Petite Grenouille : Mici beaucoup ! Voilà la suite ! Les mises à jour risquent de ne pas être super régulières mais je ne lâche pas l'affaire ! Ca rime…LOL !
Milii : Ah oui ! Je voulais faire revenir Krum pour que Ron soit jaloux. Ca faisait une deuxième histoire en parallèle avec celle de Draco et Harry. Comment tu trouves mes autres fics ?
Thealie : Oui, Hermione et Victor sont ensemble pour le moment. Quant à Rogue, c'est un personnage vraiment intéressant et je voulais lui donner un rôle un peu plus sympa que celui qu'il a d'habitude. En plus, moi ça ne m'étonnerais pas qu'il se montre gentil avec Draco !
Amy Keira : Merci ! J'espère que tu adorera aussi ce chapitre !
Plusieurs jours passèrent. Personne ne savait quoi que ce fût sur les réunions à propos de la lutte contre les Mangemorts. Certains avaient essayé d'espionner aux moyens d'Oreilles à Rallonge passées sous la porte de la Grande Salle (elles venaient du magasin de Fred et Georges) mais un bruit insupportable assourdissaient aussitôt les indiscrets. Toutes les précautions avaient été prises pour qu'il n'y ait pas la moindre fuite et après plusieurs espionnages ratés, la plupart des élèves se désintéressèrent de la question. D'ailleurs, les sorciers étrangers se faisaient tellement discrets qu'on aurait dit qu'ils n'étaient pas là. Même Harry ne cherchait pas à savoir. Les récents évènements et le travail qu'il avait à faire lui avaient permis d'oublier un peu qu'il n'allait pas bien et que Sirius lui manquait énormément. Il lui arrivait de ne plus penser à ses problèmes pendant toute une journée mais dés qu'il se retrouvait seul, sans rien à faire, le souvenir de l'arcade ou de la prophétie remontait et la douleur n'en était que plus forte pour avoir été oubliée pendant un temps. Bien qu'il n'en parlât à personne, les cauchemars étaient toujours là, mêlant Sirius, ses parents et Voldemort. Une nuit, il avait vu le fantôme de Sirius qui le pointait du doigt en répétant d'une voix caverneuse « C'est de ta faute ! ». Harry s'était redressé d'un coup dans son lit en retenant de justesse un hurlement et le visage mouillé de larmes. Il s'efforçait de faire bonne figure devant les autres mais il se sentait toujours aussi vide. Si on lui avait demandé de dessiner son humeur, il aurait probablement peint une plaine couverte de cendres.
La nouveauté était que Ron était dans le même état que lui depuis plusieurs jours. En fait, Harry estimait qu'il était comme ça depuis l'arrivée de Viktor Krum. Lui et Hermione ne se quittaient plus. Elle avait abandonné sa chère bibliothèque pour disparaître avec lui dans le parc ou ailleurs et ils réapparaissaient toujours ensemble. Fait incroyable : Hermione remit une fois son devoir de Métamorphose au lendemain parce qu'elle avait rendez-vous avec Viktor. Harry n'aurait jamais cru que le travail cesserait d'être pour elle une priorité. Il la trouvait changée, plus féminine, embellie même. Ses yeux brillaient, elle souriait souvent et elle faisait plus attention à sa mise. Il ne faisait aucun doute qu'elle sortait avec Viktor et qu'elle était heureuse.
Malheureusement, Ron voyait cela d'un très mauvais œil. Chaque fois qu'ils croisaient Viktor, Harry craignait de le voir se jeter sur lui. Le pire moment fut quand ils surprirent les amoureux en train de s'embrasser. Ron pâlit, tourna les talons et s'éloigna en courant sans que Harry puisse le retenir. Le jeune homme lui courut après et le rattrapa sur le perron du château :
Ron ! Mais qu'est-ce qui te prend ? Pourquoi tu réagis comme ça ?
Tu…tu as vu ça ? bégaya le rouquin qui tremblait de colère. Hermione,…elle fait ce genre de trucs ?
Harry supposa que Ron parlait des gestes langoureux qu'Hermione posait sur le corps de Viktor. Il est vrai que ça faisait vraiment bizarre quand on la connaissait.
Ecoute Ron,…c'est sa vie privée. Ce sont des choses normales quand on y pense. Tu ferais la même chose avec ta petite amie !
Ron émit un grognement :
Mais pourquoi avec lui ?
Tu aurais préféré quelqu'un d'autre ?
Harry força Ron à le regarder :
Ron, est-ce que tu es jaloux de Viktor ?
Le rouquin eut l'air d'avoir reçu un coup et il répliqua sèchement :
Jaloux moi ! Non mais ça va pas !
C'est l'impression que tu donnes, répondit Harry sans se troubler. Je commence à me demander si tu n'es pas amoureux de Her…
N'importe quoi ! dit Ron à présent furieux. Je dis juste que Vicky est un gros nul et qu'elle est encore plus nulle de sortir avec lui ! Je pensais que tu m'approuverais et au lieu de ça, tu insinues des conneries !
Et Ron rentra en courant dans le château. Cette fois, Harry ne le suivit pas, surpris et énervé par son coup de colère stupide. Il n'était pas très clairvoyant mais ses sentiments pour Hermione sautaient aux yeux. Il n'y avait que cet idiot pour encore se voiler la face !
Harry descendit les marches du perron et fit quelques pas. Il avait encore une heure avant le dîner et ne savait pas quoi faire d'ici là. L'automne s'installait confortablement en apportant avec lui le vent et sa palette de couleurs mordorées. Quelques élèves se prélassaient sur l'herbe en profitant des derniers rayons de soleil. Harry se rappela qu'il n'avait pas rendu visite à Hagrid depuis un bout de temps et se dirigea vers sa cabane.
Il trouva le demi-géant en train de cueillir une énorme citrouille. Il eut un grand sourire en l'apercevant :
Ah Harry ! Je suis content de te voir ! Je suis en train de cueillir des citrouilles pour Halloween.
Il lui montra celle qu'il venait d'arracher avec un air satisfait :
Elle est belle hein ? La saison a été bonne cette année !
Harry eut un sourire tandis qu'une soudaine rafale de vent sifflait à leurs oreilles :
Ouh ! Fais pas chaud ! Viens mon garçon, on va prendre une bonne tasse de thé.
Harry et Hagrid rentrèrent dans la cabane chauffée par un bon feu. Harry s'installa dans le fauteuil à moitié défoncé qui se trouvait prés de la cheminée tandis qu'Hagrid leur servait deux tasses de thé brûlantes.
Ca faisait un moment que tu n'étais pas venu.
Je sais…Je suis désolé…
Ne t'excuse pas ! Je comprends.
Les petits yeux noirs de Hagrid contemplaient le jeune homme avec sollicitude.
J'ai l'impression que tu as encore grandi. Tu vas finir par dépasser ton père ! Par contre, tu devrais manger un peu plus ! dit-il en serrant le bras de Harry pour lui montrer qu'il était un peu trop mince.
Oh non ! Je serais moins rapide sur mon balai ! répliqua Harry en jouant la bonne humeur.
Hagrid hocha la tête et redevint sérieux :
Ca va mieux ?
Harry sut très bien de quoi il parlait :
Oui, ne vous en faites pas.
Il ne voulait pas en dire plus et comptait repartir sur un autre sujet. Mais une autre phrase se glissa hors de ses lèvres :
Il me manque…
L'expression d'Hagrid se fit soucieuse. Il serra l'épaule du garçon faute de pouvoir le consoler par des mots. Mais Harry n'avait pas l'intention de se lancer dans une séance de lamentations. Jamais personne ne verrait sa souffrance. Il prit un ton de conversation et changea de sujet :
Alors…Vous avez retrouvé Mme Olympe ?
Oh oui ! Elle vient me voir de temps à autre. Figure-toi que notre petite expédition de l'an dernier lui a beaucoup plu et qu'elle est devenue une vraie adepte de l'escalade ! C'est étonnant de la part d'une femme si sophistiquée !
Hagrid vit la lueur amusée dans le regard de Harry et rougit légèrement. Mais Harry n'osa pas l'interroger sur la nature exacte de leurs relations de peur d'être franchement impoli. C'est une autre question qu'il posa :
Est-ce qu'elle vous parle de ce qui se trame pendant les réunions du soir ?
Non ! répondit Hagrid d'un ton ferme. Je ne suis pas dans le secret et Dumbledore a formellement interdit aux participants de révéler quoi que ce soit. Harry…Je connais ta curiosité. Des secrets tu en as percé d'autres. Mais je te demande instamment de te tenir à l'écart de tout ça pour une fois.
Hmmmm…Vous avez raison. Je dois arrêter de me mêler de ce qui ne me regarde pas. J'ai causé assez de problèmes comme ça.
Non, ce n'est pas ce que je veux dire !
C'est pourtant vrai ! répliqua Harry sombrement.
Ses yeux étaient fixés sur le feu et le reflet des flammes dansait sur ses lunettes.
Ma curiosité, comme vous dites, a mis mes amis en danger maintes et maintes fois. Dumbledore a toujours pris d'énormes risques pour couvrir toutes mes conneries.
Harry serra les poings et les dents.
Mes parents sont morts pour me protéger, Cédric parce que j'ai fait l'erreur de l'entraîner avec moi dans ce cimetière. L'an dernier, mes amis ont failli se faire tuer et j'ai perdu Sirius à cause de ma foutue manie d'agir avant de réfléchir ! Il est temps pour moi d'arrêter de toujours vouloir jouer les héros ! Au moins pour un moment…Quatre personnes sont mortes à cause de moi, je ne supporterai de faire une victime de plus !
Harry…Tu parles comme si c'est toi qui les avais tuées ! Mais tu es trop sévère avec toi-même. Le vrai responsable de tout ça c'est Voldemort, ne l'oublie pas ! Et si je te dis de rester tranquille, c'est parce que je m'inquiète pour toi. Il va te chercher plus que jamais et tu dois te montrer extrêmement prudent.
Harry ne répondit pas et se contenta de boire son thé en silence. Bien sûr, il fallait qu'il reste en vie jusqu'à ce qu'il soit assez fort pour avoir une chance de vaincre Voldemort. Il se demandait quelle serait la réaction de Hagrid s'il lui parlait de la prophétie. Harry avait parfois le sentiment de n'être qu'une espèce d'arme que Dumbledore protégerait précieusement. Toute sa vie pouvait se résumer à cette prophétie. Il était né pour ce combat contre Voldemort. Il n'avait pas d'autre utilité. Et s'il avait la chance de s'en sortir, sa vie pourrait-elle prendre un autre sens ?
De retour au château et toujours plongé dans ses pensées, il se cogna contre quelqu'un au détour d'un couloir.
Dis donc Potter, faudrait faire réviser tes lunettes !
C'était Draco qui se massait le front là où Harry l'avait cogné. Harry tiqua sur deux choses. Premièrement, Draco avait parlé presque gentiment. Le ton qu'il avait employé aurait pu être celui d'une pique amicale. Sa voix s'en trouvait même changée. Deuxièmement, c'était la première fois qu'il le voyait sans gel dans les cheveux. Draco avait même l'air un peu décoiffé, ses mèches d'or blanc se répandant sur ses épaules et sur ses yeux. Harry ne put s'empêcher de le détailler tant le changement était impressionnant. Une étrange chaleur lui monta au visage. Il était très beau…
Draco haussa les sourcils en une mimique qui lui était familière et agita la main sous le nez de Harry :
Potteeeeeeer ! Chantonna-t-il. Descends de ton balai et revient par ici !
Harry tressaillit et rougit encore plus de sa gaffe.
Euh… oui Malefoy, j'ai pas fait exprès.
« Attends, tu ne vas quand même pas t'excuser ! » protesta une petite voix à l'intérieure de sa tête.
Draco eut un sourire en coin.
Oui, j'imagine bien que tu n'as pas fait exprès de te jeter sur moi ! Bon Potter, ce n'est pas que ta charmante compagnie m'ennuie mais j'ai faim et je vais aller dîner. Salut !
Draco s'éloigna et laissa Harry en pleine stupéfaction. Ils venaient de passer plus d'une minute en face-à-face et ils ne s'étaient pas insultés une seule fois !
Après sa rencontre avec Draco, Harry remonta dans la salle commune pour y chercher Ron et Hermione. Il était encore dehors, devant le portrait de la Grosse Dame lorsqu'il perçut des éclats de voix et il sut immédiatement ce qui se passait. Il entra et trouva Ron et Hermione, l'un en face de l'autre dans ce qui ressemblait à une fin de dispute. Les quelques premières années qui étaient encore là, passaient près d'eux en baissant la tête comme s'ils craignaient de se prendre un coup. Harry n'avait jamais vue Hermione dans cet état de fureur et pourtant ce n'était pas sa première dispute avec Ron.
De quel droit te permet-tu de juger ma vie privée Ron ? criait-elle. C'est la dernière fois que je te le répète : mêle-toi de ce qui te regarde ! Et si jamais tu t'en prends à Viktor, non seulement je te dénonce mais c'en sera fini de notre amitié !
Ah ouais ? rétorqua Ron, rouge de colère. Et bien si ton petit Vicky cesse d'être aussi formidable que tu le dis et qu'il te laisse tomber, faudra pas venir pleurer ma vieille !
Hermione secoua la tête et fila droit vers la sortie. Lorsqu'elle vit Harry et lui dit d'une voix qui tremblait :
Je n'ai rien contre toi Harry mais je ne mangerais pas avec vous ce soir. Je refuse de l'avoir encore sous les yeux ! acheva-t-elle en pointant Ron du doigt.
Avant que Harry ait pu dire un mot, elle se rua hors de la salle.
Le dîner se passa dans une ambiance tendue. Ron ne décolérait pas et Harry n'approuvait absolument pas son comportement envers Hermione. Depuis l'affaire du bal de Noël, en quatrième année, il était sûr qu'Hermione avait des sentiments pour Ron. L'ennui était qu'ils avaient tous les deux un sale caractère et un entêtement à toute épreuve et qu'il allait falloir un miracle pour qu'ils finissent par se regarder vraiment.
Deux jours passèrent ainsi. Hermione ne venait voir Harry que quand il n'était pas avec Ron et il se retrouvait le confident des plaintes de l'un et de l'autre. Le troisième jour, Harry et Ron, qui se rendaient dans leur classe de sortilèges, surprirent une conversation animée entre Snape et Mac Gonagall. Cette dernière avait l'air très inquiète de ce que lui racontait Snape.
Une main d'argent ! Oh Merlin ! Severus ne me dites pas qu'il est…
Non, mais il n'est pas sauvé non plus. Pettigrow ne l'a pas raté. Ils ont eut juste le temps de s'enfuir et ils l'ont tout de suite emmené à Ste Mangouste.
Pauvre Remus…
Le cœur de Harry rata un battement :
Remus ?
Les deux professeurs se retournèrent brusquement et Snape eut l'air furieux :
On espionne les conversations des autres Potter ? Vous ne manquez pas de culot !
Je n'ai pas fait exprès professeur ! protesta Harry en s'efforçant de rester calme malgré l'angoisse qui grimpait en lui. Ron et moi, nous nous rendions en cours et on vous a entendu parler du professeur Lupin. Que lui est-il arrivé ? Il est blessé ?
Snape allait lui répondre brutalement mais Mac Gonagall lui coupa l'herbe sous le pied :
Ecoutez Potter, lui dit-elle d'un ton grave. Remus Lupin a été gravement blessé ce matin lors d'une confrontation avec les Mangemorts. Peter Pettigrow était là avec sa main d'argent et vous savez que l'argent cause beaucoup de dégâts aux loups-garous.
Harry acquiesça, la gorge nouée :
Mais…il va s'en sortir ?
Nous l'ignorons.
Est-ce qu'on peut aller le voir ? S'il vous plaît !
Mc Gonagall eut l'air ennuyé mais elle observa Harry avec une certaine pitié.
Je ne vous promets rien Potter, il faut que j'en parle au professeur Dumbledore. En attendant, je veux que vous et M. Weasley vous vous rendiez en cours.
Harry et Ron ne discutèrent pas et s'éloignèrent la tête basse. Leur moral était descendu au-dessous de zéro.
Harry…., dit Ron la voix tremblante, il ne va pas mourir. C'est pas possible.
Harry fut incapable de répondre. Il lui semblait que la blessure causée par la perte de Sirius venait de s'agrandir. Pettigrow…encore lui…La rage et le chagrin menaçaient de le submerger mais il se contint. Il fallait d'abord qu'il voie Remus et s'il ne survivait pas…
Jamais un cours ne parut aussi long à Harry et Ron. Puisque Hermione s'était installée plus loin, à côté de Neville, Harry lui griffonna un mot qu'il lui fit discrètement passer. Il pensait qu'Hermione souhaitait être au courant de ce qui était arrivé. Hermione déplia le bout de parchemin et Harry la vit brutalement pâlir. Elle se retourna vivement vers lui, les yeux pleins de larmes. D'un signe de tête, il lui fit comprendre qu'ils en parleraient une fois dehors.
La fin du cours finit par arriver et c'était par bonheur le dernier de la journée. Hermione se précipita vers Harry et Ron.
Oh Harry c'est tellement affreux ! Il faut absolument qu'on aille le voir.
Je sais. Il faut trouver MacGonagall pour savoir si nous pouvons y aller.
Les trois amis n'eurent pas besoin de chercher longtemps car Mac Gonagall les attrapa quelques minutes plus tard.
Ah vous voilà vous trois ! Venez, le directeur vous attend dans son bureau.
Elle les conduisit manu militari jusqu'au bureau de Dumbledore où Harry eut la surprise de trouver Tonks et Maugrey Fol Œil. Tonks avait un pansement sur le front et tout deux paraissaient très inquiets et exténués.
Venez, dit Dumbledore. Vous allez vous rendre à Ste Mangouste par la Poudre de Cheminette. Mais je veux que vous soyez revenus à Hogwarts avant 19 heures c'est compris ?
Ne vous en faites pas Dumbledore, grogna Maugrey. Les gosses ne devraient pas rester longtemps puisque de toute façon, il est inconscient.
A ses mots, les trois amis parurent encore plus inquiets. Ils se placèrent tous devant la cheminée. Tonks s'occupa de faire passer d'abord Ron et Hermione qui paraissaient avoir oublié pour un temps leur querelle. Ils se placèrent dans la cheminée.
Hôpital Ste Mangouste ! clama Tonks.
Elle jeta la poignée de poudre et ils disparurent dans une explosion de flammes vertes.
Harry et Maugrey les suivirent tout de suite après. Une fois parvenus dans le hall bondé de l'hôpital, Maugrey et Tonks conduisirent le trio au premier étage. Ils tournèrent dans un couloir à l'entrée duquel il y avait un panneau « cas sérieux ». Ils passèrent devant plusieurs portes closes et virent une infirmière sortir d'une des chambres.
Mademoiselle ! appela Maugrey.
La jeune femme parut reconnaître Maugrey etTonks.
Ah, vous revoilà !
Comment va-t-il ? demanda Tonks d'un ton anxieux.
Il n'y aucune amélioration, répondit l'infirmière en baissant la tête. Ces jeunes gens sont de la famille ?
Elle désigna Harry, Ron et Hermione.
Non, il n'a plus de famille, répondit Maugrey. Nous sommes ses amis et ils voudraient le voir si c'est possible.
Vous pouvez mais je préfère vous prévenir…
Elle regarda les trois adolescents.
Il est dans un état très grave. Ca peut être une vision pénible pour vous. Pour être tout à fait franche, nous ne savons pas s'il passera la nuit.
Et s'il la passe ? demanda Tonks, la voix tremblante.
L'infirmière fit une petite moue incertaine :
Il aura une chance alors. Je suis vraiment désolée.
Maugrey la remercia d'un signe de tête puis elle s'éloigna. Il posa la main sur la poignée de la porte mais avant d'ouvrir, il dit au trio :
Vous n'êtes pas obligés de voir ça.
J'ai vu beaucoup de choses épouvantables ! s'écria Harry.
Nous ne sommes pas venus pour rien ! renchérirent Ron et Hermione.
Maugrey hocha la tête et les fit entrer.
La chambre était très dépouillée, juste des murs blancs, une table de chevet, quelques chaises et un lit. La lumière d'un pâle soleil couchant parvenait dans la pièce grâce à deux petites fenêtres rectangulaires. On avait quand même jugé utile de rajouter quelques bougies sur la table de chevet. Remus n'avait pas repris conscience et lorsqu'ils s'approchèrent, Hermione plaqua sa main contre sa bouche pour retenir un cri et Harry sentit son sang se figer.
Remus était livide. Ses mains reposaient sur le drap blanc et son oreiller portait quelques taches de sang. Tout son corps ne semblait plus qu'une vaste plaie. Il était couvert de traces de coups, de griffures, d'hématomes et surtout de traces rouge comme des brûlures. Son visage était pansé et boursouflé par endroits. Sur sa gorge, la chair avait l'air à vif et formait une marque dont la forme rappela à Harry, horrifié, celle d'une main. On le voyait à peine respirer et les bougies allumées à côté de lui donnaient le sentiment qu'il était déjà mort.
Harry entendit des sanglots à côté de lui. Hermione s'était figée sur place, la tête dans ses mains et les épaules tremblantes. Il prit alors conscience de ses propres larmes. Il s'avança doucement vers le lit, presque avec crainte tant Remus semblait à peine vivant. Il s'assit à son chevet et serra sa main dans la sienne.
Remus…
Sa voix était faible car il lui semblait que Remus allait rendre le dernier soupir s'il lui parlait plus fort. Derrière lui, Ron avait pris Hermione dans ses bras pour la consoler. Assis là, sans pouvoir rien faire, Harry prit la mesure de son impuissance et un profond sentiment d'injustice redoubla ses larmes.
Il allait encore voir mourir quelqu'un sans pouvoir rien faire. Et il fallait encore que ce soit quelqu'un auquel il tienne. Il aimait beaucoup Remus pour sa douceur, sa patience et sa gentillesse. Cet été, alors qu'il était coincé chez les Dursley, il lui avait envoyé plusieurs lettres dans lesquelles il tentait de le consoler et il était quelques fois parvenus à trouver des mots apaisants. Il lui avait dit que désormais, Harry pouvait s'appuyer sur lui s'il avait besoin d'aide. Sirius me disait quelque fois qu'il comptait sur moi pour prendre sa relève s'il lui arrivait quelque chose, avait-il écrit. Je sais à quel point tu l'aimais, Harry , et je sais aussi que je ne suis pas lui. Mais je veux que tu saches que tu pourras toujours compter sur moi dans n'importe quelles circonstances.
Harry n'avait jamais eu l'occasion de lui dire en face à quel point il lui était reconnaissant de se préoccuper ainsi de lui malgré son propre chagrin d'avoir perdu Sirius et tous les problèmes qu'il avait déjà. Il était le dernier des Maraudeurs, son dernier lien avec ses parents et son parrain et, à présent, il était sur le point de le perdre. Toujours à cause de Queudver…
Je te vengerais Remus…
Harry ?
Harry leva les yeux vers le visage abîmé de Maugrey qui l'observait d'un air interrogateur. Il serra les dents et essuya ses larmes d'un geste rageur :
C'est encore la faute de Peter ! Je le tuerais ! Je tuerais cette enflure la prochaine fois qu'il passera devant moi ! Je vengerais mes parents, Sirius et Remus ! J'en fais le serment !
Il resserra sa prise sur la main du blessé :
Tiens le coup Remus. Bats-toi ! Un loup ne se laisse pas vaincre par un minable rat ! Montre-lui à ce salaud qu'il n'a pas réussi à t'avoir !
Tonks, les larmes aux yeux, adressa un faible sourire à Harry avant de se pencher sur Remus :
Tu as entendu Harry, Rem's ? T'as pas le droit mourir !
Ron et Hermione s'étaient rapprochés, le bras du rouquin entourant les épaules de la jeune fille. Tout les cinq se tinrent silencieux pendant plusieurs minutes, espérant de tout leur cœur que Remus s'en sortirait. Au bout d'un moment, Maugrey consulta sa montre :
Il est temps pour vous de rentrer à présent. Nous allons vous raccompagner au château puis nous reviendrons ici pour toute la nuit.
Après un au revoir silencieux à Remus, les trois amis sortirent tristement. Ils revinrent dans le bureau de Dumbledore qui les attendait. Le vieux sorcier ne posa aucune question en voyant les mines défaites de ses élèves.
Bon allez-y, dit-il doucement. Le dîner vient d'être servi.
Harry se tourna vers Tonks et Maugrey :
Tenez-nous au courant. Même si c'est une mauvaise nouvelle.
D'accord mon garçon. A plus tard !
Harry, Ron et Hermione rejoignirent la Grande Salle le cœur lourd. Et cette fois, Hermione revint s'asseoir avec eux.
Ouinnnnnn ! Mumus ! Je l'adore et je le fais souffrir ! sadique moi ? Vous êtes sûrs ? Reviews pliz !
