Merci tout le monde ! Je suis contente que vous ayez aimé le match, j'étais pas sûre que la prestation de Harry soit assez impressionnante. Comment a-t-il fait pour le Cognard ? Ah ça…Ce sera expliqué avec beaucoup d'autre choses à la fin de l'histoire. D'ailleurs, la fin n'est plus très loin maintenant.

Après une victoire aussi écrasante et la superbe prestation de Harry, les quolibets contre lui se firent un peu plus rares de la part de ses camarades. Même les Slytherins semblaient s'être calmés ce qui, de l'avis de Draco, était mauvais signe. Il était le mieux placé pour savoir que c'était probablement le calme avant la tempête. Harry, lui, était plus heureux que jamais. Non seulement, il n'hésitait plus à s'afficher sans vergogne avec Draco- ce qui doublait le temps qu'il passait ensemble- mais il était également ravi pour Ron et Hermione. Le nouveau couple n'avait surpris personne : l'attirance qu'ils avaient l'un pour l'autre était devenu une évidence pour beaucoup de monde. Ron rougit furieusement quand il se rendit compte que beaucoup de ses camarades n'attendaient que le moment où il se déciderait à parler à Hermione. Les deux tourtereaux étaient devenu en peu de temps, un véritable petit couple. Ron avait prit d'un coup beaucoup d'assurance comme s'il avait finalement trouvé ce qu'il lui manquait depuis longtemps. Quant à Hermione, elle rayonnait. Leurs caractères n'avaient pourtant pas changé et ils leur arrivait encore de se disputer mais Harry riait en les regardant : il avait l'impression d'entendre M. et Mme Weasley. Ces deux-là finiraient par se marier, il n'en doutait pas.

Pour souligner encore ces jours heureux, un temps magnifique s'était établi sur le pays. L'été arrivait, pas une goutte de pluie mais un soleil radieux qui incitait les élèves à sortir le plus souvent possible dans le parc pour s'y prélasser. Fin mai, le dernier week-end à Hogsmeade fut annoncé. C'était la première fois que Harry et Draco s'y rendaient ensemble et Harry découvrit le nouveau plaisir de sortir au grand jour avec quelqu'un qu'il aimait. Il fallait dire que la dernière fois c'était avec Cho et qu'on ne pouvait vraiment pas comparer !

Hermione voulut entraîner Ron chez Mme Pieddodu et au grand étonnement de Harry, celui-ci accepta avec un sourire extatique. Lui et Draco par contre, se voyaient très mal roucouler dans ce café un peu trop « neuneu » selon le mot de Draco. Donc les couples se séparèrent et partirent chacun de leur côté.

Harry et Draco n'avaient pas envie d'entrer quelque part et continuèrent à flâner main dans la main en profitant de cette journée ensoleillée. L'ambiance autour d'eux était plutôt joyeuse. Ca sentait les vacances. Le dernier match de Quidditch Slytherin contre Hufflepuff devait avoir lieu trois jours plus tard et déciderait qui de Gryffindor ou Slytherin remporterait la coupe. Tout dépendait du nombre de points marqués mais Harry avait bon espoir vu le niveau où était descendu l'équipe des vert et argent.

Les catastrophes surviennent toujours au moment où on s'y attend le moins. Ce jour-là, c'est un hurlement de terreur qui fit voler en éclat la quiétude de cette journée. Harry sentit son sang se glacer en entendant ce cri. Déjà, des gens pris de panique, s'étaient mis à courir dans tout les sens. Mais il ne voyait pas ce qui se passait. Sans réfléchir, il se mit à courir en direction de la pagaille.

- Harry ! Attends-moi ! s'écria Draco en s'élançant derrière lui.

Ils tournèrent à l'angle d'une rue et débouchèrent sur la petite place du village. Harry s'immobilisa, les yeux écarquillés et sortit aussitôt sa baguette.

Une bonne dizaine de Mangemorts encagoulés lançaient des sorts aux fuyards en ricanant. La plupart étaient des Doloris qui n'épargnaient même pas les enfants. Les cris des victimes se mêlaient aux rires de leurs tortionnaires qui avançaient ainsi d'un pas conquérant. La voix d'un homme que Harry ne connaissait pas décréta d'un ton impérieux :

- Assez joué comme ça ! Trouvons-le !

Harry devina tout de suite de qui il parlait. Frémissant de rage, il brandit sa baguette et vint se planter devant les agresseurs en hurlant :

- Je suis là ! Venez me chercher si vous pouvez !

C'était de la pure folie et il n'avait même pas réfléchit à ses chances de survie face à une attaque de cette ampleur. Mais il espérait entraîner les Mangemorts à sa poursuite hors du village où se trouvaient tous ses amis. Une voix de femme qu'il haissait répliqua :

- Mais regardez-moi ça ! C'est le petit bébé Potter ! Comment ça va depuis la dernière fois ? Mon cher cousin ne te manque pas trop ?

Harry voulut lui jeter un sort mais elle para le coup facilement. C'est alors que Draco débarqua et se posta devant Harry. Son apparition fit pousser un cri de surprise à une silhouette de haute taille qui s'avança :

- Toi !

Harry sentit Draco de contracter :

- Père….

La silhouette encagoulée se débarassa de son masque, révelant les traits aigus et les cheveux blonds de Lucius Malefoy. Ses yeux d'habitude si froids, irradiaient de colère.

- Espèce de traître ! Maudit soit le jour de ta naissance ! Tu es encore en train de protéger ce morveux de sang-mêlé !

Draco ne répondit rien. Revoir son père pour la première fois depuis sa « trahison » lui était plus difficile qu'il ne l'aurait pensé. Il aurait voulu pouvoir le défier, lui dire combien il le détestait mais rien ne sortit de sa bouche. Il retrouvait la même sensation que quand son père le surprenait autrefois à faire une bêtise. Il était pourtant fier de ce qu'il avait fait…

Lucius se tourna vers les autres d'un air impérieux :

- N'oubliez pas que Potter appartient au Seigneur des Ténèbres. Mais pour ce traître qui n'est plus mon fils….pas de quartier !

Harry comprit d'un seul coup : ce n'était pas pour lui qu'ils étaient venus. Rapide comme l'éclair, il attrapa Draco par le milieu du corps et l'entraîna dans une course effrénée dans les ruelles de Hogsmeade, les Mangemorts sur leurs talons.

Draco courait presque par automatisme, l'esprit préoccupé de mille pensées accablantes : son père l'avait condamné à mort. Il le connaissait assez pour savoir qu'il irait jusqu'au bout quitte à le tuer de ses propres mains. Bien sûr, il pouvait difficilement s'attendre à une autre réaction mais c'était quand même difficile de l'entendre de ses yeux. Seul point positif : ils n'étaient pas là pour Harry. Mais ils ne perdraient sûrement pas l'occasion de lui faire du mal s'ils restaient ensemble, même sans le tuer.

Ce dernier réfléchissait à toute vitesse à un moyen de se sortir de là vivants mais aucune solution ne lui venait à l'esprit. Sans se retourner, il lança par-dessus son épaule quelques sorts de stupefixion et entendit trois cris : trois poursuivants de moins. Il pria de toutes ses forces pour un miracle :

Dumbledore…que Dumbledore arrive et vite !

Ils fuyèrent à travers un dédale de petites rues sans parvenir à semer les Mangemorts et ils commençaient à se fatiguer. C'est alors qu'ils arrivèrent à un embranchement.

- Draco suis-moi ! s'écria Harry en tournant à gauche.

Mais Draco prit l'autre direction, entraînant les Mangemorts avec lui.

- Draco !

Désolé Harry. Au moins, je suis sûr que tu es à l'abri.

Malgré sa fatigue, Harry repartit immédiatement. Draco n'avait pas la moindre chance de s'en sortit seul et il ne supporterait pas une nouvelle perte. Il avait l'avantage, à présent, de se trouver derrière les Mangemorts.

- Stupéfix !

Encore un à terre.

- Stupéfix !

Il atteignait ses cibles avec une précision étonnante pour quelqu'un qui courait comme un dératé. Son cœur battait à une vitesse folle mais ses jambes, animées par la colère qui courait dans ses veines, ne voulaient plus s'arrêter. Il ne quittait pas des yeux les capes noires qui s'agitaient devant lui. Si seulement il pouvait en arrêter plusieurs à la fois. Il pointa encore une fois sa baguette. Le jet de lumière rouge fusa et, chose incroyable, transperça un Mangemort puis celui qui se trouvait devant. Une silhouette trapue avec une main d'argent….

Avec un frémissement de rage, Harry s'approcha du corps roide tombé à terre et lui retira son masque : c'était bien Peter Pettigrow. La haine qu'il ressentait pour lui flamba comme un brandon. Il lui décocha un coup de pied de toutes ses forces. Il aurait bien continué mais il ne pouvait pas abandonner Draco.

- Tu ne perds rien pour attendre espèce de salaud ! Attends que tout ça soit fini et je vais te faire payer pour mes parents et pour Sirius !

Il voulut repartir mais il n'eut pas le temps d'aller très loin. Bellatrix, visage découvert, l'attendait plus loin, laissant Lucius s'occuper de Draco. Une lueur furieuse brillait sous ses paupières lourdes. Harry se planta devant elle, la défiant du regard : d'abord Queudver, ensuite Bellatrix…ce jour était peut-être celui de sa vengeance.

- Tu sais que tu es un petit insecte très agaçant Potter ? dit Bellatrix d'un ton lourd de menace. Le Maître voudrait te tuer lui-même mais m'en voudra-t-il vraiment si je lui épargne cette peine ?

- Le problème ne posera pas, répliqua Harry, les dents serrées. Parce que c'est vous qui allez mourir.

Elle éclata d'un rire cruel.

- Comme si tu en avais le pouvoir, pauvre idiot ! Je te l'ai dit la dernière fois qu'il faut être rempli de haine pour y arriver. Toi… tu n'es qu'un gamin médiocre ! Tu n'arriveras jamais à faire ça….Endoloris !

- Protego !

Harry avait invoqué le sortilège du Bouclier par pur réflexe alors qu'il était inefficace contre les Sorts Impardonnables. Mais quelle ne fut pas sa surprise- et celle de Bellatrix- lorsqu'il se retrouva entouré d'un cocon contre lequel le sort vint se briser comme sur une paroi de verre.

- C'est impossible…, balbutia Bellatrix, les yeux écarquillés. Endoloris !

Le sort n'eut encore aucun effet. Le bouclier finit par disparaître et Harry répliqua aussitôt. Son sort toucha Bellatrix au visage en faisant couler le sang.

- Aaaaaaah ! Mon visage !

Elle n'y voyait plus rien. Harry lui lança un sort de Bloque-Jambe qui la fit s'écrouler par terre. Il n'avait que quelques secondes… Il pointa sa baguette sur elle en essayant de concentrer toute la haine qu'il ressentait à son extrémité. Il fallait qu'il la tue.

Ses quelques secondes lui parurent très longues. L'incantation mortelle tournait dans sa tête sans parvenir à franchir ses lèvres. Il n'y arrivait pas. Pendant ce temps, Bellatrix s'était remise. Elle releva la tête : ses yeux injectés de sang lui donnait d'une possédée.

- Espèce de sale gosse ! AVADA….

Elle ne put finir sa phrase car le dernier mot resta coincé dans sa gorge. Harry aperçut un mouvement sur sa gauche. Dumbledore était là, avec cette aura de puissance qui le rendait si imposant derrière ses airs de grand-père farceur. Sans prononcer un mot, il désarma Bellatrix et la stupéfixia. Elle tomba raide comme une statue, les yeux pleins d'incrédulité. Dumbledore la fixa un instant d'un air écoeuré puis leva la tête vers Harry :

- Tu vas bien ?

- Oui… murmura amèrement celui-ci. Je n'y suis pas arrivé.

- Arrivé à quoi ?

- Je voulais la tuer…Je voulais venger Sirius et je n'ai pas été foutu de le faire.

Dumbledore l'observa intensément. Harry refusait de croiser son regard, l'estomac tordu par la honte et le dégoût de lui-même. Son parrain n'aurait pas hésité lui, si c'était Harry que Bellatrix avait tué.

- Pourquoi je n'ai pas pu ?...

- Ne sois pas trop dur envers toi-même mon enfant. Tuer quelqu'un de sang-froid est une expérience affreuse et qui peut rendre fou celui qui le fait. Il faut n'avoir aucun sentiment pour y prendre plaisir. Tu n'es pas un assassin.

- Non, je ne suis qu'un gosse médiocre et faible !

Dumbledore posa une main sur son épaule :

- Ce n'est pas vrai. Tu es humain. Ne rajoute pas ce meurtre à celui que tu es déjà destiné à commettre. C'est déjà bien assez d'avoir à tuer Voldemort même si c'est un démon.

- Mouais… mais je vais m'assurer que cette…. va regretter ce qu'elle a fait !

- Laisse la justice s'en occuper et ne salis ni tes mains ni ta conscience.

Harry osa enfin le regarder et rencontra les deux yeux bleus du sorcier qui pétillaient de nouveau.

Le souvenir de Draco poursuivit par son père lui revint en mémoire :

- Oh non ! Il faut absolument qu'on se dépêche ! Lucius Malefoy veut tuer Draco !

Il voulut immédiatement se remettre à courir mais Dumbledore l'attrapa au vol.

- Du calme Harry, nous ne savons pas où ils sont. J'ai un moyen plus rapide de les retrouver.

- Lequel ?

Dumbledore ferma les yeux et se concentra :

- Je repère leur magie….

Avant que Harry n'ait eu le temps de comprendre, il sentit la main de Dumbledore lui serrer le bras. Il reconnut bientôt le tiraillement annonciateur d'un transplanage et les deux sorciers se volatilisèrent.