Les hommes en noirs
Il y a près d'un an, Amélia ne se serait jamais doutée qu'elle était anormale. Elle vivait comme une vraie Moldue, avec des amis Moldus, dans un quartier de Moldus, une famille de Moldus dans un monde de Moldus. Qui aurait cru qu'une simple lettre aurait changé sa vie? C'était arrivé à Amélia. Le monde qu'elle rêvait de voir, était soudainement apparu. Amélia était bel et bien loin d'être une jeune fille normale. Il a fallu accepter la réalité et voir que Amélia était une sorcière avec de grands pouvoirs. Elle a su le démontrer tout au long de l'année. Elle en a connu de toutes les couleurs, elle a connu l'amour, l'amitié, la colère, la joie, la peine et bien d'autres… Tout un rêve pour une jeune sorcière comme Amélia que d'aller étudier à l'école de sorcellerie de Poudlard. Mais le rêve s'est vu vite transformer en cauchemar… Comment se fait-il qu'elle en soit rendue là?
Quand Amélia ouvrit les yeux, elle distingua une mince lueur dans la pièce où elle était. Elle ne put distinguer immédiatement où elle était, mais elle se rendit vite compte qu'elle était dans une infirmerie, mais pas celle de l'école. La pièce était beaucoup plus grande. Doucement, elle se redressa, Olivier dormait sur le petit fauteuil moelleux à côté de son lit. Il avait l'air épuisé, même dans son sommeil. Elle avait les lèvres sèches et sa gorge aurait eu besoin d'eau. Pour couronner le tout, sa tête lui faisait tellement mal qu'elle crut que son crâne allait s'ouvrir. Amélia essaya de se rappeler comme elle avait atterri dans cet endroit, mais pourtant elle n'avait aucun souvenir. Elle remarqua aussitôt une blessure à son poignet gauche. Quelque chose de grave avait dû se produire pour qu'elle soit ainsi blessée. Elle se toucha ensuite la tête et découvrit un bandage. Que lui était-il arrivé? Le seul et dernier souvenir qui lui revenait, était qu'elle avait utilisé la poussière d'argent avec Adrian.
Elle remarqua dans le lit voisin, un jeune homme endormit, il avait l'air mal en point. Il ne cessait de bouger, cela révélait qu'il n'avait pas la conscience tranquille. Quelque chose tourmenta Amélia, est-ce que Poudlard avait été attaqué? Elle se recoucha, sa tête lui faisait énormément souffrir. Elle n'en pouvait plus, elle était trop souffrante pour rester de nouveau éveillée. Amélia s'endormit de nouveau.
Elle se réveilla cette fois, au matin. Une vieille dame habillée de blanc, certainement une infirmière s'exclama :
- Enfin! Il était temps que vous vous réveilliez mademoiselle! Ne vous levez surtout pas. Vous êtes très mal en point.
Amélia regarda sur le fauteuil à côté de son lit, mais Olivier ne s'y trouvait plus. Elle en fut déçue de constater son absence.
- Comment a-t-on osé vous donner une substance aussi dangereuse, heureusement pour vous que vous allez vous en sortir. C'est d'ailleurs un vrai miracle qu'un professeur vous ait sauvé.
Amélia n'avait pas la moindre idée de ce qui s'était passé et elle ne savait encore moins qui lui avait sauvé la vie.
- Une minute de plus et vous seriez disparu de ce monde, continua l'infirmière avant de quitter la pièce.
À cet instant le professeur Dumbledore entra.
- Bon matin à toi, Amélia, j'espère que vous allez bien, dit-il le plus naturellement possible.
- Je me sens mal professeur, j'ignore ce qui m'est arrivé, J'essaie de me rappeler, mais je n'y arrive pas, c'est comme si ma mémoire avait été effacée. Je ne sais pas non plus qui m'a sauvé, ni où je me trouve d'ailleurs.
- Je vois… Il faut dire que vous êtes encore sous le charme du calmoserum, tout pour vous donner un sommeil paisible. Vous retrouverez bientôt la mémoire. Le professeur Rogue vous a sauvé la vie et vous vous trouvez à l'hôpital de Ste-Mangouste pour maladies et blessures magiques.
- Rogue? Rogue m'a sauvé? Mais de qui ou de quoi au juste? Qui a osé me faire ça? demanda Amélia en montrant ses blessures.
- Plusieurs personnes ont accusé votre ami Adrian, d'autres ont préféré raconter que vous étiez tombé dans les escaliers et moi je dirais plutôt que Voldemort a été charmé par ce que vous possédiez. Il est en effet très dangereux d'utiliser la poussière d'argent lorsque nous ignorons ses conséquences, déduisit Dumbledore.
- La poussière d'argent? Voldemort? Il serait de nouveau de retour?
- J'en ai bien peur. Il te faut savoir que c'est la poussière d'argent qui t'a affaiblie. Tu l'as trop souvent manipulé.
- Ho non, comment avec vous su pour la poussière d'argent professeur?
- Severus connaît beaucoup d'ingrédients, c'est pourquoi il t'a suivit ainsi que ton ami Adrian. Il a empêché que Voldemort ne te vole la poussière d'argent et de faire des dégâts.
- D'accord, mais Voldemort est mort non? demanda Amélia effrayée.
- Le professeur Quirrell lui a donné des forces, mais maintenant, tout danger est écarté. Il voulait la poussière pour ajouter à son pouvoir quelque chose de plus puissant. Imaginez ce que Voldemort aurait pu faire avec cela, nous aurions été perdus.
- Comment le professeur Rogue aurait-il pu arrêté le temps lui aussi? Il me semble qu'il n'aurait pas pu trouvé de la poussière d'argent, demanda-t-elle en se tenant la tête.
- Lors d'un de vos cours de potion, il avait ramassé sur le sol votre poussière d'argent, il en a pris un peu tout simplement. Après une analyse complète, il a pu déduire que c'était de la poussière d'argent.
- Je suis navrée… J'ignore qui m'a laissé cette poussière. Je sais qu'elle a été volée au ministère, serait-ce Averus Lington? Celui que le ministère a arrêté?
- Laissons le ministère se charger de cette histoire. Il y a deux hommes qui veulent vous interroger, dit Dumbledore en ajustant ses lunettes en forme de demi-lune. J'aurais préféré qu'ils viennent un autre jour, mais je n'ai pu les retenir.
Amélia se tourna doucement la tête et vit les deux hommes habillés de noirs qu'elle avait vus plusieurs fois durant l'année. Elle avait mal au cœur et aurait préféré replonger dans le sommeil. L'homme à la mince silhouette commença à parler.
- Bonjour Miss Faris! Je me présente Rodney Lionheart et voici mon assistant Pete Gas.
Il lui présenta un petit homme repli et grassouillet.
- Nous travaillons au département des mystères au ministère et nous aurions quelques questions à vous poser, continua Rodney. Vous avez utilisé la poussière d'argent, un ingrédient totalement interdit depuis janvier 1752, ce qui devrait dire d'après le code des sortilèges et ingrédients interdits no. 2677, Alinéa D que vous devez nous donner votre baguette et être expulsé de l'école de sorcellerie Poudlard. De plus, le vol que vous avez commis devrait…
- Quoi ? s'exclama Amélia en tremblant, je n'ai jamais volé quoi que se soit au ministère. J'ai trouvé la poussière d'argent dans mes affaires à la rentrée.
- Qui aurait pu vous donner ça, sans vous en faire mention? Il faudrait être complètement fou! s'exclama Pete Gas en laissant entendre quelques petits rires forcés.
- Je n'aaiiiiii riiiien faiaiait du tout! pleura Amélia.
- Messieurs, interrompit Dumbledore, n'aurait-il pas un moyen de s'entendre? Il est totalement impossible de croire qu'elle serait allée au ministère jusqu'à voler une substance qu'elle ne connaissait pas… Vous ne pouvez pas l'accuser sans preuve.
- Désolé Albus, mais qui serait alors le coupable?
- Moi!
Tout le monde se retourna vers l'homme qui était maintenant apparu dans la chambre. Il était petit, avait toujours le même chapeau melon. Il avait une barbe brune de plusieurs jours et il avait perdu du poids depuis la dernière fois que Amélia l'avait vu.
- Jordan! s'exclama-t-elle en s'essuyant les larmes qu'elle avait sur les joues.
- Je suis désolé de cet incident, jamais je n'aurais voulu faire de mal à cette enfant, déclara Jordan en faisant tourner ses mains autour de son chapeau.
- Brutus vous voilà enfin! lança Mr. Lionheart. Cela fait des mois que nous vous cherchons. Il va falloir vous amener au ministère pour raconter tout cela. Vous allez perdre votre emploi si cela est vrai que vous êtes le coupable d'avoir volé la poussière d'argent Brutus.
- J'assume totalement mon erreur, répondit-il nerveusement. Je ne sais pas ce qui m'a prit.
Les deux hommes du ministère s'excusèrent auprès d'Amélia, puis saisir chacun un bras de Jordan.
- Amélia, je suis désolé, je n'ai pas voulu te faire ça, cria Jordan les yeux humides.
- Alors, pourquoi avoir fait ça? Vous m'avez menti, renifla Amélia.
- Pour mon travail Miss… Tu ne peux pas comprendre, ajouta-t-il en baissant la tête.
Les trois hommes sortirent de la chambre. Dumbledore était toujours dans la pièce. Amélia avait enfoui son oreiller sur son visage pour cacher sa honte.
- Tu n'as pas à avoir honte Amélia, tout ceci n'est pas de ta faute!
- Si professeur! Je n'aurais jamais dû utiliser cette poussière. J'avais lu qu'elle était dangereuse, mais je ne croyais pas qu'elle pourrait me conduire à la mort, répondit-elle.
- Tu sais pourquoi Marcius Hart a arrêté la réalisation et détruit sa poussière d'argent? demanda le professeur Dumbledore.
- Non, ce n'était pas mentionné dans le livre que j'ai lu.
- Sa femme Gwendoline en est morte, c'est pourquoi il a préféré la détruire avec le ministère. Il a vu que son invention était trop dangereuse, c'est pour cette raison qu'il en a informé le ministère.
Amélia se sentait davantage plus troublée que jamais. De plus, son cœur semblait flotter dans sa poitrine, comme si elle se trouvait sur un bateau en pleine mer.
- Mais professeur, il a été tué, il était innocent! s'emporta Amélia.
- C'est pourquoi, il faut être absolument certain de ce que l'on fait. Il y a toujours des conséquences de ce que nous faisons, qu'elles soient bonnes ou pas. Sache que si tu te moques du temps, alors le temps se moquera de toi. Je suis certain que tu peux le comprendre.
Amélia réfléchit quelques secondes de ce que le professeur Dumbledore venait de dire.
- Bien sûr, je crois que je vais laisser le temps défiler normalement! J'ai eu ma leçon… Je ne toucherais plus à quelque chose qui modifie le temps.
- Je dois malheureusement te quitter, Harry Potter m'attend. Je vois qu'un jeune homme vous attend, ajouta-t-il en lui lançant un clin d'œil. L'hôpital Ste-Mangouste va s'occuper de toi jusqu'à ce que tu sois complètement rétablie. Je crois que tu es déjà en bonne voie de guérison. Au revoir.
Dumbledore quitta la chambre en adressant un petit sourire au garçon sur le lit voisin. Amélia regarda ensuite autour d'elle. Il y avait un mur devant son lit et un miroir y était accroché. Elle regarda son reflet dans le miroir, son bandage autour de la tête lui faisait une tête énorme et son visage était tout pâle. Olivier entra dans la chambre avec de nombreuses fleurs. Des jonquilles plus jaunes que le soleil.
- Ça va la tête? demanda Olivier inquiet.
- Ça peut aller, répondit-elle. Tout est fini, je vais rentrer bientôt à l'école.
- Tu m'as fait une de ses peur, dit Olivier les yeux légèrement rougis. J'étais vraiment inquiet et si tu aurais entendu tout ce qu'ils ont pu dire à Poudlard, c'était affreux.
- Je suis là et je vais bien, sourit Amélia. Tu m'as apporté des fleurs ?
Olivier s'était tellement inquiété pour Amélia qu'il avait oublié qu'il lui avait apporté des jonquilles.
- Heu… oui! C'est pour toi, dit-il un peu distrait.
Il lui remit le bouquet entre les mains.
- J'ai discuté avec Pucey et il m'a dit que Flint t'avait pris ton journal.
Il sortit de sa poche le journal de Lobélia Ronsard et le lui donna en lui déposant un joli petit baisé sur les lèvres. Amélia sourit grandement.
- Tu es vraiment le meilleur des petits amis! Je te remercie sincèrement. Je n'ose pas imaginer ce que tu as pu faire pour l'avoir.
- Tu n'as pas idée, ajouta Olivier en souriant.
- Ho mais j'y pense, quel jour on est? Le match de Quidditch est-il passé?
- Le match a eu lieu, nous nous sommes fait battre par les Poufsouffle, Spinnet a pris ta place, mais de toute façon Potter manquait au match. C'était une très vilaine défaite, je dois dire.
- Pourquoi? demanda Amélia.
- Je te raconterai tout cela demain à Poudlard. J'ai parlé à ton docteur, tu peux rentrer dès demain pour assister au banquet final.
Amélia était de nouveau épuisé. Elle dit au revoir à Olivier et s'endormit aussitôt. Bientôt, elle allait enfin pouvoir se souvenir de tout ce qui s'était produit, car le calmoserum allait arrêter de faire effet.
De retour à Poudlard, Amélia fut ensevelie de cadeaux et de questions. Ses blessures étaient toujours bien apparentes. Elle n'eut pas la chance d'aller parler au professeur Rogue. La Grande Salle était décorée par l'emblème des Serpentard. Au banquet, Dumbledore donna des points à Gryffondor pour féliciter Ron Weasley, Hermione Granger, Harry Potter et Neville Londubat de leur grande bravoure pour avoir accompli un grand exploit. Ce qui donna la Coupe des 4 maisons à Gryffondor. Amélia salua Adrian amicalement de la main à la table voisine. Elle était contente de pouvoir le revoir saint et sauf. Lorsque le repas fut terminé, Amélia courut rejoindre Rogue qui partait vers le hall.
- Attendez professeur, lança Amélia.
Rogue s'arrêta pour faire face à la jeune fille qui l'appelait.
- Je voulais vous remercier de m'avoir sauvé la vie. Sans vous, je serais morte à l'heure qu'il est. C'est ce qu'on m'a dit…
- Ce fut un plaisir Miss Faris, mais ne recommencez pas trop souvent. Il a été d'une grande chance que vous échappiez votre poussière d'argent lors de mon cours.
- Vous saviez que ce n'était pas du Great… du Great… n'est-ce pas?
- Du Great Silver! En effet, je savais! répondit-il en enlevant une mèche de cheveux graisseuse de ses yeux noirs et profonds. Le Great Silver donne la jeunesse et coûte extrêmement cher. Il n'y a aucun élève qui prendrait cet ingrédient-là, surtout à votre âge.
- Bien sûr… Je dois vous quitter, le train arrivera bientôt professeur, encore une fois, je vous remercie.
Amélia s'approcha de Rogue et lui serra la main comme on fait avec une personne qui nous rend service et que nous sommes heureux.
Amélia portait la cape de sa tante, elle était trop grande, mais elle s'en moquait. Elle aurait tout donné pour faire la connaissance de sa tante. Elle traînait avec elle, tant bien que mal la cage de Boo Boo. Elle prit le train en direction de Londres.
Arrivé à la gare de King Cross, il fallait à présent dire au revoir à Olivier et à tous ses amis. Elle salua un grand nombre de ses compagnons de classe et se tourna ensuite vers son petit ami. Tous les deux s'embrassèrent en se serrant très fort.
- Tu m'appelles? demanda-t-elle avec une lueur d'espoir.
- Quoi?
- Nom de Dieu, c'est vrai! Tu n'as pas de téléphone… Écris-moi alors, je vais trop m'ennuyer de toi, se rappela-t-elle.
- Toi aussi tu vas me manquer, je t'enverrai des lettres. Chaque jour, chaque semaine, plaisanta-t-il.
- Je vais demander à mon père s'il est d'accord que tu viennes chez moi, à très bientôt j'espère.
Les deux adolescents s'éloignèrent chacun de leur côté, le cœur gros. Amélia distingua parmi la foule de la gare, un homme musclé d'une quarantaine d'années. Il portait un t-shirt bleu et envoyait la main à Amélia en souriant.
- Amélia ! cria l'homme. J'ai appris ce qui t'était arrivé, je me suis fait un sang d'encre, tu ne peux pas savoir.
- Papa, je suis aussi contente de te voir, plaisanta Amélia. Ce n'est rien, tout c'est bien passé.
- Je suis content de te revoir enfin! Viens, on rentre la maison, tu vas pouvoir dire que bien des choses ont changées.
Sur le chemin du retour, tous les deux échangèrent sur l'année qu'il venait de passé l'un sans l'autre. Les sujets furent nombreux.
À la maison, Amélia commença à défaire ses bagages. Elle mit sur sa commode, à côté de son livre de magie blanche sa boule de cristal. Elle ignorait encore comment l'utiliser, mais cela faisait une belle décoration pour l'instant. Quand elle eut déposé la boule de cristal, une brume bleue prit place pour laisser voir une forme noire. Elle vit un oiseau qui battait des ailes à vive allure. Puis d'un coup, cette image disparut. Amélia fut d'abord surprise, puis elle recommença à ranger ses choses. L'oiseau ne voulait rien signifier pour elle, mais elle avait l'intention de chercher sur le sujet durant l'été. Il allait être certain que bien des choses avaient changé au 202 rue Lewis. Sa vie était à présent changée. Jamais elle n'aurait pu croire une seule seconde qu'elle vivrait une vie magique.
Vous pourrez lire une nouvelle aventure d'Amélia Faris dans le deuxième tome intitulé La Vengeance.
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