Chapitre 3: Instincts primaires
Avant tout, je tiens à remercier Ayumi, Sophie et Kairi qui m'ont soufflé des idées aussi folles que géniales pour la suite de cette fic. Bon vous ne verrez pas ça tout de suite mais je vous promets que ça sera des moments inoubliables dans l'histoire des fics de CH. J'ai rarement autant rigolé sur une histoire que celle-là. Je ne pensais pas qu'on pouvait aller aussi loin dans la folie. Merci à vous trois, vous êtes merveilleuses (surtout Soso qui là a franchement abusé mais je l'adore ). j'ai trop hâte de vous revoir car franchement je me suis vraiment bien marrée.

Trois jours s'étaient écoulés depuis le naufrage du bateau et Ryô vit ses craintes s'amplifier. Jamais il n'aurait dû couper cette robe de cette façon. Inconsciemment il posait son regard sur elle à chaque fois qu'elle ne le voyait pas. Et si on ajouta le fait qu'ils étaient seuls sur une île loin du monde civilisé, qu'il était avec la seule femme qu'il aimait et qu'il se refusait à posséder, là on peut se demander comment il faisait pour tenir le choc.

Ah mais le pire ce n'était pas ça car même en vivant avec elle il pouvait se contrôler. Le pire c'était qu'elle se montrait forte et courageuse, ne se plaignant jamais de son sort, obéissant à tous les ordres qu'il lui donnait pour simplement survivre...

Ryô avait fini de tresser les feuilles de palmier. Ils avaient deux lits assez confortables dans la grotte. Ryô allait pêcher une fois par jour, ramenant des poissons que kaori faisait griller. Celle-ci allait à la cueillette. Elle ramassait des chouchous, des fruits et autres produits consommables. Vu leur situation ils s'en sortaient plutôt bien mais psychologiquement c'était pas trop ça. Tous deux étaient au bord de la rupture libidineuse. Peut-être que leur proximité dans un lieu désert réveillait leur instinct primaires? Ryô se justifiait toujours comme ça quand au détour d'un regard pervers il voyait un coucou pointer le bout de son nez.

Un soir alors qu'ils mangeaient autour du feu, Ryô vit le regard perdu de Kaori. A cette instant précis il voulait la prendre dans ses bras et se laisser aller mais quelque chose le retint. Il ne voulait pas en profiter alors il décida de savoir le pourquoi de ce regard.

« Je réfléchissais. » dit-elle en observant les flammes danser devant elle.
« A quoi? »
« A nos amis. Je me demandais ce qu'ils faisaient. Tu crois qu'ils nous cherche? »
« Ils doivent penser qu'on est au fond de l'océan avec le bateau. »
« Tu penses? »
« Oui. »
« Et tu crois qu'on leur manque? »
« Je suis sûr que tu dois manquer à Mick! T'imagines il ne peut plus te sauter dessus! » dit-il en essayant d'alléger l'ambiance.

Pourtant, en voyant le visage de kaori il reprit son sérieux. Cette dernière sentit des larmes poindre aux coins de ses yeux. Ne voulant pas montrer cette faiblesse elle se leva et rejoignit la grotte. Kaori voulait se montrer forte pour ne pas inquiéter Ryô mais celui-ci n'était pas dupe.

Mais que pouvait-il faire? Le réconfort autre que par le comique n'était pas son fort. Les mots tendres, les gestes il trouvait ça trop sentimental et il ne l'était hélas pas. Il laissa kaori seule quelques instants. Il n'aurait pas supporté de la voir pleurer alors il préférait la laisser. Il se leva à son tour et marcha le long de la plage. Il faisait bon et les étoiles brillaient dans le ciel. C'était tellement beau. Depuis quand n'avait-il pas vu un tel ciel. La ville, les lumières cachaient les étoiles. Il s'assit et regarda les vagues frôler ses pieds. Il s'allongea et passa quelques temps à observer la voie lactée. Lui aussi se demandait ce que faisaient leurs amis.

Ryô avait l'habitude de s'allonger sur son lit ou le canapé et penser. Personne ne pouvait savoir à quoi il réfléchissait. Homme de l'ombre au passé riche de mort et de peine, il avait réussi à s'échapper de la jungle et de la guerre. Il avait survécu à la poussière d'ange et maintenant sa drogue c'était un vrai ange: Kaori.

Ryô ne pensait pas au passé. Il ne vivait que par instinct, cloisonnant son passé pour mieux vivre le présent. Seul le présent comptait. Quant à l'avenir il n'aurait jamais parié dessus il y a quelques années mais maintenant son avenir c'était vivre et survivre pour Kaori. Il n'avait que ça en tête. Tout simplement parce qu'il l'aimait. Il le lui avait dit et pourtant il n'avait pas changé après.

Il en avait pris conscience désormais et là maintenant qu'il était enfin seul avec elle loin de tout, il ne bougeait pas. Il en mourrait d'envie pourtant.

Au bout d'une demi heure il se leva et se traitant d'idiot. Il réalisa qu'il réfléchissait trop pour un homme d'instinct. Ça viendra quand ça viendra pensa-t-il.

Il se dirigea vers la grotte et vit alors que Kaori s'était endormie. Heureusement pour son self control il avait fabriqué des nattes suffisamment grandes pour se couvrir avec. Il ne voyait donc pas les jambes de kaori et le reste de son splendide corps moulé dans une robe tout aussi splendide.

Il la regarda quelques instants. Il se mit à sourire mais un sourire tendrement avant de rejoindre son lit de fortune et de dormir à son tour.

Le lendemain matin Kaori fut la première à se réveiller. Elle se sentit comme prisonnière de quelque chose. Elle ouvrit les yeux et baissa la tête. Elle vit alors son partenaire jouant les ventouses avec elle. Il avait la tête coulée sur sa poitrine, les bras la tenant fermement et ses jambes enrôlées avec celles de la jeune femme.

Kaori fut soudain prise d'une énorme crise de colère et hurla. Ryô sursauta violemment et se cogna la tête contre les parois de la grotte.

« Quoi? » demanda-t-il comme si de rien n'était.
« Espèce de ... de ...! t'as vu comment tu dormais? »
« Non pourquoi? »
« Pourquoi? T'étais collé à moi espèce de poulpe! » lança-t-elle furieuse et honteuse.
« Quoi? c'est impossible! je ne t'aurais jamais confondu avec une femme! »

kaori serra les poings pour s'empêcher d'exploser. Ryô la vit et commença à prendre peur. Même sans massue elle était redoutable quand elle était en pleine crise de colère. Ryô recula légèrement pour être hors de portée. Il attendit que le coup vienne mais il ne vint pas. Kaori se leva, lança un regard foudroyant à Ryô et voulut sortir mais la nature était de son côté avait fait éclater toute sa fureur dans un terrible orage.

La pluie était abondante et le vent était assez puissant. Kaori dut rester à l'intérieur de la grotte avec cet énergumène à côté d'elle.

La pluie tomba pendant quelques heures sans s'arrêter. Puis elle diminua d'intensité. Kaori avait besoin de sortir et profita de l'accalmie pour le faire.