Le peuple oublié
Auteur : Elennawen
Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Tolkien sauf ceux que j'ai créés.
Langue elfique
………. Délimitent un rêve ou une vision.
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Noël approche. Les rues sont toutes de lumière, les maisons sont décorées, la bonne humeur est là. Les calendriers de l'Avent sont déjà entamés et les listes au Père Noël ont été postées. (Si vous ne l'avez pas encore fait, il faut vous dépêcher, sinon vous n'aurez rien dans vos souliers le matin du 25 ! ' ). Pour accompagner la neige qui blanchit nos régions, voici le nouveau chapitre. (Et non, je n'étais pas morte et cette fic ne s'est pas arrêtée ! lol). En guise de cadeau de Noël, le chapitre qui suit est plus long que d'habitude (je n'avais pas le cœur à le couper ! lol).
Gros bisous à tous, bonne lecture et bonnes fêtes de fin d'année.
Elennawen (Encore désolée du retard avec lequel ce nouveau chapitre est publié !)
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Réponses aux reviews :Darky Angel : Kikou ! Contente le dernier chap t'ait plut ! Comme je te l'ai dit par mail, je pense que de faire un clin d'œil à ta fic dans la mienne sera la meilleure solution plutôt que de faire rencontrer nos perso. (Surtout, au vu des couples que l'on veut faire !). J'espère que ce chap te plaira toujours autant que les précédents. A+. Bisous
vvjohan : Hello ! Elennawen est certes partie de Lothlórien ; mais elle y reviendra, je peux te le promettre, même si c'est dans des circonstances particulières. En ce qui concerne Legolas et Haldir, il y aura une nouvelle confrontation mais beaucoup plus tard dans ma fic. Désolée pour le retard avec lequel arrive ce chap. A+. Bisous.
Karmilla : Salut miss ! Je note que tu es volontaire pour réconforter Haldir ! Si il est trop triste, je te l'enverrai ! lol ;o) Plus sérieusement, leur séparation n'est pas définitive, je te rassure. Ils se reverront mais pas avant de nombreux chapitres malheureusement. Haldir est un personnage que je n'ai pas fini d'exploiter et il aura un rôle important pour la suite de ma fic (mais chut ! … Je n'en dis pas plus. ;o) ) J'espère tout de même que l'absence momentanée de Haldir ne t'empêchera pas de lire la suite. A+. Bises
Le troll des montagnes : Kikou ! Je comprends ta surprise au fait que j'ai utilisé le massage cardiaque dans ma fic mais j'estime que la médecine elfique est suffisamment avancée pour que les elfes aient déjà découvert les méthodes de réanimation ! Lol. Je suis contente que les passages où mon héroïne est choquée soient bien passés. J'avais un peu peur de tomber dans le dramatique mais il fallait absolument que je fasse comprendre aux lecteurs les sentiments qu'éprouvait Elennawen après son « entrevue » avec Sauron. J'espère que ce chap te plaira. A+. Bisous
Narmoïondil : Hello ! Bon retour parmi nous ! Merci pour tes compliments. Je suis contente de voir que mon style s'améliore et que ma fic passe mieux auprès de mes lecteurs. Pour ce qui est de la partie sentimentale, cela n'est pas fini d'arriver puisque ma fic est classée en « Action-aventure/Romance ». Mais je ferais en sorte que cela ne vire pas à l'eau de rose. Lol Quant à Gandalf, il faut bien qu'il bosse un peu de temps en temps ! Lol. ;oP Bon, bon, je vais le laisser tranquille au moins un chapitre, promis ! Lol. A+. Bises.
Noriko01 : Kikou miss ! Contente que tu ais trouvée la solution au petit jeu que je t'avais donné. Et oui, le début du chap précédent est bien un clin d'œil à The Vision Of Escaflowne ! - Pour ce qui est de tes remarques, je ferais plus attention à l'avenir pour éviter au maximum les répétitions et pour améliorer la tournure de mes phrases. Cependant, ce n'est pas toujours facile d'éviter les répétitions et malheureusement, parfois je ne vois pas d'autre solution que d'en faire. TTTT' N'hésites pas à me faire part d'autres remarques si tu vois encore des choses à améliorer. (Les reviews servent aussi à ça. lol) A+. Gros bisous Noriko-chan.
Bonne lecture à tous !
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Chapitre 8 : Petit détour et retour aux sources
Voilà trois jours que les cinq voyageurs chevauchaient en direction du Nord. Il leur avait fallu une journée avant de quitter les bois de la Lothlórien et deux à trois semaines de chevauchée leur étaient nécessaires pour rejoindre l'Ancienne Route De La Forêt. Il avait été décidé qu'ils longeraient l'Änduin le plus longtemps possible afin de bénéficier de son eau fraîche. Chaque soir, un tour de garde avait été instauré. Elennawen avait tenu à y prendre part, contre l'avis du Roi Thranduil, qui souhaitait qu'elle se repose.
Cette nuit-là, alors qu'ils venaient de terminer leur repas, la jeune fille vit les quatre eldar tendre soudain l'oreille. Un des deux gardes, nommé Amrod, éteignit le feu, tandis que le deuxième, Aegnor, prit son arc et ses flèches. Elennawen allait demander des explications au sujet de ce changement d'attitude, lorsque Legolas lui fit signe de se taire et de se rapprocher de lui.
– « Daro na im, badom dagra yrch (Restez avec moi, nous allons combattre des orcs.) »
Elennawen lui adressa un regard inquiet. Il faisait nuit. Les nuages cachaient la lune et elle ne voyait pas aussi bien que les elfes dans le noir. Les orcs étaient réputés pour être des monstres sanguinaires, ne laissant jamais leurs victimes en vie. La jeune fille ne se sentait vraiment pas capable de les affronter. Le prince de Mirkwood se rendit compte des craintes qui s'éveillaient en elle.
– « N'ayez pas peur. Tant que vous resterez à mes côtés, je vous protègerais. Ne vous éloignez pas. Et puis, Mithrandir m'a dit que votre magie était puissante, vous pourrez nous être d'un grand secours. » Termina-t-il afin de la rassurer sur ses capacités.
Elennawen acquiesça doucement mais un nœud lui barrait l'estomac. Des heures semblèrent passer avant qu'elle n'entende, elle aussi, le bruit des pas de la troupe d'orcs qui s'avançait vers eux. Elle prit son arc et banda une flèche. Elle entendait les orcs se rapprocher mais ne distinguait toujours rien. Les pas se faisaient de plus en plus proches. Ils étaient lourds. Subitement, Amrod décocha une flèche et on entendit un cri étouffé suivit d'un bruit sourd de chute. Le premier orc venait de tomber. Les autres eldar commencèrent à tirer. Elennawen ne voyait toujours rien, son bras lui faisait mal et elle risquait de décocher sa flèche d'une seconde à l'autre. Soudain, une flèche d'orc vint se planter à quelques centimètres de ses pieds. Elle tira dans la direction du tir et entendit le cri de douleur de son adversaire.
– « Joli coup, Princesse. En plein au milieu du torse. » la complimenta Legolas.
La lune fit son apparition et Elennawen pût enfin voir ses adversaires. Ils n'étaient qu'à une vingtaine de mètres d'elle. Elle se mit alors à décocher flèches sur flèches, blessant plus ou moins mortellement ses adversaires. Les orcs étaient bien trop nombreux pour les quatre elfes et la sorcière. Ils furent vite encerclés. Les eldar sortirent leurs dagues et le combat au corps à corps s'engagea. Aegnor fut blessé au bras gauche mais continua à se battre. Legolas ne se contentait que de défendre Elennawen. Cette dernière était apeurée. Elle avait beau aider les eldar en jouant le rôle d'archère, la situation devenait critique. Il fallait qu'elle arrive à faire quelque chose. Un laps de temps, même minime, pourrait peut-être leur permettre de s'enfuir.
La jeune fille prit une profonde inspiration. Elle chercha la source de ses pouvoirs. Sans trop de difficultés, elle arriva à concentrer le flux magique dans ses bras. Là, elle se concentra sur ce qu'elle voulait faire. L'Änduin se mit à gronder. La surface du fleuve se mit en mouvement. Une vague immense s'éleva et resta suspendue dans les airs. Soudain, elle déferla sur les orcs. En même temps, une tornade se mit à souffler, enfermant en son centre les cinq voyageurs et les protégeant de l'eau.
Les orcs furent projetés, inconscients, plusieurs mètres au loin. Cependant, l'eau n'avait pas été mortelle pour la plupart d'entre eux et ne les avait qu'assommés. Elennawen s'effondra à genoux. Ces deux sortilèges lui avaient prit beaucoup d'énergie. Beaucoup trop pour avoir encore la force de se battre.
– « … Il faut… Se dépêcher… Je n'aurais pas… La force de recommencer… Il faut fuir. » Hoqueta-t-elle.
Les eldar réagirent vite. Ils partirent chercher leurs chevaux. Legolas prit Elennawen dans ses bras et la fit monter avec lui sur son étalon. La jeune fille le remercia secrètement : elle n'avait pas la force de monter Anor. Amrod prit la bride de sa jument et tous partirent au galop. Elennawen se sentit doucement partir vers les jardins de Lórien, son corps fatigué refusant d'obéir à sa volonté de rester éveillée.
……….
Elennawen se trouvait de nouveau dans la grande salle, au centre de laquelle une statue portait une épée brisée. La jeune femme vêtue d'une cape bleu nuit était toujours là. Elle invita la jeune fille à la rejoindre. Cette fois, Elennawen put se déplacer et s'approcher d'elle. La femme fit signe à la jeune sorcière de regarder l'épée. Elle lui expliquait quelque chose que la jeune fille ne pouvait entendre. Cette dernière regarda l'épée. Il y eu un flash. Elennawen se retrouva sur un champ de bataille. De nombreux elfes et hommes se battaient côte à côte face à des orcs, des trolls et autres créatures. La bataille semblait être en faveur des Eldar et des Edain mais au loin, de nombreux soldats tombaient sous le jougs d'un adversaire redoutable : une masse noire immense, qui avançait vers la jeune fille. Soudain, Elennawen vit l'elfe brune qu'elle avait vu en Lothlórien s'avancer, une lueur verte éclairant ses mains. L'edhel lança un sort en direction de la forme noire. La sorcière ne put voir la suite car une autre vision lui apparut.
Elle se trouvait en Lothlórien mais tout était noir et froid. Plus un seul chant ne résonnait dans la cité elfique. Une atmosphère de mort régnait au sein des bois dorés. La jeune fille se trouvait dans la clairière du miroir de Galadriel, mais celui-ci gisait brisé à ses pieds. Une peur immense s'empara alors d'elle. Elle courut vers le centre de Caras Galadhon. Tout était désert. Aucune âme vivante ne semblait plus habiter en Lórien. Elennawen appela le capitaine Haldir. Elle cria son nom maintes fois, mais personne ne répondit. Elle appela également Olwen, Galadriel et Celeborn, mais ses appels restèrent sans réponse. Un mauvais pressentiment aveuglait le cœur de la jeune fille. Elle resta sur la place de la cité, renouvelant ses appels jusqu'à ce qu'elle n'en eut plus la force. Elle se sentit tomber en arrière.
……….
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Elennawen sentit le contact froid et humide du sol d'hiver contre elle. Elle tendit l'oreille mais n'entendit rien hormis le crépitement d'un feu. Elle ouvrit lentement les yeux. Il faisait nuit et on l'avait allongée à l'abri d'un arbre. Elle resta quelques instants immobile.
– « Vous vous êtes enfin réveillée, Princesse. » Dit Legolas en s'approchant d'elle.
– « Combien de temps suis-je restée inconsciente ?
– Environ un jour. Nous avons chevauché sans nous arrêter jusqu'à présent mais les chevaux sont fatigués. Dîtes-moi plutôt comment vous vous sentez car votre sommeil était fortement agité.
– Je suis encore fatiguée mais je pense que cela ira. J'ai fait quelques cauchemars, mais je ne souhaite pas en parler pour l'instant. » Expliqua-t-elle doucement.
– « Comme vous voulez, Princesse. Tenez, buvez, vous vous sentirez mieux. » Lui conseilla-t-il en lui donnant un verre.
– « Qu'est-ce ?
– Une boisson typique des elfes des bois. Buvez, elle vous redonnera force et vigueur. » Insista le Prince de La Forêt Noire.
Elennawen saisit le verre. La boisson avait une odeur fraîche, comme celle d'une source d'eau claire, et était de la couleur dorée du soleil. La jeune fille en but une gorgée. Elle sentit ses forces revenir, en même temps qu'une douce chaleur l'envahissait et la réchauffait.
Le Prince de Mirkwood et la sorcière rejoignirent les autres auprès du feu. Aegnor leur donna de quoi manger. Tandis qu'elle se restaurait, Elennawen demanda si ils étaient maintenant hors de portée des orcs.
– « Hélas ! Rien n'est sûr, Princesse. » Soupira le Roi Thranduil. « Il semblerait que ces yrch soient plus rapides que ceux que nous avons l'habitude de croiser. Aussi, nous repartirons dès que vous aurons fini de nous restaurer, avant que l'aube ne se lève. »
Quelques minutes plus tard, ils remontèrent en selle. Elennawen, se sentant capable de monter seule, reprit Anor. Ils partirent au galop en direction du Nord, longeant toujours l'Änduin. La jeune fille ne pouvait se fier qu'aux quelques rayons de lune qui éclairaient leur chemin.
La course des étoiles se fit descendante et un fin voile doré apparut à l'horizon. Soudain, une flèche d'orc sortit d'un bois et vint se planter devant le cheval de Amrod qui fit un écart.
– « YRCH ! » Hurla Aegnor.
– « Comment ont-ils fait pour chevaucher plus vite que nous ! » S'exclama Thranduil.
Comme pour répondre à sa question, un hurlement sinistre retentit au sein des bois qui longeaient l'Änduin.
– « Je connais ce hurlement ! C'est celui des wargs ! » S'écria Elennawen.
– « Alors les loups de Sauron et les Orcs se sont alliés… Accélérez l'allure ! Nous ne pourrons rien à cinq contre une troupe de guerriers wargs ! » Ordonna le Roi de la Forêt Noire.
Alors qu'ils poussaient leurs chevaux, les cinq cavaliers virent une horde d'orcs sortir des bois, montés sur des wargs. Ces derniers gagnaient constamment du terrain. Les eldar prirent leurs arcs et flèches et commencèrent à tirer. La tâche n'était pas aisée car les loups de Sauron étaient rapides et prompts à évider les flèches.
Elennawen se demandait comment ils pourraient s'en sortir. Il leur fallait au plus vite trouver une solution ! La jeune fille voulut se servir de sa magie mais elle ne put effectuer que des petits sorts de faible portée. Soudain, un warg fonça vers elle. Elle prit son arc et ses flèches, mais trop tard. L'immonde gueule du warg allait fondre sur elle. De peur, elle ferma les yeux. Elle s'attendait à sentir la douleur des crocs plantés dans sa chair mais rien ne se passa. Elle rouvrit les yeux et vit que le loup de Sauron avait été tué par Legolas.
– « Vous n'avez rien, Princesse ?
– Non, caun Legolas. Grâce à vous. Mais il faut que l'on trouve rapidement un moyen de nous mettre à l'abri ! A l'abri… mais oui, peut-être que cela peut marcher ! » Termina-t-elle pour elle-même.
Elennawen se concentra et récita une phrase en ancien sorcier, sous les yeux étonnés du Prince de Mirkwood qui ne comprenait pas ce qu'elle voulait faire. Rien ne se produisit. Aucune lueur ne vit illuminer le corps de la jeune fille. Les quatre elfes allaient se résigner à mourir lorsqu'un étrange brouillard apparut.
– « CHEVAUCHEZ VERS LE BROUILLARD ET TRAVERSEZ-LE ! » Hurla Elennawen, qui semblait sûre d'elle.
Les eldar s'exécutèrent, suivis par les wargs. Arrivés dans le brouillard, ils distinguèrent une forêt droit devant eux. Ils poussèrent leurs montures à leur maximum et franchirent la lisière de la forêt. Là, ils entendirent des cris de douleur et des hurlements atroces : les orcs et wargs s'approchant trop près des bois mourraient, comme frappés d'un étrange maléfice.
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Après quelques minutes, les cavaliers arrêtèrent leur course. Le calme était revenu dans la forêt et on n'entendait plus les hurlements sinistres des serviteurs de Sauron.
– « Qu'est-il arrivé aux yrch ? Et où sommes-nous ? » Demanda Thranduil en se tournant vers Elennawen.
– Cette forêt est protégée et toute créature malfaisante qui s'en approche subit un sort funeste. Nous n'aurons plus à nous soucier de cette troupe d'orcs désormais. » Expliqua la jeune sorcière. « Quant à vous dire où nous sommes, vous allez le découvrir bientôt Seigneur Thranduil. »
Après environ deux heures de chevauchée, ils arrivèrent à la lisière des bois. Là, une magnifique cité blanche, surplombée d'un immense palais où flottaient de nombreux drapeaux, apparue à leurs regards. Elennawen se tourna vers les eldar.
– « Bienvenue à Caras Dolen, la Cité Cachée du Royaume des Sorciers. Je vous conseille de dissimuler vos visages sous vos capes. Il est déjà rare d'avoir des visiteurs dans notre royaume, mais des elfes, cela n'est plus arrivé depuis longtemps, à part bien sûr la visite de la Dame Galadriel. Cependant, cela doit rester secret et je ne sais pas comment mon peuple réagira s'il apprend qui vous êtes. Je vais vous conduire à mon oncle Lénaïc, le Roi des Sorciers… Ah oui, une dernière chose. Personne ici ne sait que je suis la Princesse, hormis ma famille.»
La jeune fille rabattit sa cape sur son visage puis les cinq voyageurs partirent au trot en direction de la cité. Par chance, les portes de la ville étaient ouvertes et les eldar ne furent pas contrôlés. Il leur fallut traverser tout Caras Dolen avant d'arriver au palais. Les cavaliers mirent pied à terre puis suivirent la jeune sorcière qui se dirigeait vers une porte annexe au château.
– « Si nous essayons de passer par l'entrée principale, les gardes vous demanderons votre identité et je ne suis pas sûre que vous puissiez entrer. J'ai travaillé ici comme servante alors je vais vous faire passer par un chemin plus sûr. Cependant, il faut tout de même rester prudent et discret afin de ne pas nous faire remarquer des gardes. »
La jeune fille les fit pénétrer dans le palais. Ils se dirigèrent vers la salle du trône. Au détour d'un couloir, ils croisèrent une servante. Celle-ci s'arrêta net et les regarda, effrayée. Elle fit demi tour et partit en courant tout en hurlant.
– « DES HOMMES ARMES ! DES HOMMES ARMES DANS LE PALAIS ! »
Les eldar et la sorcière se regardèrent : ils avaient complètement oublié d'enlever leurs arcs et autres dagues ! Ils entendirent des pas précipités venir dans leur direction.
– « Vite ! Dépêchons-nous d'aller à la salle du trône, les gardes arrivent ! » S'écria Elennawen.
Tous les cinq partirent en courant, suivis de près par une dizaine de gardes. Une course poursuite débuta dans le palais. Il leur fallut toute la connaissance que Elennawen avait des lieux, pour leur éviter de se faire capturer. Ils arrivaient en vue de la salle du trône lorsqu'une autre patrouille vint leur bloquer le passage.
– « Restez où vous êtes ! Ne bougez pas où mes hommes n'hésiteront pas à vous attaquer ! » Ordonna le capitaine de la garde.
– « Nous ne pouvons restez ici, nous devons absolument parler au Roi ! » Tenta d'expliquer Elennawen.
– « Vous devez parler au Roi ! Et armés comme cela ! Vous croyez que je vais vous croire peut-être ! » Dit-il d'une voix ironique en s'approchant de la jeune fille. « Montrez-moi d'abord qui vous êtes ! » Ajouta-t-il avant de révéler violement le visage de son interlocutrice.
La main de Legolas se dirigea rapidement vers sa dague.
– « Baw ! Avo ha, caun Legolas ! (Non ! Ne faîtes pas cela, Prince Legolas ! ) » Ordonna Elennawen.
Les gardes se regardèrent, surpris par la langue inconnue qui venait d'être parlée devant eux. Le prince de Mirkwood éloigna lentement sa main de son arme, mais on pouvait sentir le regard assassin qu'il lançait au capitaine de la garde.
– « Qu'est-ce que… Je vous connais ! Vous êtes une des servantes du palais ! Vous n'avez pas le droit de porter d'arme ! Et que lui avez-vous dit ! REPONDEZ !
– Je… Je lui ai seulement dit de ne pas vous attaquer et…
– JE NE VOUS CROIS PAS ! Une servante avec des hommes armés sous ses ordres, cela ressemble fort à une mutinerie ! Vous voulez sûrement tuer le Roi !
– Mais non, pas du tout. Jamais je ne ferais cela ! » Tenta d'expliquer la jeune sorcière qui ne comprenait pas la réaction violente qu'avait le garde envers eux.
Une colère folle animait les yeux du capitaine de la garde. Il regarda la jeune fille d'un air méprisant. Il leva la main et la frappa au visage. Au même moment, Elennawen eu la vision d'un œil de feu, l'œil de Sauron. Le coup fut porté avec une force telle, qu'elle en tomba et s'ouvrit la lèvre.
– « Espèce de sale traîtresse ! Je vais te faire payer ton insolence moi ! » Siffla-t-il comme un serpent.
Les eldar bandèrent leurs arcs et visèrent le capitaine. Les gardes, quant à eux, sortirent leurs épées.
– « Levez la main encore une fois sur elle et vous êtes un homme mort ! » Menaça Legolas.
La situation était tendue et l'air paraissait incroyablement lourd. Soudain, les portes de la salle du trône s'ouvrirent, laissant place à un homme d'âge mûr.
– « Capitaine ! Que se passe-t-il ici ? » Demanda le Roi.
– « Ces hommes et cette fille sont venus pour vous attaquer mais nous les avons arrêté avant, Majesté. »
En disant cela, le capitaine s'était mis devant Elennawen, la cachant aux yeux du Roi, et avait fait signe à un de ses hommes de s'emparer d'elle. La tension monta encore d'un cran lorsque Aegnor pointa sa flèche vers le soldat qui se dirigeait vers la jeune fille.
– « Capitaine, j'exige de voir qui sont ces personnes ! » Ordonna Lénaïc, remarquant l'attitude inhabituelle du capitaine.
Le chef de la garde hésita un instant puis s'écarta lentement de sa captive. Le visage du Roi se décomposa à mesure qu'il vit la scène puis le sang lui monta au visage et ses yeux lancèrent des éclairs, présageant une terrible colère.
– « IMBECILE ! PAUVRE INCAPABLE ! CETTE FILLE EST TOUT SAUF UNE TRAITRESSE ! VOUS MERITERIEZ QUE L'ON VOUS PENDE POUR LA FAUTE QUE VOUS AVEZ COMMISE ! J'EXIGE QUE VOUS ET VOS HOMMES BAISSIEZ VOS ARMES IMMEDIATEMENT ! » Hurla Lénaïc.
Les visages des gardes se décomposèrent et tous abaissèrent leurs armes en se confondant en excuses. Le Roi des Sorciers s'approcha de Elennawen et la releva.
– « Elenna, je suis vraiment désolé de ce qui vient de se passer. Je suis si heureux de te revoir ! » Dit-il d'une voix douce en la prenant dans ses bras.
Les gardes lancèrent des regards étonnés. Ils ne comprenaient pas pourquoi le Roi attachait tant d'importance à cette servante. La jeune fille se tourna vers les quatre elfes.
– « Il n'y a plus rien à craindre, vous pouvez baisser vos armes. »
En entendant sa nièce parler, le Roi comprit quels étaient ces visiteurs et pourquoi ils dissimulaient leurs visages.
– « Veuillez me pardonner pour l'accueil qui vous a été fait. Je vais vous faire conduire dans des appartements, afin que vous puissez vous remettre de vos émotions. Je vous attendrai dans la salle du trône. Elenna, va te faire soigner, s'il te plait. » Puis, se tournant vers le capitaine de la garde, il ajouta. « Quant à vous, je déciderai de votre sort plus tard, mais vous pouvez être sûr d'une chose : vous ne porterez plus jamais les insignes de capitaine ! Vous êtes relevé de vos fonctions ! Emmenez-le au cachot ! » Ordonna-t-il aux autres gardes.
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Elennawen pénétra dans la salle du trône, suivie des Seigneurs du Royaume Sylvestre. Ces derniers avaient échangé leurs tenues de voyage contre leurs habits royaux. Les trois visiteurs trouvèrent le Roi des Sorciers en grande discussion avec son conseiller, un homme brun de grande stature. Lorsqu'il vit les invités, le roi se tourna vers eux.
– « Bienvenue à Caras Dolen ! Je suis Lénaïc, le Roi du Peuple des Sorciers.
– Mon oncle, je vous présente le Seigneur Thranduil, Roi du Royaume Sylvestre, et son fils le Prince Legolas. » Dit Elennawen en faisant une légère révérence à son souverain.
– Je suis très honoré de recevoir les Seigneurs de La Forêt Noire. Veuillez encore une fois excuser la conduite de nos gardes. Je ne sais pas pourquoi le capitaine a eu une réaction aussi violente toute à l'heure. Cela n'est pas dans ces habitudes et…
– C'est Sauron. » L'interrompit La jeune fille d'une voix calme, le regard perdu dans ses pensées.
Le silence s'installa à l'annonce de ce que venait de révéler la jeune sorcière. Le Roi et son conseiller se regardèrent incrédules, tandis que Legolas et Thranduil observaient sa réaction.
– Qu'est-ce… Qu'est-ce que vous venez de dire Mademoiselle ? C'est impossible ! Personne de mauvais ne peut franchir la protection de notre royaume. » Expliqua Aloïs, le conseiller du Roi.
– « Pourtant, le capitaine de la garde est bien sous l'emprise de Sauron. » Dit-elle d'une voix calme, montrant la gravité de la situation.
– « Explique-nous ce qui s'est passé Elenna. » Demanda le Roi.
– « Dès qu'il nous a arrêté, le capitaine a montré une attitude étrange. J'ai compris ce qu'il se passait lorsqu'il ma frappé car j'ai eu la vision de l'œil de Sauron au même moment. Je ne sais comment, mais il a réussit à corrompre le capitaine de la garde ou a manipuler son esprit.
– Mais, comment cela peut-il être possible ! La barrière magique ne permet pas que de telles choses arrivent ! Elle fut faite par des sorciers puissants utilisant l'Ancienne Magie !» S'exclama Aloïs.
– « La puissance du Seigneur Noir est grande ; même le pouvoir des Elfes ne peut plus rien, seul, face à elle. La fourberie du Seigneur du Mordor et son amour du Mal lui permettent d'effectuer maints méfaits en utilisant les pires instruments magiques et en bravant les interdits. Si Sauron a trouvé le moyen de détourner la protection qui entoure votre Royaume, votre peuple est en grand danger. » Expliqua Thranduil.
Les dernières paroles du Roi du Royaume Sylvestre résonnèrent comme le glas dans la salle du trône. Un silence pesant s'installa. Depuis des années, le peuple des sorciers avait été oublié et protégé de tout mal. Mais maintenant, mêmes les anciens sortilèges ne suffisaient plus à garder le Royaume en sécurité. Les sorciers étaient désormais menacés, au même titre que les autres peuples d'Arda, et la guerre allait les toucher.
Après quelques instants de réflexion, Lénaïc rompit le silence.
– « Cela ne peut rester dans l'enceinte du palais. Mon peuple doit être mis au courant.
– Ne craignez-vous pas un mouvement de panique ? » Demanda Legolas.
– J'espère que ce ne sera pas le cas. Les sorciers ont le droit de connaître les dangers qui pèsent sur eux. Tous comme ils ont le droit de savoir qu'ils ont une Princesse. » Ajouta le Roi en se tournant vers Elennawen. « Elenna, je pense que le temps est venu de tout leur révéler. Je ne veux plus avoir à leur cacher que tu es ma nièce. »
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Elennawen était assise dans sa chambre, dans la maison de ses parents adoptifs, regardant par la fenêtre le pommier en dessous duquel elle avait eut sa première vision. Là où tout avait commencé et où sa vie avait été bouleversée. Là où son destin lui avait été révélé.
La jeune fille repensait aux événements de la veille, de leur arrivée au Royaume dans la matinée, à l'annonce du Roi faite au peuple dans l'après-midi. Lénaïc avait fait réunir tous les sorciers de la cité au pied des marches du palais. Il leur avait ensuite expliqué la situation : le retour de Sauron, la fragilité de la barrière magique, le danger qui régnait sur eux, les excuses que le Peuple des Eldar faisait aux sorciers… Pour terminer, il leur avait présenté Elennawen. La jeune sorcière avait redouté ce moment toute la journée. Elle avait craint la réaction du peuple, de son peuple ; craint qu'il ne l'accepte pas. Mais il n'en avait rien été. Quelques minutes de silence avaient suivies l'annonce du Roi, puis les sorciers avaient salué leur princesse et l'avait ensuite acclamée.
Maintenant, Elennawen se demandait ce qu'elle allait faire. Rester ici ne ferait que mettre le Peuple des Sorciers encore plus en danger. Et puis… Il y avait cette cité magnifique avec les nombreuses cascades qu'elle désirait trouver. La jeune fille ne savait pas pourquoi, mais elle était persuadée qu'il s'agissait d'une cité elfique et qu'elle y trouverait toutes ses réponses. Peut-être s'agissait-il de la cité principale du Royaume de la Forêt Noire ? Pour en avoir le cœur net, elle devait partir. Les questions qui se posaient à elle étaient trop importantes pour qu'elles restent sans réponses !
Un flocon virevolta devant le regard de la jeune fille, la tirant de ses réflexions. Il fut bientôt suivit par ses congénères, qui entreprirent de revêtir le paysage d'un léger manteau blanc. Les mois avaient passés. Novembre s'achevait et les fêtes d'hiver approchaient à grands pas. Cependant, cette fois, Elennawen ne les passerait pas avec sa famille. Elle regarda la neige tomber, phénomène qu'elle adorait. Dès que les petits flocons blancs tombaient, le calme s'installait et le temps semblait suspendu. La nature dégageait quelque chose de paisible et de magique, ignorant totalement les événements funestes qui s'annonçaient. La jeune sorcière chassa les sombres idées qui lui étaient venues à l'esprit. Elle s'habilla chaudement et partit en direction du palais.
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La Famille Royale, les Seigneurs du Royaume Sylvestre et Elennawen étaient réunis autour d'une table où un succulent déjeuner leur était servi. La discussion allait bon train sur ce qu'il convenait de faire pour se préparer au mieux aux événements à venir. Soudain, le Roi se tourna vers son fils.
– « Ferréol, je pense qu'il est temps pour toi de prendre tes responsabilités. Je sais que tu brûles d'impatience de pouvoir faire quelque chose pour protéger notre peuple. Aussi, je voudrais te proposer de devenir le capitaine de nos armées.
– C'est… C'est un honneur, Père. Mais… Pensez-vous que j'en sois digne ? » Demanda le prince, étonné de la demande de Lénaïc.
– « Je suis persuadé que tu seras à la hauteur. J'ai une totale confiance en toi. Cependant, si tu as besoin de temps avant de me donner ta réponse, je saurais attendre.
– Si vous pensez que je peux assurer ce rôle, alors j'accepte, Père ! » Affirma Ferréol.
Elennawen fit tomber le verre qu'elle tenait. Son visage était livide. Elle avait l'impression d'avoir reçu un coup de couteau en plein cœur ! Ferréol allait devenir le capitaine des armées du Royaume ! Il mènerait les soldats sur le champ de bataille ! Il allait se battre ! Et… Et il risquait de… Les horribles images des visions qu'elle avait eut lui revinrent. Ces images qu'elle cherchait à oublier. Celles que Sauron avait prit plaisir à lui montrer ! La jeune fille se mit à trembler.
– « Elennawen, que se passe-t-il ? Quelque chose ne va pas ? » Lui demanda le Roi.
La princesse reprit conscience de ce qui se passait autour d'elle. Tous les convives avaient les yeux tournés vers elle. Leurs visages étaient inquiets et tous guettaient une réaction de sa part.
– « Ce… Ce n'est rien mon oncle, juste de la fatigue. Je vais allez me reposer un peu. » Mentit-elle avant de s'excuser et de prendre congé, sous le regard inquiet de Legolas.
Elennawen se rendit dans ses appartements. Elle était à la fois en colère et inquiète. Inquiète de ce qui risquait de se passer, des risques que prendrait Ferréol. Et en colère contre son oncle. Quelle idée avait-il eu de proposer ce rôle à son fils ! Ne se rendait-il pas compte qu'il risquait de mourir ? Il ferait mieux de le protéger et de le mettre à l'abri plutôt !
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Dans la salle à manger du palais, Legolas écoutait les conversations qui avaient reprises, mais son esprit était ailleurs. Il repensait à la scène qui venait de se produire. Malgré ce qu'elle avait dit, Elennawen n'était pas fatiguée. Ce qu'il avait vu dans ses yeux, il y a quelques minutes, c'était un regard apeuré. Celui-là même qu'elle avait eu quelques jours auparavant lorsque Le Seigneur Noir s'était emparé d'elle. La jeune fille souffrait, mais personne ne semblait s'en être aperçu à part lui. Le jeune prince voulait la rejoindre, afin de voir comment elle allait. Cependant, il ne voulait pas offenser ses hôtes en sortant de table avant la fin du repas.
– « Monseigneur, Madame, je vous prie de m'excuser mais je souhaiterais aller voir comment se sent la Princesse, si cela ne vous gène aucunement. » Demanda-t-il enfin aux Souverains.
– « Vous pouvez y aller, prince Legolas, mais je crains que vous ne vous dérangiez pour rien. Elennawen est seulement fatiguée. » Expliqua le Roi.
Le prince de Mirkwood remercia ses hôtes puis sortit de table. Arrivé à hauteur des appartements de la jeune fille, il tendit l'oreille. Il entendit alors ce qu'il craignait. Il arrivait à temps. Il posa sa main sur la poignée puis pénétra lentement dans la chambre.
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Elennawen était allongée sur son lit. Au son de la porte qui s'ouvrait, elle se tourna vers la personne qui entrait. Lorsqu'elle vit qu'il s'agissait de Legolas, elle détourna la tête et essaya de cacher les larmes qui maculaient son visage.
– « Je suis désolée, caun Legolas, mais je préfèrerais rester seule. » Lui dit-elle d'une voix tremblante.
– « Je savais que vous me diriez cela mais il est hors de question que je parte. Vous avez besoin de parler Princesse.
– Je n'en ai vraiment pas envie. S'il vous plait, laissez moi seule. » Demanda-t-elle presque suppliante.
Elle était lasse. Le geste de Legolas la touchait mais elle ne voulait vraiment pas s'entretenir avec lui de ce qui la tracassait. De toute façon, que pouvait-il y comprendre ? Il ne savait pas ce qu'elle vivait, ni ce qu'elle aurait à vivre. Elle seule le savait ! Elle et la Dame Galadriel ! Pourtant, même la Dame des Galadhrims n'avait pu l'aider, alors comment quelqu'un qui n'y savait rien pouvait-il le faire ? L'absence de réaction du prince de Mirkwood, qui avait totalement ignoré ce qu'elle venait de lui dire, énerva Elennawen. Le voir là, au milieu de la pièce, habillé de ses habits princiers et la regardant, la faisait bouillir de rage ! Elle aurait voulu crier, hurler et le frapper ! Les yeux bleus de l'elfe semblaient lire dans ses pensées et la transpercer de toute part. La jeune fille ne supportait pas cela, pas à cet instant. Elle voulait qu'il parte !
– « Caun Legolas, je vais me répéter, mais j'aimerais que vous me laisser tranquille, s'il-vous plait ! » Ordonna-t-elle d'un ton sec.
L'edhel ne bougea pas. Il continuait d'observer les réactions de la jeune fille et d'analyser ses sentiments.
Elennawen avait l'impression de suffoquer. Elle ne supportait plus la tension qui régnait dans la pièce. Puisqu'il ne voulait pas partir, alors c'est elle qui le ferait ! Elle connaissait mieux le château que lui et trouverait un endroit paisible où aller ! Elle se leva et se dirigea vers la porte. Au moment où elle arrivait à la hauteur de Legolas, celui-ci lui attrapa le bras gauche, l'empêchant de continuer sa route.
– « Caun Legolas, je vous prierais de me lâcher !
– Malgré tout le respect que je vous dois, Princesse, je crains que cela ne soit guère possible. Vous avez besoin de parler à quelqu'un, bien que vous soyez persuadée du contraire. Je sais que vous pensez que je ne peux pas vous aider, mais il se pourrait que j'en sois capable ; et tant que je n'aurais pas essayé, je continuerais à croire que je peux vous venir en aide. Aussi, je ne lâcherais pas votre bras ! » Dit-il d'une voix déterminée.
Elennawen fulminait de rage ! Elle essaya de se dégager de l'emprise de l'elfe mais ne le put. Elle était tellement en colère que sa main droite partit en direction du visage de l'edhel. Avec une rapidité étonnante, ce dernier stoppa la gifle avant qu'elle ne l'atteigne et immobilisa totalement la jeune fille par la même occasion. La jeune sorcière voulut se dégager mais rien n'y fit.
– « Arrêtez de vous débattre comme cela ou je risque de vous faire mal.
– Si vous ne me relâchez pas immédiatement, je hurle et tout le château viendra ici ! » Siffla Elennawen d'un air triomphant au visage de son adversaire.
– « Vous ne le ferez pas, car vous ne voulez pas que l'on vous trouve dans cet état et que l'on vous demande pourquoi vous avez pleuré. Je me trompe ? Si cela n'est pas le cas, alors allez-y, criez, j'en assumerais les conséquences. » répliqua-t-il d'un ton froid et sûr.
Elennawen ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Son ennemi avait percé son jeu à jour et l'avait désarmée. Elle haït Legolas pour avoir osé la mettre à nue comme il venait de le faire !
– « Vous… Vous êtes… » Réussit-elle à dire difficilement.
Elle n'avait plus la force de lutter. Des larmes se mirent à couler le long de ses joues. Ses muscles se détendirent peu à peu et elle sentit l'elfe lâcher prise. Contre toute attente, la jeune fille ne bougea pas lorsqu'elle fut totalement libérée. Le prince de Mirkwood la prit dans ses bras. Elennawen se laissa faire et posa sa tête contre le torse de l'edhel, qui attendit patiemment qu'elle se calme un peu. Lorsque ce fut le cas, il releva lentement le visage de la jeune fille vers lui et plongea son regard dans le sien.
– « Maintenant, dîtes-moi ce qui vous terrifie à ce point et vous rend si malheureuse, Princesse. » Lui demanda-t-il doucement.
Pour la deuxième fois en quelques jours, le regard bleu du Prince la mit mal à l'aise. Ses yeux avaient quelque chose d'envoûtant. Le cœur de la jeune fille s'accéléra et elle ne put tenir le regard pénétrant de l'edhel. Ce dernier tourna de nouveau le visage de la Princesse vers lui.
– « Princesse, s'il vous plait, expliquez-moi ce qui ne va pas. » Redemanda-t-il plus doucement encore que précédemment.
Cette fois-ci, Elennawen ne lutta pas contre le regard de l'elfe. Une lueur apparue et se mit à tournoyer autour de la jeune fille, sans que cette dernière ne semble s'en apercevoir. La lumière se dirigea vers le Prince de Mirkwood. Elle devint ensuite plus intense et entoura les deux êtres. Soudain, l'esprit de Legolas et celui de Elennawen se rencontrèrent et fusionnèrent. L'edhel put alors prendre connaissance des visions que la jeune fille avait eut.
……….
Les Terres Du Milieu étaient en flammes. Mort et désolation étaient les seuls maîtres et tous les peuples libres avaient été réduits en esclavage par les orcs. Femmes et enfants mourraient sous les coups de leurs tortionnaires. Il y eut un flash et une nouvelle vision apparut. La Lothlórien, calme et paisible, mais étrangement déserte et froide. Plus aucun chant ne l'animait et le miroir de Galadriel était brisé. De nouveau il y eut un flash. Cette fois-ci, c'était de Caras Dolen qu'il s'agissait. La cité était en flammes et des cris en parvenaient. L'odeur de mort et de corps brûlés était intenable. Au détour d'une rue, gisaient les corps sans vie des parents adoptifs de Elennawen. Les visions se succédèrent à plus grand rythme. Un château doré ; une tour noire surplombée d'un œil de feu. Un chant de bataille ; une elfe se battant contre une masse sombre ; la même elfe en Lórien. Une cité avec de nombreuses cascades ; un arbre blanc ; une forêt ténébreuse ; les corps sans vie des Seigneurs des Sorciers et de leur fils ; une femme à la cape bleu-nuit et une statue portant une épée brisée ; des villages pillés et leurs habitants massacrés…
……….
La lumière diminua en intensité jusqu'à s'éteindre. Elennawen était apeurée et épuisée. Ses jambes ne la portaient plus. Elle s'effondra à genoux. Elle ne comprenait pas ce qui venait de se passer.
– « Je… Je ne comprends pas. Je n'ai rien fait. »
Legolas était sous le choc de ce qu'il venait de voir. Comment la jeune fille avait-elle pu garder tout cela pour elle seule pendant autant de temps ? La plupart de ces visions étaient de l'ordre de l'insoutenable ! Il n'y avait pas que des images de désolation, il y avait aussi l'odeur de la mort ! Il resta quelques minutes silencieux puis sembla prendre conscience que la sorcière lui avait parlé.
– « Il…Il semblerait que votre magie ait voulu vous aider en me permettant de voir ce qui vous peinait. » Dit-il la voix tremblant encore de ce qu'il venait de voir.
Il s'agenouilla devant la jeune fille.
– « Vous avez eu toutes ses visions avant de rencontrer Sauron ? » Lui demanda-t-il d'une voix douce, qui inspirait la confiance et réconfortait.
– « Non. Les pires visions que j'ai eues, sont celles qu'il m'a montré lorsque… Lorsqu'il m'a torturée. Il a dit que puisque je ne voulais pas m'allier à lui, alors il torturerait tous mes proches. Il… Il a dit qu'il ferait en sorte que je souffre un maximum avant de… de me tuer. » Réussit-elle a dire le visage crispé par la peur.
– « Princesse, il ne faut pas vous focaliser sur ces visions. Le Seigneur Noir veut que vous soyez terrorisée par celles-ci et que vous n'osiez rien faire contre lui. Il a fait en sorte de vous torturer moralement afin que vous deveniez faible face à lui. Il faut combattre ces visions et elles ne se réaliseront pas. Vous en êtes capable, Princesse. »
Elennawen regarda Legolas, les yeux emplis de larmes. Les dernières paroles qu'il avait prononcé lui avaient fait du bien. Que ces visions ne se réalisent pas était la seule chose qu'elle espérait mais personne jusqu'à maintenant lui avait dit qu'il en serait ainsi. Elle était heureuse que l'elfe l'ait rassurée mais en même temps, elle était apeurée. Elle redoutait de ne pas réussir à faire en sorte que ces visions se révèlent fausses. Elle avait peur de ne pas y arriver toute seule. Elle avait besoin d'aide…
A la grande surprise du prince de Mirkwood, la jeune fille se blottit dans ses bras.
– « J'ai tellement peur, caun Legolas ! Je n'y arriverais pas toute seule. » Dit-elle avant de se mettre à pleurer.
L'edhel ressentait la douleur de la sorcière au plus profond de lui-même. Il se sentait étonnamment proche d'elle. Peut-être était-ce dû au fait qu'il avait vu les mêmes visions qu'elle ? Quoi qu'il en soit, il avait envie de la protéger et de l'aider dans sa quête, ainsi que dans la bataille contre Sauron qu'elle aurait à mener. Il l'entoura de ses bras et posa sa tête contre la sienne.
– « Vous ne serez pas seule, Princesse. Je vous aiderai et combattrai Sauron avec vous, dussé-je y laisser la vie. Êlin a Valair, berio men. (Etoiles et Valars, protégez-nous.) »
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Le soir, lorsque Elennawen se rendit au dîner, rien ne laissait penser qu'elle avait pleuré et qu'elle et le Prince du Royaume Sylvestre s'étaient disputés. Au contraire, ils semblaient plus proches qu'auparavant. La jeune fille ne savait comment remercier l'edhel de l'avoir écoutée et comprise. Pour la première fois depuis ces derniers jours, elle était heureuse. Heureuse d'avoir quelqu'un sur qui compter et à qui elle pouvait se confier ouvertement.
Trois jours plus tard, les cinq voyageurs reprirent leur périple vers la Forêt Noire. A leur plus grande joie, ils ne se trouvaient qu'à un jour de chevauché du Royaume Sylvestre lorsqu'ils franchirent de nouveau la barrière magique. Cette dernière les avait relâchés au plus près de leur destination, ce qui leur évitait les dangers d'un long voyage.
