Ce matin, lors du petit-déjeuner, mon Dieu, la honte…

Michael et moi venons de descendre de nos chambres et trouvons tout le monde dans la cuisine, prenant le petit-déjeuner, en grande discussion. Jermaine s'empressa de nous déclarer : « Ah, vous tombez bien, on était justement en train de parler de vous ! » D'un côté, il me sauvait un peu car je ne savais pas s'il fallait que je dise bonjour à Joe et Katherine. Cela aurait pu être carrément un miracle, s'il n'avait pas continué à l'adresse de ses parents : « Figurez-vous qu'ils sont amants, ces deux-là ! » Le sentiment qui ressortit immédiatement de ses interlocuteurs fut la surprise. Je me sentis rougir jusqu'à la racine des cheveux. Michael le coupa : « Nous ne sommes pas amants !

Ta-ta-ta ! » reprit Jermaine « J'vous ai vu vous bécoter hier soir dans un arbre ! De ma chambre, j'ai très bien vu votre baiser langoureux ! » Je n'en croyais pas mes oreilles ! Un baiser langoureux…ce n'était même pas une bise !

Katherine nous regardait – enfin, me regardait – plutôt d'un air bizarre – mélange de colère, d'étonnement et de réflexion. Quant à Joseph, sa réaction était pour moi une énorme surprise : il n'en avait aucune. Les réactions des autres étaient assez diverses. Certains étaient complètement morts de rire (c'est vrai que les « vérités d'hier soir » de Jermaine ne laissaient pas indifférent) comme Randy, Janet et Marlon. La Toya, elle, était enchantée. Elle ne cessait de faire : « Alors, ça y est ? Vous avez franchis le pas ! » en souriant, et je mimais avec les lèvres : « Mais non ! » d'un air exaspéré. Jermaine continuait son petit récit, en exagérant jusqu'à la limite du possible : « J'peux vous dire qu'ils avaient l'air vachement bien ensemble ! Ils n'ont pas arrêté de s'embrasser et c'est tout juste si Michael ne voulait pas la déshabiller, hein Mike ? »

Il était tout content d'inventer tout ça. Michael était furieux. Même si Jermaine faisait style de lui demander son avis, il ne le laissait pas en placer une, et Michael répliquait dans le vide : « N'importe quoi ! Je ne l'ai même pas touchée ! » Le pire, c'est qu'il avait raison. Jermaine s'arrêta un moment pour le reprendre : « Ah ouais ! » Il désigna le bas de ma chemise de nuit, toute crade et abîmée : « Et ça, si c'est pas tes pompes, c'est quoi ?

-C'est quand je suis montée dans l'arbre ! Elle s'accrochait sur l'écorce ! » répondis-je.

Sentant que l'affaire était mal partie, Katherine se leva et m'entraîna dans la salle de bains. Après avoir refermé la porte derrière elle, elle me dit en me regardant à peine : « Donne-moi cette chemise de nuit, elle est toute sale et en plus, Michael t'a déchiré la manche…

-Ce n'est pas lui, c'est Jeff… » corrigeais-je

« -Peu importe. Donne-la-moi, je vais arranger ça. » Comme j'hésitais à me déshabiller, elle ajouta : « Ne t'inquiète donc pas, j'ai l'habitude de voir mes filles en petite culotte et soutien-gorge…et tu mettras ceci sur toi. » dit-elle en me tendant encore une de leurs serviettes microscopiques.

« -Merci…mais dites…vous nous croyez, vous ?

-Qu'est-ce que je crois… ? » me demanda t-elle innocemment. Un peu interloquée, je lui répondis : « Ben…qu'il ne s'est rien passé entre votre fils et moi… ? »

Elle me prit la chemise de nuit des mains et son ton devint sec : « Je ne vois pas de quoi tu veux parler, jeune fille. Ce n'est pas parce que Michael t'a invitée chez nous que tu dois prendre tes fantasmes pour des réalités ! » J'en restais bouche bée. Quoi ? C'était moi qui avais parlé de « baisers langoureux ? »

Elle essaya de nettoyer un peu le bas de ma chemise de nuit avec une éponge. Elle me dit d'une voix doucereuse : « Je vois bien que vous vous entendez bien, toi et Mike…Ca serait bien que vous deveniez amis, il en a si peu…Cet après-midi, pas loin d'ici, il y aura une petite fête dansante. J'ai entendu dire qu'il y aurait des musiciens français, comme toi. C'est gratuit. J'aimerais que vous y alliez, tous les deux, histoire de vous rapprocher un peu… Je vais donner un peu d'argent à La Toya pour qu'elle t'achète une belle robe pour cette occasion. Marlon s'occupera de Mike… Dis-moi, cela te plairait-il d'y aller ?

-Bien sûr…merci…

-Il n'y a pas de quoi, c'est normal. Vous irez ce matin acheter une robe. Je fais confiance à La Toya pour t'en trouver une jolie qui te mette en valeur. Je lui en parlerais… Allons, ne reste pas ainsi…va t'habiller ! »

En remontant dans ma chambre, je restais un peu perplexe : juste après m'avoir assuré que j'imaginais n'importe quoi à propos de son fils et moi, elle m'invitait à aller danser avec lui pour nous rapprocher ! Bien sûr, j'étais super heureuse. Vous imaginez ? Rien que Michael et moi, en amoureux ! Avec, à la rigueur, un ou deux gardes du corps, mais seuls quand même !

N'empêche que, malgré tout le respect que je lui devais, je trouvais cette femme un peu étrange…

Voilà comment La Toya et moi nous retrouvâmes dans une des rues les plus chics de Los Angeles. Les vitrines étaient magnifiques, mais les prix étaient exorbitants.

« Je peux te demander combien nous a donné ta mère ?

-Attends… » La Toya recompta discrètement ses billets et me chuchota : « Trois cents dollars. » Je faillis m'étrangler avec ma propre salive – faut le faire : « Gloup ! Trois cents dollars pour une simple robe !

-Ouais, mais il faut aussi les bijoux, la coiffure et le maquillage !

-Tout un programme, quoi… »

Nous entrâmes dans une première boutique où j'avais repéré une très belle robe longue bleu nuit, fendue au niveau des genoux. Je l'essayais : trop grande, hélas !

Le vendeur, venu à la rescousse, me proposa une autre robe bleu nuit, mais le modèle était différent. Je la trouvais plutôt bien, mais La Toya n'était pas de cet avis : « Maman ne te laissera jamais porter un décolleté pareil ! » Elle me dénicha une jolie petite robe courte rose qui s'attachait avec des lacets dans le dos et qui avait quelques motifs dorés sur les manches. « J'aime bien la forme globale de la robe, mais la couleur, ça fait trop « Barbie va au bal » !

-Ouais, c'est vrai…je vais demander si elle n'existe pas en une autre couleur. »

Le vendeur nous répondit que non, alors nous allâmes dans un grand magasin de luxe. Le rayon vêtements était incroyablement grand, mais le choix était restreint, car les plus beaux modèles étaient affreusement grand, et les robes qui pouvaient, à la rigueur, être à ma taille, faisaient plus « championnat de patinage artistique de Tokyo » que « fête dansante sur une place de Los Angeles » : il y avait tellement de paillettes, de sequins et autres diamants, qu'elles brillaient comme des spots : « Je ne pourrais jamais porter ces joyaux pour une fête dansante ! En plus, c'est peut-être tellement lourd de paillettes que je ne pourrais pas faire un seul pas ! »

La Toya trouva un tailleur gris « très chic ». Je râlais : « Et pourquoi pas avec un chignon serré, pendant qu'on y est !

-Oh, te fâche pas ! J'essaie de t'aider, moi ! »

Nous étions sur le point de partir lorsque je vis, prés de la sortie, une superbe petite robe blanche.

« Regarde, là-bas ! » fit La Toya, qui l'avait aussi aperçue.

« -Si elle ne me va pas, je pique une crise ! » dis-je en l'essayant.

Incroyable ! Elle m'allait comme un gant.

Elle était toute légère, bien qu'il eut beaucoup de dentelles sous la jupe, assez large. Elle était retenue par des espèces de larges bandes de mousseline croisées sur la poitrine et était assez proche du corps.

Je sortis de la cabine d'essayage en m'exclamant : « Pile poil !

-Génial ! » fit La Toya « Tourne…Ca te fait une de ces tailles de guêpe…Et en plus, je pense que ça ira parfaitement avec les chaussures blanches que je t'ai données ! »

Nous étions toutes fières de la payer à la caisse. « Cela fera deux cents dollars, mesdemoiselles ! Désirez-vous un paquet cadeau ?

-Non, c'est inutile… »

J'étais super contente, mais j'étais incapable de dire pourquoi. Peut-être parce que j'avais trouvé la robe de mes rêves, qu'elle était d'un grand couturier et qu'elle m'allait, ou bien la perspective d'aller à cette fête, ou encore…

Nous allâmes chez le coiffeur. La Toya proposa qu'on me fasse friser les cheveux, mais je refusais : ils étaient déjà assez abîmés comme ça. Nous feuilletâmes un catalogue et j'optais pour une tresse lâche, mais avec des fausses roses piquées dessus. J'imaginais déjà la tête de Michael lorsqu'il me verrait… : « J'ai hâte qu'on soit l'après-midi ! » dis-je à La Toya lorsque que nous fûmes sorties.

« -Patience ! Regarde l'heure ! En attendant, il est midi, il faudrait qu'on pense à rentrer…j'ai faim, moi ! » D'une cabine téléphonique, elle appela sa mère pour qu'elle nous envoie une voiture. J'étais restée en dehors de la cabine, mais il me semblait que La Toya parlait beaucoup, pour ne demander qu'une voiture.

Après son coup de fil, elle m'expliqua la situation : « Nous ne rentrons pas. Maman préfère que Mike ne te voit pas avant votre rendez-vous.

-Pour faire la surprise ?

-Ouais, si tu veux. Là, il est partit avec Marlon, se préparer, enfin, comme toi.

-Ici, dans ce quartier !

-Non, rassure-toi ! Bon, c'est pas tout ça mais j'ai toujours faim, moi ! »

Nous entrâmes dans le premier restaurant que nous trouvâmes. Nous prîmes place et La Toya me proposa de prendre une « bonne salade de pommes de terre ». Je jetais tout de même un coup d'œil à la carte : « Oh, je t'en prie, La Toya ! Laisse-moi prendre un hamburger ! Ca fait tellement longtemps que je n'ai pas mangé de viande ! » Elle me regarda et éclata de rire de bon cœur : « Okay, okay ! Mademoiselle est en manque ! Allez, va, je te commande ça !

-Merci ! Ne dis rien à Michael, s'il te plaît, on avait fait le pari que je ne mange plus de viande pendant un an, mais là, je craque !

-Promis juré ! »

Lorsque je pus enfin mordre dans la viande hachée, légèrement grillée, je crus défaillir de plaisir ; c'est dans ces moments qu'on se rend compte à quel point la viande est super délicieuse ! Même entre deux tranches de pain, une tranche de fromage, de tomates et d'une feuille de laitue, le tout à la sauce barbecue !

La Toya me conseilla de boire beaucoup d'eau, je dus évidemment me précipiter aux toilettes quelques minutes plus tard. Lorsque je revins à notre table, La Toya était occupée à couper les étiquettes de ma robe avec son couteau : « Tu aurais dû y rester, j'allais te rejoindre. » me dit-elle « Il faudrait que tu la mettes. »

Je retournais donc aux cabinets pour enfiler, non sans mal, ma superbe tenue en essayant de ne pas trop endommager ma coiffure. En retournant dans la salle de restauration, je vis La Toya en train de payer la note, et elle me fit signe de sortir. Je la suivais donc à l'extérieur, en faisant semblant d'ignorer les regards des clients du restaurant d'abord, puis ceux des passants. « Et maintenant, le maquillage ! » annonça La Toya.

J'eus droit à un gommage, à des soins du visage, à un traitement pour mes boutons, à une manucure, et enfin…on me maquilla.

« Désirez-vous être parfumée ? » me demanda ensuite l'esthéticienne. Je refusai dans un premier temps, mais La Toya me dit : « N'hésite pas ! L'argent est fait pour être dépensé ! C'est pour toi ! ». L'autre accourut alors, enchantée, attendant ma demande. « Vous auriez de l'eau de toilette à la vanille ? » je demandais. Elle parut contrariée : « Bien sûr, mais nous possédons également des parfums plus rares, plus luxueux, plus fins, plus…

-Je vous remercie, mais de l'eau de toilette à la vanille suffira ! » Un peu déçue de ne pas me vendre de parfum plus cher, elle repartit dans l'arrière-boutique et revint avec un flacon de mon parfum favori, dont elle enduit mon décolleté, mon cou et un peu la racine de mes cheveux.

« Pouah, ça cocotte ! » fit La Toya en se ventilant le visage lorsque nous quittâmes la boutique « Elle t'en a mit trop !

-Mais non, ça sent super bon ! » répondis-je, un peu vexée.

Nous marchâmes un peu dans le quartier, regardant les vitrines, et La Toya regarda sa montre : « Il va être l'heure, je vais appeler maman. »

Quelques minutes plus tard, une voiture nous déposa sur une grande place où l'orchestre français se préparait sur une petite scène, à côté d'une terrasse.

Les pavés et les bâtiments, un peu rustiques, me faisaient un peu penser à Arras. La Toya était sur le point de remonter dans la voiture, quand elle se ravisa et sortit un paquet de son sac. « Ah oui, pendant que tu étais chez le coiffeur, j'ai pensé à t'acheter un petit bijou. Elle déballa le paquet et attacha le magnifique collier qui s'y trouvait à mon cou : « Voilà, comme cela, tu es parfaite ! ». Elle me souhaita bonne chance et remonta dans la voiture.

Je fus soulagée de voir que les autres jeunes femmes étaient accoutrées aussi luxueusement que moi. Par contre, leurs robes étaient plus longues, plus brillantes, plus colorées, aussi, et elles portaient des diamants énormes à leurs cous. On aurait dit qu'elles se croyaient dans un bal, j'veux dire, un grand bal avec des princes et des princesses, genre Cendrillon, quoi. N'empêche qu'elles me regardèrent d'abord bizarrement, parce que je ne ressemblais pas à un sapin de Noël, MOI ! J'étais l'intruse, en somme !

La musique se mit en route. Je fus d'abord déçue de constater qu'il y avait un accordéon – mon instrument FAVORI, sérieux, j'adoooore le son HARMONIEUX de cet instrument…(pouah !) – mais il était si bien accompagné par les violons et autres instruments que je finis par trouver la mélodie fort agréable.

Les filles à mes côtés trouvèrent vite un cavalier, et je fus bientôt la seule à attendre comme une imbécile, sur mon banc, que le mien se pointe. Les musiciens jouaient morceaux sur morceaux et Michael n'arrivait pas. Je n'avais, hélas, pas de montre, mais je calculais que chaque morceau durait aux alentours de quinze minutes. « Mais qu'est-ce qu'il fout ? » je fis tout haut en soupirant. Si c'était encore une blague jacksonienne, elle était mauvaise. Je conclus rapidement qu'il ne viendra pas. Au bout du sixième morceau, je me levais pour me dégourdir les jambes, en pensant que s'il n'arrivait pas d'ici-là une demi-heure, je téléphonerais pour demander quel est le problème avec Mike.

Juste au moment où je me levais, donc, je fus interpellée : « Mademoiselle ! » je ne me sentis pas tout de suite visée et je me retournais pour voir s'il y avait quelqu'un derrière moi, mais un jeune homme me fit face. Blond, d'environ vingt ans, je l'avais déjà remarqué, car il me fixait depuis une bonne trentaine de minutes au moins. Il me dit, souriant et poli : « Excusez-moi, mais…je vous observe depuis tout à l'heure et…dites-moi si je me trompe, mais est-ce qu'on s'est déjà vu ? » N'ayant aucun souvenir de ce jeune homme, je répondis par la négative. Mais il insista : « Ah bon, pourtant, je suis sûr de vous connaître ! » Pensant qu'il s'agissait là d'une mauvaise technique de drague, je répliquais en essayant de rester courtoise : « Je suis désolée, mais vous devez faire erreur sur la personne, car je ne vous connais pas !

Vous en êtes sûre ? Dans ce cas, je vous prie de m'excuser…je vois que vous n'êtes pas accompagnée…Désirez-vous que je sois votre cavalier ? » J'étais flattée par cette proposition, mais aussi très intimidée. Et puis d'abord, c'est pour Michael que je suis venue, c'est NOTRE rendez-vous ! J'étais sûre qu'il n'allait pas tarder ! « Non merci…c'est gentil à vous, mais je…j'étais sur le point de partir… » répondis-je en clignant des yeux.

Tout à coup, il me regarda les yeux ronds, comme si des pois verts étaient soudain apparus sur mon visage : « Ref…refermez les yeux… ! » Etonnée, je m'exécutais et il n'en revint pas : « Vous n'êtes tout de même pas… » Il sortit une photo de sa poche, posa des lunettes noires sur mon nez et me compara avec la photo, que je ne voyais toujours pas : « Si, c'est bien vous… » il reprit les lunettes et me montra du doigt, très discret, en hurlant presque : « Vous êtes la fiancée d'un des Jackson Five !

-Chhhhuuut ! » fis-je en lui faisant signe de parler moins fort « On va vous entendre ! » Il rigola : « N'ayez pas peur ! La plupart des personnes ici sont françaises et ignorent tout jusqu'au nom des Jackson Five…

-Ah…Mais comment le savez-vous ? …Donnez-moi ça ! » Je lui pris la photo et la regardais : il s'agissait d'une photo de Michael et moi, prise lorsque nous descendions l'avion, la fois où je m'étais faite insultée par les fans. Je regardais mon interlocuteur : « Où avez-vous trouvé cela ?

-C'est ma sœur qui me l'a donnée. C'est elle qui a prit la photo, elle était là-bas. C'est une fan… » Je maudissais sa sœur qui avait dû faire partie des jalouses qui m'avaient lancé tant de gentillesses à la figure. L'autre reprit : « Je savais bien que je vous avais déjà vue quelque part !

-Mais comment m'avez-vous reconnue ? Sur cette photo, je porte des lunettes noires !

-C'est la forme de votre visage que j'ai reconnu…on n'oublie pas un visage comme le vôtre ! » Je me sentis un peu rougir. Il proposa : « Désirez-vous vraiment partir ? Nous pourrions discuter un peu !

-D'accord…

-Au fait, je ne me suis pas présenté : je m'appelle Richard. » me dit-il en me tendant la main

« -Et moi Lucile… » répondis-je en la serrant.

« -Enchanté ! C'est drôle, ce n'est pas très américain, comme nom, ça…

-Effectivement, je suis française !

-C'est vrai que vous avez un sacré accent ! » Je me forçais à rire.

Il changea de sujet en ressortant sa photo : « Dites-moi…c'est bien Marlon que l'on voit à vos côtés ?

-Non, il s'agit de Michael.

-Vraiment ?

-Oui. Et nous ne sommes pas fiancés…nous sommes…bons amis ! » dis-je à contrecœur.

« -C'est lui que vous attendez ?

-Oui, mais il est un peu en retard…

-Voulez-vous danser un peu ?

-Je ne sais pas danser…

-Un tout petit peu…je vous en prie ! » Craignant qu'il ne finisse par me supplier à genoux, j'acceptais : « Oh…je ne sais pas dire non !

-Merci beaucoup…vous m'honorez ! »

Nous nous avançâmes alors sur la place et nous mîmes à danser. Comme j'étais assez maladroite, il proposa de me guider. J'acceptais.

« Vous savez » commença t-il à me dire « je vous trouve superbe. Je crois que je vous admire depuis la première seconde où j'ai vu cette photo… » Je me sentis mal à l'aise et préférais ne rien répondre. Il ajouta : « …mais je sais bien que vous aimez Michael Jackson, alors…tant pis pour moi… » Il arrêta de danser et me regarda : « Cependant, j'aimerais vous aider… » il sortit une petite carte de sa poche et la glissa dans ma main : « Si vous avez besoin d'aide, vous ou lui, n'hésitez pas à me demander. » Il jeta un œil derrière moi et me murmura : « Je vois votre cavalier arriver, je vous laisse. Bonne chance. » Sur ce, il s'éloigna et disparut à l'angle de la rue. Je regardais la carte qu'il avait placé entre mes doigts : son adresse. Pourquoi faire ? Il est cinglé ? Pourquoi on aurait besoin d'aide ?