Chapitre 15 L'ombre de la nuit

Olivier, Katie, Fred, George et Amélia écoutèrent le sermon du professeur McGonagall dans la classe de métamorphose. Le professeur Rogue se tenait aussi à ses côtés. Tous les cinq jeunes sorciers avaient la tête baissée et affichaient encore des séquelles de la nuit. Olivier avait des brûlures au visage et sur les bras, Katie avait des rougeurs au cou et une lèvre fendue, Fred avait l'œil gauche noirci, les cheveux de George avaient pris la teinte verte et il lui manquait plusieurs cheveux à l'arrière de la tête et pour Amélia, elle avait hérité d'un mal de dos, d'une coupure à son sourcil droit et d'une vilaine migraine qui lui dévorait le crâne. Jamais auparavant, le professeur McGonagall n'avait été aussi en colère. Elle ne cessait de répéter: « Un duel! Dans notre école! C'est scandaleux! » Il a fallu que Dumbledore la calme pour qu'elle cesse sa crise d'hystérie. Rogue était en effet, lui aussi furieux de ce qui s'était produit la veille. Quand Minerva reprit son calme absolu, elle reparla d'une voix plus aiguë:

- J'enlève donc 50 points à chacun de vous pour cette démence de votre part, sans oublier que vous aurez chacun une retenue. Dubois je croyais que vous étiez plus raisonnable et vous Faris où est passé votre bon sens? Bref, grâce à vous Gryffondor vient de perdre 250 points, ce qui donne comme total 400 points de perdus en une seule nuit. Nous avons battu tous les records. C'est scandaleux!

- Désolé de vous contredire professeur, mais 250 points enlevés reste 250 points non? Demanda Fred Weasley en se tenant l'œil gauche d'une main.

- Bien sûr Mr. Weasley, mais vos amis Potter, Granger et Londubat ont eux aussi participés à la perte des points. Ils ont fait perdre 150 points cette même nuit. Que diable avez-vous pu penser? Ajouta Minerva avec colère.

Aucun des cinq ne lui répondit. McGonagall se retourna aussitôt, les mains sur la tête, puis quitta la pièce en laissant échapper un long soupir de découragement. Rogue s'approcha ensuite d'Olivier. Rogue avait à présent le visage près du jeune homme.

- Vous, dit Rogue en parlant distinctement à Dubois en le regardant droit dans les yeux, vous ne possédez guère la qualité d'être capitaine, si j'étais le dirigeant de votre maison, vous pouvez être certain que vous ne seriez plus capitaine. Vous devriez avoir honte d'avoir attiré avec vous des complices. Sachez que je vous ai à l'œil Dubois!

Après ses paroles, Severus Rogue quitta la classe ne laissant plus qu'Albus Dumbledore avec les cinq élèves. Un silence régnait pendant, au moins, une minute entière, quand Dumbledore décida enfin de prendre la parole.

- Dites-moi ce qui s'est passé! Avec tous les détails maintenant.

Katie, cédant à la pression, éclata en sanglot. Les jumeaux n'affichaient plus leur sourire moqueur et Olivier sembla absent, voir affecté de ce que Rogue venait de lui dire.

- Bien professeur... Commença Amélia timidement.

Elle reprit une grande inspiration pour se calmer.

- Tout a commencé lorsque Marcus nous a provoqué Olivier et moi. Il nous a donné rendez-vous pour un duel à minuit pour voir qui serait les meilleurs. Vous savez professeur que la relation entre Gryffondor et Serpentard n'a jamais été très bonne.

- En effet, continuez Miss Faris! ajouta Dumbledore.

- Nous nous sommes retrouvés au combat et c'était toute une bataille. Nous avions des règles, mais personne du côté des Serpentard ne les a suivis à la lettre. Vous savez comment sont les Serpentard professeur. J'ai été soumise au maléfice de l'impérium par Ulrik, lorsque j'ai voulu sauver Olivier.

- Incroyable! C'est là une faute terrible que d'utiliser ce sortilège impardonnable, émit Dumbledore en fronçant les sourcils. Je crois bien que je devrais discuter avec Ulrik dans ce cas. Comment ce fait-il que tous les Serpentard se soient retrouvés au sol dans ce cas?

- Ho... C'est de ma faute professeur! J'ignore ce qui s'est produit, mais j'ai fais disparaître des sorts dans ma baguette et je les ais tous propulsés loin de moi. J'étais très en colère et j'ai senti que c'était trop et que je ne voulais plus voir le duel continuer.

- C'est vous qui avez fait cela? Quelle teinte a pris la pièce Miss Faris? Demanda Dumbledore très intéressé.

- La pièce est devenue orangée. J'ignore totalement ce que j'ai fait. Je suis désolée professeur que cela est arrivé! Répondit Amélia en s'essuyant les yeux.

- Bien, c'est assez pour aujourd'hui! C'est une chance que Rusard et Quirrel soient arrivés à temps. Vous aurez demain après les cours une retenue, que cela vous servent de leçon. Et Amélia… J'aimerais vous revoir après votre retenue de demain si vous le vouliez bien.

- Entendue!

George, Katie, Fred, Olivier et Amélia se levèrent sans dire un mot et quittèrent la classe de métamorphose en direction de l'infirmerie, en laissant Dumbledore seul avec ses pensées.

Cette nuit-là Amélia ne pu réussir à trouver le sommeil, sans doute grâce au sortilège impardonnable qui l'avait soumise à embrasser Adrian. Elle bondit de son lit, elle prit soin de ramasser le journal de sa tante qui était enfoui sous l'oreiller et ramassa au passage un peu de poussière d'argent. L'idée d'aller retrouver son petit salon secret lui parvint comme son objectif principal. Tandis qu'elle parcourait les couloirs de l'école, elle se demanda si Adrian allait bien… Elle arrêta le temps et décida soudainement d'aller vers la salle commune des Serpentard. Elle savait bien où leur salle était située, tout cela grâce à son bon ami Adrian. Elle se sentit soudainement bête, car elle n'avait aucune idée du mot de passe pour entrer. Donc, elle resta là, pendant un petit moment devant un mur de pierres en réfléchissant. Elle se décida, enfin, d'ouvrir la porte avec ses mains. Elle donna une petite poussée et le mur recula et laissa voir un passage. Ce fut une réussite qui ébahit Amélia. La jeune fille entra et découvrit la salle des Serpentard, elle était une longue pièce souterraine aux murs et au plafond de pierres brutes. Beaucoup de lampes rondes de couleur vertes étaient suspendues. La pièce était dans une obscurité totale. Il fallait à présent pour Amélia trouver le dortoir des garçons et de cinquième année. Quand elle le trouva, elle fit la tournée des lits. Les lits étaient tout à fait semblables à ceux des Gryffondor, seulement les draps étaient verdâtres ainsi que les rideaux. Amélia s'approcha d'Adrian, encore profondément endormi, il n'avait pas l'air d'avoir été blessé, son visage paisible lui rappela le bon et le doux Adrian qu'elle avait toujours connut. Elle se saupoudra la tête de nouveau et réveilla Adrian d'une petite voix.

- Adrian… Adrian, chuchota Amélia.

Adrian commença par bouger puis ensuite il ouvrit les yeux. Il fut étonné de voir la jeune sorcière dans son dortoir.

-Amélia? Qu'est-ce que tu fais ici? demanda le jeune homme en relevant ses couvertures vers son cou.

- Je voulais savoir si tu allais bien et je dois m'excuser de t'avoir lancé ce sort. J'espère que je ne t'ai pas blessé au moins.

- Bien pour ce qui est des excuses, je m'en veux de m'avoir battu contre Dubois et ne t'en fais pas je vais guérir rapidement… C'est ce que madame Pomfresh m'a dit. Il faut dire que Rogue n'a pas apprécié cette escapade, il nous a vraiment grondés.

Il baissa les couvertures qu'il avait pour montrer que son ventre contenait des pansements. Amélia fut d'abord gênée c'est pourquoi, elle rougit. Elle n'aurait pas pensé voir Adrian torse nu un jour. Elle examina ses pansements d'un geste rapide.

- OUCH! Navrée… Mais je croyais que tu avais utilisé la poussière d'argent que je t'avais laissé dans ta main…

- Je n'ai pas trop remarqué, quand je suis revenu à moi, Quirrell venait tout juste de me relever… Une chance que j'ai été consolé par un baiser la nuit passée, ajouta Adrian en souriant.

- Ha non là! Ce n'est pas du jeu! lança Amélia en riant.

- Tu tenais absolument à me voir cette nuit? Je me sens soudainement privilégié. Olivier n'a pas voulu de ta compagnie?

- Non, bien je voulais m'excuser et c'est tout. Olivier aura toute ma compagnie demain. Bon, je te laisse dormir…

- D'accord, mais je crois qu'un baiser m'aiderait encore plus! ajouta Adrian d'un air coquin.

Amélia sourit et lui déposa un baiser sur la joue, puis quitta la salle commune des Serpentard sous l'emprise de la poussière d'argent.

Lorsqu'elle se dirigea au sixième étage pour retrouver son petit lit douillet, elle entendit derrière elle, des bruits de pas. Quelqu'un devait s'approcher d'elle. Son cœur lui fit soudain très mal, comme si une main prenait plaisir à le serrer. Lorsqu'elle se retourna, une ombre noire s'avançait d'un pas lent et calme. Amélia décida de courir malgré la nouvelle douleur qu'elle avait pour aller se diriger dans sa salle commune. Aussitôt qu'elle remit le temps en marche, elle se sentit soudainement faible et incapable d'avancer, tenant toujours avec elle le journal intime de sa tante Lobélia, elle tomba sur le sol glacé.

Quand les élèves de Gryffondor découvrirent Amélia sur le sol, ils allèrent chercher aussitôt Percy Weasley le préfet-en-chef. Percy suivi de près par Olivier alla transporter Amélia à l'infirmerie. Madame Pomfresh fit déposer la jeune fille inconsciente sur un lit.

- Que lui est-il arrivé par la barbe de Merlin? Dit-elle en voyant Amélia.

- Je l'ignore, nous l'avons trouvé sur le plancher évanouie, répondit aussitôt Percy.

- Laissez-moi seule, je m'en occupe! Lança l'infirmière.

- Quand est-ce que je pourrais la voir? demanda Olivier inquiet.

- Après les cours Mr. Dubois. Partez maintenant.

Sachant très bien que la punition devait être après les cours, Olivier ne pourrait certainement pas revoir Amélia tout de suite. Il avait ramassé le journal que Amélia avait avec elle et le lui rendrait.

L'ambiance entre les autres maisons était tout à fait pénible et les autres élèves de Gryffondor en voulaient à ceux qui avaient fait perdre tous leurs points. Olivier devait à présent se présenter à ses cours, en commençant par affronter le professeur Rogue et les Serpentard. Tout pour commencer d'une très mauvaise façon, même le Quidditch n'aurait pu réussir à faire renaître le sourire à Olivier. En effet, Rogue ne s'était jamais aussi déchaîné sur un élève. Olivier Dubois fut de nouveau sa victime. Rogue avait été tout à fait contre le petit duel de minuit dont il le tenait comme seul responsable et le fait que Amélia était à l'infirmerie le mettait davantage plus enragé. Rogue avait redonné beaucoup de points aux Serpentard afin d'avoir plus de chance de gagner la coupe des quatre maisons. Les cheveux de George étaient devenus de nouveau roux, Julie n'affichait plus une peau remplie de champignons nauséabonds, mais on pouvait encore sentir l'odeur de moisi. Les autres Serpentard avaient des blessures, mais avaient l'air de bien se tenir.

Après le dernier cours, dont celui d'Histoire de la magie avec le professeur Binns, Fred, George, Katie et Olivier allèrent retrouver Rusard, le concierge au Hall d'entrée. Les Serpentard présents au duel étaient déjà autour de Rusard.

- Chacun de vous aura à nettoyer un endroit. Attendez-moi ici, je vais voir si les professeurs sont prêts à vous y conduire.

Après son départ, de furieux regards étaient échangés entre Serpentard et Gryffondor. Des regards de haine prêts à exploser, mais leur présence ici leur faisait contrôler leur désir de se battre.

Adrian s'avança près de Olivier qui se tenait à l'écart des autres.

- Qu'est-ce qui est arrivé à Amélia? chuchota Adrian pour ne pas que les autres entendent leur conversation. J'ai entendu toutes sortes d'histoires où elle serait tombée dans les escaliers ou frappée au visage...

- Rien de tout cela n'est arrivé, grogna Olivier. Elle était évanouie lorsque nous l'avons trouvé. Peut-être a-t-elle eu un malaise.

- Elle allait pourtant bien lorsqu'elle est venue me voir pendant la nuit, annonça Adrian sachant très bien que cette divulgation susciterait une réaction de la part de Olivier.

Olivier fronça les sourcils et se pinça les lèvres.

- Elle serait venue te voir? Pour quelle raison?

- Pour voir si j'allais bien, rien de plus, elle m'a embrassée et elle s'est ensuite sauvée.

Olivier sentit le souffle de la jalousie l'envahir. Il serra les poings et regarda droit dans les yeux Adrian qui l'observait avec un petit sourire.

- Je vais te le répéter encore une fois, reste loin d'elle Pucey! lança Olivier en colère.

- Je n'y peux rien si elle vient toujours vers moi, répondit Adrian, il suffirait que tu t'en occupes mieux.

Olivier aurait bien voulu lui mettre son poing à la figure à cet instant même, mais avant qu'il ne pu lui répondre quoi que ce soit, Rusard était revenu avec deux professeurs.

- Vous allez devoir travailler à l'extérieur, madame Chourave a grand besoin de voir ses serres nettoyées et monsieur Brûlopot aurait besoin que ses cages soient lavées, alors les Gryffondor vous irez avec le professeur Chourave aux serres et les Serpentard vous irez avec le professeur Brûlopot à l'arrière du château, ordonna Rusard.

Les élèves de Gryffondor suivirent le professeur Chourave, une petite sorcière potelée, coiffé d'un chapeau rapiécé sur ses cheveux en désordre et couverte de terre. Les quatre Gryffondor furent obligés de nettoyer des pots, les planchers, les fenêtres, les outils, les comptoirs... Pendant des heures. Olivier était totalement inquiet pour Amélia et les paroles de Pucey raisonnaient toujours dans sa tête. Bientôt, il en aurait le cœur net, il verrait Amélia et elle lui expliquerait que tout cela n'était que mensonge. Il n'avait pas du tout apprécié les dires de Pucey. Il aurait voulu lui sauter à la gorge, mais s'était ravisé lorsqu'il avait croisé les yeux de Rusard.

Amélia se réveilla à 17h35 dans un état d'étourdissements. Elle ne comprit pas exactement pour quelle raison elle était à l'infirmerie. Puis des images refirent soudainement présence dans son esprit. Quelqu'un l'avait poursuivi dans la nuit alors même qu'elle avait arrêté le temps. Ou bien tout cela n'était qu'un simple tour de son imagination. Madame Pomfresh arriva près du lit de la jeune fille avec un plateau d'argent rempli de nourriture.

- Vous voilà enfin réveillée Faris! Dites-moi quand avez-vous mangé la dernière fois?

- Heu... Je ne me rappelle plus.

- Je dois vous dire que cela fait trop longtemps. C'est pourquoi vous vous êtes évanouie très chère.

Elle déposa le plateau sur les genoux d'Amélia.

- J'ai dû oublier, dit-elle en essayant de se rappeler la dernière fois qu'elle avait dégusté un repas, mais sans succès.

- Oublié de manger? demanda-t-elle, ne négligez pas votre santé et vous n'avez certainement pas besoin de perdre du poids. Maintenant, je veux que vous avaliez tout cela.

C'est après ce repas que Amélia déduisit qu'elle devait avoir eu une hallucination et qu'elle n'avait sans doute jamais vu personne s'aventurer à sa poursuite la nuit dernière. Elle n'avait pas mangé depuis un certain temps et ce devait être un mauvais tour de son imagination. Un instant plus tard, Olivier se présenta à l'infirmerie couvert de terre et avec ses brûlures au visage moins apparentes qu'avant. Il était dans un piètre état. Mais à ses yeux, il était le plus beau garçon.

- Bonsoir, dit-il en s'approchant.

- Olivier! cria Amélia heureuse de le voir.

- Comment vas-tu?

- Bien, assura Amélia en émettant un bref sourire. Toi, pourquoi es-tu couvert de terre?

- La retenue que tu étais supposée avoir aujourd'hui aurait été de nettoyer des serres, mais ne t'en fait pas nous avons tout lavé alors tu n'auras pas besoin d'y aller, plaisanta le jeune homme.

- Je vois, répondit-elle.

- Que s'est-il passé pour qu'on te retrouve évanouie?

- C'est une vraie bêtise de ma part, je n'ai pas mangé depuis trop longtemps.

- Ha! Mais que faisais-tu éveiller?

- Je suis allée me promener, annonça Amélia sachant que c'était à moitié la vérité.

- C'est drôle! J'ai parlé à Pucey tout à l'heure et il m'a dit que tu étais allé le voir.

- Ouais, je voulais voir s'il allait bien, après ce que j'ai…

- Ce n'est pas tout, coupa Olivier, tu as osé l'embrasser. Qu'est-ce que ça veut dire pour toi, avait-il dit plus fort.

- Rien du tout, s'écria Amélia en baissant la tête.

- Je n'arrive pas à le croire, tu préfères aller vers lui, un Serpentard plutôt que moi? Tu me déçois beaucoup, tu vois…

- Ce n'est pas ça du tout, annonça Amélia fâchée.

- Dans ce cas qu'est-ce qu'il est pour toi? Tu n'as pas assez d'un petit ami qu'il te faut en trouver un autre c'est ça?

- Mais tu délires!

- Ha oui, je délire maintenant, tien ton foutu journal. Je m'en vais!

- Quoi? Tu as lu ce journal? S'empressa de demander férocement Amélia.

- Jamais je n'ai tourné une de ses pages…

- Tu sais c'est quoi ton problème Dubois? C'est que tu désires toujours être le meilleur dans tout ce que tu touches. Bien, laisse-moi te dire que ça ne peut pas toujours être un conte de fée.

- Pardon? Moi je n'ai pas besoin d'avoir une petite amie qui préfère passer son temps avec un Serpentard débile, gronda Olivier offensé.

Il claqua la porte si violemment que Madame Pomfresh sortit voir qui en était le coupable.