Le peuple oublié
Auteur : Elennawen
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.
Langue elfique
………. Délimitent un rêve ou une vision.
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Réponses aux reviews :Darky Angel : Kikou miss ! Comme tu peux enfin le voir, voilà la suite de ma fic. Un gros merci pour ta review qui m'a fait super plaisir ! On est d'accord, Sauron n'est qu'un personnage vil et méprisable au possible ! (Argh je le hais ! Au moins autant que Voldemort et un autre personnage d'Harry Potter que je ne citerais pas pour ceux qui n'ont pas encore lu le 6ème volume! lol ;-p) Pour ce qui est de savoir si Elennawen aurait besoin de Sarah (héroïne d'Une sorcière en Terre du Milieu, pour ceux qui ne savent pas (pub gratuite !) lol.), je pense que l'idée de les faire se rencontrer pourrait être super intéressante ! (Surtout que j'adore ton perso !) Reste à savoir dans quelles circonstances et si cela est réalisable facilement. Mais ça, on peut en reparler plus tard. Qu'est-ce que tu en penses ? A+. Gros bisous
Karmilla : Un grand merci pour l'enthousiasme dont tu fais part et pour la ferveur de ton soutien à notre cher Haldir ! lol Comme tu vas pouvoir le constater, ce n'est pas le dernière fois qu'il y aura un face à face entre nos deux elfes préférés. Bonne lecture. A+. Bises
vvjohan : Pour ce qui est de la fin du chapitre précédent, pour moi il s'agit tout de même d'une fin. Une fin ouverte certes, mais montrant les dernières choses (donc d'une certaine manière la fin) que voit Elennawen avant ce…noir. Pour moi, c'était une manière de laisser planer le suspens sur ce qui était arrivé à mon héroïne, mais je conçois parfaitement que cela ne plaise pas à tout le monde. Pour ce qui est des pouvoirs de Elennawen, pour le moment elle n'en a pas tant que ça, mais il ne faut pas oublier que c'est une sorcière à la base donc que la magie fait partie d'elle-même. Le « coup » qu'elle assène à Sauron n'est pas un coup dangereux mais il s'agit plus de l'effet de surprise qui en résulte. J'espère que ces explications pourront t'éclairer et n'hésites pas à me reposer des questions. A+. Gros bisous.
Le troll des montagnes : Heureuse de voir que le passage avec Sauron t'a plut, surtout que c'est une partie de l'histoire que j'ai eue un peu de mal à traiter. En effet, je ne suis pas habituée à écrire des rôles de « méchants » donc j'étais moins à l'aise avec les dialogues de Sauron. Mais je suis rassurée de voir que cela est bien passé auprès de mes lecteurs. Pour ce qui est de la jalousie des elfes, je peux comprendre que pour toi, cela ne fait pas partie des sentiments habituels qu'ils éprouvent, mais je vais tout de même te faire part de ma vision des choses et de la façon dont j'ai interprété les écrits de Tolkien. Pour moi, la jalousie c'est tout d'abord la peur de voir l'être aimé nous échapper. Or, dans le Seigneur des Anneaux, Elrond a peur pour Arwen, peur qu'elle ne meure de chagrin et c'est pour cela qu'il veut qu'elle parte en Valinor. Donc, comme pour moi jalousie et peur sont liées, je pense que les elfes peuvent éprouver de la jalousie. Après, il se peut que mon raisonnement ne tienne pas correctement ou que j'ai mal interprété Tolkien (et là je m'en excuse humblement TT). J'espère que le chap 7 te plaira toujours autant que les précédents. A+. Bisous
Noriko01 : Et ouais comme tu le dis, la classe le prince Legolas ! lol ;o) Pour ce qui est des éventuelles illustrations qui pourraient accompagner mon récit, cela ne se fait pas trop dans les fanfictions mais je veux bien que tu en fasses et que tu me les envoies par mail si ça te fait plaisir ! Bref, si tu as envie de t'inspirer de ma fic pour dessiner, pas de problèmes. J'en suis même très flattée car cela veut dire que j'arrive à créer une atmosphère et des personnages que les lecteurs peuvent ressentir et visualiser dans leur esprit et j'en suis très heureuse. J'espère que ce chap. te plaira et qu'il t'inspirera de nouvelles créations. ;o) A+. Gros bisous Noriko-chan. PS : Petit jeu pour toi : dans ce chap, il y a un petit clin d'œil à une de mes séries manga anime préférée que tu as également vue, la reconnaîtras-tu ? Petit indice, ça ne fait que quelques lignes et ça se situe au début du chap. ;o)
Bonne lecture à tous !
PS : Un gros bisous spécial à ma bêta, Mu-sama, qui prend le temps de relire chacun de mes chapitres. Merci pour l'aide que tu m'as apportée sur ce chapitre, tout particulièrement sur le travail des caractères de mes personnages. Arrigato gozaimassu, Mu-sama!
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Chapitre 7 : Départ imprévu
Haldir pénétra dans le salon de la demeure de la jeune fille, suivit des Seigneurs des Galadhrims ; Olwen, Thranduil et Gandalf sur leurs talons. Elennawen était allongée, Legolas agenouillé à ses côtés. Elle était animée de tremblements et sa respiration était difficile. L'Istari se précipita vers elle.
– « C'est Sauron ! Il s'est emparé de son esprit et la torture ! »
Soudain les spasmes cessèrent et l'on n'entendit plus la respiration saccadée de la jeune fille. Elle ne bougea plus. Son visage se figea et la lumière de ses yeux s'éteignit.
Gandalf mit sa main au dessus du front de la jeune fille et prononça des paroles en Quenya, elfe ancien, ainsi que dans d'autres langues. Les Seigneurs de Lórien ainsi que Thranduil étaient pétrifiés. Olwen éclata en sanglots. Haldir était blafard. Tous attendaient une quelconque réaction de la part de la jeune fille. L'Istari cessa ses incantations. Il passa une main sur le visage de Elennawen et lui ferma les yeux. Il baissa la tête, le visage triste.
– QUE SE PASSE-T-IL MITHRANDIR ! » Hurla Haldir.
– « Elle… Elle n'est plus... Sauron a triomphé d'elle. Je… Je suis désolé. »
Un silence pesant se fit. Tous étaient choqués après l'annonce de l'Istari. Soudain, Legolas se précipita sur Haldir et lui prit sa dague. Après tout, elle s'était étouffée ! Il y avait peut-être encore moyen de la sauver ! Il déchira le haut du bustier de la jeune fille à l'aide de l'arme. Il pencha légèrement la tête de cette dernière en arrière. Il déposa posa ses lèvres sur celles de Elennawen et lui fit du bouche à bouche. Il mit ensuite ses mains sur la poitrine de la sorcière et commença un massage cardiaque. Il alterna les deux méthodes mais rien ne semblait vouloir ramener la jeune fille parmi le monde des vivants. Galadriel s'approcha du jeune prince.
– « Arrêtez, caun Legolas ! Cela ne sert plus à rien. Laissez-la reposer en paix maintenant. Elle a suffisamment souffert. » Dit-elle d'une voix tremblante.
Pour toute réponse, le Prince de Mirkwood redoubla d'efforts, bien décidé à ne pas abandonner. La Dame de Lórien adressa un regard interrogateur et craintif à Celeborn. Celui-ci allait parler lorsque tous virent le bras droit de la jeune fille bouger. Elennawen ouvrit brusquement les yeux et inspira profondément en émettant une sorte de cri étouffé. Elle suffoqua pendant quelques instants. Elle se mit à trembler et lança des regards apeurés dans toute la pièce. Legolas la couvrit de sa cape. Il la prit dans ses bras et la berça en lui chantant une chanson elfique pour l'apaiser. La jeune fille se laissa faire et se mit à pleurer.
Galadriel releva doucement Elennawen et l'accompagna dans sa chambre afin qu'elle se change. Haldir soupira de soulagement et Olwen cessa de pleurer. Les Seigneurs Thranduil et Celeborn paraissaient perdus dans leurs pensées. Gandalf s'assit sur le divan. Il semblait avoir prit cinquante ans d'un coup.
– « Par les Valars…Si vous n'aviez pas été là jeune Prince… Je craignais que Sauron ne s'en prenne à elle, mais pas de cette manière…
– Vous ne pouviez pas prévoir qu'il l'attaquerait comme cela. Au moins maintenant nous avons un avantage car il la croit morte. » Ajouta Celeborn
– « Hartham an dîn suil, brannon Celeborn. Hartham… (Espérons pour son salut, seigneur Celeborn. Espérons…) » Murmura l'Istari.
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Haldir sortit du salon pour aller sur le balcon. Il s'appuya sur la balustrade et prit sa tête entre ses mains. Il avait failli la perdre ! Sauron l'avait attaquée et il n'avait rien pu faire pour la protéger! Pour la première fois depuis longtemps, des larmes coulèrent sur les joues de l'elfe.
Des pas feutrés se firent entendre. Haldir sécha discrètement ses larmes et effaça toute trace d'inquiétude sur son visage.
– « Je suis soulagée, j'ai eu très peur toute à l'heure. Peur de perdre une personne que je considère comme une amie très chère. » Dit Olwen la voix encore tremblante sous le coup de l'émotion.
– « Il est vrai que cette attaque était totalement imprévue. Maintenant tout est fini. La princesse aura besoin de votre soutien afin d'oublier ce qui c'est passé. Je compte sur vous pour jouer parfaitement votre rôle de suivante et d'amie pour l'aider à surmonter cette épreuve. » Révéla-t-il d'une voix impassible, avant de retourner dans le salon.
– Je comprends… Lui avez-vous jamais parlé de vos sentiments, Capitaine ? Elle aura aussi besoin de vous. » Murmura la suivante pour elle-même.
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Elennawen pénétra dans le salon, Galadriel la soutenant. La jeune fille était encore en état de choc et regardait autour d'elle avec des yeux apeurés. Elle s'assit sur le divan auprès du feu, la cape de Legolas toujours sur ses épaules. Tous la regardèrent, attendant une quelconque réaction de sa part. La Dame de Lórien vint s'asseoir auprès d'elle. Elle lança un regard interrogateur à Celeborn qui abaissa lentement la tête en signe d'affirmation. Après avoir prit une profonde inspiration, Galadriel se tourna vers la jeune fille et commença à parler :
– « Je sais que ce que je vais vous demander n'est pas facile, mais il faudrait que vous nous racontiez ce qui s'est passé Elenna. » Demanda-t-elle avec sollicitude.
La jeune sorcière ramena ses genoux près d'elle. Elle s'entoura de la cape de Legolas et la tint fermement.
– « Elenna… Je vous en prie, essayez de nous raconter ce qui c'est passé, sinon nous ne pourrons vous aider. » Reprit Galadriel.
– « … Je… Je… Je ne peux pas… »
Elennawen serra un peu plus la cape et fixa son regard sur le feu brûlant dans la cheminée. Elle se mit à trembler. Son regard était celui d'une personne perdue et apeurée. Elle secoua la tête et la posa sur ses genoux, se cachant ainsi de la lumière.
– « Elennawen, il nous faut absolument savoir ce qui s'est passé… »
Devant l'absence de réponse de la jeune fille, la Dame de Lórien se tourna vers Gandalf et les Seigneurs Thranduil et Celeborn. Ils semblaient communiquer par la pensée. Tous acquiescèrent de la tête puis se tournèrent vers la Reine des Galadhrims. Cette dernière se tourna vers la jeune sorcière.
– « Elennawen, me laisseriez-vous lire dans votre esprit ce qui c'est passé avec le Seigneur Noir ? » Demanda-t-elle une lueur d'espoir dans le regard.
Après un moment d'hésitation, Elennawen acquiesça doucement et se tourna vers la souveraine. Cette dernière, remonta le visage de la jeune fille puis plongea son regard dans le sien. Le silence se fit le plus total pendant que Galadriel sondait l'esprit de la jeune sorcière. Soudain, Elennawen eut un mouvement de recul et commença à trembler.
– « Que se passe-t-il Mithrandir ? » Demanda le Roi Thranduil.
– « En sondant son esprit, la Dame Galadriel oblige Elennawen à revivre tout ce qui s'est passé lorsqu'elle était sous l'emprise de Sauron. Il est donc tout à fait normal qu'elle réagisse comme cela. Je crains qu'elle n'ait souffert beaucoup plus que nous ne pouvons l'imaginer. » Expliqua Mithrandir.
– « N'y a-t-il rien à faire pour l'aider ? » Demanda Legolas.
– Law, law nauthon. Nasta sen i i gruitha buiatha an nesta dîn naeg. I hilb nad an char na henia dagra Sauron gwa he, caun Legolas (Non, je ne pense pas. Montrer ce qui la terrifie servira à guérir sa douleur. La seule chose à faire est de combattre Sauron avec elle, prince Legolas). » Répondit Gandalf.
Elennawen trembla de plus en plus fort puis se mit à pleurer. Elle détourna brusquement son regard de celui de Galadriel. Cette dernière resta sans bouger, pétrifiée par ce qu'elle venait de voir dans l'esprit de la jeune fille.
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Elennawen se sentait bien. Une chaleur affectueuse l'entourait et la rassurait. Elle voulait que cela dure infiniment, afin d'oublier tout ce qui s'était passé avec Sauron. La jeune fille voulut bouger mais ne le put. Quelque chose la retenait doucement mais fermement, comme pour la protéger. Elennawen sentit un souffle dans son cou : elle était dans les bras de quelqu'un. Elle ouvrit lentement les yeux et se retourna pour voir que la personne qui l'entourait de ses bras n'était autre que Haldir. L'edhel était réveillé et la regardait. La surprise marqua le visage de la sorcière. Elennawen ne comprenait pas ce qu'il faisait allongé sur son lit. Elle se dégagea de l'étreinte de l'elfe quelque peu apeurée. Ce dernier sembla s'en apercevoir et entreprit de lui raconter ce qu'il s'était passé.
– « Je m'excuse de vous avoir fait peur Princesse. Vous vous êtes endormie dans votre salon hier soir. Je vous ai emmené dans votre lit. Je suis resté à vos côtés mais votre nuit était agitée et vous sembliez en proie à de terribles cauchemars. Je vous ai prise dans mes bras et vous ai apaisée à l'aide de paroles elfiques afin que vous puissiez dormir en paix. J'espère qu'il en a été le cas.
– … Oui… Grâce à votre présence je crois. Et vous, avez-vous dormi ? » Demanda-t-elle encore surprise d'avoir passée la nuit en compagnie de Haldir.
– « Non, je préférais veiller sur vous afin que vous ne fassiez pas de cauchemars. »
Elennawen voulut lui témoigner sa reconnaissance mais elle ne réussit seulement qu'à lui adresser un faible sourire qui ne laissait passer que souffrance et tristesse. Le souvenir de ce qui lui était arrivé la veille lui était encore très douloureux : la torture infligée par le Seigneur Noir, la douleur physique affreuse qu'elle avait ressentie, les visions qu'elle avait eu à ce moment là… Puis, un trou noir. Une autre douleur, différente mais tout aussi intense : celle de l'air entrant de nouveau dans ses poumons et du sang circulant dans ses veines. Elle avait tellement souffert en si peu de temps qu'elle avait l'impression qu'elle ne pourrait jamais plus sourire ni être heureuse. L'edhel s'aperçut de la douleur de la jeune fille. Il la serra contre lui et lui chanta une chanson elfique. Elennawen se mit à pleurer silencieusement dans les bras de l'elfe. Pleurer lui faisait du bien et la chanson de Haldir lui réchauffait le cœur.
Elennawen passa la journée dans son salon, en compagnie de Haldir. Elle ne se sentait en sécurité que chez elle. Dans l'après-midi, il finit par s'assoupir, épuisé. Elennawen lui mit une couverture sur les épaules et alla s'asseoir auprès du feu pour lire. Peu de temps après, Legolas entra dans le salon.
– « J'espère ne pas vous déranger Princesse, mais je tenais à venir voir comment vous alliez.
– Je ne dirais pas que je vais bien, mais j'essaie de me changer les idées en lisant. » Dit-elle avec un regard triste.
– « Je vois que le capitaine Haldir a fini par s'endormir. Ce n'est pas étonnant, je parie qu'il a veillé sur vous toute la nuit. »
Elennawen acquiesça et regarda l'edhel qui dormait d'un profond sommeil.
– « Que diriez-vous d'aller vous promener au lac en ma compagnie ? C'est un endroit paisible et magnifique. Je pense que vous apprécierez.
– Je vous remercie prince Legolas mais je ne sais pas si… Si je suis prête à sortir. Et puis… » Son regard se dirigea vers Haldir et le souvenir de la dispute de la veille lui revint en mémoire. « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée…
– Permettez-moi d'insister. Je pense que cela vous ferait le plus grand bien de prendre l'air. Nous pouvons laisser un message à Haldir. » Ajouta-t-il.
La surprise pouvait se lire sur le visage de la jeune fille. Comment pouvait-il savoir que Haldir s'inquiéterait de sa disparition ?
– « Je suis désolée, caun Legolas, mais je ne me sens vraiment pas capable d'aller à l'extérieur pour le moment. » S'excusa-t-elle avant de lancer un autre regard en direction de Haldir.
Elennawen ne se sentait en sécurité qu'auprès de Haldir. Elle ne voulait pas s'éloigner de lui. Il lui semblait qu'elle ne pourrait jamais plus se passer de sa présence.
– « Je comprend. Cependant, j'ai à vous parler. Serait-il possible de trouver un endroit où nous ne risquons pas de réveiller le Capitaine Haldir ? »
Elennawen le mena jusqu'à une pièce servant à la fois de bureau et de bibliothèque. De nombreuses étagères étaient recouvertes de livres plus ou moins anciens ayant appartenus à Fëamenel. La lumière du jour filtrait à travers un voile orangé, créant une atmosphère chaleureuse. Tous deux s'assirent dans de magnifiques fauteuils, face à une cheminée dans laquelle brûlait un feu. Elennawen resta de nombreuses minutes à contempler le feu, Legolas respectant son silence. Soudain, la vision de Sauron en train de la torturer lui revint en mémoire. La jeune fille eut un mouvement de recul et se mit à trembler. Elle sentit alors des bras l'entourer et la bercer doucement.
– « Grandes sont les peurs qu'engendre le Seigneur Noir, mais vous êtes forte, vous pourrez les vaincre.
– …Je crains de ne pas en être capable. Je n'ai pas pu appliquer l'enseignement de Mithrandir et j'ai failli passer par delà les cavernes de Mandos. Si vous n'aviez été là, caun Legolas, je ne serais pas revenue. Maintenant, même le bruit du vent m'effraie. J'ai bien peur de décevoir les attentes de la Dame des Galadhrims et de n'être plus qu'un fardeau pour la Lothlórien. »
Sur ces mots, Elennawen se dégagea de l'étreinte du Prince de Mirkwood et se dirigea vers la fenêtre. La jeune fille s'entoura de ses bras, comme si elle avait froid. Son regard se perdit au loin.
– « Vous êtes bien injuste avec vous-même, Princesse. La dame Galadriel a un profond respect pour le courage dont vous avez fait preuve face au Seigneur Noir. Nombreux sont ceux qui auraient préféré se lier à lui plutôt que de résister et encourir la mort. Maintenant, ce que nous craignons, c'est qu'il ne vous retrouve ici. Le Seigneur Celeborn et le capitaine Haldir pensent que vous êtes en sécurité et qu'il vous croit morte. Mais la Dame de Lórien, mon père, Mithrandir et moi-même n'en sommes pas si sûrs. Ils ne connaissent que trop bien quelles peuvent être les ruses de Sauron, et je n'en ai que trop entendu parler pour croire qu'il vous laissera tranquille si vous restez en Lothlórien. » Termina Legolas d'une voix grave et pleine de sagesse.
La jeune fille ferma les yeux et soupira, comme si elle était en proie à un choix difficile à faire.
– « …Si Sauron risque de venir me chercher, alors je… Je dois partir d'ici. Je ne sais pas encore où aller, je suis effrayée à l'idée de voyager seule par ces temps obscurs, mais je ne prendrais pas le risque de faire subir de nouvelles attaques aux Galadhrims. Je leur ai déjà suffisamment apporté de peines. » Termina-t-elle, une lueur décidée dans le regard.
Le Prince de La Forêt Noire se leva et s'approcha d'elle.
– « Nous nous doutions que vous préféreriez partir plutôt que de risquer la vie d'autrui, Princesse. Vous faîtes preuve d'un grand courage, mais c'est de l'inconscience que de vouloir voyager seule. Mon père et moi vous offrons notre hospitalité. Le Royaume Sylvestre est menacé par des créatures malfaisantes mais notre peuple le protège. Sauron n'osera venir vous chercher en ce lieu puisque nous ne sommes jamais réellement en paix et en sécurité.
– Cette proposition me va droit au cœur et je vous en suis reconnaissante à vous et au Seigneur Thranduil, mais il est hors de question que vous et votre peuple preniez de tels risques pour moi. Je ne peux vous imposer la charge de me protéger et mettre vos vies en danger. » Dit-elle d'une voix tremblante.
– « N'avez-vous pas écouté ce que je vous ai dit, Princesse ? Notre peuple est déjà en guerre contre le Seigneur Noir. Vous protéger ne sera pas plus périlleux que de protéger notre peuple. Les elfes de Mirkwood sont de bons guerriers, ils donneront leur vie s'il le faut pour combattre Sauron. Je ne dis pas que votre séjour sera paisible et facile. Vous devrez apprendre à vous battre pour pouvoir palier les éventuelles attaques que nous aurons à subir de la part des infâmes créatures qui tentent de s'emparer de la forêt ; mais tant que les eldar du Royaume Sylvestre seront là, vous n'aurez rien à craindre. »
Le Prince de La Forêt Noire posa sa main sur le bras de Elennawen. Il plongea son regard dans celui de la jeune fille et continua.
– « Je serais vraiment ravi et honoré d'être votre hôte. Je vous en prie, Princesse, acceptez ma proposition. »
Une sensation étrange s'empara de la jeune sorcière. Son cœur s'accéléra. Elle n'osait plus bouger ni dire un mot. Le temps semblait s'être arrêté. Le regard bleu azur de l'edhel la troublait. Elle détourna les yeux.
– « Puisque vous semblez prêts à prendre le risque de m'accueillir, j'accepte votre proposition. Cependant, je tiens à pouvoir partir si je le juge nécessaire, sans que vous ne m'en empêchiez, caun Legolas.
– Vous ne serez en aucun cas notre captive. Vous pourrez partir quand bon vous semblera. Néanmoins, il m'est impossible de vous promettre de ne pas intervenir. »
Ils restèrent quelques moments silencieux. Elennawen réfléchissait à la décision qu'elle venait de prendre. Il fallait qu'elle parte au plus vite, sinon… Son visage se marqua de tristesse tandis-ce qu'elle repensait à la vision qu'elle avait eu lors de sa confrontation avec Sauron.
– « Partir demain dès l'aube serait une bonne idée je pense, caun Legolas. Nous devons agir vite. Les Galadhrims seront en danger tant que je resterai. Chaque minute compte. » Dit-elle la voix tremblante.
– « Si vous êtes sûre qu'il faut partir rapidement, Princesse… Je dois aller prévenir mon père, ainsi que les Seigneurs de Lórien et Mithrandir de la décision que vous avez prise. Je suis heureux que vous ayez accepté de venir séjourner au Royaume Sylvestre. » Ajouta-t-il avec un petit sourire avant de partir.
Elennawen le regarda s'éloigner, perdue dans ses pensées. Elle était lasse. Lasse de tout ce qui venait de se passer. Lasse de devoir fuir. Fuir !… Non ! Elle se l'était interdit. Elle allait combattre ses peurs et trouver le moyen de vaincre Sauron. Sa confrontation avec lui et le souvenir de ce qui lui avait fait réveillaient en elle une fougue et une rage comme elle n'en avait jamais connue. Un désir de vengeance animait l'esprit de la jeune fille.
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Elennawen commença à rassembler ses affaires. Elle était dans sa chambre lorsqu'elle entendit quelqu'un frapper doucement à la porte.
– « Alors ce que j'ai entendu au palais est vrai, vous nous quittez Mademoiselle. » Dit Olwen d'une voix triste, tout en aidant la jeune fille à plier ses affaires.
– « Malheureusement oui, Olwen. Je ne peux prendre le risque de faire subir une nouvelle attaque aux Galadhrims à cause de moi.
– Votre départ m'attriste. J'aimais parler avec vous et vous enseigner les plantes médicinales. Vous me manquerez, assurément.
– Je vous remercie Olwen, cela me va droit au cœur. Vous me manquerez également. Mais ceci n'est pas un adieu à la Lórien, juste un au revoir. J'ai le sentiment que nous nous reverrons, et plus vite que nous le pensons. » Ajouta Elennawen en souriant.
Toutes deux préparèrent les bagages de la jeune sorcière. Au bout de plusieurs minutes, Olwen sortit de la chambre et revint, portant un paquet.
– « Les Seigneurs veulent organiser un repas pour votre départ. Ils m'ont demandé de vous donner ceci. » Expliqua-t-elle.
Elennawen sortit une magnifique robe d'un blanc éclatant du paquet. La robe était recouverte de dentelle et les manches en étaient entièrement faites. La jeune fille la revêtit et Olwen la prépara pour la soirée. Plus que jamais, elle ressemblait à une Princesse elfe, si ce n'était ses oreilles qui ne pointaient pas vers les étoiles.
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La grande salle du palais était bondée, même Olwen avait été conviée, mais curieusement, un calme parfait y régnait. Tous attendaient celle pour qui ces festivités avaient été organisées. Enfin, les portes de la salle s'ouvrirent lentement. Elennawen pénétra dans la salle. Sa marche était gracieuse et semblable à celle des Hauts Elfes. Elle s'approcha de Celeborn qui la salua et l'invita à s'asseoir à ses côtés. Les quelques mois qu'elle avait passés en Lothlórien avaient grandement changé la jeune fille. Maintenant, elle avait acquis les manières qui incombaient à son rang royal.
Les festivités débutèrent. Gaies et joyeuses, elles ne ressemblaient pas à des adieux. Alors qu'elle était en grande conversation avec Olwen, Elennawen fut interrompue par Haldir.
– « J'aimerais vous parler en privé Princesse, si cela est possible. »
La jeune sorcière prit congé de Olwen, qui les regarda s'éloigner avec une lueur amusée dans le regard.
Haldir emmena Elennawen sur la grande place de Caras Galadhon. Ils restèrent un moment sans parler, à écouter le bruit de l'eau chantant dans la fontaine.
– « Vous êtes sûre d'avoir pris la bonne décision et de vouloir partir, Princesse ? Le Seigneur Celeborn et moi-même pensons que vous pouvez encore rester ici. Il serait dommage que vous partiez si cela n'est pas nécessaire. » S'enquérit le capitaine de Lórien un peu anxieux.
– « Je pense que partir est la meilleure solution car je ne peux prendre le risque de mettre votre peuple en danger par ma faute. Je ne peux vous demander ce sacrifice.
– N'y a-t-il rien qui puisse vous faire changer d'avis ? » Demanda-t-il plein d'espoir.
La jeune fille hocha négativement de la tête puis resta silencieuse. Perdue dans ses pensées, elle s'approcha de la fontaine.
– « Reviendrez-vous ? »
La jeune sorcière se tourna vers l'edhel. Il avait un regard triste et semblait souffrir de chagrin.
– « Haldir, cela n'est pas un adieu à la Lórien mais seulement un au revoir. » Le rassura-t-elle en posant sa main sur son bras. « Je veux revoir les fleurs d'elanore et le pâle niphredil. Je veux revoir les mellyrn, arbres majestueux de Lórien. Mais surtout, je veux revenir à Caras Galadhon car j'y laisse des amis très chers.
– Je crains de ne plus jamais vous revoir et cela, mon cœur ne pourrait le supporter. »
Elennawen ne sut pas quoi répondre. Haldir était de lui avouer les sentiments qu'il éprouvait pour elle ; mais elle, qu'éprouvait-elle pour lui ? Elle tenait à lui, assurément, mais de quelle manière ? Il allait lui manquer, certes, mais jusqu'à quel point ? Elle aimait parler avec lui et flâner dans la cité en sa compagnie. Elle aimait la façon qu'il avait de la protéger. Il lui avait permis de sourire et de reprendre confiance en elle dans les moments où elle ne croyait plus en elle. Elle avait eu tellement peur de le perdre lorsque les wargs l'avait attaqué. Elle aimait passer du temps en sa compagnie et rire avec lui lors des séances d'entraînement. Mais maintenant, c'était à elle de le protéger. S'éloigner de lui lui faisait tellement mal ! Mais elle n'avait pas le choix.
La voix de l'edhel la ramena à la réalité.
– « Je suis désolé, Princesse, je ne voulais pas vous mettre dans l'embarras. Seulement, je tiens beaucoup à vous et je tenais à vous en faire part, même si je ne suis pas sûr de la nature exacte de mes sentiments pour vous.
– Cela n'est rien Haldir, et j'admire le courage et la franchise dont vous faites preuve envers moi…
– Princesse ! Enfin je vous trouve ! » S'écria Legolas en accourant vers eux.
Elennawen lança un regard désolé en direction de Haldir. Celui-ci dévisagea le prince de Mirkwood d'un regard noir, furieux de se voir dérangé en plein milieu d'une conversation privée avec sa jeune protégée.
– « La Dame Galadriel souhaite s'entretenir avec vous, Princesse. Comme nous ne vous trouvions pas au palais, je suis parti à votre recherche. Je suis désolé de vous déranger, mais il semblerait que ce dont la Dame de Lórien veuille s'entretenir avec vous soit de la plus haute importance. » Ayant ignoré totalement le capitaine de la garde de Lothlórien jusqu'à présent, il se tourna vers lui avant d'ajouter. « Je suis vraiment navré d'avoir dû écourter votre conversation, Capitaine. »
Haldirlui répondit poliment qu'il n'avait pas à s'excuser mais cette réponse était tout sauf sincère. Elennawen repartit donc au palais accompagnée des deux elfes. Legolas parlait avec elle, tandis que le capitaine de Lórien semblait lutter avec lui-même afin de ne pas être impoli avec le Prince de La Forêt Noire.
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La Dame Galadriel attendait dans les jardins du palais. Lorsque Elennawen arriva, l'edhel l'emmena jusqu'à une clairière dans laquelle une fontaine faisait entendre son chant clair. Au centre de la clairière se trouvait un table de pierre sculptée, sur laquelle était disposée une coupelle argenté. La jeune fille reconnu la soucoupe : il s'agissait de celle avec laquelle elle s'était blessée dans sa première vision de Sauron. Elle lança un regard interrogateur à la Dame de Lórien. Cette dernière prit de l'eau dans la fontaine et la versa dans la coupelle.
– « Voici le miroir de Galadriel. Vous l'avez déjà vu dans votre première vision de la chute d'Arda. Si vous en avez le courage, vous pouvez regarder dans son eau.
– Qu'y verrais-je ? La première fois que j'ai regardé dedans, des visions de guerres et de destruction me sont apparues. Je n'ai pas envie de les revoir, cela serait au dessus de mes forces. Nul n'a envie de visionner cela.
– Je comprends, mais vous avez accepté de vous battre contre le Seigneur Noir. Le moment venu, vous verrez la guerre et cela, vous ne pouvez y échapper désormais.
– …Je sais que cela est inévitable, mais je redoute ce moment… » Expliqua Elennawen d'une voix faible et tremblante.
– « Nous le redoutons tous, que nous soyons Naugrim, Edain ou Eldar, mais nous devrons nous battre si nous voulons survivre car Sauron anéantira toute vie sur Les Terres Du Milieu. Je pense que vous devriez regarder dans le miroir. Il montre des choses qui sont, qui furent et d'autres qui ne sont pas encore arrivées. Cela pourrait se révéler intéressant pour vous. » Affirma Galadriel en regardant la jeune fille dans les yeux.
Elennawen hésita un moment puis se rapprocha de la surface de l'eau. Cette dernière se troubla et une multitude d'images se mirent à défiler. La jeune sorcière vit la Lothlórien, rayonnante à ses heures de gloire. Elle vit ensuite une ravissante elfe brune aux yeux bleus. Puis la vision d'une magnifique cité elfique entourée de cascades apparut. La jeune fille vit de nouveau l'elfe. L'obscurité l'entourait et une terrible bataille se déroulait à ses côtés, rassemblant Eldar et Edain contre des orcs. L'edhel se battait avec rage et soudain une lueur verte sortit de ses mains, mais la vision s'arrêta pour passer à une autre série d'images. La Lothlórien, telle que Elennawen la connaissait, de nouveau la cité elfique aux cascades, un port magnifique, une forêt ténébreuse, un arbre blanc, un château doré… Toutes ces images défilaient de plus en plus vite. Soudain tout s'arrêta.
Elennawen avait la tête qui tournait. Tout c'était passé si vite ! Mais ce n'était pas tant l'intensité des images qui l'avait perturbé, mais une vision qu'elle avait eu parmi toutes les autres : celle d'une elfe brune, dont le visage lui était caché, portant un bébé entre ses bras. Etait-ce l'edhel qu'elle avait vu sur le champ de bataille, cette femme qui ressemblait tellement à sa mère ? Sa mère avait-elle pu la porter quelques instants dans ses bras avant de passer les cavernes de Mandos ? Et quelle était cette cité elfique aux nombreuses cascades ? Pourquoi avait-elle l'impression que les réponses à ses questions y étaient cachées ?
– « Je sais ce que vous avez vu, car je l'ai vu également.
– Expliquez-moi qui est cette elfe brune, s'il vous plait, Dame Galadriel. Vous le savez, je le sais, car elle a vécu en Lothlórien, le miroir me l'a montré. Etait-ce ma mère ?
– Nombreuses sont les questions mais rares sont les réponses, et ce n'est pas à moi de vous donner ces dernières. Une autre personne sera plus apte à le faire et à vous expliquer tout ce que vous devez savoir.
– Dîtes-moi qui, Dame Galadriel. » Demanda Elennawen, la suppliant du regard.
– « Le temps vous permettra de découvrir cette personne, car vous aurez à la rencontrer dans un venir proche ; mais pour l'instant, l'heure n'est pas aux réponses. Elle est à votre départ pour le Royaume Sylvestre. Allez vous reposer, afin d'être en mesure d'affronter le voyage que vous allez entreprendre. »
Elennawen voulut insister mais le regard de la Dame des Galadhrims l'en dissuada. A contre cœur elle rejoignit ses appartements.
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L'aube n'était pas encore levée lorsque Elennawen se leva. Après avoir passé une tunique de voyage, elle mit le bracelet que son cousin lui avait offert le jour de son départ pour Caras Galadhon. Ferréol lui avait assuré que ce bijou avait la propriété de pouvoir mieux résister à la fatigue due à un grand voyage. La jeune fille vérifia une dernière fois ses affaires avant de partir en direction de la sortie de la cité.
Haldir était sur la grande place de Caras Galadhon, tenant la bride de Anor d'une main et un arc et un carquois de l'autre main. Lorsqu'il vit Elennawen arriver, son visage s'éclaira. Ils restèrent quelques instants silencieux, Elennawen caressant la tête de Anor, et Haldir la regardant. Soudain, il s'approcha de la jeune fille et lui tendit l'arc et le carquois.
– « Puissent cet arc et ces flèches vous protéger durant votre voyage. Vous me manquerez, Princesse. » Termina-t-il avant de faire un baisemain à la jeune fille.
Elennawen se sentit rougir et remercia maladroitement le capitaine de Lórien, ce qui eu pour effet de le faire sourire. C'est à ce moment là que les Seigneurs de Lothlórien, les Seigneurs du Royaume Sylvestre et Mithrandir arrivèrent, suivis des deux gardes qui accompagnaient les Seigneurs de Mirkwood à leur arrivée à Caras Galadhon.
Les adieux furent formels, chacun souhaitant bonne chance aux voyageurs. Elennawen remercia les Seigneurs des Galadhrims pour leur accueil. Des larmes coulèrent sur ses joues lorsqu'elle quitta la cité. Les chants de la Lórien s'affaiblirent peu à peu puis s'évanouirent, au fur et à mesure qu'ils avançaient dans la forêt.