Slydawn : Merci pour ta review ! J'ai fait en sorte que ça puisse vraiment coller à la suite du cinquième livre mais bon, ça m'étonnerait que Rowling se mette un jour au slash !
Chapitre 2
Après la rentrée.
Juste après le dîner, Draco était passé dans la salle commune des Slytherin pour prendre sa cape puis il s'était éclipsé dans le parc. Depuis quelques temps, Pansy Parkinson avait pris la détestable manie de vouloir lui tenir compagnie toute la soirée. Il ne pouvait plus la voir même en photo. Il détestait sa façon de glousser dans ses oreilles et de l'appeler « Draco » d'une voix qui se voulait sensuelle. Elle avait toujours eu l'air d'un bouledogue alors un bouledogue en chaleur ! Draco en aurait pris ses jambes à son cou !
Le parc était si paisible à cette heure-ci ! La pluie avait cessé à la tombée de la nuit et il baignait dans un agréable parfum d'herbe mouillée. Les étoiles avaient fait leur réapparition entre quelques restes de nuages. La lune, à la moitié de son cycle, était entourée d'un halo cotonneux et sa lumière se reflétait sur le lac. Draco respira profondément. Enfin seul ! Plus de Slytherin servile collé à ses basques. Tous ses imbéciles qui le regardaient comme leur prince se doutaient-ils seulement du mépris qu'il avait pour eux ? Il continuait pourtant de jouer son rôle. Un Malefoy a l'habitude de la supériorité et de la solitude aussi car Draco était parfaitement conscient de n'avoir aucun ami, juste des admirateurs remuant la queue devant lui. Personne de son niveau avec qui discuter franchement et simplement. Draco se sentait parfois des envies de changement.
En passant devant le lac, il entendit un bruit étrange comme des sanglots provenant du grand hêtre. Il s'approcha silencieusement et se cacha derrière un buisson. Il ne voyait pas bien à cause de l'obscurité mais c'était un garçon qui pleurait. Sans retenue, sans chercher à étouffer ses pleurs comme les garçons osent le faire quand ils se croient totalement seuls et qu'ils ne sont plus tenus de jouer aux durs. Il était roulé en boule contre le tronc de l'arbre, la tête dans ses bras croisés. Draco aperçut un bout d'écharpe rouge et jaune. Un Gryffindor, tiens donc ! Il aurait dû s'en aller et le laisser là mais il voulait savoir qui c'était. Pendant un instant, l'inconnu releva la tête et Draco vit une tête ébouriffée et un reflet de lune sur des lunettes. Potter ! C'était Potter qui pleurait comme ça ! Il est vrai qu'il n'avait pas l'air bien ces derniers temps. Il ne répondait même plus à ses piques quand ils se croisaient. Ses amis se chargeaient de le faire ce qui était beaucoup moins drôle. Draco n'aurait jamais pu penser qu'un jour il verrait le grand Harry Potter dans cet état-là. Il était un Serpentard et un Malefoy de surcroît. Il aurait dû surgir de derrière le buisson dans un grand éclat de rire et enfoncer le couteau dans la plaie de Potter par des insultes bien calibrées. Mais il ne le fit pas. La musique des sanglots ne s'interrompait pas. Si désespérés, si émouvants…On aurait dit un enfant abandonné. Que s'était-il donc passé ? Draco sentit s'épanouir en lui un sentiment dont il n'avait pas l'habitude : un mélange de pitié et de compassion. Non, décidément, il n'avait pas envie de jouer au Slytherin ce soir.
Lorsqu'il sortit de ses pensées, Harry avait cessé de pleurer et s'était endormi dans l'herbe. « Il est bête ou quoi ? Il va tomber malade ! » Il était grand temps pour Draco de rentrer mais quelque chose le retenait. Réveiller Potter et rentrer avec lui était au-dessus de ses forces mais… Il n'y avait aucun nom sur sa cape, ni rien qui puisse fournir un indice sur son propriétaire. Et puis il en avait d'autres ! Il la retira et s'approcha du dormeur. Il tremblait légèrement dans son sommeil et ses joues portaient les traces de ses larmes. « Mais qu'est-ce que je fabrique ! »
Avec précaution, il recouvrit le corps de Harry de sa cape. Puis il s'éloigna rapidement en se demandant s'il n'était pas devenu fou.
- Hermione !
Quoi ?
Harry n'a pas dormi dans son lit !
C'est pas vrai !
A son réveil, Ron avait trouvé le lit de Harry intact. Son ami avait quitté la table avant tout le monde hier et ils l'avaient laissé faire sachant qu'il avait besoin d'être seul. Puis Ron était allé se coucher avec la ferme intention de rester éveillé jusqu'au retour de Harry mais le sommeil avait eu raison de lui. Il s'était précipité dans la Salle Commune en pyjama pour retrouver Hermione.
Quel con je fais ! Je n'aurais jamais dû le laisser seul ! dit-il accablé en se laissant tomber sur un fauteuil.
Ca ne sert à rien de se lamenter ! protesta Hermione. Habille-toi, on va le chercher. On fouillera jusqu'à la Forêt Interdite s'il le faut !
Pas la peine.
Les deux amis poussèrent un cri de joie en voyant arriver Harry, la mine toute chiffonnée et les cheveux humides de rosée.
Harry mais où était-tu ? dit Hermione ne le serrant dans ses bras.
Dans le parc, répondit Harry d'une voix enrouée. Je le suis endormi au bord du lac.
Il essaya de ne pas faire attention au regard apitoyé que lui lancèrent ses amis. Ron désigna la cape qu'il portait sur lui.
D'où elle vient cette cape ? Je ne t'avais jamais vu avec.
Elle n'est pas à moi. Quelqu'un l'a déposée sur moi pendant que je dormais. Il n'y a aucun nom dessus.
Ron se leva et tourna autour de Harry comme s'il espérait trouver un indice sur l'identité du propriétaire. Harry éternua bruyamment.
Tiens, dit Hermione en lui tendant un mouchoir.
Berci.
Tu as dû attraper froid. Tu devrais aller voir Mme Pomfrey ; elle t'arrangera ça en moins de deux.
Oui mais pour l'instant, j'ai besoin d'une bonne douche. Allez manger tous les deux, je vous rejoindrai.
OK !
Ron, tu es en pyjama ! s'écria Hermione.
Ah oui, c'est vrai !
Et Ron s'élança dans les escaliers à la suite de Harry.
Une demi-heure plus tard, Dumbledore annonça à toute l'école qu'une délégation internationale de sorciers arriverait bientôt à Hogwarts. Il s'agissait d'organiser une coalition de lutte contre les Mangemorts à travers le monde. En effet, depuis le retour de Voldemort, tout ce qu'il y avait de sorciers noirs dans le monde avait commencé à semer la panique. Les attentats anti-moldus se multipliaient sans que ceux-ci n'en trouvent la vraie raison. Bizarrement, en Angleterre, les Mangemorts se faisaient discrets pour l'instant. Harry se demanda quelle était la place de l'Ordre du Phoenix dans cette guerre qui débutait. Des murmures s'élevèrent à la nouvelle mais Dumbledore les interrompit d'un geste.
Naturellement, nous recevrons également M. Le Ministre de la Magie ainsi que les directeurs des écoles de Durmstrang et de Beauxbâtons que certains d'entre vous ont déjà rencontrés. En ce qui vous concerne, vos cours se dérouleront normalement. Je compte sur vous pour que vous donniez la meilleure image possible de Hogwarts.
Pourquoi est-ce qu'ils choisissent de faire un truc aussi important dans une école ? demanda Ron. Le Ministère de la Magie convenait mieux non ?
Je crois qu'il n'est pas aussi bien sécurisé que Hogwarts, répondit Hermione. Dans Hogwarts a history, ils disent que bon nombre d'évènements historiques se sont déroulés ici et d'importantes décisions ont été prises. Ce château est plus qu'une école. Je crois qu'il est le véritable cœur du monde sorcier. Et n'oublions pas qui est Dumbledore.
Ron ne répondit pas mais ses yeux allèrent à Dumbledore avant de faire le tour de la salle comme s'il la voyait pour la première fois. Il n'avait apparemment jamais envisagé les choses sous cet angle.
Harry, tu ne manges pas ? s'inquiéta Hermione.
Depuis dix minutes, Harry jouait dans ses œufs brouillés sans rien avaler.
J'ai pas faim, répondit-il en reniflant.
Essaie quand même, tu as l'air épuisé. Ensuite, on ira à l'infirmerie avant le début des cours.
Pour ne pas que ses amis se fassent trop de soucis, Harry se força à finir son assiette. Mais les aliments passaient difficilement dans sa gorge. En levant les yeux, il aperçut Malefoy qui l'observait. Ce dernier, surpris, baissa vite les yeux. Harry fronça les sourcils. D'habitude, Malefoy lui aurait fait une mimique moqueuse ou un geste grossier. Jamais encore, il n'avait baissé les yeux. Il préparait sûrement quelque chose mais Harry s'en fichait. Beaucoup de choses n'avaient plus d'importance depuis qu'il avait perdu l'essentiel.
Il sentit un début de nausée lui tordre l'estomac. Il laissa là le hareng qu'Hermione voulait lui faire manger et partit à l'infirmerie pour soigner son rhume.
Ca vous plaît ? Review please !
