Merci à tous pour vos reviews ! Ca m'encourage parce que franchement la suite est galère à écrire ! J'ai des tas d'idées et je veux toutes les mettre dans la même fic. Je ne suis même pas encore sûre de la fin mais j'ai envie de faire une death fic. De quelle manière ? Vous verrez !
Durant la journée, l'arrivée de la délégation internationale fut le sujet de toutes les conversations. Depuis que le retour de Voldemort était devenu public, une grande inquiétude s'était emparée du monde sorcier. Chacun vivait dans l'attente d'une catastrophe comme quinze ans auparavant. Le sorcier qui partait travailler avait toujours, au fond de lui, la crainte de retrouver à son retour, la marque des Ténèbres au-dessus de sa maison.
Dumbledore avait retrouvé tout son crédit. Mortifié de l'avoir fait passer à tort pour un vieux sénile, Fudge lui avait donné carte blanche dans le combat qui s'annonçait et ne cherchait plus à se mêler des affaires de Hogwarts. Il ne se passait pas un jour sans qu'il ne lui demande un conseil et certains murmuraient que Dumbledore était le véritable Ministre de la Magie.
Quant à Harry, le courage qu'il avait eu de soutenir la vérité devant l'incrédulité générale lui avait valu respect et admiration chez ses condisciples bien qu'il fût hors d'état de le remarquer.
La délégation arriva deux jours plus tard. La tenue de soirée avait été requise pour tous les élèves. Harry avait ressorti celle qu'il portait deux ans auparavant et, comme il avait beaucoup grandi depuis, Hermione l'avait rallongée grâce à un sortilège d'Ajustement.
Le soir, toute l'école se réunit sur le perron du château. Harry était assez près de Dumbledore pour l'entendre dire en regardant sa montre : - Ils ne vont pas tarder.
En effet, deux minutes plus tard, un bruit sec comme un coup de pistolet retentit et une sorte de grand carrosse surgit devant eux et atterrit avec lourdeur sur le sol qui trembla sous le choc. La porte s'ouvrit et un petit sorcier très âgé sorti en se tenant les lombaires :
On m'en reparlera des Portoloins géants ! grommela-t-il.
Dumbledore s'avança vers lui et lui serra cordialement la main :
Bienvenu Gips ! Je suis heureux de te revoir !
Dumbledore mon vieil ami! Tu n'as pas changé d'une ride !
Une vingtaine d'autres sorciers sortirent du carrosse et Harry eut la nette impression que Dumbledore les connaissait tous. Il souhaitait la bienvenue à chacun dans sa langue d'origine. Harry reconnut Mme Olympe (Hagrid sera content !) et Karkarroff. Et à côté de lui…
Viktor !
Tous les élèves se retournèrent vers Hermione qui ne lâchait pas des yeux le grand garçon posté à côté du directeur de Durmstrang. Ce dernier leva les yeux en entendant son nom, la vit et lui fit un sourire que Harry n'avait jamais vu sur son visage d'habitude si renfrogné. Hermione rayonnait. Ron, par contre, croisa les bras en marmonnant :
Qu'est-ce qu'il fait là celui-là ?
Je me pose la même question, répondit Harry.
Après les salutations, Dumbledore fit rentrer tout le monde dans la Grande Salle pour le dîner. Elle avait été redécorée pour l'occasion. Des milliers de chandelles flottaient dans les airs, les tables étaient recouvertes de nappes immaculées et les murs de tentures de la même couleur.
La table des professeurs était maintenant rectangulaire et avait doublée de longueur pour pouvoir accueillir les nouveaux arrivants.
Plus aucun signe des différentes Maisons, même mes sabliers qui comptaient les points étaient dissimulés.
On dirait un repas de première communion ou de baptême…, dit Harry.
C'est quoi ça ? demanda Ron.
Harry se souvint que les sorciers n'avaient pas de religion.
Oh, ce sont des cérémonies moldues. Je t'expliquerai un de ces jours.
Ils rejoignirent la table des Gryffondors et Ron poussa un sifflement admiratif en constatant que la vaisselle était en vermeille et que des menus étaient disposés sur la table.
C'est ce qui s'appelle mettre les petits plats dans les grands ! s'exclama Harry en lisant celui qu'il avait à portée de main.
Profites-en, dit Hermione. Ce n'est que pour ce soir.
Une affiche avait été placardée annonçant que, dès le lendemain, les élèves dîneraient une heure plus tôt que d'habitude et que les professeurs et les invités investiraient ensuite la Grande Salle dont l'accès serait alors interdit à tout les élèves.
Viktor Krum s'approcha de leur table, suivi des yeux par tous les élèves, stupéfaits par sa présence.
Bonsoirrr Harrrrry. Bonsoirrrrrr RRRRon.
Salut Viktor ! Content de te voir ! répondit Harry tandis que le rouquin se contentait d'un grognement.
Je peux m'asseoir avec toi Herrrrr-mion-neû ?
Mais bien sûr ! dit la jeune fille en se poussant pour lui faire de la place.
Ses yeux brillaient de joie et elle avait les joues roses. A peine Viktor installé, elle le bombarda de questions :
Viktor, je suis si heureuse de te voir ! Mais qu'est-ce que tu fais ici ? Pourquoi tu ne m'as pas prévenue ? Comment ça se fait que tu sois arrivé avec eux ? (Elle désigna du regard la table des professeurs.)
Je voulais te fairrre une surprrrrise. Et je me suis engagé dans la rrrrésistance contrrre les Mangemorts.
Ah oui ? Le sourire d'Hermione s'effaça. Il y a des Mangemorts en Bulgarie ?
Oui, répondit Viktor d'un air sombre. Il y a eu des attaques. J'ai perrrdu certains de mes amis. Moi aussi, ils ont essayé de m'avoir.
Hermione écarquilla les yeux d'horreur :
Toi ! Mais pourquoi ?
Parrrce que je suis un sang-mêlé. Et je suis trrrrrès connu dans mon pays. Ils ont dû penser que ma morrrt aurrrait un cerrrtain impact. Alors j'ai rejoins les mouvements de rrrrésistance secrets. Et ma célébrrrité m'aide à rrrrépandrrre la prrévention. J'ai fini par bien connaîtrrre le Ministrrre bulgarrre de la Magie. Il m'a autorrisé à venir pour cette réunion. En plus…( sa voix se teinta d'humour), mon équipe vient de gagner la Coupe de l'Est alorrrs il ne pouvait rien me rrrefuser.
Un silence confus s'installa. Harry sentit son estomac se tordre à l'idée que l'influence maléfique de Voldemort avait contaminée d'autres pays. Le souvenir de ses cours de primaire sur les deux guerres mondiales se rappela à lui et augmenta son malaise.
De son côté, Draco faisait des efforts surhumains pour ne pas lancer à Pansy un maléfice de Bouche Cousue qui le débarrasserait de son pépiement incessant et de ses insupportables gloussements. De l'autre côté, il avait Crabbe et Goyle qui s'empiffraient allègrement. Il essaya de se concentrer sur autre chose espérant que ça ferait passer le dîner plus vite. Il avait hâte de se retrouver à nouveau seul dans le parc.
Harry était juste dans son champ de vision. Il repensait souvent à cette nuit où il l'avait surpris en train de pleurer. Cela l'avait ému plus qu'il ne l'aurait voulu, il s'en serait donné des claques ! Il ne comprenait plus ce qu'il lui arrivait. Il ne sentait plus cette vague de rancune et de haine qui l'envahissait autrefois chaque fois qu'il posait les yeux sur lui. Maintenant quand il le voyait, il avait envie de lui parler. Tout simplement…sans insultes ni colère. Le regarder dans les yeux sans y voir de mépris.
Ses yeux…
Draco ne s'était jamais rendu compte jusqu'à maintenant à quel point la couleur des yeux de Harry était magnifique. Un vert profond qui contrastait merveilleusement avec le noir de ses cheveux. Il savait y lire à présent comme une nuance de tristesse, un soupçon de fragilité qui les rendait encore plus attirants. Ce soir-là, la tenue verte qu'il portait les mettait en valeur. Harry devait être encore plus beau sans lunettes.
« Mais à quoi je pense moi ? »
Draco, ça ne va pas ?
Mais si, lâche-moi un peu Pansy !
Draco ne prêta aucune attention à l'air offensé de Pansy et replongea dans son assiette et ses pensées.
Quand il eut fini de manger, il quitta sans tarder la table des Slytherin, personne n'osant le suivre s'il ne l'avait pas demandé. Le hasard fit que Harry et Ron partaient aussi. Hermione, elle, était restée à table avec Viktor. La baguette de Harry qui était mal placée dans sa poche, tomba par terre avec un petit bruit. Sans réfléchir, Draco se pencha et la ramassa au moment où Harry se retournait.
Draco fit deux pas vers lui et sans un mot, lui tendit sa baguette. Ce fut comme si le temps s'était arrêté. Les conversations stoppèrent dans la salle et toutes les têtes se tournèrent vers cette scène insolite.
Draco plongea son regard dans celui de Harry et y vit toutes les émotions que son geste provoquait. De la perplexité, de la surprise et beaucoup de méfiance. Il l'observait comme pour savoir s'il lui préparait un mauvais coup. Ron, le visage fermé, exprima clairement ses soupçons :
Fais gaffe Harry. Je suis sûr qu'il a trafiqué ta baguette.
On ne t'a rien demandé Weasley ! Et Potter est peut-être miro mais il a quand même vu que je n'ai rien eu le temps de faire à sa baguette.
Tu en avais l'intention ? dit Ron.
Non, je suis dans un jour de bonté. Mais puisque tu m'y fais penser…
Il reporta son attention sur Harry :
Tu la reprends ou je la garde en souvenir ?
Lentement, Harry tendit la main et reprit sa baguette. Mais son visage n'avait pas perdu son expression méfiante. Ce n'est qu'à ce moment que Draco se rendit compte que tout le monde les regardait. Il soupira et pendant une seconde ses yeux perdirent leur froideur et sa voix son accent traînant. Mais seul Harry s'en rendit compte lorsqu'il dit à voix basse :
Je ne l'ai pas ensorcelée.
Puis, Draco passa rapidement devant eux et sortit de la salle. Présidant la table des professeurs, Dumbledore avait suivi toute la scène avec un léger sourire aux lèvres.
La scène entre Harry et Draco fut discutée et commentée de toutes les façons possibles. Les Gryffindor étaient convaincus qu'il y avait anguille sous roche et Harry les laissait dire. Il n'avouerait jamais à personne qu'il avait été troublé par l'attitude de Draco. Il n'était plus comme avant, c'était indéniable. Une partie de lui restait très méfiante tandis que l'autre le poussait à en savoir plus et à lui donner une chance de se racheter pour les six ans de méchanceté qu'il lui avait infligé.
Draco avait espéré que sa salle commune serait vide à son retour du parc. Malheureusement, il y trouva une bonne moitié des sixièmes années qui le regardèrent entrer avec inquiétude. A cette vue, un sourire typiquement slytherinesque naquit sur ses lèvres. Ces imbéciles ne pouvaient- ils pas le laisser tranquille ? Personne ne semblait avoir le courage de l'interroger et Draco se fit un plaisir de s'installer devant la cheminée, l'air suprêmement indifférent et sans un regard pour eux. Voyons si l'un d'entre eux oserait ouvrir la bouche…
Euh…Draco ?
« Tiens Crabbe ! Ce sont toujours les plus stupides qui l'ouvrent de toute façon ! »
Quoi ? jeta-t-il sans tourner la tête.
Euh…le truc de tout à l'heure avec Potter…Pourquoi…..t'as ramassé sa baguette ?
Draco tourna la tête vers lui, très lentement avec le regard le plus froid dont il était capable. Tous arboraient un air anxieux qui l'aurait fait rire s'il n'avait pas été autant lassé de tout ça.
Tu me demandes des explications ? dit-il à mi-voix.
Non ! C'est juste que…
On ne me demande pas d'explications.
On voulait seulement…
Crabbe chercha l'appui des autres mais personne ne bougea. Draco enfonça le clou :
Un Malefoy ne se justifie jamais. Il fait ce qu'il veut et jamais ne se trompe. Imprime ça dans ta cervelle de Troll, Crabbe !
Crabbe était pétrifié. Il esquissa une sorte courbette ridicule et passa même au vouvoiement :
Oui bien sûr M. Malefoy… Je ne vous importunerais plus.
Maintenant, dégagez tous. Allez !
Toute la troupe se remua comme un seul homme et disparut dans les dortoirs. Draco ne put s'empêcher de sourire. C'était cool de se faire obéir même d'une bande de veaux.
Le lendemain, au petit déjeuner, il reçut une lettre qui allait le mettre devant le choix de sa vie. Il reconnut tout de suite la prose pompeuse et formelle de son père.
Monsieur mon fils,
Je vous annonce que vous aurez l'honneur d'être présenté pendant les vacances de Noël à notre maître Le Seigneur des Ténèbres. De cet entretien dépendra votre intégration future en tant que serviteur de notre Maître. J'attends de vous, mon fils, que vous sachiez vous montrer digne de votre sang et du portrait que je Lui ai fait de vous.
Sa bonté pour notre famille Le pousse à s'intéresser à l'avenir de notre race dont vous êtes l'unique dépositaire. Aussi avons-nous envisagé une alliance avec la famille Parkinson, aussi ancienne et aussi pure que la nôtre. Pansy Parkinson est une de vos camarades de classe il me semble ? Vous pouvez d'ores et déjà la considérer comme votre future femme et je vous conseille d'aménager ne serait-ce qu'une bonne entente entre vous. Ce mariage aura lieu le lendemain de votre sortie définitive d'Hogwarts.
C'est avec l'espoir que vous saurez faire honneur à votre nom que je vous salue mon fils.
Lucius Malefoy.
Draco eut du mal à lire la fin de la lettre tant ses mains tremblaient. Son visage, déjà naturellement pâle, était devenu livide. Il avait toujours su que ce moment arriverait comme chacun sait qu'il va mourir un jour. Et bien sûr, c'était arrivé trop vite.
Un éclat de rire de Pansy le fit sursauter et il la regarda comme s'il ne l'avait jamais vu. L'épouser elle ? Posséder son corps, lui faire un enfant et passer sa vie enchaîné ? Une nausée l'envahit et il quitta précipitamment la table. Il ne retourna pas à son dortoir où quelqu'un risquait de venir le voir. Il monta dans les étages. Il lui fallait un endroit calme et reculé où il aurait la paix. Il eut la surprise de voir une porte se matérialiser dans le mur à sa droite. Il l'ouvrit et se retrouva dans une grande pièce avec un lit, des fauteuils et une cheminée si propre qu'elle avait l'air de n'avoir jamais été utilisée. Tout était parfaitement rangé. Personne ne devait habiter là. Il s'enferma à double tour et se jeta à plat ventre sur le lit.
La tête sur ses bras, il réfléchit désespérément à un moyen de se sortir de là. Il ne voulait pas devenir Mangemort. Cela faisait quelques temps qu'il s'était rendu compte qu'il ne partageait pas les idées de son père. Oh ! Les Moldus étaient des abrutis, bien sûr ! Mais de là à les exterminer…La seule idée de devenir le prochain toutou de ce taré de Voldemort lui donnait envie de vomir. Son père le faisait bien rire avec son orgueil alors qu'il suffisait d'un seul mot de son « Maître » pour lui faire lécher le tapis ! Il pensa amèrement à toutes ces années qu'il avait passé à éduquer son fils à la dure pour en faire quelqu'un d'inébranlable. Jamais une once d'affection, pas même de la part de sa mère, véritable glacier vivant, qui ne venait même pas le consoler lorsqu'il pleurait après un cauchemar. Ses parents ne l'aimaient pas, il en était persuadé. Ils ne voyaient en lui que leur héritier, pas leur enfant. Dés l'âge de cinq ans, il se faisait vertement rabroué à la moindre faiblesse, à la moindre peur. Il devait être inexpressif, solide fier et supérieur comme une statue divine. Ses parents n'avaient que trop bien réussi car Draco ne supportait pas qu'on lui donne des ordres. Il ne servirait jamais personne, pas même Voldemort si puissant était-il.
Une violente colère l'envahit. Son père avait toujours régi sa vie, il était temps que ça cesse ! Il le détestait, le méprisait pour la servilité dont il faisait preuve vis-à-vis de Voldemort. Son nom était juste bon à effrayer ceux qui l'embêtaient un peu trop. Généralement, il suffisait qu'il dise « Quand mon père saura ça…» pour que les enquiquineurs s'éloignent la queue entre les jambes.
Un coup d'œil à sa montre lui apprit qu'il était temps de se rendre en cours de Potions. Il se leva lentement car il n'avait vraiment pas envie de sortir. Heureusement que c'était son cours préféré !
Lorsqu'il arriva devant la salle, Pansy s'approcha de lui en froissant une lettre entre ses doigts.
Tu es au courant ?
Au courant de quoi ?
Nous deux…minauda-t-elle.
Draco vit dans les regards de ses condisciples comme une lueur amusée.
Tu en as parlé à tout le monde ? grogna-t-il.
Evidemment ! Tu crois que j'ai envie de cacher que je serais bientôt Mme Malefoy ?
Là-dessus, elle passa son bras sous celui de Draco comme s'ils étaient déjà mariés. Immédiatement, Draco se dégagea et la fusilla des yeux. Mais Pansy s'était tournée vers Harry, Ron et Hermione qui arrivaient :
Tiens Granger ! Siffla-t-elle d'un air mauvais. Je t'ai vu avec Viktor Krum au dîner. Je me demande comment il fait pour que ces sourcils ne lui tombent pas dans la bouche quand il mange. Je ne te félicite pas pour ton goût en matière de mec !
La ferme Parkinson ! Rétorqua Hermione. Moi au moins, j'ai un mec ! Par contre, je me demande bien qui va vouloir de toi avec ta face de rottweiller !
Bien envoyé Hermione ! s'écria Neville.
Loin de se démonter, Pans eut un immense sourire et se pendit encore au bras de Dracon.
Ah oui ? Et bien écoutes ça, Sang de Bourbe : Draco et moi nous sommes fiancés !
Dracon vit la stupéfaction se peindre sur les visages des Griffonner. Il regarda plus particulièrement Harry et crut le voir pâlir avant de relever ses magnifiques yeux verts vers lui. Tout bien réfléchit, il ne se sentait pas très bien lui non plus.
Le visage de Ron avait pris un air dégoûté et sarcastique :
Et je suppose que nous devrions vous féliciter ? Vous avez une liste de mariage ?
Comme si t'avais les moyens Wesley ! Cracha Pans, fière de son petit effet.
Pendant ce temps, les yeux de Harry fixaient Draco et le mettait mal à l'aise bien qu'il fasse tout pour rester impassible :
Formidable ! dit-il à mi-voix pour que seul Dracon l'entende. Un futur couple de Mange morts ! Voldemort s'occupe d'assurer l'avenir de ses troupes on dirait !
Ces mots transpercèrent Draco comme autant de lames de glace. Il voulut faire un sourire ironique sans être sûr de l'avoir obtenu.
Snape arriva et ils rentrèrent tous en classe. Une atmosphère encore plus pesante que d'habitude planait dans l'air. Draco n'osait pas regarder Harry de peur de revoir encore cette expression qui l'avait tant remué. Il se sentait des envies de meurtre envers Pansy qui n'avait pas pu s'empêcher d'ouvrir sa grande gueule ! Elle avait fait exprès de provoquer les Gryffindors pour pouvoir leur annoncer ce foutu mariage ! Elle ne perdait rien pour attendre ! Une fois qu'ils seraient à peu près seuls, Draco se chargerait de lui faire comprendre que fiancés ou pas, il n'y avait pas de « nous deux » qui tenait et qu'elle avait intérêt à lui foutre la paix.
Juste après le cours, Snape retint Draco avant qu'il ne sorte.
Je voudrais te parler un instant, tu veux ?
Draco était le seul élève devant qui Snape abandonnait à peu près ses manières cassantes. Sa voix restait doucereuse mais se teintait de quelque chose ressemblant à de la sympathie. En fait, Draco l'appréciait beaucoup. C'est pour cela qu'il n'avait jamais révélé à son père que son professeur jouait un double jeu et bossait pour Dumbledore. De son côté, Snape faisait croire à Voldemort qu'il était toujours de son côté et lui fournissait de fausses informations. Snape était, sans qu'on le sache, le mentor de Draco et avait en partie permis que le jeune homme ne prenne pas la même voie que son père.
Draco s'assit en face de lui et Snape croisa ses mains devant son visage :
Je suis au courant pour ta présentation au Seigneur Ténébreux. Qu'est-ce que tu comptes faire ?
Draco soupira :
J'en sais rien.
Dis-moi au moins si tu as l'intention de Le servir ?
Non ! s'écria Draco. Je ne veux pas devenir Mangemort, vous le savez bien !
Un pâle sourire apparut sur les lèvres de Snape.
Tant mieux, murmura-t-il. Tu ne feras pas la même erreur que moi.
Draco demanda avec inquiétude :
Comment vais-je faire professeur ? Il finira par s'en rendre compte.
Je t'ai appris l'Occlumencie. Sers-t'en.
Oui mais est-ce que ça suffira ? Je n'ai jamais résisté à quelqu'un d'aussi puissant. Et s'il arrivait à forcer ma barrière mentale ?
Ne t'inquiète pas, dit Snape d'une voix posée. Je serais présent ce jour-là, fais-moi confiance. Tu ne deviendras pas son esclave.
Snape s'exprimait avec une telle certitude que Draco s'en trouva plus calme. Certes, le maître des Potions était un homme antipathique, cynique, partial et sans pitié. Mais Draco savait qu'il pouvait lui faire entièrement confiance. Il était très puissant lui aussi et totalement dévoué à Dumbledore.
Tout ce que tu dois faire pour l'instant, c'est de continuer à te conduire comme un parfait petit Malefoy si tu vois ce que je veux dire. Et sois gentil avec Pansy !
Draco releva la tête en percevant le ton moqueur de la dernière phrase :
Jamais je n'épouserais cette….Je vous passe le mot sinon vous allez vous fâcher.
Une lueur amusée passa dans les yeux noirs de Snape.
Ne t'angoisse pas avec cette histoire de mariage. Ils se pourraient bien que les deux problèmes se règlent en même temps.
Comment ça ?
Tu verras bien. Maintenant, file en cours. Mc Gonagall n'aime pas les retardataires.
Draco se leva, jeta son sac sur ses épaules et se dirigea vers la sortie. Mais juste avant de disparaître, il se retourna :
Professeur ?
Oui ?
Merci.
Snape eut l'air surpris et hocha légèrement la tête. Draco disparut dans le couloir. Snape quitta lui aussi sa classe et se dirigea vers le bureau de Dumbledore.
