Al-chan : merci ! voilà la suite, désolée d'avoir mis si longtemps (en fait elle est déjà écrite, mais j'ai la flemme de la mettre à jour lol)

Ashtana : merci beaucoup pour ta review. Voilà la suite, j'espère qu'elle te plaira !

Partie trois : Shin'setsu (1)

Chapitre vingt-un : L'accident

Ou

Premier séjour à l'hôpital.

Un'mei était sorti.

Marre de rester chez lui.

Marre de rester seul.

Il détestait le nouvel an. Trop de souvenirs. Des souvenirs… pas très agréables, pour employer un doux euphémisme…

Son père qui levait la main… Sa mère qui hurlait… Son frère qui riait…

Le nouvel an n'avait jamais été un jour heureux, pour lui…

Même quand Kitai venait encore le voir…

Depuis que même l'espoir l'avait abandonné… Mais qu'y avait-il d'autre à dire ?

Il était seul.

C'était tout.


Un'mei était sorti.

Il n'avait pas pu s'en empêcher.

Il avait recommencé à insulter Hoshi.

Pourtant…

Elle était venu le chercher…

Et ça lui avait fait… tellement de bien…

On ne s'était pas inquiété pour lui depuis des années…

Et il l'avait insulté…

Mais sans Haru, aussi, il ne se serait pas énervé comme ça ! Quand le jeune homme l'avait appelé Akuma, Un'mei avait perdu le contrôle de lui-même…

Non.

C'était facile, d'accuser Hatsuharu.

Mais le vrai responsable, c'était lui.

Toujours.

C'était à cause de lui que tout avait commencé.

Toujours.

Finalement…


Un'mei s'arrêta au bord de la route. Les quelques voitures encore présentes roulaient vite.

Etrange.

On était la nuit du nouvel an.

L'aube ne se levait pas encore.

Mais il y avait des voitures sur la route.

Il y avait encore des gens… qui ne s'intéressaient pas… à cette fête…

Un'mei regarda une voiture approcher, zigzaguant légèrement – le conducteur devait avoir un peu trop bu.

Finalement…

Ce serait peut-être mieux…

Comme ça ?

Ne plus sentir ses pensées qui s'affolaient…

Ne plus sentir sa main gauche pendre, inerte…

Ne plus sentir son cœur qui lui faisait si mal…

Ce serait peut-être mieux…

Une main poussa Un'mei dans le dos.


Un'mei roula sur la route enneigée. Il se redressa sur un coude…

Et croisa le regard noir et bleu d'une jeune fille de son âge.

Un'mei frissonna.

« - Kitai ? souffla-t-il »

C'était bien elle, avec ses cheveux blonds décorés de plumes et de perles, mais elle semblait si…

… différente ?

Et pourquoi…

Kitai sourit tristement à Un'mei.

« - Désolé, dit-elle. Je crois que je vais vous poser de gros problèmes. Mais avec Hoshi, tout devrait bien se passer ! »

Un'mei écarquilla les yeux.

Pourquoi est-ce que…

Kitai soupira et recula.

« - Bonne chance, Un'mei… »

Elle disparut.

Hébété, Un'mei se redressa sur un genou.

Pourquoi est-ce qu'elle l'avait…

…poussé ?

Un'mei se releva totalement.
La voiture le percuta de plein fouet et il perdit connaissance.

Chapitre vingt-deux : Le premier jour, l'année du dragon

Ou

Comment tout gâcher d'un coup (merci Un'mei)

Yuki raccompagna Hoshi chez elle.

Arrivés sur le pas de la porte, elle se dandina d'un pied sur l'autre. Aucun des deux ne savait quoi dire.

« - Tu veux rentrer ? demanda-t-elle finalement »

Il secoua la tête.

« - Pas ce soir. Je dois rentrer, sinon… »

Il s'interrompit. Elle venait d'être parcourut d'un énorme frisson.

« - Tu as froid ?

- Non, répondit Hoshi. Mais toi, tu as peur.

- Oh… je… »

Elle lui posa un doigt sur les lèvres.

« - Ne dis rien. Je crois que tu n'as pas très envie de m'expliquer ça, alors je n'ai pas besoin de le savoir. Rentre vite et sois prudent, d'accord ? »

Yuki hocha la tête, se demanda tout de même si en théorie ce n'était pas à lui de lui demander d'être prudente.

Ils se séparèrent là-dessus.

Pas besoin d'en dire plus…

Hoshi referma la porte, sourit et se laissa tomber dans un fauteuil.
Elle avait passé une soirée…

Fantastique !

Rien, absolument rien, ne pourrait gâcher son bonheur à cet instant ! Si Un'mei était entré dans la pièce en l'insultant, elle lui aurait fait la bise en riant !

Au fait, où était…

Le téléphone sonna.

Hoshi tendit la main pour attraper le combiné.

Où était…

Elle décrocha et répondit.

Où était Un'mei ?


Hoshi laissa retomber le combiné, sous le choc.

Puis elle se leva d'un bond, prit son manteau et sortit en courant.

L'hôpital n'était pas loin.


Tohru s'était endormie, rattrapée par sa nuit blanche.

Kyo souriait doucement, sa main tenant toujours celle de la jeune fille.

« - Je t'aime, Tohru. »

Je t'aime…

Elle sourit mais ne se réveilla pas.

Kyo laissa son regard errer par la fenêtre…

… et vit Yuki se faufiler discrètement vers le manoir.

Il n'avait donc pas rêvé…

Où ce k'so nezumi avait bien pu aller ?

Non que ça intéresse Kyo, bien sûr…

Tohru rouvrit les yeux et rougit en sentant la main de Kyo sur la sienne.

C'était… tellement agréable…

« - Kyo… souffla-t-elle »

Le chat se tourna vers elle et lui sourit tendrement.

Tout allait bien.

Ils étaient ensemble.


Yuki rejoignit Hatsuharu.

« - Je suis en retard ? murmura-t-il

- Non, pile à l'heure, répondit Haru sur le même ton. Akito n'a pas encore fait le compte… »

Yuki soupira de soulagement.

« - Il s'est passé quelque chose d'intéressant ? demanda-t-il

- Ritsu a renversé son assiette sur les genoux de Kagura. Je te laisse imaginer le résultat, entre elle qui a commencé à tout casser et lui qui se répandait en plus plates excuses… »

Yuki sourit. Il imaginait très bien.

« - Mais le reste de la soirée s'est passé normalement, affirma Haru.

- Je vois… C'est moi ou les cheveux de mon frère ont un peu brûlé ?

- Hmm ? Oh, c'est vrai, ils ont failli prendre feu, j'ai failli oublier.

- C'est ça que tu appelles « normalement » ? demanda Yuki »

Hatsuharu sourit sans répondre.


Le troisième jour, tout le monde rentra.

« - Enfin chez soi ! fit Tohru

- Tohru, tu n'étais pas bien chez mon maître ? demanda Kyo

- Quoi ? Oh si, si, bien sûr, je voulais juste dire que c'est agréable d'être tous ensemble ici, non pas que ce ne soit pas agréable d'être avec toi, Kyo-kun, m-mais… »

Kyo leva une main pour l'interrompre.

« - Je plaisante… je plaisante.

- Oh… Euh… Je m'en doutais un peu, répondit Tohru. »

Ils se sourirent.

Le téléphone sonna.

Shiguré décrocha.

"- Moshi-moshi ? Ah, Hoshi-kun !"

Il s'interrompit, écouta attentivement, puis raccrocha.

Quand il rejoignit les trois jeunes, il paraissait un peu pâle.

« - Hoshi vient d'appeler. Elle essaye de nous joindre depuis le jour de l'an. Un'mei a été renversé par une voiture. Il est à l'hôpital. »

Chapitre vingt-trois : Un'mei

Ou

Plongée dans le passé.

« - L'akuma est rentré ! »

Autant que je me souvienne, on m'a toujours appelé ainsi…

Mes parents…

Mon frère…

Toujours…

J'avais six ans. Mon frère dix.

C'était lui qui venait de parler, pour prévenir mes parents.

C'était lui qui leur disais…

Toujours…

Mon père s'avançait vers moi…

Tous les soirs…

Et je reculais…

Déjà à l'époque, je reculais toujours…

Devant lui…

Devant elle…

C'était comme un réflexe…

C'était tout ce que j'avais…

Mais, bien sûr, je ne pouvais pas échapper au coup…

Aux coups…

Tous les soirs…

« - Il est tard Où étais-tu ? »

Je n'étais allé nulle part…

L'école était trop loin…

Je ne pouvais pas aller si vite…

Il s'en moquait…

Mais même quand j'arrivais à être à l'heure…

Le coup tombait…

Comme un rituel…

Des heures passaient…

Jusqu'à la nuit…

Et moi…

Moi, dans ma chambre…

J'attendais qu'on se souvienne de moi…

J'attendais qu'ils se rappellent que je n'avais pas mangé…

J'attendais que…

Finalement…

Je ne devrais peut-être pas me plaindre des coups ?

Mais…

A cette époque…

Je ne comprenais pas…

Je ne comprends pas…

Pourquoi…

/« -C'est de ta faute, akuma. C'est de ta faute s'ils sont maudits ! De son vivant, Un'mei était un sacré sorcier, tu sais…

« Et la malédiction qu'il a lancé est la plus terrible et la plus dure de toutes…

« Et tu es Un'mei, akuma… D'une certaine façon.

C'est de ta faute.

C'est de ta faute.

C'est de ta faute. »/

Est-ce que c'était…

Pour ça ?

Une punition ?

Mais moi, je…

Chapitre vingt-quatre : Ce sera long

Ou

Mauvaises nouvelles

Assise sur la banquette, dans le couloir de l'hôpital, Hoshi avait plongé sa tête entre les mains.

Comment est-ce que tout avait pu si mal tourner ?

Un'mei était à l'hôpital…

Et c'était sa faute.

Si elle n'en avait pas fait qu'à sa tête…

Si elle avait prévenu Kitai…

Tout serait peut-être fini.

Ils seraient repartis.

Et Un'mei n'aurait pas eu d'accident.

« - Ça ne va pas trop, hein ? demanda une voix

- Question stupide ! râla une autre voix

- Ce n'était pas une question, baka neko, reprit la première voix. »

Hoshi releva la tête.

Yuki, Kyo, Tohru et Shiguré étaient devant elle.

Yuki lui tendait un gobelet de thé prit au distributeur automatique le plus proche.

Hoshi sourit et prit le thé.

« - Merci d'être venus, souffla-t-elle.

- C'est normal ! s'écria Tohru

- Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda Yuki »

Hoshi but une gorgée de thé. C'était chaud et fort. Ça faisait du bien.

« - D'après le conducteur, il est tombé sur la route, juste devant ses roues. Impossible de l'éviter. D'un autre côté, le conducteur était complètement saoul. »

Hoshi soupira.

« - J'attends des nouvelles. Mais… »

Personne ne sachant trop quoi dire pour briser le silence, personne ne dit rien.

Un jeune interne s'approcha d'eux.

« - Mademoiselle Yuki ? demanda-t-il

- C'est moi, répondit Hoshi. »

Le jeune homme jeta un regard hésitant aux autres.

« - Ça va, dit Hoshi. Ce sont des amis. Quelles nouvelles ?

- Et bien, j'ai des nouvelles mais… pas vraiment… enfin, pas très…

- C'est bon, accouchez, on va pas y passer la nuit ! Les nouvelles sont mauvaises, j'ai compris, mais encore ?

- Il est tombé dans le coma. Impossible de dire quand il se réveillera mais… ça risque de prendre du temps… »

Chapitre vingt-cinq : Revenez !

Ou

Appel en urgence.

Hoshi s'assit. Après ce qu'elle avait appris, Shiguré l'avait invitée à passer la nuit chez eux.

Elle soupira. Ils étaient gentils, tous. Elle se voyait mal rentrer chez elle…

…après ça…

…sans Un'mei…

Hoshi soupira. Ce baka sen'nin avait intérêt à s'en sortir.

En attendant…

Hoshi était assise sur le futon qu'on avait installé pour elle dans la chambre de Tohru.

Les autres étaient restés en bas, sans doute pour la laisser un peu seule.

Vraiment gentil.

Elle sortit son portable et appela Kitai.

Elle attendit quelques instants, puis une musique retentit dans le combiné : For Fruits Basket, chantée par Ritsuko Okazaki.

« - Kikoo, c'est bien Kitai Yuki, seule lueur d'espoir de ce monde ! Hihihi ! Enfin, pas tout à fait, parce que je ne suis pas là pour le moment, mais vous pouvez toujours me laisser un message ! J'y répondrais un jour, quand j'aurais le temps quoi, allez, a plus ! »

Hoshi soupira. Pas de chance. Répondeur.


Elle composa un deuxième numéro. Jin'sei.

Quelqu'un décrocha.

« - Allo ?

- Jin'sei ! s'exclama Hoshi

- Mmm ? Hoshi-chan ? Pourquoi tu m'appelles ?

- Kitai a mis son répondeur.

- Ça ne m'étonne pas, dit Jin'sei. Elle n'est plus chez elle depuis trois jours. Normal. C'est elle.

- Je suis contente de t'entendre.

- Il y a un problème ? »

Hoshi soupira.

Un problème ?

Les maudits étaient là, mais elle voulait le cacher.

Un'mei était à l'hôpital.

Elle était amoureuse.

Un problème ?


Hoshi inspira un grand coup.

« - Revenez…

« Toi et Shikyo, et les autres, revenez…

« J'ai besoin d'aide.

« Ils sont là.

« Les maudits.

« Ils sont là.

« Les douze. Plus le chat. Plus dieu.

« Ils sont là.

« Les maudits d'Un'mei.

« Ils sont là.

« J'ai besoin d'aide.

« Il y a eu un accident.

« Un'mei est dans le coma.

« J'ai besoin d'aide.

« Je n'en peux plus.

« Revenez vite…

« …je t'en prie !

Chapitre vingt-six : A fleur de peau

Ou

Comment se fâcher avec tout le monde.

Les vacances s'achevèrent sans que rien ne change vraiment.

Un'mei était toujours dans le coma.

Trois jours plus tôt, Hoshi, escortée par Yuki, Kyo et Tohru, s'était rendue à l'aéroport pour accueillir ses deux cousins, Jin'sei et Shikyo.

Les deux garçons avaient dix-huit ans. Ils étaient très grands, dépassant le mètre quatre-vingt-dix. Jin'sei avait des cheveux châtain clair courts et des yeux bleu pale. Shikyo, lui, avait des yeux bleu nuit, et ses longs cheveux châtain foncé étaient tenus en queue de cheval.

Hoshi s'était approchée d'eux, en silence.

Sans un mot, Jin'sei l'avait prise dans ses bras.

Hoshi avait fondu en larmes.

Ça paraissait lui avoir fait beaucoup de bien.

Elle était encore tendue, mais moins triste.

Un peu.

Et elle était rentrée chez elle, escortée par les deux garçons.

« - Alors ? demanda Jin'sei sur le chemin du retour. Ce sont eux ? »

Shikyo avait passé un bras autour des épaules de Hoshi, et les deux garçons s'efforçaient de sourire.

« - Oui. Le chat et le rat. Kyo et Yuki. Mais…

- Pourquoi est-ce que tu ne nous as pas prévenu tout de suite ? demanda Jin'sei, un brin énervé »

Hoshi baissa la tête.

Shikyo soupira.

« - Jin', t'étais obligé d'en rajouter une couche ? Elle est assez fatiguée comme ça, tu ne crois pas ?

- N-non, ça va ! protesta Hoshi

- N'importe quoi ! répondit Shikyo. T'es épuisée, c'est normal et ça se voit. En plus, tu mens toujours aussi mal. »

Elle soupira.

« - Bon, d'accord, je suis fatiguée, mais ça va aller. Jin-chan… je ne vous ai pas prévenus parce que… je ne sais pas. Je crois que je n'avais pas très envie de le faire.

- Mais bien sûr… grommela Jin'sei.

- Jin' ! s'écria Shikyo

- Ça va. Désolé. Mais ça m'énerve un peu… que tu ne nous ai rien dit.

- En fait, la raison est plus évidente que ça, remarqua Shikyo. »

Jin'sei se tourna vers lui et Hoshi se déhancha pour voir le visage de son ami.

« - Ben oui, ça se voit, non ? demanda Shikyo

- De quoi tu parles ? demanda Jin'sei

- Hoshi, tu ne serais pas un tout petit peu amoureuse, par hasard ? »

Hoshi rougit.

« - Ridicule, lâcha-t-elle. »

Elle se dégagea et rentra à l'intérieur.

« - Je vois, souffla Jin'sei. J'aurais dû m'en rendre compte, je suppose. C'est pour ça… Elle ne voulait pas repartir… »

Les deux garçons échangèrent un regard.

« - On doit le faire, souffla Jin'sei.

- Oui. Mais il y a peut-être une autre solution. Il faut encore attendre. »

Jin'sei rit.

« - Kyo-chan, on ne pourra rien sans Kitai, de toute manière !

- Ce n'est pas faux. Alors ne l'appelons pas tout de suite. »

Shikyo sourit.

« - Hoshi mérite qu'on lui laisse une chance. »


Hoshi s'installa à sa place. C'était un peu vide, cette salle de classe, maintenant, avec Un'mei coincé entre la vie et la mort.

Les professeurs avaient été mis au courant, bien sûr, mais apparemment, les élèves ne savaient rien de ce qui s'était passé.

C'est ainsi qu'à la pause de midi, Minami et sa troupe s'approchèrent de Hoshi.

La joue droite de Minami était encore un peu bleue.

La jeune fille se dressa devant Hoshi, qui la regarda en silence.

« - Alors ? demanda-t-elle. Ton crétin de cousin a encore fugué ? La drogue, cette fois ? »

Minami était en rogne contre Un'mei depuis qu'il l'avait giflée devant toute la classe.

Mais Hoshi n'était plus d'humeur conciliante.

Une gifle violente s'abattit sur la joue gauche de Minami.

Hoshi s'était levée d'un bond, renversant sa chaise.

Elle contourna sa table et attrapa Minami par le col.

« - N'insulte… plus… jamais… mon cousin ! »

Toute la classe regardait Hoshi avec des yeux ronds. C'était la première fois qu'ils la voyaient perdre son calme.

« - Quoi ? s'étonna Minami. Qu'est-ce qui te prends tout à coup ? Tout le monde sait que tu le déteste et… »

Minami reçut une seconde gifle, sur l'autre joue.

« - La ferme ! Ne parle plus de lui, ne parle plus de lui… je… je… »

Elle s'interrompit et sortit de la classe en courant.

Yuki lui emboîta le pas immédiatement, suivi de Tohru.

Arisa et Kyo lancèrent à Minami un regard mauvais.

Saki ferma les yeux.

« - Je crois que c'est mon tour de m'en charger, souffla-t-elle. »

Minami partit en courant.


Yuki rattrapa Hoshi assez rapidement.

Sans un mot, il s'approcha d'elle et posa une main sur son épaule.

Hoshi enfouit son visage dans ses mains.

« - Ce n'est pas juste, souffla-t-elle. Tout le monde est contre lui, toujours… Ce n'est pas juste ! D'accord, il le cherche un peu, mais… personne n'essaie jamais de le comprendre, de s'entendre un peu mieux avec lui, de… Et… même moi, j'ai fait pareil… Ce n'est pas juste… »

Yuki ne répondit pas. Il aurait voulu la prendre dans ses bras, la consoler, n'importe quoi…

Il ne pouvait pas.

Il ne pourrait jamais.

Hoshi frissonna, essuya ses larmes et se tourna vers lui.

Elle sourit.

« - C'est si difficile que ça, de s'intéresser aux autres, hein ? Ça fait vraiment mal, parfois… »

Yuki sourit doucement.

« - C'est vrai, répondit-il. Ça fait mal. Mais c'est mieux comme ça, non ?

- Merci de m'avoir suivie.

- Merci d'avoir accepté d'être suivie. »

Ils se sourirent, encore une fois.


Tohru les rejoignit.

Kyo l'observait en souriant depuis l'angle du couloir.

Saki et Arisa rejoignirent le rouquin.

« - Tu tiens vraiment à elle ? demanda Saki »

Kyo sursauta et se tourna vers les deux filles.

« - Quoi ? souffla-t-il

- Tu tiens vraiment à elle ? répéta obligeamment Saki. »

Kyo se tourna vers le bout du couloir, ou Tohru et Yuki consolaient Hoshi.

Tohru…

« - Oui, murmura-t-il enfin. »

Arisa le regarda, l'air surpris.

Saki hocha la tête.

« - Tu voudrais pouvoir lui dire ? demanda-t-elle encore. »

Kyo fronça les sourcils. Pourquoi… est-ce qu'il avait l'impression d'être devant deux futures belle-mères ?

Et qu'est-ce qu'elles attendaient comme réponse ?

« - De toute mon âme, oui, s'entendit-il dire, au moins une fois avant de crever… »

Arisa écarquilla les yeux. Saki sourit.

Très bien.

Comme ça, ça devrait aller.


Lorsqu'ils revinrent en cours, ils furent tous assez contents de constater que Minami arborait un bleu à chaque joue.

Chapitre vingt-sept : Le réveil

Ou

T'en as mis un temps !

Jin'sei lisait, assis sur un fauteuil.

Shikyo tapait un texte quelconque sur son ordinateur. Ils attendaient.

Hoshi était encore allée voir à l'hôpital.

Quand ses deux cousins lui avait proposé de l'accompagner, elle avait répondu qu'elle tenait à le faire seule.

Elle avait quelque chose à dire à Un'mei.

Les deux garçons n'avaient pas insisté plus.

D'après les médecins, Un'mei pouvait parfaitement se réveiller, physiquement.

Quelque chose le bloquait.

Alors, peut-être qu'Hoshi était la seule à pouvoir faire quelque chose.

Qui sait ?

Qui sait…


Tohru travaillait. Momiji était venu la rejoindre, comme souvent, et ils bavardaient depuis une heure.

« - Hoshi est triste, en ce moment, remarqua Momiji

- Oh… oui… C'est parce que…

- Parce qu'Un'mei est à l'hôpital ? acheva Momiji. Alors j'espère qu'il va vite guérir, pour qu'Hoshi sourie de nouveau !

- Oui, ce serait bien. »

Ils relevèrent la tête en entendant un bruit de pas.

Une jeune fille s'avançait vers eux.

Elle devait avoir l'âge d'Hoshi et lui ressemblait énormément. Elle avait des cheveux blonds coupés courts, des yeux vairons : l'un bleu, l'autre noir, et portait une courte robe violette fourrée de rose.

Elle s'arrêta devant eux et leur sourit.

« - Konnichiha ! dit-elle. Vous avez un moment ?

- Bien sûr ! répondit Tohru.

- Je vois… Alors c'est vous…

- Hein ?

- Vous êtes Tohru Honda, n'est-ce pas ? Ma cousine m'a beaucoup parlé de vous.

- Votre…cousine ? répéta Tohru

- Oh, désolée ! Je m'appelle Kitai Yuki. »


Hoshi s'était assise sur le lit de Un'mei. Elle frissonna. C'était si étrange de le voir ainsi… si fragile…

« - Un'mei, je suis désolée, murmura-t-elle. C'est de ma faute, tout ça. J'aurais dû les appeler plus tôt… Non.

« Ce n'est pas ce que je voulais dire.

« En fait…

« Je suis désolée.

« J'aurais dû comprendre tout de suite…

« Que tout ça…

« C'était un appel au secours, pas vrai ?
« Tu m'appelais…

« Et je n'ai pas entendu…

« Je suis désolée…

« Jin'sei et Shikyo sont arrivés.

« Ça va aller mieux, maintenant.

« Un'mei, tu peux vraiment m'entendre ?

« Ils disent que oui.

« D'après Jin'sei…

« Peu importe.

« Je crois que je suis plus dépendante des autres que je ne l'aurais cru.

« Je suis désolée.

« Un'mei ?

« On va les sauver, tu sais ?

« On va les sauver, « tes » maudits…


Kitai s'accroupit pour être à la hauteur de ses interlocuteurs, qui lavaient le sol.

« - Et toi, tu es Momiji Soma, c'est bien ça ?

- Ah ? Alors on t'a aussi parlé de moi ?

- Bien sûr ! J'avais hâte de vous rencontrer, vous savez ? »

Kitai ferma les yeux.

« - En fait, j'ai entendu dire qu'Un'mei était à l'hôpital ? Lequel est-ce ?

- Celui du nord de la ville. Pas très loin d'ici, répondit Tohru.

- Merci… »

Kitai envoya tout ce qu'il manquait à Un'mei pour se réveiller, maintenant.

Une petite…

Toute petite…

Etincelle d'espoir…


Hoshi sentit l'espoir envahir la pièce, et elle sur que Kitai était intervenue.

Un'mei rouvrit les yeux, doucement.


On lui avait retiré le respirateur et le simulateur cardiaque. Il n'avait besoin ni de l'un, ni de l'autre. Le docteur répétait sans arrêt que c'était un miracle.

Un'mei se remettrait rapidement, normalement.

Dans une semaine, si tout allait bien, il pourrait remarcher, et quitter l'hôpital.

Restés seuls, Hoshi et Un'mei échangèrent un long regard gêné.

Puis Hoshi fronça les sourcils.

« - T'en as mis un temps, baka sen'nin ! s'écria-t-elle »

Un'mei baissa la tête sans répondre.

Hoshi sourit tendrement.

« - C'était une blague, je te signale. »

Elle prit doucement Un'mei dans ses bras.

« - Je suis contente de te revoir, Un'mei. »

Surpris, Un'mei ne sut pas comment réagir.

Alors il se laissa faire…


Kitai sourit à Tohru et Momiji.

« - Voilà. Je vais repartir maintenant. »

Elle se leva et fit demi-tour.

« - Mais vous venez juste d'arriver ! remarqua Tohru.

- Peu importe ! répondit Kitai. »

Elle ralentit un peu.

« - Dites à Un'mei que c'était pour son bien ! lança-t-elle par dessus son épaule. Oh, et aussi, prévenez Hoshi qu'elle va devoir s'accrocher ! Les autres, je leur dirais moi même ! Et j'enverrais Ren'ai avant l'été ! Oh… Mais bien sûr, vous ne pourrez pas vous en souvenir tout de suite… Désolée !»

Elle repartit comme elle était venue.

Tohru et Momiji regardaient avec des yeux ronds l'endroit où elle venait de disparaître.


Un'mei ferma les yeux, et pleura sur l'épaule de Hoshi.

Il pleura longtemps, évacuant sa haine, sa peur et sa douleur…

Et Hoshi ne le lâcha pas…

Chapitre vingt-huit : Le tigre et le mouton

Ou

Dans un grand éclat de rire

Hoshi était tellement contente que Un'mei aille mieux qu'elle demanda à inviter tout le monde chez elle, tant et si bien que Jin'sei finit par accepter, même s'il trouvait ça un peu risqué, étant donné ce qu'ils cachaient dans leurs chambres respectives.

Hoshi en parla à ses amis dés le lendemain, et tout le monde accepta de venir le dimanche.

« - Mais Kisa et Hiro devaient venir, rappela Tohru.

- Qu'ils viennent aussi chez nous ! déclara Hoshi dans un élan de bonheur. Invitez qui vous voulez, du moment que ça reste des fréquentations correctes !

- Hiro n'est pas forcément une fréquentation correcte, remarqua Kyo. »

Mais Hoshi préféra l'ignorer.


Ainsi, le dimanche, la maison était en pleine effervescence.

Shikyo avait préparé ce qu'il fallait pour un goûter entre adolescents. Jin'sei vérifiait qu'aucun document de la famille Yuki ne traînait sur les tables.

De toute façon, remarqua Hoshi, le temps était chaud pour la saison et ils pourraient toujours manger dehors.


Enfin, les invités arrivèrent : Arisa et Saki d'abord, puis Tohru, Kyo et Yuki, accompagnés de deux enfants d'une douzaine d'années. Momiji et Hatsuharu les suivaient de près.

« - Bienvenue, les accueillit Hoshi. »

Tohru lui présenta Kisa et Hiro, et ils allèrent tous s'installer dans le jardin.

Ils commencèrent à discuter, et bientôt ils furent tous immergés dans la conversation, ce qui fait que tout le monde sursauta quand Shikyo et Jin'sei posèrent sur la table du thé, du jus de fruits et des gâteaux.

Hiro goûta un gâteau.

« - Pas mal, mais enfin c'est un peu sucré, et puis…

- Hiro-chan, coupa Kisa. Moi, je les trouve bon, pas toi ?

- Oh, euh… si, si, bien sûr… »

Hoshi sourit.

Shikyo et Jin'sei s'installèrent à leur tour.

Arisa se tourna vers Jin'sei.

« - Alors c'est vous qui avez invité Hoshi ? Et vous faites quoi, dans la vie ?

- Moi ? s'étonna Jin'sei. Je fais des études. Je n'ai que dix-huit ans, vous savez ?

- Ah ? demanda Saki. Vous ne les faites pas…

- Comment dois-je le prendre ? Mais Kyo-chan, lui, travaille déjà, même s'il a mon âge ! Il a toujours été en avance…

- Ah bon ? Et vous travaillez où ? demanda Tohru

- Essayez de deviner, répondit Shikyo avec un large sourire. »

Tout le monde dévisagea le jeune homme à la longue queue de cheval.

« - Chanteur ? fit Kisa

- Acteur ? répondirent Tohru et Momiji

- Maître d'arts martiaux ? demanda Hatsuharu

- Cuisinier ? essaya Saki, qui venait de finir son troisième gâteau

- Non. Il travaille dans les pompes funèbres, dit Hoshi. »

Une grand silence tomba sur la scène.

« - Tu n'étais pas obligé de l'avouer, Hoshi-chan, remarqua Shikyo. Je me serais contenté de chanteur…

- La chanson ne s'en relèverait pas, répliqua Jin'sei.

- Vu comme ça… Hé, je suis sûr que Hoshi ne vous a pas encore fait faire le tour du jardin ! coupa Shikyo. »

Hoshi se leva.

« - Il a raison ! Ça vous dirait, une visite guidée ? »

Ils la suivirent, tout en se demandant pourquoi Shikyo avait changé de sujet si brusquement.


Restés seuls, Shikyo et Jin'sei échangèrent un regard et un soupir.

« - C'était tout juste ! souffla Shikyo. Quelle bêtise ! J'aurais dû réagir plus tôt…

- C'est sûr, avec ton nom et ton métier…

- Il faut faire attention. Un peu plus, et Saki Hanajima aurait compris. Cette fille peut tout découvrir en quelques instants… »


Hoshi leur fit faire le tour du propriétaire, terminant par la piscine.

« - Elle est grande ! remarqua Kisa.

- Oui, elle est même immense, renchérit Tohru. Mais… je… »

Elle et Momiji se souvinrent d'un coup de la visite de Kitai. Comment avaient ils pu l'oublier jusque là ?

« - Hoshi-kun… commença Tohru…

- L'autre jour, on a croisé une cousine à toi ! poursuivit Momiji

- Hein ? Une cousine ? »

Kitai

« - Oui… Je ne sais pas comment on a pu oublier ça…continua Tohru. Une jeune fille blonde, avec un œil noir et l'autre bleu. »

Hoshi fronça les sourcils.

Kitai.

« - Kitai Yuki. C'est ce qu'elle nous a dit. Elle a dit… C'est étrange. Elle a dit que tu allais devoir t'accrocher… et aussi quelque chose comme… « Je leur enverrais Ren'ai avant l'été. »

- Ren'ai ? s'écria Hoshi »

Tout le monde se tourna vers elle.

« - Oui. Que… ?

- Ren'ai est une cousine, mais… pourquoi… »

A ce moment là, Kyo, qui voulait avancer vers elle, glissa, voulut se retenir, agrippa la manche de Yuki au passage, et ils tombèrent tous les deux dans la piscine.

Ils refirent surface près du bord.

« - Génial ! râla Kyo.

- Tu pouvais pas faire attention, baka neko ?

- La ferme ! Et toi, tu pouvais pas te retenir quelque part, non ? »

Hoshi éclata de rire.

C'était la première fois depuis d'accident qu'ils l'entendait rire.

Pliée en deux près du bord, elle riait à perdre haleine.

Les deux garçons lui jetèrent un regard meurtrier.

« - Gomen… hoqueta-t-elle, mais… »

Elle éclata de nouveau de rire.

« - Attends un peu, toi, sourit Yuki. »

Il la prit par un bras et la tira dans l'eau.

Hoshi poussa un léger cri, bascula dans la piscine, refit surface derrière les garçons… et éclata de nouveau de rire.

Ça faisait du bien…

Chapitre vingt-neuf : La saint-Valentin

Ou

Je crois que je t'aime…

Un'mei se remettait vite, mais il n'arrivait toujours pas à marcher.

Finalement, Hoshi intervint auprès de ses deux cousins, qui soupirèrent, louèrent un fauteuil roulant, et se débrouillèrent pour que Un'mei puisse revenir chez eux.

« - C'est étrange, fit remarquer Jin'sei. Il a l'air… plus calme qu'avant.

- Nettement, confirma Shikyo. Il s'est passé quelque chose. Il vaut peut-être mieux qu'on ne sache pas quoi.

- Pourquoi tu dis ça ?

- Un impression. Jin'sei… on a besoin de Kitai. On y arrivera pas sans elle, cette fois.

- Mais elle s'est encore sauvée dieu sait où !

- Parle pas de malheur ! « Dieu » ne doit surtout pas savoir ou elle est !

- Puisqu'on parle de ça… reprit Jin'sei. Kitai n'a pas dit qu'elle connaissait les Soma ?

- Elle a dit qu'elle avait l'impression de les connaître. Avec elle, ça change tout.

- C'est vrai. »

Mais il y a autre chose…

« - Au fait, lança soudain Jin'sei, c'est la Saint-Valentin aujourd'hui, non ? Une belle journée en perspective… Tu crois que Hoshi va…

- Peut-être. Ce serait pas mal. Jin'sei ?

- Oui ?

- Il faut qu'elle reste, cette fois.

- Je sais. Mais ça va être dur à gérer. »

Shikyo hocha la tête. Dur.

Mais c'était ça ou rien…


Shiguré se dirigeait vers le manoir Soma. Comme l'année précédente, Tohru avait prévu des chocolats pour tout le monde.

Et, comme l'année précédente, Shiguré avait promis de les apporter à ceux qui vivaient au manoir.

Une jeune fille tourna au coin de la rue, dans une robe violette bordée de rose.

Saisi, Shiguré la regarda approcher. Non, c'était impossible…

Quand elle passa devant lui, il la retint par le poignet.

« - Kitai ? demanda-t-il »

Elle se retourna, parfaitement calme.

« - Oui ? On se connaît ? demanda-t-elle »

Shiguré Soma ? Pourquoi est-ce que…

« - Ce… Tu ne te souviens pas ? s'étonna-t-il. Alors pourquoi est-ce que…

- Désolée. Vous vous trompez de personne. »

Elle se dégagea et s'éloigna en vitesse.

Tu ne te souviens pas ?

Qu'est-ce qu'il voulait dire ?

Comment est-ce qu'il sait qui je suis ?

Hoshi ?

Shiguré soupira et rentra dans la propriété. Visiblement, elle ne se souvenait pas.

Alors pourquoi est-ce qu'elle avait confié ce livre à Hoshi ?


Arisa et Saki s'arrêtèrent à l'endroit habituel et s'installèrent pour déjeuner.

« - Alors ? demanda Arisa. Pourquoi tu as insisté pour qu'on laisse Tohru et tête de carotte en arrière ?

- Parce que, répondit Saki, Kyo Soma a quelque chose à dire à Tohru.

- Eh ? Tu veux dire, « ça » ?

- Oui. Il est temps qu'il lui dise, je crois…

- C'est toi qui dit ça ? s'étonna Arisa. Tu n'avais pas prévu de pleurer le jour où ça arriverait ?

- Oui. Je vais pleurer. Mais il est temps qu'il lui dise tout de même… »


Kyo avait entraîné Tohru dans un couloir, à l'écart du monde…

Tohru lui tendit son chocolat en rougissant légèrement.

« - V-voilà c'est… pour la Saint-Valentin… je… ce… C'est pour toi !

- Oh, euh…m-merci, Tohru, répondit Kyo. »

Il rougit violemment en prenant le chocolat que lui tendait Tohru.

« - Euh… Kyo-kun, ça ne va pas ? Tu… tu es tout rouge…

- Non, ce… ce n'est rien… je… »

Je t'aime…

« - Je voulais te dire… »

De toute mon âme, au moins une fois avant de crever…

« - Je… »

Tohru baissa les yeux.

« - Kyo-kun… moi aussi, je voulais te parler… je… je… »

Kyo-kun, je…

J'aimerais que...

Aide-moi !

« - Oh… Euh, je t'écoute, dit Kyo. »

Merci, Kyo-kun…(nda : ironie totale)

« - Je... je... »

Tohru rougit d'avantage, inspira un grand coup.

« - Je crois que… Non, je suis sûre que… Oh, et puis zut ! »

Elle se redressa et plaqua une bise sur la joue de Kyo.

Très, très près de la bouche…

« - Je t'aime, Kyo. Je t'aime ! »

Une larme roula sur sa joue.

Surpris, Kyo leva une main, essuyant cette larme.

Puis il sourit.

« - Confidence pour confidence, moi aussi… »

Il prit Tohru par les épaules, sans trop s'approcher, et l'embrassa.

Longuement.

Très longuement…

Ils s'écartèrent enfin. Tohru lui sourit.

« - Je t'aime, Tohru. Je t'aime. »


Saki termina son déjeuner.

« - Voilà. C'est fait. »


Hoshi s'approcha de Yuki. Le jeune homme lui tournait le dos, regardant quelque chose, dans le couloir.

Il haussa les épaules, sourit et fit demi-tour.

Surpris, il faillit heurter Hoshi. La jeune fille se plaqua contre le mur pour éviter la collision.

« - Désolé ! s'exclama Yuki

- Non, c'est moi. Yuki, je… »

Elle déglutit, prit son courage à deux mains.

« - Je… »

Elle lui tendit le paquet.

« - Bonne Saint-Valentin. »

Il y eut un grand silence. Puis Yuki prit le paquet.

« - Merci. »

Hoshi rougit jusqu'à la racine des cheveux.

Yuki la regarda en souriant.

Elle était vraiment mignonne.

Elle était vraiment gentille.

Et puis…

Avant de se rendre compte de ce qu'il faisait, Yuki s'était approché d'elle (nda : pas trop près non plus, vous avez compris), lui avait relevé la tête, et l'embrassait tendrement.

Hoshi fut surprise quelque secondes, puis lui rendit son baiser.


Kyo prit Tohru par la main, et ils se dirigèrent vers le bout du couloir.

Ensemble.

Kyo tourna, s'arrêta brusquement et fit reculer Tohru.

« - Qu'est-ce qu'il y a ? demanda celle-ci

- Rien. On va prendre un autre chemin, c'est tout. »


Enfin, ils se séparèrent.

Hoshi recula, rougit et détourna les yeux.

« - Yuki… Je crois que je t'aime… »

Yuki sourit.

« - Je crois que je le sais. »

Chapitre trente : Félicitations !

Ou

Courage, Un'mei !

Une autre semaine passa, plus joyeuse que jamais.

Hoshi rentrait tous les soirs avec une sourire éblouissant, et ressortait tous les matins avec ce même sourire.

Dans la maison, tout le monde profitait de cette bonne humeur, y compris et surtout Un'mei.
Le jeune homme semblait aller de mieux en mieux, et pas seulement physiquement.

Mais il avait toujours du mal à marcher.


Kisa se tourna vers Hiro.

« - C'est gentil d'être venu avec moi, Hiro-chan ! »

Hiro rougit et détourna le regard.

« - Oh euh ce… c'est normal. Et puis… tu sais bien que ça me fait plaisir d'être avec toi, Kisa… »

Le tigre sourit.

Elle se dressa sur la pointe des pieds et sonna à la porte.

Shikyo vint leur ouvrir presque aussitôt.

« - Bonjour, dit Kisa. Je… Nous sommes venus voir Hoshi, est-ce que… elle est là ?

- Bien sûr, répondit le jeune homme avec un éblouissant sourire. Entrez, allez vous installer dans le salon, je l'appelle tout de suite. »


Hoshi s'assit en face de ses deux visiteurs. Shikyo leur apporta du thé et des gâteaux, puis les laissa entre eux.

« - Vous vouliez me voir ? demanda Hoshi

- Non, répondit Hiro. Mais Kisa oui. »

Hoshi sourit. Ah, les gosses…

« - Oui… C'est vrai que tu peux lire les sentiments ? demanda timidement Kisa »

Hoshi se servit de sa tasse de thé pour dissimuler sa grimace. Finalement, ce ne serait pas si drôle que ça.

Elle regarda un moment Kisa.

Qu'est-ce qu'elle devait répondre ? La vérité, ou bien…

Kisa tordait inconsciemment sa serviette en papier. Ce geste plut à Hoshi, qui était elle-même assez portée sur ce genre de moyen pour se détendre, et elle décida de faire confiance à Kisa.

« - C'est vrai, dit Hoshi. Je peux lire… non, en fait, je peux ressentir les émotions des personnes que je regarde.

- A-alors… qu'est-ce que… Est-ce que tu sais ce qui arrive à onee-san ? demanda Kisa

Hoshi releva la tête, surprise.

- Onee-san ? répéta-t-elle. »

Elle observa Kisa quelques secondes.

« - Tohru, comprit-elle.

- Oui. Je… J'ai l'impression qu'elle est triste en ce moment… alors, ça me rend triste, moi aussi, souffla Kisa. »

Elle jeta un regard en coin à Hoshi.

La jeune fille souriait.

Elle commençait à comprendre.

Ce secret que Tohru cherchait à préserver à tout prix…

C'était peut-être « ça ».

Ça expliquerait beaucoup de choses.

« - Ne t'inquiètes pas, Kisa, sourit Hoshi. Tohru à beaucoup de choses en tête, en ce moment. C'est normal, d'ailleurs. Elle est inquiète, forcément, pour son avenir. »

Même s'il y a autre chose de plus grave…

C'est un secret…

« - C'est gentil de t'inquiéter pour elle, Kisa, fit Hoshi. Mais je crois que Tohru s'en voudrait si tu étais triste à cause d'elle… alors cesse de t'en faire, d'accord ? »

Kisa regardait Hoshi avec des yeux ronds.

Elle sourit.

« - Oui. »


Kisa et Hiro passèrent l'après-midi chez Hoshi.

Ils repartirent le soir, en même temps que Jin'sei qui avait réussi à oublier son sac dans la salle de classe.

Hoshi s'étira…

Et entendit un bruit de chute, à l'étage.

Un'mei.

Hoshi monta les escaliers quatre à quatre et entra dans la chambre de son cousin.

Un'mei était assis dos à sa commode, essoufflé.

Hoshi s'agenouilla devant lui.

« - Qu'est-ce qui s'est passé ? »

Un'mei lui sourit. Ça lui arrivait de plus en plus souvent, ces derniers temps.

« - J'ai réussi à marcher jusqu'ici. »

Hoshi fronça les sourcils et se retourna.

Elle n'y avait pas fait attention, mais il était trop loin du lit pour une chute.

« - C'est génial ! Alors ça va mieux ?

- On dirait, oui.

- Félicitations, Un'mei ! »

Félicitations…

A suivre...

1: shin'setsu : neige fraîche