Le peuple oublié

Auteur : Elennawen

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.

Langue elfique

………. Délimitent un rêve ou une vision.

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Après près de 2 mois d'absence (vacances d'été obligent ;o) ), voilà le nouveau chapitre de ma fic. Pour me faire pardonner de mon retard (lol), je vous en offre un plus grand que d'habitude avec de nouveaux rebondissements à la clé… Mais cela, c'est à vous de le découvrir !

J'essaierai de maintenir le rythme de parution auquel je vous avais habitué, à savoir un chapitre par mois. En espérant que la rentrée se passera bien pour vous. Gros bisous à tous et bonne lecture.

Elennawen

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Réponses aux reviews :

Le troll des montagnes : Après une lecture du début du chap en préplu, maintenant tu as droit à la version intégrale ! lol J'espère qu'elle te plaira. a+ Bises

vvjohan : On se calme ! lol Bon t'as vu, elle les a explosé les wargs ! Maintenant, à toi de voir si mon héroine va bel et bien se venger sur Gandalf. A+. Bises

Narmoïondil : Bon pour ce qui est de savoir si Gandalf aura assez de tabac jusqu'à la fin de ma fic, je ne me fais pas trop de soucis pour lui. Un petit détour par la Comté et Hobbitbourg et hop, les provisions sont faites ! lol Sinon, pour tes autres questions, je te laisse trouver la réponse par toi-même. (Ca serait trop facile sinon, faut pas éxagérer ! ;o) lol) A+. Bisous

Noriko01 : Contente que ça te plaise ! J'espère qu'il en sera encore de même pour la suite. Sayōnara Noriko-chan et encore bravo pour ton bac miss!

Darky Angel : Kikou miss ! J'espère que tes vacances se sont bien passées. Merci pour ta review et tes encouragements qui me font très plaisirs. En effet, l'elfe que Elennawen a vu est bel et bien sa mère. Bien que morte, tu verras prochainement qu'elle a un rôle dans cette histoire… mais je n'en dirais pas plus afin de laisser planer le suspens. A+. Gros bisous

Karmilla : Ca fait super plaisir de voir une nouvelle lectrice aussi enthousiaste ! J'espère que la suite te plaira, même si on verra moins souvent Haldir dans les chapitres qui suivront. A bientôt. Bises

Marie : Ravie de voir que cette fic t'as plu. J'espère qu'il en sera de même pour la suite. A+. Bises

Bonne lecture à tous !

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Chapitre 6 : Lendemain de bataille et prise de conscience

Elennawen se réveilla en sursaut. Le cauchemar qu'elle venait de faire était différent de ceux qu'elle faisait d'habitude sur Sauron mais il n'en était, pour autant, pas moins effrayant. La jeune fille essaya de chasser les dernières images de ce cauchemar de ses pensées. Après avoir jeté un rapide coup d'œil autour d'elle, elle se rendit compte qu'elle ne se trouvait pas chez elle. La chambre qu'elle occupait était spacieuse et richement décorée. La jeune sorcière remarqua qu'elle n'était pas seule dans la pièce : Galadriel était assise dans un magnifique fauteuil dans un coin de la pièce, un livre sur les genoux. Le regard de la Dame de Lórien était fixé sur elle.

– « Que c'est-il passé Mademoiselle ? Qu'avez-vous vu cette fois-ci ? » Demanda-t-elle avant de venir s'asseoir aux côtés de la jeune fille.

Elennawen resta un moment silencieuse puis se rallongea et entama son récit.

– « … Je me promène dans les bois de Lothlórien quand tout à coup, tout devient noir autour de moi. Les arbres même en viennent à disparaître et seuls les ténèbres m'entourent… Soudain, deux yeux brillants avancent vers moi et me révèlent leur propriétaire qui n'est autre qu'un warg. Ce dernier s'approche… Tout devient rouge sang autour de nous et… Il commence à me parler. Je ne me souviens plus très bien de ce qu'il disait mais il m'a dit une phrase ressemblant à cela : « Tu penses peut-être avoir gagné mais sache que… Que Sauron mon maître va enfin pouvoir… pouvoir te trouver. » Le warg se met à rire et disparaît, comme absorbé par les ténèbres. C'est à ce moment que je me suis réveillée… Mais dîtes-moi Dame Galadriel, est-ce que… Est-ce que Haldir va bien ? » Questionna-t-elle la voix cassée par l'inquiétude.

– « Dire que le capitaine Haldir va bien serait beaucoup dire. Ses blessures sont profondes et son état est grave. Cependant, grâce à votre intervention, il n'est pas désespéré. Il ne reste plus qu'à prier les Valars qu'ils ne l'acceptent pas trop tôt dans les cavernes de Mandos et que vos efforts ne s'avèrent pas inutiles.

– Je suis un peu rassurée… J'ai craint qu'il n'arrive le pire. » Dit la princesse d'une voix éteinte, en baissant la tête.

Galadriel observa longuement la jeune fille de son regard profond, consciente de la grande détresse qui l'habitait. Elle décida cependant de ne pas l'évoquer pour ne pas la fatiguer. L'edhel se plongea dans ses pensées. Elle en fut tirée par la question que lui posa Elennawen.

– « Excusez-moi, où suis-je ?

– Au palais. Lorsque vous vous êtes évanouie, nous vous avons emmené ici, ainsi que Haldir. La maison de soin a dû accueillir de nombreux blessés à cause de l'attaque que nous avons subie hier. De plus, Mithrandir souhaitait vous garder en observation. »

Quelqu'un frappa à la porte et entra.

– « Vous êtes enfin réveillée Mademoiselle ! Comme je suis heureuse ! Je m'inquiétais tellement ! » S'écria Olwen en se dirigeant vers le lit. Elle prit la jeune fille dans ses bras. Elle s'aperçut alors de la présence de Galadriel. « Euh…Bonjour Madame…Je …Je suis désolée, je ne vous avais pas vue. » S'excusa la jeune elfe en s'inclinant devant la souveraine et en reculant de quelques pas.

– « Ce n'est rien Olwen. » Assura l'edhel avec un grand sourire. « Votre joie fait plaisir à voir. Je vous laisse mais veillez à ne pas trop la fatiguer, je vous prie. »

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Cela faisait trois jours que les wargs avaient attaqué. Galadriel, sur les conseils de Gandalf, avait ordonné à la jeune fille de séjourner au palais jusqu'à la fin de la semaine. C'était comme si l'Istari redoutait que quelque chose ne lui arrive. Heureusement, Olwen passait la majorité de son temps à discuter avec la sorcière.

– « Mademoiselle ! J'ai une bonne nouvelle à vous annoncer ! » Lui dit la jeune servante avec un sourire malicieux aux coins des lèvres. « Je sais où se trouve la chambre du capitaine Haldir. Je vais m'arranger pour que vous obteniez la permission de vous lever cet après-midi, comme ça vous pourrez aller le voir.»

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Elennawen sortit silencieusement de sa chambre. Bien qu'ayant obtenue la permission de se promener dans le palais, elle souhaitait se faire la plus discrète possible. Elle suivit le trajet que lui avait indiqué Olwen et se retrouva bientôt dans une aile du palais qu'elle n'avait jamais vue. Elle arriva devant la porte de la chambre de Haldir. Elle tendit la main vers la poignée mais stoppa son geste. Elle prit une profonde inspiration et entra. Une forte odeur d'athelas se dégageait de la pièce. La jeune fille se dirigea vers le lit du capitaine. Bien que Galadriel lui ait assuré qu'il était maintenant hors de danger, elle constata que le visage de l'elfe était toujours d'une pâleur cadavérique. L'edhel émit un grognement et des grimaces de douleurs agitèrent son sommeil. Elennawen s'assit à ses côtés et lui prit la main. Elle resta un long moment comme ça jusqu'à ce qu'un elfe entre dans la pièce. Elle fut plus que surprise lorsqu'elle le vit : il avait les mêmes cheveux dorés et les mêmes yeux gris que ceux du capitaine de la garde de Lórien. Le regard de la jeune sorcière resta fixé sur le nouvel arrivant. Lorsqu'elle se rendit compte de son attitude, elle rougit de gène. Elennawen leva et sortit après l'avoir salué l'edhel.

– « Mademoiselle ! Attendez s'il vous plait ! » Dit l'elfe blond en s'avançant vers elle. « Je… Je voulais vous remercier d'avoir sauvé mon frère Mademoiselle.

– Votre frère ... » Murmura-t-elle pour elle-même.

– « Je me présente : je m'appelle Orophin et je suis garde de Lórien. Rúmil, mon deuxième frère, occupe également ce poste. Nous vous sommes reconnaissants d'avoir sauvé notre frère de l'attaque des wargs.

– … Je ne sais même pas ce qui s'est passé. J'ignore comment j'ai pu lui venir en aide… Et puis, c'est de ma faute si il se trouvait en pleine forêt au moment de l'attaque. » Dit Elennawen en baissant la tête et en fronçant les sourcils.

Orophin observa longuement la jeune fille. Il lui posa une main sur l'épaule et reprit la conversation.

– « Je ne pense pas que Haldir aimerait vous voir culpabiliser comme vous le faites. Il est garde, il n'a fait qu'obéir aux ordres qu'on lui avait donnés. Il savait ce qu'il faisait lorsqu'il est venu vous chercher. Cessez de vous tourmenter l'esprit et offrez-lui le plus beau de vos sourires lorsqu'il se réveillera. Vous voir heureuse sera pour lui le meilleur des remèdes, je peux vous l'assurer. » Termina-t-il avant de retourner dans la chambre de son frère.

Elennawen resta un instant sans rien faire puis partit en courant. Orophin ne lui en voulait pas d'avoir mit la vie de son frère en danger… Elle commençait seulement à comprendre à quel point elle avait été stupide et égoïste ! Orophin, Olwen, Galadriel, Haldir et les autres cherchaient seulement à l'aider ! Bien que cela soit aussi dans leur intérêt, ils voulaient qu'elle soit capable de se défendre face au Mal. Ils lui étaient venus en aide lorsqu'elle était en danger, et ils le feraient encore sûrement s'il le fallait. Mais elle… Elle était incapable de les aider. Les Galadhrims avaient subit l'attaque des wargs et elle n'avait rien pu faire pour éviter qu'il y ait des morts. Haldir avait même faillit mourir à cause d'elle ! Elle ne voulait plus que cela se reproduise ! Elle ne voulait plus que des personnes souffrent à cause d'elle ! Elle allait s'entraîner ! S'entraîner nuit et jours s'il le fallait, pour pouvoir maîtriser ses pouvoirs ! Même si elle n'était pas capable de vaincre Sauron, elle allait se battre. Se battre pour pouvoir protéger le maximum de vies. Se battre aux côtés des peuples libres des Terres Du Milieu pour que l'espoir subsiste.

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La jeune fille arriva essoufflée dans la salle du trône. Comme elle l'espérait, Gandalf était en grande discussion avec Celeborn et Galadriel. Malgré tout, elle s'avança et s'agenouilla devant eux.

– « Je suis désolée de vous interrompre mais je dois absolument vous parler. Je m'excuse de vous avoir causé autant de soucis ces derniers temps mais je n'avais pas compris l'importance de ce que vous me demandiez. Je ne sais toujours pas si je serais capable de battre Sauron mais je ferais tout mon possible pour l'empêcher d'arriver à ses fins. C'est pourquoi, Mithrandir, je vous prie de reprendre vos cours afin de m'apprendre à maîtriser mes pouvoirs. Je comprendrais que vous refusiez et dans ce cas, je m'entraînerais par moi-même. Je suis désormais prête à affronter mon destin. »

Les souverains et l'Istari furent surpris par cette déclaration et par le changement d'attitude de Elennawen. La jeune fille semblait avoir mûri d'un coup. Celeborn s'avança vers elle.

– « Vous faites preuve d'une grande prétention en osant nous interrompre Mademoiselle. » Dit-il d'un ton froid. « Cependant, je suis heureux de constater que vous faîtes enfin preuve de sagesse et que vous avez enfin comprit que nous ne vous voulions aucun mal et que nous agissions dans votre intérêt. Nous avons d'ailleurs le même objectif. J'accepte donc vos excuses, à la condition bien sûr, que vous ne reveniez pas sur vos paroles et que vous fassiez preuve d'une grande détermination dans les actions que vous aurez à mener.

– Il semble que moi aussi, je n'ai pas agi de la meilleure façon qu'il soit. » S'excusa Galadriel en relevant la jeune fille. « J'aurais dû vous laisser le temps de prendre conscience de qui vous étiez avant de vous demander d'apprendre à vous battre. J'aurais dû parler un peu plus avec vous au lieu de vous laisser à vos doutes. Mais je suis rassurée car vous faites preuve d'une grande force à présent.

– Quant à moi, » Conclut Gandalf. « J'accepte de reprendre mon enseignement. Nous recommencerons dès demain matin Mademoiselle. »

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Cela faisait deux jours que Gandalf avait reprit les cours. Selon lui, il était aussi essentiel de s'entraîner que de se reposer. Il laissait ainsi à Elennawen une bonne partie de ses après-midi de libre. Elle en profitait pour continuer à s'entraîner à tirer à l'arc, se promener à cheval et méditer.

La jeune fille arrivait à garder tous ses sens en éveil lorsqu'elle méditait. Elle était alors capable d'entendre le moindre petit bruit ou de sentir les divers parfums des fleurs qui l'entouraient. Mithrandir lui avait expliqué que ces dons lui provenaient des pouvoirs elfiques que lui avait transmis sa mère, Fëamenel.

« Il semblerait que vos sens elfiques ne se manifestent que lorsque vous êtes en harmonie avec vous-même. Cependant, les pouvoirs purement magiques que vous avez hérités de votre mère se manifestent plus facilement. Cela doit être dû à votre nature de sorcière. C'est pour cela que le vent et les arbres vous ont obéis l'autre nuit. Votre mère était très proche de la forêt, bien plus proche de celle-ci que la plupart des elfes. Elle était capable de communiquer avec elle et de la contrôler. C'est comme si Fëamenel était une descendante directe de la Valië Yavanna, appelée Kementari chez les eldar, la Reine de la Terre, celle qui aime tout ce qui pousse sur Arda. » Lui avait-il dit la veille.

Elennawen entendit quelqu'un approcher derrière elle. Le pas était léger, presque imperceptible, caractéristique des elfes. La jeune fille ouvrit les yeux et se releva. Un grand sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle vit la personne qui avançait.

– « Haldir ! Vous vous êtes enfin réveillé ! Comme je suis contente !... Mais attendez… Vous devriez être couché ! Que faites-vous ici ! Allez vite vous allonger !

– Ravi de vous revoir princesse ! Et bien, quel accueil, je n'en attendais pas moins de vous ! » Dit le capitaine de la garde avec un petit sourire moqueur.

– « Haldir vous n'êtes pas raisonnable. Venez, je vous raccompagne à votre chambre.

– Moi qui me faisais un plaisir de pouvoir enfin voir la lumière du soleil ! Rester cloîtré pendant une semaine dans une chambre sombre, ce n'est pas joyeux. » Soupira l'elfe.

– « C'est bon vous avez gagné ! Vous pouvez rester mais pas trop longtemps non plus, je ne voudrais pas que vous rechutiez. » Termina la jeune fille.

Haldir lui sourit puis s'approcha d'elle. De son bras valide, il la serra tendrement contre lui et lui murmura à l'oreille.

– « Je suis tellement heureux de vous revoir saine et sauve… »

Elennawen fut plus que surprise par le geste de l'elfe. Elle ne savait que faire. Elle aussi était tellement heureuse de le voir en vie ! Haldir s'écarta d'elle et lui fit un grand sourire. Elle se sentit rougir et lui rendit son sourire.

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Un mois après que Caras Galadhon ait été attaqué, la vie dans la cité avait reprit son cours normal. Haldir était toujours en convalescence mais assurait chaque après-midi une à deux heures de cours de tir à l'arc à Elennawen. Cette dernière avait fait d'énormes progrès. Elle avait, en outre, appris à utiliser la majorité de ses pouvoirs comme elle le désirait, en leur donnant une puissance plus ou moins importante selon ses désirs et ses besoins. Mithrandir lui avait également demandé d'essayer d'écouter la nature et de la comprendre afin de pouvoir de nouveau l'utiliser en cas de nécessité. Elennawen passait donc ses après-midi entre le terrain d'entraînement et la forêt.

Haldir était déjà partit depuis quelques minutes mais la jeune sorcière continuait à s'entraîner en augmentant de plus en plus la distance la séparant des cibles. Elle banda son arc, visa et tira. La flèche vint se planter à quelques millimètres du centre de la cible.

– « Vous vous en sortez pas mal pour une jeune fille de votre âge et qui plus est, qui ne fait pas partie du peuple des elfes. »

Elennawen sursauta. Elle était tellement absorbée par son entraînement qu'elle n'avait pas entendu arriver son interlocuteur. Elle se retourna et vit un jeune elfe blond dont le magnifique visage était éclairé par des yeux bleus. Il était vêtu de riches habits verts et bruns brodés d'argent et se tenait appuyé contre le tronc d'un arbre.

– « Je suis tout à fait navré de vous avoir fait sursauter Mademoiselle. Pardonnez mon impolitesse mais je vous regardais tirer à l'arc et je n'ai pu m'empêcher de vous féliciter pour l'habilité dont vous faites preuve. Si je puis me permettre, vous vous entraînez depuis longtemps ?

Je m'entraîne effectivement depuis quelques mois déjà. Le capitaine Haldir est mon maître d'armes. »

L'edhel parut surprit d'entendre la sorcière lui répondre en elfique.

– « Vous ne savez pas seulement tirer à l'arc, vous parlez également très bien elfique Mademoiselle. Est-ce également le capitaine Haldir qui vous a enseigné notre langue ?

Non. C'est la Dame Galadriel qui me l'a enseignée à mon arrivée à Caras Galadhon.

Vos enseignements ne vous sont dispensés que par les personnes les plus capables dans leur domaine à ce que je vois. Vous avez eu de la chance d'avoir de si bons professeurs et vous avez parfaitement retenu leurs enseignements. Bien, je vais vous laisser terminer votre entraînement à présent. J'espère ne pas vous avoir trop importunée. Namarië jeune demoiselle. »

– « Et bien, voilà une rencontre quelque peu étrange…Il ne m'a même pas dit son nom. » Murmura Elennawen pour elle-même lorsque l'elfe fut parti.

Elle partit faire une promenade à cheval en forêt. A son retour chez elle, elle trouva Olwen l'attendant dans le salon.

– « Ah Mademoiselle ! La Dame Galadriel m'a dit de vous prévenir que vous étiez attendue au palais pour le dîner. Nos souverains ont des invités et ils voudraient que vous vous joigniez à eux. Madame m'a d'ailleurs demandé de vous dire de porter la robe que je vous ai mise dans votre chambre. Elle l'a faite faire exprès pour vous. »

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Elennawen se trouvait dans l'arrière salle de la salle du trône, attendant d'être annoncée, comme le lui avait demandé la Dame Galadriel. Enfin elle entendit l'elfe prononcer son nom.

Elle était vêtue d'une robe du même vert amande que ses yeux, brodée avec du fil d'argent au niveau de la poitrine et des manches qui s'évasaient à partir du coude. Elle portait un magnifique diadème composé d'entrelacs argentés et de pendants qui retombaient magnifiquement sur sa chevelure. Olwen avait tressé cette dernière à la façon des elfes des Lórien avec du fil argenté. Autour de son cou, Elennawen portait pour la première fois le collier de sa mère.

Tandis qu'elle descendait avec grâce les quelques marches la séparant des souverains, le silence se fit dans la salle. Le temps semblait comme suspendu.

Elennawen arriva à hauteur de Galadriel et Celeborn. Ceux-ci allèrent s'asseoir sur leurs trônes et invitèrent la princesse à s'asseoir dans un magnifique fauteuil disposé auprès d'eux. La jeune fille balaya l'assemblée du regard. Il y avait de nombreux elfes qu'elle avait déjà vus à Caras Galadhon, ainsi que Gandalf et Haldir. L'elfe chargé d'annoncer les invités reprit la parole.

– « Le roi Thranduil et le prince Legolas du royaume Sylvestre ! »

Les portes principales de la salle du trône s'ouvrirent, laissant passer deux elfes blonds, habillés de brun et de vert et portant chacun une couronne. Elennawen reconnu le plus jeune elfe qui répondait au nom de Legolas. Celui-ci n'était autre que l'edhel venu lui parler l'après-midi même. Les deux elfes de Mirkwood saluèrent les Seigneurs de Caras Galadhon.

– « Seigneur Thranduil, prince Legolas, je vous présente Elennawen, la princesse des sorciers. » Dit Galadriel en se tournant vers la jeune fille.

– « La princesse des sorciers…Alors ce que l'on raconte chez les elfes est vrai. La princesse des sorciers est venue en Lothlórien et les liens d'amitiés qui unissaient sorciers et Eldar ont été reformés. C'est un honneur pour le peuple de la Forêt Noire de vous rencontrer et je suis enchanté de faire votre connaissance Mademoiselle.

C'est à moi d'être honorée de pouvoir saluer les Seigneurs du Royaume Sylvestre, Roi Thranduil. »

Galadriel et Celeborn se dirigèrent vers la salle de reception du palais, suivis par leurs invités. Elennawen eut l'impression que Haldir lançait un regard noir au jeune prince de Mirkwood lorsque celui-ci proposa son bras à la jeune fille.

– « Vous êtes tout à fait magnifique dans cette robe et ce diadème vous va à ravir. Pour un peu, on croirait que vous êtes une véritable elfe, Princesse. J'espère que vous me pardonnerez pour l'indiscrétion dont j'ai fait preuve cet après-midi mais je n'ai pu m'empêcher de vous observer.

Cela n'est rien, même si j'ai été forte étonnée que vous ne me donniez pas votre nom. »

Le repas et les festivités se déroulèrent dans la joie et la bonne humeur. Malgré tout, la jeune sorcière eut la nette impression que Haldir était bougon et qu'il essayait d'éviter qu'elle ne se retrouve seule avec le prince de la Forêt Noire ou qu'elle ne danse avec lui.

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Elennawen s'entraînait seule au tir à l'arc. Elle avait apprit, en début d'après-midi, que Haldir ne pourrait pas assurer son cours car les Seigneurs des Galadhrims avaient à lui parler. Soudain, elle sentit une présence derrière elle.

– « Qu'est-ce qui peut pousser une jeune fille de votre âge à vouloir absolument savoir se battre ?

Est-ce une manie que de m'observer prince Legolas ? » Questionna-t-elle en souriant malicieusement au jeune elfe.

Et bien, je vous cherchais pour vous proposer une promenade. Votre servante, Olwen, m'a dit que je pourrais vous trouver ici. Si je vous importune, je ne m'attarderai pas et attendrai un moment plus propice pour parler avec vous.

Vous ne me dérangez aucunement. Comme vous le voyez, je m'entraînais un peu plus au maniement de l'arc. Les temps sont durs et je veux être capable de me protéger et de protéger les personnes autour de moi.

Une jeune fille de votre âge ne devrait pas avoir à penser à de telles choses.

Vous avez peut-être raison Prince Legolas, mais la réalité en a décidé autrement… Vous étiez venu pour me proposer de faire une ballade en votre compagnie, il me semble. Je vous propose de prendre nos chevaux et de partir galoper où bon nous semble. Nous pourrons ainsi oublier, pour un temps, les dures épreuves qui nous accablent. »

Le prince de Mirkwood lui adressa un sourire et lui proposa son bras pour l'accompagner jusqu'au pré où se trouvait Anor, la jument de la jeune fille. Les deux jeunes gens partirent à travers bois en direction de la Nimrodel. Elennawen n'avait pas effectué ce chemin depuis son arrivée à Caras Galadhon. L'elfe et la sorcière parlèrent de choses et d'autres. Elle aimait à parler avec l'edhel. Celui-ci semblait s'intéresser particulièrement à la civilisation des sorciers. Il lui posa de nombreuses questions sur son peuple. La jeune fille, quant à elle, portait un grand intérêt au royaume Sylvestre.

– « C'est la première fois que je rencontre un elfe ne venant pas du royaume de Lothlórien, dites-moi comment est le royaume de La Forêt Noire ?

Mirkwood était une forêt magnifique, aux milles couleurs en automne. Ses enchantements en avaient émerveillés plus d'un et la nature y faisait un travail remarquable. » La voix de l'edhel se fit plus faible et son regard devient mélancolique.

Excusez-moi, mais pourquoi parlez-vous de votre Royaume au passé ?

– …Le royaume Sylvestre tel que je l'ai connu enfant n'est malheureusement plus. Le Mal s'est introduit en lui. Cela a commencé avec le Nécromancien. Il a bâti sa tour en ces lieux et des créatures maléfiques sont apparues peu à peu. Il a fallu toute la sagesse de Gandalf et du Conseil Blanc pour établir qui était la personne qui se cachait sous les traits du Nécromancien. Il ne s'agissait que de Sauron lui-même. Après une rude bataille, le Seigneur Noir a été chassé et est retourné en Mordor, où il règne depuis en maître. Le Royaume Sylvestre a retrouvé ses couleurs d'antan pour un temps mais la puissance du Seigneur du Mordor a grandi et désormais les créatures malfaisantes sont revenues sur nos terres. Les maintes batailles n'ont pas suffies à les repousser et notre pouvoir n'a pu préserver du Mal qu'une petite partie de notre forêt. »

Les yeux de l'elfe laissèrent passer tristesse et rage. Elennawen remarqua que les doigts de Legolas s'étaient également crispés sur les rênes de son étalon. Elle regretta grandement d'avoir posé cette question et changea de sujet. Elle évita de reparler du Royaume Sylvestre jusqu'à leur retour à Caras Galadhon.

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Haldir attendait en bas de chez la jeune fille et se précipita vers elle dès qu'il l'a vit. Il s'emblait quelque peu énervé.

– « Où étiez-vous Princesse ? Je vous ai cherchée partout.

– Je suis allée faire du cheval en forêt avec le prince Legolas.

– Je n'aime pas que vous partiez comme cela.

– Haldir, si vous avez peur que je me sauve de nouveau, je peux vous assurer que cela ne se reproduira pas. Et puis, je n'étais pas seule.

– Je préfèrerai tout de même que vous m'avertissiez quand vous partez, même si c'est avec Legolas. Il me déplaît de ne pas savoir où vous êtes. » Dit-il en haussant légèrement le ton.

– « Mais enfin que vous arrive-t-il ! Cela ne vous ressemble pas d'agir de la sorte ! Je ne me balade pas souvent et il peut m'arriver de ne pas avoir le temps de vous prévenir avant mais…

– Et bien maintenant je veux que vous me préveniez ! » Ordonna-t-il sèchement.

Elennawen eut un mouvement de recul. Haldir et elle ne s'étaient jamais disputés. Pourquoi venait-il lui hurler dessus pour une simple promenade en compagnie du prince du Royaume Sylvestre ?

– « Elenna, je suis désolé. C'est juste que je me faisais du souci pour vous… » Expliqua le capitaine en s'approchant d'elle.

Il voulut lui prendre la main mais la jeune fille recula de nouveau et monta précipitamment chez elle. Non loin de là, Legolas, qui revenait du pré où se trouvait son étalon, avait observé la scène.

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Elennawen était furieuse. Pourquoi Haldir se comportait-il comme ça tout à coup ? Qu'est-ce qui lui avait prit ? Lui en voulait-il vraiment de ne pas lui avoir dit où elle allait ou était-il simplement jaloux de Legolas ? La jeune fille essaya de se calmer quand tout à coup…

– « HAAA ! »

Elle s'effondra sur le sol. Quelle était cette douleur atroce qui lui traversait tout le corps ? Elle avait du mal à respirer. Tout devint noir devant ses yeux et une voix sinistre résonna dans sa tête. Une fraction de seconde plus tard, le voile noir se dissipa et elle vit de nouveau correctement. Haldir entra brusquement dans l'appartement de la jeune fille.

– « Elenna, que se passe-t-il ! »

Il s'agenouilla auprès d'elle. Il semblait complètement paniqué. La jeune fille essaya de lui parler mais aucun mot ne sortit de sa bouche. Son corps était secoué de spasmes de douleur. La jeune fille eut de nouveau une absence. La voix devenait plus forte et lui inspirait de plus en plus de peur. Lorsque Elennawen reprit ses esprits, Legolas se trouvait également à ses côtés. Haldir voulut prendre la jeune fille pour la porter sur le divan mais dès qu'il voulut la soulever, la douleur redoubla d'intensité et arracha un nouveau cri à la sorcière.

– « …Chercher…Gandalf…Galadriel…mal… » Réussit-elle à murmurer au capitaine de la garde avant de perdre une nouvelle fois conscience.

Elennawen eut la sensation de quitter son corps, comme si elle était aspirée par quelque chose de très puissant. Quelque chose qui l'attirait sans qu'elle ne puisse rien faire.

……….

– « Je t'ai enfin trouvé ma chère sorcière ! »

Elle se trouvait dans une immense salle noire où se trouvait un trône. Sur celui-ci était un être à la forme indéfinissable et dégageant une immense force maléfique. Ce ne pouvait être que lui ! Lui seul pouvait dégager autant de mal ! Seul Sauron en était capable ! Elle se trouvait devant le maître du Mordor en personne et cette fois-ci, ce n'était pas une simple vision !

– « Surprise de te retrouver ici ! » Dit-il d'un ton sarcastique. « J'ai plus de pouvoirs que tu ne le penses et si je veux attirer l'esprit de quelqu'un vers moi, je le peux ! C'est précisément ce que je viens de faire ! »

La jeune fille était pétrifiée. Sauron avait réussi à l'attirer à lui. Qui sait ce qu'il était capable de lui faire ? Rien qu'à l'évocation de cette pensée, elle eut encore plus peur. Il fallait qu'elle trouve le moyen de partir d'ici et vite !

– « Oh, ce n'est pas gentil de vouloir me fausser compagnie ! Laisse-moi au moins te dire pourquoi tu es ici !... J'ai pu constater que tu avais des pouvoirs assez intéressants. Savoir contrôler la nature, ce n'est pas donné à tout le monde ! C'est un don rare et puissant, et tu as la chance de le posséder. Imagine ce que nous pourrions faire ensemble ! Nous aurions le monde à notre portée !

– Jamais ! Il est hors de question que je m'allie à vous !

– Hahaha ! Tu es bien courageuse, j'aime ça ! Mais ne sois pas stupide, il serait dommage de gâcher tes pouvoirs ! Tu as un énorme potentiel, il serait vraiment fâcheux de ne pas l'utiliser ! Souhaites-tu rester à la solde des elfes plutôt que d'agir par toi-même ? Préfères-tu n'être qu'un pion entre leurs mains ? Les elfes sont hautains. Ils ne pensent qu'à eux et à leur bonheur. Ils n'ont que faire des gens comme toi. Crois-tu vraiment qu'ils se soucient du peuple des sorciers ! Non ! Ils vont t'utiliser pour arriver à leurs fins. Que tu risques ta vie ou non, ils n'en n'ont rien à faire ! Une fois que tout sera terminé, et si tu es encore en vie, ils t'abandonneront et t'oublieront. Ils resteront sur Arda à chanter les louanges de leurs pairs tandis que toi, tu la quitteras sans aucune reconnaissance…» Déclara-t-il d'une voix mielleuse.

– Ca suffit !... Je ne me joindrais pas à vous ! Rien ne me fera changer d'avis !

– Tu es pitoyable ! Comme tous ceux de ton espèce ! Vous choisissez toujours la voix de la souffrance plutôt que celle du pouvoir…

– NOUS CHOISSISSONS LA VOIX DE LA LIBERTE ! »

Sauron se leva d'un bon. Il fulminait de rage ! Comment une jeune fille osait-elle lui tenir tête, à lui qui avait pu pervertir Hommes, Nains et Elfes par le passé, sans oublier les Sorciers ! Il allait lui faire payer son outrage !

– « ALORS TU MOURRAS ! »

Elennawen s'effondra de douleur. Son esprit, tout comme son corps, pouvaient être torturés à distance par le seigneur du Mordor ! Elle souffrait tellement ! Elle aurait préféré que tout s'arrête mais Sauron prenait un malin plaisir à la voir souffrir ! Elle ne savait que faire. Elle aurait peut-être dû lui faire croire qu'elle était de son côté. Peut-être serait-elle repartie vivante. Elle voulut se servir de ses pouvoirs mais la douleur devint telle qu'elle sentit son cœur faire des soubresauts. Elle avait de plus en plus de mal à respirer !

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Legolas ne savait que faire. Haldir était parti chercher les seigneurs de Lothlórien ainsi que Gandalf. Elennawen avait perdu connaissance mais elle était toujours secouée de spasmes de douleur. Soudain elle hurla et les spasmes devinrent plus intenses. Que lui arrivait-il ? Elle commença à tousser puis sa respiration devint saccadée. Elle s'étouffait.

– « Princesse ! Princesse ! Ressaisissez-vous ! »

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Sauron riait. Il se délectait des souffrances qu'il faisait endurer à la jeune fille. Celle qui l'avait défié allait bientôt mourir sous ses yeux !

Elennawen avait du mal à garder son esprit éveillé. L'air lui manquait de plus en plus. Dans un dernier effort, elle lança le plus puissant des sortilèges qu'elle pouvait dans une telle situation. Sauron fut projeté à plusieurs mètres. Elle n'entendit plus rien. Tout devint noir.

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