Janira et Amy Keira : Merci les filles ! Maintenant je commence à attaquer ma partie préférée de l'histoire !
Thealie : De rien ! Ca va s'améliorer plus encore entre Dray et Riry. Quant à Remus, nous le retrouvons pour notre plus grand plaisir !
Milii : Aaaaah ! Heureusement qu'elle est là Hermione ! Vive les filles ! lol !
Les vacances arrivèrent et Dumbledore décréta que Harry pouvait rester à Grimauld Place s'il le souhaitait. Du coup, Ron et Hermione décidèrent de le suivre. Comme l'année d'avant, ils se retrouvèrent avec toute la famille Weasley et les quelques membres de l'Ordre qui n'étaient pas en mission à ce moment-là.
Seulement, la peine de Harry redoubla lorsqu'il se retrouva dans cette maison où Sirius avait vécu. Kreattur n'était plus là et c'était heureux car Harry aurait été capable de l'étrangler s'il l'avait trouvé devant lui.
La maison était maintenant entièrement restaurée. Mme Weasley avait suspendu partout des bougies dont la lueur se reflétait sur le parquet. Néanmoins, la maison n'en paraissait pas plus joyeuse pour autant. L'absence de Sirius remplissait l'atmosphère. Le premier jour, Harry s'attendait sans cesse à l'entendre chanter des cantiques ou à le voir sortir d'une pièce avec un grand sourire Mais rien ne venait et Harry sentait que Noël allait être particulièrement triste cette année-là.
La seule bonne nouvelle est que Remus revint après trois semaines d'hospitalisation. La dernière pleine Lune avait été particulièrement éprouvante en raison de l'état de faiblesse dans lequel il se trouvait déjà avant sa transformation. Il revint à Grimauld Place accompagné de Maugrey et il s'appuyait sur une béquille. Les trois amis précipitèrent vers lui :
Professeur Lupin !
Le visage de Remus était encore terriblement marqué. Mais il sourit en revoyant ses anciens élèves :
Bonjour, vous trois ! Je suis content de vous revoir.
Et nous alors ! dit Hermione. On s'est fait tellement de soucis pour vous !
Je vais mieux maintenant mais j'ai besoin de repos. Dumbledore m'a dispensé de toute mission jusqu'à ce que je sois rétabli.
Ils allèrent jusqu'au salon et Remus s'installa dans un fauteuil. Harry eut un pincement au cœur en voyant qu'il avait l'air d'avoir vieilli de vingt ans. Il vint s'asseoir près de lui. Remus lui fit un doux sourire en lui caressant les cheveux :
Comment vas-tu Harry ?
Moi ça va. Si tu savais comme j'étais inquiet quand on m'a dit ce qui t'était arrivé. Saleté de Pettigrow ! Si je l'attrape, je le tue !
Remus eut une moue attendrie devant l'air révolté du jeune homme.
Harry, il y a quelque chose dont je vais devoir te parler. C'est à propos de Sirius.
Harry se tendit soudainement.
Qui a-t-il ?
Remus jeta un coup d'œil à Maugrey qui hocha la tête :
Je vais la chercher.
Merci Fol Œil.
Maugrey s'éloigna en boitillant tandis que le visage de Harry trahissait son inquiétude :
Remus ?
J'ai quelque chose à te montrer, dit Remus d'air grave. Sirius m'a demandé de te le remettre s'il…Enfin, tu me comprends. Il s'agit de son testament.
Quoi !
Harry eut l'impression de se geler de l'intérieur. Ce mot de testament, si morbide, était très dur à entendre pour quelqu'un qui ne s'était toujours pas remis de sa mort.
Mais…balbutia-t-il. Pourquoi il….Est-ce qu'il savait ?
Harry, dit Remus d'une voix douce. Il savait que la vie qu'il menait était dangereuse. Cette maison lui offrait un refuge sûr mais il ne comptait pas rester ici éternellement. J'avoue qu'il m'a surpris lorsqu'il m'a dit ce qu'il avait fait. Ce n'était pas dans son habitude d'être aussi prévoyant.
Vous savez ce qu'il a écrit ?
Non, ça ne regarde que toi.
Maugrey revint avec une enveloppe cachetée au nom de Harry. Ce dernier la prit en s'efforçant de cacher le tremblement de ses mains. Il resta plusieurs secondes, sans un mot, les yeux fixés sur l'écriture ferme de son parrain. Il ne savait pas s'il aurait le courage d'ouvrir cette enveloppe. La voix de Remus le fit soudain sursauter :
Ca va Harry ?
Oui…, enfin…Ça ne vous dérange pas si je vais la lire seul ?
Pas du tout, vas-y.
Harry quitta le salon et regagna sa chambre avec l'impression qu'on lui avait jeté un sort de Jambencoton. Il s'effondra au pied de son lit, prit une grande inspiration et ouvrit maladroitement l'enveloppe qui se déplia en une lettre datée du 14 juin 1995. Il crut que son cœur allait s'arrêter lorsque la voix de son parrain s'éleva haute et claire dans la chambre :
Harry ? Si tu as cette lettre entre les mains, c'est que je suis mort.
T'imagines pas comme ça me fait bizarre de dire ça !
Harry sentit une énorme boule se former dans sa gorge en entendant son parrain lui parler comme s'il était en face de lui. Il pouvait même entendre le sourire dans sa voix et imaginait parfaitement le visage qu'il avait prononçant ces mots. Sirius marqua une pose comme s'il ne savait pas par où commencer.
Il y a tellement de choses que je voudrais pouvoir te dire. Je l'ai peut-être fait avant de mourir. Je me demande combien de temps s'est écoulée depuis que j'ai fait cette lettre.
Bon, c'est un testament alors allons-y. Je ne possède pas grand'chose en fait car on m'a tout pris lorsque j'ai été arrêté. Le plus gros bien qu'il me reste est cette maison. Tu me disais parfois que tu la préférais à celle de ton oncle et ta tante. Elle est à toi à présent. Peut-être que tu aimeras le fait d'avoir enfin une maison à toi tout seul même si elle est un peu…spéciale si tu vois ce que je veux dire. Fais-en tout ce que tu voudras. Pourtant, Merlin sait si j'aurais voulu avoir autre chose à te laisser.
Avec ce que tes parents ont dû te laisser, j'ai pensé que tu ne m'en voudrais pas si je léguais à Remus ce que contient ma chambre forte de Gringotts. Il a essayé de m'en dissuader lorsque je lui ai dit car il a horreur qu'on lui fasse la charité mais avec cet argent, il pourra enfin cesser de galérer. Evite quand même de lui en parler et ne dit ça à personne, je sais que ça le gênerais beaucoup !
La voix de Sirius n'était pas très sûre. Harry sentait le mal qu'il avait de faire quelque chose d'aussi solennel et sinistre qu'un testament. Il aurait pu se contenter des formulations d'usage mais il avait préféré arranger cela à sa sauce et cela lui ressemblait bien ! C'était cela qui rendait l'écoute si bouleversante.
Euh…Bon, ça c'est fait ! Tu vois, fallait pas t'attendre à la caverne aux merveilles !
Un rire nerveux s'échappa de la bouche de Harry et fit écho à celui de Sirius. Comment pouvait-il raconter des bêtises dans un tel moment ? Un autre silence suivit puis Sirius reprit sur un ton grave et pensif :
En fait…, j'aimerais que tu sois là pour pouvoir de dire tout ça. Tu sais…le soir où on a attrapé Pettigrow, j'ai vraiment cru que j'allais être innocenté et que j'allais enfin pouvoir t'emmener vivre avec moi comme cela aurait dû être. Tu ne sais pas à quel point c'était important pour moi que tu me crois et que tu m'acceptes dans ta vie. Oui…tu es tout ce que j'ai et ça me fait mal d'entendre Molly dire que je ne suis pas capable de prendre soin de toi.
Je me rends compte qu'on n'a jamais pris le temps de se parler vraiment. C'est plus ma faute que la tienne car je comporte vraiment comme un vieil ours depuis que je suis enfermé ici. Je ne t'ai jamais dit l'importance que tu as pour moi, ni combien je suis heureux lorsque tu viens ici. Si tu viens encore pendant les vacances d'été, je te dirai tout ça et je modifierai cette lettre. Et on passera de supers moments à rigoler tout les deux.
Harry avait à présent du mal à lire car de grosses larmes inondaient ses yeux. Quant à Sirius, sa voix trahissait son émotion.
Ce que j'aurais dû te dire depuis longtemps…c'est tout simplement que je t'aime. Si je suis mort, pardonne-moi de t'avoir laissé. Je vais quand même tout faire pour que ça n'arrive pas. J'ai envie de te voir grandir, de te protéger et de t'accompagner dans ta vie le plus longtemps possible. Mais si je n'ai pu, sache au moins cela et ne soit pas triste. Ca fait toujours du bien de savoir que les gens vous ont aimés. J'irai raconter à tes parents quel garçon formidable tu es devenu et qu'ils peuvent être fiers de toi comme moi je le suis.
Je crois que j'ai fini. Je ne te dis pas adieu car je ne veux pas croire qu'il n'y a rien après la mort. Avec un simple au revoir, je te garantie qu'on se reverra.
Sois heureux Harry.
Je t'aime.
Sirius.
La voix de Sirius se tut et Harry resta plusieurs secondes à prier pour la réentendre à nouveau. Hélas, le silence perdura. Harry se mordit le poing pour étouffer les sanglots qui menaçaient de lui briser la gorge. Ce qu'il venait d'entendre était plus qu'un testament. La première partie lui importait peu car il ne s'était jamais posé la question de savoir si Sirius lui avait laissé quelque chose. Mais dans la seconde, Sirius lui disait ce qu'au fond de lui, il avait toujours voulu entendre. Un profond sentiment de gâchis lui tordait l'estomac et toute la période d'avant la mort de son parrain lui apparaissait comme un douloureux acte manqué. S'il avait su…Des tas de regrets couraient dans sa tête à propos de ce qu'il aurait dû faire. Parler à Sirius, le soutenir plus qu'il ne l'avait fait, le remercier d'être là pour lui. Sirius était –il conscient de l'importance qu'il avait pour son filleul ? Autant de pensées vaines car il était trop tard désormais. S'il avait su…
Trois coups retentirent à sa porte. Harry s'essuya les yeux avec sa manche avant de lancer :
Entrez.
La porte s'ouvrit et Remus entra avec précaution en boitillant sur sa béquille, l'air inquiet :
Harry ? Tout va bien ?
Harry fit une mine mi-figue mi-raisin et se releva. Il tendit la lettre à Remus mais celui-ci secoua la tête :
J'imagine bien ce qu'il a dû te dire. Je le connaissais par cœur.
Harry plongea les yeux dans le regard ambré du loup-garou et vit qu'il n'avait pas besoin de mots pour se faire comprendre. De son bras libre, Remus l'attira doucement contre lui. Le visage enfoui dans son épaule, Harry chuchota sans trop savoir pourquoi :
Il m'a laissé la maison.
Je m'en doutais.
La tendresse de Remus eut raison de la résistance de Harry. Il se mit à pleurer comme un enfant. Pendant ce temps, Remus lui caressait doucement les cheveux en lui murmurant des paroles apaisantes. Il attendit patiemment que le jeune homme, épuisé, s'arrête de pleurer avant de lui demander :
Le déjeuner est presque prêt mais si tu préfères rester ici, on te gardera quelque chose.
Harry se redressa :
Non, non. Je vais y aller.
Il redressa la tête et sourit à travers ses larmes.
Merci Remus.
Remus sourit en lui ébouriffant la tête.
Hé ! J'suis déjà naturellement décoiffé ! protesta Harry.
Justement, ça ne peut pas être pire !
Harry lui tira la langue. Il prit un instant pour arranger son visage afin que personne ne lui pose de questions puis il sortit de sa chambre avec Remus. Dans l'escalier qui descendait au rez-de-chaussée, il rencontra Ron qui se précipita vers lui l'air effaré :
Harry ! Tu ne devineras jamais ce qui s'est passé !
Qu'est-ce qu'il y a ?
Snape est arrivé ! Et devine avec qui ?
Qui ?
Malefoy !
Quoi !
Ils étaient blessés tous les deux. Je voulais en savoir plus mais Maman nous a interdit de rester. Tout l'Ordre est enfermé dans la cuisine en ce moment et on m'a demandé de venir vous chercher professeur.
J'y vais tout de suite, répondit Remus. Restez dans vos chambres vous deux, d'accord ?
Il descendit précipitamment les degrés. Harry était stupéfait. Snape était-il devenu fou ? Si Malefoy racontait à son père où se trouvait le QG de l'Ordre du Phoenix, ils étaient tous perdus.
Deux heures plus tard, Harry et ses amis furent autorisés à redescendre au rez-de-chaussée. Harry et Ron trouvèrent Dumbledore avec Remus.
Professeur ! s'écria Harry. Que s'est-il passé ? Pourquoi a-t-on fait venir Malefoy ici ?
Dumbledore l'interrompit d'un geste :
Calme-toi Harry, je sais ce que tu penses. Pour commencer, vous devez savoir que Draco est désormais de notre côté.
Quoi ! s'écrièrent en chœur les deux garçons.
Depuis un moment déjà, Draco se confie au professeur Snape car il sait qu'il travaille pour moi. Il n'a jamais voulu devenir Mangemort mais la crainte de son père et de Voldemort l'a toujours empêché de s'affirmer. Or, ce matin, Lucius Malefoy a voulu présenter son fils pour qu'il soit intronisé comme Mangemort.
Ron fit une moue dégoûtée mais Harry attendit avidement la suite avec une certaine appréhension.
Ayant été initié à l'Occlumencie, Draco a d'abord réussi à dissimuler ses pensées à Voldemort. Malheureusement, il est d'usage que chaque aspirant Mangemort soit soumis à test. Ils ont amené une petite fille moldue et ont demandé à Draco de la torturer à mort pour prouver son allégeance.
Harry et Ron ne dirent rien mais l'expression de leur visage était suffisamment éloquente. Dumbledore poursuivit d'une voix sombre :
Draco a été incapable de commettre cette atrocité. Il était si troublé que la barrière de son esprit s'est affaiblie et que Voldemort a pu voir clair en lui. Il est entré dans une fureur noire. Il a éliminé l'enfant moldue puis il a voulu se débarrasser de Draco. Severus s'est interposé et il a réussi à s'enfuir avec lui.
Snape ne pourra plus jouer les espions pour vous alors ? demanda Harry.
Non, il est même en grand danger à présent.
Dumbledore soupira :
Mais bon…ils sont revenus vivants, c'est l'essentiel.
Ron exprima ouvertement sa suspicion :
Malefoy serait…de notre côté, c'est ça ?
M. Weasley, si ça peut vous rassurer, je l'ai soumis au Véritaserum devant l'Ordre du Phoenix. Plus personne n'a le moindre doute sur sa sincérité. Je sais bien que Draco ne s'est pas montré très correct avec vous depuis que vous le connaissez. Mais pouvait-il agir autrement devant les Slytherin et avec une famille comme la sienne ?
Dumbledore regarda Harry de ses yeux bleus pétillants :
Je sais que ce ne sera pas facile mais je vous demanderai de faire la paix avec lui. Je suis sûr qu'avec un peu de bonne volonté, vous finirez par vous entendre.
Ron émit un grognement sceptique. Harry, en revanche, se sentait étrangement soulagé. Depuis tout ce temps qu'il avait remarqué le revirement de Draco à son égard, il était partagé entre la méfiance et l'envie de lui faire confiance. Ce que venait de lui raconter Dumbledore le décidait pour la deuxième solution. Aussi déclara-t-il :
Très bien. Si vraiment Malefoy a changé, je serai ravi que nous enterrions la hache de guerre.
Ron se tourna vers lui avec de gros yeux. Harry lui sourit :
Ron…tu ne trouves pas que ce serait bien ?
Mouais…j'attends de voir d'abord.
Le rouquin croisa les bras d'un air bougon et fit les cent pas dans la salle. Harry annonça au vieux sorcier qu'il était désormais propriétaire de Grimauld Place.
Ca ne m'étonne pas de Sirius, dit Dumbledore avec un petit sourire triste.
Le cœur de Harry se serra à nouveau au souvenir de ce qu'il avait entendu dans son testament. La lettre était toujours dans sa poche.
Bien Harry, puisque la maison t'appartiens, tu es libre d'y vivre seul si tu le désires. Cette maison est aussi sûre que celle des Dursley.
Je ne serais plus obligé d'y retourner ?
Non. Et si tu le souhaites, l'Ordre cherchera un nouveau QG.
Non ! s'écria Harry. Je serais vraiment…incorrect de faire ça. L'Ordre peut continuer à utiliser cette maison aussi longtemps qu'il le faudra. Et puis…je ne me vois pas rester tout seul ici.
Dumbledore hocha la tête en souriant.
Très bien mon garçon. Au fait, si tu veux savoir où est Draco, Molly lui montre sa chambre au deuxième étage.
Harry ne manqua pas la note d'amusement qu'il y avait dans sa voix. Il plissa les yeux :
Professeur, ne vous vexez pas mais j'ai l'impression que vous me cachez quelque chose.
Dumbledore haussa les sourcils :
Pas du tout Harry !
Harry ne fut pas convaincu du tout mais peu lui importait. Il allait pouvoir satisfaire une envie qui le tenaillait depuis longtemps : avoir une longue et franche conversation avec Draco.
