Auteur : C-l-a-r-e / Angel of Discontent / Reginleif

Date : Vendredi 18 November.

Base : Yami No Matsuei

Disclaim : Les persos ne sont pas à moi, à part Enji et ceux qui vont suivre.

Genre : Angst, shônen ai très léger encore dans l'acte 1, inexistant dans l'acte 2 et yaoi dans l'acte 3



.Kizu voulant dire cicatrice et Namida larmes.



+Je dédie ce chapitre et tout les autres à MyDear, Sofy. L'idée et la motivation pour écrire ces chapitres ne viennent que pour pouvoir être lue par elle.+

-Kizu-



Acte 1 : Namida



Chapitre 2.0 : Soul



Enji observait depuis un long moment son partenaire, qui se la jouait solo et marchait loin devant sans s'occuper de sa présence.

Il suivit un moment les mèches sombres sur la nuque de Tsuzuki, froncant un peu le nez.

Il regrettait un peu de ne pas voir son joli visage et ses yeux si particuliers. A cette pensée, un sourire se découpa lentement sur ses lèvres.

Sifflotant un peu, il ralentit le pas pour observer les boutiques souvenirs, laissant une grande distance le séparer de son partenaire.

Quand il se rendit compte que Tsuzuki ne faisait absolument pas attention à lui et qu'il avait un bon deux cent mètres d'avance, le jeune Shinigami accéléra le pas pour se retrouver à sa hauteur.

" Tu peux m'attendre, dit ?

- Enji comment ?

- Pardon ?

- ton nom de famille. Konoe me l'a pas donné

- Ah..

Enji réfléchit rapidement. Il fallait se rappeler de son nom, vite !

- Tetsuhiro.

- D'accord.."

Le roux haussa les épaules.

Il regarda le paysage, entre autre une pagode à deux étages qui semblait très vaste. Comme ils ne savaient pas trop ou chercher, les deux Shinigami se contentaient d'errer dans la ville, depuis bientôt deux heures maintenant.

Ne pouvant pas tenir dans ce silence, Enji, trop habitué sûrement à tenir de longues conversations, repris la parole.

" C'est bien de chercher, mais on cherche quoi ?

- Une âme.

- .. ..Merci, j'avais compris. Mais on doit supposément la trouver sous quelle forme ?

Enji ignorait si son emploi du mot supposément était correct..

- Je sais pas. Forme tangible, je suppose

- Sois plus précis, voir ?

- On recherche quelque chose qui a l'apparence de la photo et toute sa vivacité"

Il pouvait être bavard cet idiot, quand il voulait.. Même si l'expression douloureuse qui semblait lui ronger l'âme ne s'effaçait pas de son visage.. Il tenta un coup au hasard.

" C'était qui, ton ancien partenaire ?"

-BIN.GO !- Pensa-il, à la vue de l'air blessé et mélancolique venant renforcer les autres sur le visage de son aîné.

" Ne pose pas de questions que tu viendrais à regretter par la suite, Enji-chan..

- Ne prend pas ce ton.. On croirait entendre un adolescent délaissé par son premier amour."

Tsuzuki ouvrit de grands yeux. Il était bien pénible, ce gamin fraîchement arrivé !

L'air de défi planant dans ses yeux bleus ne lui inspirait pas beaucoup confiance.

Ses mots étaient encore plus blessant que le reste. Ainsi donc il ressemblait à un jeune gamin éconduit.

Il laissa un long, très long soupir passer ses lèvres. Hésitant entre répondre, et tracer à travers la foule comme s'il n'avait pas entendu la question.

L'ignorance emporta finalement le suffrage universel, et ce ne fut qu'après, en entendant les ricanements d'Enji, qu'il lui vint à l'esprit le fait que son silence puisse être pris comme du consentement.

Le brun sentit la couleur lui monter furieusement aux joues, sans trop savoir s'il rougissait de rage ou de honte.

Il rentra la tête dans ses épaules, les mains profondément cachés dans ses poches, boudeur.

Sur un coup de tête, il tourna dans une petite ruelle s'enfonçant dans les profondeurs de la ville.

Les talonnettes d'Enji claquèrent pour le rattraper

" Bon, jveux bien que tu sois vexé mais tout d'même..

- Occupe-toi de tes affaires

- Si tu fais la tête à ton partenaire ça me concerne un ptit peu, vu que c'est moi..

- ..

- Si tu réagissais aussi bien avec ton ancien équipier, jcomprends qu'il ai demandé à changer..

Tsuzuki craqua.

- Allez vous me foutre la paix avec Hisoka, BORDEL ?"

Enji pinça les lèvres.

Il se dit qu'il devait calmer le jeu. S'il devenait vraiment insolent, le drôle de personnage lui tenant lieu de partenaire ne lui accorderait pas longtemps d'attention.

Enfin, il n'osait plus rien avancer comme suppositions.. Le fait qu'il se mette à hurler "bordel" ne faisait pas parti de ses statistiques il y a encore peu de temps.

Il rajouta dans la balance quelques points de vulgarité, pour anticiper les prochains coups..

" Eh.. Calme-toi, Tsuzuki.. T'es à bout de nerfs.. J'suis pas sûr que tu sois en bonne forme pour jouer à cache-cache avec une âme égarée..

Enji changea de ton, prenant celui de l'amusement.

- Dit moi, Tsuzuki chéri.. C'est pas notre âme égarée, là ?"

Il désignait un coin de la ruelle.

Tsuzuki vit entre deux bâtisses un homme qui avait du être extrêmement séduisant dans sa jeunesse. Même à présent, une imposante présence émanait de lui, comme un halo autoritaire.

Les yeux noirs et les traits altiers étaient bien ceux de la photo.

Mais malheureusement, l'âme semblait aussi avoir vu les Shinigami, et détallait à présent à toute vitesse.



Chapitre 2.1: Vanity



Deux paires d'yeux, l'une bleu très clair où se reflétaient les nuages, l'autre pourpre électrique pleines de mélancolie suivaient les ronds que faisait à la surface de l'alcool le litchi qui barbotait joyeusement dans le verre d'Enji.



Touche Pause.

Rembobinage.

"C'est bon j'le tiens !

- Le laisse plus partir, j'en ai marre."

Tsuzuki arriva dans la salle encombrée de planches. L'âme en cavale était aculée dans un coin de la scierie ou elle avait trouvé refuge. Bloquée par Enji et la lourde poutre qu'il portait en guise d'arme dissuasive.

"Elle nous aura fait courir cette saloperie"

Les deux Shinigami étaient aussi essoufflés l'un que l'autre. Trois heures qu'ils jouaient au chat et à la souris avec l'acteur.


Play



Tsuzuki passa une main à son front, dérangeant quelques mèches sombres. Kyoto ne lui inspirait qu'une très profonde antipathie.

Il aurait peut-être dut fuir la ville au plus vite, à présent que l'âme de l'acteur avait été reconduite.

Mais il semblait, tout comme son équipier, apprécier le fait de regarder un fruit gorgé de liqueur trempoter paresseusement, jusqu'a ce qu'il se fasse gober par le propriétaire du verre, sûrement agacé qu'on le nargue de la sorte.

N'ayant plus rien à regarder, il fixa alors Enji.

Il n'avait pas les traits japonais. Ses yeux étaient grands et très clairs, sa peau plus blanche que la sienne.

La couleur de ses cheveux, bordeaux sombre, lui donnait une touche d'exotisme encore renforcée par leur coiffure, ou plutôt l'absence de coiffure.. Vêtu d'un jean, de chaussures de marche et d'un pull, il n'avait pas vraiment l'allure d'un Shinigami.

Il fronça un peu les sourcils. Comme si lui avait plus l'air d'un Shinigami.. D'ailleurs, qui pouvait bien en avoir l'"air".. C'était un peu bête, son raisonnement..

A bien y réfléchir, l'impeccable classe de Tatsumi était un exemple parfait. A cette pensée, il chercha à lisser un pli de son manteau noir, en vain, évidement.

Il suivit le vol de quelques pigeons dérangés par un passant, distraitement. Mordillant l'intérieur de sa lèvre, jusqu'à la faire saigner, et aspirer quelques gouttes de sang avant de cicatriser.

Il fit passer le bout de sa langue sur ses lèvres, les teintant de rouge, inconsciemment.

Le goût de son sang lui ramena en mémoire de sombres souvenirs qui hélas étaient plutôt récents.

Un visage, qu'il associait très logiquement à l'arôme âcre du liquide lui vint à l'esprit. Un visage d'une pâleur surnaturelle, aux yeux dissymétriques d'un argenté irradié de cruauté. Au sourire annonciateur de malheurs. Et à la voix aussi envoûtante que détestable.

Il piqua une gorgée de la boisson de son partenaire pour faire passer le nom du docteur, laissant sur le bord du verre une infime trace de sang.

Il se sentait mal. Et si on lui avait caché la vérité ? Si Hisoka n'était pas parti pour le motif dont on l'a informé ?

Il secoua la tête. Il rêvait trop. Un peu plus et il aurait pensé qu'Hisoka était parti rendre une visite de courtoisie à Muraki.

La vérité, c'est qu'il n'arrivait pas à accepter le fait qu'a présent, il était réellement seul..

Mais ne l'a-il pas toujours été ? Hisoka était parti à son tour. Il avait trop espéré. Encore.

Quand allait-on arrêter de lui faire du mal de la sorte ?

Quel être supérieur gardait son oeil malveillant braqué sur lui, lui envoyant ses foudres, le regardant gémir de ses blessures sans jamais se lasser ?

Et pourquoi finalement avait-il cru qu'Hisoka pourrait-être plus qu'un collègue de travail ? La chimère de l'amitié profonde et sincère agissait encore sur lui

Il ne s'était pas encore résolu à la vérité : L'amitié-profonde-et-sincère n'existait pas.

Peut-être que cette fois, il avait compris.

Peut-être qu'il se raccrocherait encore une fois à une connaissance, à un partenaire.

Le Shinigami jeta un coup d'œil perplexe à Enji.

Pas avec lui, en tout cas. Le roux ne lui inspirait pas trop la confiance. Il se dit qu'en dehors de son travail, il n'aurait jamais supporté de côtoyer longtemps une personne aussi incisive et moqueuse.

Lui, il lui fallais du calme et de la maturité. Deux grands yeux couleur bonbon acidulé parfum pomme s'imposèrent à ses yeux. Mais pourquoi pensais-il toujours à lui ? Il fallait se faire une raison, à présent.

Son deuil.. Son deuil de quoi, en fait ? Enfin.. Son deuil n'avait que trop duré. Tant qu'il n'y pensera pas, ça ira.

Comme toujours.

Tant qu'il ne pense à rien de sérieux, il remet son masque souriant, et cesse d'être morose. Et tant pis s'il occulte ses sentiments : à qui les ferrait-ils partager ?

Personne n'a besoin de son désespoir. Les gens ont leurs propres problèmes. Autant les apaiser.

Il sourit au vide, pour s'assurer qu'il en était encore capable. Oui, ses muscles faciaux marchaient encore.. Enji le ramena à la réalité.

"C'est au blond, là, que tu souris d'un air si niais ?

- Hein ? .. Quoi, quel blond ?

- Bah lui, là, qui passe..

Enji désigna une sorte de surfer australien version costume cravate et attache-caisse. Très loin du "blond" des pensées de Tsuzuki.

- Il est pas blond..

Oups.. Il ne pouvait pas se taire ? Enji s'esclaffa.

- Ok, je vois. Alors je reformule ma question : à qui tu pensais, qui-n'est-pas-blond ?"

L'aîné ne cru pas bon de répondre. Se contentant simplement d'envoyer un lourd regard à son partenaire, avant de se lever de la table de bar et de partir à grands pas, laissant le soin au cadet de payer les consommations.

-

Enji ricana.



Chapitre 2.2 : Light



Plic. Ploc. Des objets glacés tombaient sur son visage, se liquéfiant instantanément au chaud contact de la peau de ses joues.

Rectification : C'était des gouttes, sûrement lourdes et arrivant de haut, pour avoir une telle force.

Une odeur écœurante ne tarda pas à envahir les narines de Tsuzuki. Le forçant à analyser un tant soit peu la situation, alors qu'une énième larme de liquide dégoulinait sur l'arrête de son nez.

Il tenta de lever une main pour les chasser, sentant son visage humide et collant. Mais les lois de la gravité, combinées à celles de la fatigue eurent raison de lui. Sa main resta immobile.

Ses lèvres s'entrouvrirent sous un gémissement déçu. Le liquide pénétra sa bouche, diffusant après quelques secondes son goût âpre et rance.

Encore du sang. Toujours du sang. Sauf que celui là semblait avoir eu le temps de pourrir quelque peu.

Il imaginait très bien la couleur très noire, à la surface parsemée de fines bulles un peu plus claires. Il imaginait très bien le fin filet tracer son chemin dans la poussière, pour finir à goûter sur son visage.

Il se trouvait allongé. Les bras trop lourds pour lui. Peut-être attachés. Il craignait d'ouvrir les yeux. L'optique d'avoir du sang fermenté lui coulant au travers des paupières le dégoûtait particulièrement.

Son environnement se modifia. Il se mit à percevoir les sons, qui jusqu'alors n'étaient pas audibles.

Une présence se manifesta à côté de lui par un léger chuintement. Respiration malmenée.

" Tu les sens. N'est ce pas ? Tu les entends, maintenant."

La voix lui était inconnue. Il se demanda un moment ce qu'il devait entendre.

La réponse lui fut très bientôt donnée. Des murmures. Des dizaines de murmures confus, des rires étouffés, des sanglots, des conversations, toute une communauté en vie assourdie par une paroi de verre.

Le son des gouttes sur son visage, le son des gouttes ailleurs sûrement, aussi. Il entendait le choc du liquide contre un objet métallique qui résonnait, lentement, comme si elles marquaient le temps passant.

La voix au timbre impersonnel repris.

" Tu n'ose pas bouger. Tu trouve ça normal, d'ailleurs. Tu les entends. Tu ne sais pas qui ils sont. Pourtant tu as été plus intime à chacun que beaucoup de leurs proches."

Le ton se nuança, devenant plus doux, plus insidieux.

Tsuzuki se sentit tiré, relevé, mi soudainement en position bipède sans vraiment savoir d'où cela venait. Ses yeux s'ouvrirent aussi brusquement.

La pièce était grande, et ne connaissait pas le technicolor.

Murs, sol gris. Plafond perdu, noyé dans l'obscurité, trop haut pour être distingué des volutes d'ombres s'étirant sans avoir de fin.

On lui essuya le visage, rudement. Encore une fois, il ne vit rien. Le vide semblait écrasant de présence.

Un gamin émergea de l'ombre. Cheveux noirs. Peau, et yeux peints dans diverses nuances grisâtres. Un sourire, aux lèvres, froid comme les murs.

L'enfant, abaissant à demi les paupières sur ses yeux, modula un air condescendant à moitié réussi, comme s'il n'avait pas exactement cette expression dans son répertoire. Il tendit une main, désignant le sol invisible aux pieds de Tsuzuki.

" Tu les connais. Ils sont tous là. Tu les vois, n'est-ce pas ? Tu n'ose pas t'en rappeler. Pourtant, tu le sais. Tu le sais comme ils le savent. Ils l'utilisent, ils se servent de toi comme tu te servirais d'eux si l'occasion se présentait. C'est dans ta nature même de manipuler les gens. Avec ton apparence si douce, si innocente. Lui, il ne te voit pas comme ça. Lui, il sait qui tu es. Et il t'a fui. Car lui, il le pouvait. Sais-tu pourquoi il t'a fui ? A cause.. De ça. "

La lumière jaillit alors. Tsuzuki n'aurait pas su dire d'où ? D'en haut ? D'un coté ? Il se demandait si ses yeux ne projetaient pas leur propre clarté.

Le halo, ne faisant en faite qu'éclaircir les étendues noires et grises, lui dévoila un spectacle écœurant à peine adouci par l'absence de couleurs.

Des corps. Des corps, à ne plus savoir qu'en faire. Des corps en lambeaux. Des pièces détachées, laissées là pêle-mêle.

Un avant bras, ici. Une main là. Une section de jambe, coupée à mi-chemin de la cuisse, à mi-chemin du tibia, pour ne garder d'entier que l'articulation du genou.

Beaucoup, beaucoup de chair, entassée en monticules hauts jusqu'a ses chevilles. Suintantes de sang, baignant dans une marée qui n'était là que grisâtre. Grise. Comme le reste.

Des visages écorchés, aux sourires plus ou moins édentés, plus ou moins tordus. Des visages inconnus, des visages familiers. Des yeux, parfois absents, parfois crevés, des nez écrasés.

L'enfant à côté de lui se mit à rire.

"Tu les connais. Tu as été plus intime que nombre de leurs propres proches : Tu les as tués ! "

-



Tsuzuki sentit ses joues, et l'oreiller sous sa tête trempés de larmes. Il leva une main pour les essuyer. Il se sentait pitoyable. Pitoyable à un point tel qu'il n'arrivait pas à réfléchir convenablement.

Pire que tout, il ne comprenait pas son rêve. Il avait tué beaucoup de personnes.. Mais ce carnage, cette affreuse charpie qui s'était soudainement étalée devant lui, ça n'était pas sa faute !

Jamais, jamais il n'avait pu faire une chose pareille. Il n'aurait pas pu le supporter. Combien y avait-il de personnes réduites en morceaux ?

Il ferma les yeux, appuyant ses paupières avec le bout de ses doigts. Il ne pourrait pas tenir longtemps à ce rythme

Il sentait que ses cauchemars avaient une part de vérité beaucoup plus importante que ce qu'il s'obstinait à croire.

Le problème est qu'il ne pouvait pas les empêcher de venir. Ne pas dormir n'était pas une solution. Il avait déjà expérimenté, cela n'avais pas été très concluant.

En parlant de sommeil, il venait de se rendormir. Profitant d'une accalmie de son esprit qui ne lui offris pas d'autres cauchemars.



Chapitre 2.3 : Rubish



Enji, de fort joyeuse humeur ce matin là, mordillais allégrement un bout de ficelle dévidé d'une bobine trouvé dans un tiroir. Le roux eut une grimace ennuyée quand il s'aperçut que la ficelle en question avait un désagréable goût d'oignon..

Il soupira, les yeux levés avec une pointe de dérision. Voila qui lui apprendrait à croquer dans n'importe quoi.

Tsuzuki débarqua, des cernes sans fin assombrissant ses yeux jusqu'à les rendre noirs. Enji eu un bref rire, ne pouvant s'empêcher un commentaire.

" Eh bah, la nuit, c'est fait pour dormir, tu sais.."

Il n'eut d'ailleurs pas d'autre réponse qu'un grognement in-intelligible. Loin de se décourager pour si peu, il tendit à son équipier quelques feuilles, l'air d'un ange qui viens de tomber du ciel.

" Tiens.. Comme je ne sais pas trop ce qu'il faut y mettre, je te laisse faire le rapport d'Hier.. Merci Tsuzuki. "

Sourire, en réponse au regard noir du Shinigami séculaire, et il était parti papillonner du côté de Watari, qui campait, sans que personne ne sache trop pourquoi, dans les bureaux du Shokucho, et observais les larmes aux yeux une carte mémoire avec des yeux, des antennes et trois longues paires de pattes avancer.

Le roux pencha la tête, croisant le regard très froid de la drôle de bestiole, qui semblait avoir envie de faire un tour. Les pattes, dont les postérieures faisaient penser à celles d'une sauterelle, s'agitèrent un peu, la carte fit quelques pas.

Watari poussa un cri triomphant quand sa création décrivit un grand bond, un peu trop grand d'ailleurs pour la taille de la table, et s'écrasa par terre.

Enji soupira, un peu perplexe, ramassant la carte mémoire les six fers en l'air et la remettant gentiment sur ses pattes. Puis se ravisant, il la garda à la main.

"Qu'est ce que c'est, cette chose ?

L'étrange scientifique eu un sourire de six cent mètres

- Elle saute bien, n'est ce pas ?

- Euh.. Oui, ça elle saute bien.. A quoi elle sert ?

- Euh.."

Le scientifique blond se gratta un peu la tête, dérangeant quelques mèches claires du ruban orange dans lesquelles elles étaient lâchement retenues.

Reposant l'élément mécanique lui donnant de furieux coups de pattes, Enji se dit que c'était sûrement de l'embarras qu'exprimais les yeux de Watari.

Il pensait souvent à ce genre de choses. L'expression "une lueur dans les yeux" l'avait toujours intrigué. Jamais de sa vie il n'avait vu quoi que ce soit dans les yeux d'une personne.

Il lança un regard à Tsuzuki, le trouvant sagement attelé à son rapport. Esquissant un sourire, il vint lire par-dessus la large épaule de son partenaire.. Puis appuyer son menton contre, confortablement.

Un coup d'œil perplexe lui fut renvoyé, avant que le brun n'hausse l'épaule, froidement.

Enji ricana.

-

Il enrageait silencieusement. Il avait eu de très nombreux partenaires, en cent ans. Mais celui là battait de loin tout les records.

Il ouvrit la bouche, s'apprêtant à lui demander d'aller voir ailleurs, mais l'arrivée intempestive des frères GuShoShin lui coupa le sifflet. Blasé, il se borna à écouter ce que disais la caricature d'oiseau vêtu de rouge.

Les deux individus, même si l'un appelais l'autre "grand frère", se ressemblaient comme deux gouttes d'eau. Entités flottantes munies d'un bec et de griffes, pleines de plumes, dont de très longues formant une collerette à leur visage. Un bonnet sur la tête, des habits unicolores, ils ressemblaient à des génies sortis d'une lampe, mais version volaille.

L'un d'eux expliqua qu'il avait en charge de montrer leur nouvelle mission aux deux partenaires. Sans en dire plus, les deux frères se dirigèrent de concert vers leur bibliothèque, suivi par deux Shinigami, dont l'un, aux longs cheveux roux laissés lâches, semblait sur le point de lancer une mauvaise blague ayant pour sujet un certain fast food américain et euh.. Leurs nuggets de poulet.

Un regard sombre de son coéquipier fit se replier Enji dans ses quartiers, ne décrochant pas un mot de plus jusqu'a l'arrivée à la bibliothèque.

-



GuShoShin rouge s'assis sur la table à côté de son ordinateur (Enji n'oublia pas de noter que le portable semblais plus gros que son propriétaire..), Et après s'être emparé de la souris, ouvrit une première photo et désigna du curseur l'endroit du cœur de la victime.

Le corps était celui d'une jeune femme, assise au sol, le dos retenu par un mur. Le visage rejeté en arrière, les yeux fermés, elle aurait pu être simplement endormie. Les longs cheveux noirs de la demoiselle retombaient doucement sur sa poitrine, où sa robe était déchirée, laissant entrevoir la moitié de chaque sein, et une longue cicatrice s'ouvrant au milieu de ceux ci.

" Il n'y a pas de traces de sang sur elle, ni autour. Elle n'a pas reçu de coups, et la cicatrice à sa poitrine semble ancienne.

- Quel est le problème ?"

Le bibliothécaire passa à la photo suivante, un zoom du visage de la victime. Deux doigts gantés soutiennent une paupière, maintenant l'œil ouvert. Tsuzuki fut un peu surpris.

" Des yeux de poupée ?

- Ses yeux ont étés vidés de leurs orbites, chirurgicalement, sans abîmer les tissus de la paupière, et remplacés par des globes de verre peints. Son cœur a été remplacé par un rubis de la taille d'un poing, celui qui a fait ça n'est pas responsable de la cicatrice sur son torse. Nous ne savons pas comment il a pu faire.

- Un rubis de la taille d'un poing ? Euh, désolé de dire ça, mais on en trouve pas sur les marchés..

- Oui, nous nous occupons de la provenance des pierres.

- "des" pierres ?

- Il y a trois victimes similaires. Les yeux évidés remplacés par du verre, le cœur changé en pierre."

Tsuzuki observa les deux photographies, silencieux. Enji laissait ses yeux vagabonder sur les étagères, promettant tranquillement à GuShoShin bleu qu'ils iraient voir ce qui se passe sur le terrain des trois agressions. Puis il demanda si un des frères ne voulais pas lui faire visiter la bibliothèque.

Ravis que leurs livres intéressent le jeune Shinigami, ils se chargèrent tout les deux de la visite guidée, laissant Tsuzuki seul avec ses photos.

Une idée germa à son esprit. Et si.. Et si cet ordinateur était relié à la base de donné fournissant les caractéristiques des Shinigami travaillant là.. Il pris une chaise, et les commandes de l'engin, se mettant à fouiller.

"Tetsuhiro, Enji.."

Il l'avait enfin trouvé. La fiche d'identité de son partenaire. Il jeta un coup d'œil à la photo affichée en en-tête, vérifiant que c'était bien lui. Un air de suffisance moqueuse qui agaçait même derrière un écran, de longs cheveux sans trop de discipline, couleur lie de vin. Oui, c'était bien cela.

Tsuzuki se mit à lire. Il sentit rapidement ses yeux s'agrandir d'eux même, sous la stupéfaction. Ce qu'il lisait était trop sidérant.

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Eh voila, l'histoire commence à se mettre en place. l'acte suivant ferra la lumière sur toutes les petites zones d'ombre laissées par ces deux premiers chapitres.



Le prochain est dédié presque exclusivement à Hisoka.



Sur ce, ja ne.

Discontent'