Chapitre 10

Révélations

Depuis la victoire des Gryffondor au Quidditch, les Serpentard s'étaient montrés très discrets. Mais cela n'avait pas changé leur relation. Pendant le cours de potion, le professeur Rogue se montrait dur avec les Gryffondor. Sans doute n'avait-il pas prit la défaite.

- Que faites vous Mr. Fluknik? Ha non, votre potion paralysante n'a pas la bonne teinte, elle est beaucoup trop jaune. Recommencez immédiatement et je vous donne une retenue pour ne pas m'avoir écouté au début du cours.

Amélia était toujours assise près de Adrian, ce n'était plus lui qui l'aidait maintenant, car elle était devenue très douée pour fabriquer des potions.

- Amélia, chuchota Adrian, est-ce qu'il faut que j'ajoutes de la verveine?

- Trois gouttes de verveine et une goutte d'harmonie viviale.

- Merci, je comprends maintenant pourquoi le professeur Rogue t'admire, dit Adrian en souriant légèrement. En passant, tu as été très bonne durant le match, tu m'as beaucoup impressionné.

Amélia émit elle aussi un sourire à son partenaire. À cet instant, l'infâme Julie Royer passa près d'Amélia et fit échapper une substance verte (de la verveine) sur la robe d'Amélia. L'odeur qui en dégageait était désagréable.

- Ha que je suis maladroite! s'exclama Julie, je vais devoir aller me rechercher de la verveine.

Amélia fut scandalisée, Julie avait été trop loin cette fois et ne se laisserait certainement pas marcher sur les pieds encore. Quand Amélia venu pour répliquer, le professeur Rogue régla le problème avant qu'elle ne pu ouvrir la bouche.

- Miss Royer, à votre place immédiatement, je ne tolère pas les visites entre d'autres élèves pendant mes cours.

- Désolé professeur, émit Julie en cessant de montrer son sourire remplie de métal.

Le professeur Rogue avait réussit une nouvelle fois à la sortir d'un mauvais pas. Il devait y avoir quelque chose... Pourquoi le professeur Rogue la protégeait autant? Amélia essaya tant bien que mal de se débarrasser de la vilaine tâche.

- Mr. Dubois! Que faites-vous encore? demanda Severus Rogue avec sa voix toujours aussi désagréable.

- Heu..., affirma Olivier, bien j'étais... J'étais...

- Dans les airs oui! Sachez Mr. Dubois que mon cours n'est pas fait pour rêvasser, cela coûtera 10 points pour Gryffondor.

Rogue avait encore une fois fait monter la haine contre lui, mais pour Amélia, il était toujours quelqu'un de bien. Quand la cloche fut sonnée, Amélia salua Adrian et sortit ensuite du cachot.

Le terrain de Quidditch était maintenant ensevelit par une épaisse couche de neige. Tous les élèves avaient maintenant hâte aux vacances de Noël. Mais un événement spécial se préparait pour les élèves de 5ieme, 6ieme et 7ieme années: le bal de Noël. Amélia allait sûrement adorer ce bal, surtout, elle avait hâte de voir avec qui elle irait. Ces derniers temps, elle passait beaucoup de temps avec Adrian et elle aurait souhaité qu'il lui demande de venir avec elle au bal, mais rien ne disait que Adrian voulait accompagner une fille comme elle.

Un jour où elle se rendait à son cours de divination, accompagnée de Katie et Angélina, un garçon cria le nom d'Amélia.

- Amélia! cria Alphus McKam en courant pour la rattraper.

Amélia se tourna, ainsi que ses deux copines. Alphus McKam était un garçon de taille fine, aux cheveux noirs qui trimballait toujours avec lui son accessoire de peinture. En fait, c'était un artiste amoureux de la nature. Il était un demi-sorcier, son père un sorcier et sa mère une Moldue. Ses lunettes rondes lui donnaient l'air d'un inventeur du 18ième siècle. Arrivé près d'Amélia Alphus parla d'une voix encore essoufflée:

- Est-ce que je pourrais te parler?

- Oui bien sûr, partez les filles, je vous rejoindrai.

Les autres filles partirent en laissant échapper plusieurs gloussements. Pendant qu'elle regardait la mince silhouette de ce garçon. Alphus semblait être à présent gêné.

- Bon... Et bien, je veux te demander si tu voudrais m'accompagner au bal de Noël. Ce n'est pas grave si tu...

- Oui, je viendrais avec toi, répondit Amélia sans hésiter.

- Quoi? Heu... Wow! Je ne pensais pas que tu allais accepter, super alors, affirma Alphus en souriant.

Amélia regarda partir ce jeune homme qui avait l'air très heureux. Elle a toujours aimé faire plaisir aux autres. Alphus était le garçon parfait pour être son accompagnateur, de plus il fait partie de Gryffondor.

Au cours de divination quand la mystérieuse professeur Trelawney arriva devant la classe, elle annonça:

- Mes chéris, je viens de regarder dans ma boule de cristal et ce que j'ai aperçu touchait quelques-uns de vous. Un grave danger s'approche et il vous faudra faire maintenant très attention.

- Quoi? On va mourir? chuchota Katie pour que seulement Amélia et Angélina entendent.

Les trois filles partirent à rire silencieusement, mais ceci attira l'attention du professeur Trelawney.

- Vous mademoiselle, dit Sybille en pointant du doigt Amélia, vous devriez vous méfier du temps qu'il vous reste. J'ai vu que votre cas serait le pire. Ma pauvre chérie, vous n'aurez pas de chance... La mort vous guette.

Tous les élèves étaient maintenant en train d'observer les moindres gestes d'Amélia dans la classe. Olivier Dubois ne cessa de la quitter des yeux. Il faut dire qu'après une telle déclaration, il était difficile de l'oublier. Amélia se sentit soudain si mal... qu'au dîner, elle ne goutta rien...

- Voyons Amélia, tu ne vas pas croire ce qu'elle t'as raconté? L'année dernière, elle m'a dit que j'allais avoir un grave choc, car un proche allait mourir dans ma famille, mais je n'ai pas trouvé de proche parent qui est mort. À moins qu'elle veuille parler de mon oncle Émilius qui s'est fait attaquer par un dragon, mais peu importe ça ne m'a pas affecté.

- Tu as sans doute raison, je ne vois pas ce qui pourrait m'arriver.

À ce moment, Adrian se présenta à la table des Gryffondor.

- Salut Amélia! Je ne te dérangerai pas longtemps, j'ai quelque chose pour toi..., dit-il d'un air gêné.

Adrian donna à Amélia une lettre.

- Ha bien merci, qu'est-ce que c'est? demanda-t-elle.

- Tu verras, tu auras juste à m'envoyer ta réponse.

Il avait émit cette réponse en se grattant la tête, il semblait même nerveux. Il partit ensuite rejoindre sa table à la vue de plusieurs Gryffondor qui semblaient être mécontents de l'apercevoir à leur table. Amélia était surprise...

- Bien ouvre-là Amé, s'exclama Angélina en riant, c'est peut-être une déclaration qui sait.

- Non pas ici, je vous redonne des nouvelles!

Amélia se leva et sortit de la salle, elle ouvrit ensuite l'enveloppe d'une main tremblante. Elle lut:

Chère Amélia,

Je sais que tu fais partie de Gryffondor et que moi je suis un Serpentard, mais il te faut savoir qu'avec toi, cela n'a pas d'importance, car tu es la fille la plus merveilleuse que j'ai rencontré.

J'aimerais que tu m'accompagnes au bal de Noël, si cela te convient naturellement. Tu n'as qu'à m'apporter ta réponse.

Affectueusement,

A.P

Amélia sourit intérieurement, Adrian lui avait fait le plus beau des compliments et c'est sûr, il l'appréciait beaucoup. Mais elle ne pouvait pas accepter sa demande, car Alphus serait très déçu. Voilà tout un problème qui s'offrait à elle.

- J'espère que ce n'est pas une lettre d'amour, s'indigna de dire Olivier Dubois, j'ai vue Adrian te l'offrir, il semblait étrange...

- Heu... non, c'est juste pour m'apprendre un nouveau truc en cours d'enchantements, mentit Amélia.

- Hum... bien alors! Je ne voudrais pas voir une Gryffondor qui sort avec un Serpentard. Cela formerait un drôle de couple.

Olivier marqua une pause, puis il reprit:

- Est-ce que c'est vrai que tu vas au bal avec Alphus?

- Oui, il me l'a demandé ce matin... J'ai accepté.

- Ha d'accord, j'aurais dû être plus rapide alors.

- Alphus a été le premier, tu comprends? Je ne peux lui faire faux bond.

- Ouais, tu es une fille vraiment spéciale, dommage j'aurais bien aimé que tu m'accompagne.

- Ha mais tu peux, seulement, il te faudra endurer Alphus, répondit Amélia en riant.

- Je crois que je vais passer mon tour, bon alors, à plus tard...

Amélia était à présent sur le bord de la panique. Trois demandes en un jour, c'était beaucoup trop. Amélia arriva devant le tableau de la grosse dame et donna le mot de passe

- Eau pétillante, s'écria Amélia.

Le tableau pivota et la laissa entrer. Elle tira sur les rideaux de son lit à baldaquin, puis s'étendit sur son lit. Elle avait maintenant un partenaire pour aller au bal, mais elle n'avait pas pensé une seconde que Olivier et Adrian voudraient y aller avec elle... Le choix serait très dur entre Olivier et Adrian, un Gryffondor et un Serpentard... Les autres verraient le choix facile, mais pour Amélia ce n'était pas un Serpentard qui pouvait gâcher une amitié. Elle scrutait toujours le plafond de son lit à baldaquin quand Katie entra dans le dortoir.

- Amélia, tu es là?

- Oui, je suis sur mon lit, qu'est-ce qui se passe?

- Le professeur Rogue demande à te voir.

- Bon d'accord, j'y vais.

Amélia sauta d'un bond de son lit et avec Katie, elle quitta la salle de Gryffondor.

- Alors Adrian t'a donné une belle lettre? Que disait-elle?

- Hum... Il voulait m'accompagner au bal... Mais tu sais bien que j'y vais avec Alphus et Dubois aussi me l'a demandé.

- Tu te vois aller avec un Serpentard au bal? Vraiment absurde si tu veux mon avis. Tu dis que Dubois t'a demandé de l'accompagner? Il n'a pas perdu de temps, il va au bal avec cette Claudia Morwen maintenant!

Katie fit une grimace après avoir prononcer son nom.

- Étrange... Mais tant mieux pour lui, il ne sera pas seul. Bon, il faut que j'aille aux toilettes...

- Attends, ne va pas dans ses toilettes là...

- Pourquoi?

- Bien, les toilettes sont hantées par Mimi Geignarde.

- Mimi Geignarde? Mais pourquoi Dumbledore ne s'en occupe pas?

- Peut-être parce qu'elle n'a nulle part où aller... Bon je vais rejoindre Alicia et Angélus, bye, dit Katie.

Amélia poursuivit son chemin seule, tranquillement elle descendit les marches et arpentait les couloirs éclairés. Katie n'avait même pas parlé avec qui elle irait au bal, peut-être n'avait-elle pas eu d'invitation encore... Elle poussa la porte du cours de potions et alla frapper à la porte du bureau de Rogue. La porte s'ouvrit en un grincement sonore.

- Ha vous voilà Miss Faris! Vous êtes partie rapidement après avoir saluer votre copain Adrian tout à l'heure, affirma Rogue.

Rogue lui remit ses branches d'orgue.

- Vous les aviez oubliées, ajouta t-il.

Amélia remercia le professeur Rogue en reprenant son bien.

- Quelque chose ne va pas? Vous avez l'air, disons, perdue dans vos pensées...

- Vous avez raison, je suis complètement perdue, émit Amélia.

- Que se passe t-il?

- J'aimerais mieux ne pas en parler, c'est que ça me gêne un peu professeur.

- Je vois... Vous avez des problèmes d'ordre émotionnel... Faites attention, l'amour peut vous faire souffrir, c'est pourquoi il faut faire les bons choix.

- Comment le savez-vous professeur?

- Vos yeux me l'ont révélés, répondit Severus.

- Vous avez déjà tombé amoureux?

Il était difficile de croire que Rogue ait pu tomber amoureux ou même embrasser une femme. Son visage baissa vers ses mains qui tremblaient légèrement.

- En effet, il y a une douzaine d'années...

- Mais qu'est-ce qui s'est passé professeur, si ce n'est pas trop indiscret?

- Elle a disparut. Le Ministère et moi-même avons pris tous les moyens nécessaire pour la retrouvée. J'ai bien peur que le seigneur des ténèbres ne l'ai... ne l'ai attrapé.

Sa voix tremblait à présent. Tout pour dire qu'il en souffrait encore.

- Voldemort?

- NE DITES PAS SON NOM DEVANT MOI, s'écria Rogue en élevant la voix.

Rogue parut soudain haineux, comme si Voldemort lui avait fait quelque chose. À présent, ses mains se serrèrent fortement.

- Je suis navrée professeur...

- Partez maintenant Miss Faris, j'ai des potions à finir, ajouta t-il sans même lever les yeux vers Amélia.

- Vous savez, il ne faut pas abandonner maintenant, même après 12 ans, il y a toujours de l'espoir. Même que l'amour est plus fort que tout, à ce qu'on dit.

Rogue regarda longuement Amélia, il poussa une feuille vers elle et dit:

- Voilà votre note, un O! Votre tante aurait été fière de vous Miss Faris. Maintenant partez!

Amélia ne broncha pas, elle sortit du bureau, dans sa tête résonnait maintes fois les quelques derniers mots que Rogue avait prononcé "votre tante aurait été fière de vous".