Partie deux : Kousei
Chapitre onze : Emphatique
ou
comment échanger ses petits secrets.
Kyo avait enfin réussi à se détacher de Kagura, et tous les habitants de la maison observaient Hoshi avec des yeux ronds.
« - Une seconde ! coupa Shiguré. Tu as heurté Hatori… Akito est arrivé… Et c'est tout ? Ils ne t'ont pas… heu…
- Effacé la mémoire ? acheva Hoshi. Si. Mais ce genre de tour ne marche pas avec moi.
- Pourquoi ? demanda Tohru
- Parce que je suis emphatique. »
Les yeux s'agrandirent d'avantage.
« - Euh… c'est à dire ? demanda Tohru
- Je ressens les émotions des autres.
- Ça ne doit pas être simple tous les jours… remarqua Shiguré
- Ça ne l'est pas. Mais bon, je m'y suis habituée !
- Et c'est pour ça que tu n'as pas oublié ?
- Je pouvais oublier cet homme – Hatori, c'est ça ? – mais pas ce que j'avais ressenti en le rencontrant. Ensuite, voir Kyo a suffit à me rappeler le reste, parce que déjà en les voyant, au lycée, je m'étais dit que lui et Yuki dégageaient aussi des émotions non humaines.
- Redoutable, remarqua Yuki.
- Je le prend comme un compliment ! sourit Hoshi. Et c'est quoi cette histoire de malédiction ?
- En fait, nous sommes douze à être maudits par les esprits du zodiaque chinois, et nous nous transformons quand une personne du sexe opposé se jette dans nos bras ou que nous sommes très affaiblis.
- Je vois, souffla Hoshi. Ça non plus, ça ne doit pas être facile tous les jours…
- En fait, c'est exactement l'histoire que tu nous as raconté ! se rappela Tohru.
- Hey, c'est vrai ça ! s'écria Kyo
- Tu réalises seulement maintenant, baka neko ? (trente quatre à vingt, Kyo se laissait déborder)
- La ferme ! J'y pensais pas, c'est tout ! »
Le sourire de Hoshi se figea.
« - Arrêtez ! s'écria-t-elle. »
Tellement fort et tellement soudainement que tout le monde se tourna vers elle.
« - A-arrêtez de vous battre, tous les deux ! poursuivit Hoshi. »
Parce que, soudain, les disputes des deux cousins prenait une signification bien plus sinistre. Et plus triste.
Et plus inacceptable.
Et plus dangereuse.
« - A-arrêtez, s'il vous plait, p-parce que…
- Parce que quoi ? demandèrent les deux rivaux en même temps.
- P-parce que ça aussi, c'est comme dans la légende… »
Comme aucun d'entre eux ne se rappelait précisément la légende, à part Shiguré, personne ne savait vraiment ce qu'elle voulait dire.
Longtemps, très longtemps après, Kyo se dit qu'à ce moment là, il aurait dû comprendre.
Trop tôt.
Trop tard.
On imagine pas l'inimaginable.
Et même s'il s'en était rendu compte à ce moment-là…
C'était déjà trop tard…
Ils étaient trop engagés, tous les deux.
Mieux vaut croire que ça n'aurait rien changé…
Shiguré se tourna vers Hoshi.
« - Puisqu'on parle de la légende, d'où est-ce que tu tiens ce livre ?
- Malédiction ou la légende d'un sorcier ? C'est une de mes cousines, Kitai, qui me l'a confié. Elle m'a dit que ça m'aiderait pour mon séjour au Japon.
- Qu'est-ce qu'elle voulait dire ? demanda Yuki
- Oh… C'est encore un secret, répondit Hoshi. Pas de faux espoirs ! »
Tout le monde la regarda avec stupeur.
« - Bon ! Ce n'est pas tout ça, dit Hoshi en se relevant, mais je ne veux pas vous déranger plus longtemps ! A plus tard ! »
Elle partit aussitôt, presque en courant, sans attendre de réponse.
« - C'est quoi ce délire ? demanda Kyo. »
(nda : je sais pas moi/Kyo : C'est toi qui écrit…/Ah bon ?)
Chapitre douze : Ce sont eux
Ou
Comment trouver des maudits.
Un'mei releva la tête.
« - T'étais où ? grogna-t-il
- Oh, ça t'intéresse, maintenant ? s'étonna Hoshi.
- Non. Mais Kitai essaye de te joindre depuis trois heures. »
Hoshi haussa les sourcils. Etrangement, son cousin avait l'air… plus calme que d'habitude.
C'était bizarre.
Mais bien.
« - Je suis « tombée » sur un membre de la famille Soma. Il s'appelle Hatori Soma, je crois. Le dragon.
- Et alors ? Tu t'es jetée sur lui ?
- Hein ? s'étonna Hoshi. Oh, non, je l'ai juste heurté. Il s'est transformé en hippocampe, et quand il est redevenu humain un type louche tout en noir lui a ordonné de m'effacer la mémoire.
- Il l'a fait ? s'enquit Un'mei
- Bien sûr, mais bon, ça n'a pas vraiment marché. Et puis j'ai croisé Kyo. Donc je me souviens. J'ai un peu craqué devant Kyo et je lui ai demandé s'ils étaient beaucoup à se transformer comme ça. Donc il m'a ramené chez lui, et on s'est expliqué, bref, c'est bien eux les maudits qu'on cherche.
- Ouais, et bien c'est toi qui préviendras Kitai, j'ai pas que ça à faire ! »
Un'mei se leva et la dépassa.
« - Non, dit Hoshi. »
Il s'arrêta et se tourna vers elle.
« - Non, répéta-t-elle. Je n'ai pas l'intention… de prévenir Kitai. Pas cette fois…
- Pourquoi ? demanda Un'mei, l'air vaguement intéressé. »
Hoshi leva les yeux vers lui.
Parce qu'elle ne m'a pas tout dit
Parce qu'elle connaissait Shiguré
C'est lui qui a écrit le livre
C'est lui qui lui a offert
J'en suis sûre
Il suffit de le voir
Elle savait
Elle ne m'a rien dit
Pourquoi ?
« - Tu lui diras ? demanda-t-elle
- Réponds d'abord, baka…
- HEY ! protesta Hoshi. Et puis, qu'est-ce que ça peut te faire ? Je croyais que tu « étais inutile »… »
Hoshi regretta aussitôt ses paroles.
Le poing droit d'Un'mei s'était serré, et il la regardait, dégoûté et horrifié… furieux, aussi. Pourtant…
Il saisit la poignée de la porte et sortit en courant.
« - Un'mei… UN'MEI ! le rappela Hoshi »
Trop tard.
Il était parti.
Le lendemain, Hoshi croisa Tohru, Kyo et Yuki un peu avant l'entrée du lycée.
« - Ohayou ! s'écria-t-elle
- Ohayou, répondirent Yuki et Tohru, pendant que Kyo marmonnait quelque chose pouvant s'apparenter à beaucoup de choses mais pas à un salut.
- Qu'est-ce qu'il a ? demanda Hoshi aux deux autres
- Il n'aime pas la pluie, c'est tout ! répondit Tohru
- Oh… »
C'était vrai que la première neige de l'année s'était rapidement changée en pluie. Ça n'avait pas dû plaire à Un'mei, non plus.
Quand le petit groupe fut rejoint par Arisa et Saki, ils se figèrent tous, se demandant si Hoshi allait leur dire…
Aucun d'entre eux n'avait pensé à lui demander de garder le secret…
Mais Hoshi les salua comme si de rien était et ne fit aucune allusion.
Yuki et Tohru respiraient mieux.
Kyo, lui, avait une drôle d'impression. Hoshi avait l'air… différente…
Mais c'était peut-être juste la pluie…
Ils s'installèrent en classe.
Les cours du matin passèrent très vite : les vacances approchaient, et les élèves étaient assez dissipés.
A la pause de midi, Yuki s'excusa : il devait voir le reste de l'Association des élèves, dont il était le président.
« - Et ton idiot de cousin, il est pas là ? demanda Kyo »
Hoshi secoua tristement la tête.
« - Il est parti, hier soir, et il n'est pas rentré… »
Les autres se tournèrent aussitôt vers elle.
« - I-il n'est pas rentré ? répéta Tohru. C'est terrible ! Il a peut-être des ennuis ou…
- Ça m'étonnerait, trancha Hoshi. Il se conduit souvent comme un idiot mais… Ce n'est pas le genre à s'attirer des ennuis s'il est face à plus fort que lui, sans vouloir vous vexer, Kyo-kun, Arisa-kun ! Il connaît ses limites. Et puis, ce n'est pas la première fois qu'il part, comme ça… »
Elle se tourna vers la fenêtre, frappée par les gouttes de pluie.
Et poussa un long soupir.
Elle s'inquiétait, elle aussi.
Chapitre treize : Une nuit…
Ou
Comment résumer les pensées des personnages.
(note : on m'a fait remarqué qu'il pleuvait mais qu'ils voyaient quand même les étoiles et que c'était pas très normal. Bah euh... tant pis XD oubliez les étoiles si ça vous gène)
La journée s'acheva comme elle avait commencé : il pleuvait.
Et ça ne semblait pas vouloir s'arrêter.
Pourtant, la lune et les étoiles brillaient si fort…
Ce n'était pas normal, toute cette pluie…
Hoshi était à son balcon. Elle se moquait de la pluie. Elle se moquait d'être trempée.
Elle pensait juste à Un'mei.
Je pensais que c'était ce que je lui ai dit…
Mais au fond…
C'est peut-être…
Ce temps… ?
Un'mei…
Qu'est-ce que tu fais ?
Où tu vas ?
Pourquoi tu fais tout ça ?
Un'mei…
Moi aussi…
Pourquoi tu es comme ça ?
Pourquoi tu refuses ma présence ?
Pourquoi tu crois…
Que tu es…
Inutile ?
Un'mei…
Moi aussi…
Je m'inquiète…
Hoshi était à son balcon. Elle se moquait d'être trempée. Elle regardait le ciel.
Et les étoiles…
A cause de la pluie, Kyo avait renoncé à son habituel poste d'observation : le toit. Il regardait quand même le ciel, depuis la fenêtre. On ne renonce pas à ce genre d'habitude.
Pourquoi est-ce qu'il pleut comme ça ?
Je hais la pluie…
Je hais l'eau…
C'est ainsi.
Pourquoi est-ce qu'il pleut ?
Ce n'est pas normal.
Ce n'est pas la saison.
Il neigeait hier encore.
Pourquoi est-ce qu'il pleut ?
Pourquoi est-ce que je suis comme ça, quand il pleut ?
Ça inquiète Tohru…
Je ne veux pas l'inquiéter, mais…
Il faut croire…
Que je ne suis pas doué…
Pour ça…
Il regardait le ciel, depuis la fenêtre.
La pluie ruisselait sur les carreaux.
Il soupira et se coucha.
Tohru soupira. Elle s'inquiétait pour Kyo. La pluie l'affaiblissait vraiment, ce n'était pas bien…
Elle baissa la tête, ses cheveux cachant son expression.
Je voudrais tant le protéger…
Mais pour ça…
Il faudrait…
Je voudrais tant le protéger…
De ça…
De l'enfermement…
D'Akito-san…
Mais…
Je ne peux pas...
Je ne sais pas…
Quoi…
…
Yuki souleva un coin du rideau. Les étoiles brillaient, malgré la pluie.
Les étoiles…
Hoshi était étrange…
Un peu tendue…
Près de nous…
Ce n'était pas…
Comme ça, avant…
Est-ce que c'est…
La malédiction…
Mais hier soir, elle n'était pas comme ça…
Alors quoi ?
Qu'est-ce qui se passe ?
Et pourquoi…
Hoshi…
Pourquoi…
Je ne comprends pas
Yuki écarquilla les yeux. Un moment, il avait cru voir deux étoiles foncer sur la ville. Juste un moment.
Il soupira.
Ça va mal…
Shiguré regardait le ciel, lui aussi.
Lui aussi…il pensait… à Hoshi…
Elle ne peut pas oublier…
Mais elle ne se souvient pas…
Alors ce n'est pas elle…
Kisaki…
Ça ne peut pas être elle…
D'ailleurs Kisaki…
Est…
Mais Kitai a oublié…
Et elle lui a confié le livre…
Pourquoi ?
Pourquoi…
Devait-elle savoir…
Pour la malédiction ?
Kisaki…
En est…
Morte
Shiguré fixait l'horizon.
Et, depuis l'horizon, il crut entendre Kokushi lui répondre de sa voix chantante…
/Le destin sait ce qu'il fait /
Cette nuit, ce n'était pas si sûr…
Il n'y avait qu'à voir cette pluie…
Chapitre quatorze : Ça approche.
Ou
Comment sentir la mort qui passe.
Après le départ des autres pour le lycée, Shiguré alla chez Hatori.
Le médecin était chez lui.
« - Elle ressemble tellement à Kisaki… dit-il en guise de bonjour
- Elle n'a pas oublié, répondit Shiguré. Ça ne marche pas sur elle, apparemment.
- Hein ? »
Shiguré lui raconta ce qu'ils avaient appris sur la jeune fille.
« - Donc… ça ne peut pas être Kisaki, souffla Hatori.
- Non. Je ne crois pas. »
Ils restèrent un moment silencieux.
Kisaki était tellement souriante, tellement radieuse…
Elle et sa sœur avaient conquis le cœur des deux amis, ainsi que d'Ayame. Elles étaient si mignonnes…
Et leur mère aussi…
Kokushi n'avait pas bronché le jour ou les jumelles s'étaient jetées dans les bras de Shiguré, provoquant sa transformation…
/Elles avaient cinq ans. Elles étaient adorables, et, étrangement, ne se ressemblaient pas tellement. Kitai avait les cheveux châtain clairs, presque blonds, Kisaki les avait noirs. Et si la brune avait les yeux ambrés, l'autre avait des yeux vairons : une prunelle bleue, l'autre noire. Le jour et la nuit, disait leur mère en riant.
Ce jour-là, ils fêtaient l'anniversaire de Shiguré.
Quinze ans.
Un bel âge.
Il n'y avait qu'Hatori, Shiguré, Ayame, Kokushi et ses deux filles. Shiguré ne tenait à inviter personne d'autre.
Juste eux.
C'était parfait comme ça.
Oui, parfait…
Kokushi était arrivée, les deux enfants dans ses bras.
Elle les avait posé sur le sol./
Shiguré et Hatori fixaient un point du décor, sans rien voir de ce qui les entouraient. Pourquoi s'en souvenaient-ils si bien, tout à coup ?
Alors que…
Depuis des années…
Ils avaient oublié…
/Elle les avait posé sur le sol.
Les jumelles s'étaient précipitées sur leur ami.
Mauvais réflexes.
Pas de temps.
Shiguré s'était transformé en chien.
D'abord surprise, Kitai et Kisaki avaient vite trouvé ce nouveau jeu très amusant.
Kokushi avait souri, puis ri aux éclats en voyant Shiguré essayer de se dégager des filles qui voulaient lui grimper sur le dos.
Le fou rire avait été général quand le jeune homme s'était retransformé, à la déception des jumelles qui auraient voulu poursuivre ce jeu.
Puis Kokushi avait simplement dit que ça expliquait beaucoup de choses.
Ils s'étaient tous promis de garder le secret, même les jumelles.
Mais Akito…
Avait fini…
Par le savoir…
Ils avaient essayé de passer outre sa volonté…
Hatori ne leur avait pas fait oublier…
A ce moment là, les trois amis avaient senti un vent glacé leur parcourir l'échine…
Ils ne savaient pas encore ce que c'était…
Le souffle de la mort…/
Shiguré frissonna. Il le sentait de nouveau, ce souffle, lointain mais présent…
Quelque chose approchait…
/Et puis Kisaki s'était effondrée, devant Shiguré…
Devant Kitai…
Devant Kokushi…
Elle avait vite été emmenée à l'hôpital…
Akito et Kokushi avaient eu une longue discussion…
Et Kokushi leur avait annoncé la mort de Kisaki…
Elle avait demandé à ce que la mémoire de Kitai soit effacée, pour la malédiction et pour sa sœur…
Et elles étaient parties…
Emportant le livre…
Emportant l'espoir…/
« - Ah, vous êtes là ! s'exclama une voix »
Kagura s'avançait vers eux, suivie par deux jeunes filles.
Hatori et Shiguré se redressèrent d'un bond, électrifiés.
Hoshi était derrière Kagura.
Chapitre quinze : Tout ira bien
Ou
Comment essayer de rassurer les autres en les inquiétant encore plus.
A la réflexion, ce n'étaient pas deux jeunes filles qui suivaient Kagura, car la jeune personne aux cheveux blonds et aux yeux vert d'eau que Hoshi tenait par le poignet droit était bel et bien un homme.
« - Qu-qu'est-ce que vous faites là ? bégaya Shiguré, encore sous le choc de l'apparition.
- Ben c'est sympa comme accueil ! remarqua Kagura. Kyo m'a amené ces deux-là. Ils cherchent un médecin !
- … Normalement, je ne suis médecin que pour les Soma, répondit Hatori.
- Vous pourriez faire une exception ? demanda Hoshi. S'il vous plait ? »
Hatori soupira.
« - Entrez. »
Ils le suivirent tous à l'intérieur.
« - Quel est le problème ? demanda Hatori »
Hoshi présenta Un'mei aux deux adultes et, comme il ne semblait pas décidé à réagir, elle prit son poignet gauche et le tendit à Hatori. Le médecin grimaça. Le jeune homme avait une belle plaie au poignet, et vilainement infectée en plus.
Il prit Un'mei par l'épaule et l'entraîna dans son cabinet.
« - Alors ? demanda Shiguré à Hoshi. Qu'est-ce qui s'est passé ? »
Hoshi souriait toujours, mais très tristement.
Je ne pensais pas qu'il pouvait faire ça…
« - Avant-hier soir, il est parti, et il n'est revenu que hier, tard dans la nuit. Il était blessé. Il ne m'a pas dit un mot, depuis, pas même pour m'insulter, ce qui, entre nous, n'est pas bon signe. Je ne sais pas comment il s'est fait ça… »
Si je l'avais suivi des le début…
Est-ce que ça aurait changé quelque chose… ?
Non…
Je ne crois pas…
Hoshi baissa la tête.
« - Hey ! Il ne va pas si mal que ça ! Pas la peine de faire cette tête ! assura Kagura
- Oui, sans doute… Merci de m'avoir amené ici, Kagura-san.
- Je n'ai rien à refuser à une amie de Kyo-kun !
- Euh… Au fait, pourquoi est-ce que c'est Kagura-chan qui t'a emmenée jusqu'ici, Hoshi-kun ?
- En fait, pendant la pause de midi, Kyo nous a accompagnés, mais en arrivant ici, on a croisé Kagura et… Kyo avait l'air pressé de partir…Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs.
- …
- …
- Hoshi-kun, je vais devoir t'apprendre certaines choses sur notre famille ! déclara Shiguré »
Hatori bandait maintenant le poignet du jeune homme.
« - Comment est-ce que tu t'es fais ça ?
- …… »
Hatori acheva le bandage et regarda son patient droit dans les yeux.
« - Tu t'es déjà blessé au même endroit, n'est-ce pas ?
- … … …
- Alors je suppose que ton problème à la main n'est pas nouveau ?
- …… »
Hatori soupira et sortit de la salle.
Un'mei le suivit.
Tout le monde se tourna vers eux.
Ils parlèrent encore quelques minutes, puis Hoshi salua tout le monde et s'apprêta à repartir.
« - Je te raccompagne ! déclara Kagura. Akito ne serait pas content… »
Hoshi ne comprit pas ce qu'elle voulait dire, mais elle ne posa pas de questions.
Hatori et Shiguré regardèrent les trois jeunes s'éloigner.
« - Elle lui ressemble vraiment… soupira Shiguré
- Elle t'a dit comment il s'était blessé ? demanda Hatori
- Oh ? Non, tu ne sais pas non plus ?
- Il n'a pas dit un mot.
- D'après Hoshi, il n'a pas dit un mot depuis qu'il est rentré. Il a pu tout simplement trébucher et se couper, non ? »
Hatori secoua la tête.
« - Il n'a pas pu se faire une blessure pareille… accidentellement.
- Tu penses à quoi là, un suicide raté ?
- Je ne sais pas trop, répondit le médecin. Mais il a déjà été blessé au même endroit, et sa main gauche en est restée paralysée…
- Hmmm… Deux tentatives ratées à seize ans, c'est un peu gros, non ?
- Sans doute… »
Mais quand même…
Cette blessure…
Kagura laissa les deux lycéens à l'entrée du manoir.
Hoshi regarda l'heure et soupira.
« - Bon, je crois que ce n'est pas la peine de retourner au lycée…On rentre ?
Il la suivit sans un mot. »
Hoshi soupira.
Juste derrière elle, Un'mei la fixait en silence.
Je ne m'y attendais pas… pourquoi est-ce qu'elle a fait ça ?
Pourquoi…
Est-ce qu'elle est…
Venue me chercher…
Hoshi repensait à ce qu'elle avait compris la veille.
Un'mei…
Tu n'es pas inutile… Tu n'es pas sans pouvoirs…
La pluie…
C'était toi, pas vrai ?
/Hoshi était descendue.
Elle attendait.
Enfin, elle vit la lumière des deux étoiles approcher.
Un'mei avait passé le portique du jardin, encadré par les deux étoiles d'Hoshi.
Des larmes roulaient sur les joues.
Sa blessure s'était rouverte.
Les étoiles avaient repris leur place.
Un'mei avait levé la tête.
Il avait cessé de pleurer.
Et la pluie s'était calmée…/
Chapitre seize : Des ennuis en vue
Ou
Un'mei et black Haru se détestent toujours autant.
Deux jours passèrent.
Un'mei n'avait toujours pas dit un mot.
Mais il réussissait quand même à être désagréable avec tout le monde.
Au moins, sur ce point là, il restait normal, ne put s'empêcher de remarquer Hoshi.
Devinez quoi ? Allez ? Non ?
Et bah c'est la pause de midi ! (nda : j'ai l'impression que je ne fais que les pauses de midi… pause de midi powaaa XD)
Bref, Hoshi s'étant parfaitement intégrée au groupe Tohru et cie, ils mangeaient ensemble tous les midis.
Toujours au même endroit, d'ailleurs.
Il faut dire que c'était tellement paisible…
Et puis…
Ce jour là, Yuki n'était pas avec l'Association des élèves…
Alors, Hoshi souriait encore plus !
Momiji débarqua à l'improviste, pour changer un peu.
« - Konnichiha ! Dites, vous savez quoi ? Il se passe quelque chose de très grave, catastrophique même… »
Il s'interrompit en voyant Kyo et Arisa se battre en duel avec leurs baguettes.
« - Qu'est-ce qu'ils ont ? demanda Momiji
- Ils s'amusent, répondit Hoshi.
- C'est vrai que ça à l'air drôle… J'peux jouer ? Kyo ? »
Il s'élança vers… Arisa ?
« - RAH ! MOMIJI ! »
« Paf »
Un coup de Kyo venait de couper l'élan du jeune garçon.
« - Wah ! Kyo m'a frappé !
- ÇA NE VA PAS NON ? FAIS GAFFE A CE QUE TU FAIS ! hurla Kyo
- Je vois pas où es le problème, Kyon-Kyon !
- M'appelle pas comme ça, yankee ! »
Et le duel reprit.
« - Momiji, tu disais qu'il y avait un problème, rappela Yuki.
- Oh, oui, c'est vrai !
- Haru a encore saccagé sa classe ?
- Non. Cette fois, lui et Un'mei se sont engagés dans un duel de lancer de tables !
- QUOI ! hurlèrent en même temps Yuki, Tohru, Hoshi et Kyo qui se prit du même coup une baguette sur la figure. »
Puis ils se précipitèrent vers l'endroit que leur désignait Momiji.
« - Vraiment bizarres, remarqua Arisa.
- Oui, répondit Saki. Les ondes de Hoshi Yuki se troublent. Celles de Un'mei Yuki s'affaiblissent. Ces deux-là ont des intentions étranges à notre égard, Arisa. Des intentions qui ne plaisent pas à tout le monde… »
Ils arrivèrent en même temps sur le champ de bataille.
Haru, devenu black, soulevait une table.
Un'mei ne s'embarrassait pas de tant d'efforts. Il faut dire qu'avec une main inutilisable, il pouvait toujours rêver, il ne pourrait jamais faire pareil !
Non, il se contenta de pousser du pied la chaise la plus proche, l'envoyant valser dans les jambes d'Hatsuharu qui, fauché dans son élan, lâcha la table et heurta le mur.
Remarquant que d'autres élèves venaient assister au spectacle, Hoshi entra dans la pièce et saisit son cousin par le coude.
« - On peut savoir ce que tu fabriques ? siffla-t-elle »
Les deux cousins se défièrent longuement du regard.
Puis Un'mei se dégagea brusquement.
« - Arrête de te mêler de mes affaires, gronda-t-il.
- Fous-moi la paix, Hoshi ! Fous-moi la paix… »
Il sortit de la classe, tout le monde s'écartant sur son passage.
Yuki, Kyo et Tohru s'étaient approchés de Haru, redevenu white.
« - C'est étrange… je suis fatigué…
- Sans blague !
- Hatsuharu-kun… Qu'est-ce que tu lui as dit ? demanda Hoshi
- Mmm ? Avant ou après ?
- Après, je suppose. Il menace beaucoup, mais c'est rare qu'il pète les plombs à ce point là…
- Je ne sais plus trop. J'ai dit beaucoup de choses. Lui aussi. Il a dû me traiter de baka ushi à un moment et c'est là que j'ai… basculé.
- C'est le moins qu'on puisse dire ! râla Kyo. Vous avez dévasté cette salle de classe !
- J'ai dû lui dire, dans le désordre, baka, Akuma et autres. C'est important ?
- Je ne sais pas, répondit Hoshi.
- Il y a beaucoup de choses que tu ne sais pas, remarqua Hatsuharu. Ça n'a pas l'air de te déranger beaucoup. »
Chapitre dix-sept : Ça fait plaisir !
Ou
Comment être invitée à un dîner…
Tout le monde était parti, au travail ou ailleurs.
Yuki se décida enfin à l'aborder.
Hoshi…
Est-ce que tu veux bien…
Hoshi lui sourit joyeusement, comme si son cousin n'avait jamais dévasté une classe ou causé des problèmes.
« - H-Hoshi-san… Est-ce que tu voudrais… »
Il s'interrompit.
Hoshi l'encouragea du regard.
Oui…Oui…OUI
« - Est-ce que tu voudrais… Que je te raccompagne ? »
Il soupira intérieurement.
Raté. Raté.
Pourquoi je ne peux pas lui demander, tout simplement ?
Peut-être qu'elle acceptera…
Peut-être que…
Ils firent un bout du chemin en silence. Hoshi observait Yuki en silence.
Dis-lui… Dis-lui…
Dis-moi… Dis-moi…
« - Alors ? demanda Hoshi. La journée a été bonne ?
- Excellente… »
Parce que j'étais avec toi…
« - … si on oublie l'incident du déjeuner !
- Hmmm… fit semblant de réfléchir Hoshi. L'incident ? Tu parles du coup de baguette qu'a pris Kyo, c'est bien ça ? »
Elle éclata de rire, et, à leur surprise commune, Yuki aussi.
Hoshi, j'aimerais que…
« - Hoshi… je… »
Il inspira un grand coup.
« - Tu as quelque chose de prévu… pour le nouvel an ? »
Voilà.
C'est dit…
Hoshi s'arrêta, surprise.
Yuki la regardait, anxieux.
La jeune fille sentait son cœur battre… si fort…
Non…
Il ne veut pas…
« - N-non. Je n'ai rien de prévu… Je ne verrais pas ma famille… Seule au monde, quoi !
- Alors… Est-ce que… »
Hoshi…
Est-ce que tu voudrais…
« - … Est-ce que tu… »
Il se jeta à l'eau.
« - … J'ai deux places pour un dîner… au restaurant… est-ce que tu voudrais… venir avec moi ? »
Hoshi n'y croyait pas. C'était sûrement un rêve ! Pourtant…
Ce qu'elle sentait…
« - Bien sûr, tu as sans doute autre chose à faire… souffla Yuki. Mais…
- Oui !
- Quoi ?
- Hai ! Oui ! Je viens, je viens avec plaisir ! »
Yuki rougit.
Elle avait l'air… si heureuse.
« - Mais, poursuivit Hoshi, ça ne va pas poser de problèmes ? Avec ta famille ?
- En fait… La fête familiale dure trois jours mais… je devrais pouvoir m'esquiver sans trop de problèmes, après la fête des douze.
- Alors, on se retrouve au restaurant ? Wow, c'est super ! Arigato ! Arigato ! Ureshii des, arigato ! »(nda : version Tohru XD)
Yuki sourit doucement.
Hoshi…
Est-ce que tu voudrais…
Passer cette nuit avec moi…
Chapitre dix-huit : Le nouvel an
Ou
Comment danser avec grâce…
Kyo et Tohru passaient le nouvel an chez maître Kazuma.
Les autres maudits observaient la danse de Momiji, dont l'année s'achevait, avec Hatori, dont l'année débutait.
La danse était superbe.
Mais quelque chose flottait dans l'air…
Un danger ?
Tout le monde se tenait loin d'Akito…
Le chef de famille observait la danse d'un œil noir.
C'est ça…
Riez…
Chantez…
Dansez…
Ça ne durera pas…
Vous ne pouvez pas être heureux…
Parce que…
Kyo s'approcha doucement de Tohru. La jeune fille semblait très inquiète.
« - Tohru-kun… qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-il doucement
- Je m'inquiète… Pour Yuki et les autres… J'espère que… »
J'espère qu'Akito ne va pas…
« - Kyaah ! »
Kyo venait de poser un peu brusquement sa main sur sa tête.
« - Arrête de t'inquiéter ! Ils sont assez grands pour se défendre !
- Mais…mais…
- Tohru-kun… Yuki a choisi d'y aller. Alors cesse de t'inquiéter.
- Je…
- Sauf si tu n'aimes pas être avec moi ?
- Oh si, si, bien sûr ! C'est juste que… »
J'espère qu'Akito ne va pas les blesser…
Tohru sourit.
« - Je vais faire des pâtes ! »
Kazuma observait les deux adolescents en silence, depuis la porte.
Il sourit.
C'était bien comme ça…
La danse était à son apogée.
Momiji et Hatori enchaînaient les mouvements avec grâce, sans hésiter sur un seul pas.
Tout le monde avait les yeux rivés sur eux.
Sauf Akito.
Il observait les autres maudits, alternativement.
Yuki était venu, cette année.
C'était bien.
Mais pas encore assez.
Bientôt…
Bientôt…
Akito sourit.
Vous ne pouvez pas être heureux…
Parce que…
Je ne peux pas…
L'empêcher…
…
…
…J'ai peur ?
Je vais mourir ?
Vous ne pouvez pas être heureux…
Chapitre dix-neuf : Fuite
Ou
Comment déserter une fête.
Yuki soupira de soulagement quand Akito cessa de le fixer.
Voilà. Akito l'avait vu.
Bientôt…
Hatsuharu croisa le regard de Yuki, et soupira.
Il sentait que son ami allait encore s'attirer des ennuis.
Mais il ne voyait pas comment…
Les Soma, maudits ou non maudits, s'avancèrent pour féliciter les danseurs. Yuki fut noyé dans la foule, et Hatsuharu le perdit de vue.
Quand la foule se dispersa, Yuki avait disparu.
Bien joué.
Haru soupira.
Et croisa les doigts pour qu'il soit le seul à l'avoir remarqué…
Kyo crut voir passer Yuki, mais Tohru avait enfin cessé de s'inquiéter pour les douze, et il ne tenait pas à relancer le sujet.
Yuki rejoignit Hoshi à la table.
« - Tu m'attends depuis longtemps ? demanda-t-il
- Une bonne poignée de secondes ! »
Yuki sourit.
Finalement…
C'était bien ainsi…
Juste ensemble, comme ça, tous les deux, juste une fois…
Shiguré sourit.
Yuki s'était habilement esquivé.
Akito n'avait rien remarqué.
Pourvu que ça dure !
Il rejoignit Ayame et Hatori.
« - Ton petit frère s'est sauvé, fit-il à Aya.
- Oh ? Je n'avais pas vu. Haha, il est doué, comme moi !
- Aya, tu n'es pas vraiment doué pour partir discrètement, fit remarque Hatori.
- C'est vrai, mais c'est uniquement dû à ma prestance de roi, HAHAHA ! »
Il s'interrompit dans son rire, regardant le centre de la pièce…
« - Dites…Vous vous souvenez ? Il y a onze ans… »
/Hatori et Ayame venaient d'achever leur danse.
Kokushi s'était approchée d'eux.
« - Ce sera une bonne année ! On va dîner en ville ?
- Ça ne plairait pas à Akito…
- Peu importe ! avait ri Kokushi. « Que sera sera ». Ce qui doit arriver arrivera. »
« Le reste n'a pas d'importance… »/
« - Je me souviens, répondit simplement Shiguré. Elle avait raison. »
L'un dans l'autre, tout le monde passa…
Une très bonne soirée…
En compagnie…
De quelqu'un de bien…
Chapitre vingt : Les étoiles sont fixes
Ou
Regarder le ciel…
Minuit un. L'année du dragon venait de commencer.
Hoshi et Yuki avaient fini de dîner
Il l'avait entraînée vers un bâtiment, habituellement interdit d'accès, d'où ils avaient une vue imprenable sur la ville.
Et le ciel…
Hatsuharu s'était discrètement rapproché de Rin.
Elle fit comme si elle n'avait rien remarqué…
Une étoile filante passa.
Juste être proches, comme ça, pour voir…
Juste être proches.
Et se taire.
Hiro avait pris la main de Kisa, évitant soigneusement d'être vu par Akito.
La main de Kisa était douce et chaude.
C'était tellement bon…
Une étoile filante passa.
Ce serait si bien de rester comme ça toujours…
Kyo et Tohru regardaient le ciel, côte à côte. Les étoiles étaient fixes.
Brillantes, mais lointaines.
Kyo hésita longuement avant de prendre la main de Tohru.
Elle rougit, mais ne se dégagea pas.
Une étoile filante passa.
Tohru appuya sa tête contre l'épaule de Kyo.
Yuki et Hoshi regardaient le ciel.
Ils attendraient jusqu'à l'aube.
L'aube du nouvel an.
Ils étaient bien.
Ils étaient ensemble.
C'est tout ce qui compte…
Une étoile filante passa.
Une étoile filante passe.
Je vais faire un vœu.
Que cette nuit dure chaque instant…
Que cette nuit soit éternelle…
Et qu'on soit toujours là…
Ensemble…
Ensemble, tout simplement…
A suivre...
Kousei : Etoile fixe
