Chapitre 7 : l'incontournable vérité

Kaori et Ryô se reposaient chez le professeur. Ryô était allongé sur son lit. Saeko était à côté de lui.

« Je suis désolée pour Kaori. »
« Saeko, ne recommences plus jamais ça. Tu aurais dû tout me dire. Tu ne t'imagines pas à quel point ces deux dernières semaines ont été une torture ! J'ai même cru que j'étais devenu impuissant ! »

Ryô fit une grimace de pervers.

« Saeko, tu m'as promis de me payer ! J'ai même le contrat entre les mains »

Il était incroyablement….. pervers. Mais contre toute attente, il déchira le contrat sous les yeux incrédules de Saeko.

Dans la pièce d'à côté, Miki, qui était revenue, veillait sur Kaori. Elle dormait. Le professeur était confiant. Elle s'en sortirait.

Deux jours plus tard, Saeko accompagna Mr Parker et sa fille à l'aéroport. Eric ne voulait pas partir tant que Kaori n'était pas sortie de sa léthargie. Ils s'excusèrent de ne pas pouvoir attendre le réveil de Kaori mais ils pensaient à elle. Ils avaient déjà remercié Ryô. Il fixa Axelle qui avait repris son apparence.

« C'est dommage. Je serais bien restée encore un jour ou deux » lui dit-elle en le regardant avec assurance.

Saeko s'attendait à ce qu'il lui saute dessus en l'invitant à rester mais il la prit par les épaules et lui dit qu'elle ne devait pas espérer.

Le lendemain, Kaori se réveilla. Ryô avait passé la plupart de son temps à son chevet. Le professeur lui avait même installé un lit pour qu'il puisse dormir à côté d'elle mais il avait refusé de faire ça car elle était trop près de lui. Ces deux semaines à rêver d'elle avait mis sa résistance sexuelle à dure épreuve. Après tout c'était un homme vigoureux et elle, une femme très séduisante. En plus, le fait qu'il l'aimait n'arrangeait rien. Il ne voyait qu'elle, ne pensait qu'à elle.

Kaori leva la tête et le vit. Il était assis sur le fauteuil à côté et il dormait un peu. Il se réveilla et lui sourit.

« Comment ça va, la belle au bois dormant ? »
« ça peut aller ».

Elle était gênée. Ses blessures commençaient à disparaître. On ne voyait quasiment plus son bleu à l'œil, ni ses différentes coupures. C'était le moral qui était le plus touché. Elle avait menti à Ryô, elle avait été torturée et avait tué un homme.

« Excuse-moi…. J'aurais dû t'en parler avant mais… »
« C'est à moi de m'excuser plutôt »

Kaori le regarda. Il était sérieux.

« Je t'ai entraîné dans ce monde et je n'ai pas su te faire garder les mains propres. Je suis désolé. »

Ryô ne regardait plus sa partenaire. Une tension se ressentait entre ces deux-là.

« Tu n'as pas à t'excuser tu sais… »
« Laisse-moi finir. Je t'ai fait souffrir à cause de mon comportement ambigu. Ce dernier mois m'a servi de leçon. J'ai compris que je pouvais te perdre et c'est la que j'ai compris. Je veux que tu restes ma partenaire, ma partenaire à part entière. »

Il se rapprocha d'elle et l'embrassa sur le front. Un baiser tendre et rempli d'amour. Kaori était rouge comme une tomate. Il quitta la chambre. Miki les espionnait.

« Les femmes n'ont plus de souci à se faire, je crois ! »

Ryô la regarda en souriant.

« Sotte ! ».

Trois jours plus tard, Kaori quitta sa chambre. Elle était encore un peu faible mais il n'y avait plus de trace de blessures. Elle passa devant l'appartement d'Eric. Il était parti. Elle se souvint de sa conversation.

« Je suis content que tu soies encore en vie Kaori. »
« Merci Eric. Je sais ce que tu ressens pour moi et à un moment j'étais perdu c'est vrai mais je sais maintenant à qui appartient mon cœur. »
« Je l'ai compris il y a longtemps déjà mais j'espérais que, peut-être… Je vais repartir aux Etats-Unis. Il vaut mieux. N'oublies pas Kaori que tu es une femme magnifique. »

Il l'embrassa sur la joue et quitta la chambre. Derrière la porte, Ryô avait tout écouté.

« Mr Saeba, n'oubliez pas ce que je vous ai dit. Ouvrez-lui votre cœur. »

Sur ces mots, Ryô, un peu gêné lui serra la main.

Kaori s'était allongée sur le canapé. Ryô lui prépara à manger. Durant deux jours, il se montra adorable, acceptant de faire les quatre volontés de Kaori. Elle n'était pas très exigeante à dire vrai.

Kaori était en pleine forme. Elle ne voulait pas d'une situation stagnante entre eux deux. Elle devait faire le premier pas car Ryô n'avait toujours pas fait un pas depuis ce baiser sur le front. Il ne voulait pas la brusquer. Kaori ne s'était pas encore coupée les cheveux. Elle alla chez le coiffeur pour retrouver son ancienne coupe de cheveux. Elle voulait redevenir elle-même. Ensuite elle alla voir Eriko qui fut enchantée de la voir en forme. Elle lui demanda un service. Eriko était au septième ciel. Kaori allait enfin sortir le grand jeu. Elle invita Eriko chez elle. Elle avait gardé la garde de robe d'Axelle Parker. Elle essaya plusieurs vêtements et opta pour une robe courte en dentelle et doublée de couleur aubergine à fines bretelles. Une petite merveille.

Pendant ce temps, Ryô était avec Mick dans un parc. Ils discutaient.

« Pourquoi tu n'es pas avec Kaori ? »
« Il fallait que je sortes un peu. »
« Pourquoi ? » lui demanda-t-il avec un air de sous-entendu
« Si tu l'avais vu ces deux dernières semaines. Depuis que je sais que c'était elle, je n'arrête pas d'y penser et quand je la vois, j'ai envie de lui sauter dessus. Je n'en peux plus. Elle m'obsède littéralement. Je n'arrive même plus à draguer en ville »
« Qu'est-ce que tu attends pour sortir avec elle ? »
« Ce n'est pas si simple. Je sais que ceux qui veulent me tuer, s'en prennent à elle parce qu'ils croient que c'est ma petite amie, et cela ne changerait rien, si elle le devenait vraiment mais je me dégonfle le moment venu. »
« Et si elle faisait le premier pas ? »
« Je la laisserai faire. »

Ryô retourna dans son appartement. Il n'y avait personne. Kaori lui avait laissé un message. Il devait la rejoindre sur le toit de plus haut building de Tokyo. C'était l'endroit préféré de Ryô. Là, il pouvait rêver.

A 20 heures, il arriva à l'endroit convenu. Kaori l'attendait avec un pique-nique. Il la regardait de la tête aux pieds. Elle était encore plus belle que quand elle était déguisée en Axelle Parker. Elle lui tendit un verre de vin. Ils restèrent ici pendant deux bonnes heures. Ils mangèrent en regardant la ville.

Ryô la désirait plus que de raison. Il voulait lui faire l'amour sur le toit de cet immeuble mais il savait que c'était la première fois pour Kaori. Il était perdu dans ses pensées et n'osait plus la regarder.

« Ryô, et si on rentrait ? ».

Il était plus de 22 heures. Durant le trajet en voiture, Kaori avait posé sa tête sur l'épaule de son partenaire et avait posé sa main gauche sur sa poitrine. Ce contact lui fit des frissons. Elle avait pris de l'assurance depuis qu'elle s'était faite passée pour Axelle.

Ryô fut le premier a entrer dans l'appartement. Kaori le suivait. Ryô n'osa pas se retourner. Elle se rapprocha de lui. Elle posa sa tête sur le dos de son partenaire et l'enserra dans ses bras. Le cœur de Ryô battait à tout rompre. Il sentait son souffle chaud sur sa nuque. Elle avait décidé de faire le premier pas et comme il l'avait dit à Mick, il se laisserait faire. Kaori avait laissé ses sentiments l'envahir. Elle ne contrôlait plus rien. Elle laissait son désir guider ses gestes. Doucement, elle enleva la veste de Ryô. A ce moment là, il se retourna. Ils se regardèrent intensément. Ryô baissa son regard sur les lèvres de la jeune femme. Elle en fit de même. Ils s'embrassèrent. Depuis le temps qu'ils attendaient ce baiser. Il fut doux mais passionné. Petit à petit, il se fit plus profond. Ryô avait cédé à son tour. Son désir le submergeait complètement. Il laissa glisser ses mains le long du dos de Kaori. Il la souleva et l'emmena dans sa chambre.

Il referma la porte de sa chambre et la reposa par terre.

Il fit descendre la fermeture éclair de sa robe. Il remonta le long du dos pour arriver au niveau des épaules. Il fit tomber les bretelles. La robe glissa le long du corps parfait de la jeune femme. Il enleva à son tour sa chemise et son pantalon.

Ils s'allongèrent sur le lit et firent l'amour toute la nuit.

Depuis ce jour, ils ne se lâchèrent plus. Ryô draguait encore dans la rue mais Kaori ne faisait rien. Elle savait que ce n'était pas sérieux et que le soir même, c'était elle et seulement elle qui avait les faveurs de l'Etalon de Shinjuku.

"Si tu veux manger, ton repas est dans le frigo. Il suffit de le réchauffer."