Je me retournais et vis Michael arriver, à quelques trentaines de mètres de moi. Il était sublime : il était habillé d'un costume noir sur une chemise bleue, décorée sur le haut de petites broderies multicolores. Sur les jambes de son pantalon, il y avait des petits sequins dorés. Il était chaussé de mocassins vernis avec une barre dorée sur le dessus. Sa coiffure reste difficile à décrire : c'était comme une coupe afro, mais ses boucles étaient si larges qu'elles ressemblaient plus à des vagues.

Le fait de le voir ainsi alluma une étincelle dans mon cœur, j'avais l'impression que le temps s'était arrêté, juste pour me permettre de le contempler. L'orchestre se mit à jouer une musique très douce, très agréable, ressemblant à la musique du film Amélie Poulain. Je me mis à courir vers lui, me sentant toute légère. Tout souriant, il me réceptionna dans ses bras. Je ne saurais décrire avec des mots ce que je ressentais à ce moment-là. J'étais heureuse, mais alors heureuse…

En nous rapprochant de la scène, il me dit : « C'est peut-être ridicule, mais avant de venir ici, je me suis sentis obligé de t'offrir un truc…

-Oh, Mike… » commençais-je. Mais je m'arrêtais en sentant qu'il faisait glisser quelque chose à mon doigt.

« Il s'agit d'une de ces bricoles que les fans nous envoient, ce n'est rien ! » s'empressa t-il d'ajouter, incorrigible. Je contemplais cette bague, profondément touchée : le seul fait qu'il me l'avait glissée au doigt me semblait symbolique, même si ça n'avait rien d'une demande en mariage. Et puis, elle était superbe : en plaqué or, elle représentait un lien noué autour du doigt.

« -Mike…merci, mais…c'est à toi que cet anneau était destiné, pas à moi ! La fan qui te l'a envoyé serait furieuse, si elle le savait !

-Je sais, mais je tenais à te la donner. »

Je ne savais que dire, mais il m'entraîna au milieu de la place et me prit la main pour danser : « Fais-moi confiance ! Et puis, tu es si belle !

-Merci beaucoup ! » répondis-je, très flattée – car c'était la première fois qu'un garçon me disait que j'étais belle aussi sincèrement. « Toi aussi, Mike, tu rayonnes ! » Nous dansâmes. J'étais encore un peu maladroite, mais lui dansait merveilleusement bien. « Au fait, pourquoi as-tu mis tout ce temps pour venir ?

-Eh bien, en fait, je ne sais pas danser en couple, comme ça. Alors j'ai demandé à Jermaine de m'apprendre quelques pas…

-Laisse-moi te dire que c'est réussi ! »

Je me croyais dans un rêve. La musique était si douce, si agréable, si envoûtante…Michael me faisait tourner, ma robe tournoyait autour de moi au rythme de nos pas. Je regardais ma main dans la sienne et j'eus le flash de notre première rencontre, de la première fois où il m'avait prit la main…j'avais ressentis une vive émotion et j'étais encore toute intimidée…

J'eus un autre flash, moins joyeux : un des nombreux instants où, dans le présent, seule dans ma chambre, je regardais ma main en me forçant d'imaginer que Michael la tenait…aurais-je pus, à ces instants de solitude, me douter une seule seconde que je vivrai un jour ce que je vis ? Aurais-je pus penser que je puisse être si heureuse ? Peut-être, en fait, que je rêve encore ? Peut-être que toutes ces belles choses qui m'arrivent ne sont qu'une histoire, que le fruit de mon imagination – trop – fertile ?

Non ! Non, je ne veux plus vivre ça, cette solitude, cette déception, cet état de manque, ce dégoût de vivre…

Je posais ma tête sur son épaule, alors je sentis ses mains se poser timidement sur ma taille. Je sentais aussi son odeur, son souffle discret sur ma nuque, et j'étais comblée.

Remarquant un soupir de ma part, il me demanda : « Tout va bien ? »

Je me redressais doucement, le regardais et lui souris : « Oui, tout va merveilleusement bien ! » Il me rendit mon sourire, et, la musique étant plus énergique, il reprit ma main et nous dansâmes un peu moins mollement.

Au bout d'un moment, Michael me dit : « J'adore danser avec toi, vraiment, c'est très agréable. Mais si tu le veux bien, je vais demander une musique plus entraînante ! »

Je trouvais que c'était une bonne idée, alors nous nous approchâmes de la scène en évitant de gêner les couples qui dansaient encore. Mike fit signe à un musicien qui ne jouait pas et lui parla deux secondes. Il avait un air embarrassé lorsqu'il me rejoint : « Je ne sais pas parler français, et lui, il ne comprend pas l'américain, comment tu demande de changer de rythme ?

-(en français) S'il vous plaît, pourriez-vous jouer un morceau plus… » Il m'interrompit :

« Attends…stop ! C'est trop compliqué ! …Demande-lui, toi !

-Mais je suis trop timide ! Je n'oserai jamais !

-Moi aussi, je suis timide ! Peut-être encore plus que toi ! En plus, regarde, il nous attend ! »

Suivant son mouvement de tête, je jetais un coup d'œil à ce musicien : accroupi au bord de la scène, il nous observait en essayant de comprendre ce que nous disions. Effectivement, il avait l'air de nous attendre. Michael m'encouragea : « Tu vois ? Alors, vas-y ! »

Avec lui ( - « Okay, mais tu viens avec moi ! »), je m'approchais du musicien et lui dis, poliment, en français, que nous aimerions danser sur un rythme plus rapide. Il sourit, se leva, parla aux autres musiciens, qui finirent par arrêter de jouer.

L'un d'eux s'approcha du micro et déclara, avec un accent du Nord de la France à couper au couteau : « Mesdames, mesdemoiselles et messieurs, nous espérons que vous avez apprécié ces petites valses. A présent, répondant à la demande d'un jeune couple, nous allons changer de registre et remuer tout ce monde ! » Pendant que lui et ses collègues changèrent de partition en accordant leurs instruments, Michael me dit, incapable de comprendre le français : « Qu'est-ce qu'il a dit ?

-Il a prévenu les gens que la musique allait changer…

-Ah…Figure-toi que j'avais reconnu « changer » ! » ajouta t-il fièrement.

Et, enfin, la musique changea effectivement. Mais quand je dis changer, c'est vraiment changer !

Le musicien à qui nous avions parlé tout à l'heure prit sa cornemuse, une guitare se plaça à ses côtés, les violons se rapprochèrent davantage des micros et ils se mirent tous à jouer un air très entraînant, pendant que le joueur d'accordéon tapait dans ses mains, en demandant aux personnes qui ne dansaient pas de faire de même. La musique, à ce moment, n'était plus vraiment française, mais plutôt tzigane…ou écossaise…ou irlandaise…enfin, en tout cas, c'était différent et entraînant.

Michael, enchanté, me prit la main et nous nous avançâmes vers le milieu de la place en sautillant, et nous dansâmes comme des fous. La plupart des couples présents ne réussissaient pas à tenir la mesure, alors ils se mirent sur le côté pour taper dans leurs mains.

Nous nous tenions la main au-dessus de nos têtes et nous tournions dans un sens, puis dans l'autre, puis Michael me faisait pivoter sur moi-même, et nous recommencions, complètements hilares. Nous croisâmes nos bras, et nous fîmes une « toupie », mais toujours en sautillant et pas trop rapidement tout de même – il s'agissait de ne pas me coincer un talon entre deux pavés !

Nous dansâmes ainsi pendant plus de trois heures. A la fin, nous étions si crevés que nous nous laissions complètement tomber sur un banc. Nous reprîmes notre souffle, puis on se regarda et on se mit à rire comme des idiots. « Tu veux boire quelque chose ? » demanda Michael. Ayant la gorge et les poumons en feu, je n'eus pas le courage de refuser.

Alors, nous allâmes nous asseoir à une table, pour demander deux jus d'orange bien frais. Mon Dieu que ça pouvait faire du bien de se désaltérer ! Et surtout de s'asseoir…je souffrais le martyr dans mes chaussures à talons.

Lorsque nous eûmes fini nos verres, Michael me dit en s'étirant : « Bon…je crois qu'on va pouvoir rentrer…

-Ouais… » Il me regarda comme s'il attendait quelque chose, mais comme je ne comprenais pas ce qu'il voulait, il fini par me dire : « Eh bien, …donne-moi ta carte !

-…Quelle carte ?

-Mais ta carte de téléphone, pardi ! La Toya a dû t'en passer une, pour demander à venir nous rechercher ! »

Pendant tout le long de sa phrase, je secouais la tête négativement. A la fin, je mis ma main sur ma bouche en réalisant ma bêtise.

« Tu…elle ne te l'a pas donnée ? » De nouveau, je secouais la tête lentement de gauche à droite.

« -Mince… » je laissais échapper. « Mais qu'est-ce que je suis stupide ! J'aurais dû la lui demander ! Quelle imbécile ! » Comme je soulignais mes mots en tapant sur la table avec mon verre, Michael me le prit des mains avant que je ne le casse en tapant trop fort : « C'est pas grave, c'est pas grave ! On peut rentrer à pied !

-Quoi !

-Ce n'est pas si loin ! » Je craignais le pire : « Combien de kilomètres ?

-Bah…une petite dizaine… »

Je me retenais de ne pas lui reprendre mon verre des mains et de le lancer à travers la place. « …Super… »

Nous nous levâmes donc, traversâmes la place et nous engageâmes dans une ruelle. « Tu sais où on va ?

-Bien sûr. Je ne sors pas beaucoup de chez moi, mais lorsque je suis en voiture, je suis super attentif à chaque tournant que nous prenons ! » Je lui faisais confiance. De toutes façons, je n'avais pas le choix car je connaissais Los Angeles à peu prés aussi bien que la jungle amazonienne !

Nous n'avions pas parcourut un kilomètre que je demandais à Michael de stopper quelques secondes, et je m'écroulais littéralement sur le trottoir.

« Quelque chose ne va pas? » s'inquiéta t-il. Je retirais mes chaussures : mes orteils étaient rouges, gonflés et douloureux.

« Je n'en peux plus ! » soufflais-je.

Il s'agenouilla à côté de moi : « Wow ! » fit-il en observant mes pieds.

« -J'te conseille pas trop de t'approcher de ça, ça doit sentir le fromage… »

Il rigola un peu, puis, redevenant sérieux : « Je suis désolé, mais on doit continuer. Il faudrait qu'on essaie de rentrer avant la nuit…cela pourrait devenir dangereux !

-Je sais, Mike, mais c'est trop dur ! J'suis vraiment idiote ! » m'exclamais-je en balançant, de rage, mes chaussures au loin.

Michael les regarda atterrir sur la route, et commenta : « Vous, les filles, je vous admire vraiment : comment vous faîtes pour tenir sur des talons pareils toute la journée ?

-Ca, demande-le plutôt à ta mère, moi je n'ai pas l'habitude. »

S'en suivit un long silence, puis il me prit les mains : « Ecoute, on va se reposer cinq minutes, le temps que tu aies moins mal aux pieds, mais après, il va falloir qu'on y aille, d'accord ?

-Pff…d'accord… »

Pendant quelques minutes, il attendit, assit à côté de moi, en s'amusant à lancer des petits cailloux qu'il ramassait, que mes orteils prennent un peu l'air. Puis, il alla chercher mes chaussures, sur la route : « Allez, on y va !

-Oh non !

-Un peu de courage, j'ai attendu dix minutes, tu sais ! Regarde, il commence à faire sombre ! »

Je remis mes chaussures et il m'aida à me lever en me tirant par les mains. Vous vous rendez compte ? Il s'est ennuyé cinq minutes de plus pour moi ! Je l'adore…

Au bout d'une dizaine de minutes de marche, je ne faisais plus attention à la douleur. Le soleil était en train de se coucher, on pouvait voir une traînée rose orangée au-dessus des arbres. C'était beau. Je savourais ce moment. Quelques criquets produisaient un bruit très agréable, très doux, qui me rappelait que les plus belles choses étaient les plus simples. La circulation était presque inexistante sur la route sur laquelle nous étions, et il n'y avait que quelques maisons par-ci par-là. C'était très calme. L'on entendait que nos pas ; les mocassins de Michael et mes chaussures à talons sur le macadam de la route. Ma main dans celle de Mike, je sentais le vent me caresser le visage et j'écoutais…le calme. Cette scène me rappelait le début du clip Thriller que Michael tournerait neuf ans plus tard. Sauf que nous étions plus jeunes et que nous étions un véritable couple – pas des acteurs. Nous prenions notre temps. Après tout, il n'y avait pas le feu au lac, comme dirait l'autre.

Michael prit un petit chemin qui traversait une petite forêt. Il y faisait sombre, l'air était humide, et on entendait des craquements de branches, des feuilles bouger et d'autres bruits pas très rassurants. « Euuuh…tu es absolument certain que nous sommes sur la bonne route ?

-Oui. C'est un raccourcit…cela t'épargnera des douleurs trop longues ! » Ce cher Mike…trop gentil ! J'allais lui demander si c'était vraiment prudent de prendre un raccourcit si sombre à cette heure de la nuit, mais ce n'était pas la peine de l'inquiéter. Après tout, il avait l'air de savoir où il allait et de plus, en réfléchissant, je trouvais ça follement romantique de nous promener sur ce chemin si inquiétant.

Le soleil était à présent couché. « Tu as une idée de l'heure qu'il est ? » Il regarda à sa montre et me répondit : « Il est presque dix heures. » Je ne m'en serais pas inquiétée, si un vent froid ne s'était pas levé et glaçait à présent mes bras nus. Je m'approchais davantage de Michael et resserrais mes doigts sur sa main, profitant de sa douce chaleur. « Mais…tu frissonne ! » s'exclama t-il. Il s'arrêta : « Tu as froid ?

-Un peu, oui. » J'avais beaucoup transpiré pendant notre danse folle et à cause de la chaleur de l'après-midi. Le vent me refroidissait complètement.

« -Tu rigoles, t'as la chair de poule ! » Il décida de retirer sa veste et de me la donner.

« -Mais…et toi ?

-Je n'ai pas froid. Tu en as plus besoin que moi ! »

Il m'aida à l'enfiler et j'eus l'impression d'entrer dans une baignoire d'eau chaude. Je me sentais…aah…parfaitement bien. « Merci !

-Tu vas mieux ? Allez, en route ! »

Au bout d'une vingtaine de minutes, je marchais en tenant son épaule, la tête appuyée dessus, et je regardais le ciel. Il n'y avait pas de nuages. On voyait bien les étoiles.

J'étais crevée et mes yeux étaient fatigués, à force de se priver de lunettes. Je fini par les fermer et, l'oreille collée sur l'épaule de Michael, je me laissais aller au rythme de nos pas. Je marchais sans m'en rendre compte, machinalement. Bien qu'à moitié endormie, je jouissais de chaque seconde, chaque minute…

Je me sentais si bien, entourée des deux choses les plus pures et bienveillantes de cette planète : Dame Nature et Michael.

Lorsque enfin nous quittions le sentier, Michael me redressa doucement et me demanda de rester éveillée et prudente, car il n'y avait pas mal de voitures et elles roulaient vite dans cette rue. Ce fut comme si la bulle dans laquelle j'étais éclatait : je pris soudainement conscience du bruit des voitures, de leurs phares aveuglants et de la dureté de la route. Je repris la main de Michael et nous traversâmes, nous dirigeant vers la propriété, en faisant gaffe de ne pas nous faire voir. Enfin, nous étions arrivés !

A l'instant même où nous approchâmes du grand mur blanc, une question me vint à l'esprit : comment allions-nous rentrer ? Après tout, il était impensable d'essayer d'escalader le mur et, comme me l'avait si bien fait remarquer Michael la dernière fois, la « porte secrète » ne s'ouvrait que de l'intérieur. Mais je n'eus pas le temps de la lui poser, car nous aperçûmes une ombre assise de l'autre côté de la grille d'entrée : La Toya.

En nous voyant, elle se leva et se dépêcha d'aller nous ouvrir, l'air bouleversée : « Je suis désolée ! J'ai complètement oublié de vous passer une carte ! Je vous attends depuis trois heures ! Vous devez être crevés ! » (Tu l'as dis, bouffi !) Lorsque nous pénétrâmes dans le hall d'entrée, je rendis sa veste à Mike, puis je pris le chemin des escaliers pour aller me coucher. Je butais sur la première marche et me rattrapais à peine à la rampe. Michael accourut : « Houlà, fais attention ! » il m'aida à me relever : « Hé, ça va aller ?

-Je tiens plus debout… » fis-je

« -Tu veux que je t'aide à monter ?

-Non, ça ira. » dis-je en voulant lui montrer que j'étais une fille très forte qui n'était pas fatiguée du tout. « J'peux encore marcher, quand même ! » ajoutais-je en rigolant. Juste à ce moment, je me recassais la gueule en posant mon talon de travers. Je devais avoir l'air d'avoir vidé une bouteille entière de whisky à moi toute seule. Une deuxième fois, Michael vint à la rescousse, mais, fatiguée et honteuse, je le repoussais et m'assis sur une marche. « Ces fichues godasses ! » marmonnais-je en enlevant mes chaussures et les balançant en bas de l'escalier. La tête dans les mains, j'entendis, en haut, des pas et la voix de Marlon : « Ho, c'est pas bientôt fini tout ce boucan ! Y en a qui essaient de dormir, ici ! » râla t-il avant de repartir se coucher. Je regrettais de ne pas avoir gardé une chaussure pour la lui lancer. Je n'avais qu'une envie : être confortablement installée dans mon lit et m'endormir pour la semaine, mais je n'avais pas le courage de me lever.

J'entendis Michael monter les marches et s'asseoir à côté de moi. Il y eut un grand silence puis je sentis son bras passer autour des miens et m'attirer vers lui. Je posais la tête sur son épaule et il posa sa tête sur la mienne. J'étais bien, là. J'aurais bien voulu m'endormir sur cette épaule bienveillante, entourée de ce bras et de cette odeur maintenant si familière et agréable qu'était la sienne.

« Allez, viens, tu dois te coucher. » fini t-il par me murmurer. Il se leva, m'aida à me lever et m'accompagna à sa chambre. Mes yeux se fermaient tous seuls et je ne faisais rien pour les en empêcher. Il m'entourait toujours de son bras. Je posais un peu ma tête sur son épaule pendant que nous montions lentement les marches. Il m'assit sur mon lit et déposa un baiser sur mon front pour me souhaiter une bonne nuit. Au moment où il se retournait vers la porte pour partir, je retins un moment sa main. Il se retourna vers moi, étonné. Je la lâchais en le regardant et lui faisant un petit sourire. Alors il sourit aussi et sortit.

Je n'eus pas le courage de me mettre en pyjama, alors je retirais les roses de mes cheveux, me déshabillais et me glissais enfin dans mes draps, en sous-vêtements.

Je m'endormis rapidement, mais un coup sourd au-dessus de ma tête me réveilla. J'allumais ma lampe et regardais l'heure : deux heures. P….. , encore ces bruits ! J'étais très fatiguée, mais je commençais à en avoir par-dessus la tête d'être réveillée par ce boucan. Je regardais le plafond : il était plutôt bas. Cela ne m'étonnerait pas qu'il y ait un grenier. Mais qu'est-ce que c'était ? Des rats ? Ce coup sourd…quelque chose est tombé ?

Poussée par la curiosité, je sortis de ma chambre et descendais l'escalier pour chercher l'accès de cet éventuel grenier. Voyons, je connais toutes ces portes…là, c'est la chambre de Mike, ici, c'est La Toya et Janet…de l'autre côté, c'est la chambre des parents, …la chambre de Jermaine, Tito…hum…pas de porte de grenier. Je regardais le plafond : aucune trace de trappe. Je réfléchis deux secondes. Mais bon sang mais c'est bien sûr ! Ces coups provenaient d'au-dessus de moi, la trappe ne pouvait être qu'au niveau de ma chambre, sinon plus haut ! Je remontais l'escalier. Elle était là, juste devant ma porte. J'eus un mouvement pour attraper la poignée, mais je me ravisais : après tout, qu'est-ce qui avait provoqué ce coup sourd ? Je ne crois pas aux monstres, mais à ce moment, à deux heures du mat', dans le noir et en sous-vêtements, je sentis mon – déjà – faible courage disparaître. Je ne restais pas plus que quelques secondes à observer cette trappe mystérieuse, puis je retournais vite-fait dans ma chambre, me recoucher.