Bonjour!

Oui, comme promis, la suite, le chapitre 7! J'espère que cette histoire vous plaît

Disclaimer: L'univers d'Harry Potter appartient exclusivement à JK Rowling ainsi que beaucoup de personnages et noms. Le reste, surtout bien sûr l'histoire, m'appartiennent! Mais vous inquiétez pas, une razzia chez JKR est organisée dans l'ombre pour tout lui prendre, la nuit tombée! Nié hé!

Résumé: Draco Malfoy, 21ans, Mangemort de profession, fait une rencontre qui va changer sa vie. Et cette rencontre n'a qu'une année! Le bébé qui le sauvera de son Enfer... encore faut-il qu'il veuille bien le laisser vivre!

Spoiler: Ne prend en compte que les cinq premiers tome! J'ai beau avoir lu le sixième, cette fic est antérieur!

Rating: K+ pour des insinuations sur la mort, la torture, le viol...

Heureusement, la noirceur n'est qu'une partie de cette histoire. Donc beaucoup de douceur et d'amour paternel dans cette histoire.. Et qui sait, d'amour tout court?

Je rajoute que du YAOI est présent dans cette fic un peu partout, alors, même si c'est un peu tard, si une personne ne se sent pas à l'aise avec ceci, vade retro. J'ai prévenu, maintenant.

Toujours mes fameux remerciements! Eh bien, oui, il faut bien remercier les personnes qui m'encouragent! Et je peux vous dire que vous m'encouragez énormément! Y a même du chantage dans l'air (n'est-ce pas mon Poisson Rouge préféré? Non, je suis bien trop naïve! Hé hé!) Donc oui, un énooooooooorme merci à tous:

Namyothis qui a eu des mots toujours aussi profonds! Je suis continuellement étonnée de voir à quel point cette histoire peut te plaire... –Yeux ronds- ;

Ayulunaqui a beaucoup d'imagination sur le futur que pourrait avoir cette fic. Mais malheureusement je ne peux rien dire, tout en vous révélant qu'il ne me reste plus que le dernier chapitre à écrire et l'épilogue. Tout a déjà été décidé! J'espère que personne ne sera déçu!;

Zaika, qui a eu une gentille petite review;

Lunenoire, toujours aussi gentille! Je suis vraiment contente de t'avoir à nouveau tirer dans mes filets! Hé hé!

Et enfin à mon merveilleux petit Poisson Rouge! Oui, un énorme merci, par ce que ces deux reviews, tes deux dernières... je ne sais pas quoi dire! Elles m'ont fais énormément plaisir, c'était vraiment un réel amusement de les lire (et aussi une frustration extrême: des fautes que je n'avais pas vu... snif!)

Résumé des chapitres précédents: Draco Malfoy, Mangemort, a pris sous son aile un bébé, Esteban Blackwisdom, qui a maintenant bien grandi. Celui-ci reçoit sa lettre de Poudlard et est invité à rentrer en 1ère année. Draco Malfoy prend alors rendez-vous avec Dumbledor (le plus aimablement possible, bien sûr) pour discuter de quelques "petits" problèmes. Il "perd les pédales" (seul moyen d'arriver à ses fins) et se voit offert quelques jours de congés par Voldemort, plus pâteux que jamais! Une petite visite de Snape entame une discussion sérieuse à propos d'Esteban puis après le départ du Professeur de potions, les deux Malfoys vont au Chemin de Traverse. Draco remarque alors bien plus vivement que jamais que... la guerre est , et se met en tête de protéger son fils par tous les moyens! Esteban rentre donc à Poudlard, aussi froid que l'était son père à son âge, mais beaucoup plus intelligent et ambitieux. Il rencontre un garçon, Alexandre McNaire, plus âgé que lui. Une guerre commence au sein même de la Maison Serpentard. Esteban en ait bien vite éloigné; Voldemort le veut et l'aura! Il est bien décidé à cela! Mais Esteban ne se laisse pas faire...

Père d'Une Vie.

Chapitre 7 : Un enfant décontenancé et un père sanctionné.

Les années n'avaient pas le pouvoir de faire disparaître les sombres situations mais elles les transformaient à sa guise.

Esteban passait d'une classe à l'autre sans aucune difficulté. Il était un élève assidu, rusé, diabolique parfois, et très intelligent. Il échappait de justesse, chaque fois, à sauter une classe. Ce n'était pas son but.

Alexandre McNair avait redoublé sa septième année. Et Esteban s'en réjouissait. Mais il savait très bien que c'était un ordre qui avait fait chuter les notes de son « ami » et non pas son travail qui était irréprochable quand il le voulait.

A Poudlard, c'était un capharnaüm tout aussi effroyable qu'à l'habituel. Pire : tout devenait de plus en plus noir et mesquin. Esteban pouvait assister à tout sans craindre de se faire agresser. Il maintenait tout d'abord une étroite liaison avec les personnes contre Voldemort. Tout n'était pas bon à dire à tout le monde ; cette alliance en faisait partie. Les élèves avaient prêtés serment au jeune homme de tenir secret son amitié et en contrepartie celui-ci s'était engagé à leur « sauver la vie » tant qu'il le pouvait sans pour autant se révéler vraiment. De l'autre côté il y avait aussi Voldemort qui s'intéressait toujours plus à lui. Il grimaçait lorsque Alex venait à lui en parler. Il était son protégé et en même temps son obligé. Mais rien n'allait apparemment dans le bon sens. Esteban maîtrisait bien mieux les gens dans Poudlard que ne le pouvait le Seigneur Sombre dans sa cachette. Mais il maintenait tout de même tous ses sujets à ses pieds.

Durant les trois années écoulés, Esteban avait décompté une dizaine de morts. Tragique. Mais jamais aucun tueur n'avait été découvert bien que tout le monde savait ce qu'il s'était passé. Dumbledore n'avait aucune raison de mettre dehors ses élèves à la botte de Voldemort pour la simple raison qu'il croyait possible leur changement de camp. Esteban trouvait cela vraiment absurde ! Le vieux directeur un peu fou avait peut-être raison pour une chose : le changement de camp était possible mais cette possibilité était très mince et allait dans les deux sens.

Esteban terminait un devoir de Métamorphose dans la bibliothèque, seul. Il avait eu une conversation avec Alex, quelques minutes auparavant, qui l'avait un peu déstabilisée. Alexandre McNair avait été gentil! Il lui avait parlé comme à un ami! Pas de sarcasmes, pas de sous-entendus ou d'insultes, rien. Il en avait eu froid dans le dos. Et maintenant il n'arrivait plus bien à se concentrer sur son travail. Cet intermède l'avait un peu fatigué, mentalement.

Esteban rangea ses affaires et retourna dans sa Maison. Il fût content de voir qu'il n'y avait que des élèves du côté de Dumbledore dans la salle. Mais cette constatation aviva aussi sa suspicion. Aucun Mangemort dans les parages? Non, quelque chose se préparait.

Il alla tout de même gaiement à la rencontre de Fred et ses amis.

"Bonsoir," commença-t-il.

"Bonsoir Blackwisdom," lui répondirent-ils, légèrement mal à l'aise.

Esteban savait qu'ils agiraient toujours ainsi. Le fait d'être épargné dans les brimades du collège était l'exception qui faisait de Ban un être à approcher mais dont il fallait aussi se méfier. Même si beaucoup savaient qu'il aidait le plus de monde possible sans pour autant se faire remarquer, ils ne croyaient pas tous qu'il était réellement solidaire.

"C'est bien silencieux ce soir," dit-il tranquillement, observant attentivement chacune de leur réaction.

Il n'y en eut que deux sur les sept personnes présentes qui parurent préoccupés, voir alarmés. Les cinq autres sourirent et s'exclamèrent:

"Ca fait du bien!"

"Un peu d'air frais!"

"De la tranquillité!"

"Profitons de cet intermède!"

"C'est encourageant!"

Esteban soupira de frustration mais s'arma de patience pour ne pas faire de remarque trop cynique.

"Moi, à votre place, je ferais plus attention encore quand c'est aussi paisible que ce soir..."

"C'est une menace!" Assena l'un d'eux.

Ban accusa le coup et répondit le plus calmement possible:

"Non, plutôt un avertissement."

"Ils préparent quelque chose, n'est-ce pas? Fit remarquer Fred, qui faisait partis des deux du groupe qui avait eu l'air soucieux."

"Oui, j'en suis pratiquement certain. Un calme pareil n'est pas naturel ici, chuchota-t-il. Vous devriez sortir."

Puis il se leva, lentement, essayant de paraître le moins précipité possible. Il leur lança un regard et les autres se levèrent, un peu trop brutalement, et il sentit qu'ils venaient eux-mêmes de donner le signal d'assaut. Pourquoi ne pouvaient-ils pas être plus discrets! Un troupeau d'éléphant aurait moins attiré l'attention!

Et il ne fût pas déçu! Alors qu'une horde d'une vingtaine de Serpentards se précipitait dans la Salle Commune, il attrapa discrètement le bras de Fred et le projeta d'un sort dans son dortoir, le plus rapidement possible, pour faire croire à une expulsion. Ainsi, il serait en sécurité. Pour un temps. A son tour, il se dégagea de la bataille qui venait de commencer.

Les sorts fusaient et il en remarqua beaucoup qui n'étaient pas aussi inoffensifs qu'ils auraient dû l'être. Enfin, l'unique et seul Avada Kedavra qu'il entendit lui glaça le sang. Il remarqua avec soulagement qu'il n'avait touché personne. Il y aurait eu de sacrés problèmes! Il évita encore quelques sortilèges et se dirigea vers son dortoir. En arrivant en haut des escaliers, il risqua un coup d'œil au massacre:

Les six sorciers, amis de Fred, étaient réunis au milieu de la pièce. Trois étaient à terre et trois, plutôt amochés, étaient encore debout, répondant aux sortilèges avec difficulté. La bataille était perdue d'avance pour eux. Ils étaient encerclés par des bâtards groupés! Et ils étaient plus âgés que les sept autres!

N'y tenant plus, il s'avança à nouveau dans la Salle Commune et demanda d'une voix forte mais posée:

"Ca y est, vous avez terminé?"

Aucune réponse, quelques jeunes Mangemorts lui jetèrent un regard plutôt inquiet. Esteban remarqua alors qu'il en connaissait plus de la moitié! L'un d'eux s'avança vers lui et il reconnût Alexandre McNair.

"Tu sais que c'est toi qui les a vendus, mon gentil Petit Serpentard," lui dit-il en prenant une mèche des cheveux blonds du cinquième année, la humant d'un air goguenard.

Esteban, plus affolé et intrigué qu'il ne le faisait paraître, rejeta la main de son "ami".

"Tu n'es qu'une enflure, Alexandre! Et puis, vingt contre six? Tu veux faire croire quoi là? Que tu sais battre trois pauvres poulains avec une armée?"

Les yeux du jeune McNair brillèrent brièvement puis il sourit, machiavélique.

"Oh mais c'est que tu les défends!"

"Je ne défend personne. Je fais une simple constatation. Qui se voit d'ailleurs terminée par une jolie conclusion."

"Qui est?"

"Y a pas plus lâche que toi et tes chiens!"

Et Esteban fit rapidement demi-tour pour garder le dernier mot.

Dans son dortoir, alors que la porte se refermait, il s'y appuya, légèrement, tremblant. Pourquoi est-ce qu'Alexandre était ainsi? Seul il était quelqu'un de différent! Là, il l'avait bien remarqué, il avait essayé de le discrédité! Il savait donc, pour son double jeu... Le jeu du chat et de la souris.

Un rire amer sortit de sa bouche. Il avait aimé ce jeu. Il l'aimait encore plus ou moins. Mais il avait eu la malheureuse idée de s'attacher à Alexandre...

Esteban se releva et se dirigea lentement vers son lit. Le dortoir état bien vide, il n'y avait eu personne pour voir sa décomposition. Heureusement...

Il se laissa tomber dans son lit et finit par s'endormir d'épuisement, entièrement habillé, tenant dans sa main la mèche de cheveux qu'avait pris brièvement le dénommé McNair.

Le lendemain, le réveil fût meilleur. Il se sentait un peu mal à l'aise dans ses vêtements qu'il n'avait pas enlevés la veille. Aussi crût-il que son trouble venait de là. Mais quand il se leva, tout lui revint en mémoire et ce léger inconfort doubla de puissance.

Alex! Ses poings se serrèrent, se crispèrent plusieurs fois, tandis qu'il allait et venait pour prendre ses affaires. Une douche chaude lui ferait sûrement du bien! Ca le détendrait...

"Aujourd'hui nous allons étudier le sort de protection. Vous allez faire des groupes de trois. Je passerais dans les groupes pour tout vous expliquer. En attendant, vous réviserez tous les sorts depuis le début de l'année."

Le professeur Ettorres était un enseignant très appliqué. Les trois heures qu'il y avait chaque fois avec lui étaient largement occupées. Il était rapide et précis dans toutes ses explications.

Avec ses cheveux qui lui balayaient les yeux et le cou, ses yeux verts pénétrants et son port ténébreux et plein de force, que ce soit de caractère ou de physique, le professeur de Défense Contre Les Forces du Mal était un être hors du commun. Esteban se demandait même pourquoi il occupait ce poste d'enseignant. Il aurait du être enrôler pour mener les hommes à la bataille contre Voldemort!

Mais en même temps, Esteban sentait quelque chose. Une sensation impalpable mais si tangible...

"Monsieur Blackwisdom, je ne vous avais encore jamais vu si distrait! Cet étape du programme vous ait-elle si désagréable?"

Ban cligna des yeux vers son professeur et sourie. Il était en face de son groupe, en face de lui.

"Non monsieur, excusez-moi. Je n'aurais pas dû être si indiscipliné."

Il rendit son regard profond au maître. Il était sérieux, et il savait aussi bien que lui manier les mots.

"Bien. Alors, comme je le disais, le sort de protection se rapproche beaucoup de ce que l'on appelle l'Occlumancie, qui est une magie de l'esprit. Pour arriver un sort de protection, il va vous falloir, comme toujours, votre propre volonté. Il faudra vous concentrer sur ce que vous faîtes, sur les personnes que vous voulez inclure dans ce bouclier et à la force que vous voulez bien y mettre."

"C'est un peu plus compliqué que ce que l'on a fait jusqu'à maintenant, professeur, dit Esteban d'une voix neutre et concentré. Plusieurs choses sont à faire en même temps. La forme du bouclier n'a pas d'importance?"

"Très bonne question, Monsieur Blackwisdom. Non, elle n'en a heureusement pas. Il suffit que vous pensiez bien aux personnes que vous voulez protéger pour que le sort s'y applique parfaitement. Pour aujourd'hui ne pensez qu'à vous-même."

Ils hochèrent la tête et le professeur Ettorres se releva de la chaise où il s'était assis pour les explications et sortit de sa poche une tablette de chocolat. "Au cas où" avait-il dit la première fois. Et cela avait toujours servi un minimum.

"Oh, j'allais oublier. Une personne pour l'attaque, une personne pour la défense, et la dernière en cas de nécessité ou de double attaque, n'est-ce pas?"

"Oui, professeur!"

Esteban avait été le seul à répondre. Il était toujours le seul à le faire. Il était un garçon à part chez les Serpentards. Tout lui était permis. Mais il n'en abusait pas trop souvent. Tout cela était bien trop précieux pour son objectif. Il se faisait seulement bien voir de la plupart des professeurs.

"Bien. Qui commence?" Demanda-t-il aux deux garçons qui étaient avec lui.

"Je propose," dit Julian d'un air légèrement arrogant, "que l'on se prépare d'abord sans attaque."

Le dernier hocha la tête. Esteban ne connaissait que Julian avec qui il passait la plupart des cours dans un silence plein de concentration. L'autre était aussi Serpentard mais il ne s'était jamais trop intéressé à lui. Excepté le matin où il avait reçu le si gentil cadeau d'Alexandre: la mygale. Théry était son prénom.

"Bien. Mais on essaiera au moins une demi-heure avant la fin du cours, répondit le jeune Blackwisdom. Le fait d'être en situation un peu plus réel stimule notre désir de survie."

Théry et Julian hochèrent la tête et tous les trois se mirent à travailler. Esteban trouvait cela assez difficile mais il avait déjà tellement avancé dans le programme qu'il réussit finalement une esquisse de bouclier qui dura deux petites secondes. Il en fût content. Il savait que personne ne réussirait à faire mieux aujourd'hui.

En travaillant sur ses livres et sur les programmes avancés, il avait fait en sorte d'augmenter aussi son niveau dans la pratique. Il avait donc travaillé des sortilèges de plus en plus difficiles avec son esprit, son corps et surtout ses sentiments. Mais il soupçonnait le professeur Ettorres de connaître ses excursions dans les salles de classes vides, car chaque fois qu'il pensait connaître le sort qui allait être amorcé en classe, il se trompait et se trouvait face à un nouveau sortilège toujours plus difficile. D'accord, il mettait bien moins de temps que les autres à l'assimiler, mais ça l'irritait et le satisfaisait en même temps.

Quand le cours pris fin, Esteban avait réussit à tenir contre trois attaques successives et avait fais gagner quarante points à sa Maison pour sa performance. Alors qu'il quittait la salle et son professeur avec civisme ("Au revoir, Professeur"), il fût tiré sans ménagement vers la salle juste à côté. Sans ménagement ni douceur.

"Alex!" S'insurgea-t-il, avant même de le voir, alors que la porte se refermait.

"Oui, bonjour à toi aussi Esteban."

"Qu'est-ce qu'il y a?"

Il essayait de prendre une voix la plus calme possible. C'était la seule chose qui pourrait le trahir.

"Je voulais te parler. Pourquoi, ça te dérange? Si tu veux... je peux sortir... Tant pis..."

Sa voix était d'un coup hésitante et Esteban sentait cette hésitation jusqu'au plus profond de lui-même. Ca ressemblait si peu au Alex qu'il connaissait.

"Non, c'est bon. Qu'est-ce que tu voulais? De quoi voulais-tu me parler?"

"Eh bien hier... J'ai été un peu trop loin n'est-ce pas?"

"Un peu trop loin?"

Ban était complètement perdu mais essayait de cacher son incertitude tant qu'il le pouvait.

"Oui... Te parler ainsi et me comporter... comme ça."

Le jeune homme rougit. Esteban sentit son coeur s'affoler et plissa les yeux pour s'empêcher tout autre mouvement.

"Tu es un Mangemort, Alex!"

"Oui, mais en même temps... Tu es là."

"Et alors?"

McNair parût singulièrement étonné.

"Eh bien je tiens un minimum à toi, crétin! Je m'en voudrais s'il t'arrivait quoi que ce soit! Mon Maître me tuerait!"

Ah, donc voilà! Voldemort. Lord Voldemort, comme il aimerait que je l'appelle. Ou Maître. Le regard d'Esteban se voila.

"Eh bien tu ne pourras rien faire d'autre que m'emmerder si tu es sous ses ordres. Salut, Alexandre!"

Il ouvrit la porte et sentit la poigne féroce de son ami se serrer autour de son autre poignet. Il tourna un regard neutre et tomba sur un regard brillant qu'il ne reconnût pas. Mais il se dégagea rapidement et brusquement puis continua son chemin. C'était l'heure du repas et il venait d'en manquer les dix premières minutes! Et la faute à qui!

Il se passa deux jours avant qu'une scène similaire ne se présente à nouveau. Alex avait l'air sincèrement désolé, impuissant, triste. Pourtant une lueur restait qu'Esteban n'arrivait pas à définir. Mais qu'était-ce?

Et au fil du temps, le jeune homme se rendait compte qu'il s'attachait à Alexandre. Ce n'était pas bon. Il s'y attachait vraiment plus que nécessaire. Plus qu'avant encore. Ce qu'il avait ressentit le jour de la bataille entre les vingt Mangemorts et les six plus jeunes autres Serpentards n'était rien en comparaison du mal être qu'il ressentait parfois en pensant à lui. Ce sentiment qu'il vous manque quelque chose dans la vie, d'avoir un trou dans le coeur et de ne pouvoir le combler... Alexandre McNaire commençait à prendre bien plus d'importance qu'il n'aurait dû...

Il arriva à nouveau une petite bagarre où Esteban se fit rabaisser par son "ami". Il sentit à ce moment là s'effondrer sur lui une intense douleur et s'obligea à rester impassible. Mais c'était bien la première fois qu'il sentait cet unique barrage qu'était l'apparence commencer à lui faire défaut.

Le soir même, il fut propulsé dans la chambre de McNaire, sans préavis. Le dortoir des septième année. Vide pour l'occasion.

Le plus vieux scella la porte et se tourna vers Esteban.

"C'n'est pas facile n'est-ce pas?" Demanda-t-il enfin après l'avoir longuement regarder.

Ban hocha la tête, comprenant un peu la question.

"Je suis désolé. Sincèrement. Je suis perdu," recommença-t-il, les yeux brillants.

Esteban fit un mouvement vers lui mais Alexandre l'empêcha de s'approcher plus et cacha son visage. Quand il se tourna à nouveau vers le jeune Serpentard, nul trace de larme, seulement toujours ces yeux brillants... de souffrance? Il ne savait pas... Il ne savait plus...

"Ne t'inquiètes pas Alex, dit-il sans réfléchir. "J'ai compris. Je te comprends. Etre tiraillé ainsi ne doit pas être facile... Mais pourquoi le faire pour moi?"

"Pourquoi? Par ce que c'est toi, tout simplement..."

Un sourire triste apparu sur ses lèvres alors qu'il allait s'asseoir lentement sur son lit.

"Tu sais, je vais te dire un secret. Je pense que bientôt, tout va changer... Et tout ça grâce à toi."

"Pourquoi grâce à moi?"

"Par ce que tu es quelqu'un de spécial. Tu as tes forces et tes faiblesses, comme nous tous, mais... enfin personne ne sait ce qui arrivera dans le futur n'est-ce pas?"

Encore ce sourire triste, presque un rictus...

"Tu veux que je te dise un secret, moi aussi?" Continua Esteban, se sentant tout d'un coup oppressé par son plus grand secret.

"Lequel?" Demanda son ami, l'air vaguement intéressé.

"Tu sais, mon nom de famille..."

"Oui?"

"...Ce n'est pas vraiment Blackwisdom..."

"Ah?" Fit Alex, de plus en plus captivé.

"Oui... mon vrai nom, c'est en fait... Tu me promets de ne pas le répéter?"

"Bien sûr!"

"Eh bien, je m'appelle en fait... Esteban Malfoy."

Voilà, c'était dit. Il vit les yeux ronds de son ami, et sourit, penaud mais attentif.

"Vr... Vraiment!"

"Oui," répondit-il tout en hochant la tête.

"Esteban Malfoy comme... Draco Malfoy?"

Nouvel hochement de tête. Il trouvait Alex très étrange tout d'un coup. Un rire hystérique qui choqua Esteban sortit de la bouche de son ami.

"Malfoy... Malfoy!... J'y crois pas!"

Blackwisdom attendit qu'il se calme. Il se sentait mal à l'aise.

"En tout cas, il s'est bien démerdé!" Dit enfin plus calmement McNaire. "Personne n'aurait pu deviner. Ses absences inexplicables... Mais Voldemort le vénérait tellement... ou plutôt il avait tellement envie de lui! De son petit cul!"

"Envie?" Demanda Esteban intrigué. Là, il avait vraiment peur de comprendre. Ca n'était pas possible... Pas... possible...

"Oui... Tu ne le sais pas? Draco est, depuis maintenant quinze ans, la jolie petite pute de mon Maître!"

Le regard brillant, violent, que lui lança Alexandre fit trembler Ban. Et les mots qu'il avait prononcés ne l'aidèrent pas à se contrôler.

"Comment...?"

Mais enfin, comment avait-il pu... Pourquoi!... Il connaissait déjà la réponse. C'était lui. C'était de sa faute! Son père avait fait ça pour le protéger! Mais comment le protéger en couchant avec ce...

Les lumières se faisaient au fur et à mesure que filaient ses pensées. "Voldemort n'est plus que l'ombre de lui-même. Une vraie loque.", avait-il dit, il y a bien longtemps... Et pour conserver sa place, ses privilèges, une légère emprise sur son chef et pour l'Ordre maintenant, il avait accepté cette place... Par Merlin! Quel connard!

Ses tremblements redoublèrent. Il sentit deux bras encerclé sa taille par derrière. Alex! Il l'avait oublié... Mais que faisait-il?

Ses frémissements se calmèrent et devinrent de légers spasmes, différents. Ce n'était plus de la fureur, ni de l'horreur... C'était plus chaud...

Esteban se dégagea rapidement de l'emprise de son ami, essoufflé. Il lui jeta un regard perdu puis essaya de quitter la chambre. Juste un oubli: elle était verrouillée. Par Magie.

"Ouvre-la s'il te plaît," demanda-t-il dans un souffle, la tête baissée, toujours tourné vers la porte.

"Pourquoi?... Tu ne veux pas rester... avec moi?"

"Ouvre-moi!"

Un léger cliquetis se fit entendre et Esteban se précipita au dehors. C'était trop!

"Draco, mon Mangemort... Viens, approche."

Draco se mit docilement à genoux, la tête contre les jambes de son Maître comme il en avait pris l'habitude.

Mais que faisait-il là! Pourquoi son Maître l'avait-il appelé en plein milieu de la nuit? Une attaque de grosse envergure avait-elle été mise en place soudainement, pendant qu'il dormait? Non, il aurait été le premier à être au courant...

"Draco, mon petit Diable, mon cher Mangemort... J'ai appris ce soir quelque chose d'intéressant. De véritablement intéressant."

"Que s'est-il passé Maître?"

"Tu ne le sais pas?... Je suis fâché ce soir, Malfoy... Très contrarié."

Il l'avait sentit en entrant. Cet aura de destruction qui n'était apparu que tellement peu souvent ses derniers temps. Mais pourquoi cette colère? Pourquoi l'avoir appelé en pleine nuit pour parler d'un problème? Voulait-il qu'il le règle personnellement?

"Que voulez-vous dire?"

"J'ai appris ce soir, qu'un Mangemort m'avait caché quelque chose. Qu'il m'avait mentit pendant de longues années..."

Draco sentait de plus en plus que quelque chose clochait. Qu'avait découvert Voldemort? Il faudrait prévenir au plus vite l'Ordre, ensuite.

"Que vous a-t-il caché, Maître?"

"Tu ne vois pas? Tu ne sais pas? Pourtant, si, je t'assure, tu es au courant!"

"Pourquoi serais-je au courant, Maître? Si ce Mangemort vous a mentit, vous ne l'avez pas puni? Ou tué?"

"Puni? Oh! Il sera puni, oui! Sois en sûr! Il sera puni et je serais son bourreau pendant de longues heures! Mais tué... Non, il restera en vie. A mes ordres comme depuis ses début. Mais si il s'avise à nouveau de faire quoi que ce soit d'aussi irresponsable que de me mentir, il n'y aura plus que la mort pour lui!"

"Et que t'as caché ce Mangemort?"

"Eh bien... Tu vas me le dire tout de suite... Draco Malfoy!"

La main qui caressait distraitement ses cheveux depuis le début se crispa sur une grosse mèche, tirant sa tête vers l'arrièren tandis qu'une deuxième venait prendre brutalement le menton de Draco.

Draco fut obliger de regarder son "Maître" dans les yeux. Qu'avait-il découvert? Son appartenance à l'Ordre? Non, auquel cas il l'aurait déjà tué... Mais alors...

Et la lumière se fit dans sa tête. Esteban... Non! Comment...

"Oui, Draco, dis-moi... Que m'as-tu caché? Réponds-moi!"

"Je... je ne vous ai rien caché Maître...," tenta-t-il.

"Menteur!"

Il jeta violemment Draco sur le sol.

"Doloris!"

Malfoy se convulsa sur le sol, mais aucun son ne sortit de sa bouche. Voldemort sourit.

"Cruciatus!"

Un faible gémissement se fit enfin entendre. Voldemort demanda à nouveau, se levant de sa chaise et s'approchant de son favori:

"Alors, Draco, parle-moi! Avoue-moi!"

"Je... Non, je..."

"Waddiwasi!"

Une pierre qui traînait sur le sol fila sur Draco et s'enfonça profondément dans son ventre, juste sous le coeur, pour ensuite aller trouer le sol.

"Parle!"

"Este... Non...!"

Draco jeta un regard déterminé et revêche à son Maître. Il savait! Il voulait juste qu'il le dise lui-même! Mais jamais il ne le ferait! Plutôt crever! Pas d'humiliation pour les Malfoys!

"Waddiwasi!"

Une deuxième petite pierre se précipita juste à côté de son nombril. Draco réprima son cri en un bruit d'étouffement de souffrance.

Quel douleur...! Moi qui pensais que je résisterais toujours en cas de torture. Mais là, c'est pour lui... Je ne dois pas faillir. Même si c'est douloureux! Plutôt crever!

Une scène lui revint en mémoire. Dumbledor...

"Un monde joyeux pour un enfant, c'est un monde où vivent ses parents... Sans eux, il le perçoit comme un Enfer..."

Oui, mais moi... Ah! Ces expressions de gamins! Qu'est-ce que je suis devenu, moi? Je ne dois pas mourir... Il serait capable de regarder froidement ma tombe et de ne jamais pleurer! Et ça, je n'en ai pas envie! Qu'il soit fier de moi! Que je puisse vivre dans son coeur, même si vraiment je ne suis qu'un crétin!

"Catapulte!"

Draco se sentit soulever du sol et envoyer contre le mur. Le choc fut violent et il laissa échapper un cri. Le mur n'était pas lisse et les piques de pierres transpercèrent sa peau et laissèrent de longs sillons profonds dans son dos alors qu'il glissait au sol.

Un nouveau sort et il sentit ses yeux se gonflés et le piqué. Il évita de justesse de les frotter: la force lui manquait.

"Draco! Avoue-moi tes fautes! A moins que tu ne veuilles que je continus!"

Un silence se fit, puis:

"Esteban..."

"Oui!"

"Mon fils, Esteban..."

"Tu me l'as caché! Pourquoi! Je croyais que tu préférais les hommes, petit Diable!"

"Je préfère les hommes... Maître... Esteban était... un accident..."

"...Alors, pour te prouver que je ne suis pas si détestable que ça, je vais réparer cet "accident", Draco, mon cher Mangemort!"

Réparer! Connard! Ne touche pas à un seul de ses cheveux! Eban...!

"Il va tout simplement... mourir. Ne suis-je pas miséricordieux, de t'enlever cette part de responsabilité qu'à un parent pour son enfant? Surtout si celui-ci est un accident!"

Si Draco disait quoi que ce soit, il savait que ce serait pire...

"Tu sais Draco, ton fils te ressemble beaucoup! Cela faisait des années que j'espérais le faire venir de mon côté, mais il a résisté, le petit bijou, il a résisté et voilà ce qu'il gagne finalement: la mort. Tant pis! J'espère retrouver un être aussi intelligent mais bien plus réfléchit. Il saurait alors faire le bon choix."

Que racontait-il? De quoi parlais-t-il? Voldemort connaissait Esteban depuis des années? Non... Ce gamin qu'il convoitait, qu'il espionnait, qu'il surveillait, qu'il... protégeait. Oui, le Petit Serpentard, comme ils l'appelaient tous... Esteban? Non!

"Je suis réellement peiné. Mais rien ne viendra jamais entravé ton dévouement pour moi, petit Diable! Viens..."

Une main tendue, les yeux brillants de désir, Voldemort ne laissait aucune illusion quant à ce qu'il voulait tout de suite et maintenant!

Non... Pas là... Je n'en ai pas la force... Il ne va pas le faire...

"Impero!"

Draco ne se sentit pas la force de résister et se leva sous l'emprise du sortilège. La douleur était insupportable... Et il le savait très bien... La punition, la véritable torture, n'était pas encore arrivée...

Esteban se dirigeait vers la Grande Salle pour le déjeuner. Cela faisait seulement une nuit qu'il fuyait Alex mais jamais ce laps de temps ne lui avait paru si long! Pourtant il ne voulait pas le voir, et les heures de la matinée étaient déjà passées!

Esteban se dirigea le plus naturellement possible vers sa table et, quand il leva les yeux et se trouva devant le sourire d'Alex, de ses yeux brillants de ce sentiment qu'il n'arrivait pas à discerner, la main dans sa direction pour l'inviter à s'asseoir face à lui, il ne dit pas un mot mais obéit.

"Salut Esteb'!"

"... C'est quoi ce surnom?"

Mais qu'est-ce qu'il a encore été cherché! Je m'attendais à tout, sauf à ça!

"Ca ne te plaît pas?"

"Pas vraiment," marmonna-t-il en réponse.

"T'es vraiment pas marrant, crétin! Bon moi j'ai soif!"

Et Alexandre prit son verre et bu. Esteban regarda le sien, déjà plein, le prit et allait le porter à ses lèvres quand:

"Monsieur Blackwisdom!" Appela le professeur Ettorres, "je voudrais vous parlez s'il vous plaît. Tout de suite," rajouta-t-il alors que Blackwisdom portait à nouveau le verre à ses lèvres.

Soupirant le jeune homme posa brutalement son verre sur la table en le renversant sans l'avoir bu et s'exécuta. Que lui voulait son professeur? Ce n'était pas le moment!

"Oui, professeur?" Demanda-t-il en arrivant à la hauteur de l'estrade réservée au corps enseignant.

"Monsieur Blackwisdom," commença le professeur Ettorres, "je suis déçu! Je vous croyais plus malin."

Il fit un léger mouvement de sa baguette en regardant son élève puis:

"Vous pouvez retourner vous asseoir, mais, à l'avenir, faîtes attention à votre vie, petit crétin de Serpentard!"

Il avait rajouté cette expression avec une nuance d'ironie et de chaleur. Esteban ne su quoi penser. Que venait-il de se passer pour qu'il se fasse ainsi réprimander sur sa façon de vivre? Il savait très bien s'occuper de lui-même! Il était celui qui ne devait être jamais touché! Et il avait acquis cette position après de nombreux combats! Et puis l'appeler ainsi juste pour... ça!

Il retourna s'asseoir, pestant comme un beau diable. S'asseyant, il but une gorgée devant le regard appréciateur de son vis-à-vis.

"Quoi, Alex!"

"Non rien. Tu es juste... un homme bien attirant! Avec des yeux pareils, qui peut résister! Je te laisse, les cours vont bientôt reprendre. A plus tard, Petit Serpentard."

Pourquoi toujours cette réplique stupide! Petit Serpentard! Il y en avait des plus jeunes que lui!

"Crétin," murmura-t-il en mangeant rapidement son assiette. La sonnerie retentit alors qu'il entamait son dessert. Pestant encore, il finit le morceau de gâteau qu'il avait dans les mains en se dirigeant vers sa salle de classe. Potions. Ca lui remonterait le moral.

Snape avait une fois de plus eut le chic pour lui remonter le moral! C'était si facile lorsque l'on connaissait les noms des ingrédients en fin de compte! 110 points de gagner grâce à lui. De quoi être fier! Il était à l'aise avec les notions qui étaient abordées. Il suffisait d'apprendre bêtement, tout d'abord, puis de mettre en pratique. Il fallait avoir une grande mémoire et l'envie. Il avait les deux, et bien plus encore! Esteban se savait très intelligent et l'avait maintes fois prouver.

"Esteb!" Appela une voix bien connue alors que le jeune Serpentard sortait de son cours de Potions.

Une main se posa sur son épaule puis Alex les lui entoura sans aucune hésitation. Ban se sentit tout à coup aussi mal que la nuit précédente.

"Tiens, j'ai trouvé ça tout à l'heure, ça te plaira, je pense!"

Et son ami lui tendit un livre. Un gros livre.

"Tu regarderas tout à l'heure, vieux!" Reprit Alex en posant sa main sur celle de son ami alors qu'il essayait de l'ouvrir. Le contact fit frémir le corps d'Esteban.

Mais qu'est-ce qui m'arrive bon sang! Par Merlin! Ca ne peut pas continuer comme ça! Je tiens à Alex mais... il me fait peur en ce moment... Et je ne me contrôle plus!

Ils se dirigèrent ensemble vers les cachots puis, alors qu'Alex s'aventurait dans le fond pour son cours de botanique, Esteban continua vers le cours de Défense Contre les Forces du Mal.

Ce jour-là, les classes de Gryffondor et Serpentard étaient mêlés et il se trouva à nouveau avec Harry et Stefan. Ce dernier avait beaucoup changé. Il était devenu plus calme, moins agressif et sournois. La Maison Gryffondor et ses occupants avaient eu un effet bénéfique sur lui. Le Choixpeau avait fais un choix très judicieux, le jour de sa répartition.

Il leur fit un rapide signe de salut et un sourire puis s'installa dans le fond de la classe, avec ses camarades de Maison. Il rangea le gros livre que lui avait offert Alexandre, et se tourna vers son professeur, attentif.

"Bien. Mes chers élèves, il est venu le temps de vous testez sur vos charmes de bouclier. Vous avez vingt minutes de préparation en groupe et je passerais voir. Monsieur Blackwisdom, venez me voir avec vos affaires, s'il vous plaît."

La requête prit Esteban au dépourvu, autant que la classe. Que lui voulait-il? Et avec ses affaires en prime! Il commença à prendre son parchemin et sa plume et allait se diriger vers le bureau quand le professeur Ettorres l'apostropha à nouveau:

"Toutes vos affaires, jeune homme."

Soupirant de frustration et se souvenant avec dépit de la dernière fois qu'il avait eu une entrevue avec cet homme, le matin-même, Esteban rangea ses affaires avec des gestes secs et s'avança vers le bureau. A sa grande surprise, le professeur sortit sa baguette et fit un geste pour que le jeune sorcier pose son sac.

Derrière Eban, la classe avait commencé à s'entraîner tout en posant des regards curieux sur la scène.

"Evacum!" Lança le professeur dans le sac de son élève.

Esteban sursauta.

"Mais..."

Le livre d'Alex!

Toutes ses affaires s'éparpillèrent sur le bureau.

"Je vous avais dit de faire attention à vous, jeune imprudent! Un jour, je ne serais pas là, et à ce moment là, vous mourrez bêtement!" Le réprimanda-t-il doucement.

Esteban jeta un regard halluciné à son professeur: toujours ces yeux verts profonds, ces cheveux batailleurs, un peu trop longs, complètement emmêlés... Et là? Oui, là, sur le front cette petite trace discrète... Qu'était-ce?

"Mais de quoi parlez-vous?" Finit par demander Esteban, irrité.

"De votre vie, je vous l'ai dit! D'abord votre boisson, puis ce livre... Votre ennemi n'est pas aussi malin que vous pourtant! Mai quand allez-vous donc vous rendre compte de ce qui vous arrive?"

Esteban soupira. Mais qu'arrivait-il, effectivement? Pourquoi parlait-il du verre que lui avait servi Alex? Il avait été gentil et l'avait attendu, lui avait tout préparé, mais pourquoi? Et puis ce livre, poussiéreux, énorme, il devait être vraiment intéressant!

"Qu'est-ce qu'il y avait dans mon verre?" Demanda-t-il calmement, les sourcils froncés.

"Du poison."

"Dans le livre?"

"Acide empoisonnée."

Pour prouver ses dires, Ettorres l'ouvrit et une fumée s'en échappa, accompagné d'un dégoulinant breubage. L'homme aux yeux verts les stoppa tous deux puis les fit disparaître.

Esteban hocha la tête. Alors voilà. On avait vraiment voulu le tuer? Et Alex... Non, Alexandre ne pouvait être mêlé à ça! Et pourtant...

"Donc ça y est, il veut ma mort..."

"Qui?"

"Voldemort."

"Il veut la mort de tout le monde, petit."

"M'appelez pas Petit!... Pardon, professeur."

"Excuses acceptées."

"Il ne voulait pas ma mort. Il voulait mon changement de camp!"

"Il te voulait?"

"Oui."

"Pourquoi avoir refuser? Tu aurais pu avoir beaucoup à ses côtés!"

"Ah ha!" Rie-t-il amèrement. Puis il reprit plus fermement:

"Non, mon père s'est fait avoir. Pas moi."

"Ton père?"

"Oui."

Un silence tomba. Le professeur Ettorres approcha son visage de son élève. Esteban pu encore apercevoir cette légère trace sur le côté de son front. Et puis cette image qui lui traversait sans cesse la tête. Ce début de pensée qui ne trouvait pas de fin... Qui était-il!

"Je peux retourner travailler avec les autres?"

"Oui, Monsieur Blackwisdom. Allez-y. Vous n'avez plus que dix minutes, bien que ce ne soit pas réellement nécessaire n'est-ce pas?"

Esteban hocha la tête avec un sourire malicieux et reprit ses affaires pour les ranger à nouveau à sa place.

Il avait eu la meilleure note en DCFM. Rien de bien difficile, finalement.

Allongé sur son lit, les agréables moments de la journée défilaient dans sa tête. Il aurait ses BUSEs sans aucun problème. Qu'allait-il pouvoir lire comme livre, ce soir?

Il repensa alors au livre d'Alex et les mauvais moments revinrent, avec bien plus de forces que les bons. Il avait essayé de le... tuer. Vraiment. Mais était-ce inévitablement lui? Non. Alex n'aurait pas pu lui faire ça...? Ca ne pouvait pas être lui. C'était... impossible!

Et pourtant tout porte à croire le contraire... A moins qu'on veuille l'accuser? Non, Alex est bien trop intelligent pour se faire avoir n'est-ce pas...?

Et plus les idées fusaient, et moins il était sûr de comprendre. Qu'arrivait-il?

Il était à moitié endormi lorsque la porte du dortoir s'ouvrit et que trois de ses camarades entrèrent en discutant:

"Oui, je te jure, on me l'a dit tout à l'heure..."

"Baisse d'un ton, il pourrait nous entendre."

Un silence s'abattit dans la chambre alors que la porte se refermait. Esteban fit semblant de dormir.

"Il dort, tu vois bien!"

"Ouais, ouais, mais... c'est vraiment vrai!"

"Oui! Esteban Malfoy! Je te jure!"

"Ouah! En fait, ça fait de lui un bon petit Mangemort rejeté par Voldemort? Et puis..."

"Moi ça m'étonne de Draco! Il a Voldemort! Auprès de lui, il a tout ce qu'il veut! C'est le vrai petit chien à son maître!"

"Oui, mais comme tu le dis, la contrepartie est grande!"

Esteban se sentait extrêmement mal! Tout le monde savait! Qui...

Une rage folle s'empara du jeune homme, un vent glacial s'insinua dans son corps, raidissant tous ses muscles. Alexandre McNaire! Il allait le tuer! Il allait vraiment faire un meurtre! Mais avant, il en profiterait! Il l'embrasserait, le déshabillerait, là, sur son lit, et...

Le jeune Serpentard se leva brusquement, ignorant les trois autres qui s'étaient arrêtés de parler, frappés d'horreur de le voir éveillé. Il ouvrit brusquement la porte de la chambre puis celle de la salle de bains et s'y enferma à double tour.

"Merde!" Cria-t-il tout en tapant du poing sur un mur. "Merde, merde! C'est de ta faute, connard, de ta faute!"

Des larmes jaillirent de ses yeux bleu sombre coulèrent sur ses joues!

Je te hais tellement! Pourquoi je t'aime autant, alors? Pourquoi! La haine me consume, et l'amour me détruit... Brillante vie que je mène!

Il l'aimait! Il l'avait pensé avant même de le comprendre. Aimer un homme? Ce n'était pas si étrange que cela: il avait vécu dans le sens où l'homme était le meilleur, le plus beau, le plus fort. Et son père n'avait parlé que d'homme dans sa façon de décrire ou de s'approcher au mieux du bonheur... Il était normal qu'il trouve attirant un garçon, finalement...

Mais pourquoi lui, par Merlin! Et pourquoi moi!

Esteban s'arrêta de frapper les murs de ses poings et se prit la tête dans ses mains pleines de sangs. Il se laissa glisser au sol, vidé, désespéré. Et son secret! Cette chose merveilleuse qu'avait été le lien entre lui et son père, la seule chose qui lui restait pour avoir Draco Malfoy rien que pour lui... Perdue. Et par sa faute! Allait-il être... puni?

Il n'avait plus la force de bouger. Il avait tout fichu en l'air. Tout était de sa faute! A cause de lui, tout était détruit.

Il laissa aller sa souffrance et sa colère au travers de ses larmes, se laissa emporter par ses sentiments, pour finir par sombrer dans un demi-sommeil peuplés de cauchemars.

Quand il se réveilla enfin au matin, il était 5h30. Il entra silencieusement dans le dortoir des cinquième année, prit ses affaires et alla sous la douche. Quand ce fût fini il descendit dans la Grande Salle. Il était bien trop tôt pour que quoi que ce soit fut préparer. Tant pis! Il s'assied sur le banc des Serpentard et sortit un livre de son sac de cours qu'il avait préparé. Il tomba en définitif sur le livre que lui avait donné Alex et qu'il avait inévitablement pris avec lui. Avec un soupir de malaise grandissant, il l'ouvrit fébrilement.

Sorts pour sorciers impétueux, 14ème cycle.

C'était un ancien livre, alors à quoi correspondait le cycle 14 à l'époque où il avait été rédigé?

Esteban tourna une autre page et tomba sur une feuille jaunis mais vierge... Il feuilleta rapidement les suivantes: aucune inscription. Il venait de se faire avoir! Et en beauté! Saleté d'Alexandre!

Il referma rageusement le livre alors qu'apparaissaient les plats du petit déjeuner. Mais le jeune Malfoy-Blackwisdom n'avait pas faim... Il resta tout de même assied patiemment à la table, attendant l'arrivée d'Alex et de l'explication qui lui démangeait les entrailles. Il allait payer!

Les premiers arrivants furent des Gryffondor. Il les ignora, comme l'habitude avait été prise chez tous ses camarades de Maison. Alexandre et deux de ses camarades arrivèrent une demi-heure après les premiers, riant à gorge déployée. Esteban ne pu s'empêcher de penser que c'était sûrement de lui qu'ils se moquaient.

"Esteb'," s'exclama McNaire, toujours riant. "Sa va?"

"Pas vraiment, figure-toi!", commença-t-il, furieux. "C'est toi qui leur as dit, salaud! C'est toi! C'est de ta faute!", s'exclama le jeune Serpentard, se laissant aller à sa colère.

"De quoi tu parles," répondit calmement et toujours souriant le jeune homme.

La Salle s'était faite silencieuse tout d'un coup. La scène entre Esteban Blackwisdom et Alexandre MacNaire avait attiré toute l'attention alentour.

"De ce secret que je t'ai avouer! J'avais confiance en toi! Tu m'as trahis! Tu avais promis!"

"Je ne t'ai rien promis... On ne promet jamais rien à Serpentard... Et le Maître s'est apparemment très bien occupé de Papa."

Il avait soufflé le mot Maître, et les derniers mots étaient si sifflants, si chargés de sous-entendus que Ban se sentit glacé, tremblant, terrorisé.

Oh non...

"Au moins, dis-toi que les professeurs ne sont pas au courant, j'ai jeté un sort dès que tu es sorti de ma chambre ce soir-là, mon Petit Serpentard."

Un silence tomba, des ricanements fusèrent, et enfin Esteban se sentit la force de répondre:

"En fait, tu n'as jamais été vraiment mon ami. C'était pour me duper, pour trouver mes failles, pour me vendre à Voldemort, que tu as fais tout ça!"

"Exact! Je suis un très bon acteur, n'est-ce pas? Tu es foutu, Malfoy," finit-il. Et tandis qu'il passait devant lui pour s'asseoir alors qu'Esteban s'en allait, il rajouta dans un chuchotement:

"Tu vas mourir."

Malfoy fit comme si la remarque n'avait pas existé et sortit de la Salle. Plus personne ne lui adressa alors la parole excepté la famille Weasley, ce jour-là. Il n'était plus l'allié de personne. C'était même un danger mortel, et il s'en rendit compte quand à midi Fred Weasley fût envoyer à l'infirmerie, saignant abondamment de la tête: une altercation dans les couloirs qui avait mal tourné. Il s'en voulut énormément et termina sa journée dans son dortoir, séchant les cours de l'après-midi dont celui de Défense Contre les Forces du Mal.

Voldemort passa une main sur son visage lisse aux fines narines, un sourire carnassier aux lèvres.

"Laissez-le partir. Quand il sera à nouveau opérationnel, il pourra reprendre sa place. Dites-le lui."

Un Mangemort salua et sortit rapidement de la pièce vide dans laquelle il était. Voldemort refusait de voir qui que ce soit, excepté Draco Malfoy, Severus Rogue et les Lestrange. Il était caché dans une chambre collée à cette pièce vide et parlait d'une voix pénétrante dans les esprits de ses subalternes.

Le Mangemort se dirigea voracement vers la chambre où gisait un Draco Malfoy presque mort. Un sourire se dessina sur son visage caché par son masque et il prit l'autre Mangemort brutalement pour le jeter sur ses épaules. Un gémissement se fit entendre. Il transplana devant la maison de Malfoy et le laissa tomber à terre devant sa porte. Il transplana à nouveau, laissant le blond seul et agonisant devant chez lui.

Il était 03h47 quand Severus Snape retrouva enfin le corps de son "protégé" et que celui-ci s'arrêta de respirer...

Ima