté le regarda d'un air suppliant.
- Et je suis censé le sortir d'où ce pain ?
- Il y a une boulangerie juste en face de l'immeuble.
Le brun s'accroupit pour se mettre à hauteur de son visage.
- Je rêve ou tu me demandes de descendre acheter du pain pour que tu puisses manger ton pain perdu ?
- « S'il te plait » ?
Il leva les yeux au ciel.
- Je suis pas ton esclave Duo.
Le châtain le rattrapa par le cou alors qu'il se relevait et s'approcha de son oreille.
- Si tu vas m'en chercher, tous tes désirs seront des ordres pour cette nuit.
Heero stoppa son mouvement et se tourna lentement vers lui.
- Vraiment ?
Le sourire du natté s'agrandit un peu plus.
- Oh que oui.
Il parut peser le pour et le contre pendant un court instant puis il sortit de la pièce et revint presque immédiatement, un manteau sur le bras.
- J'en prends combien ?
Duo leva le poing vers le plafond.
- Victory !
Le Japonais haussa un sourcil en faisant mine de lâcher son manteau. Le châtain se leva immédiatement.
- Prend trois baguettes, ça devrait suffire.
- Ok.
Le brun enfila son manteau et commençait à le fermer quand Duo passa ses bras autour de son cou.
- Je t'adore Heero.
Le Japonais roula des yeux.
- Tu parles…
Le natté ne répondit pas mais se colla un peu plus à lui et l'embrassa. Il appuya son front contre celui du brun et le fixa.
- Je t'adore Heero. Je ne te permets pas d'en douter.
Heero le regarda à son tour puis il lui rendit son baiser et se détacha de lui, sortant de la pièce.
- Trois baguettes c'est ça ?
- Exactement.
- A tout de suite alors.
La porte d'entrée claqua quelques secondes après ses mots. Le châtain resta debout, au milieu de la pièce, un grand sourire bête aux lèvres. Il s'approcha du canapé et se laissa tomber dedans, le faisant basculer immédiatement, mais il n'en tint pas compte. Son sourire restait toujours scotché à ses lèvres. Il soupira de bien-être.
Il adorait sa vie.
Bien sûr, tout n'était pas parfait, leur boulot de preventers les laissait souvent éreintés en fin de journée avec en prime une dose de stress et d'énervement qu'ils étaient bien obligés d'évacuer. Et bien souvent, tout ça était évacué sur la personne d'en face donc… Ca se finissait en dispute. Encore que… Leur dernière engueulade remontait à loin. Peut-être qu'à force de patience et avec le temps, ils avaient fini par se comprendre. Duo sourit à cette pensée. Ils formaient un vrai petit couple, qui avançait petit à petit vers… vers quoi au fait ?
Après avoir flirté pendant la guerre, ils s'étaient finalement mis ensemble après l'affaire Mariemeïa et après trois ans à déborder l'un chez l'autre ils avaient emménagé ensemble. Le sourire du natté devint un peu nostalgique. Déjà quatre ans qu'ils vivaient ensemble dans ce petit appartement.
Mais alors, c'était quoi la prochaine étape ?
Ils entraient en force dans une mairie pour qu'on les marie ?
Il éclata de rire en s'imaginant le pauvre député obligé de les marier, flingue sur la tempe.
Duo ramena ses jambes contre son torse, n'arrivant toujours pas à s'arrêter de sourire.
Oh oui, il adorait leur vie.
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Duo ouvrit lentement les paupières. Il distingua vaguement un plafond blanc où se trouvait une lampe éteinte. Il cligna plusieurs fois des yeux ; ce n'était pas le plafonnier de leur chambre ça…
Il se redressa et eut juste le temps d'entendre le bruit d'un mécanisme qui se mettait en route qu'il roulait de l'autre côté du canapé et rencontrait durement le carrelage.
- Putain de canapé de merde ! Demain on te fout à la décharge !
Il se releva en frottant l'épaule qui avait heurté le sol et regarda rapidement autour de lui. Tout était plongé dans l'obscurité ; mais qu'elle heure pouvait-il être ?
Il alla jusqu'à l'interrupteur et alluma le plafonnier pour pouvoir regarder l'horloge.
11 heures 53.
Le natté se gratta la tête, essayant de comprendre. Il avait dû s'endormir en attendant Heero… Mais pourquoi cet abruti ne l'avait-il pas réveillé ? Après tout, le sommeil pouvait attendre quand il y avait du pain perdu au menu.
Il attrapa son t-shirt encore au sol après que le brun l'ait jeté là quelques heures auparavant et l'enfila. Bon, il restait à trouver Heero maintenant et à l'engueuler copieusement.
Duo se dirigea vers leur chambre mais celle-ci était vide, le lit n'était même pas défait. Il ne se formalisa pas et alla voir dans le bureau si le brun s'y trouvait. Mais celui-ci aussi était vide. Le natté fronça les sourcils en fermant la porte et se dirigea vers la cuisine. Il la trouva dans le même état, qu'ils l'avaient laissé en début d'après-midi, sans aucune trace du Japonais.
Ah, la salle de bain peut-être ? Mais oui voila, Heero avait dû se faire couler un bain en rentrant et il s'était endormi dans son bain. Ce fut un Duo souriant et soulagé qui poussa la porte de la salle d'eau qui se révéla aussi sombre et déserte que les autres pièces. Il ne restait plus que les toilettes. Le natté s'en approcha lentement tandis qu'il sentait un brin de peur lui tordre légèrement le ventre.
Fermé. Fermé. Fermé. Fermé. Fermé. Fermé. Fermé…
La porte n'opposa aucune résistance et s'ouvrit dans un grincement aigu. Duo la referma calmement, alors qu'au contraire la panique montait de plus en plus en lui. Heero devait certainement être dans une des pièces, il ne l'avait pas vu, voila tout. Il examina à nouveau toutes les pièces une à une mais il n'y avait toujours aucune trace du Japonais.
Heero n'était pas ici.
Cette confirmation broya le ventre du natté. S'il n'était pas à leur appartement, où était-il ? Il était près de minuit maintenant et Heero détestait sortir le soir. Et puis de toute manière, même s'il était sortit, il aurait prévenu le châtain.
Quittant une pièce qu'il venait de refouiller entièrement, son regard se posa sur la porte d'entrée. Il la fixa un moment puis s'approcha lentement. Il observa la poignée sans faire aucun geste, puis au bout de plusieurs minutes, il leva la main et l'actionna. La porte s'ouvrit.
Le natté sentit une sorte de boule grossir dans sa gorge tandis qu'il refermait la porte. Heero était un maniaque, à partir de 22 heures, leur porte était immanquablement fermée. Et s'il était sortit pendant que Duo dormait, il n'aurait jamais laissé la porte ouverte. Donc…
Heero n'était pas rentré.
La porte fut ouverte brutalement et le jeune homme se rua dans le couloir. Sans bien comprendre ce qu'il faisait, il descendit à toute allure les six étages de leur tour. Il se retrouva dans la rue et se mit à courir vers la boulangerie. Une fois qu'il fut devant la boutique dont le volet de fer était baissé, il reprit peu à peu son souffle. C'était stupide, il le savait. C'était stupide d'avoir pensé que ça changerait quelque chose d'aller ici mais…
Il soupira et se laissa glisser contre la façade de la boutique.
Mais qu'est-ce qui se passait… ?
Sentant quelque chose de lourd dans sa poche il plongea sa main dedans et en sortit son portable. Il le regarda longuement, puis composa un numéro.
- Quatre ? Oh excuse-moi Wu Fei… Oui… Non… Je suis désolé, je… … … Hum ? Si, si je suis toujours là… Non, écoute… Tu n'aurais pas vu Heero ? … Non, pas aujourd'hui… Ce soir… Hum, d'accord… Ok, merci Wu.
Le châtain raccrocha sans laisser le temps au Chinois de rajouter quelque chose. Il vérifia les batteries de son téléphone puis se releva. Il parcouru la rue du regard puis se mit à marcher d'un pas pressé.
Mais qu'est-ce qu'il se passait… ?
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L'Américain monta les dernières marches de son immeuble, vidé. Il avait passé la nuit à chercher Heero. Il était allé dans tous les endroits où le brun pouvait se trouver, même les plus stupides, mais il n'avait rien trouvé. Il avait aussi laissé une bonne vingtaine de messages sur son portable mais il n'avait reçu aucune nouvelle. Il s'adossa un instant au mur et prit une profonde inspiration. Il resta ainsi, les yeux fermés pendant de longues minutes, puis il se redressa et entra dans son appartement.
A peine avait-il fait quelques pas dans le hall qu'il entendit des bruits dans la cuisine. Il traversa le couloir en courant, et ouvrit la porte brusquement. Wu Fei sursauta en le voyant entrer aussi brutalement. Le natté le fixa longuement, comme pour s'assurer qu'il s'agissait bien de lui.
- Wu Fei…
- Bonjour Duo.
Le châtain regarda la tasse de café à côté du Chinois.
- Tu fais quoi ?
- Du café.
- Ok, je reformule : tu fais quoi dans ma cuisine en train de boire du café ?
Wu Fei alla chercher une deuxième tasse et la remplit.
- Tu nous as réveillé à minuit et demi et tu m'as raccroché au nez. Je suis donc venu pour voir ce qui se passait.
- Et le café ?
- J'attends ici depuis bientôt quatre heures Duo. Et la porte était grande ouverte.
Le natté ne répondit pas et prit la tasse que le Chinois lui tendait.
- Alors ?
- Alors quoi ?
Wu Fei fixa calmement Duo.
- Alors, où est Heero ?
- Juste à côté de moi, ça se voit pas ?
- Duo…
L'Américain soupira longuement.
- J'en sais rien…
Wu Fei tira une chaise, invitant le jeune homme à s'asseoir.
- Tu m'expliques ?
- Je ne comprends rien et je ne sais rien. D'autres questions ?
- Si tu commençais par le début…
Duo fixa le liquide noir dans sa tasse. Il se leva et alla se chercher deux carrés de sucre ainsi qu'une cuillère. Il jeta le sucre dans le café et se rassit, faisant onduler le liquide avec sa cuillère. Petit à petit, il commença à parler et raconta au Chinois ce qui s'était passé durant les dernières heures. Celui-ci l'écouta silencieusement pendant tout le temps du récit. Quand il eut fini de parler, il touillait toujours son café mais celui-ci était désormais froid. Il alla le jeter dans l'évier.
- Et tu ne vois aucun autre endroit où il pourrait être ?
Le châtain secoua la tête.
- Bon, écoute, on va descendre et on va aller demander à tous les commerçants de la rue s'ils l'auraient vu. D'accord ?
- Ok…
Les deux hommes sortirent de l'appartement, et Wu Fei prit bien soin de bien fermer la porte derrière eux. Ils allèrent questionner la boulangère en premier lieu mais celle-ci leur affirma qu'elle n'avait pas vu le brun depuis plusieurs jours. Ils questionnèrent tous les commerçants de cette partie de la rue mais ils eurent à chaque fois la même réponse.
- Tu es sûr que c'était à la boulangerie qu'il voulait aller ?
- Oui.
- Cette boulangerie ci ?
Le natté ferma les yeux un instant, comme pour étouffer l'angoisse qui lui broyait le ventre.
- Wu Fei, il était presque 19 heures et je ne pense pas qu'il ait eu envie d'aller acheter du pain à l'autre bout de la ville.
Ils s'arrêtèrent devant l'immeuble de Duo.
- Bon écoute, il est presque midi là, il faut que j'aille au QG sinon Une va me passer un sacré savon. Je vais en profiter pour chercher le maximum d'informations de là-bas. Toi tu rentres chez toi et tu dors un peu, tu as une tête horrible. Je vais les prévenir pour ton absence et puis je repasserais en fin de journée, ok ?
L'Américain hocha la tête.
- Bon, à ce soir alors.
- Oui…
Duo monta les six étages jusqu'à son appartement et se traîna jusqu'à sa porte. Il resta longtemps dans le hall d'entrée. Tout lui semblait silencieux et vide. Heero aimait le silence et le vide… Et tout comme il s'était habitué au bruit de Duo et à son bordel, le natté s'était habitué à son silence et son vide. Il avait finit par les trouver rassurants. Mais ce matin, ils étaient oppressants.
Il était fatigué… Il se retourna pour fermer la porte, mais à peine avait-il mis la clef dans la serrure qu'il s'arrêta. Heero avait pris ses clefs ou pas ? Et si jamais il revenait et qu'il se trouvait à la porte ?
Non… Il devait laisser la porte ouverte.
"Duo, il ne faut pas que tu t'endormes en laissant la porte ouverte. C'est dangereux."
C'était vrai. Le Japonais lui avait souvent dit ça et si au début il s'en amusait, il avait vite pris l'habitude de verrouiller sa porte quand il allait dormir. Mais là il ne pouvait pas. Il ne pouvait non plus rester éveillé plus longtemps.
Il s'appuya contre le coffre de leur hall qui contenait diverses babioles et se laissa glisser jusqu'au sol. Il pouvait très bien dormir ici, non ? Ca règlerait le problème et au moins quand Heero rentrerait il le verrait immédiatement.
Oui, quand Heero rentrerait…
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- Duo ?
Le châtain ouvrit lentement un œil.
- Quatre… ?
Le blond lui sourit.
- Qu'est-ce que tu fais à dormir ici ? Et tu devrais fermer ta porte, tu sais.
L'Américain se frotta rapidement les yeux et il se leva.
- Je ne voulais pas fermer et… Je voulais être la première chose qu'il verrait en rentrant. Quelle heure il est ?
L'Arabe posa sa main sur l'épaule du jeune homme.
- Presque 19 heures. Viens, tu dois avoir faim.
Duo acquiesça et suivit son ami dans la cuisine. Celui-ci fouilla un moment dans les placards puis il commença à faire cuire quelques légumes. Le natté attendait, accoudé à la table, laissant son regard se perdre sur la toile cirée. Une dizaine de minutes plus tard, Quatre fit tomber dans une assiette un mélange de riz et de légume assaisonnés. Le natté le remercia et se mit à manger.
- Wu Fei t'a dit s'il avait trouvé quelque chose ?
L'Arabe parut un peu mal à l'aise mais Duo, le nez dans son assiette, ne s'en rendit pas compte.
- On a regardé dans les terminaux de la police et ceux des journalistes. Aucun meurtre ou accident n'a été recensé hier.
Il s'arrêta de mâcher.
- Oh… Je n'avais même pas songé à cette éventualité.
Le blond se mordit la lèvre.
- Et… Tu avais pensé à quoi comme éventualité ?
Duo posa ses couverts et se leva.
- Quatre, je peux te demander quelque chose ?
- B… Bien sûr.
Le natté sembla réfléchir encore un moment, puis il se tourna vers lui.
- Est-ce que, par l'intermédiaire d'une branche de la société que t'a laissé ton père, tu pourrais me trouver un des meilleurs hacker du moment ?
- Quoi ?
Le bond fronça les sourcils, ne comprenant pas où il voulait en venir.
- Tu devrais en trouver facilement, non ? Je sais que les grandes sociétés en recrutent beaucoup pour protéger leurs programmes.
- Oui, bien sûr mais… Là n'est pas la question. En quoi un hacker peut-il nous aider ?
Le châtain prit son assiette et la posa dans l'évier.
- Je n'avais pas pensé que Heero avait peut-être été tué par un voleur ou quoi que ce soit d'autre. Mais… J'ai pensé à des menaces…
- Des menaces ?
Duo acquiesça tandis qu'il lavait ses couverts.
- Vu notre passé, et surtout celui d'Heero, on a beaucoup d'ennemis potentiels. Je me suis dit que peut-être quelqu'un l'avait contacté et lui avait fait… Je ne sais pas, une sorte de chantage.
- … C'est vrai que c'est possible.
Le natté se retourna pour faire face au jeune homme.
- On a trois ordinateurs ici et Heero se sert de chacun d'entre eux. Je me disais que c'était peut-être une bonne idée de les faire fouiller.
Quatre hocha la tête et lui sourit.
- Tu peux compter sur moi Duo, j'appellerai celui qui se charge de cette section dès demain et je me débrouillerais pour qu'il me mette en contact avec le meilleur hacker de la Winner Corp.
Le châtain lui rendit son sourire.
- Merci Quatre…
- C'est normal Duo.
L'Arabe se leva.
- Bon je vais m'y mettre tout de suite. Plus tôt on s'y prendra, plus on sera sûrs de trouver des indices.
- Je te raccompagne.
Ils descendirent ensemble les six étages, en échangeant quelques banalités pour essayer de moins se focaliser sur la disparition du brun. Faire semblant de souffler juste pour quelques minutes. Ils se séparèrent devant la voiture du blond, celui-ci promettant au natté de l'appeler dès qu'il aurait des nouvelles d'un potentiel hacker. Duo regarda la voiture s'éloigner avec un sourire. Sourire qu'il perdit petit à petit.
Il savait qu'il demandait beaucoup à Quatre. Quand il avait laissé la direction de l'entreprise de son père à d'autres personnes pour pouvoir devenir preventer, il avait perdu beaucoup de son autorité et de son pouvoir. Il restait le propriétaire, mais les chefs des différentes sections ne l'écoutaient pour ainsi dire pas, et ne cherchaient même pas à lui expliquer leurs actions. Lui demander de faire une telle chose revenait à lui demander de s'exposer à moult attaques et critiques de leur part. Mais…
Le natté serra les poings et se retourna pour monter dans son appartement. Il passa devant la boutique des fleuristes qui se trouvait juste en bas de leur tour.
- Duo ! Hey Duo !
L'Américain aperçut une des vendeuses avec qui il avait sympathisé qui lui faisait de grands signes. Elle sortit pour le rejoindre.
- Hey, ça fait un bail qu'on ne s'est pas vu !
Duo ne put que sourire face à son enthousiasme.
- Effectivement. On ne te voyait plus dans la boutique, j'ai cru que tu avais changé de travail.
- Non, non. J'ai juste changé d'horaires. Je travaille essentiellement l'après-midi maintenant.
Le natté tiqua.
- L'après-midi ? Tu travaillais hier après-midi ?
- Oui. Pourquoi ?
Il sembla hésiter à poser sa question.
- Est-ce que… Tu aurais vu Heero hier ?
- Heero ? Oui, je l'ai vu. Un peu avant dix-neuf heures je crois. Il est passé juste devant la boutique.
- Merci.
Il s'éloigna d'elle sans rien ajouter de plus, les poings tellement serrés qu'il commençait à s'entailler la peau. La boulangerie se trouvait à l'opposé du magasin de fleuriste. Il ne s'était donc jamais dirigé vers la boulangerie. Son idée se confirmait… Il ne s'agissait pas d'un accident ou d'un meurtre. On n'avait fait disparaître Heero… Ou on avait fait en sorte qu'il disparaisse de lui-même.
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- Tu crois qu'il serait sorti ?
- Wu Fei, je l'ai appelé hier pour lui dire qu'on passerait aujourd'hui. Je ne pense pas qu'il soit sorti au risque de nous manquer.
- Je re-sonne alors ?
- Ca me paraît une évidence.
Le Chinois leva les yeux au ciel. Quatre pouvait être aussi adorable dans ses bons moments qu'il était exaspérant quand il était stressé. Il appuya une nouvelle fois sur la sonnette. Sans résultat. Il jeta un coup d'œil gêné au jeune homme qui les accompagnait.
La porte de l'ascenseur s'ouvrit alors dans une petite musique et le natté en sortit. Il tenait une feuille de papier dans la bouche et cherchait quelque chose dans son sac.
- Excusez-moi, je suis en retard.
Il sortit ses clefs et s'approcha de la porte. Mais alors qu'il allait les mettre dans la serrure, il secoua la tête comme s'il venait de se rappeler de quelque chose et actionna la poignée. La porte s'ouvrit.
- Entrez, je vous en prie.
Le blond le suivant, fronçant les sourcils.
- Duo… Ne me dit pas que tu as encore laissé la porte ouverte toute la nuit.
Le châtain ne répondit pas.
- Duo c'est dangereux.
- M'en fous.
- Mais tu ne…
Il se retourna et fixa l'Arabe d'un regard noir.
- Je m'en fous Quatre.
Le jeune homme n'insista pas plus mais Wu Fei qui les suivait ne se laissa pas impressionner.
- Calme-toi Duo, on dit ça pour toi. Mais j'espère quand même que tu es rentré dormir depuis qu'on t'a appelé hier soir.
- Et sinon quoi ?
L'attitude franchement agressive de Duo déstabilisa un peu le Chinois. Le natté en profita pour les planter là et il s'approcha de la personne qui les accompagnait. Le jeune homme aux yeux noisette le fixait derrière les quelques mèches brunes qui tombaient en boucles sur son visage.
- Bonjour, je suis Duo Maxwell, celui qui vous a engagé pour la journée. Alors c'est vous le hacker en vogue du moment ?
Il lui tendit la main.
- C'est exact. Mais pour faire plus court vous pouvez m'appeler Drake.
Il serra la main qui le châtain lui tendait.
- D'accord... Drake… Et bien, il vous reste à me prouver votre réputation.
Duo lui indiqua leur chambre du doigt.
- Le premier ordinateur est dans cette pièce.
Drake acquiesça et s'y dirigea, suivit de près par le natté. Celui-ci le regarda s'installer sur le siège et allumer l'ordinateur.
- Vous avez besoin de quelque chose ?
Le brun lui adressa un sourire.
- Si ça se corse, je vous demanderais du café dans quelques heures, mais pour le moment ça devrait aller.
L'Américain hocha la tête et sortit de la pièce, laissant la porte ouverte. Il alla dans le salon et fit tomber tout ce qui se trouvait dans son sac sur un bout de la table. Tout le reste du meuble était recouvert d'un assemblage de feuilles de papier. Quatre et Wu Fei le rejoignirent dans le salon. Le blond s'approcha de la table pour voir ce qu'il faisait.
- Qu'est-ce que c'est Duo ?
Le châtain déboucha un feutre et se mit à rayer des choses sur les feuilles.
- Un plan à petite échelle.
- De quoi ?
- Du trajet qu'a suivi Heero.
Wu Fei s'approcha et il regarda les diverses feuilles. La façon dont elles étaient assemblées formait effectivement un plan du quartier. Et il y avait aussi un chemin tracé en noir ainsi que quelques croix.
- Comment… Comment as-tu fait ? Comment en es-tu sûr ?
L'Américain pointa la première croix, là où débutait le trait noir.
- Une des fleuristes de la boutique d'en bas l'a vu passer quand il est sorti de l'immeuble… Elle me l'a dit avant-hier. On n'avait pas du tout cherché de ce côté de la rue, étant donné que c'est à l'opposé de la boulangerie. Alors j'ai tout repris depuis le début en cherchant par là.
Il passa avec son crayon au-dessus du chemin qu'il avait déjà tracé jusqu'à la deuxième croix.
- Hier la vendeuse d'un kiosque m'a assurée l'avoir vu passer. Et ce matin…
Il continua à suivre le trait noir jusqu'à la dernière croix.
- … Un mendiant m'a certifié qu'il l'avait vu passer ici.
Il soupira.
- Mais je ne sais pas s'il était ivre ou pas…
Le blond examina la carte assemblée en fronçant les sourcils.
- Et tu comprends quelque chose à son parcours ?
Duo secoua la tête.
- Non, pas pour l'instant… Mais j'y retourne, il me reste encore beaucoup de rues à vérifier… Et je ne suis pas sûr que le clochard l'ait vraiment vu…
- Hors de question Duo. Tu es épuisé, alors tu vas dormir un peu avant.
Le châtain ignora royalement Quatre et prit son sac. Quand il passa à côté de lui, l'Arabe le retint fermement par le bras.
- Lâche-moi ! Ce n'est pas en restant ici que je saurais où est passé Heero.
- Tu te reposes Duo ! Je vais y aller.
Le Chinois s'approcha.
- Il vaut mieux que moi j'y aille. Tu es plus doué que nous pour comprendre les actions et les stratégies des gens.
L'Arabe lui sourit.
- Peut-être mais tu n'es pas vraiment doué pour donner envie aux gens de parler. C'est pour ça qu'on a plus de chance d'avancer si c'est moi qui y va.
- Tu n'as pas à y aller Quatre. Je vais…
Le blond ne lui laissa pas le temps de finir sa phrase.
- Toi je ne te donne pas une heure avant que tu t'écroules de fatigue. Alors tu restes ici, moi j'irais plus vite. Vous n'avez qu'à essayer de comprendre le trajet de Heero et vous me tenez au courant.
Il prit le sac du châtain.
- Tu veux mettre toute ton énergie à trouver le plus d'indices, le plus vite possible, je le conçois parfaitement. Mais quitte à s'épuiser à la tâche, gardons au moins le sens pratique : je serais bien plus efficace que toi aujourd'hui. Et franchement, tu devrais t'estimer heureux que je te laisse la possibilité de réfléchir au trajet de Heero plutôt que de t'assommer ou te bourrer de somnifères afin que tu te reposes !
Duo voulut protester encore une fois mais il croisa le regard noir du blond et lui laissa le sac. Ils se dirigèrent tous les trois vers le hall d'entrée et Quatre aperçut alors la couverture ainsi que les quelques cousins qui se trouvait juste devant la porte.
- Qu'est-ce que c'est Duo ?
L'Américain se tourna vers lui pour voir de quoi il parlait.
- Oh ça… C'est pour dormir.
Wu Fei haussa un sourcil.
- Ne me dis pas que tu dors ici ?
- Si c'est ce que tu veux je ne te le dirais pas.
Le natté alla les ramasser.
- Au moins je suis sûr d'être au courant si jamais quelqu'un rentre.
Les deux autres ne répondirent pas. Duo sortit un plan de son sac et le donna au blond.
- Tu n'as qu'à questionner les gens à partir du magasin qui fait l'angle ici. Je me suis arrêté là tout à l'heure.
- D'accord, je vous appelle dès que j'ai du nouveau.
L'Arabe leur fit un dernier sourire et sortit de l'appartement. Les deux autres retournèrent dans le salon et se penchèrent sur le plan qu'avait recréer le châtain. Ca ne faisait pas cinq minutes que Quatre était parti que Wu Fei tapa du poing sur la table.
- Cet imbécile a oublié son portable ! Il me l'a donné tout à l'heure !
Il se dirigea d'un pas rapide vers le hall d'entrée.
- Je vais essayer de le rattraper !
Il sortit de l'appartement et descendit à toute allure les six étages. Une fois en bas, il courut dans la direction que le blond aurait dû prendre et le rattrapa rapidement.
- Quatre !
L'arabe se retourna en entendant quelqu'un l'appeler.
- Wu Fei ? Qu'est-ce qui se passe ?
Le jeune homme s'arrêta pour reprendre son souffle.
- J'ai dis à Duo que tu avais oublié portable.
- Mon portable ?
Quatre fronça les sourcils en se souvenant avoir vérifié en sortant de l'appartement qu'il l'avait bien sur lui.
- Wu Fei, qu'est-ce que… ?
- Je pense qu'il est grand temps de commencer à chercher du côté de Trowa.
Le blond soupira.
- On en a déjà parlé… On ira voir Trowa si les pistes nous rapprochent de lui… Je ne veux pas qu'il se sente encore plus exclu en voyant qu'on le soupçonne.
Wu Fei fronça les sourcils.
- Je ne comprends pas pourquoi on n'irait pas la voir… Même s'il n'est pas lié à sa disparition, vu les sentiments qu'il a pour Heero, il accepterait sans aucun doute de nous aider.
Quatre sembla hésiter.
- Ecoute Wu Fei, je ne veux pas…
- Quatre, il est amoureux de lui depuis bientôt huit ans. Si on ne va pas le voir, ne serait-ce que pour le tenir au courant de la disparition de Heero, il se sentira forcément exclu.
L'Arabe baissa les yeux.
- Tu as peut-être raison… Bon… On ira le voir alors… Mais demain. Pour aujourd'hui on a déjà un programme bien chargé. D'ailleurs tu ne devrais même pas être là. File ! Tu es censé rester avec Duo.
Wu Fei sourit face à l'attitude du blond. Il posa sa main sur sa joue et le tira vers lui pour l'embrasser. Il passa ses bras dans le dos du jeune homme, le tenant contre lui. Quatre se laissa faire mais il abrégea rapidement le baiser.
- Allez, file ! Qu'est-ce que tu attends ?
Il leva les yeux vers le chinois, un petit sourire étirant ses lèvres tandis que ses yeux semblaient pétiller. Le sourire du brun ne s'en agrandit que plus et après un dernier baiser il lâcha enfin le blond.
- Bonne chance pour tes recherches.
- Merci… Et bon courage à vous.
Il se retourna et reprit le chemin qu'il avait emprunté en allant chercher Quatre. Il rentra dans l'appartement quelques minutes plus tard et se dirigea vers le salon.
- C'est bon, j'ai donné son portable à…
Il s'arrêta en apercevant Duo endormit sur la table. Il l'observa un moment, ne pouvant s'empêcher de sourire, puis il s'avança et prit discrètement le plan qui se trouvait à quelques centimètres de la tête du châtain. Il l'observa un moment, comparant avec le plan qu'avait fait l'Américain puis il alla s'asseoir sur le canapé pour mieux réfléchir. A peine s'était-il assis que le canapé bascula et que son crâne rencontra brutalement le carrelage.
Ne pas gueuler, ne pas gueuler, ne pas gueuler…
Bordel pour une fois que Duo dormait, il allait le réveiller… Il jeta un coup d'œil inquiet au natté mais celui-ci semblait profondément endormi. Wu Fei soupira de soulagement, se leva le plus silencieusement possible et sortit de la pièce.
- Excusez-moi ?
Wu Fei se tourna et se trouva face à Drake.
- Oui ?
- J'ai fini avec le premier ordinateur. Où sont les autres ?
Le Chinois fronça les sourcils.
- Déjà ?
L'autre haussa les épaules.
- Il n'avait rien dans le ventre. Des photos, des articles de journaux, quelques annonces publicitaires enregistrées mais elles ne cachaient aucun message codé.
- Et pas de documents cryptés ou récemment effacés ? Vous êtes sûr ?
Le jeune homme lui montra un disque.
- Vous voyez ça ? C'est un virus de ma composition. Il me suffit de brancher mon laptop en réseau avec l'ordinateur que je veux inspecter et il y emmagasine tous les fichiers de l'ordinateur.
Il tapota l'ordinateur qu'il tenait bandoulière.
- J'ai donc transféré tous les fichiers et j'ai examiné tous les fichiers. Puisque tout le disque dur est copié, j'ai également pris les fichiers cryptés. Et ensuite mes programmes se chargent de trier tout ça et décrypter ce qui l'est. Mais je n'ai rien trouvé dans cet ordi. Ni fichiers cryptés, ni de documents qui pourraient contenir un code, pas même de coïncidences dans l'arrivée de certains documents… Rien. J'aimerais donc passer à un autre ordi puisque j'ai cru comprendre qu'il fallait que je ne perde pas de temps.
Wu Fei hocha la tête.
- Je sais qu'il y a un ordinateur dans le bureau. Je vous y emmène et je vous donnerais le laptop d'Heero par la même occasion.
Il le conduisit au deuxième ordinateur puis il alla dans la cuisine, histoire de faire un peu de café. Il retourna dans le salon et se repencha sur le plan de la ville, essayant de trouver une raison quelconque au parcours du Japonais. Mais il abandonna rapidement, n'arrivant à rien. Il se mit finalement à répertorier les dernières fois qu'il avait vu Heero, où, quand et avec qui. Les heures défilèrent pendant qu'il fouillait sa mémoire à grand renfort de pauses café qui s'averraient parfois très longues. Il était arrivé à remonter jusqu'au mois précédant la disparition du Japonais quand le natté émergea.
Il se gratta la tête et regarda autour de lui.
- Je dors depuis combien de temps ?
- Bientôt quatre heures.
Le châtain s'étira et alla dans la cuisine se chercher un café. Il revint dans le salon et se réinstalla sur sa chaise, regardant d'un air mal réveillé sa carte.
- Tu as faim ?
Il secoua la tête et but une gorgée de café.
- Où en est… Le type là… Qui devait s'occuper des ordis ?
- Il n'a rien trouvé dans celui qui était dans votre chambre alors je lui ai montré les autres. Il n'est pas sorti du bureau depuis trois heures. Minimum…
Duo acquiesça, se pinçant la base du nez pour mettre un peu d'ordre dans ses idées.
- Bon… Je vais allez voir ce qu'il a trouvé.
- Laisse, j'y vais. Réveille-toi tranquillement. Je préfèrerais te dire de te rendormir mais je sais que tu ne m'écouterais pas.
Duo sourit et regarda Wu Fei se diriger vers la porte du salon. A peine avait-il posé sa main sur la poignée que la porte s'ouvrit. Il sursauta en se trouvant nez à nez avec Drake. L'informaticien jeta un regard étonné au brun puis il entra dans la pièce.
- J'ai fini avec vos ordinateurs.
- Ah… Et donc ?
Il haussa les épaules.
- Rien, pas le moindre fichier suspect. Il y a bien des fichiers cryptés, surtout dans le laptop, mais rien de sérieux : des relevés de comptes, des ordres de missions, des rapports de réunions… Quand aux codes, j'ai tout passé dans mon logiciel de décodage et rien n'a été relevé.
Un silence suivit ses mots.
- Rien ?
- Non, rien.
Le natté soupira en s'écroulant sur la table.
- Et est-ce que vous pourriez m'obtenir… Je ne sais pas, les vidéos des caméras de surveillances dans les trams, les bus ou même les métros. Ca nous dirait peut-être vers où il s'est dirigé dans la ville.
Drake haussa un sourcil.
- Je suis peut-être un bon hacker, mais il ne faut pas croire que je peux tout obtenir pour autant. La moitié de ce que vous me demandez n'est pas sur réseau. Vous auriez plus de chance avec vos relations de travail.
Duo soupira.
- Vous avez raison… Alors peut-être juste…
Il s'arrêta pour réfléchir à ce que l'informaticien pourrait lui dégoter comme informations.
- Excusez-moi… Je veux bien vous chercher tout ce que vous voudrez dans la mesure du possible… Après tout, ça arrondi mes fins de mois… Mais vous êtes sûr que vous cherchez au bon endroit ?
L'Américain releva la tête.
- Pardon ?
- Et bien par exemple, vous avez restreint vos recherches à la ville…
Wu Fei fronça les sourcils.
- Il faut bien commencer par quelque chose. Et puis il s'agit de la plus grande métropole au monde… Restreindre n'est pas le mot que j'utiliserais mais…
- Vous avez, raison. Mais il est aussi possible qu'il ait purement et simplement quitté la ville. Ou même la terre. Et puis…
Il s'arrêta, semblant hésiter à continuer. Duo planta son regard dans le sien.
- Et puis ?
- Ecoutez, je ne prétends pas savoir mieux que vous ce que vous devez faire et je ne connais même pas ce Heero… Mais il me semble que vous n'avez pas tenu compte d'une des plus grosses raisons des disparitions de personnes.
Le Chinois croisa les bras.
- C'est-à-dire ?
- Et bien, vous m'avez dit que vous aviez songé à un enlèvement mais que…
- Impossible. Personne ne pourrait enlever Heero en plein jour sans que quiconque ne s'en rende compte. C'est une idée à écarter.
Drake leva les mains pour calmer Duo.
- D'accord, d'accord… Donc vous avez plutôt cherché ce qui aurait pu le forcer à disparaître, ce qui serait tout à fait justifié par votre passé. Mais vous avez négligé une des rares possibilités que vous avez : vous n'avez pas imaginé qu'il puisse être parti de son propre chef, sans que personne ne l'y force ?
Un silence pesant s'installa dans la pièce et ne fût brisé que de longues minutes plus tard par Wu Fei.
- C'est totalement stupide ! Vous insinuez qu'il a disparu de lui-même, comme ça, parce qu'il en avait envie ?
- C'est peut-être stupide, mais c'est une des raisons majeures des disparitions.
Le Chinois se mit à marcher de long en large en faisant de grands gestes.
- C'est complètement insensé ! Heero était content de sa vie et il était heureux avec Duo ! Je ne vois pas pourquoi il aurait eu envie de tout plaquer en disparaissant !
- Sauf votre respect, à moins que vous n'ayez accès à ses pensées les plus intimes, vous n'avez aucun moyen d'en être sûr. Les disparitions de ce genre arrivent bien plus souvent qu'on ne le pense et la plupart du temps les conjoins en sont les premiers étonnés. Ce n'est pas parce que vous vivez avec quelqu'un que tout est rose pour vous et qu'au moindre problème, vous allez en parler à votre moitié. Certains préfèrent se refermer sur eux-même, et il ne faut pas s'étonner s'ils mettent les bouts un jour. Peut-être même avec quelqu'un d'autre.
Wu Fei allait lui répondre quand son portable sonna.
- Allo ? Oui… D'accord… Où ça ? … Tu en es sûr ? Bon… Non, c'est juste que c'est assez loin des rues dans lesquelles Duo avait cherché. Comment t'es-tu retrouvé là-bas ? … Hm… Oui, d'accord… Non, rien de notre côté… Non plus… C'est ça… A tout à l'heure.
Il raccrocha et alla jusqu'à la table où se trouvait le plan reconstitué. Il fit une croix au crayon à papier au coin d'une rue.
- Un vendeur ambulant dit l'avoir vu ici. C'est plutôt loin des rues dans lesquelles on était mais je fais confiance à Quatre, il ne nous aurait pas appelé s'il n'avait pas été sûr du témoignage du type.
Duo ne répondit pas, se contentant de fixer le trajet qu'il avait déjà tracé et la croix que le Chinois venait de dessiner. Drake qui était resté près de la porte toussota pour attirer leur attention. Wu Fei releva la tête et lui jeta un regard noir mais le jeune homme ne se laissa pas impressionner.
- Ecoutez… Je ne connais pas votre ami et je ne dis pas qu'il a vraiment décidé de partir de lui-même. Je vous signalais juste que c'était une possibilité à laquelle vous n'aviez pas du tout réfléchi. Maintenant, puisque j'ai fini ce que vous m'aviez demandé de faire, je peux très bien vous…
Il fut interrompu par le bruit d'un feutre qu'on pressait exagérément sur une feuille. En se retournant, ils s'aperçurent que Duo traçait quelque chose sur le plan, extrêmement concentré par ce qu'il faisait. Drake s'approcha pour voir ce qu'il faisait, jetant au passage un coup d'œil à Wu Fei qui ne semblait pas plus comprendre. Le châtain relia la croix qui représentait le clochard qu'il avait interrogé le matin même à celle du marchand ambulant. Il ne s'arrêta pas à cette dernière et continua d'avancer parmi les rues, faisant grincer le crayon d'une façon sinistre. Il s'arrêta finalement à deux rues de celle que leur avait indiqué Quatre et entoura d'un geste nerveux un bâtiment. Puis il posa son crayon et s'adossa à la chaise, fixant le plan d'un œil noir. Le Chinois se pencha pour voir ce qu'il avait entouré. Il écarquilla les yeux et se tourna vers le natté.
- La… Gare ?
L'Américain ne répondit pas.
- Duo, tu penses que…
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase que le châtain se leva et renversa violemment la table.
- Mais calme-toi Duo ! On n'est pas vraiment sûr que Heero soit réellement parti… Comme ça… Rien ne nous pousse à penser que…
- Je lui ai demandé d'aller me chercher du pain, Wu Fei.
Les muscles du natté semblaient tendus à l'extrême et les jointures de ses poings devenaient de plus en plus blanches.
- Je lui ai demandé d'aller me chercher du pain parce que j'avais la flemme d'y aller moi-même ! Si quelqu'un l'avait véritablement forcé à disparaître, tu peux me dire comment cette personne, ou même comment Heero aurait pu prévoir que je lui demanderais ça ! Et comment Heero, ou cette personne aurait pu décider alors qu'il disparaîtrait ce jour précis ?
Le Chinois ne sut pas quoi répondre.
- Si ce foutu canapé ne nous avait pas envoyé sur le carrelage, il était parti pour me faire l'amour toute la nuit ! Est-ce que tu peux me dire comment on aurait pu le forcer à disparaître ce soir-là, précisément, alors que rien ne laissait à penser qu'on allait ressortir !
Duo se retourna brusquement et une des chaises traversa le salon pour aller s'écraser contre un mur. Wu Fei s'approcha et posa sa main sur son épaule.
- Calme-toi Duo. Ca ne résoudra rien de…
Le natté se dégagea violemment et il alla se planter devant la fenêtre, bras croisés.
- Je vais vous demander de sortir de cet appartement, messieurs.
Le Chinois fronça les sourcils.
- Tu te fous de moi ? Je ne te lâche pas Duo, pas dans cet état ! Ne compte pas sur moi pour…
- J'ai l'impression que tu n'as pas bien saisi. J'ai envie d'être seul Wu. Ca peut se comprendre non ?
Le jeune homme sembla hésiter.
- Seul Wu, ça signifie que j'ai envie d'un peu d'intimité… Je pense que tu peux le concevoir ?
Il se mordit la lèvre et sembla réfléchir pendant encore un moment.
- Je t'appelle ce soir…
- C'est ça… Maintenant, ne me force pas à te mettre dehors.
Les deux hommes sortirent de la pièce et quelques secondes après, la porte d'entrée claqua. Duo soupira et laissa son regard se promener sur ce qu'était devenu son salon. Il s'approcha de la table renversée et commença à ranger ses affaires éparpillées. Il retira vivement sa main quand un de ses doigts rencontra son cutter ; quelques gouttes de sang s'écrasèrent sur les feuilles blanches avant que le châtain ne porte son doit à sa bouche pour arrêter l'hémorragie. Il sortit un mouchoir de sa poche et l'entoura comme il put autour de son doigt. Il fixa le pseudo-pansement et soupira, se sentant soudain très vide. Une bouffée de désespoir et de haine à l'encontre du Japonais monta en lui.
Il se releva et se dirigea vers le canapé sur lequel il se laissa tomber. Le mécanisme se déclencha immédiatement et il se retrouva de l'autre côté du canapé, à même le sol. Il leva la jambe brutalement et lança un coup de pied dans la petite table basse. Celle-ci se retourna et heurta le sol violemment, faisant éclater la vitre qui se trouvait dessus. Des morceaux de verre se répandirent un peu partout dans la pièce.
Le châtain replia ses bras autour de son visage, se mettant peu à peu à trembler.
"A tout de suite alors"
- …Menteur…
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Duo courut à travers l'appartement, une serviette sur les cheveux. Il décrocha le téléphone juste avant que le répondeur ne se mette en marche.
- Allô ? Ah, bonsoir Quatre… Non, non, je vais bien… Si… Mais si je t'assure… Non, je suis désolé mais je n'avais pas très envie de répondre au téléphone… … Je… Je revenais de la gare… Non, tous les guichetiers n'étaient pas là donc je n'ai pas pu savoir si… Voilà… Par contre j'ai été aux objets trouvés… Et bien… Non, rien de tout cela… Mais il y avait son portable et la plupart de ses papiers d'identité… Où ? … Non, non, ils les ont retrouvés dans une poubelle… Oui je sais… Non, ils m'ont dit qu'ils avaient voulu appeler mais que pour une raison ou une autre… A peu près oui…
Il soupira et s'assit dans un siège.
- Non… Ecoute Quatre, je n'ai pas vraiment envie de me faire trop d'illusion… Oui, Drake peut toujours chercher s'il retrouve l'endroit où il est allé, mais très sincèrement, ça m'étonnerait qu'il arrive à quelque chose. Quand Heero veut disparaître, il met tous les moyens en oeuvre pour qu'on ne le trouve pas. … Oui… Non mais, je connais bien Heero alors… Quatre écoute, j'ai déjà pris ma décision quand à tout ça… Si… Oui j'ai bien réfléchi… Merci mais je suis un adulte… Très drôle… Je… Non, Quatre… Ecoute, cette décision ne regarde que moi ! Si je n'ai pas envie de t'en faire part c'est mon droit !
Il raccrocha le téléphone et le posa brutalement sur son socle. A quoi cela servait de s'accrocher quand de toute évidence Heero ne souhaitait par être retrouvé ? Ses cheveux à peu près essoré, il commença à faire sa natte, laissant ses pensées vagabonder. La sonnette raisonna alors dans l'appartement. Il soupira, se traîna jusqu'au hall et ouvrit la porte.
Deux yeux verts le fixaient en silence.
- Tro… wa ?
- Bonsoir Duo.
Le jeune homme ne bougea pas, se contentant de fixer le brun.
- Je peux entrer ?
- Uh… Oui, bien sûr. Excuse-moi…
Il s'écarta et laissa passer le Français.
- Tu… Veux boire quelque chose ?
- Tu es sûr que c'est cette question que tu veux poser ?
Le châtain ne lui répondit pas immédiatement, soutenant son regard.
- Est-ce que tu sais où il est ?
L'autre lui sourit.
- Non, je ne sais pas. Mais je te remercie d'avoir formulé la question de cette façon.
L'Américain fronça les sourcils.
- Disons que… Wu Fei et Quatre sont venus me voir. Et Wu Fei s'y est pris d'une autre façon… Ca ressemblait plus à « jusqu'à quel point es-tu lié à sa disparition ? ».
Duo acquiesça en souriant puis il se dirigea vers la cuisine, le brun à sa suite.
- Tu es sûr que tu ne veux rien boire ?
Le Français ne lui répondant pas, il finit par se retourner. Deux yeux verts le fixaient d'un air grave.
- Pourquoi tu ne demandes pas Duo ?
- Demander quoi ?
- Jusqu'à quel point je suis lié à sa disparition.
Le châtain le regarda avec de grands yeux étonnés.
- Je ne te le demande pas parce que je ne pense pas que tu aies quelque chose à voir avec sa disparition.
Ce fut au tour de Trowa d'être étonné. Puis il se mit à sourire.
- Je crois que je vais me sentir vexé…
Duo répondit à son sourire et tira une des chaises pour s'y asseoir, imité par le brun. Pendant plusieurs minutes, le silence perdura puis finalement Trowa croisa les bras et planta son regard dans celui du natté.
- Tu as l'air d'avoir pris ta décision.
- Je l'ai prise.
- Et tu es sûr de pouvoir t'y tenir ?
Duo roula des yeux.
- Tu ne sais même pas ce que j'ai décidé de faire.
- Oh je t'en prie… Je suis sans doute celui qui comprend le mieux ce qui est en train de t'arriver.
Il ne répondit pas.
- Alors ? Tu penses pouvoir réussir ?
- Et bien… On en rediscutera dans quelques années.
Trowa poussa un soupir agacé.
- Tu vas être un poids mort pour tout ton entourage.
Encore une fois, Duo ne répondit pas.
- Tu conçois, j'espère, que non seulement cette décision va peser sur ta vie mais aussi sur celle de ceux qui t'entourent. Même si tu ne leur demande rien, ils ne te laisseront pas faire ça sans soutient. Tu vas leur prendre beaucoup de temps et d'énergie. Sans pour autant être sûr que ça servira un jour à quelque chose.
Le natté gardait toujours le silence. Trowa secoua la tête, agacé.
- Pourquoi faut-il que tes problèmes soient toujours plus importants que ceux des autres ?
Cette fois Duo leva les yeux et soutint son regard.
- Parce que ce sont les miens.
Trowa le regarda avec de grands yeux, étonné qu'il reconnaisse aussi facilement ce fait. Puis il sourit et se mit à rire de façon saccadé, presque hystérique. Il se pencha finalement vers lui et l'embrassa. Le châtain ne bougea pas jusqu'à ce qu'il s'éloigne de lui.
- Je te reconnais bien dans ce genre de réponses. C'est bien… Reste comme tu es…
- Trowa…
Le Français se leva.
- Tu m'excuseras mais je ne vais pas trop tarder. J'étais censé finir mes cartons aujourd'hui.
Duo haussa les sourcils.
- Tu déménages ?
Il acquiesça.
- Pour aller où ?
- Ca ne te regarde pas.
Le brun sortit de la cuisine et se dirigea vers la porte d'entrée.
- Alors je suppose qu'on ne verra pas avant un bout de temps.
- Si on se revoit.
- Oui…
Il y eut un court silence puis Duo posa sa main sur la porte, prêt à la refermer.
- Trowa… Pourquoi tu m'as embrassé ? Je pensais que tu ne pouvais pas m'encadrer ?
- C'est vrai… Je ne peux pas t'encadrer.
Le Français passa la main dans ses cheveux, fermant les yeux pour mieux réfléchir.
- Mais il y a beaucoup de choses que j'apprécies chez toi… Et je suis également jaloux de toi, pour tout ce que tu as pu vivre avec Heero… Et puis ça m'énerve de voir tous ces petits détails qui te rendent unique et qui font qu'il est tombé amoureux de toi… Et je t'en veux d'avoir réussi à tomber amoureux de lui.
Le châtain fronça les sourcils.
- Réussi ?
Trowa soupira et ouvrit les yeux pour le regarder.
- Hilde est enceinte… De moi…
Le natté dû se raccrocher à la porte pour ne pas tomber.
- Elle… Tu… Quoi ?
Le brun paraissait assez mal à l'aise.
- On s'est un peu fréquenté ces derniers temps… J'étais déprimé et elle avait besoin de compagnie… Et une chose en entraînant une autre… Mais cet… enfin on n'a pas cherché à… C'est un accident…
Duo essaya comme il put de digérer l'information.
- Et, uuh… Vous allez faire quoi ?
- Elle va le garder. Et moi je prendrais mes responsabilités. Je ne sais pas si je suis amoureux d'elle, mais je vais essayer de l'être.
Le natté secoua la tête.
- Trowa… On n'essaye pas d'être amoureux de quelqu'un. On l'est ou on ne l'est pas.
- Mais je ne sais pas si je peux être amoureux.
Il évita le regard du châtain.
- Je n'ai pas pu être amoureux de Heero. J'ai essayé mais je n'ai pas réussi.
- Attends, attends… Tu n'es pas amoureux de lui ?
Trowa secoua la tête.
- Mais… Enfin tu… Et… Et je…
- J'aurais aimé être amoureux de lui Duo. Et même sans l'avoir jamais été, j'avais l'impression qu'avec lui j'aurais pu être heureux. Mais finalement, vous avez réussi à tomber amoureux l'un de l'autre et vous vous êtes mis ensemble.
Duo se sentait un peu dépassé par la discussion, il n'était pas sûr de bien suivre le Français.
- Mais… Trowa, tu…
- Je ne tomberais probablement jamais amoureux de Hilde, mais je vais quand même essayer. Et si je ne peux pas, je ferais mon maximum pour que l'enfant vive bien et… Je crois… Du moins je l'espère, que lui je saurais l'aimer.
Le châtain le regarda longuement, puis il finit par acquiescer silencieusement.
- Bon… Alors… Bonne chance…
- Merci. Et à une prochaine fois.
Il fit quelques pas puis se retourna vers le natté.
- Ou alors dernière option : je t'ai embrassé pour me venger une dernière fois de Heero. Puisqu'il m'a montré un futur qui me plaisait sans jamais me le donner pour autant.
Ils se regardèrent pendant de longues minutes sans parler puis Trowa se retourna et appuya sur le bouton d'appel de l'ascenseur. Il regarda les étages défiler en chiffres rouges.
- Bonne chance à toi aussi Duo. C'est un choix risqué que tu as fait, mais puisqu'il s'agit de toi… Je pense que tu pourras réussir à t'y tenir.
L'Américain se mit à sourire.
- Merci Trowa…
Les portes de l'ascenseur s'ouvrirent et le brun disparu à l'intérieur. Duo referma la porte silencieusement, son sourire restant ancré sur ses lèvres. Après tout, si on en jugeait par la conversation qu'il venait d'avoir, les miracles étaient encore possibles.
To be continued…
Voila la fin de la première partie :)
En espérant que ça vous ait plu.
La suite (et fin) arrive très bientôt ;)
Et on ne lapide pas Heero, j'en ai encore besoin XD
See ya
Brisby
