Deux semaines s'étaient écoulées et Amélia n'avait plus reparlé à Olivier. Elle voulait bien le faire, mais elle attendait qu'il fasse les premiers pas vers elle. La Saint-Valentin ne se passa pas dans une très belle ambiance. Le cœur toujours bondissant face à Olivier, elle était à présent très triste de le voir aux côtés de Claudia Morwen, une fille aux cheveux bruns foncés avec un petit nez délicat. Il faut dire que Claudia était assez jolie. C'était une raison pour sentir en elle une vague de jalousie. Pour la Saint-Valentin, la Grande Salle était décorée avec une affluence de petits cœurs rougeoyants. Un programme de boîte aux lettres était installé pour tous les élèves qui désiraient envoyer des cartes ou des lettres à d'autres élèves. Cela aurait dû redonner le sourire à Amélia, mais ce n'était pas le cas. De plus, c'était aujourd'hui son anniversaire. Elle avait à présent 16 ans. Rien ne l'aurait fait plus plaisir que d'être entouré des bras de son joueur de Quidditch préféré; Olivier. Amélia était assise à côté de Angélina, Katie et Alicia. Elle jetait des regards furtifs à Olivier qui mangeait des toasts une après l'autre.
- Amélia, il serait peut-être temps que tu t'excuses, rappela Angélina.
- M'excuser? De quoi au juste? Je ne l'ai pas trompé, c'est lui qui s'énerve pour rien, répondit Amélia en regardant son bol de porridge.
- D'accord, mais ça n'arrangera pas les choses, ajouta Angélina. Que tu peux être orgueilleuse des fois. Tu devrais manger quelque chose dans ce cas.
- Je n'ai pas très faim… soupira Amélia en jouant maintenant avec une cuillère dans son bol de porridge.
Les trois filles devant elle, déposèrent un paquet-cadeau d'une moyenne taille tout en lui criant : « Joyeux anniversaire! » Amélia émit un sourire à cette fabuleuse surprise.
- Wow! Il ne fallait pas les filles…
Elle commença à déballer le cadeau et fut très contente de voir que le paquet-cadeau contenait une boule de cristal. Amélia en avait beaucoup entendu parler. Les cours de Trelawney, l'avaient intéressé lorsqu'on parlait de la boule de cristal… Mais elle n'en avait jamais vu une en vrai. Elle était magnifique. La sphère scintillait et une brume rougeâtre tournoyait en l'intérieur.
- Vraiment super! Déclara Amélia, merci à vous trois.
Amélia avait tout juste remis la boule de cristal dans on petit sac rouge qu'elle reçut de deux hiboux, des paquets devant elle. Jordan ainsi que son père lui avait envoyé une carte et chacun un cadeau. De l'argent de son père et une montagne de friandises de la part de Jordan. Cet après-midi, Amélia avait un cours d'arithmancie et de potions.
Elle ne pu exactement pas ce concentrer, elle n'a vraiment jamais bien compris cette infâme matière. Claudia était assise près de Olivier et ne cessait de lui lancer des regards stupides en s'enroulant des cheveux autour de son index. Il était difficile de l'ignorer, elle laissait entendre de temps à autre quelques gloussements bruyants pour que Olivier se retourne. Amélia ne savait plus où donner de la tête, elle aurait préféré se sauver très loin et y rester un long moment. Encore une fois, elle fut submergée de devoirs. Le professeur Vector avait donné plusieurs formules à compter qu'elle n'avait pas terminées dans la classe.
Le cours de potions fut comme à l'habitude, le professeur Rogue avait de nouveau recommencé à être injuste. Olivier avait obtenu un piètre résultat pour sa potion de camouflage qu'il avait à peine commencée. Les jumeaux Weasley avaient par contre, pour la première fois, été sages. Depuis le duel, certains Gryffondor ne leur adressaient plus la parole. Amélia n'avait pas plus la tête à faire une potion, elle regardait du coin de l'œil Olivier qui avait les bras croisés et qui se mordait durement les lèvres.
- Vous avez un problème Miss Faris? demanda le professeur Rogue.
Amélia tourna la tête et regarda le professeur Rogue ne sachant quoi répondre sur le moment.
- Quelque chose vous dérange peut-être Miss Faris? Ajouta Rogue en regardant en direction de Dubois.
- Bien… Oui ça me dérange énormément que je ne puisse pas me concentrer professeur, lança Amélia en fronçant les sourcils.
- Quoi donc? Mr. Dubois vous dérange? Alors Mr. Dubois veuillez quitter la classe immédiatement, commanda Rogue sans attendre la réponse de son élève.
- Non professeur, je crains que Julie ne bavarde un peu trop, ses chuchotements laissent un bourdonnement à mes oreilles. C'est fatiguant à la fin, mentit Amélia.
Olivier émit un bref sourire à Amélia tandis que Julie était totalement abasourdie de ce que la jeune sorcière avait annoncé au maître des potions.
- D'accord, Miss Royer, je vous demanderais de vous taire, vous ne voudriez pas que Miss Faris ne rate sa potion quand même, déclara miraculeusement Rogue.
Amélia savait bien ce qu'elle venait de faire. Julie devait bouillonner de rage à son égard. Amélia n'en était pas arrêtée là, elle s'était retournée pour lui adresser un petit sourire moqueur. Après tout ce que cette fille lui avait fait endurer, elle le méritait. De toute façon, elle n'avait pas le choix, elle ne voulait pas voir Olivier quitter la classe à cause d'elle. Adrian avait bien vu son petit jeu.
- Tu devrais peut-être essayer de l'oublier Amélia, il ne semble pas se rendre compte à quel point tu l'apprécies et cela prouve bien qu'il ne te mérite pas, dit Adrian en écrasant ses papillons de nuit.
- Merci Adrian, mais c'est plus fort que moi, tu pourrais peut-être m'aider plutôt que de me décourager.
- T'aider à retourner dans ses bras, c'est ça? demanda Adrian soucieux.
- Pas exactement, mais lui dire la vérité. Que le baiser que je t'ai donné, c'était simplement amical, rien de plus… ajouta Amélia en coupant ses feuilles de chêne.
- Je vais y réfléchir, tu sais que lui et moi ce n'est pas l'harmonie.
Amélia se leva ensuite et alla déposer une petite éprouvette de la potion qu'elle venait de terminer. Rogue arriva ensuite vers elle, avec un petit sac de soie bleu poudre. Son sac qui contenait la poussière d'argent. Amélia sentit son cœur battre très fort lorsque Rogue regarda à l'intérieur du sac. Puis d'un geste tout à fait normal, il referma le sac et le rendit à Amélia.
- Vous aviez échappé votre poudre Great Silver, je crois, déclara-t-il.
- Oui, merci, bredouilla Amélia ne sachant pas ce que du Great Silver, je croyais l'avoir laissé dans mon nécessaire à potion.
- Bien sûr, tâchez à l'avenir de bien la serrer.
Elle avait dû échapper la poussière d'argent quand elle avait mis son éprouvette sur le bureau de Rogue, en avant de la classe. Il y a fallu de peu pour que Amélia se fasse pincer par le professeur Rogue. Une chose était certaine, c'est qu'elle avait aimé cette chance. Lorsque la cloche fut sonnée, Amélia ramassa ses affaires et poussa sa chaise en saluant Adrian qui sortait de la classe.
- Miss Faris, venez avec moi je vous prie, ordonna Rogue.
La jeune sorcière aurait préféré transplaner et disparaître loin d'ici. Néanmoins, elle aurait aimé savoir transplaner, mais elle se rappela aussitôt qu'il était impossible de transplaner dans le château et ses alentours. Il avait dû se rendre compte que la poudre n'était pas du Great Silver comme il le prétendait. Elle entra donc encore une fois, dans la froide pièce circulaire qui était remplie de potions étranges.
- Je sais que c'est aujourd'hui votre anniversaire et je crois qu'un objet ayant appartenu à votre tante serait un beau cadeau.
Amélia sentit aussitôt son corps ramollir.
- En effet professeur, souffla Amélia en se rendant compte qu'il ne voulait pas parler de la poussière d'argent.
Il se dirigea vers son placard où il en ressortit une cape noire contenant plusieurs étoiles multicolores. La cape à capuchon était très belle.
- Le manteau de votre tante qu'elle avait oublié chez moi, quelques nuits avant sa disparition.
- Elle est vraiment magnifique, émit Amélia les yeux remplis d'eau. Je vous remercie professeur, je sais qu'elle comptait beaucoup pour vous.
Rogue émit pour la première fois, sans doute, un sourire laissant voir des dents jaunies.
Amélia ramassa son sac et emporta le manteau que le professeur Rogue lui avait donné dans ses bras. Quand elle sortit de la classe, Adrian l'attendait.
- Qu'est-ce qui s'est passé? demanda-t-il.
- Rogue m'a offert un cadeau qui a déjà appartenu à ma tante.
- Lobélia Ronsard?
- Comment le sais-tu?
- Bien tout le monde a entendu parler de sa mort et il faut dire qu'elle te ressemblait énormément. J'ai pris une chance. Bon parlant de cadeau, j'ai moi aussi quelque chose pour toi.
Il sortit de son sac une belle rose rouge.
- Je te souhaite un joyeux anniversaire, prends soin de toi.
- Tu n'avais pas à faire ça, merci beaucoup Adrian, s'exclama Amélia tout excitée.
Ensuite, Amélia alla retrouver Eric Kili qui était assis dans la Grande Salle et qui lisait une B.D. de Martin Miggs, le Moldu fou.
- Je te dérange Eric? demanda Amélia en s'assoyant à côté du jeune garçon.
- Pas du tout, ça doit faire au moins une centaine de fois que je lis cette B.D… J'attends Billy et Alphus qui devraient bientôt arriver. Qu'est-ce qui t'arrives de bon Amélia?
Amélia n'eut pas le temps de répondre que Alphus McKam était arrivé et s'écria haut et fort « Joyeux anniversaire » !
- Merci Alphus, répondit Amélia un peu gênée.
- Je t'ai trouvé un livre sur la nature, je te l'offre avec plaisir. C'est un cadeau. Tu y trouveras pleins de choses intéressantes… Je l'ai d'ailleurs adoré. Il faut dire que ma famille et moi habitons près d'une grande forêt. J'aime bien passer mon temps là-bas.
- Bon anniversaire, répéta Eric.
- Merci à vous deux les gars. C'est vraiment gentil!
- Est-ce que tu es allée prendre tes cartes de St-Valentin? Tu dois bien en avoir reçut beaucoup, tu es libre maintenant, ajouta Eric.
Les oreilles de Eric prirent une couleur rose vif.
- Je l'ignore… J'irais sans doute tout à l'heure…
Le fait qu'Eric lui ait dit qu'elle était libre l'embêtait davantage. Elle ne voulait pas croire maintenant qu'entre elle et Olivier tout était terminé…. Qu'est-ce qu'elle fera lors des pratiques de Quidditch ou encore des matchs qui arrivaient à grands pas?
L'après-midi et la soirée passèrent rapidement et il était temps, à présent, d'aller chercher ses cartes toute seule. Elle se faufila dans la Grande Salle puis commença à chercher sa boîte dans les cinquièmes années. Quand elle la trouva, elle prit tout le contenu, ce qui voulait dire une dizaine de cartes et une petite boîte de satin rouge. Cette petite boîte avait un petit mot collé, il était écrit :
« Je suis désolé »
D'un geste rapide, elle ouvrit la petite boîte rouge et découvrit un pendentif ayant une croix. Il y avait un autre petit message à l'intérieur.
« Retourne-toi »
Amélia avait le cœur qui faisait mille bonds dans sa poitrine. Qui aurait pu lui envoyer ce magnifique cadeau? Elle espérait de tout son cœur que ce serait Olivier. En effet, lorsqu'elle se retourna, elle découvrit le jeune sorcier à l'allure très athlétique qui était assis au fond de la salle en train de la regarder. Amélia essaya de garder son calme. Elle s'avança vers Olivier tranquillement en souriant. Lorsqu'elle fut en avant de lui, elle commença par dire :
- Je m'excuse…
- Chut, coupa Olivier, je veux que tu écoutes ce que j'ai à te dire. J'ai été vraiment idiot. La seule pensée de te perdre me rend complètement fou et je dois dire que je ne contrôle pas du tout ma jalousie. Je me suis rendu compte que si tu étais avec moi, c'était parce qu'il y avait des chances que tu m'appréciais un peu.
- Tu veux plutôt dire que je t'adore… Sache que je t'aime toi et personne d'autre ne pourrait égaler ce sentiment. Pucey est un ami et tu le sais bien, je ne voulais pas te faire de mal, crois-moi.
Olivier s'avança vers Amélia et déposa un doux baiser sur le front de la jeune fille.
- Je le sais, répondit Olivier.
- Merci pour le cadeau, elle est très belle la croix.
- Ce n'est pas qu'une simple croix, mais une croix celte. Elle devrait pouvoir t'aider à développer davantage tes pouvoirs.
- Vraiment? J'apprécie ton cadeau, remercia Amélia en serrant Olivier dans ses bras.
Tous les deux finirent la soirée ensemble où ils discutèrent de divers sujets et rattrapèrent le temps qu'ils n'avaient pas passé ensemble les deux dernières semaines. Deux semaines, ce qui voulait dire une éternité.
Le temps passa rapidement, le match contre les Poufsouffle arrivait à grands pas. Leur crainte était plutôt du fait que Rogue allait arbitrer le match. Dubois mettait toute la pression sur Harry pour qu'il attrape le vif d'or le plus rapidement possible. Entre Olivier et Amélia, c'était de nouveau l'amour fou. Amélia lui fit découvrir son petit salon secret qu'elle avait découvert, il y a quelques mois de cela. Les séances de bécotages, en ce lieu, augmentaient fréquemment. Gryffondor réussit à gagner le match contre les Poufsouffle grâce à la rapidité que Harry Potter avait attrapé le vif d'or. Ce qui les préoccupait tous maintenant, était la venue des examens. Amélia passait son temps à étudier et n'avait plus utilisé la poussière d'argent, jusqu'au jour où Adrian vint parler à Amélia à la bibliothèque en courant sous l'œil averti de Madame Pince la bibliothécaire. Il ne restait que le cours de botanique à réviser et elle aurait enfin terminé l'année à Poudlard.
- Amélia! Je suis désolée, Marcus a pris le journal de ta tante, annonça-t-il tout essoufflé.
- Quoi? Tu aurais dû faire plus attention. Si je te l'ai prêté, ce n'était pas pour que ton ami te le prenne franchement, gronda-t-elle en se frottant le front.
- Je sais, mais nous n'avons plus une seconde à perdre, prenons ta poussière d'argent pour aller le chercher. Retrouve-moi près de ma chambre commune, chuchota-t-il tant bien que mal à Amélia avant de quitter la bibliothèque.
Amélia ferma rapidement son livre et se dirigea à son dortoir pour prendre sa poussière d'argent. Elle espérait de tout cœur que Flint n'avait pas lu une seule page de ce journal encore. Il était tout à fait impossible qu'il n'ait pas ouvert le journal. Dans sa main droite, elle tenait sa baguette serrée et avançait à vive allure dans les couloirs de Poudlard. Lors de son parcours, elle rencontra le professeur Rogue qui discutait avec Drago Malefoy, un élève de première année. Il avait détourné la tête lorsqu'il avait vu Amélia passer. Au bas des escaliers, Adrian se tenait là, attendant Amélia.
- Tu l'as c'est bon? demanda Adrian, mal à l'aise d'avoir laissé le journal de Lobélia à la vue de tous. Marcus est assis sur le canapé, il ne reste plus qu'à lui prendre. Quoiqu'il va sûrement se poser des questions lorsqu'il se retrouvera sans livre entre les mains. Tu es prête?
- Je suis prête! Il faut se dépêcher, je ne veux pas rater mon examen de botanique et je me fiche bien de sa réaction, lança Amélia.
Amélia plongea sa main dans son petit sac bleu poudre et prit une grosse poignée de la substance qui y contenait. Elle en déversa dans les mains d'Adrian, puis ensemble, ils firent arrêter le temps. Comme toutes les autres fois, cela avait fonctionné. Ils s'avancèrent vers le mur qui se trouvait à être l'entrée de la salle commune des Serpentard. Mais avant qu'un des deux puisse donner une poussée au mur pour entrer, ils entendirent quelqu'un s'approcher d'eux. Lorsque Amélia vint pour se retourner, elle se sentit faiblir, refroidir, comme si tout d'un coup, elle avait perdu toute vie et fut assommée par un objet lourd. Le seul bruit qu'elle entendit fut le cri d'horreur de son ami Adrian qu'il poussa.
