Bonjour!
Oui, comme promis, la suite, le chapitre 5! J'espère que cette histoire vous plaît
Disclaimer: L'univers d'Harry Potter appartient exclusivement à JK Rowling ainsi que beaucoup de personnages et noms. Le reste, surtout bien sûr l'histoire, m'appartiennent! Mais vous inquiétez pas, une razzia chez JKR est organisée dans l'ombre pour tout lui prendre, la nuit tombée! Nié hé!
Résumé: Draco Malfoy, 21ans, Mangemort de profession, fait une rencontre qui va changer sa vie. Et cette rencontre n'a qu'une année! Le bébé qui le sauvera de son Enfer... encore faut-il qu'il veuille bien le laisser vivre!
Spoiler: Ne prend en compte que les cinq premiers tome! J'ai beau avoir lu le sixième, cette fic est antérieur!
Rating: K+ pour des insinuations sur la mort, la torture, le viol...
Heureusement, la noirceur n'est qu'une partie de cette histoire. Donc beaucoup de douceur et d'amour paternel dans cette histoire.. Et qui sait, d'amour tout court?
Je rajoute que du YAOI est présent dans cette fic un peu partout, alors, même si c'est un peu tard, si une personne ne se sent pas à l'aise avec ceci, vade retro. J'ai prévenu, maintenant.
Je remercie fort, fort, fort Ayuluna, Paprika Star, Namyothis et Scalla pour leur soutien et leurs bôôôôôô commentaires! Merciiiiiiii! Ca m'a fait très plaisir! Bonne lecture, en espérant que ça vous plaise toujours autant. (Mais où est passé mon Poisson Rouge! oO')
J'ai adoré écrire ce chaître, c'est mon préféré pour l'instant (en fait c'est le début que je trouve terrible! J'a pris mon pied! )
Résumé des chapitres précédents: Draco Malfoy, Mangemort, a pris sous son aile un bébé, Esteban Blackwisdom, qui a maintenant bien grandi. Celui-ci reçoit sa lettre de Poudlard et est invité à rentrer en 1ère année. Draco Malfoy prend alors rendez-vous avec Dumbledor (le plus aimablement possible, bien sûr) pour discuter de quelques "petits" problèmes. Il "perd les pédales" ( seul moyen d'arriver à ses fins) et se voit offert quelques jours de congés par Voldemort, plus pâteux que jamais! En rentrant de son entrevue avec Dumbledore, il boit un petit verre...
Père d'Une Vie
Chapitre 5 : Un enfant impulsif et un père attentif.
Des coups frappés sur la porte réveillèrent Draco Malfoy. Il regarda d'un air hagard l'heure : 10 :22. Qui était l'abruti qui frappait à cette saloperie de porte !
Sa tête lui tourna quand il se leva et, se sentant légèrement nauséeux et peu sûr de ses mouvements, il se demanda un instant ce qui s'était passé le jour précédent pour qu'il se retrouve dans un tel état !
De nouveaux coups se répandirent dans la maison et Draco alla d'un air rageur vers la porte, baguette en main. Quel ne fût pas sa surprise, et son envie de meurtre, quand apparût face à lui nul autre que… Severus Snape !
La robe de sorcier, noire, les cheveux moins gras en comparaison de sa jeunesse, légèrement grisâtres aussi, les yeux tout aussi noir qu'à l'époque, sa posture toujours fière provocatrice et sombre, son air supérieur et calme en comparaison du séisme que subissait Draco en lui, finit par enrager ce dernier.
"Que… que faites-vous ici !"
"Ce n'est pas Voldemort qui m'envoie, ne vous méprenez pas…"
"Alors qui ?"
Sa voix était teintée de colère contenue et de douleur. Sa tête lui tournait misérablement et il savait que s'il lâchait le chambranle de la porte, il s'effondrerait. Il venait de se souvenir du pourquoi de son état présent. L'alcool n'était vraiment pas recommandé pour lui !
Albus Dumbledor.
Au bord de la nausée et d'un sursaut incontrôlable, il se recula de la porte pour s'effondrer au milieu de sa cuisine.
Pathétique! Pensa rageusement le plus jeune des deux hommes.
"Draco !" s'exclama son ancien professeur tout en fermant la porte après avoir vérifier que personne ne les espionnait, et se précipitant vers l'homme étalé par terre.
"Est-ce que sa va ? Qu'as-tu ?"
Draco était resté assez proche de cet homme vieillissant. Leurs rapports étaient la plupart du temps professionnels mais occasionnellement une certaine intimité s'insinuait.
"Rien, j'ai juste trop bu…"
"Trop bu ? Tu n'as jamais tenu l'alcool, imbécile !"
"Ne me traite pas comme un enfant !"
"Je ne te traite pas comme un enfant mais comme un abruti fini, c'est différent ! Lève-toi," ordonna Severus en l'attrapant sans ménagement par le bras.
S'aidant de Snape, Draco se releva tant bien que mal et se laissa guider. Severus l'emmena dans le salon, le trouvant par le plus pur des hasards. Personne n'avait jamais osé entrer chez Draco le Mangemort personnel de Voldemort. Tout le monde savait, par contre, que ce serait sûrement la mort qui les accueillerait, le seuil franchit. Le professeur laissa tomber son fardeau sans retenue dans un des fauteuils dont il s'approcha. Puis sortant une petite fiole d'une des poches de sa robe, il la tendit à son ancien élève :
"Allez, bois !"
C'était un ordre et Draco ne se sentit pas la force de résister à l'impériosité insupportable dont faisait preuve cet homme. Il but tout le contenue du flacon et eut un haut le coeur. Il jeta un regard à Severus et vit celui-ci, un sourire cynique aux lèvres, s'écarté de lui pour lui laisser la place de se lever… et courir. Draco, jetant un regard déchaîné à l'homme face à lui, se leva et se précipita dans les toilettes pour régurgiter tout ce qu'il pouvait.
"Enfoiré… Saleté de pourriture…," énumérait-il entre deux hauts le coeur, "enflure…"
Une main vint quelques instants plus tard écarter ses cheveux et se poser sur son front. C'était Esteban. Mais Draco était trop mal pour se rendre vraiment compte de sa présence.
Enfin, quand tout fût fini, Draco se sentit quand même mieux et se releva. Quand il croisa le regard inquiet de son fils, il se sentit tout à fait honteux et méprisable.
"Jamais je n'aurais souhaité que tu vois une scène pareille…," murmura-t-il.
"Je n'aimerais pas que ça m'arrive, non plus," répondit calmement l'enfant.
"Viens, tu vas m'attendre à la porte du salon, je te dirais d'entrer… J'ai deux petites choses à régler d'abord… avant de te présenter à Severus."
Esteban suivit silencieusement son père, un léger sourire aux lèvres et curieux de rencontrer l'homme qu'il avait entendu parler avec Draco dans le salon.
Le trentagénaire laissa son fils à la porte et entra, l'air furibond.
"Toi, je vais te clouer sur place, t'écorcher vif, te couper en petits morceaux, te saigner à mort… !" énuméra-t-il d'une voix profonde mais froide en gesticulant dans tous sens..
Severus semblait avoir l'habitude de ce genre d'attitude venant du jeune homme car il se laissa aller à sourire, assied confortablement en face du fauteuil qu'avait laisser Draco derrière lui...
"Mais oui, mais oui, je sais… Je connais la chanson par cœur, Draco."
"Tu n'avais pas d'autres remèdes moins… radicaux !"
"Si, mais l'envie de recommencer n'aurait pas été altéré comme cela… Au moins là, je sens que tu ne recommenceras pas avant longtemps."
"Mon mal de tête me suffisait bien assez !"
"Je ne crois pas," continua l'homme en souriant.
"Je vois…"
La colère tombait et Draco se laissa tomber dans le fauteuil qu'il occupait quelques minutes plus tôt.
"Bien…"
Le bruit grinçant d'une porte s'ouvrant toute seule s'entendit alors et une exclamation étouffée se fit entendre. De toute évidence Esteban juste derrière la porte avait pris peur. Les deux hommes entendirent distinctement le garçon sursauté et reculé de quelques pas.
"Trop tard…," murmura Draco. Tant pis, au pire, un petit sort d'Oubliette, et le tour sera joué, pensa-t-il ensuite. "Entre Eban."
Le jeune homme apparût lentement dans l'encadrement de la porte puis s'approcha des deux hommes, le visage déchiré entre la frayeur qu'il venait d'avoir et l'appréhension quant à une possible sanction. Mais rien n'arriva...
"Severus, Esteban. Esteban, Severus," présenta Draco.
"Bonjour," salua le vieil enseignant. "Je suis ton futur professeur de Potions, à Hogwarts."
"Bon… Bonjour," répondit l'enfant tout en regardant la main que lui offrait l'homme plutôt âgé, sceptique.
Puis, semblant prit d'une impulsion subite, lâchant du regard la main de l'homme, il le dévisagea plus posément et demanda, la voix calme et profonde comme celle qu'avait Draco lorsqu'il voulait être écouté attentivement et obtenir une réponse rapide et concise :
"Etes-vous pour Voldemort ou pour Harry Potter ?"
Severus Snape s'étrangla et Draco Malfoy écarquilla les yeux. Mais c'est d'une voix pourtant impassible que répondit Snape:
"Pour Albus Dumbledor serait une plus juste réponse."
"Harry Potter et Albus Dumbledor sont du même côté," dit en souriant le jeune homme, soulagé.
"Harry Potter est un crétin fini!" rétorquèrent ensemble les deux Mangemorts semblants sortir un slogan longtemps utilisé et, apparemment, toujours d'actualité.
Puis les deux hommes se sourirent, entendus.
"Bien, un problème de régler. Mais, à l'avenir, Eban, évite d'être si direct. Les gens le prendraient très mal."
Le jeune garçon rougit et hocha la tête.
"Il est incroyable…," murmura Snape.
"Et tu n'as toujours pas fais la connaissance de son intelligence extraordinaire," rétorqua le père fièrement. "Il va te clouer le bec. Dis-toi qu'il y a quelques jours, il ne connaissait pas jusqu'au simple nom de notre cher Survivant."
"Comment cela?" Demanda sombrement le professeur.
Draco parût se rendre compte de son erreur et blêmit légèrement, passant une main nerveuse dans ses longs cheveux blonds.
Il faudrait que je pense à les couper, pensa-t-il stupidement.
"Esteban, pourrai-tu... nous laisser discuter entre nous, s'il te plaît?"
Il avait hésité à poser la question mais il savait que ce serait nécessaire.
"B... Bien sûr. Au revoir Professeur...," répondit doucement le garçon tout en se dirigeant lentement vers la porte.
Il s'arrêta finalement au pas et se retourna en lançant rapidement, avant de disparaître:
"Je suis vraiment content d'avoir fait votre connaissance."
"Nous aurons tout le temps de nous connaître, gamin," murmura pour lui-même l'homme.
Quand la porte fût fermée par un Draco l'air mal à l'aise, Severus réamorçât la discussion :
"Comment ça, ce garçon ne connaissait rien à notre monde il y a deux jours ?"
Le plus jeune des deux hommes soupira et s'assit dans l'un des fauteuils, invitant le deuxième d'un geste vague à faire de même.
"C'est difficile à dire, et à reconnaître par la même occasion, mais c'est vrai que je n'ai pas été le meilleur père du Monde Sorcier avec lui…"
"C'est le moins qu'on puisse dire !" fit ironiquement Severus.
"C'est bon ! Je le sais très bien ! Mais comment veux-tu être présent pour un fils quand tu n'es pas censé en avoir un et qu'en plus il faut empêcher quiconque de s'en apercevoir…"
"Bien, c'est déjà ça… Et d'où vient-il ?"
"J'ai tué ses parents," répondit froidement Draco Malfoy.
Un silence suivit sa réponse et enfin le professeur continua.
"Pourquoi l'as-tu pris avec toi ?"
Le jeune Mangemort eut un ricanement puis répondit :
"Au début je me voilais la face : c'était pour ne pas faire l'erreur de Voldemort étant donner que sa mère l'avait protégé au dépend de sa vie. Mais je savais très bien aussi que j'avais besoin d'une bouée, d'une attache à ce monde pour ne pas finir par mourir. Je ne vivais plus. C'était la mort et le carnage partout autour de moi et inconsciemment je cherchais mon oasis. Je crois que ces pensées me paraissaient tellement stupide à l'époque que je n'osais pas les approfondir…"
"Et maintenant ?"
"J'ai vieilli !"
"Tu as mûris."
"Si tu le dis… J'ai vieilli," répéta insolemment Draco, "et grâce à lui j'ai découvert ce qu'était l'affection. Je le trouvais stupide, laid, fragile… Mais j'avais de l'affection. Quelle horreur en y pensant… !"
"Tu baisses dans mon estime, là !"
"Je ne fais que ça, baisser dans l'estime des gens… Je crois que c'est ce que je fais de mieux…"
"Pas d'après Voldemort…"
"Est-ce une référence ?"
"Non, je dois bien l'avouer… Mais dans un sens, aussi,… si."
Snape se leva de son fauteuil et regarda son ancien élève dans les yeux :
"Quand tu es devenu Mangemort, j'ai cru devenir fou ! Je savais que ton ambition était immense et que Voldemort n'attendait qu'une seule chose : s'en servir ! Tu allais devenir le meilleur et le pire de tous ! De nous, tu serais le plus loyal, le plus tortionnaire, le plus inflexible et meurtrier… Et finalement, un jour, il y a quatre ou cinq ans, je me suis rendu compte que tu t'étais posé. Plus de montée d'adrénaline, plus de multiplications de carnages… Tu te stabilisais. Pire : tu étais moins sanglant… Je ne crois pas que quiconque se soit rendue compte de tout cela mais…"
"Mais ça se pourrait, n'est-ce pas ?"
"Oui…"
"Eh bien tant pis ! Il est trop tard pour revenir en arrière. J'ai une place très privilégiée près de Voldemort et je tiens bien à la garder… pour aider l'Ordre."
Les deux hommes se regardèrent longuement, puis finirent par se sourire.
"Et je ne suis pas venu seulement pour discuter avec toi. Albus a pensé qu'il te serait plaisant d'aller au chemin de Traverse avec ton fils…"
"Bien sûr ! Je vais me ramener là-bas avec Eban et crier sur tous les toits : « Regardez tous ! C'est mon fils ! Esteban Malfoy! » Tu délires !"
"Non, nous on réfléchit, abruti ! Tiens," finit narquoisement le professeur de potions en tendant à Draco une nouvelle fiole.
"Qu'est-ce que c'est ?"
"Polynectar"
"Qui ?"
" Ulrich Paris, un Français, Moldu."
"Moldu !" s'étrangla Draco.
"C'est le plus sûr, tu le sais très bien ! Personne ne pourra te reconnaître. Nous avons vérifier ses contacts et aucun d'eux n'a une attache sorcière quelle qu'elle soit."
Draco hocha nonchalamment la tête, piteux.
"Bien. Nous irons demain."
Snape hocha la tête et se rassit sur le fauteuil. Après un long silence, il fit un léger sourire à Draco et lui demanda :
"Ce spectacle désastreux d'hier, c'était pour t'échapper, en fin d'compte ?"
"Exactement, tu as tout compris…"
"Et Voldemort t'as laissé partir comme cela ?"
"Oui… Mieux ! Il a fait un sortilège scellant une promesse : celle de n'envoyer personne m'espionner."
"J'y crois pas…"
"Tu vas devoir t'y faire…"
"Cela fais deux ans que je n'ai pas vu Voldemort. Je suis pourtant un de ses plus fidèles Mangemorts…"
"Il ne voit presque plus personne. Je crois faire partie des deux dernières qu'il supporte face à lui encore en ce jour… excepté hier, où il est apparu devant tout le monde."
"Je ne sais pas pourquoi, mais sous tes paroles, je le sens changer."
"Il est changé ! Il est flasque ! Peut-être toujours autant sans cœur, mais sa soif de… sexe, l'a fait devenir trop gentil envers moi ! C'est insupportable."
"C'est aussi pour cela que tu le quittes ?"
"Exact. Il n'est plus ce qu'il était."
Un nouveau silence s'installa entre les deux hommes puis, à nouveau, Severus se leva, regarda sa montre et épousseta sa robe de professeur avant de déclarer :
"Il est l'heure, je dois partir. Nous nous reverrons sûrement. Je suis heureux d'apprendre ton appartenance à l'Ordre du Phénix. Je serais ton lien avec lui. Et, Draco,… prends soin de toi… et du petit."
"Ca ne doute pas qu'il sera surprotégé demain. A bientôt."
Snape laissa son protégé assit sur le fauteuil et partit sans un regard en arrière. Draco, quant à lui, resta plus d'une heure le regard dans le vague, repensant à un millier de choses différentes : Poudlard, Voldemort, Mangemorts, Severus, Esteban…
Le lendemain, avant de partir pour le chemin de Traverse, Draco avoua à Esteban qu'ils iraient là-bas ensemble finalement, mais qu'il serait… déguisé.
"C'est une potion puissante, mais qui à chaque gorgée ne dure qu'une heure. En tout, nous ne pourrons rester au Chemin de Traverse que trois heures au plus, c'est bien compris ?"
"Oui, papa."
"Bien. Et ensuite, appelle-moi Papa si tu veux, mais jamais Draco ni ne prononce le nom Malfoy. Au pire, dis-moi Ulrich. D'accord ?"
"Oui," répondit automatiquement Esteban, en hochant la tête.
"Et enfin, une dernière chose. Je vais poser sur toi trois sortilèges : un brouillage magique pour éviter que l'on te repère de loin et qu'on ne fasse une relation avec moi ; une protection caché qui évitera à tout sortilège de t'atteindre sans pour autant qu'il se remarque ; et enfin un sortilège de repérage personnel pour qu'à chaque instant je puisse savoir où tu es sans que quiconque ne le puisse à ma place."
"Pourquoi toutes ces protections ?"
"La première par ce que tu as vécu toute ta vie avec moi et que ta magie est légèrement teinté de la mienne. La deuxième par ce que je ne veux courir aucun risque et être sûr qu'il ne t'arrive rien. La dernière pour ne jamais te perdre, dans aucune circonstance. Cela te suffit ?"
Le jeune garçon hocha la tête.
Draco, lui, pensait fortement : Et surtout par ce que vivre avec un Mangemort appelé Draco Malfoy est plus dangereux que de vivre aux côtés d'Harry Potter lui-même. Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit !
Le Chemin de Traverse n'était pas aussi bondé que Draco le pensait. Pire : il était presque vide. La grande rue pavé orné de tous ses magasins, la plupart pittoresques, n'accueillaient chacun que très peu de consommateur… Il se demanda quelques secondes pourquoi puis finit par lâcher un sifflement d'entre ses dents : le Monde Sorcier était en guerre contre un certain Voldemort et Harry Potter ne faisait pas mine de vouloir sauver énormément de gens depuis deux ans. A croire qu'il avait perdu son âme de justicier stupide !
N'empêche que tu le ressens, là, au fond de ton cœur, la différence que fait la présence de Harry Potter dans ce monde. Ne paraît-il pas plus pacifique et tranquille en sa présence ?
Question stupide de ses pensées : Harry Potter était le sorcier le plus puissant de ce temps-là. Il avait passé ses examens d'Auror comme personne ne l'avait encore jamais fait. Personne, à l'Académie, ne tarissait d'éloges en son honneur et c'est avec une mention spéciale qu'il était ressortit, décoré avant d'avoir fait le moindre geste.
Ce gars attardé est la coqueluche de ce monde, et il se cache dans Poudlard… Pathétique ! Si je le revois, je lui arrache la tête ! Non, mieux, je lui arrache les bras, puis les jambes et après on voit c'qui reste !
Rasséréné par ses pensées familières, Draco dirigea, d'une main ferme mais plutôt douce, son fils vers la Banque Gringotts.
"Ici, nous allons retirer de l'argent. Mais avant, je veux encore que nous ayons une discussion. Viens."
Le jeune Esteban ne savait plus quoi faire ni dire. En une journée, non, une matinée, son père lui avait plus parlé que jamais auparavant. Ce changement l'affectait plus qu'il n'aurait crû. Le calme et le froid de son véritable père lui manquait, finalement… Jamais il n'aurait imaginé pareille chose !
S'asseyant à côté de son père, les yeux fixés sur la grande et sinueuse bâtisse de Gringotts, il écoutait d'une oreille distraite ce que disait l'homme. Jusqu'à… :
"Mr Esteban ! Encore une distraction pareille, et je vous punis sévèrement pour manque d'attention envers votre père !"
Esteban sursauta et se tourna enfin vers son père.
"Ex… Excuse-moi, papa."
Le trentagénaire reprit d'une voix calme mais tout aussi froide que son regard porté sur son fils :
"Je voudrais te prévenir d'une chose très importante. Je sais très bien qu'entrer à Poudlard avec le nom Malfoy serait pour toi du suicide," dit-il en baissant le ton à la mention de son nom de famille. "Tu vas donc être obliger de porter un autre nom. C'est aussi celui que j'ai utilisé pour ton compte à la banque."
"Pourquoi ?..."
"Ca, on en discutera ce soir, si tu veux bien ?"
"...D'accord. Mais je n'oublierais pas !" déclara Ban, impatient d'avoir des réponses à ses questions. Ne plus porter son nom lui créait une sensation étrange en son cœur. Comme s'il allait perdre une partie de lui-même. Ce qui, dans un sens, allait bel et bien arriver.
"Viens maintenant. Ne perdons pas de temps."
Le ton froid et autoritaire fit revenir son sourire aux lèvres du jeune garçon : enfin le vrai visage de son père refaisait surface. Même s'il n'était pas trop reconnaissable. Draco avait revêtu une capuche magique par-dessus lui pour éviter toute complication. Caché ainsi par sa cape et la potion, il se sentait assez en sécurité et préservait du mieux qu'il le pouvait l'avenir d'Esteban.
Dans la banque Gringotts Esteban enregistra son nouveau nom de famille quand son père le prononça. Il n devait pas l'oublier. Blackwisdom, Blackwisdom, Blackwisdom…, se répétait-il. Et il trouvait cependant ce nom charmant. Pas beau ni joli mais… flatteur. Black Wisdom. La sagesse noire. La Sagesse du côté des Ténèbres. C'était révélateur. Son père venait de lui trouver le nom qu'il lui fallait. Il était digne du nom Malfoy !
En suivant la petite créature appelé gobelin et son père, Esteban s'émerveilla des réseaux de communication en rails qu'il apercevait, les portes parfois énormes, parfois minuscules mais apparemment toutes pourvues d'une protection extrême.
"Coffre 951, Esteban Blackwisdom."
L'étrange créature se leva s'approcha d'une porte de taille moyenne comparée à toutes celles qu'ils avaient pu entrevoir. Draco le suivait, la lampe à bout de bras.
"Clé s'il vous plaît," chuinta la voix du gobelin.
Draco la lui tendit.
La créature ouvrit la porte tandis que se faisait entendre nombre d'engrenages ! Esteban était émerveillé. Et quand il découvrit la montagne de pièces en or qui s'amoncelait dans l'étroit coffre qui lui appartenait, il ne pu retenir un hoquet de surprise. Tant d'argent ! A lui ?... Incroyable ! Son père ne pouvait pas gagner autant tout de même !
Puis Malfoy s'approcha, prit plusieurs pièces et laissa le soin au gobelin de refermer derrière lui. Esteban était toujours subjugué.
"Tout ça c'est à moi ?"
"Bien sûr mon fils ! Rien qu'à toi."
Un large sourire apparût alors sur le visage du jeune garçon et il continua à porter sa banane même quand ils furent sortis de la banque Gringotts.
Draco proposa à Esteban d'aller acheter le plus ennuyeux : les livres. Il l'emmena au magasin Fleury & Bott. Presque rien n'avait changé. Excepté quelques étagères rafistolées qui sentaient la magie à plein nez ! D'ailleurs Draco renifla. Etre aussi dépendant de la magie était plutôt mauvais. Et puis il y avait le vendeur. C'est à ce moment là que le Mangemort se rendit compte de tout l'impact qu'avait la guerre sur les sorciers du monde : celui-ci était légèrement tremblant, recourbé et boitait. Il était légèrement en sueur et regardait constamment l'heure et la porte de son magasin. On aurait dit qu'il craignait l'apparition subite de Mangemort à n'importe quel moment ! Ou qu'il attendait impatiemment la fermeture ! Peut-être aussi les deux en même temps.
Draco n'était pas, à proprement parler, choqué. Il avait participé à la peur créée par ses semblables. Mais il le voyait aujourd'hui d'un nouveau point de vue : de celui de Dumbledor - et non pas de ce crétin de Potter.
Il prit Esteban par la main, voyant son regard perdu dirigé vers l'homme suant et apeuré.
"Voilà ce que je créais avant, tu vois ?" souffla-t-il à sa plus grande honte.
Mais Esteban lui lança un regard légèrement déçu et se détourna de lui rapidement. Draco était prêt aujourd'hui à montrer sans se cacher ce qu'il avait causé dans sa jeunesse. A le montrer à son fils pour qu'il le regarde alors en face et qu'il le connaisse. Qu'il sache qui il était vraiment. Ces pensées hagardes ne lui seraient jamais venues à l'idée avant. Il changeait. Même sans le vouloir, petit à petit, son cœur changeait. La faute à qui ?...
Machinalement il attrapa tous les livres qu'il devait et se rendit à la caisse, suivit silencieusement par un Ban songeur. Il paya avec les gestes les moins brusques possibles sans toutefois perdre trop de temps.
Puis il tira ensuite Esteban vers le magasin de potions. Il prit les garnitures tout en parlant à son fils :
"Comme il te l'a dit, Severus est le professeur de potions à Poudlard. Si tu es à Serpentard tu l'adoreras ! Sinon, bonne chance pour ta survie," dit-il en souriant d'un air goguenard.
"Pourquoi ?"
"Severus est le directeur adjoint du collège Poudlard et des Serpentards. Et pour le montrer il n'hésite pas à les favoriser. Il ne faudra pas t'en étonner."
"Ce n'est pas juste... Ca me plaît assez!"
"Ha ha ! Rien n'est juste à Serpentard ! Severus a aussi une langue très acerbe ! Attention à toi !"
"Oh ça, ça n'est pas un problème," répondit Esteban avec un sourire moqueur au coin.
"J'ai l'impression de ne pas du tout te connaître parfois," soupira son père.
"Tu n'es jamais là," répondit tranquillement le jeune garçon sans arrière pensée. "Mais pourtant c'est toi qui m'a donné le sens de la répartie rapide!"
"Oui, exact, mais je n'en voyais pas toute l'étendue je pense."
Draco fût peiné de la déclaration de son fils. Tu n'es jamais là. Il disait vrai, il avait raison, mais le trentenaire n'était pas prêt à le reconnaître. En tout cas pas entièrement. Et pas avant quelques batailles !
Les ingrédients et le chaudron nécessaires à la matière enseigné par le professeur Snape furent vite achetés. Et bientôt il ne resta plus que la baguette.
"C'est chez Ollivander qu'il faut aller pour cela. Ma baguette vient de là-bas," dit Draco en faisant tournoyé la sienne devant le regard rêveur de son fils. "Allons-y !"
Ce fût à peine si Esteban ne tira pas son père de toutes ses forces. Draco en était amusé et un peu contrarié. Il avait un gamin bien trop… enfantin ! Pas assez mâture et adulte. A son âge il était bien plus développé ! Il réfléchissait à la conséquence du moindre de ses gestes, de la moindre de ses paroles ou de la moindre de ses expressions du visage. C'était à prévoir. Il allait falloir qu'il remédie à tout cela avant son entrée à Poudlard. Peu importe dans quelle maison il serait, il pourrait se protéger de tous.
Tout en pensant il suivait rapidement Ban qui, le visage éclairé d'un sourire rêveur, le menait tout droit chez Ollivander. Un enfant qui veut vraiment quelque chose, trouvera par n'importe quel procédé le moyen d'y parvenir ! Même s'il ne sait pas où il est… la preuve !
Le jeune garçon ouvrit la porte qui carillonna, et entra silencieusement, tout à coup intimidé. La pièce était sombre et un peu sal. Un vieil homme, le dos courbé, une canne à la main et des cheveux grisonnants mais très éparses apparût alors de l'arrière boutique. Draco se tint tout à côté de son fils et sous un regard perçant du vieillard, tira fébrilement sur la capuche qui recouvrait son visage inconnu ; il avait la nette impression que Ollivander avait tout découvert. Il devait impérativement empêcher le vieillard de s'approcher de sa baguette et de lui-même s'il ne voulait pas être découvert ! Il connaissait sa mémoire et la savait intarissable quant à ses baguettes vendus et à leurs maîtres !
"Bonjour Messieurs," commença le vendeur d'une voix enrouée.
"Bonjour," répétèrent les deux plus jeunes.
"Allons," approche jeune homme. "Tu viens chercher ta baguette ? Approche que je prenne tes mesures."
Esteban fit quelques pas en avant vers Ollivander d'un pas instable. Le vendeur s'approcha aussitôt de lui et sortit son mètre. Il mesura maints et maints endroits qui parurent bien bêtes au jeune garçon (Où est l'intérêt de savoir combien mesure le pouce de mon pied droit ou bien l'arrête entre mes deux yeux ?)
Enfin, après une dizaine de mesures, le vieil homme parût satisfait du nombre de réponses qu'il avait noté et commença à farfouiller silencieusement parmi les tonnes de baguettes que recelait le magasin.
"Tiens, celle-ci devrait aller parfaitement. Bois de saule, crin de Sombral. Très fort pour l'attaque et la défense mais un brin fébrile quand il s'agit de métamorphose."
Il tendit la baguette au jeune homme et celui-ci sentit tout de suite qu'il avait trouvé chaussure à son pied… ou plutôt baguette à sa main, dans la situation présente.
"Rapide et parfait !" déclara nettement Ollivander, sa voix enrouée ayant totalement disparût. Son regard brillait de fierté. On avait l'impression qu'il s'était même légèrement redressé.
Draco paya en faisant très attention que le vieil homme ne puisse le regarder dans les yeux. C'était un peu comme s'il fuyait, ce qui état d'ailleurs le cas en vérité, mais cette situation lui déplaisait fortement !
"Au revoir," dit-il avant de passer la porte avec son fils et avec tout le soulagement qui allait avec. "On rentre maintenant, Ban."
Et les deux garçons, père et fils, reprirent le chemin du retour d'un pas calme et bon enfant. Pourtant, à l'intérieur de lui, Draco s'était décidé à ne pas laisser son fils se faire marcher sur les pieds ! A présent, il faisait tout de même parti de la famille Malfoy ! Il fallait l'éduquer un minimum dans cette voix. Et Draco s'y tiendrait !
Pendant les quelques semaines qui précédèrent le départ du jeune garçon, celui-ci apprit avec difficulté la maîtrise de soi et la manière qu'avait Draco de refouler ses sentiments en ne montrant aux gens qu'une façade limpide et de marbre. Esteban eut bien du mal à apprendre, mais quand il y arriva enfin, ce fût comme une deuxième couche charnelle sur lui-même. Après tous ses efforts, ses lamentations, ses pleurs, ses colères et ses désespoirs face à ce cours intensif et difficile, il fût heureux de se sentir muni d'un bouclier mental sans faille. Et c'est le cœur léger, bien qu'un peu triste et nerveux, qu'il partit en compagnie de son père à la gare King's Cross le 1er septembre.
Ima
