Le peuple oublié

Auteur : Elennawen

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.

Langue elfique

………. Délimitent un rêve ou une vision.

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Réponses aux reviews :

Le troll des montagnes : Heureuse de voir que ça te plait toujours autant. A partir des prochains chapitres, ça devrait plus bouger mais j'espère que la suite te plaira vu qu'elle annonce quelques changements à venir…

vvjohan : Ouf ! Je te retrouve en train de lire la suite, ce n'était pas si désespéré ! Lol. Promis, promis, il va y avoir de l'action dans ma fic… (Bon faut bien que je te taquine un peu … ;o) ) Pour ce qui est de Gandalf, t'inquiètes pas, il est bien là et il va avoir une place importante dans ma fic. Mais… chut…c'est un secret ! J'espère que ce nouveau chapitre te plaira.

Narmoïondil : C'est cool d'avoir un nouveau lecteur aussi enthousiaste ! Je suis contente que tu ais vu le clin d'œil à Harry Potter et la voie 9 ¾ pour ce qui est du départ du pays des sorciers. Par contre pour toutes les autres allusions que tu fais à des légendes ou à des livres, c'est un pur hasard et tout est sortit de mon imagination. (si, si, je blague pas ! lol) Mais bon, du coup j'ai bien envie d'en savoir plus là-dessus ! En ce qui concerne mon héroïne, il est pour l'instant normal qu'elle accepte tout ce qu'on lui a dit sans montrer quoi que ce soit. Bien sûr cela l'a affecté mais elle ne veut pas le montrer, elle cherche à tout encaisser. Ce n'est pas pour autant qu'elle est insensible et tu verras dans ce chapitre que toutes ces révélations la travaillent quelque peu. Cependant, le fait qu'elle ait tout enfoui au fond d'elle aura des conséquences sur la suite des évènements…Mais laissons planer le suspens ! ;o) J'espère que la suite sera à ton goût et si tu vois encore des similitudes avec des choses déjà existantes, n'hésite pas à m'en faire part.

Noriko01 : Contente que ça te plaise ! Merci d'avoir prit le temps de me laisser une review malgré tes révisions pour le Bac. Je suis de tout cœur avec toi poulette et j'espère que ma fic te permet de te changer les idées. Kō oune o inorimasse ! (Bonne chance !). En espérant que le chapitre 4 te plaise, sayōnara Noriko-kun !

Bonne lecture à tous !

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Chapitre 4 : Festivités et pardon

……….

Elennawen se trouvait dans une grande salle au centre de laquelle une statue portait une épée brisée sur un plateau. Une femme se tenait devant la statue, le visage caché par une grande cape de velours bleu nuit, et regardait en direction de l'épée. Elle se tourna vers la jeune fille et leva lentement son bras, l'invitant à la rejoindre. Cette dernière commença à avancer mais l'étrange femme ne se rapprochait pas d'elle. La jeune sorcière vit avec horreur que ses pieds marchaient dans le vide et qu'elle restait désespérément à la même place, quelques soient les mouvements qu'elle fasse. Soudain, tout disparut dans les ténèbres les plus complets et un vent glacial la fit grelotter. Elle sentit alors une présence, tout sauf bienveillante, l'observer. Malgré la pénombre qui était totale, la jeune fille décida d'essayer d'avancer, bien décidée à ne pas laisser cette chose s'en prendre à elle. Elle avançait et avançait toujours lorsqu'elle sentit de nouveau des regards derrière elle. Elle se retourna prudemment et fut plus qu'horrifiée par ce qu'elle vit : une immense tour noire surplombée d'un énorme œil de feu. Ce dernier semblait chercher quelque chose et ne faisait que regarder dans la direction de la jeune fille sans pour autant la voir. Elennawen fit un pas en arrière avec l'intention des'enfuir mais tomba. Elle s'attendait au contact froid du sol mais rien ne se passa, son corps était toujours suspendu entre terre et ciel. Elle voulut crier mais aucun son ne sortit de sa bouche.

– « …selle…Elenna… »

Elle tombait et tombait encore, ne pouvant se rattraper à aucune chose dans les ténèbres qui l'entouraient.

– « …oiselle…Elen…wen »

Elle tombait toujours, sa chute semblant ne vouloir s'arrêter pour rien au monde. Elle était terrifiée mais il y avait cette voix qu'elle entendait à peine et qui lui paraissait si rassurante.

……….

– « Mademoiselle Elennawen. Il faut vous réveiller ou vous serez en retard pour la fête de ce soir. »

La princesse des sorciers sentit une légère secousse sur son épaule et le contact des draps contre elle. Elle ouvrit doucement les yeux, éblouie par la lumière du jour, et fut rassurée de constater qu'elle se trouvait toujours dans sa chambre en Lothlórien. Une jeune elfe blonde se tenait à côté de son lit et enleva sa main de l'épaule de la jeune fille.

– « Ravie de voir que vous vous êtes enfin réveillée Mademoiselle, j'ai crains que vous ne ratiez la fête de ce soir.

– La fête ?...Ah oui ! Je vous remercie. Mais au fait, qui êtes vous ?

– Excusez-moi, je m'appelle Olwen, pour vous servir Mademoiselle Elennawen. » Répondit la servante.

– « Enchantée. Je suis désolée de vous avoir donné autant de mal, j'ai malheureusement le sommeil assez lourd.

– Ce n'est rien Mademoiselle. La Dame Galadriel m'a demandé de venir vous aider à vous préparer pour ce soir. Comme vous ne répondiez pas à mes appels lorsque je suis arrivée, je suis montée dans votre chambre et vous ai trouvée profondément endormie. Cependant, vous bougiez beaucoup dans votre sommeil. Vous n'êtes pas malade j'espère.

– Non, rassurez-vous Olwen. J'ai seulement fait un mauvais rêve.

– Bien. Quelle robe désirez-vous mettre ce soir Mademoiselle ?

– Et bien, je crains de ne pas avoir de robe qui fasse honneur à l'invitation des seigneurs elfiques. Il va falloir faire avec celles que j'ai emmenées. » Dit Elennawen du ton résigné.

– « Vous vous trompez Mademoiselle. Je pense au contraire que vous avez l'embarras du choix. » Rectifia la servante.

Sur ce, Olwen se dirigea vers la grande armoire et l'ouvrit. Elennawen fut plus que surprise lorsqu'elle vit qu'elle était remplie de diverses robes, toutes plus sublimes les unes et les autres, ainsi que de tuniques, de pantalons et de chaussures. La jeune fille se tourna vers l'elfe afin de savoir d'où ils provenaient.

– « La Dame Galadriel nous a dit de vous les apporter dans l'après-midi. Elle m'a aussi dit de vous apporter quelques bijoux. J'espère que ces vêtements sont à votre goût.

– Ils sont magnifiques ! Je ne pouvais rêver mieux ! » Répondit la jeune sorcière avec un immense sourire.

Elennawen choisit une robe jaune pâle, brodée avec du fil blanc au niveau de la poitrine et des manches qui s'évasaient à partir du coude. Elle constata avec émerveillement que la robe était parfaitement à sa taille. Olwen la fit asseoir devant la coiffeuse. Les deux femmes discutèrent pendant que l'elfe coiffait la princesse des sorciers. Elle prit quelques mèches de chaque côté de son visage, les tressa avec du fil doré puis rassembla les deux tresses en arrière et les noua avec un ruban blanc. La servante ouvrit ensuite l'un des tiroirs de la coiffeuse et en sortit une boîte à bijoux. Elennawen choisit simplement un collier fait d'or et au centre duquel se trouvait un saphir.

– « Parfait, nous avons juste fini à temps Mademoiselle. Vous n'avez plus qu'à vous rendre au palais maintenant.

– Je vous remercie Olwen.

– Ce n'est rien Mademoiselle, je n'ai fait que mon travail et j'ai passé un agréable moment avec vous. Maintenant dépêchez-vous avant que la fête ne commence sans vous. »

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Le soleil commençait à décliner quand Elennawen se rendit au palais des seigneurs de la Lothlórien. Une grande agitation y régnait et elle dût attendre quelques minutes avant de pouvoir trouver quelqu'un qui puisse l'annoncer auprès des souverains. Seule la Dame Galadriel se trouvait dans la salle du trône. La jeune fille s'avança et la salua par une révérence.

– « J'espère ne pas vous avoir fait attendre Madame. »

La Dame de Lórien s'avança vers la jeune sorcière et la releva.

– Ne vous agenouillez plus devant moi Elennawen, ni devant personne d'autre d'ailleurs, car vous êtes la princesse des sorciers et votre rang est tout aussi noble que celui d'un autre souverain de quelque nation que ce soit. »

La reine des Galadhrims regarda la princesse avec un grand sourire puis ajouta.

– « Je suis ravie de voir que cette robe vous va à merveille. Vous êtes légèrement en avance. Venez avec moi, nous allons voir où les préparatifs en sont. »

Galadriel emmena la jeune fille hors du palais et toutes deux traversèrent la cité elfique. Elles arrivèrent ensuite à une grande clairière, réservée aux grandes occasions, où de nombreuses tables, recouvertes de nappes blanches brodées d'or, avaient été dressées. La décoration était composée de diverses fleurs aux parfums doux et enivrants, ainsi que d'une grande banderole blanche avec une phrase dorée écrite en elfique.

– « A nos souverains bien-aimés. C'est ce qu'il y a d'écrit sur la banderole. La fête promet d'être grandiose, toute la cité va être réunie ici ce soir. » Expliqua Galadriel à la princesse.

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La clairière était noire de monde. L'ambiance qui y régnait n'était que joie et bonne humeur et les enfants jouaient bruyamment, en riant de bon cœur. Elennawen observait la scène avec un sourire au coin des lèvres, oubliant complètement le rêve qu'elle avait fait dans l'après-midi.

– « Vous semblez heureuse princesse. Cela me rassure car vous aviez le regard triste lors de notre voyage.» Dit une voix derrière elle.

La jeune sorcière sursauta et se tourna vers son interlocuteur qui n'était autre que Haldir. Il était vêtu d'une tunique argentée brodée de fil blanc ainsi que d'un pantalon vert foncé.

– « Je suis désolé, je vous ai encore fait peur. » S'excusa le capitaine de la garde avec un grand sourire.

Ils entamèrent la conversation et ne furent interrompus que lorsque les deux souverains elfiques firent leur entrée dans la clairière. Les Galadhrims s'inclinèrent devant leurs seigneurs et la jeune fille abaissa seulement la tête, comme Galadriel le lui avait conseillé. Ceci eut pour effet de lui attirer quelques regards noirs de la part de certains eldar, offusqués de voir le comportement dédaigneux qu'une étrangère pouvait avoir envers leur roi et leur reine. Celeborn s'approcha d'elle et la salua également en inclinant la tête avant de l'inviter, ainsi que Haldir, à les rejoindre.

Le roi des Galadhrims s'assit au bout d'une immense table, avec à chacun de ses côtés sa femme et Elennawen. Haldir prit place à côté de la jeune fille. Tous les eldar s'installèrent à une table et le silence se fit. Celeborn se leva et prit la parole.

« Je suis ravi de vous voir tous réunis ici pour célébrer le retour de ma chère épouse Galadriel ainsi que du capitaine Haldir. »

« HOURRAS ! VIVE GALADRIEL NOTRE REINE ADOREE ! VIVE LE CAPITAINE HALDIR ! » Entamèrent en cœur les Galadhrims.

Les deux elfes se levèrent et saluèrent la foule avant de se rasseoir. Celeborn fit un signe de la main afin d'inviter son peuple au silence puis reprit son discours.

« J'ai également une grande nouvelle à vous annoncer. Je pense qu'en ce jour de fête, il est important de savoir donner son pardon à ceux qu'ils l'ont mérité. Il fut, jadis, un peuple qui comptait parmi nos plus fidèles amis et qui, par la faute de certains de ses représentants, fut déshonoré et mis à l'écart. J'ai alors une question à vous poser : pensez-vous qu'un peuple entier doive payer le prix des méfaits de quelques personnes qui faisaient partie de cette même nation ?»

Une rumeur s'éleva de la foule réunie dans la clairière. Certains elfes commencèrent à parler du peuple des sorciers et de nombreux regards se tournèrent vers la jeune fille assise aux côtés du seigneur elfique.

« Je vais vous faire part de mon point de vue. » Continua le roi. « Je pense qu'il est injuste qu'un peuple souffre à cause des méfaits de certains de ses représentants. Si nous autres Eldar, pensons que nous sommes aptes à donner conseils et recommandations aux autres nations, alors nous devons être capables de donner notre pardon. Nous devons être capables de donner le meilleur exemple qui soit en matière de paix ou cela signifie que nous ne sommes que l'ombre de ce que notre peuple prétend être. Nous avons fait une erreur en rompant l'amitié qui nous avait été offerte et aujourd'hui j'espère pouvoir la réparer. »

Celeborn se dirigea alors vers Elennawen et la releva. Il s'inclina devant elle et poursuivit.

– « Mademoiselle Elennawen, princesse des sorciers, veuillez nous pardonner, mon peuple et moi, pour le déshonneur que nous avons fait courir sur votre nation. J'espère que nos peuples pourrons de nouveau être amis un jour. »

La jeune princesse fut plus que surprise et touchée par le discours que venait de tenir le souverain de Lothlórien, et des larmes perlèrent au bord de ses yeux. Elle releva lentement Celeborn et le regarda avec toute la reconnaissance qu'elle pouvait lui témoigner.

– « Cela prendra sûrement du temps à nos deux peuples pour se faire de nouveau confiance mais je sais que mon oncle Lénaïc, roi des sorciers, espère sincèrement que nos nations puissent renouer les liens fraternels qui les unissaient par le passé. Je pense qu'il sera honoré de vous recevoir et de connaître l'attention que vous portez à notre peuple ; et peut-être nos deux nations se réconcilieront plus vite que nous le pensons. Quant à moi, je ne suis que la représentante ici bas de mon peuple et je ne peux rien vous promettre de sa part. Sachez seulement que votre discours m'a profondément touchée et que je vous pardonne seigneur Celeborn. Je tiens à vous faire part une nouvelle fois de ma reconnaissance pour l'accueil que vous m'avez réservé parmi vous dans cette magnifique cité. »

Celeborn adressa un sourire à la jeune fille puis invita tout le monde à entamer les réjouissances. Le repas fut succulent et les conversations allaient bon train. Puis la musique commença et des eldar se mirent à danser. Haldir se tourna alors vers la jeune fille et l'invita à le suivre sur la piste de danse. Elennawen eut beau lui dire qu'elle ne savait malheureusement pas danser sur ce type de musique, le capitaine lui prit la main et l'emmena au milieu des autres danseurs. Quelques minutes passèrent ainsi lorsque Haldir reprit la parole.

– « Vous voyez que vous dansez très bien princesse ! De plus, on dirait que je suis en train de faire de nombreux jaloux car vous êtes ravissante dans cette robe elfique. » Ajouta-t-il à voix basse.

Elennawen se sentit rougir et remercia maladroitement le capitaine pour son compliment, ce qui eut pour effet de le faire sourire.

La fête dura jusqu'au milieu de la nuit et les eldar ne décidèrent de retourner chez eux que lorsqu'ils se rendirent compte que tous leurs enfants s'étaient endormis dans un coin de la clairière.

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La course du soleil était bien avancée lorsque la princesse se réveilla au son des chants des elfes de la Lórien. Après un bon bain, qui eut pour effet de dissiper la fatigue de la veille, la jeune fille descendit prendre son petit déjeuner, habillée d'une simple robe elfique rose pâle et blanche. Elle décida ensuite d'aller se promener dans Caras Galadhon. Elle fut une nouvelle fois émerveillée devant la beauté de la cité elfique. Certains Galadhrims la saluèrent d'un signe de tête, tandis que d'autres l'ignorèrent totalement ou même lui lancèrent des regards noirs. La jeune fille ressentit alors, pour la première fois depuis son arrivée à Caras Galadhon, le malaise de ceux qui ne sont pas chez eux. Elle se rendit compte qu'elle n'était pas dans un rêve mais qu'elle était bel et bien une étrangère au sein d'une nation qui ne semblait pas totalement prête à l'accepter. Les questions qu'elle pensait avoir laissé derrière elle au royaume des sorciers lui revinrent en tête : Qu'est-ce la Dame Galadriel attendait d'elle ? Qu'elle était sa place en ce monde : vivre parmi les elfes ou parmi les sorciers ? Avait-elle bien fait de venir ici pour en connaître plus sur sa mère ou avait-elle fait preuve de trop de curiosité ? Elennawen ne savait plus qui elle devait être ni ce qu'elle devait faire. Alors que ses pensées étaient embrouillées, elle arriva à l'entrée de la cité, sur la place où ils avaient été accueillis la veille par les enfants. Soudain une voix l'interpella.

– « Mademoiselle Elennawen ! »

La jeune fille aperçut alors Olwen qui s'avançait vers elle. Lorsqu'elle fut arrivée à sa hauteur, elle la salua puis reprit la conversation.

– « J'étais passée chez vous mais je ne vous y ai pas trouvée. Les seigneurs vous font part de leur invitation à déjeuner avec eux. »

Elennawen se rendit au palais et fut accueillit par Galadriel, qui était assise sur un banc dans les jardins de la demeure royale.

– « J'espère que vous vous êtes bien reposée Mademoiselle.

– Oui, la fatigue de la veille s'est totalement dissipée. Je tiens à vous remerciez pour la fête d'hier soir car elle était vraiment magnifique.

– Je suis contente que vous vous soyez amusée, surtout que vous n'aviez pas l'air très bien hier. Est-ce qu je me trompe ou quelque chose vous perturbe Elennawen ? » Demanda la Dame des Galadhrims.

– « Rien ne vous échappe à ce que je vois. J'ai encore fait un rêve assez bizarre et je n'arrive pas à l'analyser. Je ne sais pas si il s'agit d'une vision ou tout simplement d'un mauvais rêve. » Répondit la princesse qui ne souhaitait pas faire part des autres questions qui la tracassaient.

Elennawen lui raconta alors en détail le rêve qu'elle avait effectué la veille et lui demanda ce qu'il pouvait bien signifier. Galadriel réfléchit pendant quelques minutes puis fit part à la jeune fille de son interprétation.

– « Je pense que la femme que vous avez vu pourrait être quelqu'un existant réellement mais ce qu'elle veut vous montrer, vous n'êtes pas encore prête à l'accepter et c'est pour cela que vous ne pouvez l'atteindre. Quand à l'autre vision, puisqu'il en s'agit bien d'une, vous avez vu Sauron. Il a du entendre parler de vous par ses orcs, nos gardes n'étant pas sûrs de les avoir tous tués, et vous cherche mais heureusement, pour l'instant il ne peut vous trouver. Il devient urgent que Mithrandir vous apprenne à dissimuler vos pouvoirs. »

Galadriel entreprit de lire dans les yeux de la jeune fille ce qui pouvait encore la déranger mais cette dernière détourna son regard et la reine des Galadhrims n'insista pas. Les deux femmes rejoignirent alors Celeborn dans une autre partie des jardins où une table avait été dressée. Après le déjeuner, il fut décidé que la jeune fille suivrait quelques enseignements durant son séjour. Elle continuerait donc l'apprentissage de l'elfique avec la Dame Galadriel, Olwen lui enseignerait la géographie des Terres Du Milieu ainsi que les principales plantes médicinales et Haldir lui apprendrait à tirer à l'arc et à mieux monter à cheval.

– « Pour ce qui est de vos pouvoirs, je vous ai déjà dit que ce sera Mithrandir qui s'occupera de vous mais je ne sais malheureusement pas quand il sera parmi nous. Si vous désirez apprendre d'avantage les techniques de combat et le maniement des armes, je vous trouverais un autre maître d'armes car Haldir, bien qu'étant notre meilleur garde, a beaucoup moins l'habitude des épées et autres dagues que de l'arc. » Expliqua la reine.

Sur ce, la Dame des Galadhrims invita la jeune fille à la suivre et l'emmena jusqu'à un bureau où le cours d'elfique eut lieu jusqu'au milieu de l'après-midi. Elennawen se rendit ensuite chez elle, se vêtit d'une tunique vert foncé ainsi que d'un pantalon noir et attacha ses cheveux. Elle entendit alors Haldir l'appeler. Elle le trouva dans l'entrée en train de l'attendre.

– « Je vous préférais avec votre robe d'hier Mademoiselle, bien que cette tunique vous aille à ravir. »

La jeune fille lui sourit. Haldir lui prit la main et l'emmena dans une grande clairière, située à une dizaine de minutes de la cité elfique, où de nombreuses cibles étaient placées en divers endroits. Il commença alors à expliquer à la jeune fille la manière de bander un arc et de viser. Il lui fit rectifier plusieurs fois sa position puis, au bout d'une heure, il mit une cible à une distance raisonnable pour un premier tir et lui permit de tirer sa première flèche. Elennawen se concentra du mieux qu'elle put et s'appliqua à faire exactement les mouvements que lui avait apprit le capitaine. Elle banda son arc, visa, tira et… loupa la cible d'au moins un mètre. L'elfe se mit à rire.

– « Mais, ce n'est pas drôle Haldir ! » S'indigna faussement la jeune fille qui avait elle-même du mal à ne pas rire de la situation.

– « Dé…désolé princesse mais vous étiez tellement concentrée et… et vous avez loupé la cible avec…avec une telle grâce ! » S'esclaffa le capitaine de la garde.

Ils furent alors tous deux pris d'un fou rire qui ne s'arrêta que de nombreuses minutes plus tard. Haldir demanda à la jeune sorcière de se remettre en position pour tirer. Elennawen sursauta lorsqu'elle sentit les mains du capitaine se poser sur ses hanches afin de rectifier sa position.

– « Si en plus vous êtes chatouilleuse Mademoiselle, cette séance d'entraînement va devenir vraiment marrante. » Lui murmura malicieusement l'elfe dans le creux de l'oreille.

– « Ah non, là ce serait de la triche ! » Répliqua la princesse en faisant la moue, ce qui fit sourire le capitaine.

Après plusieurs tirs ratés, la jeune fille réussit enfin à toucher la cible, ce qui la fit sauter de joie.

– « Haldir, j'ai réussi ! J'ai réussi !

– J'ai vu princesse, mais ne vous endormez pas sur vos lauriers et demain il faudra mieux faire. »

Elennawen lui adressa un grand sourire puis rejoignit ses appartements. Quelqu'un était venu lui apporter une grande coupe de fruits frais. Elle en mangea quelques uns puis elle partit flâner dans la cité qui revêtait un sublime manteau doré au fur et à mesure que le jour descendait. Le soleil était à peine couché lorsqu'elle s'endormit, exténuée par sa première séance d'entraînement.

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Le lendemain matin, Elennawen se réveilla aux premières lueurs du jour. Olwen vint lui enseigner la géographie des Terres Du Milieu et offrit un atlas à la jeune fille, qui put enfin constater la distance qui séparait Imladris d'Emyn Muil. Elle comprit ce qu'avait voulut dire Galadriel pour ce qui était de ne pas pouvoir situer géographiquement le royaume des sorciers puisque ce dernier était loin d'être aussi grand que le laissait supposer la distance entre les deux régions. Elle comprit également ce qu'avait voulut dire la Dame des Galadhrims lorsqu'elle avait dit que le sortilège de protection du royaume des sorciers était très ingénieux : ce dernier vous permettait d'entrer dans le royaume quelque soit l'endroit où vous vous situiez sur Les Terres Du Milieu mais prenait garde à ne pas vous renvoyer à l'endroit d'où vous veniez, afin que l'on ne puisse situer le royaume des sorciers. Vers le milieu de la matinée, Olwen emmena la princesse dans les bois afin de lui apprendre à reconnaître certaines herbes médicinales. Elennawen apprit beaucoup sur l'athelas, plante qui pouvait à la fois ralentir le poison, soigner les blessures et calmer la douleur. Après le déjeuner, la jeune fille se rendit au palais afin de suivre son cours d'elfique. Galadriel l'emmena visiter le royaume de Lórien, tout en lui donnant les diverses explications en sindarin.

Au milieu de l'après-midi, Elennawen se rendit dans la clairière où avait lieu son entraînement de tir à l'arc mais n'y trouva pas Haldir. La jeune fille prit alors position, comme pour tirer avec un arc invisible, et répéta les mouvements qu'elle avait appris la veille. Elle s'exerçait depuis plusieurs minutes, lorsqu'elle sentit une présence derrière elle. Elle se retourna et vit Haldir, avec deux arcs dans une main et deux carquois dans l'autre, qui la regardait en souriant.

– « Veuillez m'excuser pour mon retard princesse, mais j'ai eu quelques occupations qui m'ont retenues au poste de garde principal.

– Je ne sais si je peux vous pardonner pour avoir oser laisser patienter une jeune fille, capitaine. » Plaisanta la jeune fille d'un air faussement autoritaire.

L'elfe parut un peu surpris par la réplique de la princesse mais tous deux se regardèrent en souriant avant de se mettre à rire. La séance d'entraînement eut pour but de revoir les bases de la veille, puis après environ une heure de théorie, Haldir fit une démonstration à la jeune sorcière qui fut émerveillée devant la facilité avec laquelle il manipulait son arc. Ceci eut pour effet de motiver encore plus Elennawen qui s'appliqua du mieux qu'elle put. Le capitaine plaça ensuite une cible à une distance raisonnable pour les tirs de la jeune fille. A la fin de l'entraînement, Elennawen n'avait touché que cinq fois la cible, et semblait désespérée.

– « Je suis désolée Haldir mais malgré tout le mal que vous vous donnez pour moi, je suis vraiment nulle.

– Il ne faut pas dire ça Mademoiselle. Vous savez, suivant les personnes, le début de l'apprentissage est plus ou moins difficile et qui plus est, savoir tirer à l'arc est une chose compliquée à apprendre et demandant beaucoup de temps et d'entraînement.

– Peut-être mais avouez que mon cas est désespérant ! » Soupira la jeune fille.

– « Je vous assure que non. Autrefois j'ai rencontré quelqu'un qui m'a tenu le même genre de discours.

– Ah bon ! Et cette personne a-t-elle réussi à tirer correctement un jour ?

– Oh oui ! Et même très bien, je peux vous l'assurer…C'était votre mère et vous êtes beaucoup plus douée qu'elle pour cet exercice. » Assura le capitaine.

Elennawen ouvrit de grands yeux et Haldir lui raconta alors comment Fëamenel avait faillit l'embrocher la première fois qu'elle avait tiré une flèche et comment elle avait mis plus d'une semaine avant de réussir à toucher une seule cible. Tout en racontant les évènements du passé, une lueur s'était allumée dans les yeux de l'elfe et ne passa pas inaperçue pour la jeune fille.

– « Et bien, je vois que vous vous entendiez très bien avec elle.

– Oui en effet. C'était une elfe vraiment adorable, votre mère.

– Vous l'aimiez ? » S'enquérit la princesse.

– « Je vous demande pardon ?

– Vous étiez amoureux d'elle. N'essayez pas de me le cacher Haldir, vos yeux vous ont trahi ! » Lui répondit la jeune fille avec un doux sourire.

– « …Vous êtes très observatrice princesse. Oui, vous avez raison, j'aimais beaucoup votre mère mais elle a trouvé le bonheur auprès de votre père et je lui suis reconnaissant d'avoir pu la rendre heureuse. Maintenant j'ai leur magnifique fille devant moi et je dois lui apprendre à se servir d'un arc, ce qui ne s'annonce pas être une mince affaire ! » Ajouta-t-il en plaisantant.

Haldir et Elennawen restèrent assis l'un à côté de l'autre à discuter jusqu'à ce que le jour commence à donner des signes de faiblesse.

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Les mois se succédèrent au rythme des divers cours que suivait la jeune fille. Elle devint assez adroite au maniement de l'arc, même s'il lui arrivait encore de louper régulièrement une cible, et Haldir entreprit de lui apprendre à tirer tout en montant à cheval. Les seigneurs elfiques lui firent cadeau d'une magnifique jument palomino, nommée Anor. Cette dernière était très douce et la jeune fille et elle s'entendaient à merveille. Lorsqu'elle en avait le temps, Elennawen aimait à chevaucher à travers le royaume de Lothlórien et oubliait les diverses questions qui se posaient à son esprit. La seule ombre à ces instants de bonheurs fut que la jeune fille fit de nombreuses fois le rêve où elle voyait la femme devant la statue à l'épée brisée, ainsi que la forteresse de Barad-dûr, du haut de laquelle Sauron la cherchait.

L'automne succéda à l'été et un après-midi, alors qu'elle se rendait à son cours d'elfique, Elennawen trouva la reine de Galadhrims en grande conversation avec un homme âgé vêtu tout de gris et portant un grand bâton. Elle allait se retirer afin de ne pas perturber leur discussion lorsque la Dame Galadriel l'appela.

– « Mademoiselle Elennawen, je vous en prie venez. »

La jeune fille s'avança, tout en expliquant qu'elle ne voulait surtout pas les déranger et qu'elle pouvait bien attendre.

– « Vous ne nous dérangez aucunement car cette personne souhaite vous rencontrer. Je vous présente Gandalf, princesse.

– Enchanté de vous rencontrer, Elennawen, fille des étoiles et princesse des sorciers ; celle qui pourra réunir les peuples. » Dit Mithrandir en s'inclinant devant la jeune fille.