Trêve
Disclaimer : Aucune chance que je me fasse passer pour JJ Abrams, hm ? Bon, les personnages ne m'appartiennent pas, à l'exception de ceux que vous ne reconnaissez pas.
Note : AU - Post saison 3.
Résumé : Elle le déteste. Il semblerait que ce soit réciproque. Dès lors, une trève imposée par une lourde perte ne saurait être une sinécure.
Chapitre 1 : Introduction
La jeune femme se déplaçait doucement à l'étage, arme au poing. Des deux pièces qu'elles avait déjà visitées, rien ne ressemblait à l'objet qu'elle recherchait. Un bref rayon de lune perça l'épaisse couche de nuages, révélant à l'espionne le corps d'un molosse probablement mort. Elle n'était désormais plus seule en chasse. Et le faible grincement d'une porte au rez-de-chaussée lui révéla que l'autre était très rapide.
Elle pénétra dans une pièce qui semblait être un des bureaux du propriétaire, qui dormait présentement comme un bienheureux dans sa baignoire. Sydney fouilla rapidement la pièce à la recherche d'un coffre. Qu'elle découvrit au fond d'une armoire. Elle posa son arme et sortit le decrypteur de son sac. Elle allait commencer à chercher le code quand elle se rendit compte que le coffre présentait une anomalie. Une deuxième alarme ? Il était étonnant qu'un homme prenant autant de précautions pour protéger ses biens puisse se laisser piéger par une supposée conquête. Enfin, elle n'était pas ici pour philosopher sur la condition masculine et sa libido. Surtout que le canon d'une arme venait de se poser sur sa nuque.
"Reculez." lança une voix familière. "Tournez vous."
Sydney s'éxécuta. L'homme étouffa un rire narquois.
"Évidemment… J'avais oublié à quel point vous étiez forte pour le racolage, Sydney."
"De la bouche d'une pute de luxe telle que vous, Sark, la formule ne se départ pas d'un certain effet comique."
La jeune femme eu la satisfaction de voir son sourire s'effacer pendant un instant. Pour réapparaître rapidement. Apparemment il avait une idée précise de son sort et cela l'amusait au plus haut point.
Le jeune homme sortit une paire de menottes, fit signe à la jeune femme de s'attacher les poignets de à la tringle du placard , et sourit en la voyant serrer les dents.
"Allons, Sydney, ne me dites pas que vous ne jouez pas à ça avec votre agent ?"
Il vérifia que les menottes étaient bien resserrées, et il quitta la pièce, mais elle l'entendit lui lancer du couloir :
"Ne vous inquiétez pas, il ne devrais plus tarder désormais… S'il pense à surveiller autre chose que la sortie sud…"
Sydney tira frénétiquement sur ses poignets, sans résultats. Il fallait qu'elle trouve un moyen de réactiver le micro de sa boucle d'oreille… Elle avisa les mailles un peu lâches de son pull. Peu de temps après, elle pouvait de nouveau communiquer avec son partenaire.
"Vaughn ! Sark a le disque, et il sait que tu es ici. Il va éviter la sortie sud, contacte Weiss !"
"Quelle est ta position ?"
"Peu importe ! Il faut le retrouver. On a besoin de lui. J'ai besoin de lui."
Elle n'avait plus qu'à se défaire des jolis bracelets à présent. Elle ne pouvait pas se suspendre à la chaînette afin de briser la tringle sous peine de se casser les deux poignets, pas plus qu'elle ne pouvait la déboîter, n'ayant aucune prise. Son regard se posa sur l'attache massive de la tringle. La vis ressortait assez pour qu'elle l'enlève.
Une fois libre, elle se précipita dehors. Une silhouette courut à sa rencontre.
"Sydney, tout va bien ?"
Oui, si l'on oublie les menottes.
"Ou est Sark ?"
"Je ne l'ai pas vu sortir."
Sydney souffla et détourna la tête. Vaughn sortit son passe partout, la libéra et reprit.
"Il est plus que probable qu'il soit dans le petit bois. Il continue jusqu'au mur d'enceinte."
Sydney piqua un sprint entre les arbres et arriva au mur. Il était beaucoup trop haut, il était impossible de le franchir à moins de…
"Je pensais que vous seriez plus rapide, Sydney." Sark l'attendait, appuyé contre un arbre, l'arme à la main.
Elle se mordit la lèvre. Il continua :
"Vos amis nous attendant de l'autre côté, allons donc les saluer."
Vaughn surgit à cet instant.
"Agent Vaughn… Amusante, cette sensation de déjà-vu, n'est-il pas ?" fit-il, se rapprochant de Sydney. "Maintenant, jetez votre arme."
En dépit des protestations de sa partenaire, l'agent de la CIA obtempéra.
"À genoux."
Avec réluctance, Vaughn s'éxécuta. Sark lui décocha un coup de pied en plein visage et s'éloigna avec son otage qu'il avait saisi par le cou, pendant que l'autre homme s'effondrait.
"Salopard." siffla la jeune femme entre ses dents.
Sark se contenta de sourire et pressa l'allure. Dans la course, une branche atteignit Sydney en plein visage. Elle porta la main à son visage et avisa alors sa bague.
Un craquement tout proche lui indiqua que l'équipe numéro deux se rapprochait. Sydney fit mine de ralentir, mais une brève pression du revolver contre ses côtes lui fit comprendre que ce n'était pas la meilleure des choses à faire.
La grille était proche. Très proche. Ils y étaient …
"Pas un geste !"
Trois agents avaient désormais leurs armes pointées vers eux. La jeune femme sentit le souffle qui lui balayait la nuque s'accèlerer. Il était temps. D'un geste vif, elle plaqua sa paume où la bague était retournée et appliqua l'infime dose de somnifère restant sur la peau nue du tueur, qui s'effondra presque immédiatement.
OoOoOoO
10 jours plus tôt.
La jeune femme se gara devant une maison de type victorien. Le jardin étincelait, et les parterres étaient plus beaux que jamais. Elle sourit. Le jardinage était une passion pour ses beaux parents. La présence la voiture de police devant le garage la replongea dans une réalité bien moins douce. Elle se rembrunit.
Elle descendit de voiture, se dirigea vers la porte et sonna. Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un homme ne vint lui ouvrir. Elle ouvrait la bouche pour se présenter quand une tornade brune se jeta dans ses bras.
"Maman !" s'exclama la petite fille.
Le policier esquissa un sourire.
"Mademoiselle Bristow, je présume ?"
Elle acquiesça.
"Madame Hecht est dans le salon avec mon collège." reprit le policier. "Nous aurions quelques questions à vous poser."
Elle hocha brièvement la tête et le suivit dans le salon, sa fille toujours dans les bras.
La femme qui était assise dans le canapé avoisinait la soixantaine. Quand elle vit sa belle fille, son visage s'éclaira. Elle se leva et vint l'embrasser.
" Sydney ! Dieu merci…"
"Maman ? Tu restes combien de temps ?" demanda la petite.
"Au moins une semaine, ma puce."
"Cela ne dérange pas la banque ?" intervint sa belle mère.
"Mon patron a été très compréhensif. Ne vous inquiétez pas, Madeleine, je reste aussi longtemps que vous aurez besoin de moi." fit la jeune fille avec un doux sourire.
Madeleine lui rendit un sourire triste et Sydney sentit un étau se refermer sur son cœur. La femme se tourna vers le policier, mais ce dernier n'esquissa pas un geste.
Sydney décrocha sa fille de son cou, la posa à terre et s'accroupit devant elle.
"Alors ma puce, c'était bien le week end à la mer avec mamie ?"
"Tu avais dit que tu viendrais." répondit la petite d'un ton d'où pointaient les reproches.
"Je sais, et je suis vraiment désolée. Je sais que ça faisait longtemps que…" mais elle n'eut pas le temps d'achever sa phrase, sa fille l'ayant interrompue.
"Trop longtemps."
oOoOo
Adams regardait la mère de la petite, songeur. Elle semblait très proche de sa belle mère, tout en n'étant assez présente pour sa fille. IL se demandait quelles pouvaient être les raisons de cette femme; et en était même à l'hypothèse de la garde supprimée quand quand il fut tirée par une question de la petite.
"Maman, papy, il est parti avec papa ?"
Sa mère se mordit la lèvre, la reprit dans ses bras et la serra.
"Oui, pitchoune. Il est parti avec papa."
La grand mère intervint.
"Lisa, pourquoi n'irais tu pas chercher la jolie robe que nous avons achetée à la mer ?"
Les grands yeux gris de la petite fille se posèrent sur sa grand mère et une moue apparut sur ses lèvres.
Sydney la posa à terre, et elle partit à l'étage.
"Je crois qu'elle n'a pas beaucoup dormi cette nuit." fit Madeleine, doucement, à sa bru qui s'était détournée et qui regardait le jardin à travers la baie vitrée." Elle se pose beaucoup de questions sans trouver les réponses."
Sydney lui envoya un regard douloureux.
"Et je ne suis pas là pour y répondre." lâcha-t-elle, amère.
"Sydney… Tu sais bien que tu ne peux pas…"
"Je devrais."
La réponse claqua, sèche.
"Sydney." reprit durement Madeleine. "Tu ne peux pas, et c'est certainement mieux comme ça. Pour Lisa, comme pour toi. Pour l'instant."
Adams scruta le visage fermé de la jeune femme. Apparemment, cette conversation avait déjà eu lieu. Elle finit par se détourner.
"Je vais faire du café."
Le bruit d'une course retentit dans l'escalier. Elisa fit irruption dans le salon, une robe rouge à la main. Elle la montra fièrement à sa mère qui l'observait depuis la porte, un sourire flottant sur ses lèvres.
"Elle est superbe, Lilou. Tu veux bien me montrer comment elle te va ?"
Elle disparut quelques secondes, pour réapparaître, confuse.
"Vous voulez du café ?" fit-elle, s'adressant enfin aux deux policiers.
"Non, merci." répondit Adams. "Par contre nous désirerions vous poser quelques questions."
Le regard de Sydney se rétrécit tandis qu'elle fixait le policier.
"Écoutez, je conçois fort bien que vous soyez pressés, mais j'aimerai avoir le temps d'arriver avant que vous ne commenciez les interrogatoires."
"Écoutez, je conçois fort bien votre problème" rétorqua le policier" mais plus vite nous aurons des réponses, plus vite nous pourrons avancer."
La jeune femme lui renvoya un regard songeur, avant d'hocher lentement la tête.
Au même moment, Elisa refit irruption dans la pièce.
"Lisa, va mettre tes chaussures, nous allons au parc. Maman doit parler avec ces messieurs." fit Madeleine.
La petite fronça les sourcils et ouvrit la bouche.
"Je vous rejoint très vite, puce", fit Sydney, pour couper court à toutes les récriminations qui ne demandaient qu'à sortir de la bouche de sa fille. "Promis."
La petite lui envoya un regard chargés de reproches et sortit à contrecoeur. Les adultes restant demeurèrent silencieux jusqu'à ce que la porte d'entrée ne se referme. Sydney se servit un café et attendit que le policier s'exprime. Ce qu'il ne fit pas tout de suite, prenant le temps de choisir ses mots.
"Qu'est ce qui peut donc empêcher une mère d'élever son enfant ?" attaqua-t-il enfin, sans se soucier de préambules.
"Je peux savoir en quoi ma vie privée et liée au meurtre de mon beau-père ?"
"Meurtre ?"
"Le fait qu'il ait été torturé m'amène à penser que sa mort n'est pas des plus naturelles." répondit Sydney, passablement énervée.
"Vous ne paraissez pas plus touchée que cela par cette triste histoire." remarque le policier.
La jeune femme le dévisagea, incrédule.
"Mais pour qui vous prenez vous ? Après avoir décidé que j'étais une mère indigne, vous vous êtes dit que j'étais vraisemblablement votre coupable ?"
"Je n'ai formulé aucune accusation, Mademoiselle Bristow."
Elle soupira bruyamment et secoua la tête.
"Écoutez, je n'ai pas sauvagement massacré mon beau père, ni pour toucher un héritage, ni pour récupérer la garde de ma fille, parce que c'est moi qui ai confié la garde de Lisa à mes beaux parents. La banque où je travaille m'envoie fréquemment à l'étranger pour des périodes indéterminées, je ne suis donc pas systématiquement chez moi le soir."
"J'ai rencontré beaucoup de femmes carriéristes, mais jamais encore une pour qui son travail compte plus que sa propre enfant."
Sydney se leva, frémissante de colère. Elle siffla :
"J'ai accepté de répondre à vos questions pour vous aider à retrouver un meurtrier, pas pour que vous me fassiez un procès. Vous ne savez rien de moi, rien ! De quel droit me jugez vous ? Et jamais, au grand jamais, mon travail n'a été plus important que Lisa ! Et ce ne sera jamais le cas !"
"C'est pour cela que les Hecht l'ont élevée."
Pour s'empêcher de répondre ce qu'elle avait à l'esprit, Sydney se mordit la joue, si fort que le goût douceâtre du sang lui envahit la bouche.
"Vous en avez fini avec votre procès d'intentions ? Dans ce cas, j'aimerai rejoindre ma fille. Vous savez où se trouve la sortie."
Le policier acquiesça, et il se dirigea avec son collègue en direction de la sortie.
Sydney lui lança :
"Pour votre gouverne, j'ai élevé ma fille. Au revoir."
Et elle ferma la porte. En montant dans la voiture, Adams ressassa tout ce qui avait été dit. Quelque chose n'était pas clair à propos de cette femme, et son instinct lui disait que cela avait un lien avec cette affaire.
oOoOo
