Le peuple oublié
Auteur : Elennawen
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.
Langue elfique
………. Délimitent un rêve ou une vision.
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Réponses aux reviews :Mu-sama : Merci pour ton mail. Et oui c'était la 1ère review.
Le troll des montagnes : Merci beaucoup. Je pense en effet que le fait d'introduire le peuple des sorciers dans le Seigneur des Anneaux va en choquer plus d'un mais je pense que ce peuple a sa place sur Les Terres Du Milieu.
vvjohan : Merci pour le compliment ! (lol) Bon, voilà la suite, j'espère qu'elle te plaira.
Bonne lecture à tous !
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Chapitre 2 : Révélations et choix
Elennawen se réveilla le lendemain en n'ayant aucun souvenir de sa rencontre avec la Dame de Lórien. La journée était belle et la jeune fille, constatant que son premier cours ne commençait que deux heures plus tard, décida d'aller se promener dans la forêt qui bordait le royaume.
Elle adorait écouter le bruissement du vent à travers les arbres et avait même parfois l'impression que ceux-ci lui parlaient. Elle s'allongea au pied d'un arbre et écouta le chant mélodieux des oiseaux. Quelques minutes plus tard, elle entendit un bruit de sabot et décida de monter dans l'arbre afin d'observer ceux qui s'aventuraient dans les bois.
Elle vit s'approcher deux cavaliers le visage dissimulé par une cape. L'une étaitblanche et l'autre du même vert que les aiguilles d'un sapin. Elle constata que la cape du cavalier blanc était richement décorée, preuve qu'il s'agissait d'une personnalité importante. Un pant de robe apparut de dessous la cape ; le cavalier blanc n'était autre qu'une cavalière. Le cavalier à la cape verte semblait vêtu de manière simple et portait un carquois ainsi qu'un arc sur son dos. Les deux cavaliers parlaient entre eux dans une langue inconnue de la jeune fille et se dirigèrent vers la cité. Lorsqu'ils se furent suffisamment éloignés, Elennawen prit la même direction afin de se rendre à son cours d'étude des potions et élixirs.
Cela faisait une demi-heure qu'elle était assise sur les bancs de l'école lorsque quelqu'un frappa à la porte de la salle de classe. Un des messagers du roi entra et alla parler à l'oreille du professeur. Lorsqu'il eut terminé, celui-ci se tourna vers ses élèves et dit :
– « Mademoiselle Elennawen, vous êtes priée de vous rendre sur-le-champ au château car notre roi vous fait quérir. »
La jeune fille suivit le messager, tout en se demandant pourquoi le roi désirait la voir et craignant qu'il ne soit arrivé quelque chose à sa mère adoptive. Le messager la fit patienter devant la salle du trône. Elennawen attendit ce qui lui sembla des heures mais en réalité, seules 5 minutes s'écoulèrent avant que l'homme ne reparaisse et ne la fasse entrer.
Auprès du roi se tenaient un homme et une femme d'une incroyable beauté. La femme était vêtue d'une robe blanche sur laquelle de nombreuses broderies raffinées avaient été cousues et portait un magnifique diadème composé d'entrelacs de fils de métal fins argentés. L'homme portait une tunique argentée et un pantalon noir. Tous deux avaient les cheveux blonds tressés par endroit. Les yeux de la femme étaient d'un bleu azur et ceux de l'homme étaient gris. Ce qui frappa la jeune fille fut le fait qu'ils avaient les oreilles pointues. Elennawen s'avança un peu puis fit la révérence devant le roi.
– « Que puis-je faire pour vous Monseigneur ? » Demanda-t-elle.
– « J'ai à te parler Elennawen. Mais avant, je voudrais te présenter des personnes qui sont venues de loin afin de te rencontrer. Voici Dame Galadriel, épouse du seigneur elfique du royaume de Lothlórien et voici Haldir, garde royal de Lórien. »
Elennawen s'inclina devant les deux eldar mais une sensation étrange la saisit lorsque son regard croisa celui emplit de sagesse de la Dame de Lórien. La jeune fille eut l'impression de l'avoir déjà rencontrée mais elle avait beau chercher au plus profond de ses souvenirs, elle ne se rappelait aucunement avoir côtoyé une elfe auparavant. Galadriel s'avança de la jeune fille et la releva.
– « Enchantée de vous rencontrer enfin en personne mademoiselle Elennawen, fille des étoiles. »
Le regard azur de la Dame de Lórien croisa de nouveau celui de la jeune fille, comme pour la sonder. Il y eut comme un déclic dans l'esprit de la jeune servante. Les souvenirs du rêve de la veille et de la discussion avec la souveraine elfique lui revinrent en mémoire. L'elfe parut s'en apercevoir et sourit légèrement. Le roi reprit alors la parole.
– « Elennawen, tout ce que nous allons te dire maintenant est de la plus haute importance et j'attends de toi que tu gardes ce qui se sera dit ici pour toi seule.
– Oui Monseigneur. Est-ce que cela à avoir avec le rêve que je vous ais raconté ? » S'enquérit la jeune servante.
– « J'en ai bien peur malheureusement. » Répondit le roi en fermant les yeux.
– « Alors ce rêve n'était autre qu'une vision de ce qui risque d'arriver si le Mal revient de nouveau et triomphe ?
– Effectivement, il s'agit bien de cela, comme je vous l'ai expliqué lors de notre conversation d'hier soir. » Répondit Galadriel.
Le roi ne parut pas surpris d'entendre parler de la première rencontre des deux femmes, preuve que l'edhel l'avait déjà mise au courant. La jeune fille se tourna vers le roi et ajouta :
– « Comment se fait-il que je possède le don de voyance ? Je n'ai jamais entendu dire que mes parents le possédaient et mes pouvoirs ne sont que de faible force. D'ailleurs, si je ne m'abuse, aucun sorcier ne possède plus le don de vision depuis le début du Troisième Age ! C'est un pouvoir que notre peuple a perdu depuis que nous vivons à l'écart de toutes les autres nations des Terres du Milieu.
– Tu as raison et pourtant tu te trompes en même temps, Elennawen. » Répondit le seigneur des sorciers.
Il sembla réfléchir, ferma les yeux et prit une grande inspiration. Enfin, il se tourna de nouveau vers la jeune fille et reprit la parole.
– « Il est temps, je pense, que tu apprennes ton passé et que je te raconte l'histoire de tes parents, Elennawen. Ton père, Adélard n'était autre que mon frère, l'ancien roi des sorciers ; et ta mère, Fëamenel, était une elfe de Lothlórien. Tous deux possédaient de grands pouvoirs et ta mère avait, entre autres, les dons de voyance et de télépathie. Malheureusement, comme tu le sais, elle est décédée en te mettant au monde. Ton père, qui savait que tu avais hérité de sespouvoirs, craignit pour ta sécurité car Fëamenel avait prédit le retour du Mal. Il annonça donc à notre peuple la mort de sa chère épouse et fit croire que l'enfant était mort-né. Il me fit ensuite promettre de toujours veiller sur toi mais en ne te considérant que comme la fille de l'une de mes servantes et non comme ma nièce. Adélard, dévoré par le chagrin, partit peu de temps après rejoindre ta mère dans les cavernes de Mandos. J'ai fait ce qu'il m'avait demandé mais j'ai tenu à ce que tu gardes le prénom elfique que t'avais donné Fëamenel juste avant de mourir.»
Le roi se mit alors à pleurer et un silence empli de peine s'installa dans la grande salle du trône. Le seigneur des sorciers releva la tête puis ajouta :
– « J'espère que tu pourras me pardonner un jour ma chère Elennawen. »
La jeune fille, dont le visage était ruisselant de larmes, s'approcha de son souverain et lui prit la main.
– « Je ne puis vous en vouloir, bien que j'aurais aimée être mise au courant de tout ceci en d'autres circonstances, car vous n'avez fait qu'exécuter la volonté de mes parents. Grâce à vous, j'ai une mère et un père adoptifs merveilleux et aimants et je n'ai jamais manqué de rien. Rassurez-vous mon oncle, car vous êtes tout pardonné. »
A ces mots, le souverain prit la jeune fille dans ses bras et ils restèrent à pleurer tous les deux dans les bras l'un de l'autre jusqu'à ce que Galadriel s'avance vers eux.
– « Je suis tout à fait navrée de devoir vous interrompre mais nous devons absolument parler de ce qui nous a conduit jusqu'à votre demeure Monseigneur.
– Vous avez raison Madame. Veuillez nous excuser.
– Cela n'est rien et je comprends tout à fait. Comme vous l'a déjà raconté votre nièce, le Mal est de retour sur Arda. Je pense qu'il est grand temps pour les Sorciers et les Elfes d'oublier leurs querelles passées et de s'unir afin d'éviter la destruction de ce monde.
– Je suis entièrement d'accord avec vous. Ces histoires passées n'ont que trop durées et nos nations doivent de nouveau se faire confiance et s'allier face à la menace grandissante de notre ennemi. J'espère seulement que les réticences de nos deux peuples ne se feront pas trop sentir car il n'est pas tout de la volonté de leurs souverains, encore faut-il que chaque personne y mette du sien. » Continua le roi.
– « Je le conçois parfaitement et suis ravie de voir que nos esprits convergent vers la même détermination à rétablir la paix. J'ai cependant quelque chose de très important à ajouter. J'ai moi-même eut la vision d'un monde en ruine mais j'ai également put voir Elennawen à travers mon miroir.
– Qu'est-ce que cela veut dire ? » S'enquérit le souverain.
– « Je pense que cette jeune fille a un rôle très important à jouer dans notre avenir à tous et je souhaiterais qu'elle vienne demeurer quelques temps en Lothlórien. Je pourrais ainsi lui apprendre à maîtriser ses visions et à les interpréter. Elle pourrait également apprendre notre langue et approfondir ses connaissances sur le peuple auquel appartenait sa mère. Bien sûr, cela ne se fera pas sans votre consentement à tous les deux. » Termina l'edhel.
Le roi ne trouva rien qui puisse interdire ce voyage mais donna quelques jours de réflexion à sa nièce, afin qu'elle puisse mettre ses idées au clair et ainsi prendre la meilleure décision possible.
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Elennawen déambulait dans la cité. Elle était encore sous le choc des révélations du roi et de la Dame de Lórien. Elle avait surtout beaucoup de mal à admettre le fait qu'elle puisse détenir de grands pouvoirs. Certes elle avait toujours été capable d'effectuer les potions ou sortilèges que ses professeurs lui avaient demandés ; mais elle n'avait jamais manifesté quelque facilité à les réaliser et ses notes se situaient dans la moyenne.
L'heure du déjeuner était déjà passée lorsque ses pas la menèrent jusque chez elle. Personne n'était là lorsqu'elle entra. Elle se rendit dans sa chambre et découvrit qu'un coffret avait été déposé sur sa coiffeuse. Elle le prit et alla s'asseoir sur son lit.
Le coffret était fait d'un métal argenté qu'elle n'avait encore jamais vu et de nombreuses écritures, inconnues de la jeune fille, en faisaient le tour. Elennawen l'observa pendant quelques minutes puis l'ouvrit délicatement. A l'intérieur se trouvaient une petite boîte à bijoux, richement décorée, ainsi qu'une lettre cachetée du sceau royal. Elle prit fébrilement l'enveloppe et l'ouvrit. L'écriture était fluide et régulière.
Ma chère Elennawen,
Si tu lis cette lettre, cela signifie que ton père et moi n'avons malheureusement pas eu la chance de te connaître. Nous espérons que tu n'en auras pas trop souffert et pensons que Lénaïc, ton oncle, aura su te trouver la meilleure famille possible. Nous lui avons d'ailleurs confié cette lettre afin qu'il ne te la remette que lorsque tu seras prête à entendre la vérité sur ton passé. Ce moment semble donc arrivé et je crois que nous, enfin surtout moi, te devons des explications.
Je ne suis pas originaire du royaume des sorciers et suis née dans un pays magnifique appelé Lothlórien. Je fait donc partie du peuple des Elfes (Eldar dans notre langue). J'ai toujours été éprise de liberté et lorsque je n'étais encore qu'une jeune elfe, je suis partieexplorer les Terres Du Milieu. Je commençai par visiter les différents royaumes elfiques : le Royaume Sylvestre, Imladris et le port des Havres Gris. Mais une quête obsédait mon esprit : je désirais par-dessus tout trouver le royaume des sorciers. Je savais qu'il était malheureusement caché de tous regards grâce à un puissant sortilège de protection, mais ayant toujours eu des dons magiques particuliers et rares pour une elfe (un peu comme la Dame Galadriel), je ne désespérais pas et trouvais leur cité. Les habitants se montrèrent froids et distants envers moi, ce qui peut se comprendre au vu des évènements passés, et je fus conduite après du souverain des sorciers. Ton père, qui n'était alors que prince, plaida ma cause auprès de son père le roi et lui fit entendre qu'il était temps de cesser les diverses querelles opposant nos peuples. Je revins de nombreuses fois en cette cité et seule la Dame Galadriel savait que j'avais découvert le royaume des sorciers. Puis ton père devint à son tour roi et me demanda en mariage ; je quittai le peuple des Eldar pour toujours. Lorsque je t'attendais, j'eus la vision du retour du Mal sur Arda. Je savais également que tu aurais hérité de mes pouvoirs ainsi que de ceux de ton père, qui était un grand sorcier. Je craignis alors pour ta sécurité et, avec ton père, nous décidâmes de donner des instructions à ton oncle sur ce qu'il faudrait faire au cas où nous disparaîtrions. J'espère de tout cœur que tu ne lui en voudra en rien car il n'a agit que sur notre demande ; et s'il n'avait tenu qu'à lui il t'aurait adoptée et élevée comme sa propre fille.
Ma lettre va bientôt se terminer mais sache que quoique nous ayons fait, nous l'avons toujours fait pour ton bien ma chérie, et même si nous ne nous sommes jamais rencontrés, ton père et moi t'avons toujours aimé plus que tout.
Nous t'aimons très fort ma chérie.
Elennawen, qui s'était mise à pleurer en lisant le récit de la vie de sa mère, serra la lettre près de son cœur et ses larmes se mirent à couler de plus belle. Son regard se dirigea alors vers le coffret et vers la petite boîte à bijoux qu'il contenait. La jeune fille se décida à poser la lettre et prit la boîte. A l'intérieur, elle découvrit une magnifique pierre d'un blanc tellement pur qu'il paraissait irréel, montée de façon simple mais raffinée en pendentif. Ce dernier était accroché à une chaîne, composée du même métal que celui utilisé pour le coffret et le bijou. Un mot avait été glissé sous le collier et la jeune fille reconnut l'écriture de sa mère lorsqu'elle le lut.
Ce pendentif m'a été offert par ma mère, il a été fait en Valinor et maintenant il te revient de droit. Il possède une propriété magique qui ne peut être utilisée qu'une seule fois et seule une personne désirant au plus profond d'elle-même l'utiliser, le pourra. Moi-même je ne sais pas ce que renferme ce collier mais je suis sûre qu'il te sera d'un grand secours dans un avenir proche. Porte-le uniquement lorsque tu auras accepté pleinement ta destinée ou offre-le à la personne qui sera la plus chère à ton cœur car il la protègera. En n'aucun cas ne laisse ton ennemi s'en emparer. Surtout n'oublie jamais ceci : tu es la jeune fille des étoiles et les Valars seront toujours avec toi.
Elennawen observa longuement le pendentif mais ne le mit pas autour de son cou, comme sa mère lelui avait recommandé. Elle s'allongea sur son lit et se perdit dans ses pensées. Quelques minutes plus tard, la jeune fille s'était profondément endormie, serrant la lettre de sa mère dans une main et tenant la boîte à bijoux dans l'autre, exténuée par les émotions de la journée et se laissant bercer par les enchantements des jardins de Lórien.
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La course du soleil était bien avancée lorsque Elennawen se réveilla. Quelqu'un l'avait glissée dans ses couvertures afin qu'elle ne prenne pas froid durant la nuit. Elle resta quelques instants allongée, repensant aux événements de la veille, puis alla prendre son petit déjeuner. Sa mère adoptive était assise à la table et réalisait des travaux de couture. La jeune fille la salua machinalement.
– « Bonjour maman.
– Bonjour ma puce. »
Pour la première fois depuis qu'elle était née, il lui parut bizarre d'appeler sa mère adoptive « maman ». Bien que se sentant toujours aussi proche de sa mère, il lui semblait qu'une certaine distance s'était créée entre elles. C'était comme si elle réalisait pour la première fois que la personne qui l'avait élevée n'était pourtant pas sa mère biologique. Elennawen s'en voulu de ressentir un tel sentiment envers la femme qui l'avait élevée comme sa propre fille, et qu'elle aimait et respectait tant. La femme sembla s'apercevoir des tourments qui encombraient l'esprit de sa fille et engagea la conversation.
– « Le roi m'a donné un jour de congé. Je vais pouvoir répondre à toutes tes questions, mon ange, et d'aider à prendre la meilleure décision possible.
– Alors tu es déjà au courant ?
– Oui. Le roi m'a tout raconté, de ton rêve à ta rencontre avec la Dame Galadriel et la demande que celle-ci t'as faite. » Répondit la mère de la jeune fille.
– Avant tout, je voudrais te dire que pour moi, toi et papa, vous serez toujours mes parents, même si j'en ai un peu plus appris sur mes véritables parents. Vous ne m'avez jamais caché le fait que j'ai été adoptée et ça, je vous en remercie. Mais je crois réellement que les liens que j'ai tissés avec vous deux, sont ceux d'une fille avec ses parents. Ainsi, je n'aurai en fait que deux questions. Qui a déposé le coffret dans ma chambre ?
– C'est moi. Je connaissais l'existence de ce coffret depuis longtemps et savais qu'il renfermait une lettre laissée par tes parents. Dès que j'ai su ce qui c'était passé dans la salle du trône, je suis allée voir notre souverain et lui ai demandé la permission de te remettre ce coffret. Ce n'était pas la première fois que j'effectuais cette demande. Les autres s'étaient soldées par un échec car ton oncle, au contraire de moi, pensait que tu n'étais pas prête ; mais hier il m'a enfin accordé cette requête. J'ai pensé qu'il serait mieux que tu sois seule au moment où tu l'ouvrirais. C'est pour cela que je ne te l'ai pas remis en main propre. Quelle est ta deuxième question ma puce ?
– J'aimerais savoir si toi et papa connaissiez mes véritables parents ou s'il s'agit d'un hasard que vous ayez été choisi pour m'élever. » Répondit la jeune fille.
A ces mots, la mère d'Elennawen avait légèrement sourit et son regard, d'habitude bienveillant et joyeux, était devenu mélancolique pour se perdre dans le vague. Elle sourit à sa fille et reprit la conversation.
– « Je me demandais si tu me poserais cette question un jour. Oui, je connaissais bien tes parents. Enfin,… surtout ta mère. Ma mère était au service de ton grand-père et quand ta mère est arrivée pour la première fois dans notre royaume, c'est ma mère qui s'est occupée d'elle. Fëamenel était un vrai ange et avait une bonté de cœur incroyable. Elle avait le don de mettre les gens à l'aise et c'est tout naturellement que les deux femmes ont noué une amitié. Ta mère est venue vivre chez nous ; à cette époque je n'avais qu'une quinzaine d'années et nous sommes devenuescomme des soeurs. Dès qu'elle repartait pour la Lothlórien, j'avais l'impression de perdre quelque chose et je n'avais qu'une hâte, c'était qu'elle revienne le plus vite possible. Cinq ans passèrent ainsi, Fëamenel faisant les allers-retours entre la cité elfique et celle des sorciers. Puis ton père est devenu roi et a enfin osé la demander en mariage. Ton père était un grand timide et j'ai bien cru qu'il n'oserait jamais lui faire sa demande ! Le mariage fut somptueux. Un an plus tard, Fëamenel m'a annoncé qu'elle t'attendait. Peu de temps avant ta naissance, les deux souverains nous ont réuni, ton oncle et moi, afin de nous faire part des dispositions à prendre au cas où ils disparaîtraient. J'ai été plus que surprise lorsque j'ai appris qu'ils voulaient que je t'élève car je pensais qu'il était normal que ce soit ton oncle qui le fasse. Mais lorsque Fëamenel nous a expliqué les raisons de ce choix nous avons tous deux été d'accord pour faire en sorte de te protéger du Mal. Pour cela notre peuple devait ignorer l'existence de la princesse des sorciers et tu devais être élevée comme une simple servante. Je fus la seule à assister ta mère lors de son accouchement car même si de nombreuses servantes auraient pu le faire, nous n'étions pas sûrs de leur loyauté et du fait qu'elles puissent tenir ta naissance secrète. La suite de l'histoire tu la connais malheureusement. » Termina la mère de la jeune fille.
La jeune fille sembla complètement perdue dans ses pensées. Tout ce qu'elle avait appris depuis la veille se bousculait dans son esprit et elle ne savait plus comment remettre ses idées en place. Le silence s'était fait depuis quelques minutes lorsque sa mère reprit la parole.
– « J'imagine le trouble qui doit être le tien, mais je te rappelle que tu as aussi une décision à prendre ma chérie.
– Je sais mais j'ai l'impression que ma tête va finir par exploser sous le poids des révélations que l'on me fait de jour en jour. Je ne sais plus du tout où j'en suis et je ne sais pas si je dois suivre la Dame Galadriel ou pas.
– Je vais me permettre de te donner un conseil, mais en aucun cas tu ne dois t'y référer sans juger par toi-même. Je pense que tu devrais partir en Lothlórien. Ta mère m'a toujours dit que c'était un pays magnifique et reposant. Il me semble que cela te ferais le plus grand bien de prendre quelques semaines de repos là-bas. En plus, rares sont les sorciers qui partent voyager, il faut que tu saisisses la chance de pouvoir le faire.
– Tu en es vraiment sûre maman ? Je ne dis pas que je n'ai pas envie d'aller en Lórien mais c'est comme si je n'avais plus envie de rien. En plus si je pars, personne ne t'aideras plus le soir au château. » Ajouta le jeune fille.
– « Ne t'inquiètes pas pour cela ma puce, je me débrouillerais très bien toute seule. Tu es une demi elfe, Elennawen, et je pense qu'il est important pour toi d'en connaître plus sur ta mère et son peuple, qui se révèle être aussi ton peuple. »
La jeune fille acquiesça d'un signe de tête puis partit se promener dans la grande forêt du royaume qu'elle affectionnait tant. Les heures passèrent ainsi, puis elle se rendit en fin d'après-midi au château. Pendant qu'elle effectuait son service, elle croisa la Dame de Lórien. Elle la salua poliment et allait repartir lorsque cette dernière entama la discussion.
– « Je suis désolée pour le bouleversement qu'à provoquée ma venue. Fëamenel m'avait dit qu'elle attendait un enfant mais je pensais également qu'il était mort-né car mon miroir ne m'avait jamais révélé votre existence jusqu'alors.
– Vous m'avez pas à vous excuser Madame car il fallait bien que j'apprenne la vérité concernant mes parents un jour ou l'autre. Je sais que, sans votre venue, mon oncle ou ma mère auraient encore attendu avant de m'avouer la vérité, mais je suis persuadée que le moment était venu pour moi d'avoir le droit de savoir. » Déclara la jeune fille.
– « Je suis impressionnée par la grande lucidité d'esprit dont vous faites preuve après de telles révélations.
– Cela m'a pas toujours été le cas et jusqu'à ce matin j'étais dans le flou le plus total mais maintenant j'ai su faire la part des choses et ma décision est presque prise.
– J'en suis plus que ravie et j'attends de la connaître avec impatience mademoiselle. Au revoir jeune fille des étoiles. » Termina Galadriel avant de s'en aller.
