Un petit avertissement, cette fic est inspirée des révélations sur le passé de Kakashi, à propos de son père, situées dans le tome numéro vingt sept. Alors il vaut mieux que vous connaissiez l'histoire avant de la lire.
ATTENTION ? SPOILERS !
Kakashi ne m'appartient pas. Il appartient à son auteur, ainsi que l'histoire originale. Pourtant, s'il m'appartenait, j'en prendrais grand soin. J'ai simplement essayé de rester la plus proche possible du personnage. Je crois que je suis une sadique incurable : j'adore les persos torturés. Mais ne vous inquiétez pas, il m'arrive aussi d'avoir beaucoup d'humour. Enfin voilà. Retrouvons notre cher Kakashi, alors qu'il avait, si mes sources sont exactes, 14 ans (12 selon certains ?), et que l'occasion lui est donnée d'ouvrir les yeux sur lui-même. Inspiré de l'histoire qui est arrivé à son père dans sa jeunesse.
Première trahison
Ne t'attache pas aux gens. Je crois que c'est ce que je me suis répété intérieurement. Jusqu'à m'en convaincre. Mon père avait choisi de mourir. Il nous avait abandonnés. Ou peut-être était-ce nous qui l'avions abandonné. Le grand guerrier que j'admirais tant, et qui m'avais tant appris. J'étais aussi fier d'être son fils que lui l'était d'être mon père.
Et puis sont venues ensuite la honte, la médisance…Son échec, l'humiliation. Ce départ définitif et brutal qui sonnait comme une excuse. Comme une reconnaissance pour la faute qu'il avait commise. La loi l'ordonne. Un ninja doit faire abstraction de ses émotions.
Et encore plus que de trahir les règles des ninjas, j'avais peur de subir ce qu'avait vécu mon père. Les mains qui se détournent. Les regards qui évitent. Les langues qui se délient derrière ton dos. Derrière le nôtre. Quand ce n'était pas devant nous.
Tous ses morts à cause de lui. Pour sauver quelques vies. C'était comme si entre ses compagnons et les habitants, il avait choisi lesquels devaient mourir. Comme s'il avait manié les armes qui les avaient tous tués. N'avait-il pas compris, que c'est un honneur pour un ninja de sauver son village au prix de sa mort. Que la mission est plus importante que tout. Plus importante que soi. Que ceux que l'on aime.
Lorsque l'on noue ce bandeau on renonce à tout. On ne devient qu'un bras armé, au service de son pays. Aux ordres de son Hokage. Et on se doit d'armer ce bras le plus possible. Etre un objet pour accomplir sa mission. Pour être un grand ninja. La fierté du pays. Pour servir son village.
Ceux qui brisent les règles sont considérés comme des déchets. Je ne devais plus t'admirer. Pour mon village. Si je t'avais encore aimé, ça aurait été une trahison. Les lois ninjas n'autorisent pas un fils à aimer son propre père si celui-ci a trahi. Je devais montrer que je ne suivais pas sa faute. Cette silhouette fière et droite que j'avais vue tant de fois partir au combat pour tout donner à son village. Etais-ce celle d'un lâche ? Le père que j'avais admiré n'existait plus. Même avant sa véritable mort. Avait-il vu dans nos yeux que pour nous, il était déjà mort ?
Jamais je ne commettrais la même erreur. Elle nous avait emmenés si loin de nous. La vie de ses compagnons valait-elle de sacrifier tout cela ?
Et puis un jour, longtemps après, j'ai compris qu'il y avait bien eu quelqu'un, dans cette histoire, qui avait eu tort. Mais ce n'était pas lui. C'était moi. C'était ma mère. C'était notre voisin. C'était le marchand d'en face, qui vendait ses poissons, à tous sauf à nous. C'était les enfants qui s'entraînaient au parc et le montraient du doigt en chuchotant. C'était leurs professeurs qui le prenaient maintenant en exemple de ce qu'il ne faut pas faire. C'était ses compagnons qui seraient leur femme et leurs fils dans leurs bras, et qui ne le connaissaient plus. C'étaient leurs femmes qui l'évitaient. C'était leurs fils qui n'avaient eu comme merci que ces pierres lancées un soir dans nos fenêtres. C'était les railleries de mes camarades.
Le soin que l'on a pris à cacher son existence, son ancienne légende, son passé de héros. Crocs blancs n'était pas mort. Il ne pouvait pas mourir, puisque selon eux, il n'avait jamais existé. Le mouton noir est écarté du troupeau. Il ne mérite plus d'être aimé. Mérite-t-il encore de vivre ? J'ai foncé tête baissée pour ne plus rien voir de ce qui était autour de moi.
Cependant j'ai gardé ce rêve qu'il avait mis en moi. Etre un grand ninja. Il avait fait de moi quelqu'un de fort. J'ai continué cette tâche. Jusqu'à l'extrême. Etre le meilleur ninja possible. Etre lui, mais en mieux. Ne pas commettre la même erreur.
Dès que je voyais quelque chose qui pouvait m'éloigner de cette voie, je le fuyais.
Comme il me l'avait montré, briser les règles est synonyme de malheur. Il ne fallait pas aimer autre chose que son village. Je ne devais pas me consacrer à autre chose qu'à progresser. Et à éviter les liens. Tous liens. Ils font dévier de la mission.
Mais si Obito, ce fameux jour, tristement fameux, a réussi à me convaincre de briser ces règles. C'est parce qu'au fond de moi je n'attendais qu'une chose. Qu'un jour, quelqu'un me donne raison de l'admirer. Quelqu'un me dise qu'il avait pris la meilleure décision. Je n'aurai jamais du perdre l'admiration que j'avais pour lui. Je n'ai jamais pu me résoudre à quitter le sabre qu'il m'avait légué.
Cet homme que je voyais partir au combat, son sabre sanglé au milieu du dos…
Cet homme qui baignait seul dans son sang. Diffamé, misérable…
c' était un vrai héros !
Je te promets, papa, que plus jamais je n'aurai honte de toi.
Ces mots là auraient-ils suffi à te laisser l'envie de vivre ?
Dis papa. Et toi, est-ce que tu es toujours fier de moi ?
