Coucou, c'est moi. Je suis de retour pour un nouveau chapitre qui j'espère vous plaira. Je vais d'abord répondre aux reviews, dans l'ordre.

luigia13 : merci pour ton compliment, je vois bien que t'es une vrai fan, si tu as compris ce que je voulais faire.

Matteic : c'est marrant, t'as toujours les mots qui font plaisir…. Ça commence bien…. Moi aussi je vais numéroter mes réponses comme ça tu t'y retrouveras.

1.J'ai jamais regardé cette émission (je n'en ai pas vraiment besoin dans la vie de tous les jours.). J'ai quand même vu un court extrait, ce n'est pas croyable comme les gens peuvent être crades ! Comment peut-on vivre dans des endroits pareils !

2.ça doit être ça, au bout de 2 heures de correction, je commençais à être tétanisée sur l'ordi avec des crampes de partout ( au bras droit et à la main droite.).

3. ce n'est pas vraiment le moment de reconstruire mais plutôt de papoter. Il faut qu'elle comprenne ce qui c'est vraiment passé pendant toutes ces années d'absence pour pouvoir avancer..

4. Les théories de Freud peuvent être contestées et je vois mal Logan appeler Jean maman.

5. Je vais expliquer ce qu'elle entend par la plus tard.

6. merci, c'est la spécialité de Logan.

7.j'ai failli l'oublier (le commentaire), on peut dire ça comme ça. Logan aime bien se moquer de Roulettes pour notre plus grande joie.

8. j'ai piqué l'idée au collector du film où justement ils ont tourné la scène. Tu les vois devant le président avec la mine défaite quand tout à coup Jean se pointe en annonçant qu'elle avait du mal à garer le jet. Logan tente encore une fois de la draguer (je sais plus comment.)

9. merci, j'étais inspirée ce jour là.

10. si tu veux…. Logan ne sait peut-être pas trop l'expliquer.

11. merci

Vinaigrette : merci pour ta review, ça me fait très plaisir que la suite te plaise autant, j'espère que ce sera pareil pour celui qui vient. Je t'excuse pour le 'temps' que ça t'a pris, ce n'est pas grave du tout. L'essentiel est que tu me dises ce que tu penses ( ça m'aide énormément pour la suite que je suis en train de taper….). Merci encore, pour tes compliments, ça me touche beaucoup. Si tu trouves des incohérences dans mes explications, dis-le-moi immédiatement. Les réponses à tes questions viendront dans les prochains chapitres. Dans le suivant par exemple, nous apprendrons ce que devient Tornade, Pyro, Kitty et Colossus, Malicia et Bobby. Après celui là, je vais faire une petite réunion avec les anciens membres (ça ne va pas se dérouler comme prévu….). Pour Charles, je ne peux rien dévoiler pour l'instant…. Pour Jean (quand elle dit 'je suis morte'), je vais te l'expliquer. En gros, un phénix meurt tous les 500 ans (chaque mythologie a sa version de l'histoire) pour ressusciter (avec plus de pouvoirs qu'auparavant), Jean a du se 'suicider' pour atteindre le stade phénix (pour acquérir la maîtrise de ses pouvoirs trop grands pour elle). J'espère que ce début d'explication était clair, j'y reviendrai dans la fic. Pour le passage que je t'ai dédié, c'est normal, c'est toi qui m'as donné l'idée.

Bonne lecture.

Chapitre 5: requête

Logan regarda fixement Jean, essayant de deviner quelle était la solution. Il ne fut pas déçu quand il entendit à quoi pensait la mutante.

« J'ai une solution qui ne va pas te plaire. Un seul homme a aidé Charles à concevoir Cérébro. Si on arrivait à le contacter, on pourrait remettre la machine en route pour retrouver les autres. Ce serait génial. » fit Jean avec force.

« Et l'heureux élu est….. »

« Magneto. »

Le silence retomba. Logan était étonné que Jean ait seulement eu cette idée. Il fallait vraiment être au bout du rouleau et ne plus avoir d'espoir pour faire appel à lui, le plus grand ennemi de l'humanité tout entière et des X-Men. Même si ces derniers s'étaient alliés contre Stryker cinq ans auparavant, Magneto restait quand même une menace qu'il ne fallait pas négliger.

« Il doit tout savoir de Cérébro. » continua Jean sur sa lancée. « Il est quand même arrivé à concevoir une défense contre la machine. Je sais que ça peut paraître dingue mais sans lui, on n'arrivera à rien. Je ne peux pas retrouver les autres riens qu'avec mes pouvoirs. »

« Il existe une méthode plus ancienne, plus traditionnelle. » tenta Logan. « En cherchant par ses propres moyens. »

« On ne sait même pas s'ils sont encore sur le continent ou même s'ils sont encore vivants, tu l'as dit toi-même. Sois réaliste, c'est comme chercher une aiguille dans une énorme botte de foin. » répliqua Jean.

« Donc, » résuma Logan « on a pas vraiment le choix. Seulement, il y a un gros problème dans ton raisonnement. C'est bien beau d'aller lui demander de l'aide mais il faut déjà savoir où il se terre ! Je ne connais pas son antre. »

« Charles m'a fait lire les pensées du sénateur Kelly juste avant sa mort. J'ai vu où se trouvait la base de Magneto, peut-être qu'il y est encore. C'est une île perdue au milieu de l'océan. »

« Le triangle des Bermudes ? » demanda Logan sans sourire. « De toutes façons, il apparaît quand on s'y attend le moins. »

Jean proposa alors à Logan de se reposer pour commencer les recherches le lendemain. Il accepta, soulagé, ayant selon lui reçu son quota d'émotions fortes pour le siècle à venir. Logan ne voulait plus lâcher la mutante des yeux, tellement il était heureux de la revoir. Pour la seule et unique fois, ils s'endormirent dans les bras l'un de l'autre.

Le lendemain, les deux mutants allèrent voir si le Blackbird était en état de voler. L'appareil n'avait pas l'air trop endommagé, juste quelques petits détails à régler sans importances. Il avait bien résisté dans l'ensemble. Pendant que Jean le réparait, Logan la regarda faire en silence. Il se rappelait de la dernière discussion qu'ils avaient eue juste après l'épisode du missile désamorcé en catastrophe. Le mutant n'avait jamais pensé qu'elle serait un jour capable de le faire. Son pouvoir avait considérablement évolué pour le meilleur ou pour le pire. Peu de temps après, elle disparaissait dans les flots déchaînés d'un barrage.

« Peut-être que tout ça n'est qu'un stupide rêve. » pensa-t-il un brin découragé.

Il en avait tellement fait de ce genre. Pour le vérifier, il se pinça le bras jusqu'au sang. Il grimaça en constatant avec une satisfaction non cachée que tout ça était réel. Sentant le regard de Jean peser sur lui (elle regardait la petite blessure qui se refermait rapidement), il haussa les épaules.

« Qu'est ce que tu fabriques ? » demanda-t-elle intriguée.

Logan grommela quelque chose dans sa barbe que Jean ne comprit pas. Elle allait donc devoir se contenter de cette réponse. Plus tard, Jean se retourna vers lui avec une lueur de joie dans les yeux : elle avait fini de réparer le jet. Ils pouvaient enfin partir à l'aventure.

« Il n'était pas très abîmé, c'est une chance. » expliqua-t-elle joyeusement.

Ils regardèrent tous les deux la rampe d'accès s'abaisser mais aucun des deux ne fit un geste pour grimper. Logan put lire de l'appréhension dans les yeux verts de la mutante. La dernière fois qu'elle avait grimpée à l'intérieur, l'appareil avait eu des ratés et ne pouvait plus décoller.

« Je vais piloter » annonça Logan d'une voix neutre sans paraître se rendre compte du trouble pourtant visible de la mutante. « Charles m'a appris à le faire, je suis un véritable pro. Je peux même voler les yeux fermés. » se vanta-t-il, puis se reprenant et voulant la réconforter. « Ne t'inquiète pas Jeannie, je suis là, tout va bien se passer. »

« Je sais, merci. » murmura la mutante. « Je prends mon temps. »

« T'as raison. »

Il grimpa à l'intérieur et ne se retourna pas pour ne pas la bousculer. Jean savait très bien qu'en cas de besoin, elle pourrait toujours compter sur lui. Doucement, elle caressa la paroi du jet et des souvenirs remontèrent à la surface. Ils n'étaient pas aussi violents que la première fois. La mutante repensa à sa première séance d'entraînement sur le Blackbird. Elle était tellement paniquée qu'elle l'avait détruit à 80 . Les autres X-Men de l'époque (Cyclope et Tornade) s'étaient moqués gentiment d'elle. La rouquine, ne supportant pas l'échec leur en avait voulu et avait refusé de leur parler pendant un bout de temps. Scott, catastrophé par la situation, avait tenté de s'excuser mais Jean ne voulait rien savoir. D'ailleurs, elle ne voulait plus refaire l'exercice. Finalement, Charles la convoqua dans son bureau.

« Jean, que se passe-t-il ? » demanda-t-il d'une voix douce.

« Vous êtes télépathe, vous devriez le savoir ! » fit-elle d'une voix sèche mais elle se calma instantanément en voyant l'expression blessée de son mentor. « Je suis désolée, je suis un peu à cran ces temps-ci. »

« J'ai eu des échos de ton entraînement de l'autre jour…. » commença-t-il.

« Vous devez être déçu ! » l'interrompit-elle en baissant la tête honteusement. « J'ai complètement loupé l'exercice. Je suis minable. »

« Pas du tout ! » s'exclama-t-il indigné. « Je ne m'attendais pas vraiment à ce que tu réussisses ton premier essai, Scott et Tornade avaient échoué eux aussi. »

« Ils m'ont mentis ! Ils m'avaient dit que tout c'était bien passé pour eux. » répondit Jean.

« Ils voulaient t'aider, je pense, mais peut-être que l'effet inverse s'est produit, tu as paniqué en voulant être à la hauteur. »

« Ils vont m'entendre ! » grommela-t-elle en lançant un regard noir vers une photo de l'équipe posée sur le bureau de Charles.

« Je crois qu'ils l'ont bien compris. » répondit-il en riant ce qui calma Jean. « Je ne veux pas que tu abandonnes ton entraînement. » l'encouragea-t-il.

« Vous avez bien vu le résultat…. »

« Jean, je vais te confier un secret, ne le répète pas. Tu as fait moins de dégâts que Tornade et Scott réunis. Tu as une très bonne théorie, je suis sûr que si je te demande de me réciter la procédure de décollage, tu me le sortirais sans problèmes. Il te manque juste la pratique…. »

« Vous croyez que je peux y arriver ? »

« Bien sûr, tu es aussi intelligente que Scott ou que Ororo, alors ne baisse pas les bras devant un échec. Après tu verras, tout deviendra simple. Piloter le Blackbird, c'est comme le vélo, ça ne s'oublie jamais. »

Stimulée par les paroles de son mentor, elle s'était rendue directement dans la Salle des Dangers et après plusieurs essais catastrophiques, elle avait réussi le décollage et l'atterrissage sans aucun dégât. Ses deux coéquipiers, témoins de la séance n'en croyaient pas leurs yeux. Ils attendirent Jean à la sortie. La rouquine, en nage, leur avait lancé un regard de triomphe et ils avaient tous les trois éclatés de rire en s'étreignant mutuellement sous le regard amusé de Charles.

Tout doucement, Jean émergea du souvenir et grimpa à son tour sur la rampe pour rejoindre Logan aux commandes. Ce dernier, inquiet pour elle, ne cessait de la dévisager s'attendant presque à la voir craquer. Comme rien ne se passait, il se détendit à son tour. Jean venait de remporter une victoire mais la guerre était loin d'être remportée. Le mutant entama la procédure de décollage. Jean lui demanda alors combien de temps lui avait-il fallu pour apprendre à piloter et surtout comment s'était passé sa première simulation.

« J'avais déjà piloté ce genre d'avion avant.» lui fit-il. « Je n'avais pas perdu la main. »

Quelques minutes plus tard, ils s'envolaient en direction de la mer. Jean se pencha pour regarder l'eau défiler rapidement sous ses pieds.

« Comment est cette île ? Quelles sont ses coordonnées ? » demanda Logan, toujours concentré sur les commandes du jet.

« Elle est répertoriée sur aucune carte donc n'a pas de coordonnées officielles. D'après mes souvenirs, l'île n'est pas très grande. Je vais brancher le radar….. Tu vois le point, je crois que c'est la base de Magneto. » montra Jean.

« Ça n'a pas l'air très loin. » remarqua Logan. « Ça va nous laisser du temps pour bavarder. Il y a un truc qui me travaille de puis hier mais je savais pas trop comment t'en parler sans te mettre en colère, et puis comme j'ai eu pensé que t'allais te retransformer en Hulk…. »

Logan se tut pour voir la réaction de Jean. Elle savait très bien de quoi il allait parlait. La mutante se raidit en attendant la suite et en priant de toutes ses forces pour avoir tort.

« Hier, tu m'as sacrément malmené. » s'assombrit-il pendant que Jean poussait un soupir résigné. « C'était très impressionnant, tu avais l'air de flamboyer comme une torche humaine. Toi, le modèle même de la patience, tu t'es acharné sur moi. Je sais que moi aussi j'étais incontrôlable et que tu devais sauver ta peau car je t'aurais tuée mais quand même…. »

Jean n'osait plus le regarder mais décida de lui raconter en détail ce qui s'était passé.

« Je ne pouvais plus rien faire, j'étais comme possédée par cette chose, c'était horrible. Je t'entendais hurler et….. J'ai eu si peur de ne plus pouvoir arrêter cette voix. Elle aurait pu te tuer. » murmura Jean les yeux dans le vague.

« Cette voix savait très bien comment s'y prendre. Tu l'as dit toi-même, c'était une punition pas une mise à mort. Elle savait que mon pouvoir allait me protéger. » répondit Logan. « Est-ce que c'était la même voix que la dernière fois ? »

« Je n'en ai pas l'impression » répondit vaguement Jean. « C'est comme si… Les voix étaient les mêmes mais avec des tonalités différentes. La deuxième exprimait plus de haine que la première. Elles n'avaient pas les mêmes buts… »

« Peut-être qu'elle veut renforcer l'emprise qu'elle a sur toi. » suggéra Logan mal à l'aise.

« Je n'en sais rien. En me quittant, elle m'a dit qu'elle allait revenir. La voix sera plus forte au fur et à mesure, connaîtra mes faiblesses et pourra m'attaquer avec des armes bien plus 'tranchantes'. Un jour, elle me poussera à commettre l'irréparable. J'ai peur, Logan, très peur. Avant tout ça, je n'étais pas contente de mes pouvoirs… »

« Charles nous en a parlé vaguement. » fit Logan.

« Je pensais avoir le don le plus inutile de la planète. A l'époque, il me servait à rien. Ma télépathie était très faible, je pouvais à peine recevoir les pensées qui m'entouraient et je ne pouvais presque pas soulever beaucoup de choses par télékinésie. Je croyais être maudite et je t'avoue avoir été jalouse des autres mutants comme Tornade qui pouvait faire de grandes choses avec ses dons. Ororo peut s'envoler, je la regardais faire, clouée sur Terre. Une fois, elle a tenté de m'emmener, mais ça c'est très mal passé, elle n'avait pas assez de force pour deux. » expliqua Jean.

« Chaque don a ses possibilités. »

« Je sais, mais je ne pouvais pas m'y faire. Je n'arrivais pas à me contenter de si peu. J'avais une telle soif de pouvoir. » confia Jean. « Un jour, mes pouvoirs se sont mis à se développer de plus en plus rapidement. Je pouvais de moins en moins les contrôler. Charles essayait de m'aider mais n'y arrivait pas. J'ai commencé par faire des expériences qui m'étaient interdites comme Cérébro….. »

« Ouais, je me souviens. »

« J'ai eu un mal de crâne horrible ce jour-là. Plus tard, j'ai du t'aider pour que tu puisses voler au secours de Malicia et j'ai réussi quelque chose que je n'aie jamais cru possible auparavant. C'est là que je me suis rendue compte que plus rien ne serait pareil. J'avais franchi une limite de non-retour. Depuis ce jour, mes pouvoirs se sont multipliés jusqu'à ce que mon corps ne puisse plus le supporter. Je faisais des cauchemars terrifiant où je me voyais mourir. Scott avait peur pour moi mais que voulais-tu qu'il y fasse. Personne ne pouvait comprendre ce que je traversais. »

« J'aurais fait un effort. » répliqua Logan amèrement. « J'aurais trouvé une solution. »

« A cette époque, tu avais d'autres chats à fouetter. Tu étais souvent parti à la recherche de ton passé et je ne pouvais pas vraiment te parler. » répondit Jean calmement.

« Oui, bon, d'accord. J'ai rien dit. »

« Maintenant, je ne sais pas encore si j'ai atteint la limite de mes pouvoirs et je ne sais même pas si je vais réussir à les gérer. Ils sont tellement grandioses… Tu crois que je vais pouvoir m'y habituer ? » demanda Jean en regardant Logan droit dans les yeux.

« Ça va s'arranger, j'en suis sûr. » la rassura Logan. « Il le faudra bien. »

« J'espère que tu as raison. »

« J'ai toujours raison. » répliqua-t-il sur un ton faussement enjoué.

Il ne savait plus trop quoi dire et semblait vraiment inquiet pour elle. Le mutant se promit de tout faire pour lui venir en aide. Logan préféra changer de conversation et reparla de Magneto et de la stratégie pour le convaincre de les aider.

« Es-tu sûre que c'est la seule, pardon, l'ultime solution ? » demanda-t-il

« Oui. »

« Comment vas-tu lui dire ? » redemanda-t-il. « Salut Toto, on vient te voir pour que tu nous aides à réparer Cérébro. On pourra retrouver les autres et tu pourras retourner dans ta prison pour y croupir le restant de tes jours. Au fait, tu es toujours partant ? Ça va pas marcher.»

« Vu sous cet angle, non. Ça m'étonnerait qu'il apprécie ce surnom. » confirma Jean. « Je ne pensais pas à cette approche, même si c'est une idée. Je voulais lui décrire les nombreux avantages qu'il gagne en collaborant avec nous. Ça lui fera plaisir. »

« Il y a un autre problème. » remarqua Logan. « S'il accepte notre offre, je dis bien si, il va vouloir quelque chose en échange. Aucun service n'est gratuit pour lui et tu le sais très bien. Ce n'est pas à lui que je donnerai le prix de la franche camaraderie. »

« On verra bien. Tu sais, parfois des personnes peuvent nous surprendre agréablement. » répondit Jean en souriant.

« Mouais. » fit Logan pas convaincu. « C'est plutôt rare. »

« Voilà l'île. » remarqua Jean en tendant un doigt vers une direction au loin.

En effet, l'île apparut brusquement devant leurs yeux. Elle était envahie par une épaisse forêt vierge et semblait déserte. Logan distingua à peine une piste d'atterrissage et réussit à poser l'appareil sans faire de gros dégâts.

« Je sais, je suis un peu rouillé mais ça fait un sacré bail que je n'avais pas piloté ce coucou. » fit-il sur un ton d'excuse en coupant les moteurs et en descendant sur la piste.

Jean lui sourit et lui indiqua un petit sentier qui serpentait dans la forêt sombre. Logan fit la grimace en disant qu'il avait eu sa dose de forêt.

« Tu n'as pas le choix, il n'y a que ce chemin qui mène au centre de l'île alors du courage. » murmura Jean se voulant réconfortante.

Logan soupira et commençait à entrer quand soudain, Jean l'arrêta d'un geste. Le mutant huma l'air pour tenter de détecter des odeurs suspectes. Rien.

« D'après mon scanner psi, nous sommes absolument seuls dans les environs. » confirma Jean.

« En es-tu sûre ? »

« Certaine ! » répondit-elle, puis après un long silence. « C'est marrant, j'ai retrouvé mes anciens réflexes : toujours vérifier les dangers potentiels pour sécuriser un endroit dans un milieu hostile. »

« Ah oui, prudence est mère de sûreté. » fit-il sérieusement. « Cette règle est primordiale si vous voulez survivre. Si vous êtes seuls, vous pouvez prendre le risque mais en équipe, non. Tout le monde doit compter sur les autres. »

« Tu imites bien Cyclope à l'entraînement ! » s'exclama-t-elle ravie.

« Tu trouves vraiment que j'ai l'air aussi coincé que lui. » grogna Logan.

Ils se mirent à rire mais s'arrêtèrent bien vite car ils pouvaient très bien se faire repérer par Magneto si ce n'était pas déjà fait. Cela faisait bientôt un quart d'heure qu'ils suivaient le petit sentier sans rien trouver. Le chemin se resserrait tellement que Logan ressentait les premiers signes d'une claustrophobie. Il se rappela alors que Tornade souffrait de cette peur qu'elle essayait de surmonter par tous les moyens. Il fut soulagé quand ils débouchèrent sur une petite clairière verdoyante. Une véritable forteresse s'y élevait, entièrement recouverte de métal. Il ne fallait pas être devin pour reconnaître la signature de Magneto. Jean sentit alors des signes d'activité humaine à l'intérieur. Dès qu'ils arrivèrent à la porte d'entrée, celle-ci s'ouvrit toute seule comme par magie. Flairant un piège, Logan murmura pour lui-même.

« Chéri, on est rentré. »

Jean sourit. Logan avait le chic pour dédramatiser des situations délicates. Les deux mutants sursautèrent quand ils entendirent une voix grave leur répondre. Elle semblait sortir de partout et de nulle part à la fois.

« Entrez mes agneaux. Ne soyez pas timides, le loup ne vous mordra pas. Pas encore, du moins. »

Jean entendit alors Logan grommeler des jurons. Il n'aimait pas du tout se faire surprendre par l'ennemi, même si le but principal était de demander de l'aide. Le mutant n'était pas rassuré par la tournure que prenaient les événements. Magneto devait sans doute attendre leur visite.

« Autrefois, quand j'étais encore un enfant, quand nous disions des horreurs pareilles, comme le fait si bien Wolverine, les adultes nettoyaient la bouche du coupable avec un savon pour enlever la saleté. C'était le bon temps. » fit-il sur un ton nostalgique. « Les jeunes respectaient les plus âgés. Dans quel monde vivons-nous ! »

Le mutant sortit de l'ombre sous le regard éberlué de Jean qui trouvait qu'il n'avait pas pris une ride. Magneto avait toujours les cheveux blancs et ces yeux bleu glacé qui avaient le don de vous mettre mal à l'aise à chaque fois que vous aviez le malheur d'y plonger à l'intérieur. Logan se moqua méchamment de lui.

« Ca y est, ça recommence, papy radote. »

Jean, furieuse de sa réaction, lui donna un coup de coude dans les côtes pour le calmer. Elle lui envoya un message télépathiquement.

« Il faut que tu te calmes. » lui lança-t-elle. « Si on part comme ça, on n'arrivera jamais à rien avec lui. »

« Bien sûr. » répondit de la même façon Logan. « Je crois qu'il sait très bien ce qu'on veut, il veut juste jouer avec nos nerfs. »

« Ça fonctionne bien, on dirait. » constata silencieusement Jean en lui jetant un regard à la dérobée.

« Bon, ça va. Mais ne compte pas sur moi pour lui cirer les pompes. Je suis très mauvais à ce jeu-là. »

Jean haussa les épaules, voulant lui faire comprendre qu'elle n'utiliserait pas ce moyen. Elle se concentra sur Magneto qui lui sourit d'une manière un peu glaciale.

« Vous avez réussi à vous calmer, Wolverine ? » demanda-t-il. « Très bien, nous pouvons donc passer aux choses sérieuses. C'est gentil de me rendre une petite visite de courtoisie, ça faisait tellement longtemps qu'on ne s'était pas vu. Cinq ans, le temps passe à une vitesse et l'eau coule sous les ponts comme le disent si bien nos amis les humains. » commença ironiquement le maître du magnétisme.

« Garde tes sarcasmes pour d'autres. » grogna Logan. « On est venu te proposer un marché alors sois tu marches, sois tu refuses mais je veux pas perdre mon temps avec des gars de ton genre. »

« Vous ne me présentez pas votre… Oh, mais c'est Jean Grey ! » s'exclama Magneto en détaillant la mutante du regard. « Quelle surprise ! En fait non. Je savais très bien que vous étiez en vie et je sais aussi où vous avez passé les cinq dernières années. »

« Pourquoi ne pas nous l'avoir dit ! » explosa Logan sans chercher à se contenir.

« Vous ne me l'avez pas demandé. » répondit tranquillement le maître du magnétisme sans sourciller, puis s'adressant à Jean. « Vous avez beaucoup changé, c'est pour ça que je ne vous ai pas reconnu tout de suite. Vous avez l'air beaucoup plus sûre de vous et les cheveux longs vous vont à ravir. Je suis certain que vous ferez des ravages chez les hommes. »

« Comment le saviez vous ? » demanda Jean.

« Je me débrouille beaucoup mieux que les X-Men dans mes recherches. J'ai des sources sûres et mon intuition ne me trompe jamais. Vous êtes trop coriace pour mourir de cette façon. Votre tour de passe passe au lac était époustouflant, un vrai son et lumière, un final magnifique et explosif. J'ai tout vu de l'hélicoptère. »

« Je suis contente que ça vous ait plu. »répondit Jean rentrant dans son jeu, puis plus sérieusement. « Nous avons besoin de votre aide pour réparer Cérébro. »

« Vous n'y allé pas par quatre chemins. »

« Je n'ai pas le temps de tourner autour du pot. Comme l'a si bien dit Logan, il nous faut une réponse immédiatement. Nous avons encore beaucoup de choses à faire. »

« Je ne m'en plains pas. » répondit Magneto en souriant légèrement. « Pourquoi me le demander ? »

« Charles a disparu, » résuma brièvement Jean. « On aimerait le retrouver et c'est seulement par Cérébro qu'on y parviendra. Je veux aussi reformer l'ancienne équipe des X-Men, vu que tout le monde s'est éparpillé dans la nature. Il faut que je leur annonce ma résurrection. »

« Je veux bien être là quand ça arrivera. » fit Magneto en riant. « Ça promet d'être comique. Par contre je ne savais pas pour Charles. » reprit-il gravement. « Expliquez moi ce qui lui est arrivé. »

« Vos sources ne sont pas si fiables, finalement. » ricana Logan. « Une info aussi importante ne vous aurait pas échappé. »

« Je pensais que Charles était intouchable. » murmura Magneto. « J'ai tout fait pour que l'école soit épargnée par la vague anti-mutante c'est pour ça que je ne prenais pas de nouvelles. Jamais je n'aurais pensé que Charles pourrait un jour tomber. »

« Le jour est quand même arrivé. »

Jean leva les yeux au ciel en soupirant et raconta à Magneto tout ce qu'elle savait à propos de cette histoire. Le mutant l'écouta attentivement sans l'interrompre. Il semblait soucieux.

« Acceptez-vous de nous aider ? » demanda finalement Jean devant le silence prolongé de Magneto. « Vous seul pouvez nous aider. Je suis incapable de le réparer toute seule, il est trop abîmé. Charles ne m'a jamais expliqué comment il l'avait construit, il n'a pas eu le temps. »

« Je ne sais pas encore. » répondit Magneto savourant le pouvoir qu'il avait sur les deux mutants. « Vous me mettez au pied du mur. Je vais aller réfléchir à tête reposée, peser le pour et le contre. En attendant, faites comme chez vous, installez-vous confortablement. Je ne vais pas en avoir pour longtemps. » conclut-il en se retirant de la pièce.

Jean et Logan se regardèrent en s'installant dans un canapé confortable. D'un signe de tête, elle lui demanda ce qu'il en pensait. Il haussa les épaules, ce qui signifiait qu'il n'en savait rien du tout.

« On verra bien. On lui a tendu la perche, à lui de trancher. » résuma-t-il

Ils retombèrent dans un silence anxieux, espérant et craignant l'aide du mutant. Jean se demanda pour la centième fois au moins si elle avait bien fait de se confier à lui. Charles aurait-il approuvé son geste ? De toutes façons, il était trop tard pour reculer, maintenant. Une demi-heure plus tard, Magneto revint, le sourire aux lèvres. Pour Logan, ça n'augurait rien de bon.

« Je vais vous aider à réparer Cérébro mais comme vous devez le comprendre, rien n'est gratuit. » fit-il ironiquement. « Je veux bien rendre service mais en échange, j'exige un accès illimité à la machine pour mes usages personnels. »

Logan et Jean firent la grimace mais n'avaient pas vraiment le choix.

« Je ne veux aucune question sur mes activités. » continua Magneto imperturbable. « En bref, je veux une totale liberté de mouvement. »

« On n'a pas le choix. » bougonna Logan pessimiste.

Il faisait grise mine en pensant aux risques qu'ils prenaient en collaborant avec Magneto. N'étant pas un enfant de chœur, il pouvait très bien modifier le réglage de Cérébro pour le détourner contre eux. L'ex X-Men pensait que Magneto devait préparer quelque chose de louche à cause de son air satisfait. Logan espérait surtout que Jean savait ce qu'elle faisait mais quoi qu'il arrive, il la soutenait à fond.

« Malgré tout ce que vous pouvez penser de moi, je ne peux m'empêcher de me faire du soucis pour ce bon vieux Charles. » fit Magneto devant la moue sceptique de Logan. « Je sais que ça peut vous surprendre mais avant notre face à face, nous étions bons amis, sinon pourquoi l'aurais-je aidé à concevoir Cérébro. Même aujourd'hui, j'ai du respect pour lui malgré nos divergences d'opinion, il a toujours tenu à ses principes. »

« Pourtant, vous n'avez pas hésité à l'utiliser pour tenter d'exterminer les humains. » lui rappela sèchement Logan.

« A quoi bon remuer le passé ! » répondit Magneto. « Laissons le enterré. Nous sommes au commencement d'une nouvelle ère de collaboration. »

A SUIVRE…..