Eh oui, vous ne rêvez pas! Il est bien là, le dernier chapitre, le chapitre 9! Je suis contente de l'avoir terminé! Mais je dois m'excuser pour un si long retard! J'ai eu beaucoup de choses à faire, de longs devoirs, je suis tombée malade... Bref, vous vivez tout autant que moi, vous savez donc tout cela! o

Je vous souhaite donc une agréable lecture de ce dernier shapitre! L'épilogue arrivera mais je ne peux donner de date. Je pense tout de même qu'il arrivera le jour de la sortie de Harry Potter et La Coupe de Feu au cinéma! Le 30 Novembre!

Bref passons!

Disclaimer: L'univers d'Harry Potter appartient exclusivement à JK Rowling ainsi que beaucoup de personnages et noms. Le reste, surtout bien sûr l'histoire, m'appartiennent! Mais vous inquiétez pas, une razzia chez JKR est organisée dans l'ombre pour tout lui prendre, la nuit tombée! Nié hé! (Je tiens à signaler que le plan a été en mis en place! Mon Poisson Rouge chérie et moi sommes prêtes!)

Résumé: Draco Malfoy, 21ans, Mangemort de profession, fait une rencontre qui va changer sa vie. Et cette rencontre n'a qu'une année! Le bébé qui le sauvera de son Enfer... encore faut-il qu'il veuille bien le laisser vivre!

Spoiler: Ne prend en compte que les cinq premiers tome! J'ai beau avoir lu le sixième, cette fic est antérieur!

Rating: K+ pour des insinuations sur la mort, la torture, le viol...

Heureusement, la noirceur n'est qu'une partie de cette histoire. Donc beaucoup de douceur et d'amour paternel dans cette histoire.. Et qui sait, d'amour tout court?

Je rajoute que du YAOI est présent dans cette fic un peu partout, alors, même si c'est un peu tard, si une personne ne se sent pas à l'aise avec ceci, vade retro. J'ai prévenu, maintenant.

éè

Eh oui, les remerciements! Tout de même, je n'oublie pas mes gentils revieweurs qui prennent de leur temps pour me faire part de leurs impressions toujours très encourageantes! Merci infiniment à: Lunenoire, ma fidèle lectrice, Ayuluna, qui me suis depuis le début de cette fic ou presque, Namyothis, qui me fait toujours très plaisir avec ses notes, et à mon Poisson Rouge adorée que j'aime! La fumette c'est pour quand? On n'a plus plongé depuis longtemps!

éè

Je dédicace entièrement ce chapitre à mon Poisson Rouge! Ce devait être pour son anniversaire, qui tombait pile le 9Novembre et donc un mercredi, mais malheureusement, je n'ai pas pu tenir mes engagements personnels! Snif! Alors même en retard, ce chapitre est pour toi! Bisous! Je t'aime et vive le BOCAL!

éè

Résumé des chapitres précédents: DracoMalfoy, Mangemort, a pris sous son aile un bébé, Esteban Blackwisdom, qui a maintenant bien grandi. Celui-ci reçoit sa lettre de Poudlard et est invité à rentrer en 1ère année. Draco Malfoy prend alors rendez-vous avec Dumbledor (le plus aimablement possible, bien sûr) pour discuter de quelques "petits" problèmes. Il "perd ensuite les pédales" (seul moyen d'arriver à ses fins) et se voit offert quelques jours de congés par Voldemort, plus pâteux que jamais! Une petite visite de Snape entame une discussion sérieuse à propos d'Esteban puis après le départ du Professeur de potions, les deux Malfoys vont au Chemin de Traverse. Draco remarque alors bien plus vivement que jamais que... la guerre est , et se met en tête de protéger son fils par tous les moyens! Esteban rentre donc à Poudlard, aussi froid que l'était son père à son âge, mais beaucoup plus intelligent et ambitieux (oui, oui, c'est possible!). Il rencontre un garçon, Alexandre McNaire, plus âgé que lui. Une guerre commence au sein même de la Maison Serpentard. Esteban en ait bien vite éloigné; Voldemort le veut et l'aura! Il est bien décidé à cela! Mais Esteban ne se laisse pas faire et finalement, dans un moment de faiblesse envers son ami (et plus si affinités), il dévoile alors sa véritable identité: Esteban Malfoy. Voldemort est mis au courant et puni Draco. Il donne ensuite l'autorisation de tuer Esteban, dans sa "grande bonté divine". Mais malheureusement, Harry Potter veille. Et le soir de Noël, alors que tout aurait dû être pacifique, Esteban tombe dans le nouveau piège et se fait enlever par Voldemort...

Père d'Une Vie.

Chapitre 9: Un enfant reparu et un père disparu

Dans le château de Poudlard, le réveil se fit tôt et dans une humeur jovial, jusqu'à ce que...:

"Professeur! Professeur! Esteban a disparu!" S'écria Fred Weasley en entrant en trombe dans la Grande Salle occupée par plusieurs personnes dont le directeur Dumbledore, le professeur Ettorres et le professeur Snape.

Dumbledor leva un sourcil et demanda d'une voix légèrement teinte de douceur:

"Ce n'est pas la première fois, jeune Weasley, je ne pense pas qu'il faille s'inquiéter."

Il jeta un regard au professeur de Potions. Celui-ci sembla réfléchir intensément puis se leva.

"Je vais aller faire un tour dehors. Je sais qu'il a l'habitude de sortir à l'aube. Il ne dort pas beaucoup..."

Snape sortit. Harry jeta un regard au directeur puis regarda le jeune homme:

"Fred, viens s'il te plaît," dit ensuite le professeur de Défense Contre les Forces du Mal. "Approche... Tu dis qu'il a disparût par ce que tu ne l'as pas trouvé ce matin dans son lit, c'est ça?"

"Il n'y était pas... et le lit n'était pas défais! D'habitude il ne le fait pas le matin, je l'avais remarqué! C'est pour ça que ça m'a surpris! Et puis j'ai jeté un rapide coup d'œil sur la Salle Commune Serpentard. Je n'ai rien vu alors je suis venu..."

"Bien. Je veux que tu ailles faire le tour de la Maison Serpentard. Tu as la permission d'entrer dans tous les dortoirs, même ceux des filles."

Il y eut une légère inflexion à son dernier mot et tous sentirent, dans le ton qu'avait employé le jeune homme, que quelque chose était arrivée sans pouvoir comprendre quoi ni le percevoir. L'homme aux cheveux noirs en bataille sourit puis se leva.

"Pour ma part je vais aller voir à l'infirmerie. Je préfère être là-bas, si Etseban a vraiment disparu..."

"Pourquoi tu..." commença Fred, surpris, mais Harry le coupa:

"Tu écoutes ton Oncle et tu te tais, d'accord?" Dit-il avec chaleur, ébouriffant les cheveux du jeune homme. "Et ne dis rien à Harry et Stefan. Aller, va."

Le professeur partit laissant Fred désappointé. Mais il fit ce qu'on lui demandait et se rendit dans la Salle Commune Serpentard puis dans tous les dortoirs. Après deux heures pendant lesquelles il avait fouillé partout, réfléchit à tous les endroits possibles où pourrait se trouver le garçon, il revint dans la Grande Salle, la mine sombre. Il y rencontra le professeur Snape en grande discussion avec son Oncle:

"Crétin! Vous n'allez pas y retournez, c'est bien compris? Ne vous approchez pas de lui! Laissez-le tranquille!"

"Je veux lui annoncer si Fred n'a rien trouvé! Je sais que c'est à moi de le faire et je le ferais!"

"Mais vous êtes si stupide! Il n'acceptera pas sa disparition si c'est vous qui lui dîtes! Réfléchissez!"

"Il l'acceptera, faîtes-moi confiance. Il n'est pas bête..."

"Vous n'avez vraiment pas changé, petit crétin de Gryffondor!"

"Et fier de l'être professeur, très fier."

L'air renfrogné, Snape grogna. Fred ne comprenait rien. Curieux, il voulut écouter puis se reprit: qu'aurait dit sa mère, si elle avait su cela? Il fit finalement part de sa présence en avançant brusquement dans la Salle, traînant bruyamment les pieds.

"Ah! Fred, tu as trouvé quelque chose? Quoi que ce soit..."

"Non, rien..."

"Et avec la Forêt totalement vide de toute présence humaine, avança Snape, ce n'est pas bon..."

Il se leva brusquement.

"Je vais lui dire!"

"Vous ne faîtes rien, professeur!" S'exclama Harry, les yeux flamboyant. Ses mots eurent pour effet de stopper net son homologue.

Ettor... Potter, lâchez-moi! Cria presque Severus, bloqué par magie sur place. Son corps était immobile mais sa langue et sa bouche, elles, étaient encore aptes à être utilisées:

"Non, il n'en ai pas question! C'est moi qui irais lui dire! Et je récupérerais Esteban!"

"Crétin fini! Abruti de première! Idiot borné! Lâchez-moi! Vous allez le regretter!"

"Non, je ne crois pas. Vous allez sagement rester là. "

Il y eut un silence mais le professeur de Défense ne bougea pas. Enfin il s'approcha près de son collègue, son visage face au sien, et dit:

"Je pense que la guerre est déclarée. Voldemort n'a pas résisté à donner un indice de début des représailles... Bientôt, il n'y aura plus que feu et sang, je le sais... Mais je suis là pour arrêter cela n'est-ce pas? Alors j'irais chercher le gamin... Ne suis-je pas le Survivant? Alors je survivrais, pour ne pas faillir à ma réputation... Professeur."

Snape n'émit aucun son. Son regard se voila un instant, puis se durcit; il était prêt. A tout. Pour tous.

Harry sortit enfin de la Salle, laissant Fred et le professeur Snape seuls.

"Qu'a-t-il... voulu dire? Ce n'est pas vrai n'est-ce pas? Ca ne peut pas être pire que... maintenant? Ca ne... peut pas..."

Fred était désespéré. Il avait vu sa famille disséminée durant toutes ces années. Il avait vu, comme tous les autres, le Monde Sorcier courir peu à peu à sa perte. Et là, Harry Potter déclarait que la guerre était déclarée? Elle durait depuis des années! Comment pouvait-elle seulement débutée?...

"Il a voulu dire que nous étions engagés dans la dernière ligne droite: ce sera lui ou ce sera... Voldemort...," murmura en réponse l'homme sombre, le corps affaissé, délivré du sortilège.

éè

Draco était allongé dans son lit. Il allait beaucoup mieux. Il était pour ainsi dire totalement guéri. Il en était content. Il allait retrouver son Maître, continuer son manège, risquer sa vie... Oui, des dangers l'attendaient. Et pourquoi? Pour une juste cause, finalement. Oui, une juste et belle cause. La vie de son fils. La vie d'Esteban Malfoy. C'était tout ce qui comptait. Qu'il vive dans la béatitude d'un monde balayé par des vents de liberté et de prospérité. Un monde sans cris, sans morts inutiles, sans peur, sans destruction, sans tout ce sang qui les couvraient tous...

"Draco, tu penses trop."

L'homme sursauta légèrement. Lui, encore.

"Potter, pas de familiarité avec moi."

"Bien Monsieur Malfoy," répondit-il distraitement, s'asseyant sur le siège près du lit.

...Potter? Non. Trop facile... Trop silencieux... Trop calme. Potter ouvre ta gueule!

"Malfoy..."

"Ouais?"

"J'ai un truc à te dire."

Draco se tue. De quoi voulait-il parler? Il avait l'air vraiment mal à l'aise... Esteban se serait à nouveau bien moqué en nous voyant...

Tiens, Eban n'ai pas passé ce matin, d'ailleurs, pensa-t-il tout à coup, bêtement.

"C'est... difficile à dire," commença le professeur. Il se passa une main dans les cheveux, nerveux.

"Potter!"

"Quoi?"

"Dis-le!"

"De quoi?"

"Ce que tu as à me dire, crétin!"

"Mais qu'est-ce que vous avez tous à me traiter de crétin, aujourd'hui?"

Il ne riait pas vraiment et cela inquiéta énormément Draco. Il préféra fuir le début de conversation et demanda innocemment:

"Esteban dort toujours? Je ne l'ai pas encore vu aujourd'hui..."

Harry Potter baissa les yeux sur ses mains. Draco le regarda intensément. Son coeur s'accéléra légèrement.

"Potter... Où est Esteban? Où est-il?"

"Draco, je suis désolé..."

"Potter!"

"Il a disparu. On ne l'a pas retrouvé. Ca fait des heures qu'on le cherche et on ne l'a pas retrouvé... Je suis désolé..."

"Mais j'en ai rien à faire de tes excuses!"

Draco se leva de son lit d'un coup, furieux et appréhensif.

Non, non, pas ça...

Il n'eut pas le temps d'aller bien loin qu'une douleur fulgurante au bras le fit s'arrêter.

"Draco?"

Le blond appuya de toutes ses forces sur son bras droit avec son autre main, plié en deux. La Marque... La Marque des Ténèbres...

Le professeur Snape entra en un fracas assourdissant dans l'infirmerie, lui-même une main sur sa marque brûlante. Les deux hommes se dévisagèrent.

"Je crois..."

"Nous devons y aller."

"Ca brûle fort..."

"Non! Vous n'irez pas!" S'exclama Harry, les coupant. "Je vais prévenir Dumbledore, nous irons ensemble. Il a déjà pris des dispositions, des Aurors sont en route."

"Stupide Gryffondor!" S'exclama en réponse le professeur de Potions. "Nous n'avons pas le temps, nous devons y aller maintenant!"

Draco garda le silence mais fixa intensément l'autre homme, ses yeux gris plantés dans les siens, verts et profonds.

"... D'ac... D'accord...," soupira le brun, tiraillé entre la fureur et l'inquiétude.

Les deux Mangemorts se regardèrent à nouveau puis firent mine de bouger. Mais avant qu'ils aient fais un geste, Harry avait attrapé Malfoy. Il posa ses lèvres sur celles du blond, fit entrer sans trop de problème sa langue dans la bouche de l'autre homme et l'embrassa ardemment, à peine quelques instants.

Il s'écarta rapidement devant le regard éberlué des deux hommes présents.

"Allez-y... Maintenant!"

Sous l'ordre magique brusque, les deux Mangemorts s'exécutèrent maladroitement sans trop réfléchir, décontenancés par la rapidité de l'obligation. Ils sentirent quelques instants la puissance du Survivant: il les avait poussé en dehors du collège Poudlard puis les avait laissé transplaner librement. C'était réellement déstabilisant!

Ils atterrirent rapidement au château du Lord Sombre. Draco tituba à son arrivée, raffermit son corps et enfin releva la tête, les yeux flamboyants et les poings serrés.

"Mais qu'est-ce qu'il a fais bon sang?"

La salle était vide.

"Il avait déjà utilisé cette méthode sur moi, dit calmement l'autre homme, étant arrivé sans problème sur la terre ferme. Il nous a guidé dans notre transplanage en nous poussant d'abord en dehors du collège tout en protégeant notre déplacement puis il nous a relâché pour que nous nous dirigions vers notre véritable destination."

Draco ouvrit des yeux perplexes.

"Il peut faire ça?"

"Il peut faire plus..."

Enfin, dans un commun accord silencieux, ils sortirent dans un couloir et prirent la direction de la chambre privée de leur Maître.

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Esteban ouvrit les yeux. Il se sentait légèrement nauséeux. Que s'était-il passé?

"Il se réveille, Maître," dit une voix non loin qu'il reconnût tout de suite. Cette voix traîtresse, appartenant à un véritable imposteur! Et à un grand comédien aussi, il fallait le dire...

Esteban s'assied sur le lit sur lequel il était couché. Sa tête était douloureuse. Son regard se posa enfin sur Alexandre McNaire, le sourire suffisant et largement ravi.

"Bonjour Esteban," dit-il.

"Bonjour Petit Serpentard," dit ensuite, en écho, une voix caverneuse et sifflante.

Esteban, le visage de marbre, tourna son attention vers l'autre personne. Il ne doutait absolument pas de son identité. Une tête aussi dépourvue de forme, des narines qui ressemblaient à des fentes, des yeux gonflés et brillants, une langue acérée et pointue... Lord Voldemort avait l'air encore bien plus ravi que son serviteur.

"Lord Voldemort, n'est-ce pas?" Dit platement le jeune blond, essayant de paraître le plus calme possible. Cet homme faisait peur à voir. Il inspirait la terreur. Il ressemblait tellement à un... serpent!

"Oui, jeune homme, c'est bien moi... Aussi fier que son père...," rajouta l'homme en s'approchant d'Esteban dans un mouvement fluide et glissant. Cela fit tressaillir légèrement Esteban. « Doloris! »

Pris par surprise, Esteban ne pu s'empêcher de lâcher un cri de douleur en tombant à la renverse sur le sol. Pourquoi, pourquoi?

"Devant moi, tu te comportes avec déférence, mon Petit Serpentard..."

Esteban se releva assied en tirant sur le montant du lit. Il jeta un regard au Mage Noir, le visage crispé. Croyait-il réellement qu'il se "comporterait avec déférence" face à lui?

"Vous croyez au Père Noël?" Demanda-t-il avec un air supérieur, tiré des mimiques préférées de son père, avec le sourire en plus.

Un grognement lui répondit puis:

"Ne joue pas au plus malin, tu risques de le regretter. Et ton père en serait sûrement désolé, non?"

Un rire hystérique répondit à Voldemort.

"Mon père? Désolé? Mais mon père n'en a rien à faire de moi! Il ne m'a pas vu grandir, même pas vraiment élevé! Qui voudrait d'un père comme ça!"

Il rie de plus belle, des larmes de tristesse coulant.

Reprends-toi, Ban, reprends-toi! Ne gâche pas tout...

"Tu n'es qu'un petit impertinent!"

"Pourquoi petit?"

"Tu veux mourir?"

"Non."

"Alors tais-toi!"

Le jeune homme ne répondit pas. Il avait bien sentit que le Seigneur des Ténèbres était près de le faire. Sa voix avait eu quelque chose de terrifiant, de mortifiant.

"Tu es calmé?"

Il hocha la tête, le regard sombre.

Voldemort lui prit le bras et le tira pour qu'il se relève. Esteban frissonna au contact: c'était glacé!

"Nous allons à la rencontre de ton père, mon Petit Serpentard."

Et il entraîna le jeune homme à sa suite. Ils parcoururent quelques couloirs sombres dans un silence de mort. Tout était lugubre. Et les cris qui parfois fendaient l'air n'avaient rien de vraiment réconfortant. De plus, Alexandre McNaire dardait un regard affamé sur sa personne.

Enfin après quelques minutes, une grande porte apparût. Elle s'ouvrit avant même qu'ils ne soient arrivés à sa hauteur et qu'ils ne l'aient touchés. Voldemort entra, majestueux.

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"Il n'est pas là, bien entendu."

"Je m'en doutais," répondit Draco. "Il doit déjà être dans la Salle de Réunion à tout organiser. Les Mangemorts doivent être surexcités; ça fait tellement longtemps qu'ils ne l'ont pas vu!"

"Oui, et c'est mauvais signe, alors cesse de dire à haute voix ce que nous soupçonnons silencieusement. C'est déjà bien assez suffisant de le penser..."

"Le grand Snape aurait-il quelques incertitudes au sujet de notre Survivant?"

"Non, aucun le concernant. Mais je prend de mauvaise augure le fait qu'il ne nous accueil pas, aujourd'hui."

"Oui, je sais. Et Esteban... peut-être est-il dans les cachots? Tu en penses quoi?"

"Que c'est risible! Il est ton fils et Voldemort à tout fait pour se l'approprier! Tu crois vraiment qu'il le jetterait dans un de ses cachots? Non! Ou il l'a tué, ou il est avec..."

Draco ne le laissa pas continuer et pointa sa baguette sur la gorge de son ancien mentor:

"Redis encore une fois ça et c'est moi qui te tue!"

Snape lui jeta un regard légèrement étonné puis sourit, pervers.

"Tu oserais? Quel crétin tu fais! On n'a pas le temps de jouer, Draco. Dépêchons-nous!... Et range moi cette baguette!"

Après un silence, le regard du blond sur celui de son professeur, l'un calme et l'autre irrité, Draco finit par retirer sa baguette de la gorge de l'autre homme d'un geste rageur:

"Je t'ai dis d'arrêter de me parler comme à un gamin!"

"Et moi je te répondrais la même chose qu'auparavant: je ne parle pas à un gamin mais à un homme borné et un crétin fini! Même si gamin correspondrait très bien."

Le blond renifla et sortit de la chambre la tête haute.

"On n'a pas le temps pour tes pitreries! Allons!"

Ils coururent dans le château jusqu'à la Salle de Réunion qui s'ouvrit comme à son habitude, avant qu'ils ne l'atteignent. Ils entrèrent plus calmement dans la Salle silencieuse. Tous les regards étaient tournés vers eux, apparemment les derniers arrivants.

"Mon Dragon, enfin tu es là!" S'exclama Lord Voldemort avant tout autre." Mon cher Draco... enfin remis..."

Il s'était approché de sa façon glissante qu'il était le seul à avoir. Draco le regarda dans les yeux puis s'agenouilla tout comme Severus. Il ne voulait pas se mettre à dos le Seigneur Noir...

"Maître."

Voldemort lui attrapa le menton et le releva pour l'approcher de son visage.

"Tu m'as manqué pendant tout ce temps, mon Dragon."

Les yeux plantés dans les siens, le Lord approcha ses lèvres de son serviteur et l'embrassa à pleine bouche, sauvagement.

Draco ne pu s'empêcher de comparer ce baiser violent et destructeur à celui d'Harry Potter, bien plus doux, même avant qu'il ne parte.

Même dans ses situations, il garde quelque chose de sensible, ce crétin!

Il ne réfléchit pas et se laissa faire, comme à son habitude; les yeux ouverts, sentant les regards des Mangemorts, parfois dégoûtés, parfois envieux, s'appesantir sur eux, il ne broncha pas. Mais quand il croisa les siens, il se força à garder son calme: Esteban choqué, horrifié les regardait depuis le trône.

Il le savait, alors pourquoi cela lui faisait-il autant d'effet?

"Tu veux que je t'embrasse moi aussi?" Murmura une voix dans le cou du jeune homme.

Frissonnant, il s'écarte d'Alexandre.

"Ne me touche même pas!" Siffla-t-il, meurtri.

Quand il tourna son regard vers son père et remarqua que leur baiser avait, heureusement, pris fin, il soupira de soulagement.

"Mes chers Mangemorts!" S'exclama d'un coup Voldemort. "Nous voilà enfin tous réunis pour passer à l'offensive! Ce soir, nous attaquons Poudlard et son vieux fou de Dumbledore!"

Un chuchotement se fit entendre parmi les rangs alors que l'homme sifflant retrouvait son trône, attirant toujours à lui le blond.

"Je tiens de source sûr l'information suivante: les protections de ce cher directeur ne sont plus opérationnels!"

Son ton était monté en un crescendo rauque et les chuchotements s'intensifièrent. Enfin l'un des hommes osa:

"Maître. Comment... pouvez-vous être sûr... de ces informations?..."

Lui, il est mort, pensa narquoisement Draco en son for intérieur. Trop peureux! Une vraie fillette.

"Avant que je ne laisse mon précieux Dragon s'occuper de toi personnellement," dit le Lord, la voix bien plus caverneuse et profonde qu'auparavant et le regard perçant dirigé vers son assemblée," je tiens à te demander: Mettrais-tu en doute les compétences de ton Maître?"

"Non...Maî..."

"Pourtant tu viens de le faire! Tue-le!"

Il jeta un regard significatif à Draco. Celui-ci, bien que répugnant depuis quelques temps à l'idée de tuer une personne, et surtout devant son fils, s'exécuta mécaniquement:

"Avada Kedavra!"

Le Mangemort tomba lourdement sur le sol, mais en silence.

"Qui d'autre met en doute sa confiance en moi!" S'exclama vivement Voldemort, jetant son regard perçant sur les têtes de ses partisans.

Un silence de mort s'attarda dans la salle pendant quelques instants. Voldemort se permit de sourire de contentement.

"Bien, alors transplanez à notre cachette de Pré-Au-Lard. Immédiatement!"

Des pop fusèrent dans un chaos total. Draco aurait aimé voir l'atterrissage qui devait avoir lieu en ce moment dans leur base secrète de Pré-Au-Lard; ce devait être un bordel! Vodemort aimait toujours autant créer la panique.

Quand tous eurent disparût et que Voldemort envoya Alexandre pour diriger le début des festivités, il s'attarda sur Sévérus, son Dragon et le fils de ce menteur.

"Je suis ravi que vous soyez venus, même si je n'en attendais pas moins de vous. Mon Draco, tu dois être ravi de revoir ton fils."

"Parfaitement ravi," maugréa en réponse celui-ci.

Il constata à la lueur rassurée de son fils qu'il venait de donner la meilleure réponse possible. Il comprit que le mieux serait de jouer le rôle de "père désabusé" jusqu'à l'arriver de Potter.

Voldemort sourit à sa réponse.

"Maître, je voudras juste savoir...," avança Draco d'une voix assurée. "C'est bien vous qui avez découvert la disparition des protections de Dumbledore n'est-ce pas?"

"C'est exact mon Dragon," susurra l'homme aux narines fines comme les serpents, passant un bras autour de son serviteur. "J'ai eu des années pour comprendre, apercevoir et reconnaître à coup sûr le pouvoir de ce vieux. Et, à l'instant où je te parle, ils ont bien disparu! Ces pouvoirs qu'utilisait Dumbledore ne sont plus."

Je sens la chaleur remontée tout le long de mon corps et atteindre mon coeur... Serait-ce un premier pas vers la victoire? Pensa l'homme aux longs cheveux blonds.

"Bien, avant que nous partions et que vous alliez rejoindre l'autre camp pour vous débarrasser dès à présent des premiers gêneurs, je veux vous mettre au courant de ce qui va se passer. Nous allons transplaner devant le Collège puis attaquer. Une partie de mes Mangemorts sera au front. L'autre partie transplanera, derrière le collège et une autre partie dans l'enceinte même du château. Vous savez tout à présent. Vous n'avez pas besoin de plus. Poudlard pris, plus personne ne résistera à mon pouvoir... et le monde entier sera sous mon autorité!"

Et dans un rire rauque et démentiel, après un dernier baiser à son Dragon, Lord Voldemort transplana pour retrouver ses troupes de choc... Et emmenant avec lui Esteban Malfoy-Blackwisdom.

"... Il est fou," avança Snape.

"Il ne connaît pas tout, c'est différent. Il n'a pas encore compris qu'il faisait une erreur monumentale."

"Laquelle?"

"Ce n'est plus Dumbledore qui protège Poudlard."

Et sur ces mots, Draco transplana, laissant le professeur de Potions ouvrit sa bouche, la referma et faire un geste rageur de sa main avant de transplaner à son tour.

Draco était totalement concentré sur son transplanage. C'était toujours quelque chose de difficile, il ne pouvait même pas le décrire! Il sentit enfin le sol prendre forme sous ses pieds pour l'atterrissage, puis d'un seul coup se sentit happer par une autre force qui le dirigea vers une nouvelle destination. Pris à nouveau au dépourvu, il ne fit que penser à lui-même, attendant l'atterrissage qu'il doutait être stable.

Contre toute attente, ce fût avec légèreté et douceur qu'il se retrouva dans une salle de Poudlard, maintenu par Harry Potter lui-même.

"Comment ça s'est passé?" Demanda celui-ci sans attendre.

Etonné et légèrement hagard, Draco se retira de la poigne de l'autre homme. Celui-ci se concentra à nouveau et Draco pu apercevoir le moment où il capta Severus et qu'il l'entraîna au même endroit que lui. Cependant l'atterrissage ne dû sa stabilité qu'à la rigueur et l'habitude du professeur: Harry n'en avait cure!

"Donc, Malfoy, qu'est-ce qu'il y a eu?"

"Voldemort...," commença Draco. Puis il s'interrompit et dans un rire machiavélique, continua:

"Voldemort croit que Poudlard est sans défense!"

Ne se retenant plus, nerveux au possible, le blond se laissa aller à une crise de fou rire. Les deux autres hommes le regardèrent, immobiles.

Enfin après un petit moment, Draco se remit debout, la tête haute, soupira et recommença:

"Il a emmené Esteban avec lui. Je ne sais pas ce qu'il veut en faire. Mais je n'aime pas ça du tout! Il n'a pas intérêt à le toucher!"

"Je vois... Bon venez! Nous allons rejoindre les autres pour établir un plan de défense. Les élèves de première année jusqu'à ceux de cinquième ont été envoyés à Pré-Au-Lard, continua Harry Potter, alors qu'ils commençaient à avancer d'un pas rapide dans les couloirs du château. Les sixième et septième années qui se sont portés volontaires sont avec les autres qui sont restés dans le château. On n'a pas pu les en empêcher. Je les comprends..."

"Tu étais comme eux, c'est ça?" Demanda le blond.

"Exactement. Et depuis la prophétie, c'est bien pire!"

"La prophétie? C'est quoi cette histoire! Tu ne m'en as pas parlé!"

Snape, resté en arrière, fut surpris par ces paroles. Tout d'abord le tutoiement, et ensuite la phrase en elle-même: "Tu ne m'en as pas parlé!" De quoi discutaient-ils entre eux, ces deux-là? Etaient-ils aptes à parlementer, maintenant?

"J'avais d'autres idées de conversation! Et même d'autres idées tout court..."

Le coup d'œil brillant qu'il jeta à son homologue était on ne peut plus explicite. Draco ne se laissa pas impressionner:

"Parle-en-moi maintenant, alors, de cette prophétie."

"... Très bien. Pour faire court, je suis celui qui doit tuer Voldemort. Entre nous deux, l'un doit mourir, pour que l'autre puisse vivre. Voilà! Tu es content?"

"Très, je te comprends mieux, ainsi, je pense..."

Et c'était vrai. Cette prophétie expliquait beaucoup de choses. Pourquoi Harry Potter vouait toute sa vie à cette bataille, par exemple...

Ils tournèrent dans un nouveau couloir et enfin Harry s'arrêta devant une porte. Il passa sa main dessus et la laissa glisser autour de la poignée sans la toucher. La porte s'ouvrit. D'un seul coup, un brouhaha de conversation se fit entendre. Ils entrèrent sans vraiment qu'on les voit, tous tournés de l'autre côté de la pièce.

La réunion avait commencé. Albus tenait un conseil de guerre qui promettait d'être retentissant.

"Je crois que c'est à moi d'intervenir...," murmura Harry au blond. Celui-ci lui fit un sourire goguenard en réponse. Stupide Gryffondor qui crois toujours que l'on a besoin de lui...

Mais le Survivant n'avait pas tord...

"Bien donc, tout le monde a comprit? Nous n'avons plus de temps à perdre! Mettez-vous en place immédiatement et tenez-vous prêts!"

Il y eut un nouveau tumulte assourdissant et, tandis que la salle désemplissait enfin, le calme revenait. Bientôt il ne resta plus que les professeurs de Poudlard et Draco Malfoy.

"Tu es sûr de ce que tu vas faire? Tu en es capable? Je trouve ton jugement bien trop optimiste! Tu n'y arriveras pas! C'est bien trop difficile!"

"Tu m'en crois incapable, Draco? Tu vas être étonné! Ce n'est qu'une simple bagatelle, ça. Le plus dur reste à venir!"

"Si tu le dis... Je te suis!"

Pourquoi ai-je dis ça? Se dit-il aussitôt, regrettant ses paroles! Pourquoi aurait-il envie d'aller avec ce balafré?

"Non, Draco, tu as mieux à faire."

Bien! Dieu merci... Alors pourquoi ce léger pincement, cette envie de lui dire qu'il aille se mettre ses paroles là où je pense?...

"Oui."

"Esteban va t'attendre et Malfoy aussi. Fais attention à toi, c'est tout ce que je veux. Et au gamin aussi."

"Qu'est-ce que tu crois!"

Draco se détourna brusquement et quitta la pièce. Laisser Esteban dans une telle situation? Plutôt mourir! Quoi que... Ca ne servirait à rien, n'est-ce pas?

Il alla d'un pas rapide sortir du château. Ce fût lorsqu'il atteignit enfin la porte d'entrée de Poudlard qu'apparurent les premiers Mangemorts.

"Tout est prêt," lui dirent-ils. "Le Maître arrive."

"Bien."

Quelques minutes passèrent dans un silence morne et pesant. Dans l'air flottait cette sensation d'avant carnage. Le temps était venu de décider du monde de demain...

Enfin, avec un signal sonore qui les fit tous se redresser, Voldemort apparût, tenant toujours d'une main ferme Esteban. Le jeune garçon semblait horrifié mais non malmené comme Draco l'avait été autrefois.

"Bien. Tu es là, mon Dragon. Ton garçon est un brin trop téméraire. Il a faillit finir ses jours dans la grotte. Tu ne l'as pas bien éduqué."

Draco ne répondit pas et regarda fixement son Maître.

"Tu ne réponds pas? Très bien, je n'ai pas le temps. Mes hommes attendent un signe. Nous allons commencer... Maintenant!"

Il fit claquer ses doigts et tous purent sentir cette secousse d'une troupe complète qui transplanait ensemble, d'un même mouvement, d'un même endroit, sur une même place.

Draco sourit... Il fallait qu'il réussisse. Il le fallait! Tout reposait sur lui.

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"Ils arrivent!" Cria Harry Potter, se concentrant.

Les mains croisées sur sa poitrine, assis sur le sol, il se concentrait toujours plus, ralentissant petit à petit et en quelques secondes à peine la course des troupes de Voldemort. Lentement, dans la réalité de son univers, il les arrêta, les attrapa et les redirigea. Il fit comme avec le professeur Snape et son Draco.

Allez, encore un effort, se dit-il.

Difficilement, il limita leurs mouvements tout en les déposants et en essayant de les immobiliser. Il avait déjà fais ce genre d'exercice simple. Mais il demandait énormément de concentration, surtout pour un si grand nombre de personnes.

"Il y arrive?" Demanda une voix au loin.

"Chut!"

Trop tard, il venait de rompre la connexion. Mais qui avait...

Il se sentit éjecter de la transplanation et se retrouva allongé sur le sol, haletant.

"Merlin! Espèce d'idiot de première! Satané Auror!"

"Oh pardon... Excusez-moi, professeur Snape..."

"Priez...," murmura Harry alors que trois hommes se penchaient vers lui, "que j'ai réussi... à les immobiliser... assez longtemps..."

"Ce sont des Aurors, Potter," répondit brutalement le professeur de Potion. "Pas des brins d'herbes!"

"Oui... Vous avez raison... Aidez-moi à me relever et à m'appuyer sur un mur, un autre groupe va..."

Il n'eut pas le temps de continuer: ce nouveau groupe transplanait déjà. Et un deuxième avec lui!

Faisant abstraction de tout ce qui l'entourait une fois de plus et, s'enfermant bien plus profondément en lui qu'il ne l'avait fais jusque là, il se mit au travail. Ce fut plus simple qu'auparavant maintenant qu'il avait compris le fonctionnement de ces Mangemorts, les pensées qu'ils avaient, leurs buts, leurs assignations... Il se sentait plus proche d'eux... Oui, cette envie de faire du mal par vengeance, cette envie impitoyable qui vous rongeait les os dans tout le corps, qui vous donnait envie de tout casser, de tout... tuer...

Puis subitement une voix lui murmura:

"Ne serait-ce pas trop simple? Ressaisis-toi Harry! Tant de choses pèsent sur tes épaules..."

"Dum..."

Il refit surface parmi les troupes qu'il contrôlait; un tiers venait de succomber à cause de l'influence qu'ils avaient tous exercée sur son esprit lié à eux... Une vraie boucherie.

Alors qu'il sentait et entrevoyait la bataille commencée contre les Aurors, dans cet endroit où il les avait envoyé, il s'en détacha pour revenir dans sa réalité.

"Harry! Ouvre les yeux! Imbécile! Tu as faillis te faire avoir!" Criait son professeur. "Je t'avais pourtant prévenu! En reculant ton esprit, tu t'ouvres bien plus aux personnes que tu veux contrôler et leurs intentions deviennent tiennent! Tâche de ne plus refaire cette erreur! Compris?"

Ce sermon lui donna un sentiment de rêve éveillé. Oui, il venait de se faire gronder par Dumbledore. Et oui, il venait de faire une bêtise. Une grosse bêtise.

"Excuses-moi. Je me suis laissé emballé, je n'aurais pas dû."

"Les protections de Poudlard...," enchaîna Dumbledore, sans s'attarder. "C'est à toi de jouer maintenant. Il n'y a pas le temps pour les excuses."

Oui. Il y avait réfléchit avec le directeur. Une fois des Mangemorts dans l'enceinte du Collège, à quoi servaient ses défenses?

Il ordonna donc à sa Magie de se rétracter de sa fonction première et de lui revenir. Il sentit alors couler en lui un liquide de force impressionnant. Il n'arrivait pas à le définir. C'était tellement étrange de sentir ce fluide parcourir son corps ainsi, glisser dans ses entrailles et paraître remplir le Néant qu'il ne soupçonnait même pas avoir. Il se sentit revivre, pleinement lui-même.

"Bien, la bataille va commencer," dit-il avec un sourire satisfait, la tête haute, les yeux brillant et perçant, à nouveau en pleine forme et bien plus puissant qu'auparavant.

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Pendant ce temps, du côté de Draco Malfoy:

"Ils en mettent du temps," s'impatientait le Lord. "Je vais envoyer un autre groupe avec le prochain! McNaire!"

Le jeune homme s'avança, s'inclina et demanda:

"Oui, Maître?"

"Tu dirigeras la prochaine salve. Ne me déçois pas!"

"Bien sûr Maître."

Il partit aussitôt rejoindre les autres dans la grotte. Quelques instants seulement plus tard, Voldemort claqua des doigts. Une nouvelle secousse, avec les sensations étranges que cela apportait, leur apprit irrémédiablement le départ de deux fois plus d'hommes qu'auparavant.

A nouveau un silence oppressant. Draco s'était placé près de son fils et l'examinait de la tête aux pieds. Il pu constater quelques bleus mais apparemment rien d'irréparable ou de vraiment sérieux. Le problème était que Voldemort l'empêchait de faire tout mouvement. Draco ne pouvait donc pas savoir si il avait quelque chose de casser sous sa robe...

"C'est long!" S'exclama finalement Voldemort! "Comment cela se fait-il! Ont-ils été prévenus? Draco!"

"Maître?"

"Des explications!"

"Nous ne leur avons rien dit, Maître. Pourquoi l'aurions-nous fais? Ils étaient déjà prêts. Nous n'avons osé faire trop d'opposition de peur qu'ils ne nous mettent aux arrêts... Nous sommes des cibles trop facilement mêlées aux Mangemorts dans le Monde Magique, Maître."

Sa réponse avait été si calme, si plausible, si ordinaire, que Voldemort ragea. Sa puissance magique électrifia tout son corps et ses abords; un Mangemort, placé au mauvais endroit au mauvais moment, se vit offrir un aller simple pour l'Enfer de la main même de celui qu'il vénérait.

Voldemort contint enfin sa rage, la gardant pour plus tard. Pour un autre combat...

Il y eut un nouveau moment de silence parmi les rangs Mangemorts. Rien ne venait déchirer la voix pesante du mutisme général. Pendant une dizaine minute on n'entendit que le crépitement de la rage du Seigneur Sombre, puis...

La porte d'entrée du château s'ouvrit. Après un grincement, le corps d'un Mangemort tomba, ne laissant apparaître que sa tête et ses épaules face à ses alliés.

"Maî... Maître... Ils savaient, ils étaient prêts..."

"Comment?"

"Harry Potter... est là... Ils ont... tout organisé... Tout le monde..."

Voldemort n'attendit pas une seconde de plus. Serrant les poings, il ouvrit plus largement la porte et marcha. Il passa sur le corps du Mangemort agonisant sans y prêter attention. Ses yeux glacés étincelaient et sa main gauche était fermement refermée sur le bras droit du jeune Esteban. Il avançait d'un pas rapide, saccadé, suivit de ses fidèles.

Quand ils arrivèrent à l'orée de la forêt, Harry Potter lui-même les attendait. Voldemort, surpris, en lâcha le jeune homme et s'arrêta net.

Draco ne perdit pas un instant et essaya de prendre son fils. Mais Voldemort s'éveilla et rattrapa le garçon. Il regarda intensément son Dragon, sa langue passant sur son sourire carnassier.

"Oh... je savais...," commença-t-il.

"Rendez le garçon," s'exclama le Survivant.

"Oh non, non. Il est à moi maintenant."

"Rendez-moi Esteban," répéta enfin Draco, le visage figé.

"Si tu veux revoir ton fils vivant," continua le Lord, donnant le garçon aux trois Mangemorts derrière lui, "il faudra que tu te battes! Pour moi! Ou il mourra!"

Draco écarquilla les yeux puis les rétrécis, réfléchissant rapidement.

Il ne peut... Il ne peut pas faire ça! Je n'ai pas le droit d'être déshonoré! Me battre contre la cause que j'ai choisie moi-même pour lui... Me battre contre lui, même. Car il ne me pardonnera jamais...

"Papa," répondit en écho Esteban la voix enrouée par la colère, la peur et la douleur. "Ne le fais pas. Tu te trahirais. C'est de ma faute, tout cela! Je me suis fais avoir! Alexandre m'a séduit! Je n'aurais pas dû, tu n'as pas le droit!"

Puis il avait avancé dans ses paroles, plus sa voix avait pris un accent hystérique. Son père y répondit de la même manière:

"Mais je n'ai pas le choix. Tu es celui que j'ai choisi! Je ne peux pas me battre en sachant que tu vas mourir! Je ne veux pas être la cause de ta mort! Je veux te voir vivre, Esteban Malfoy! Je te veux vivant et heureux!"

Un silence accueillit sa réplique. Esteban avait baissé sa tête. Il ne savait pas s'il devait être heureux ou pas. Tout étais confus et si compliqué! Puis des applaudissements retentirent. Les gestes et les paroles sarcastiques de Voldemort glacèrent les deux hommes:

"Que de jolis mots! Une si belle histoire, n'est-ce pas? Les retrouvailles d'un père et de son fils... Que de sentiments!"

Des rires retentirent parmi les Mangemorts qui secouèrent douloureusement Esteban.

Lord Voldemort tapa une dernière fois dans ses mains, fortement, et tout s'arrêta.

Comme en réponse à cela, les premiers Aurors commencèrent à sortir du château. Il restait face à eux une centaine de Mangemort et le pire de tous les sorciers. La partie avait un pris un nouveau tournant, qui leur était pour l'instant favorable.

Draco sortit sa baguette, les yeux rivés sur Harry Potter. Il la leva en défi devant son visage et ils perçurent tous deux le charme créé par ce simple geste. Leur seconde année en avait été imprimée. C'était simplement un retour en arrière, un nouveau défi. Mais cette fois, ils ne se feraient pas face. Ils n'en avaient pas le courage.

Harry leva ses bras à l'horizontal, dénués de baguette, ce qui continua de surprendre son véritable adversaire. D'un geste, le brun fit un sort. Aucune conséquence ne parût en ressortir, comme si le sort avait été loupé. Seul Draco en ressentit intérieurement les effets. Qu'avait encore fais cet imbécile! Il n'osait croire à ce qu'il pressentait dans le regard de l'homme brun.

"Bien," dit enfin Harry Potter, un sourire aux lèvres en réponse à celui de son ennemi, "la bataille peut commencer je crois. N'est-ce pas?"

Comme si il venait de signaler le début des hostilités, Voldemort leva sa main et claqua des doigts. Une cinquantaine de Mangemorts apparût, se réunissant parmi les autres. Les Aurors en furent déstabilisés. Tout se compliquait...

La bataille commença dès l'atterrissage des nouveaux arrivants. Ce fût une série de sortilèges envoyés les uns sur les autres. Tout devenait chaos, une véritable guerre des Mondes commençait. L'Ombre ou la Lumière.

Draco, au milieu de la bataille ne bougea pas. Le sortilège d'Harry lui donnait juste le temps d'analyser et riposter pour la mission qu'il s'était donné et qu'il soupçonnait Harry d'avoir compris. Il regarda autour de lui puis fixa son attention sur son fils et ses trois geôliers qui s'étaient écartés de la bataille. Il jeta tout de même un dernier regard à Voldemort et Harry Potter. Ils se jetaient des sortilèges à une vitesse qu'il n'avait jamais imaginé voir! S'en était presque effrayant!

Enfin il se focalisa complètement sur Esteban. Les trois Mnagemorts gardaient le garçon mais ne perdaient aucune occasion de mettre à mal un Auror ou tout autre combattant à leur portée.

Soudain un sortilège lui fût envoyé; il l'évita de justesse et commença son approche des trois hommes et de son fils. Il évitait avec une terrible chance tous les sorts qu'on lui jetait. Il courrait, se stoppait, reculait, avançait de nouveau, se cachait. Il en était quasiment malade!

Il jeta enfin un Avada Kedavra sur l'un d'eux qui atteignit sa cible. Il changea de bouclier, l'arbre derrière lequel il se protégeait menaçant de tomber à tout instant. Il le replanta juste avant de partir. Un stupide instinct! Courant, il en atteignit un autre et sentit derrière son dos un sortilège l'atteindre. L'impact le plaqua durement à l'arbre avec un cri mêlé de surprise et de douleur. Il se mit aussitôt debout et se tourna rapidement vers son adversaire qu'il battit en quelques instants. Le sortilège d'Harry Potter venait de faire son travail. Il n'avait plus de protection, il n'avait plus droit à aucune erreur.

Il se remit à avancer vers son fils et réussit à tuer le deuxième Mangemort. Il n'en restait plus qu'un.

Il s'en approcha le plus rapidement possible et baissa quelques secondes les yeux sur ses pieds: il venait de trébucher et avait manqué de tomber...

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Harry Potter, concentré sur sa bataille contre le Lord Noir, voyait défiler les sorts lancés avec minutie. Entre eux, ce n'était pas un défi; c'était une véritable guerre! Tout s'enchaînait rapidement. Il tournait, sautait, reculait, avançait, à un rythme que seul le Seigneur des Ténèbres avait jusqu'à présent réussi à suivre.

Il envoya un sortilège de brûlure qui laissa une douleur plutôt cuisante, à son adversaire, sur son épaule. Surpris, le Lord y jeta un regard. Harry en profita pour jeter un rapide coup d'oeil autour de lui.

Il vit Draco, la tête baissé. Il ne sentit plus sa protection sur lui. Il jeta un regard autour de lui et remarqua le Mangemort encore debout avec deux de ses confrères, morts, à ses côtés. Il avait la baguette levée vers le blond qui relevait la tête, mais pas assez rapidement.

"Non!" S'exclama-t-il d'instinct. "PetrificusTotalus!"

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Draco releva la tête en sentant face à lui quelque chose de bizarre. Il planta ses yeux dans ceux, joyeux, de son adversaire. Il vit ses lèvres bougées puis:

"Non! Petrificus Totalus!"

Le sort se précipita sur l'homme qui n'eut pas le temps de finir sa formule et s'écroula avec ses comparses, autour de l'enfant tout aussi surpris que son père. Draco s'arrêta et jeta un regard à Harry Potter, dont il avait reconnu la voix. Trop tard.

"Papa!"

"Avada Kedavra!"

"Doloris!"

"Cruciatus!"

"Petrificus Totalus!"

Tous les sortilèges convergèrent sur lui, d'une même voix rageuse, s'enchaînant à une vitesse irréelle. Magique.

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Voldemort, sonné par le sortilège de brûlure, se reprit bien vite et profita de l'inattention du Survivant pour le toucher à son tour:

"Avada Kedavra!"

Il ne regarda alors plus celui que l'on appelait le Survivant et se tourna vers Draco. Il n'avait pas à récupérer l'enfant! C'était lui qui menait la danse, pas les autres!

"Doloris! Cruciatus! Petrificus Totalus!" Tonna-t-il.

Il avait accéléré le débit de parole et les sortilèges frappèrent l'homme quasiment tous en même temps, créant une réaction en chaîne.

Mais:

"Avada Kedavra!" S'écria une autre voix.

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Harry Potter évita de justesse le sortilège de Voldemort. Sonné mais opportuniste, il contre attaqua tout de suite, voyant enfin son ennemie à l'attention détourné:

"Avada Kedavra!"

Ensuite, il comprit trop tard qu'il n'avait pas été assez rapide. Il vit Draco s'effondré lentement, secoué de tremblements, de mouvements incontrôlables de douleurs.

Il vit Esteban s'approcher son fils, trébuchant puis s'écroulé, la tête dans le sol. Il ne se releva pas. Moralement et physiquement ébranlé, il devait avoir perdu connaissance.

Il se précipita sans plus donner d'importance au corps sans vie couché sur sol face à lui. Il rétablit les sorts sur le château presque inconsciemment tout en se précipitant vers le blond.

Les Mangemort encore debout, voulurent transplaner mais ne purent pas. Ils furent pour la plupart arrêtés, bien que quelques uns réussirent à s'échapper.

Harry arriva à la hauteur du blond.

"Draco! Draco! Réponds-moi," s'écria-t-il en tombant près du corps après avoir couru.

Les yeux bleus de l'homme s'ouvrirent. Il eut un sourire contrit et désabusé. Après un toussotement, il parla:

"J'ai perdu..."

"Mais non... Crétin! Tu as gagné! Tu l'as sauvé! Et je suis en vie, Draco! On a gagné!"

"Ah... Oh..."

"Draco, je t'en prie, ne meurt pas... Si tu ne le fais pas pour moi, fais le pour Esteban!"

"Pour toi?..."

"Crétin! Imbécile! Tu ne l'avais pas compris, après autant d'indices que je t'ai laissé..."

"Compris... Compris quoi?"

"Draco... Draco, je t'aime! Je t'aime... S'il te plaît, reste en vie..."

"...Aime... Oh... Tu sais... Ca ne t'aurait rien... apporté... d'être avec moi... Tu n'aurais pas... été heureux... Je suis désolé..."

"Tu n'es pas...!"

"Harry... S'il te pl..."

"Quoi? Qu'est-ce qu'il y a?"

"Dis... Quand il se réveillera... Dis-le lui... Dis-lui... la vérité..."

"La vérité?"

"Oui... Sur lui... sur moi... Dis-lui tout... Je veux qu'Esteban soit heureux... Je veux... qu'il soit libre... heureux... heur..."

Il ne réussit pas à terminer sa phrase. Fermant les yeux pour essayer de capter une once de magie dans son corps affaiblie, il s'éteignit avec pour dernière pensée: Je t'ai tout donné. Même ce que je n'ai jamais osé donner à personne. Esteban, Je t'aime. Tu es mon fils.

Harry laissa ses larmes couler le long de ses joues, les bras ballant, et enfin, il ne pu plus retenir ces cris et les laissa submerger sa bouche. La douleur était grande. Mais il n'osait imaginer quelle serait celle du garçon quand il apprendrait tout de son père... Il avait besoin de faire sortir toute la douleur de son coeur meurtri. Il ne voulait pas y croire...

Il finit par se calmer quand une main vint se poser sur son épaule. Le professeur Snape lui jeta un regard triste et résigné.

"Vous avez tout fait, du mieux que vous pouviez le faire Emmenez le petit à l'infirmerie. C'est la meilleure chose que vous ayez à faire à présent, Harry Potter..."

Le Survivant ne se rendit compte que plus tard, au chevet d'Esteban, que son collègue et ancien professeur, avait utilisé son prénom pour la première fois. La guerre avait eu des séquelles dans chacun d'eux. A commencer par ce cher professeur Snape, Esteban et lui-même. Il le savait et ne s'en cachait pas.

Il attendait des heures entières que le garçon se réveille. Il n'osa même à aucun moment fermer les yeux. Ce garçon était le seul qui pouvait encore lui rappelé cet homme. L'homme qu'il avait aimé. Que n'aurait-il pas donné pour le revoir, debout? Pour l'embrasser? Pour recommencer ce qu'ils avaient fin par faire ce soir-là?...

"Hm..."

Un mouvement et un soupir d'Esteban le réveillèrent de sa torpeur.

"Esteban...," murmura-t-il en se penchant vers le corps du jeune homme.

Enfin, le blond ouvrit les yeux, les referma et les rouvrit.

"Prof..."

"Oui, c'est moi, Esteban. C'est Harry Potter," dit-il doucement.

"Harry... Où est... Papa?"

"Ton père est... Draco est... Je suis désolé, Esteban. Draco est... Il est mort..."

Les yeux de jeune homme brillèrent un faible instant et les larmes se mirent à couler de ses yeux bleus perçant. Il pinça les lèvres, se mit assis, le visage dans les mains. Désespéré il commença un mouvement de va et vient avec ses épaules tremblotantes.

Harry finit par le prendre dans ses bras.

"Chut, mon garçon. Chut... Pleure tout ce que tu peux. Et même... hurle, hurle de tout ton coeur, cri ta douleur... Ca te libérera, Esteban Malfoy..."

Comme en réponse, une longue plainte s'éleva dans l'infirmerie puis un véritable cri de douleur suivit de plusieurs autres. Harry le serrait de toutes ses forces. Oui, le garçon était bien plus meurtri de lui. Il avait plus de douleur dans son coeur qu'il n'en avait.

Esteban continua de crier et pleura jusqu'à se rendormir, épuisé.

Quand tout fut redevenu calme, il sortit.

"Comment va-t-il?" Demanda Madame Pomfresh.

"Il dort. Il a finit. Je pense que ça ira mieux maintenant."

"Vous devriez aller dormir, vous aussi, Monsieur Potter."

"Oui Pompom, je suppose que vous avez raison. Dès qu'il se réveille, prévenez-moi. Je n'en ai pas fini avec lui..."

"Bien."

Harry, après un dernier regard au garçon endormi, des sillons traversant son visage, se détourna et sortit.

Ce fût dans sa chambre qu'il pu enfin se rendre compte de tout ce qui était arrivé. Des pertes comme de la suite de leur vie. Du résultat qu'il y avait. De la guerre qui venait de prendre fin, quelques heures auparavant...

Il se coucha, les bras derrière la tête. Il aurait dû dormir. Cela faisait plus de deux jours qu'il ne l'avait pas fais. Il était épuisé et pourtant, trop de choses tournaient dans sa tête. Et aucune ne le laissait en paix.

Dumbledore avait péri. Il savait que ce jour arriverait, et même si cela n'avait pas été aussi douloureux que de perdre Draco, un vide restait que rien ne remplirait... Dumbledore était devenu son ami, un confident, bien qu'un peu sénile parfois. Ils étaient devenus inséparables... Mais à présent il devait vivre seul. Et Draco. Draco était partit lui aussi... Il les avait laissé, lui et son fils.

Esteban... Comment allait-il tout lui annoncer?

Non, vraiment, il ne pourrait pas dormir tant que tout ce vide dans son coeur n'ait été soigné de quelque manière que ce soit.

Au moment même où il s'assied, il entendit le "clic, clic" d'une chose pointu tapant contre sa vitre. Surpris, il crut tout d'abord qu'il avait rêvé. Puis, pour vérifier, il se leva et alla à sa fenêtre. Un Grand Duc tapait à répétition sur sa vitre. Rapidement, le professeur de Défense Contre les Forces du Mal ouvrit la fenêtre et accueillit l'animal au creux de ses bras. Il était fatigué et s'enfonça dans son pull souillé. Harry remarqua alors qu'il n'avait toujours pas pris de douche...

Doucement, il posa l'hibou sur son lit et chercha partout de la nourriture à lui donner. Cela faisait deux ans que Hedwige avait disparu et pourtant l lui restait toujours quelque chose à donner aux autres. Fumseck avait été ravi de lui servir de facteur!

Enfin, après avoir tout déposé sur le lit il détacha le petit paquet de l'oiseau glacé. Il lui était bien adressé. Il l'ouvrit et y trouva trois lettres. L'une d'elle était destinée à Esteban. Les deux autres à lui-même. Pourtant l'une d'elle avait une écriture différente et paraissait plus formel. Il se décida à ouvrir celle-ci.

Il la décacheta maladroitement, la fatigue s'en ressentant dans ses mouvements saccadés. Puis il la lu. Au fur et à mesure de la lecture, il écarquillait les yeux. Puis enfin ses sourcils se froncèrent. Il posa la lettre sur son bureau et ouvrit la suivante, avec bien plus de difficulté encore.

Cher Harry Potter,

Oui, tu ne rêves pas, c'est bien moi qui t'écris.

Ne te fais pas d'idées lubriques! Je voulais juste te demander un service. Non pas pour moi, ne t'inquiète pas! Mais... Pour mon fils, Esteban.

Tu es celui qui le connaît le mieux après moi, je le sais. Ci-joint, si tu ne l'as pas lu, il y a une lettre d'adoption. Si jamais je venais à mourir, je te prie, je te supplie même: prends soin d'Esteban. Tu connais son histoire, son origine, tu es celui qui sera le plus même de l'aider, de prendre soin de lui.

C'est une faveur que je te demande. Et ne crois pas que ces mots ne m'écorchent pas la bouche! Je me demande encore comment j'ai pu en arriver là. Mais... tu es celui qui sera le plus juste, je le sais très bien. Tu es celui qu'il lui faut entre tous...

J'espère que tu prendras la bonne décision,

Très sincèrement,

Draco Malfoy.

Un rire sourd le fit trembler et enfin une larme tomba sur la lettre.

"Tu es... stupide! Jusqu'au bout... tu l'auras été, Draco... Je t'aime... Je t'aimais de tout mon coeur... Et je l'aimerais lui aussi. Tu as mon serment. Il deviendra Esteban Blackwisdom-Malfoy-Potter..."

Un nouveau tremblement le secoua pus Harry se leva et se dirigea dans la salle de bains. Une bonne douche ne lui ferait pas de mal. Il repensa au Postscript.

PS: Je veux que tu lui dises toute la vérité. Si je n'ai pas pu te le demander de vif voix, alors voilà ma dernière requête: Dis-lui tout. Je n'aurais certainement pas pu le faire moi-même. Le mieux est ainsi. Quand il saura, donne-lui cette lettre. Merci Harry Potter.

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Harry respira un bon coup avant d'entrer dans l'infirmerie. Cela faisait trois jours qu'il avait dormi. Trois jours sans se réveiller. La douche l'avait aidé. Et la fatigue harassante avait fais le reste. Esteban avait eut le temps de se rétablir. Du moins physiquement. Madame Pomfresh avait essayé de le réveiller mais sans résultat. Il devait donc à présent faire face au jeune garçon.

"Harry Potter!" S'écria Esteban en le voyant entrer.

Il se leva de son lit, un peu plus joyeux.

"Esteban! Je suis ravi de te voir plus en forme. Tu vas mieux?"

"Oui... Je pense. C'est... juste difficile."

"Bien sûr ça l'est. Mais la douleur, la peine, c'est pour les êtres vivants. Et nous le sommes. Si tu n'avais rien ressentit, tu n'aurais rien été de plus q'une barre de fer sans coeur! Tu aurais préféré?"

Esteban pinça les lèvres. Il état tiraillé. La douleur était à peine supportable. Il aurait presque préféré ne rien ressentir, à ce moment...

"Non."

"Bien. Veux-tu venir avec moi dehors? J'ai quelque chose à te dire."

Les yeux du jeune homme blond s'agrandirent de curiosité et de suspicion.

"... Oui..."

Harry lui donna les vêtements qu'il avait préparé et ensemble ils sortirent d l'infirmerie puis du château lui-même et errèrent autour. Ils se dirigèrent vers le terrain de Quidditch.

"Je voudrais te parler de Draco... C'était ma dernière requête avant de mourir."

"Me parler de lui?" S'étonna Esteban.

"Oui. De lui. Et de toi."

Un silence se fit entre eux puis Harry continua.

"Tu vois, à l'âge de vingt ans, Draco était un Mangemort. Un homme perdu et meurtri à la solde de Voldemort..."

"Oui, je sais cela, "l'interrompit Esteban.

"Chut, mon garçon, laisse-moi finir."

Le jeune homme hocha la tête et se dirigea vers les gradins.

"Draco, une nuit, avait les commandes d'un petit groupe de Mangemort qui devait mettre à feu et à sang un quartier Sorcier très peuplé de sorciers au sang qu'ils disent impur. Il a choisit une maison, y est entré, a tué le père puis la mère. Cette femme a protégé son bébé, un petit garçon âgé à peine d'un an environ. Elle est morte d'un coup. Mais quand Draco a voulu tuer le bébé... Il n'a pas pu. Attendrit sans même s'en rendre compte, en proie à une envie de chaleur qu'il n'osait même pas imaginer, il l'a prit avec lui, l'a emmené chez lui et l'y a caché."

Harry jeta un regard à Esteban. Celui-ci regardait droit devant lui, les yeux déjà humides. Il comprenait. Il n'osait y penser, pourtant il commençait à comprendre...

"Quand il est revenu dans la maison, il a cherché partout un signe de l'identité du bébé. Et il a retrouvé ceci."

Harry sortit de sa poche le petit drap qui prit aussitôt sa forme originelle. C'était la dernière chose se trouvant dans le paquet. Il la tendit au jeune homme, les inscriptions en or face à eux.

Esteban Blackwisdom

27/10/2000

Des larmes tombèrent sur le drap et Esteban le colla contre son visage pour arrêter les pleurs. Harry lui attrapa les épaules et le réconforta à nouveau. Mais il ne dit rien. Enfin, après de longues minutes, Esteban releva sa tête vers lui:

"Merci."

Ce simple mot fit sourire l'autre homme.

"De rien. Viens, c'est fini. Rentrons. Si tu tombes malade, Pomfresh me tiendra comme personnellement responsable! Tu ne voudrais pas que j'aie des problèmes?"

Un sourire lui répondit. Ils se remirent en route et le jeune garçon releva encore son visage vers Harry et dit:

"Ce sera de votre faute de toute façon, pas de la mienne!"

Et avec un rire claire, un sourire moqueur au professeur, il partit en courant.

Harry finit par rire. Ce garçon était plein de vie! Oui, il fallait qu'il garde ses insouciances. Il le protègerait. Pour lui. Et pour Draco.

Quand il arriva dans l'infirmerie, Esteban avait plié la petite couverture bleue et l'avait posé sur la table de chevet. Il sourit à Harry Potter. Ce dernier lui répondit et lui tendit enfin la lettre:

"Tiens. C'est pour toi. Je te laisse lire. Nous nous reverrons dans quelques jours jeune homme. Je dois travailler à présent. Beaucoup de choses m'attendent. A bientôt."

Il se pencha et embrassa le front du garçon puis quitta le château en transplanant. Il s'ouvrit un passage dans les sécurités du château et se dirigea vers le Ministère.

Une nouvelle vie commençait. Et elle promettait beaucoup de changement!