Le peuple oublié

Auteur : Elennawen

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.

Langue elfique

………. Délimitent un rêve ou une vision.

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Réponses aux reviews :

Le troll des montagnes : Bon je t'ai assez fait patienter ! ;o) Le voilà le chap 5 ! Maintenant tu as tout le week-end pour le lire et me dire ce que tu en penses et si ça valait le coup d'attendre lol. Aller a+. Bises

vvjohan : Voilà enfin le chap 5 ! Tu vas pouvoir vérifier si ta théorie sur Elennawen et Haldir est bonne. ;o) En tout cas dans ce chap, tu ne pourras pas me dire qu'il n'y a pas d'action ! lol Bref, j'espère que ça te plaira et j'attends de tes nouvelles (faudrait pas que ça soit toujours moi qui en demande tout de même ! lol ). A+. Bises

Narmoïondil : Bon voilà le chap 5 complètement remanié. Tu verras y'a beaucoup de choses qui changent par rapport à ce que tu avais lu en préplu. Mais bon, je pense que les changements étaient plus que nécessaires. Enfin tu me diras ce que tu en penses. A+. Biz

Noriko01 : Contente que ça te plaise ! J'espère qu'il en sera encore de même pour la suite. Sayōnara Noriko-chan et encore bravo pour ton bac miss!

Darky Angel : Bon j'ai mis un peu plus de temps à publier ce chap mais j'ai suivi ton conseil : j'ai pris mon temps et ce coup-ci, je ne vois plus rien à changer. (Sans me vanter je te jure ! lol) Pour ce qui est de la relation Haldir/Elennawen, je pense que ta vision des choses est plutôt pas mal. Je l'avais envisagée mais je ne savais pas si ça passerait. Comme ça ne semble pas choquer et que ça à l'air de tomber sous le sens, je ferais comme cela alors. Je ne sais pas encore si je publierai un chap au mois d'août mais comme tu me l'as dit, il vaut mieux que je prenne mon temps et que l'histoire soit correcte plutôt que de précipiter les choses. En tout cas encore merci pour tes conseils, ça m'a fait très plaisir. J'espère que ce chap te plaira. A+. Bises

Bonne lecture à tous !

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Chapitre 5 : Là où les choses se compliquent

Elennawen se promenait dans la cité elfique, encore étonnée de la phrase qu'avait prononcé Mithrandir en la rencontrant : « Celle qui pourra réunir les peuples ». Que voulait-il dire par là ? Pourquoi tout le monde était-il persuadé qu'elle pourrait faire quelque chose face à Sauron ? Elle avait beau y réfléchir, elle ne comprenait vraiment pas et se demandait de plus en plus si elle ne ferait pas mieux de rentrer chez elle au royaume des sorciers. Ses pas la menèrent jusqu'au pré où se trouvait Anor et la jeune fille décida de partir galoper dans les bois dorés. Elle ne rentra chez elle qu'une fois le soleil couché, ayant totalement oublié son cours de tir à l'arc, et trouva Haldir l'attendant dans le salon.

– « Vous n'êtes pas venue à votre cours cet après-midi Mademoiselle.

– Je suis désolée Haldir mais j'avais d'autres choses en tête et cela m'est sorti de l'esprit. Et puis… je n'ai pas vraiment envie de me servir d'armes aujourd'hui…

– Peut-être mais cet enseignement vous sera plus qu'utile. Vous en aurez grandement besoin pour pouvoir vous battre contre les forces du Mordor. »

Elennawen avait le regard vague et semblait perdue dans ses pensées. Elle se dirigea vers la fenêtre puis au bout de quelques minutes, elle reprit la parole.

– « …Me battre contre le Mordor… Et si j'en était incapable ? Et si vous surestimiez mes forces ? » Murmura-t-elle en fronçant les sourcils. « Si je n'étais pas celle que vous croyez … Et si les espoirs que vous placez en moi étaient vains… »

– « Elenna… Voyons … Je suis sûr que vous en êtes capable et que la Dame Galadriel ne s'est pas trompée. Vous êtes une puissante sorcière, j'en suis persuadé ! Et j'ai confiance en vous ! » Termina le capitaine de la garde de Lórien en lui posant les mains sur les épaules afin de la rassurer.

La jeune sorcière lui sourit mais en réalité, elle n'était pas convaincue et pensait de plus en plus à rentrer chez elle…Là où les choses étaient moins compliquées et où elle savait quelle place tenir…Là où elle savait qui elle était et ce qu'elle devait faire.

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Le lendemain matin, elle se rendit directement au palais royal. Il avait en effet été décidé que ses cours seraient interrompus afin qu'elle puisse se consacrer entièrement au contrôle de ses pouvoirs avec Gandalf puisque celui-ci ne savait pas combien de temps il pourrait rester en Lothlórien. L'Istari l'attendait dans la salle du trône, en compagnie de la Dame des Galadhrims. Il invita la jeune fille à le suivre dans une grande salle vide de la demeure royale.

– « Bien, je pense que nous serons bien ici Mademoiselle. » Dit-il en s'asseyant dans un magnifique fauteuil. « Comme vous l'a déjà dit la Dame Galadriel, vous possédez de grands pouvoirs, bien que vous n'en ayez jamais eu conscience puisque vous n'en avez utilisé qu'une infime partie jusqu'à présent. Ma mission ici sera de vous apprendre à les maîtriser et il serait bien que vous appreniez aussi à les dissimuler. Pour cela, je vais vous demander d'effectuer une sorte de méditation : vous allez faire le vide en vous et ne plus penser à rien. Lorsque votre esprit sera libéré de toute pensée, vous devriez ressentir l'essence même de vos pouvoirs et mieux comprendre d'où est-ce qu'il viennent. Après seulement je pourrais vous expliquer comment vous pourrez les maîtriser. »

Il désigna alors un somptueux tapis qui recouvrait le sol et demanda à la jeune sorcière de s'y installer et de commencer son exercice. Elennawen regarda Gandalf allumer sa pipe puis ferma les yeux et se concentra afin de chasser toutes les questions et pensées qui encombraient son esprit. Au bout d'un moment, elle sentit une douce chaleur située en dessous de son cœur. C'était comme si un flux d'énergie était stocké au même endroit. Elle avait trouvé la source même de sa magie. La jeune fille essaya de s'en rapprocher mais l'œil de feu de Sauron surgit dans son esprit, la faisant sortir brutalement de sa méditation. Gandalf avait les yeux fixés sur elle. Il laissa s'échapper un rond de fumée puis dit d'un ton calme et sage.

– « Puissantes sont les peurs qu'engendre le seigneur du Mordor, mais il vous faudra les vaincre si vous souhaitez pouvoir maîtriser votre magie. Et vous devez avoir confiance en vous pour cela. »

La journée passa sans que la jeune fille ait pu obtenir un réel calme en elle. A chaque fois qu'elle pensait s'être approché du vide parfait dans son esprit, les diverses questions qu'elle se posaient lui revenaient en mémoire ou la terrible vision de Sauron à sa recherche venait la perturber. Les jours se succédèrent ainsi, chaque séance de méditation épuisant encore plus la jeune fille sans pour autant obtenir de résultats concluant.

– « J'ai le regret de vous annoncer que vous n'arriverez jamais à rien Mademoiselle ! » Finit un jour par dire Mithrandir en reposant sa pipe sur ses genoux et en fixant la jeune fille d'un regard perçant.

– « Comment ? Je ne comprends pas… Je m'exerce pourtant à méditer et à trouver la source de mes pouvoirs comme vous me l'avez demandé !

– Certes mais vous ne faites preuve d'aucune bonne volonté pour ce qui est de repousser vos peurs et je ne peux rien pour votre cas. Vous craignez tellement d'avoir de nouvelles visions de Sauron que vous refusez d'accepter vos pouvoirs tels qu'ils sont.

– Je n'ai pas refusé mes pouvoirs ! Qu'est-ce que vous racontez ! » Répondit Elennawen qui commençait à s'énerver.

– « Ah bon ! Alors je ne sais pas moi…Prouvez-le en… faisant voler ce fauteuil par exemple ! » Défia l'Istari en remettant sa pipe dans sa bouche et en s'enfonçant dans son fauteuil.

Elennawen était furieuse. Comment pouvait-il oser dire qu'elle, une sorcière, repoussait ses pouvoirs magiques ! Les pouvoirs magiques étaient la vie même des sorciers, ils ne pouvaient s'en séparer ! Elle décida alors de répondre à la provocation et de faire voler le fauteuil sur lequel il était assis. La jeune sorcière se concentra et récita une formule de lévitation en ancien sorcier. Elle sentit sa magie lui parcourir le bras mais rien ne se produisit. C'était comme si elle se volatilisait avant d'avoir pu atteindre son but. Elennawen sortit alors sa baguette magique et récita de nouveau la formule mais le fauteuil resta au sol. Elle commençait à paniquer : comment se faisait-il que la formule ne marche pas ? Pourquoi ses pouvoirs ne lui répondaient-ils pas ? Est-ce que le fauteuil était ensorcelé ? Elle regarda alors Gandalf qui fumait tranquillement sa pipe tout en l'observant attentivement. Il avait l'air d'un vieux fou sénile qui semblait se délecter du fait qu'elle ne puisse rien faire de ses pouvoirs. Après tout, il lui avait peut-être tendu ce piège afin de s'amuser avec ses nerfs…

– « Le fauteuil n'est pas sous l'emprise d'un charme quelconque. Je puis vous l'assurer. » Expliqua calmement Gandalf, comme s'il avait lu dans l'esprit de la jeune fille. « Vous êtes tellement terrifiée à l'idée d'avoir un rôle à jouer dans la guerre inévitable qui s'approche de nous et par l'idée que Sauron veuille s'emparer de vous que vous avez rejeté jusqu'à ce qui fait de vous ce que vous êtes, c'est-à-dire une sorcière. Vous avez tellement peur de faire face à la réalité des choses que vous avez enfoui vos pouvoirs au plus profond de vous-même. Vous avez repoussé jusqu'à votre propre personnalité pour ne devenir qu'un être vivant quelconque.»

C'en était trop ! Comment pouvait-il prétendre comprendre à sa place ce qu'elle-même était incapable ne serait-ce que d'envisager ! Comment pouvait-il savoir ce qui était à l'origine de la perte de ses pouvoirs !

– « Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ? Et bien oui j'ai peur de Sauron et de ce qui peut m'arriver ici ! Mais que pouvez-vous y comprendre vous ! J'ai appris que mes parents n'étaient pas ceux que je croyais, que ma mère était une elfe et que je détenais de grands pouvoirs magiques ! Et qui plus est, Sauron me cherche et je suis censée être utile dans une guerre où se décidera la fin du monde ! Est-ce qu'on m'a demandé mon avis avant ? Non ! Tout ce que je voulais au départ c'était en savoir un peu plus sur ma mère mais depuis que je suis arrivée ici, on m'apprend à me servir d'armes et on veut que je sache me servir pleinement de mes pouvoirs ! En gros, je ne suis qu'un pion entre vos mains ! Alors qui a oublié qui je suis ? Vous ou moi ! » Hurla Elennawen.

Ses dernières paroles résonnèrent un moment dans tout le palais puis les gardes virent la jeune fille sortir en courant et en pleurs du palais, bousculant toute personne sur son passage.

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Haldir arriva essoufflé dans la salle du trône où Galadriel, Celeborn et Mithrandir étaient réunis.

– « Où est-elle ? Et qu'est-ce qui c'est passé ? Pourquoi est-ce que je l'ai entendue hurler jusqu'au poste de garde ? » Questionna-t-il d'une seule traite.

– « Calmez-vous Haldir. » Dit le seigneur elfique d'une voix calme, quoique quelque peu inquiète. « Nous ne savons pas où Elennawen est allée mais je pense qu'elle a besoin d'être seule pour le moment. »

– « Pour ce qui est de toute à l'heure, il semble que j'y sois allé un peu fort.

Gandalf entreprit de raconter ce qui s'était passé quelque minutes auparavant entre lui et la princesse des sorciers, sous le regard de plus en plus inquiet du capitaine de la garde de Lórien.

– « Je n'en doutais, nous lui en demandons trop ! Elle n'a que 20 ans ! » S'exclama Haldir.

– « Haldir ! Encore une fois calmez-vous ! » Ordonna Celeborn. « Nous reconnaissons notre erreur mais nous n'avions pas le choix. Les Orcs de Sauron se sont multipliés et l'influence du Mordor sur Les Terres Du Milieu est de plus en plus grande. La guerre approche et il est important de mettre tous nos atouts de notre côté. »

– « Sauf votre respect Majesté, qui dit mettre tous nos atouts de notre côté de dit pas forcément utiliser un être humain au point d'en oublier ses sentiments et de la considérer comme une arme de guerre ! »

– « Capitaine Haldir, oseriez-vous dire que… »

– « Il suffit ! » Interrompit Galadriel d'une voix calme mais où se faisait ressentir une grande autorité. « Celeborn mon ami, je crois que Haldir a raison. Nous avons négligé au plus haut point les craintes de Elennawen. J'en suis la première responsable. J'aurais dû prendre un peu plus de temps pour la connaître avant de lui demander de nous suivre ici. J'ai complètement occulté le fait qu'elle devrait endosser trop de responsabilités à la fois. Malgré tout, je reste persuadée qu'elle en est capable car c'est une fille sensible, certes, mais qui possède une grande raison. »

Un long et lourd silence s'installa dans la grande salle du trône, chacun réalisant la part de responsabilité qui lui incombait dans cette histoire. Haldir faisait les cents pas, s'en voulant de ne pas avoir compris la détresse de la jeune fille la veille. Galadriel regardait par la fenêtre mais son regard semblait lointain. Au bout de quelques minutes, la Dame des Galadhrims brisa le silence qui régnait dans la pièce.

– « Haldir, il me semble que vous vous entendez bien avec la princesse. Si elle n'est toujours pas rentrée chez elle à la nuit tombée, partez à sa recherche. Je pense que vous serez la seule personne qu'elle souhaitera entendre. »

– « Bien ma reine. » Acquiesça Haldir avant de sortir.

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Elennawen ne savait pas où elle se trouvait. Elle avait couru en pleurs à travers Caras Galadhon et une bonne partie de la forêt sans prêter attention à l'endroit où ses pas la menaient. Elle était assise au pied d'un arbre, le visage entre ses genoux, encore à pleurer et à penser à ce que lui avait dit Gandalf. Elle voulait que tout ceci s'arrête et désirait rentrer chez elle. Elle aspirait à retrouver la vie tranquille qu'elle avait les mois auparavant, avant de venir vivre chez les elfes.

……….

Une magnifique chanson elfique résonnait dans les bois de Lórien. Cette chanson, Elennawen était persuadée de l'avoir déjà entendue par le passé bien qu'elle ne se souvienne pas quand exactement, ni où. Malgré tout, elle semblait liée à des souvenirs heureux et réchauffait le cœur de la jeune fille. Soudain, le chant s'arrêta.

– « Elenna…Elenna, ma puce tu m'entends ? »

La jeune fille sentit une douce chaleur l'envahir au son de la voix mélodieuse qui l'appelait. Elle fut alors éblouie par une lueur dorée, et vit s'avancer une femme vers elle. Il s'agissait d'une magnifique elfe brune aux yeux bleus. Bien qu'elle ne l'ait jamais rencontrée auparavant, Elennawen était sûre de la connaître. L'elfe lui sourit et la prit dans ses bras. La jeune fille sentit toutes ses peines et peurs s'en aller, chassées par la chaleur qui l'entourait et parcourait son corps. Cette chaleur qu'elle n'avait jamais connue auparavant… la chaleur… d'une mère…

……….

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Haldir était inquiet. Cela faisait plus d'une heure qu'il cherchait Elennawen dans toute la forêt. Il n'avait pu se fier qu'à quelques témoignages des Galadhrims, qui avaient vu partir la princesse en direction de l'ouest. Il s'en voulait de ne pas avoir su détecter la détresse de la jeune fille à temps. Il en voulait aussi aux seigneurs elfiques de ne s'être servi d'elle que dans le but d'en faire une guerrière. Et il s'inquiétait tellement… Ce sentiment lui paraissait quelque peu étrange : il ne la connaissait que depuis quelques mois et pourtant il avait envie de la protéger et de la rendre heureuse. Elle avait prit une part importante dans son cœur et il s'en rendait compte à présent.

Le capitaine de la garde de Lórien découvrit la princesse des sorciers profondément endormie sous un grand chêne. La lumière de la lune perça à travers les arbres et vint se refléter sur la chevelure de la jeune fille. Elle avait les yeux gonflés par les larmes qu'elle avait versées. L'edhel s'approcha lentement d'elle puis la prit dans ses bras. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille, laissant penser qu'elle était en proie à des rêves paisibles. Haldir la regarda dormir mais un hurlement vint troubler le calme de la forêt.

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Au poste de garde principal, une grande agitation régnait : des wargs avaient passé la Nimrodel et se dirigeaient vers le centre de la cité. Des eldar armés d'arcs se déplaçaient rapidement d'arbre en arbre et de nombreux elfes entraient et sortaient du poste de garde. Un garde entra précipitamment et se dirigea vers un autre elfe, en grande discussion avec trois autres gardes.

– « L'as-tu trouvé Orophin ? » Demanda l'edhel à celui qui venait d'entrer.

– « Hélas non, Rúmil. Haldir est introuvable. Je ne l'ai trouvé ni chez lui, ni au palais.

Mais que fait notre frère quand nous avons besoin de lui ! Il est le capitaine de la garde tout de même !

J'ai entendu dire au palais qu'il était parti dans la forêt dès le coucher du soleil. Mais je n'ai pas eu plus de détails.

Cela a sûrement à voir avec ce qui s'est passé cet après-midi avec la princesse des sorciers. » En déduit Rúmil.

– « Que veux-tu dire ?

Je n'en sais malheureusement pas plus Orophin. Il y a juste à espérer qu'ils ne croiseront pas les loups de Sauron… Bon, il va falloir se diviser en plusieurs groupes et ratisser la forêt. J'ai fait placer une vingtaine de gardes autour de la cité, il n'y a plus rien à craindre de ce côté mais il y a fort à parier que les wargs ne s'en iront pas de leur plein gré.

Bien, je vais prendre la tête d'un groupe.» Dit Orophin dont la voix traduisait une certaine inquiétude.

Les gardes de Lothlórien s'organisèrent en groupes de trois et partirent, dans le plus grand silence, chasser des bois dorés les loups du seigneur du Mordor.

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Haldir tendit l'oreille… Il devait y avoir une vingtaine de wargs qui se déplaçaient vers la cité elfique. Comment se faisait-il qu'ils aient osé pénétrer en Lórien ? Cela faisait des âges qu'ils ne l'avaient fait et ces bois étaient réputés pour être les plus sûrs. Soudain Elennawen émit un grognement, elle semblait en proie à des rêves beaucoup plus désagréables tout d'un coup. Le capitaine de la garde tendit de nouveau l'oreille et entendit ce qu'il craignait le plus d'entendre : deux ou trois loups de Sauron se dirigeaient vers eux à présent. Il regretta de ne pas avoir prit son arc. Il n'avait qu'une dague sur lui. Il ne pouvait pas affronter les wargs, il devait à tout prix mettre la princesse en lieu sûr. L'elfe entreprit de la réveiller.

– « Princesse !…Princesse !... » Dit-il en la secouant.

– « Humm…Il est déjà l'heure Olwen ?...Humm…Haldir ! Qu'est-ce qui… »

L'elfe lui mit la main sur la bouche, la forçant à se taire et à ne pas faire de bruit.

– « Les wargs ont pénétrés dans les bois et trois se dirigent vers nous. Je n'ai pas mon arc donc il faut absolument nous mettre à l'abri le plus vite possible ! Grimpez dans cet arbre et n'en redescendez pas avant que je vous le dise ! Vite ! » Ordonna l'edhel.

A peine avait-il fini sa phrase que trois immondes museaux de wargs pointèrent. Elennawen grimpa le plus vite possible tandis-ce que le garde de Lórien sortait sa dague. Un des loups de Sauron fit barrière entre l'arbre et le capitaine de la garde. Ce dernier se retrouva cerné par les trois bêtes.

Un warg s'avança vers le garde tandis ce que les deux autres lui tournaient autour. Le warg fondit sur l'elfe. Celui-ci l'évita de justesse et lui assena un coup de dague. Le loup de Sauron, furieux, chargea de nouveau sur l'edhel et lui mordit l'épaule.

Elennawen étouffa un cri de terreur à la vue de l'épaule ensanglantée de Haldir. Elle avait peur, était terrorisée et tremblait de tout son corps. Que pouvait-elle faire ? Elle voyait Haldir se battre contre les loups et elle se trouvait tellement désemparée ! Il allait mourir devant ses yeux parce qu'elle était partie dans la forêt sans prendre garde à son chemin. Elle ne voulait pas qu'il meure ! Elle ne le voulait pas…

– « NON ! » Hurla-t-elle

La jeune fille sentit ses pouvoirs se diffuser en elle avec une force et une vitesse incroyable. Une lumière verte l'entoura et se propagea dans les arbres et l'air. Le vent sembla gémir de douleur et la forêt sembla pleine de tristesse et de rage. Soudain un bruit sourd se fit entendre. Une petite tornade sortit d'entre les arbres et vint propulser violemment le warg qui se battait contre Haldir contre un arbre. Il y eut un bruit d'os brisés et le loup ne bougea plus. La tornade se dirigea alors vers les deux autres wargs mais le garde royal se trouvait sur son chemin et fut lui aussi propulsé plus loin. Les wargs voulurent s'enfuir mais les racines des arbres se soulevèrent, leur barrant le passage. Ils subirent le même sort que leur compagnon. Alors le vent cessa et les arbres reprirent leur place. Le calme revint dans la forêt.

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A Caras Galadhon, les combats étaient terribles, aucun des deux camps ne voulant céder devant l'autre. Les loups mordaient et fondaient sur les elfes qui n'avaient pas encore eut le temps de se mettre à l'abri tandis ce que les gardes essayaient de les repousser de leurs flèches. Les wargs étaient rapides et il était de plus en plus difficile pour les eldar de les tuer en restant cachés dans les arbres. Rúmil et Orophin descendirent de leur poste afin de poursuivre les loups de Sauron qui avaient pénétrés trop loin dans la cité. Alors que les elfes pensaient avoir exterminé presque tous les wargs, une vingtaine de loups pénétrèrent dans la cité, comme s'ils avaient reçu l'ordre de ne le faire qu'à ce moment-là. Les combats redoublèrent d'intensité. Rúmil et Orophin, furent vite encerclés et perdirent peu à peu le dessus sur leurs adversaires. Tout à coup, une flamme bleue passa au dessus de leurs têtes et vint brûler les wargs qui se trouvaient à proximité. Gandalf, dont le regard menaçant aurait dissuadé plus d'un orc de l'approcher, était venu se battre aux côtés des Galadhrims.

Les combats durèrent une éternité puis soudain la forêt se mit à hurler de rage et le vent à gémir de douleur. Mithrandir tourna sont regard vers l'ouest. Ses pouvoirs devaient s'être réveillés. Peut être étaient-ils eux aussi attaqués… Il fallait les secourir au plus vite.

Le calme revint dans la forêt soudainement, marquant la victoire des Galadhrims sur les loups de Sauron.

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Elennawen était encore sous le choc de ce qui venait de se passer. Elle reprit un peu ses esprits et regarda en direction de Haldir. Il était allongé et ne semblait plus bouger. Les jambes tremblant encore quelque peu, elle réussit à descendre de l'arbre et se précipita vers le garde de Lórien.

– « Haldir ! Haldir, m'entendez-vous ? Je vous en prie, dîtes quelque chose !… »

Des larmes se mirent à couler le long des joues de la jeune fille et elle s'agenouilla aux côtés de l'elfe. Il respirait encore mais semblait inconscient et sa plaie à l'épaule paraissait sérieuse. Que pouvait-elle faire ? Elle était tellement désemparée ! Il lui fallait de l'aide au plus vite.

– « A L'AIDE ! AIDEZ-NOUS S'IL VOUS PLAIT ! HALDIR EST BLESSE ! » Hurla-t-elle en continuant à pleurer.

Personne ne semblait se trouver dans les environs. Elennawen paniquait de plus en plus. Elle tenta de se souvenir des enseignements de Olwen concernant les plantes médicinales. Il lui fallait trouver de l'athelas au plus vite afin d'arrêter l'hémorragie. Cependant il faisait nuit et elle ne voulait pas laisser Haldir seul le temps de sa recherche. Elle essaya de reprendre au mieux ses esprits et se concentra. Après tout, elle était une sorcière… Il suffisait que l'herbe des rois ne soit pas trop loin d'elle. La sorcière concentra sa magie dans ses mains et récita une formule. Une lueur verte éclaira les mains de la jeune fille : des feuilles d'athelas s'y déposèrent délicatement. Le parfum rafraîchissant de la plante eut pour effet de redonner un peu de baume au cœur à la jeune fille. Elle fit couler un peu de la sève de ces plantes sur la plaie. Elle déchira ensuite un pant de sa robe et disposa les feuilles en cataplasme sur l'épaule du capitaine elfique. C'est à ce moment là qu'elle s'aperçut que ce n'était pas la seule blessure sérieuse qu'il avait : il était blessé au niveau de l'abdomen et perdait beaucoup de sang. Elle soigna cette autre plaie du mieux qu'elle put puis s'assit aux côtés de l'elfe et lui prit la main.

– « Haldir, je vous en prie ne mourrez pas ! Il faut que vous résistiez ! Ne partez pas ! Ne me laissez pas seule ! …Je n'ai que vous ici… vous êtes la seule personne sur qui je peux compter et à qui je peux parler…ne mourrez pas ! » Sanglota la jeune fille.

– « Elenna…Elenna…C'est vous ? Vous allez bien ? Vous n'avez rien princesse ? » Demanda-t-il en ouvrant les yeux.

Haldir essaya de se relever mais la douleur fut telle qu'elle lui arracha une grimace et qu'il se laissa retomber lourdement au sol.

– « Non, Haldir ! Il ne faut pas que vous bougiez ! Vous êtes blessé. J'ai mis de l'athelas sur vos plaies pour arrêter l'hémorragie. Maintenant reposez vous et économisez vos forces.

Ne…ne vous inquiétez pas princesse. Je crois que nous allons avoir de l'aide plus tôt…plus tôt que vous ne le pensez. » Dit-il dans un dernier souffle avant de retomber inconscient.

– « HALDIR ! »

Soudain des bruits de sabots vinrent perturber le calme de la grande forêt de Lothlórien. Galadriel, Celeborn et Gandalf arrivèrent, montés sur de grands chevaux d'une blancheur tellement parfaite que les trois cavaliers semblaient descendus du ciel. L'Istari se précipita vers le capitaine de la garde, tandis que les seigneurs elfiques se dirigèrent vers la jeune fille qui semblait plus que paniquée.

– « Que s'est-il passé ? » Demanda Celeborn.

– « Les wargs nous ont attaqués ! Haldir m'a dit de monter dans l'arbre…Les wargs l'ont empêché de monter…ils…ils l'ont attaqué et…et…j'ai eu tellement peur…Je ne voulais pas qu'il meure…Une tornade…une tornade les a tués…et…et…il est blessé…Vite, il faut le soigner !…De l'athelas…je lui ai mis de l'athelas sur ses plaies…Il m'a parlé mais…mais il est de nouveau inconscient !…C'est de ma faute…Je…je suis désolée…Je ne voulais pas…J'ai été stupide…si je ne m'étais pas enfuie…Je ne sais pas ce qui c'est passé…C'est de ma faute…je ne veux pas qu'il meure !…Je ne veux pas…qu'il… meure… »

Elennawen s'effondra inconsciente elle aussi, dans les bras du souverain elfique, épuisée par tout ce qu'elle venait de vivre.