Merci à tous pour vos gentilles reviews ! Ce chapitre est un peu plus long que d'habitude. Je m'amuse de plus en plus avec cette fic depuis que Draco et Harry sont ensemble !
Draco et Harry n'avaient toujours rien dit sur leur relation à qui que ce soit quand vint l'heure de retourner à Hogwarts. Draco n'avait personne à qui se confier et Harry ne se sentait pas prêt à aborder un sujet aussi délicat avec ses amis. Ils avaient accepté leur amitié mais accepteraient-ils leur amour ? De plus, Harry ne leur avait jamais donné la moindre raison de penser qu'il pouvait être bisexuel. Ce simple fait, sans mentionner Draco, risquait déjà de leur faire un choc. Sur ce plan des mœurs, Harry soupçonnait les sorciers d'être beaucoup plus conservateurs que les Moldus, ce qui expliquait en partie, la bonne réaction d'Hermione.
Il avait demandé à Draco de reprendre son rôle de Malefoy hautain et antipathique mais il voyait bien que le cœur de son petit ami n'y était plus. Harry lui-même avait du mal à se retenir d'aller l'embrasser quand ils se croisaient. Par ailleurs, quelque chose avait changé dans l'attitude des condisciples de Draco. Pansy ne lui parlait plus, pas même Crabbe et Goyle. En fait, Draco était mis à l'écart par tous ceux qui, autrefois, lui collaient aux basques. C'était particulièrement visible pendant les repas et Harry, qui ne le lâchait pas des yeux, avait de plus en plus envie de se lever, de le prendre par la main et de le conduire à la table des Gryffindors devant toute l'école médusée.
Leurs rares moments à deux, consistaient à s'embrasser clandestinement entre deux classes, dans le premier coin désert qu'ils pouvaient trouver. Harry en profita un jour pour demander à Draco si tout allait bien de son côté.
« Pourquoi tu me demandes ça ?
- Je vois bien que plus personne ne te parle, même Pansy.
- Ca t'étonne ? Nos fiançailles ont été rompues. Personne ne sait ce qui s'est réellement passé chez Voldemort mais ils ont tous compris que j'ai déçu les espoirs qui reposaient sur moi. Mais, franchement, je suis plutôt content d'être débarrassé de ces idiots. Je n'ai jamais aimé leur compagnie. »
Harry fit une petite moue incrédule.
« - J'adore quand tu fais cette tête, murmura Draco en l'embrasant doucement.
- Je m'inquiète pour toi. Tu es vraiment sûr que tu vas bien ? »
Draco inclina la tête sur le côté avec un petit air moqueur :
« - Toujours cette fichue manie de t'inquiéter pour les autres, angoissé de Gryffindor !
- J'suis sérieux Draco !
- Désolé Harry. Tu n'as pas à t'inquiéter, je vais très bien. Je n'ai pas besoin d'eux. Tu me suffis et si on pouvait se voir plus souvent, je serais parfaitement heureux.
- Je te manque ?
- A chaque seconde. »
Harry était en train de passer les plus beaux jours de sa vie. Bien sûr, il aurait aimé voir Draco plus librement, mais une seule de ses étreintes suffisait à illuminer sa journée. Il était amoureux, plus rien ne pouvait l'atteindre du haut de son nuage, pas même la menace toujours présente hors des murs du château. Quant à Snape, Harry était presque prêt à lui pardonner toutes ses méchancetés, uniquement parce qu'il avait sauvé Draco d'une mort certaine.
Ron et Hermione étaient heureux de le voir ainsi même si Ron ne comprenait pas les raisons d'un changement aussi radical. Il en fit la remarque à Hermione qui haussa les épaules :
« - Qu'est-ce que ça peut faire ? Depuis le temps qu'on attendait ça, on ne va pas se plaindre ! »
Elle ajouta faussement innocente :
« - Je me demande s'il n'est pas amoureux.
- Quoi ! glapit Ron. Mais il nous en aurait parlé !
- Qui sait ? Il a peut-être envie de garder ça pour lui pour le moment. »
Ron émit un grognement sceptique :
« - A mon avis, ça n'aurait pas suffit à le transformer comme ça.
- Tu n'as aucune idée de ce que ça fait d'être amoureux, rétorqua froidement Hermione.
- Ah oui ? Je suppose que tu es aussi une experte en la matière ? C'est Vicky qui t'as tout appris ?
- Non et si tu veux savoir, nous ne sommes plus ensemble, fit Hermione sans perdre son calme. »
Ron resta un moment bouche bée et sa colère se fondit en gêne :
« - Oh…ça te rend triste ?
- Au début un peu…mais c'est mieux comme ça. L'amour longue distance, ça ne marche pas longtemps. »
Ron ne sut quoi répondre et disparut derrière son livre de Potions.
Un lundi matin, un coup de tonnerre vint perturber la tranquillité ouatée de Harry. Une foule d'élèves s'était amassée devant le panneau des annonces dans le hall et les discussions allaient bon train. Harry crut qu'un nouveau week-end à Hogsmeade était annoncé et s'approcha pour en connaître la date. Ce serait l'occasion rêvée de passer toute une après-midi avec Draco.
A son approche, il comprit que quelque chose n'allait pas. Les gens s'écartèrent en lui lançant des regards allant de l'incrédulité au dégoût. Lorsqu'il se retrouva devant le panneau, son cœur s'arrêta.
Quelqu'un avait collé une grande photo par-dessus toutes les autres annonces. On y voyait Harry et Draco dans les bras l'un de l'autre. Leurs visages qui se frôlaient et le pétillement de leurs yeux ne laissaient aucun doute sur la nature de leurs sentiments.
Muet et pétrifié, Harry sentit une sourde colère se répandre dans ses veines. Si jamais il attrapait le bâtard qui avait fait ça…On ne le laisserait donc jamais tranquille ?
« - Harry ? »
Ron et Hermione fendirent la foule et s'approchèrent de leur ami qui, poings et dents serrés, ne lâchait pas la photo des yeux. Hermione pâlit quand elle comprit la catastrophe. Ron, lui, était sous le choc :
« - Mais…c'est toi là…et Malefoy.
- Ron tais-toi ! intima nerveusement Hermione. »
Brusquement, Harry saisit ses deux amis, chacun par un bras et les entraîna hors du château au pas de course.
« - Mais Harry ! Qu'est ce que tu fais ? s'écria Ron. »
Harry les amena au pied des murailles où il était sûr de n'être entendu par personne. Sa colère explosa comme un bouchon de champagne et il lança un violent coup de poing dans le mur de pierre :
« - Merde ! »
La douleur de sa main redoubla sa fureur. Effrayée, Hermione le retint par les poignets pour l'empêcher de continuer :
« - Arrête Harry, ça ne sert à rien ! Et ce n'est peut-être pas si grave…
- Ah tu crois ça ! aboya Harry.
- C'est vrai Hermione, intervint Ron. Quelqu'un essaie de faire croire que Harry sort avec Malefoy, y'a de quoi péter un câble ! »
Harry et Hermione se jetèrent un regard et se tournèrent vers Ron.
« - Quoi ? » dit celui-ci intrigué par leurs mines sombres.
Hermione haussa un sourcil en direction de Harry. Si quelqu'un devait parler, c'était lui. Ce dernier savait bien qu'il valait mieux que Ron apprenne la vérité de sa bouche plutôt que par un autre moyen mais il redoutait vraiment sa réaction. Le cœur battant, il tenta un début d'explication :
« - Ron…il faut que je te dise quelque chose…à propos de la photo. »
Ron fronça les sourcils puis soudain, ses yeux s'agrandirent :
« - Ne me dis pas que c'est vrai ?
- Et si ça l'est, tu feras quoi ? » lança Harry que la nervosité rendait un peu agressif.
La bouche entrouverte, Ron assimilait lentement la nouvelle.
« - Tu…es gay ? bégaya-t-il.
- Bi, précisa Harry. T'inquiète, je n'ai jamais regardé tes fesses quand on se changeait. »
Une envie soudaine de provoquer Ron avait poussé Harry à dire ces mots mais il les regretta tout de suite. L'expression de Ron lui rappelait le jour où il s'était jeté par erreur un sortilège de Crache-Limaces- destiné à Draco d'ailleurs.
« - Tu sors avec Malefoy ?
- Oui, Ron, je sors avec Draco ! Maintenant, arrête de me regarder avec cet air stupide ! Frappe-moi ou va vomir mais réagit, bon sang !
- Il y a une troisième solution plus intelligente, dit Hermione qui observait Ron d'un air sévère. Tu pourrais accepter la vérité comme moi et te réjouir pour Harry. On s'en fiche qu'il soit bi, ça ne change rien pour nous ! C'est ce que font les vrais amis Ron ! »
Ron soupira et se gratta la tête :
« - Harry, écoute…Je vais avoir besoin de temps pour assimiler ça.
- Très bien, dit froidement Harry. J'ai un problème plus urgent à régler, il faut absolument que je retrouve Draco.
- On n'a pas le temps de le chercher avant le prochain cours, dit Hermione. Tu le verras en Potions.
- Ouais…, marmonna Harry. J'espère qu'il n'aura pas d'ennuis d'ici là. »
Son esprit n'était pas tranquille durant les deux longues heures de Botanique qui ouvrirent la journée. Quelque chose au fond de lui, lui disait que Draco n'allait pas bien. Son inquiétude redoubla quand il ne le trouva pas parmi les Slytherins qui attendaient devant la classe de Potions. Il n'accorda pas la moindre attention à leurs regards mauvais, préoccupé qu'il était par ce qu'était devenu son amour.
« - Où est Draco ? » demanda-t-il à Crabbe d'un ton péremptoire.
Un haussement d'épaules suprêmement indifférent lui répondit. Les rictus ironiques des autres n'auguraient rien de bon. De leur côté, les Gryffindors observaient la scène, maussades et vaguement curieux. Harry sentit la peur et la colère courir dans ses veines. Il s'adressa à tous les Slytherins entre ses dents serrées :
« - Vous lui avez fait quelque chose, j'en suis sûr ! Vous allez me dire où il est !
Pansy se mit à glousser :
- Inquiet pour lui Potter ? Ce qu'on a fait à Draco n'était qu'une petite punition pour nous voir tous trahis ! Le gros de la revanche viendra plus tard. »
Harry s'approcha très près de sa face de bouledogue avec un feu noir dans le regard :
« - Essayez toujours et on verra qui de vous ou de moi aura des raisons de s'inquiéter. »
L'envie lui démangeait de leur dire à tous ce qu'avait révélé la Prophétie. Il aurait adoré voir l'expression de leurs visages s'il leur disait qu'il était destiné à tuer Voldemort, qu'il ferait tout pour réussir et qu'il ferait payer à tous ses partisans les crimes qu'ils avaient commis. A cet instant, sa destinée n'était plus un poids mais une fierté.
La main de Hermione se renferma sur son épaule :
« - Harry s'il te plaît…
- Je m'en vais, il faut que je le retrouve, dit Harry à mi-voix.
- Quoi ? Et Snape ?
- Je m'en fiche ! Donne-lui n'importe quelle excuse ! »
Sans plus attendre, Harry tourna les talons et repartit sous les regards perplexes de ses camarades. Ron, qui avait observé attentivement la scène, réfléchissait.
Harry remonta à son dortoir, ouvrit sa valise et la fouilla fébrilement à la recherche de sa carte. Il finit par la dénicher, s'assit sur son lit et sortit sa baguette :
« - Je jure solennellement que mes intentions sont mauvaises. »
Le plan détaillé du château apparut. Draco n'était ni dans sa salle commune, ni dans le parc. Soudain, le cœur de Harry fit un bond : la petite étiquette au nom de Draco flottait à l'endroit de la Salle sur Demande. Aussitôt, Harry fourra la carte dans sa poche et se rua au troisième étage. Parvenu devant le tableau de Barnabas le Follet, il fit trois aller et retour devant lui en répétant dans sa tête :
Je veux retrouver Draco. Je veux retrouver Draco…
A son grand soulagement, une porte apparut dans le mur. Harry l'ouvrit et entra.
La salle était devenue une sorte d'infirmerie avec un lit et des armoires remplies de tout ce qu'il fallait pour soigner quelqu'un.
Draco était moitié couché, moitié assis et essayait maladroitement de panser son visage tuméfié.
« - Harry ! » s'écria-t-il.
Harry se précipita vers lui et observa avec effarement le torse nu de Draco. En temps normal, il aurait pris le temps d'admirer les muscles délicatement dessinés qui le parcouraient mais ce n'était pas le moment. Draco était couvert de bleus et d'égratignures. Il avait un œil au beurre noir et la lèvre fendue.
« - Désolé, dit-il à Harry en essayant de sourire et ce geste parut lui coûter une petite douleur. Je crois que tu vas me trouver moins beau maintenant.
- Ne dis pas de bêtises, s'écria Harry en s'agenouillant et en lui prenant la main. Raconte-moi ce qui s'est passé.
- Oh…rien d'extraordinaire. Une petite explication déclenchée par cette charmante photo.
- Je m'en doutais. Ils s'y sont mis à combien pour te taper dessus ?
- Quatre. Crabbe, Goyle, Zabini et Urquhart. Les autres applaudissaient.
- Ca s'est passé où ?
- Il y a une heure dans la salle commune. Ils m'ont coincé quand je suis descendu du dortoir. En passant, j'ai été viré de l'équipe de Quidditch.
- Mais qu'est-ce que tu leur as dit ?
- La vérité.
- Quoi ! T'es malade ?
- Tu aurais préféré que je leur dise que je te détestais et que j'invente un nouveau coup fourré destiné à pourrir ta journée ?
- Oui, parce que ça t'aurait permis de rester entier ! Ils vont te faire vivre un enfer ! »
Le visage de Draco se durcit :
« - Je m'en fiche. »
Puis il eut l'air inquiet :
« - Tu aurais peut-être voulu que je mente parce que, du coup, toi aussi tu es grillé ?
- Non, t'en fais pas pour ça. Je n'avais pas l'intention de nier cette photo. On est dans la même merde maintenant ! ajouta Harry en souriant. Mais pourquoi n'es-tu pas allé voir Mme Pomfrey ?
- Je peux me soigner tout seul !
- Oui je vois ça ! répliqua Harry en tirant légèrement sur un bout de sparadrap mal fixé autour du bras de Draco. Suis-moi, je t'emmène à l'infirmerie. »
Il aida Draco à se rhabiller mais chaque mouvement lui faisait mal. Harry l'aida à marcher jusqu'à l'infirmerie où Mme Pomfrey crut avoir une hallucination en les voyant ensemble.
« - Vous vous êtes battus ?
- Non, répondit Harry. Du moins, pas ensemble, Draco s'est fait taper dessus. »
Elle installa Draco sur un lit et examina son visage.
« - Qui vous a fait ça ? »
Harry voulut répondre mais Draco fut plus rapide :
« - Je ne peux pas vous le dire.
- Vous avez fait quelque chose encore non ?
- Non Mme Pomfrey, intervint Harry. Je vous assure qu'il n'a rien fait de mal. »
L'infirmière les regarda d'un air soupçonneux.
« - Vous allez quand même en parler à un professeur ?
- Oui, ne vous ne faites pas. »
Elle parut un peu surprise du ton inhabituellement aimable de Draco. Elle partit chercher de quoi le soigner et laissa les deux garçons seuls. Harry vint s'asseoir près de Draco.
« - Je reste avec toi.
- Non Harry, tu dois aller en cours. Tu as déjà manqué Snape et tu risques d'avoir des problèmes.
- Bof ! Une colle de plus ou de moins ! »
Draco lui fit une petite moue réprobatrice.
« - Bon d'accord, j'y vais mais tu es sûr que tu vas bien ?
- Je ne suis pas mourant mon ange !
- Mon ange ? »
Harry caressa doucement la joue de Draco avec un tendre sourire :
« - Tu ne m'avais jamais appelé comme ça.
- Ca te va bien. »
Harry lui fit un bisou sur le nez.
« - Je reviendrais au déjeuner. »
Il sortit de l'infirmerie et réfléchit un moment. Il n'avait aucune envie de débarquer dans la classe de Snape en plein cours. Le mieux était d'attendre le cours suivant.
La situation de Draco l'angoissait. Maintenant que la vérité avait éclatée, leur vie risquait d'être plus difficile. Harry avait l'habitude d'être le centre des attentions. Les quolibets comme les flatteries n'avaient plus d'effets sur lui et pour Draco, il se sentait capable de supporter le mépris de toute l'école. Draco, en revanche, n'avait jamais connu pareille situation. Harry n'osait imaginer ce qui se passerait s'il se retrouvait à nouveau seul avec ses condisciples. Il ne voyait qu'une seule personne à qui parler de ce problème : Dumbledore. Il se dirigea vers son bureau. Bien, cela revenait à lui raconter son histoire avec Draco mais il espérait qu'une fois de plus, le directeur se montrerait compréhensif et ne serait pas rebuté par ce couple inattendu.