Pourquoi ?
Résumé : Pourquoi ? Un mot aussi banal peut-il être le début d'une longue histoire ?
Pairing : DM/HG
Disclaimer : personnages et univers appartiennent à JK Rowling
Merci à stéphanie, zeeve lelula, serpentis draco, drago malefoy (comme tjs !)
7) Sortie nocturne
- Mais c'est pas vrai ! Quelle idée j'ai eu de t'apprendre ça ! s'exclama Drago.
Il venait de se faire battre pour la deuxième fois. C'était un vendredi soir. Ils s'étaient contenté de conversations sans intérêt en jouant, chacun voulant la victoire.
- On fait moins le malin, petit prétentieux ? ricana Hermione.
Elle se leva, s'étira en faisant apparaître son nombril et posa sa pile de livres sur la table. Les professeurs ne les avaient pas épargnés pour les devoirs. Rien que ce soir, elle avait deux travaux à rendre, un cour à réviser et pas mal d'exercices.
- Un coup de chance, répondit Drago.
- Tu ne veux pas avouer que je suis douée ?
- Petite prétentieuse !
- Mauvais perdant !
- Ingrate !
Hermione fronça les sourcils cherchant vainement quelque chose à ajouter pour ne pas perdre la face. Drago lui adressa un sourire victorieux et s'enfonça dans le canapé en croisant les bras. Il regarda Hermione travailler pendant dix bonnes minutes. Il aimait voir les autres étudier tandis qu'il feignantait. La Gryffondor écrivait à une vitesse impressionnante et acheva de recopier son devoir en moins de dix minutes. Puis, elle jeta un œil à la pendule du buffet. Il était minuit passé. Drago observait maintenant le feu. La lueur des flammes éclairait et faisait briller ses yeux.
- J'ai faim, fit Hermione. Tu viens avec moi à la cuisine ?
Drago tourna la tête vers elle. Depuis quand Miss-je-sais-tout descendait la nuit pour aller grignoter dans les cuisines ?
- Pourquoi ? T'as peur du noir Granger ?
- Comme tu veux, répondit la Gryffondor en haussant les épaules.
Elle enfila sa robe de sorcière, prit sa baguette magique et sortit de la salle commune. Les couloirs étaient sombres et éclairé par quelques torches accrochées aux murs. L'ombre de la sorcière borgne dansait sur le mur.
- Lumos, murmura Hermione.
Sa baguette éclaira les alentours. Quelques craquements qui provenaient de l'extérieur en plus de l'obscurité donnaient froid dans le dos. Hermione commença à avancer vers un passage dérobé qu'elle connaissait et qui menait directement vers les étages inférieurs. Le tapis étouffait les bruits de ses pas. Soudain, une main glacée se posa sur son bras. Hermione eut un hoquet de surprise et fit volte face.
- Nan mais t'es malade Malefoy ! s'écria-t-elle.
- Moins fort ! chuchota le Serpentard, je ne tiens pas à être coursé par Rusard !
Les deux adolescents soulevèrent une tapisserie et empruntèrent un escalier étroit et humide. Ils se retrouvèrent près du hall d'entrée et descendirent quelques marches en direction des cachots. Ils arrivèrent dans un couloir bien éclairé ou des tableaux représentant des victuailles étaient accrochés.
Hermione trouva celui qui l'intéressait, chatouilla la poire et ils entrèrent. La cuisine était une grande pièce aussi vaste que la Grande salle et à cette heure totalement vide.
- Comment tu sais ça Granger ? bougonna Drago.
- Je suis intelligente tout simplement, répondit la préfète, un sourire aux lèvres.
- Et modeste aussi !
Les elfes de maisons n'étaient plus là mais la cuisine brillait de propreté. Hermione semblait être une habituée car elle se dirigea droit vers une petite étagère. Elle fouilla un instant, tandis que Drago s'asseyait sur une table. Hermione disparut dans une pièce à côté et deux minutes plus tard, elle revenait avec deux verres de lait à la main et une tablette de chocolat praliné.
- Tu viens souvent comme ça, en plein milieu de la nuit ? demanda sarcastiquement Drago en acceptant deux carreaux de chocolat. La Gryffondor acquiesça et expliqua qu'elle aimait grignoter un peu après ses devoirs et avant d'aller se coucher.
- Il y a plein de friandises dans le buffet, tu peux pas t'en contenter ? répliqua Drago.
Hermione sentit venir une autre querelle et ne répondit rien. Ils s'assirent sur une table et grignotèrent en silence.
- Qu'est ce qu'il s'est passé Malefoy pour que tu cries dans ton sommeil ? demanda soudainement Hermione.
Elle garda les yeux baissés mais entendit que le préfet avait posé son verre d'un geste brusque.
- Si tu ne veux pas en parler, je comprends… ajouta-t-elle rapidement en se mordillant les lèvres.
Elle ne voulait pas forcer Drago à se confier mais le mystère que dégageait le garçon l'intriguait beaucoup. Il cachait quelque chose, elle en était sûre.
Drago hésitait. Pourquoi il allait lui raconter sa vie ? Elle s'en moquait probablement. Mais d'un autre côté, il en avait besoin. Il avait tenu près de dix sept années sans se confier à personne, à refouler sa douleur… Il ne pouvait plus la contenir et parler à Blaise lui faisait toujours un bien fou. Alors peut être qu'Hermione pouvait l'aider après tout. Il n'avait pas grand chose à perdre.
Drago lui raconta donc le rêve qu'il avait fait il y a déjà quelques mois et qui avait réveillé Hermione. La jeune fille s'écouta sagement et lui remonta un peu le moral. Elle lui dit qu'il ne devait pas perdre espoir et qu'à sa majorité plus personne n'aurait à lui imposer des règles. Elle parla évidement de Dumbledore. La préfète se dit qu'ils avaient au moins un point commun à savoir l'envie de partir de chez eux. Elle jeta un coup d'œil à Drago qui réfléchissait, la tête penchée.
- Il est vraiment mignon, pensa Hermione.
Elle rougit aussitôt d'avoir pensé ça et se mit une claque mentalement.
- Et toi alors ? C'est bien beau tout ça mais je ne sais rien sur toi, dit Draco pour rompre le silence.
- Qu'est ce que tu veux savoir ? demanda Hermione en croquant dans un carreau de chocolat.
- Pourquoi tu as si peur d'avoir des mauvaises notes… Tes parents, je sais, mais ils sont si terribles que ça ?
Hermione baissa la tête, un peu gênée. Elle n'en n'avait jamais vraiment parlé et encore moins à l'un de ses ennemis. Enfin ennemi… La préfète ne savait plus très bien comment considérer Drago maintenant.
- Je viens d'une famille élitiste, expliqua Hermione. Je ne m'en étais jamais rendu compte avant de rentrer en primaire… Mais ce qui m'a fait le plus de mal c'est pas que mes parents soient si… exigeants… Non, c'est une conversation que j'ai surprise entre mon père et ma mère.
Elle s'interrompit, n'aimant jamais parler de ça. Le fameux poids qui s'emparait d'elle dès que ce souvenir la hantait refit son apparition. Drago attendit patiemment que la Gryffondor puisse continuer. Il regardait fixement la grande cheminée pour ne pas mettre la préfète mal à l'aise.
- Un jour j'amenai ma petite sœur manger un morceau… Dans la cuisine… Il faut croire que je poursuis le rituel… Elle avait sept ans, moi onze… C'était juste avant d'entrer à Poudlard, un soir d'été. Et alors c'est là qu'on les a entendus parler… De nous… Ma mère disait que Lucinda –ma sœur- commençait à l'embêter sérieusement… Qu'elle n'avait jamais voulu avoir d'enfants et que c'était par pur souci de descendance…
La voix d'Hermione s'étrangla soudainement. Elle ne devait, elle ne pouvait, pas pleurer devant le Serpentard. Elle était forte en avait vu bien d'autres. Il fallait qu'elle tienne le coup.
Drago, lui, était trop pétrifié par cette révélation pour se rendre compte de l'état d'Hermione. Ses paroles l'avaient littéralement glacé de l'intérieur, sensation très inhabituelle chez lui. Le jeune homme se décala et passa un bras autour des épaules d'Hermione. Ce geste simple et un peu hésitant encouragea la préfète à continuer.
- Ca a complètement perturbé ma sœur tu penses bien… Ses résultats scolaires ont chuté… J'ai bien essayé de l'aider, je t'assure ! J'ai fais tout mon possible… Deux mois plus tard, mes parents l'envoyaient dans un établissement privé. Je n'ai pas vu ma sœur depuis sept ans ! On s'écrit dès que c'est possible mais elle est très surveillée… Ma petite Lucinda, si tu savais comme je l'adore. C'est pour ça que j'étais si contente le jour du match. J'ai reçu une lettre d'elle…
Drago sentit Hermione trembler et la pressa un peu contre lui. Il lui chuchota qu'ils iraient chercher sa sœur dès leur sortie de Poudlard et qu'elles pourraient rattraper tout le temps perdu. Ils ne surent pas trop combien de temps ils restèrent là, se réconfortant mutuellement.
Ils se décidèrent quand même à regagner leur salle commune. Hermione allait beaucoup mieux. Drago passait devant, baguette à la main. Il avait une discrétion et une grâce naturelle qui impressionnait Hermione. Ils arrivèrent jusqu'à leur étage sans encombre, ce qui était un record étant donné que Rusard faisait le plus de rondes vers cette heure là. Ils s'enthousiasmaient d'avoir tant de chance quand à l'angle du couloir, à peine à dix mètres de l'entrée de leur salle commune…
- Ha ha ! s'exclama le vieil homme. On est en septième année alors on se croit tout permis ! Que faisiez vous ? Poser des Bombabouses ? Provoquer Peeves ?
Rusard semblait en transe, sans doute ravi d'avoir trouvé quelqu'un à punir. Il faut dire que ces derniers temps, l'école était plutôt calme. Et depuis le départ des frères Weasley, il n'avait plus grand-chose pour exercer son imagination et trouver les pires punitions. Rusard agrippa Drago par la manche et la secoua, comme si des pétards allaient en sortir. Il fit un tour rapide autour des deux préfets, d'un œil examinateur.
- Monsieur Rusard, dit Hermione d'un ton posé. Nous sommes les préfets en chef. Nous avons entendu du bruit à l'étage du dessous. Sans doute des élèves hors de leur dortoir alors nous sommes allé voir. Ces vauriens nous ont entendu venir mais ont déguerpi. Nous voulions simplement qu'ils respectent le calme et l'ordre. Et maintenant, nous allons nous coucher si vous le voulez bien.
Rusard se calma d'un coup, observa Hermione puis Drago, qui avait rapidement caché son expression d'ahurissement total. Il fronça les sourcils, ses yeux allant de l'un à l'autre. Rusard renifla, jeta un œil à Miss Teigne et hocha la tête en marmonnant dans sa barbe. Puis, il fit demi tour et s'éloigna en direction de l'étage inférieur.
Drago le regarda s'en aller avec cette drôle d'expression plaquée sur le visage. Hermione pouffa de rire et lui dit de fermer la bouche.
- Depuis quand tu mens comme ça ? s'exclama le jeune homme.
- Ca m'arrive de temps en temps, répondit la préfète en entrant dans la salle commune. Tu as vu comme il s'est calmé ? Je crois que les mots "calme" et "ordre" ont un effet apaisant sur lui.
Ils éclatèrent de rire tous les deux et Drago l'imita dans sa transe, ce qui les fit encore plus rire. Ils s'assirent dans le canapé et discutèrent quelques minutes avant d'aller se coucher.
J'espère que vous avez aimé !
Morgane
