Vendredi 29 Septembre (date de correction)

Bonjour !

Oui, comme promis, la suite, le chapitre 4 ! J'espère que cette histoire va vous plaire.

Disclaimer L'univers d'Harry Potter appartient exclusivement à JK Rowling ainsi que beaucoup de personnages et noms. Le reste, surtout bien sûr l'histoire, m'appartiennent ! Mais vous inquiétez pas, une razzia chez JKR est organisée dans l'ombre pour tout lui prendre, la nuit tombée ! Nié hé !

Résumé : Draco Malfoy, 21ans, Mangemort de profession, fait une rencontre qui va changer sa vie. Et cette rencontre n'a qu'une année! Le bébé qui le sauvera de son Enfer... encore faut-il qu'il veuille bien le laisser vivre !

Spoiler : Ne prend en compte que les cinq premiers tome! J'ai beau avoir lu le sixième, cette fic est antérieur !

Rating : K+ pour des insinuations sur la mort, la torture, le viol...

Heureusement, la noirceur n'est qu'une partie de cette histoire. Donc beaucoup de douceur et d'amour paternel dans cette histoire.. Et qui sait, d'amour tout court ?

Je rajoute que du YAOI est présent dans cette fic un peu partout, alors, même si c'est un peu tard, si une personne ne se sent pas à l'aise avec ceci, vade retro. J'ai prévenu, maintenant.

Ensuite je remercie du fond de mon petit coeur mi-ange, mi-démon, ces lecteurs et lectrices qui m'ont chacun laissés un petit mot ! Je parle donc de: Scalla, Namyothis, Paprika Star et mon Gold Fish ! Je vous remercie infiniment ! Vos commentaires m'ont fais très plaisir ! (Comme à tout auteur qui se respecte !) Bonne lecture à vous quatre en espérant que tout cela vous plaira !

Et bonne lecture à tous les autres !

Père d'une Vie

Chapitre quatre : Un enfant qui comprend et un père qui apprend !

Draco s'installa tranquillement à son bureau avant de grimacer de douleur, ses fesses touchant légèrement la chaise en bois. Il rechigna puis s'autorisa un petit sourire désabusé qui se réprima aussitôt.

Bien, mettons-nous au travail. Je ne veux pas qu'Eban se retrouve coincé avec mon nom de famille sur le dos. Ce serait trop cruel. J'ai tout fait pour lui cacher qui j'étais, et j'aimerai que lui, au moins, reste dans l'anonymat.

Tout en pensant, il sortit une feuille de parchemin, trempa sa plume dans l'encrier et commença sa lettre.

Après plusieurs essais infructueux, il finit par soupirer, toujours insatisfait, mais résigné face à sa misérable requête :

Professeur Dumbledor,

Je voudrai m'entretenir officieusement avec vous, dans un coin dépourvu du risque d'être vu ou entendu, pour discuter avec vous de mon fils Esteban.

Et d'une autre chose à laquelle j'ai beaucoup réfléchi ces dernières années.

Mon fils a cependant accepté d'aller à Poudlard. Merci de l'avoir accepté.

Avec mes salutations distinguées,

Draco Malfoy.

Il la relut deux ou trois fois, tiraillé entre deux options : soit celle de jeter cette lettre à la poubelle et réessayer d'en écrire une qui serait sûrement pire que celle-ci, soit celle de la garder et de l'envoyer. Oui, finalement, le choix était vite considéré.

Il se leva, passa une main nerveuse dans ses cheveux et s'approcha de la fenêtre qu'il ouvrit avant de siffler. Il attendit quelques instants avant de voir apparaître un hibou Grand Duc qu'il laissa choir sur son avant-bras. Il attacha soigneusement la lettre à la patte du hibou, vérifia deux fois qu'elle ne se déferrait pas en chemin, et finalement chuchota :

"Je te fais confiance, Heaven, tu emportes cette lettre à Albus Dumbledor en personne. Je ne veux pas que quiconque la lise. Ne t'arrêtes pas en chemin et, surtout, ne perds pas cette lettre."

Il était encore un peu nerveux quand il laissa échapper le Grand Duc qui lui avait gentiment mordillé les doigts avant de s'envoler, mais le hibou était lancé ; plus de retour en arrière possible.

Bien il ne reste plus qu'à attendre tranquillement son retour… et la réponse qu'il ramènera.

Cette réponse vint bien plus vite qu'il ne l'aurait crû. Le soir même elle atterrissait devant lui, à côté de son assiette.

Esteban s'arrêta brièvement de manger, étonné de voir une lettre débarquée le soir. D'habitude c'était le matin. Elle devait être vraiment importante.

Le jeune garçon regarda attentivement le visage de son père, le vit tendu quand il ouvrit l'enveloppe et fût aussi soulagé que lui quand celui-ci se détendit à vue d'œil. L'homme tourna vers lui un visage souriant, réconfortant.

"Il nous reste un mois avant le début de ton année scolaire. Quand voudrais-tu que nous allions acheter tes affaires d'école, Eban ?"

"N'importe quand !" répondit vivement l'enfant, émerveillé face au mot « scolaire ». C'était pour lui comme le passeport pour la liberté et l'épanouissement !

Draco eut un sourire contrit en se rappelant lamentablement que n'importe quel jour ferait l'affaire, effectivement, puisque son fils ne sortait jamais, et donc n'avait en aucun cas une journée particulièrement chargée.

"Alors je me libérerai mercredi soir pour préparer tout cela pour jeudi… Et puis… Je… Je ne viendrai pas avec toi, Ban."

Le garçon leva des yeux étonnés et tristes vers son père.

"Pourquoi ?"

Le Mangemort soupira puis répondit lentement :

"Ca ne te regarde pas, jeune homme."

Quand Draco Malfoy prenait ce ton impersonnel, mieux valait se taire. Esteban le savait mieux que personne et s'obligea à plus de discipline. Mais sa curiosité était piquée au vif. Et son dépit aussi.

Après le dîner, le trentagénaire se dirigea dans sa chambre, et se rassit comme au matin devant sa table de travail.

Autant en finir tout de suite, pour que cela ne traîne pas.

Il prit sa plume, la trempa à nouveau dans l'encre violette de son encrier… et mordit le bout de cette même plume. Qu'allait-il bien pouvoir mettre en réponse ? Comment introduire tout cela ? Il n'était pas habitué à remercier ! C'était même impossible quant à son caractère !

Professeur Dumbledor,

Je vous serai gré de ne pas être en retard et je prends note du nom du restaurant que vous proposez.

Le Mercredi soir pourrait-il vous convenir ?

Mr Malfoy

Voilà ! Ce n'était pas si mal ? Si? Oui…

Tant pis ! Il enferma le parchemin dans une enveloppe et fit transplaner la lettre jusque dans le bureau de Dumbledor. Sa manipulation allait être reconnu par son maître, mais cela faisait partit de son plan. Chaque transplanage laissait une trace que l'on pouvait suivre si l'on s'y intéressait. Bientôt son bras le brûlerait et il devrait se rendre au château.

Et en effet quelques minutes plus tard, on s'occupa de lui. Mais pas de la façon dont il s'y attendait : deux coups sonores retentirent à la porte de Draco Malfoy. Il fût estomaqué qu'on ose venir jusque chez lui! Il avait tellement accentué ce fait qu'il en devint presque rouge de colère et d'appréhension.

Esteban fût la première pensée du Mangemort.

Il se précipita jusqu'à la chambre du jeune garçon, vérifia qu'il était à l'intérieur et avant que l'enfant n'ait fait un geste, il le pétrifia. Le sort le plus simple et le plus rapide pour le maintenir sous un total contrôle. Il regrettait beaucoup de lui faire subir cela mais il n'avait pas le choix…

Puis, tout à fait furieux, il se dirigea vers la porte et l'ouvrit d'un mouvement ample et véhément de la main, tenant sa baguette fiévreusement bien avant d'y parvenir.

Il ne vit pas qui était la personne qui avait frappé mais il lui lança sans ménagement :

"Doloris !"

L'homme en face de lui se crispa puis finit par crier de douleur. Pour ne pas faire trop de scandale, Draco transplana avec lui au château de Voldemort.

Arrivé à destination, il n'attendit pas et attaqua tout en continuant la mutilation du Mangemort :

"Tout le monde sait pertinemment, commença-t-il en persiflant, la voix vibrante, lançant un nouveau Doloris au Mangemort à ses pieds, que je déteste qu'on aille me chercher chez moi ! (Doloris) Jamais je n'ai permis à qui que ce soit (Doloris) de s'approcher de ma demeure !"

Son ton était un des plus déchaîné qu'il ait jamais pris et il ne s'arrêta à aucun moment de faire crier son captif.

"Tu vas payer pour les autres qui aimeraient faire de même ! Cruciatus "

Là, il allait beaucoup trop loin mais il le fallait. Il eut pitié de celui qui était face à lui mais continua. Ce fût une voix de velours et légèrement sifflante qui l'arrêta :

"Allons, allons, mon Dragon. C'est moi qui l'aie envoyé…"

-Quand on vient me chercher," commença l'homme aux cheveux blonds en se tournant doucement vers son « Maître », "on me brûle le bras ! Ca a toujours été comme ça, pourquoi cela changerait-il aujourd'hui ?"

Sa voix était rauque d'animosité envers Lord Voldemort. Celui-ci s'en délecta, bien qu'il préféra voir Draco dans son lit et excité par lui que devant lui et furieux contre lui.

"Viens avec moi, mon cher Dragon, viens," dit le Seigneur des Ténèbres en prenant le bras de l'homme désirable et en le guidant à travers le château, laissant seul le Mangemort qu'avait lacéré Draco.

Ils arrivèrent enfin dans la salle de Voldemort et celui-ci lâcha le bras de son amant pour aller s'asseoir sur son siège après avoir fermé l'immense porte d'un geste ferme.

"Draco, tu m'as l'air bien fatigué et nerveux. Tout va bien ?"

Draco fit un geste exaspéré, légèrement exagéré et commença :

"Non, tout ne va pas bien ! Dumbledor m'a envoyé une nouvelle lettre pour que je revienne du bon côté. Je lui ai renvoyé la réponse !"

-Ah oui, je vois…

-Tu vois ?" fulmina Draco.

Voldemort parût quelque peu étourdi par cette réponse aussi violente face à lui, et surtout par le tutoiement. C'était un acte insensé face à lui, inégalable d'effronterie ! Il regarda fixement Draco pendant quelques instants avant de répondre :

"Mon petit Dragon… Tu es fatigué depuis quelques temps, je crois. Cela fait un moment que j'ai cette impression."

Draco fit mine de vouloir l'interrompre et Voldemort, d'un simple mouvement de bras, lui retira sa faculté de parler. Draco en parût estomaqué!

"Je suis désolé, mon cher Draco, mais la réplique n'est aucunement accordée. Je veux que tu te reposes pendant quelques temps. Et quand tu iras mieux, reviens me voir. Je veux qu'au minimum tu disparaisses trois semaines. Ca te laisse largement le temps de faire une introspection de toi-même... Est-ce que je me suis bien fait comprendre ?"

Son regard croisa celui de son fidèle Mangemort et laissa passer assez d'intensité pour que Draco baisse le sien.

Ce jeu commençait à l'amuser. Il trouvait si facile de duper Voldemort à présent ! Celui-ci n'était vraiment plus comme il y avait dix ans ! En comparaison, ce qui se tenait devant lui était une vraie loque.

"Maître, qui me dit que je ne serai pas suivis tous les jours pendant cette pause injustifiée ?" demanda-t-il enfin, surpris de pouvoir à nouveau parler.

"Aurais-tu quelque chose à cacher ?

-Aucunement, Maître," répondit calmement Draco. "Mais l'intimité est une chose que je prends très au sérieux.

-Pour un Mangemort, ce n'est pas très naturel. Mes fidèles serviteurs mettent tout en commun."

Je sers vraiment un fantôme. Ce n'est plus lui. Ce n'est plus du tout le Voldemort que j'ai connu ! Il aurait déjà dû me mettre à terre d'un bon Cruciatus devant l'indiscipline dont je fais preuve ! Mais qu'est-il devenu ? Ai-je toujours servi une ombre de ce que je croyais être vivant ?

"Je suis peut-être Mangemort, mais je n'aime pas les moins que rien qui essaient d'y ressembler, et, pardonnez-moi Maître, mais je ne vois que ça ici."

Lord Voldemort parût furieux et ses yeux flamboyèrent mais c'est d'une voix calme et plutôt froide qu'il dit :

"Je vais mettre cette réplique sur le compte de ton instabilité psychologique de ces jours derniers et te donner ma parole de ne pas t'espionner."

Sur ce, il jeta un sort qui les enveloppa entièrement d'une lumière grisâtre et disparût.

"Je mourrais si je transgressais cette promesse. Je suis toujours de parole, si tu l'oubliais, face à mes plus fidèles serviteurs. Maintenant disparaît ! Hors de ma vue !"

Draco transplana aussitôt. Dès qu'il atterrit chez lui, il se moqua cyniquement :

"Hors de ma vue ! PF ! Je t'en foutrais des Hors de ma vue ! Même plus capable de m'attaquer, de m'envoyer valser comme au bon vieux temps ! T'es misérable vieux, vraiment misérable ! Il était temps que je change ! Et tout ça grâce à… Esteban !"

Sa voix s'était faîte précipitée et forte, et il courut dans la chambre du garçon. Il ouvrit férocement la porte ; le jeune homme était toujours allongé, mais pas aussi tendu qu'il l'aurait été si il avait encore été sous l'effet du Stupéfix.

"Eban?" Demanda l'homme, un peu anxieux en s'approchant du jeune garçon.

"C'est bon, ça va...," lui répondit une voix faible.

Le corps du petit se ramassa sur lui-même puis il s'assied.

"Esteban... Je suis vraiment désolé. Je... C'était la seule chose à faire si je voulais...

-Si tu voulais quoi?" Demanda le jeune garçon, les yeux brillants. "Si tu voulais m'empêcher de rencontrer des gens, de m'intégrer au monde? Est-ce que je vais vraiment aller à l'école ou est-ce que c'est aussi une ruse pour me calmer !"

-Je..." Draco était complètement désemparé. "Esteban... "

Malfoy se mit de toute sa hauteur face à son fils et lui tendit une main.

"Viens. Allons dans le salon, nous serons mieux installés pour discuter."

'Ban leva un regard étonné vers lui puis saisit sa main et le suivit silencieusement à travers la maison.

Quand ils furent installés, face à face, la petite table entre eux, Draco poussa un long soupir et dit tout en le regardant fixement:

"Eban... Ce que je vais te dire est dur à expliquer et je ne sais même pas par où commencer...

-Le début serait le mieux," répondit laconiquement l'enfant.

Un rire nerveux et légèrement fier s'échappa des lèvres de Draco avant que celui-ci ne reprenne:

"Oui, il paraît... Tu sais, le monde où tu vas entrer te réserve tellement de surprises ! Ici, tu n'as rien découvert. Tu as été plus qu'obéissant et tu auras le droit en entrant à Hogwarts de t'amuser... de te lâcher !

-Hogwarts...

-C'est une très bonne école de magie, je te l'ai déjà dit n'est-ce pas ?

-C'est là où tu es allé n'est-ce pas ? Je ne me trompe pas?

-Non. De plus, les professeurs sont les mêmes que de mon temps. Dumbledor, qui est toujours le directeur depuis plus d'une cinquantaine d'années, les a tous gardés."

-Quel âge a-t-il ?" Demanda l'enfant, intéressé

"Plus de cent ans ! Je crois que c'est la forte magie qui l'habite qui lui permet de rester vivant aussi longtemps. Il est l'un des plus puissants sorciers du monde… comme notre cher Harry Potter."

Cet aveu lui avait brûlé la langue et il l'avait dit d'un ton ironique, mais il fallait qu'Esteban soit au courant du plus de chose possible pour ne pas que l'on s'intéresse de trop près à lui.

"Harry Potter ?

-Oui... Cette histoire est très longue. Tu es prêt ?

-Oui," répondit Eban tout en ramenant ses jambes à lui, en posant son menton sur ses genoux. Il avait rapidement entendu parler de cet homme sur les journaux.

"Bien. C'était avant que tu naisses, bien avant. Il y a...30ans. J'avais alors 1an à peine. C'était une époque de désolation. Un grand mage noir avait fait son apparition. Il avait étudié à Poudlard mais n'était pas pour autant devenu un "gentil". Chacun choisit sa voie, la voie sur laquelle il veut marcher, apprendre, qui le guidera vers l'avenir.

-Quel voie as-tu choisis toi ?"

La question était enfantine mais Draco eut du mal à ne pas blêmir. Son cœurs saignait de regret.

"Je ne sais pas, 'Ban, je ne le sais vraiment pas. Mon chemin était le mauvais, mais il est continuellement en changement, je crois. Peut-être que celui que je choisis en ce moment est le meilleur.

-Pourquoi le chemin que tu as choisis n'était pas le bon?

-Lorsqu j'étais jeune, 'Eban, je ne pensais qu'à une chose. La chose à laquelle jamais tu ne dois te fier : je voulais tout ! La puissance, la renommé, la suprématie... Tout. Etre le maître du monde était mon ambition. Mais la réalisation de ce rêve n'existe pas et n'existera jamais. Et c'est tant mieux pour l'humanité. Je me suis engagé du côté sombre, du côté de Lord Voldemort.

-Mais maintenant tu as changé ?

-J'ai peut-être changé, jeune homme, mais je suis toujours sous ses ordres. C'est un sorcier qui n'a soif que de morts, de massacres et de sang… Moi j'ai évolué, et je sais que de le servir ne me sert plus à rien. Je suis ambitieux, je ne le cache pas, mais ma vie est finie à ses côtés. Il est devenu… dégénérescent ! Mais je crois que personne ne s'en est jamais aperçu… Peut-être Potter…

-Qui sont Harry Potter et Voldemort ?"

La question était bien plus profonde qu'il n'y paraissait. Draco savait son fils intelligent et il venait à nouveau de le prouver. Sans grande connaissance de l'histoire du Monde Magique, il avait comprit le lien qui unissait le Mage Sombre et Harry Potter. Il les avait tout de suite mis en commun.

"Ce sont des Némésis, des personnes complètement opposés dont le sang est maintenant pour ainsi dire le même. Reprenons donc mon histoire d'il y a 30ans. Lord Voldemort régnait en maître absolu sur le Monde sorcier et même Moldu. Il a décidé de tuer Lily et James Potter. C'étaient de grands sorciers, mais Lily était aussi une Sang de Bourbe. Le soir d'Halloween, après avoir découvert leur cachette grâce à un traître, Voldemort est allé chez eux. Il a affronté et tué James Potter puis il est allé dans la chambre de leur fils, Harry. Il y avait Lily et elle l'a protégé, je crois. Et si j'ai bien appris mes cours," finit-il sarcastiquement, "c'est l'amour et le courage dont à fait preuve cette femme en mourrant pour son fils qui a protégé cet enfant d'un an.

-C'était Harry Potter ?

-Oui, communément appelé le Survivant. Voldemort lui a lancé le sortilège de mort, l'Avada Kedavra. Mais Harry n'est pas mort. Ce sort s'est retourné contre le Lord Noir et il a été réduit à une… chose. Une chose bien moins humaine ou vivante qu'il n'en existe dans ce monde. Il n'a fait que survivre pendant quinze ans. Au cours de notre quatrième année, cet imbécile de Potter s'est fait prendre et Voldemort s'est servit de son sang pour ressusciter. Tout cela grâce à un traître, qui est mort de nos jours d'ailleurs.

-Qui était ce traître ?

-Il s'appelait Peter Pettigrow. Il est mort il y a cinq ans."

Draco finit par se rendre compte que ses paroles étaient plutôt crûs pour un enfant d'une dizaine d'années. Il jeta un regard vers ce petit si intelligent et ne remarqua aucune trace de peur voir de dégoût. Il écoutait. Il était tout simplement attentif. Draco reprit :

"Si j'ai bien compris Voldemort, Peter Pettigrow était devenu le Gardien du Secret de la famille Potter.

-Qu'est-ce que c'est, être Gardien du Secret?

-Cela signifie que Peter était la seule et unique personne qui pouvait dévoiler la cachette des Potter.

-Ca voulait dire que la famille Potter attendait déjà la venue de Voldemort?"

Malfoy ouvrit un instant grand les yeux puis sourit à Esteban:

"C'est incroyable à quel point tu réfléchis vite et comprends les choses! Oui, ils l'attendaient. C'étaient de puissants sorciers qui aidaient Dumbledor, avec quelques autres personnes, à oeuvrer contre le Lord Noir à leur façon. Ils travaillaient activement pour cela et ne s'appuyaient pas sur de vaines paroles, comme le Ministère de cette époque. Ils menaient de véritables expéditions... Les Potter étaient donc la cible idéale pour déstabiliser le côté de Dumbledor.

-Pourquoi Peter Pettigrow les a trahis?"

Un rire glacial s'échappa des lèvres de Draco Malfoy. Le jeune garçon frissonna.

"C'était un être des plus abjects, le genre de personne auquel jamais tu ne dois faire confiance. C'était l'ami des Potter, de Rémus Lupin et de Sirius Black."

Il avait craché les noms de ces Gryffondors comme il aurait craché celui de son propre père. Des noms abjects qu'il aurait préféré ne pas même prononcer ou entendre.

"Sirius Black était leur plus fidèle ami. C'était lui qui devait être le Gardien. Mais il était comme toi, intelligent, bien que trop idéaliste et aveugle comme tous ses amis : c'est lui qui leur a conseillé de prendre Peter. Il savait qu'il serait le premier à qui penserait Voldemort en tant que Gardien puisqu'il était l'homme le plus proche de la famille Potter. Si il y avait un Gardien, ça ne pouvait être que lui. Alors Peter a prit sa place. Mais... Peter était un authentique lâche et il est allé rejoindre Voldemort, lui a fait part de la cachette de James et Lily Potter. Puis il a fait croire à son assassinat par Sirius Black.

-Sirius Black... A force d'entendre son nom, j'ai l'impression de l'avoir lu dans un journal... Est-il connu?

-Oui très. Il a été accusé de meurtre," dit le Mangemort le sourire aux lèvres. "Tu sais, je ne suis pas gentil, Ban. Je suis même froid et sans sentiments, souvent. Tu as le droit d'être dégoûté par moi, tu as le droit d'avoir peur de moi, tu as même le droit... de me détester..."

La conversation avait dévié sur un sujet très sensible chez l'adulte. Et le pire était de se savoir le seul fautif de cette situation dangereuse.

"Tu as tué beaucoup de gens?" Demanda calmement l'enfant.

"Oui," répondit l'homme en baissant la tête.

"Tu as aimé cela?

-... Oui.

-Tu aimes toujours cela?

-Non...

-Tu as juré fidélité éternelle à ce Voldemort n'est-ce pas?

-Oui, en effet...

-Et tu te tiendras à cette fidélité?

-Non!

-Alors tu as choisis de suivre et rejoindre... Dumb... Dumbledor?"

Cette hésitation face à un nom aussi étrange arracha un mini sourire au trentagénaire mais il répondit d'un air étonné:

"Oui...

-Alors je n'ai pas à t'en vouloir. Je crois que tu regrettes déjà tout cela."

C'était incroyable! Draco ne savait plus si il avait envie de le serrer dans ses bras, de le gifler ou simplement de le regarder éternellement dans ses yeux bleu nuit. Il releva la tête vers son fils:

"Je me demande ce que je vais faire de toi. Tu es beaucoup trop intelligent pour un enfant de dix ans! Je suis même en colère contre toi par ce que tu résonnes plus rapidement que moi..."

Esteban, contrit, sourit quelque peu.

"Je trouve cela plutôt facile.

-Comment as-tu deviné pour Dumbledor?

-Dumbledor... Directeur de Poudlard, plus de cent ans, dirige des contre-attaques illégales contre Voldemort, a une place dans ton respect... Ouais, je crois que c'était vraiment dur!"

La dernière phrase ironique fit rire Draco qui se détendit enfin.

"Tu es sacrément intelligent!

Je suis ton fils non?" Dit le jeune garçon, souriant.

Le sourire de Draco s'affaiblit un peu mais il s'obligea à paraître heureux. Finalement, c'était le cas dans le coeur... pas vrai? Il n'avait peut-être pas son sang, mais c'était bien lui qui l'avait... disons... élevé?

Et Draco eut envie, pour la première fois de sa vie, de dire toute la vérité à cet enfant. Mais c'était bien trop cruel de sa part. Il était peut-être intelligent, mais son coeur, lui, était jeune et fragile...

Le jeudi soir Draco laissa Esteban s'occuper de lui-même et sortit pour son rendez-vous. Il avait choisit sa maison pour son emplacement particulier : un peu en retrait de la ville sorcière mais assez proche de moyens de communications et de déplacements.

C'est ainsi qu'il marcha pendant une dizaine de minutes, entrant dans la ville et se dirigeant vers le Centre des Voyages par Cheminées de la ville. Ayant caché son visage sous une capuche sombre et magique et attaché ses longs cheveux blond platine, il passait pour une créature étrange qui se refusait à embarrasser les gens par la laideur de son physique.

L'homme du comptoir d'une cinquantaine d'années, les cheveux déjà grisonnants et le bout du nez rouge d'avoir trop bu pendant le dîner et de n'avoir pas eu assez de temps pour décuver, lui offrit le plus rapidement possible son ticket pour sa destination.

"Merci," répondit simplement Draco de sa voix profonde et légèrement traînante.

Il se dirigea vers la Cheminée que lui indiquait de la main l'homme à moitié ivre et, jetant une poignée de poudre de Cheminette, il épela distinctement:

"Restaurant Dame de Feu."

Il se laissa glisser, les bras en croix, les mains sur ses épaules. Il n'aimait pas du tout ce genre de balade ! L'arrivée fût, comme dans tout restaurant, assez douce. Un coussin moelleux l'attendait et un homme l'aida rapidement à se lever. Sa capuche, magiquement attaché tout contre sa tête, n'avait pas bougé et cachait toujours son visage aux gens. L'homme qui l'avait aidé à se relever le guida à un de ses confrères qui l'accueillit avec froideur mais courtoisie:

"Monsieur, avez-vous réservé?"

"Non, c'est Monsieur Dumbledor qui l'a fait."

"Monsieur Dumbledor... Monsieur Dumbledor," répéta le serveur tout en passant en revue sa liste. Puis il s'arrêta net et leva vers lui des yeux brillants. "Dumbledor! Vous êtes son invité mystère? Bien, suivez-moi je vous pris."

Draco ne put s'empêcher de penser avec ironie que l'attitude du jeune homme avait changé du tout au tout, à la mention du nom "Dumbledor".

"Voilà, Monsieur," reprit le serveur tout en s'écartant pour laisser passer son hôte.

Draco s'avança et apprécia l'intimité dont était pourvu le lieu où il avait atterrit en suivant le serveur. Il salua son ancien directeur d'un signe de tête et attendit que le serveur, qu'il fixait d'un regard sans équivoque possible, soit partit pour s'installer confortablement.

"Bonsoir," commença-t-il.

"Bonsoir Monsieur Malfoy," répondit poliment Dumbledor avec un sourire simple sur les lèvres.

Ils se regardèrent quelques instants puis Dumbledor accentua son sourire, le rendant plus franc.

"Eh bien Draco...

-Pas de familiarité avec moi, Dumbledor," coupa froidement Draco.

"Bien, bien, reprit doucement Albus, tout en faisant de légers moulinets de ses deux mains entre lui et l'autre homme. "J'aimerais savoir ce qui te préoccupe tant pour que tu viennes me voir."

Draco fit un effort pour ne pas faire remarquer à ce cher Albus que le tutoiement faisait aussi partie de la familiarité.

"D'abord... Pourquoi avoir choisi ce restaurant? Il me paraît si... simple et normal...

-Ca, c'est par ce qu'il l'est. Mais je connais ceux qui s'en occupent et ils sont tout à fait discrets."

Rassuré par ces paroles venant d'un homme en qui il pouvait avoir confiance, bien qu'il ne l'aimât pas beaucoup, Draco rejeta quelques secondes la tête en arrière, faisant tomber par ce même geste la capuche qu'il avait désenchanté, et soupira. Puis doucement il commença:

"Je vois mal Esteban commencer l'année avec mon nom de famille...

-Je vois... Esteban Blackwisdom devrait convenir, je pense ?"

Draco ouvrit légèrement ses yeux d'un air effaré qu'il réprimait mal, l'air négligemment méfiant face à Dumbledor.

"Comment...," bredouilla-t-il avec peine.

"Facile. Des parents morts, un enfant disparût puis un point magique qui apparaît et disparaît tout aussi soudainement dans une maison laissée à l'abandon et reprit par une créature non identifiée. Une petite enquête rapide et discrète et voilà, mon cher, le résultat : un bébé retrouvé et en bonne forme.

-Vous... m'avez espionné!

-Et je dois bien te dire que je ne m'en veux pas. Il fallait vérifier! Et cela va permettre à ce petit Esteban de sortir son nez de cette maison."

Draco ne trouva pas grand-chose à rétorquer et préféra se taire.

Les plats d'entrée arrivèrent ce qui évita à Draco Malfoy de devoir supporter le regard de Dumbledor.

Quand ils furent à nouveau seuls, aucun mot ne fût tout d'abord échangé. Cette ambiance mettait les nerfs du trentagénaire à rude épreuve. Il en profita pour détailler minutieusement son ancien directeur.

Dumbledor avait changé. Plus qu'il n'aurait pu l'imaginer. Oui, cet homme n'était pas immortel. Les rides s'étaient accumulées sur son visage et ses mains. Ses yeux étaient plus enfoncés dans leurs orbites qu'il ne se le rappelait. Il était aussi émacié. Ce n'était plus le même homme énergique et vivant. Oui, il avait vieillit... Seul ses yeux pétillants gardaient presque le même éclat.

Le repas passa en un silence de plus en plus pesant. Draco fût plus que soulager de le voir se terminer.

"Bien, je préfère que l'on parle le ventre plein et sans être dérangés," commença Albus tout en faisant un mouvement de main qui fit se fermer des battants à l'entrée de leur recoin, enfermant les deux hommes dans un cocon que Draco trouvait presque étouffant. Le vieil homme leva à nouveau sa main et Draco sentit un sort se mettre en place.

"Sort de Silence," répondit le Directeur au regard de son ancien élève.

Draco hocha simplement la tête.

"Bien, cher Malfoy. Je crois que nous pouvons parler tranquillement à présent. Esteban n'est pas la seule raison de votre présence ici, n'est-ce pas ?

-C'est exact. Dumbledor… je voudrais me joindre à vous contre Voldemort."

Les yeux du vieil homme se mirent à briller d'une lueur de plaisir alors que son visage semblait rajeunir de quelques années :

"Pourquoi cela ?"

Draco savait très bien qu'il ne devait pas mentir. Celui qui était face à lui était l'un des plus puissants sorciers qui existaient dans ce monde, même si sa puissance commençait à décliner.

"Je n'essaierais pas de vous faire avaler que, un jour, comme cela, je me suis rendu compte que Voldemort était le méchant et que vous étiez les gentils… Ce serait parfaitement risible ! Mon temps au côté de Voldemort est simplement fini. Les massacres, les morts inutiles… ce n'est plus pour moi. J'en suis venu à préférer une vie tranquille en compagnie de mon fils que passer mon temps à tuer sans raison. Mon ambition est un pur rêve irréalisable mais je pourrais l'approcher si je changeais un peu de tactique, je crois… Rester aux côtés de Voldemort ne me sert maintenant plus à rien."

Albus regarda l'homme face à lui, ses yeux s'assombrissant.

"Jurez-vous fidélité à la cause de l'Ordre du Phoenix, Draco Malfoy ?

-Je repasserai, pour une telle imbécillité. J'ai juré fidélité éternelle à Voldemort et voilà où je suis aujourd'hui. Je crois préférable de vous éviter cette mascarade.

-Bien… Et puis-je savoir quelle est votre ambition maintenant ?"

Draco renifla, le regard fier, dirigé vers celui, écoeurant de bienveillance, du vieil homme. Il avait pris un air de défi.

"Je veux du pouvoir, naturellement.

-Près de Voldemort, vous en avez.

-Pas assez ! Et je veux la liberté pour mon fils ! "

"La liberté pour mon fils"… C'était en faite la raison la plus sûre qu'il ait. Il était profondément attaché à ce garçon si intelligent. Il l'avait élevé, l'avait vu grandir…

"Esteban sera protégé par l'Ordre, soyez-en sûr.

-Je préfèrerai qu'il ne soit jamais découvert !

-Nous ferons notre possible…

-Alors vous acceptez mon entrée du… Bon Côté ?

-Oui, je l'accepte. Mais serez-vous capable de supporter votre condition ?"

Un rire froid et sans joie s'échappa d'un Draco à l'air un peu hagard :

"J'ai supporté cet ordure de Voldemort toute ma vie, alors quelques années de plus, qu'est-ce donc ?

-Je sais que vous êtes le plus proche Mangemort de Voldemort depuis des années…

-Vous avez de bons renseignements," répondit laconiquement le blond.

"Et je sais aussi que c'est vous qui avez tué votre père.

-Ah, là, vous me bluffez.

-Et vous savez très bien que vous serez punis pour cette faute.

-Je le savais…

-Mais je me porterai garant de vous devant vos crimes si vous…

-Epargnez-moi ces paroles ! Je me fiche de ma vie, j'espère seulement laisser un monde à peu près en paix pour Eban.

-Réfléchissez, pourtant. Sans vous, Esteban Blackwisdom se sentira seul et sans famille. Ce monde en paix sera pour lui un monde sans joie. Les parents sont irremplaçables dans le cœur des enfants.

-Et pourtant que n'aurais-je donner pour changer les miens !

-Esteban Blackwisdom…

-Malfoy ! Esteban Malfoy !" cracha le plus jeune, se sentant de plus en plus furieux.

"Esteban Malfoy ira comme tous les enfants à Hogwarts et ne sera pas assimilé à votre nom. Nous veillerons à sa sécurité dans l'enceinte du collège.

-Le collège tombe en ruine. Les sortilèges mis en place…

-... vont être remplacés sous peu par Harry Potter.

-Harry Potter ! Toujours là, lui !

-Oui, toujours, toujours…"

La discussion porta sur d'autres sujets tout aussi réjouissants que les précédents et Draco fût heureux de pouvoir quitter enfin ce vieillard pour retourner chez lui, se soûler et se coucher. Les années à venir promettaient d'être longue et difficiles et il allait devoir supporter la présence de ce crétin de Potter plusieurs fois durant ces quelques années…

Si jamais je sors vivant de tout cela, je partirai loin, très loin d'ici, juste pour m'éviter la face de cet abruti de Survivant !

Ima