Fan2Tout : merci ! ne sois pas désolée, ça me fait très plaisir de recevoir des reviews !
Partie cinq : Sekkei.
Chapitre quarante-un : Toutes les filles
Ou
Le nouveau roman de Shigure
Shigure se laissa aller contre le dossier de son fauteuil. Il était seul. Les jeunes étaient au lycée.
Enfin, presque seul : on frappait à la porte depuis un bon moment.
Shigure sourit. Les coups s'espaçaient peu à peu, signe que sa visiteuse se fatiguait.
Il attendit encore un peu, pour faire bonne figure, puis se leva et ouvrit la porte.
« - Bienvenue, Mi-chan, salua-t-il. »
A genoux sur le perron, son assistante d'édition releva timidement la tête.
« - Sensei… souffla-t-elle. »
Elle se releva d'un bond.
« - Vos pages ! Donnez-moi vos pages ! C'est votre date limite ! Sensei !
- Ah… C'était aujourd'hui ?
- Hein ? Vous n'êtes pas prêt ?
- Je…
- Qu'est-ce que vous attendez ? Ecrivez, écrivez, écrivez !
- Mi-chan…
- Vous devez rendre votre manuscrit, sensei !
- Calme-toi. Le manuscrit est prêt.
- Me calmer ? Alors que vous… Quoi ? »
Mi-chan s'interrompit.
« - Prêt, répéta-t-elle, incrédule. »
Elle n'arrivait pas à y croire.
Mais Shigure lui souriait, parfaitement serein.
« - Alors… je peux l'avoir ? demanda-t-elle timidement.
- Non, répondit Shigure. »
Son sourire s'était figé. Mi-chan sursauta.
Qu'est-ce qu'il lui préparait encore ?
« - Pourquoi ? demanda-t-elle, méfiante.
- Et bien… Comment dire ? Je l'ai… confié à une amie pour qu'elle le lise. »
Un oiseau siffla, dehors.
« - Quoooiiii ! Rappelez-la, rappelez-la, il vous faut ce manuscrit, senseiiii !
- Je ne peux pas, voyons.
- Mais…
- Elle doit être au lycée à l'heure qu'il est, expliqua Shigure. Et puis, ce ne serait pas très correct… »
Encore cet oiseau, dehors.
« - Sensei ! Il n'y a donc rien qui compte, pour vous ?
- Bien sûr que si.
- Quoi ?
- Toutes les filles, voyons, toutes les filles… »
Crétin d'oiseau.
Jin'sei s'installa confortablement dans son fauteuil préféré, au salon, et prit le manuscrit.
Il l'ouvrit à la première page.
Hoshi et Un'mei rentraient plus tard que lui, aujourd'hui.
Il fallait en profiter…
Shikyo entra dans la pièce à ce moment-là.
Jin'sei sourit.
« - Salut, fit-il. Tu devrais venir voir ça.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda Shikyo.
- Un texte que Shigure Soma vient de confier à Hoshi. »
Shikyo sursauta et se tourna vers Jin'sei.
Qu'est-ce qui se passe ici ?
Je ne le reconnais même plus…
Qu'est-ce que c'est…
Cette malédiction
« - Tu fouilles dans les affaires de Hoshi, maintenant ? demanda Shikyo.
- Elle a bien fouillé dans les miennes, répliqua Jin'sei. »
Shikyo fronça les sourcils.
On ne se fait même plus confiance les uns les autres…
Il faut faire quelque chose…
Je devrais…
« - Et c'est une raison ? demanda Shikyo
- C'est intéressant, Kyo-chan. Tu devrais écouter…
- Non merci. »
Il s'éloigna de quelques pas.
« - Elles étaient deux jumelles, lut Jin'sei. Kitai aux cheveux blonds et aux yeux vairons. Kisaki aux cheveux noirs et aux yeux ambrés. »
Shikyo tressaillit et pivota lentement.
« - Je croyais que ça ne t'intéressait pas, s'étonna faussement Jin'sei. »
Shikyo haussa les épaules et rejoignit son cousin.
Il regarda le manuscrit par-dessus l'épaule de Jin'sei.
Ce livre…
Qu'est-ce que…
Chapitre quarante-deux : La vie et la mort
Ou
Comment former un tandem enflammé
Shikyo tournait en rond dans la pièce.
Il était nerveux.
Cette histoire…
Est-ce que ça pouvait être vrai ?
D'après Hoshi, c'était Shigure qui avait écrit ce livre…
Malédiction ou la légende d'un sorcier…
Et maintenant ça ?
Des jumelles…
Est-ce que ça pouvait être vrai ?
Jin'sei avait reposé le manuscrit sur la table où il l'avait trouvé.
Il avait regagné son fauteuil en silence.
Si cette histoire est vraie…
Alors Kitai…
Jin'sei se releva et commença à tourner en rond, dans le sens inverse à celui de Shikyo.
Shikyo soupira et se laissa tomber à son tour dans le fauteuil.
Il tapotait du pied sur le sol, perplexe.
Il y avait quelque chose qui ne collait pas dans cette histoire.
« - Elle aurait eu une jumelle… souffla-t-il.
- Qui serait morte, précisa Jin'sei.
- Mais c'est impossible. Pas de jumeaux dans la famille. Jamais.
- Je sais, répondit Jin'sei.
- Jin, si c'est vrai… Ce que ça veut dire… »
Ce que ça pourrait signifier…
Ce serait tellement…
Grave ?
Ou, au contraire…
Une porte de sortie
Jin'sei hocha sombrement la tête.
Il savait très bien ce que ça pouvait signifier pour eux.
« - Si elle avait vraiment une jumelle, souffla-t-il.
Ça veut dire qu'elle n'a rien à faire avec nous, acheva Shikyo. »
Les deux jeunes gens frissonnèrent.
Pourtant…
« - Il n'y a qu'un moyen de le savoir, souffla Jin'sei. Appeler sa mère. Appeler Kokushi.
Non, répondit Shikyo. Il y a plus simple et plus sûr. »
Jin'sei se tourna vers son cousin et frissonna.
Il ne pensait quand même pas…
Jin'sei sursauta. Shikyo se dressa d'un bond.
« - Tu as entendu ? demanda l'étudiant.
- Bien sûr, répondit son cousin. »
Il s'élança vers la porte.
Jin'sei se dirigea vers la fenêtre.
Ils sortirent en même temps et eurent juste le temps d'apercevoir une silhouette aux cheveux blonds s'éloigner en courant.
Shikyo s'élança à la suite de Kitai.
Jin'sei soupira et courut à son tour.
Mais la jeune fille les sema rapidement.
Kitai courut longtemps.
Elle ne savait plus quoi penser.
Est-ce que ça pouvait être vrai, tout ça ?
Si j'avais une jumelle…
Alors ça voudrait dire que…
Je ne suis pas des leurs ?
Alors c'est pour ça…
Que je…
Kitai secoua la tête.
Non.
Elle ne voulait pas y croire.
Pas encore.
Shikyo soupira.
Jin'sei se tourna vers lui.
« - C'est quoi, ton moyen de savoir ? »
Shikyo secoua la tête.
Pas encore.
Ils avaient le temps.
Inutile de se presser pour l'instant.
L'essentiel, c'était de tout démêler, lentement.
Et de laisser les plus jeunes s'en occuper un peu.
Chapitre quarante-trois : Le cheval
Ou
Sans aide
Hoshi s'approchait du manoir Soma.
Il pleuvait, aujourd'hui, et elle se demandait si Un'mei était triste ou si c'était normal…
Normal, sans doute…
Enfin, elle l'espérait…
Mais elle voulait faire quelque chose avant de rentrer.
Juste aller voir au manoir Soma.
Juste aller voir Akito…
Juste l'approcher, sans lui parler, sans être vu.
Juste voir si la théorie de Kit était valable…
Rin s'appuya de la main à un arbre.
Ses jambes tremblaient fortement, menaçant de se dérober sous son poids.
Elle commençait à fatiguer.
Ses cheveux tombaient devant son visage, lui cachant presque la vue.
Elle en avait marre.
Marre de bouger.
Marre de lutter.
Marre de penser constamment à Haru alors que tout ce qu'elle voulait c'était l'oublier…
Hoshi arriva en vue du manoir.
Impressionnant.
Elle l'avait déjà pensé la première fois, et son point de vue n'avait pas changé.
Maintenant…
Si elle voulait voir Akito sans que lui la remarque…
Quelque chose lui disait qu'elle allait devoir s'accrocher…
Mais elle devait…
Au moins essayer…
Sinon, Shikyo…
Qu'est-ce qui m'arrive en ce moment ?
C'est le réalisme d'Un'mei qui est en train de me contaminer ?
On a toujours réussi.
La malédiction de Shikyo était plus évidente à démêler que celle-ci, mais…
Tout de même…
Il n'y a pas de raison pour qu'on y arrive pas, si ?
Si…
Il y a ce chef de famille qui semble tenir à la malédiction alors que les autres la rejettent…
Il y a le manque d'indice.
Il y a l'absence de Kit…
Mais pourtant…
Hoshi posa une main à plat sur le mur.
Pourtant, elle voulait encore y croire…
Croire qu'ils réussiraient…
Croire que rien ne les arrêteraient…
Un bruissement la fit relever la tête.
Il y avait quelqu'un ?
Hoshi croisa les yeux noisettes d'une petite fille.
Elles restèrent un moment face à face.
Puis Hoshi sourit. La fillette était blond aux yeux noisette, trop adorable pour être bavarde, trop maligne pour être tranquille.
« - Konnichiha, salua Hoshi, comme s'il était tout naturel qu'elle se trouve là. »
L'enfant répondit de manière inaudible.
Bizarrement, ce fut ce silence qui frappa le plus Hoshi, plus que sa ressemblance à Momiji.
« - Je m'appelle Hoshi. Et toi ? »
Les lèvres de l'enfant remuèrent de nouveau, mais cette fois, Hoshi l'entendit.
« - Momo… Soma. »
Hoshi sourit et s'adossa au mur.
« - C'est étrange, dit-elle, tu ressemble beaucoup à quelqu'un que je connais. »
Hoshi ferma les yeux.
La fillette n'était pas maudite.
Pourtant… il y avait comme… de la mélancolie ?
A son âge…
Pourquoi ?
Momo la fixait sans ciller.
Ça aussi, c'était étrange, se dit Hoshi.
A cet âge, elle-même aurait sans doute fui en courant si une inconnue l'avait abordé ainsi…
« - Soma ? demanda Hoshi. Tu vis ici alors ? Avec ta famille ?
…Oui… »
Hoshi sourit d'avantage.
Elle était trop mignonne !
« - Et… C'est grand, là-dedans, non ? Je suppose que tu as beaucoup de cousins à l'intérieur… »
Momo hocha la tête.
Hoshi respira mieux. Bon. Plus qu'un essai…
Et elle serait fixée…
« - Et… Tu connais Momiji ? »
La réaction fut immédiate. Momo sursauta, ouvrit des yeux ronds, puis sourit.
« - Oui… Tu le connais, toi aussi ? demanda-t-elle. »
Ses yeux s'étaient allumés.
Hoshi soupira discrètement.
Donc c'était bien elle…
Sa sœur…
« - Oui. Momiji est dans mon lycée, expliqua Hoshi. Et, toi, tu es…
Momiji est gentil, dit Momo. Et en plus, je trouve qu'il ressemble beaucoup à maman. »
Elle torturait la manche de son haut.
Hoshi sourit.
Décidément, Momo était tout simplement…
Adorable…
Chapitre quarante-quatre : Je veux juste…
Ou
Comment essayer de rester en forme.
Rin dut s'arrêter une nouvelle fois.
C'était lassant.
Elle s'appuya de la main, puis, découragée, s'adossa à l'arbre et se laissa glisser jusqu'au sol.
C'était bon, une fois de temps en temps.
Se laisser aller.
Se laisser glisser sur le sol.
S'étendre un peu.
Se détendre un peu.
Et ne plus penser à rien…
A part…
Ça…
Un'mei bascula en avant et dut se rattraper à la grille du jardin pour ne pas tomber.
Les jambes tremblantes, il se força à se relever.
Qu'est-ce que c'était…
Ce choc, soudain…
Il s'était senti si faible…
Comme si…
Un'mei frémit.
Comme si quelqu'un était sur le point de mourir…
Hoshi dit au revoir, fit demi-tour.
Elle était sur le point de partir.
« - Tu reviendras ? demanda Momo »
Hoshi se retourna, et sourit.
« - Tu reviendras me voir, hein ? répéta la fillette
Comment ?
Par ici ! »
Momo se retourna et partit en courant.
Hoshi la suivit à un rythme plus lent.
Momo se tenait fièrement à côté d'une faille dans le mur.
« - C'est moi qui l'ai trouvé ! Comme ça, tu pourras rentrer quand tu veux. Tu viendras ?
Bien sûr, assura Hoshi. Mais pour aujourd'hui, tu devrais rentrer, je crois. »
Momo hocha la tête et repartit.
Hoshi attendit une minute supplémentaire, pour faire bonne mesure.
Et entra dans la propriété.
Rin fixait le ciel, à bout de souffle.
C'était agréable.
Quelques nuages passant sur un ciel bleu pale. On ne regardait pas assez souvent le ciel, au fond. C'est comme Haru. Elle n'avait pas assez regardé Haru, en fait. Il leur aurait fallu plus de temps. Il leur aurait fallu.
Merde, tout le monde s'en foutait, du ciel, et elle, elle se foutait de Haru.
C'était tout.
Et elle en avait marre de penser tout le temps à lui.
Le visage d'une jeune fille aux cheveux noirs courts et aux yeux ambrés entra dans son champ de vision.
« - Ça ne va pas ? demanda l'apparition. »
Non, ça ne va pas.
Je suis fatiguée.
J'ai mal.
Et je me sens si faible…
Et pourquoi je n'arrête pas de penser à Haru, toujours
« - Très bien, répondit Rin de manière plutôt agressive. »
Elle se redressa d'un coup, et Hoshi dut reculer précipitamment pour éviter la collision.
« - D'accord, souffla-t-elle. Pas la peine de s'énerver. C'est juste que tu avais l'air plutôt mal en point…
Je me reposais. C'est interdit ?
Non, mais se reposer sur le chemin, c'est assez rare…
Et après ? Mais en quoi ça te regarde ? Hey, qui es-tu, au fait ? »
Rin serra les poings. Qu'est-ce que cette fille foutait là ?
« - Je m'appelle Hoshi Yuki, répondit la jeune fille. Et… tu es…
- De quoi je mêle ?
- Oh, désolée ! Apparemment tu n'es pas à prendre avec des pincettes…
- Mais tu vas la fermer ! »
Rin en avait assez.
Elle était épuisée, et cette fille la fatiguait encore plus.
« - Qu'est-ce que tu fous là ?
- Je voulais voir Akito.
- Tu es suicidaire ou simplement cinglée ? »
Hoshi réfléchit sérieusement à la question.
« - Simplement cinglée, je pense. Pourquoi, je ne devrais pas aller le voir ? enchaîna-t-elle. »
Rin haussa les épaules.
« - Fais comme tu veux. Rien à foutre. »
Hoshi tendit une main vers elle.
Rin se dégagea d'un geste brusque et partit en courant.
Hoshi haussa les sourcils.
C'était le cheval, il n'y avait aucun doute.
Hoshi se tourna vers l'enceinte de la propriété, d'où elle venait, puis vers l'imposant manoir, au centre, qu'elle voyait déjà.
Elle frémit.
Akito…
Est-ce que c'était bien lui, qu'elle avait vu, avec Hatori ?
Alors…
Est-ce qu'elle pouvait vraiment…
Hoshi frissonna de nouveau et fit demi-tour, sans trop savoir pourquoi.
Elle avait peur de cet endroit.
Akito la vit faire demi-tour, lâcha le rideau et serra les poings.
Il faudrait qu'il s'occupe de cette fille…
Chapitre quarante-cinq : La golden week
Ou
Encore en vacances !
Jin'sei sourit.
Il faisait beau.
Tant mieux.
Demain, la Golden Week commençait.
Une semaine de vacances.
Ce serait bien.
Ça leur ferait du bien, à tous.
Il arriva en vue de la maison.
Un'mei était agrippé à la grille comme si sa vie en dépendait, les yeux dans le vague.
« - Ça ne va pas ? demanda Jin'sei. »
Un'mei sursauta.
« - Si, très bien, lâcha-t-il. »
Il fit volte-face et rentra à l'intérieur.
« - Proximité des maudits, souffla Shikyo. »
Ce fut au tour de Jin'sei de sursauter. Il n'avait pas entendu son cousin approcher.
« - Quoi ?
- Proximité des maudits, répéta Shikyo.
- De ses maudits ?
- Ben oui, pas des nôtres quand même.
- Tu n'es pas clair…
- Ses maudits sont dans le coin. Comme il est lié à eux, il ressent leur douleur ou leur faiblesse. C'est comme ça.
- Ah ? Comment le sais-tu ?
- J'ai eu le même problème.
- C'est vrai. J'avais oublié.
- Pas moi, répondit sombrement Shikyo. »
Le jeune homme resserra sa queue de cheval et rentra à son tour.
Non, il n'avait pas oublié.
Il n'oublierait jamais.
Pour lui, l'histoire était fini.
Ils n'avaient plus besoin de lui.
S'il n'y avait pas son joker…
Hoshi rentra lentement.
C'était la Golden Week, demain. Avec toute cette histoire, elle avait presque oublié…
Il faudrait prévoir quelque chose…
Ils n'allaient tout de même pas rester ici pendant toutes les vacances ?
Si ?
Peut-être…
Les Yuki devaient bien avoir d'autres propriétés, non ?
Il faudrait qu'elle se renseigne…
« - Tadaima ! annonça Hoshi en refermant la porte.
- Okaeri, l'accueillirent Jin'sei et Shikyo qui étaient au rez-de-chaussée. »
Hoshi se tourna vers eux.
Eux, il devaient être au courant, non ?
« - Dites, il n'y aurait pas un endroit où on pourrait passer la Golden Week ? Une grande propriété ou bien…
- Une grande propriété ? Dans la famille… Et bien, il y en a deux, je crois, une en montagne et l'autre au bord de la mer…, répondit Jin'sei.
- C'est vrai ? s'étonna Hoshi. »
Deux propriétés ?
Ça voulait dire…
Deux salles d'archives, aussi, non ?
« - On pourrait aller en montagne, non ? Ce serait sympa…
- Pourquoi pas, répondit Shikyo. Mais quand tu dis « on », tu penses « on » ?
- Je pense à nous…
- Et aux Soma ? demanda Jin'sei. »
Hoshi hocha la tête.
« - Les Soma et les autres. Arisa et Saki, par exemple. J'aimerais bien rencontrer le frère de Saki, aussi…
- Rien que ça ? demanda Shikyo avec un sourire. Ça va faire du monde… »
Hoshi sourit.
« - Il faut déjà qu'ils acceptent. »
Elle hocha de nouveau la tête, l'air parfaitement convaincue.
« - Je vais en parler à Mei-chan ! »
Elle ôta ses chaussures et monta les escaliers par petits bonds.
Jin'sei l'observa, les yeux ronds.
« - Mei-chan ? répéta-t-il.
- Oui, je crois que c'est ce qu'elle a dit, confirma Shikyo. »
Chapitre quarante-six : A tous les Soma…
Hoshi sonna d'abord chez Shigure. Il fallait bien commencer par quelqu'un.
Tohru lui ouvrit rapidement.
« - Konnichiha, Hoshi-kun.
- Konnichiha, Tohru. Je peux vous parler un moment ? »
Tohru la fit entrer.
Ils étaient tous à table, même si les plats n'avaient pas encore été servis.
Hoshi sourit.
Cette maison avait vraiment une bonne ambiance.
Elle adorait être ici, c'était peut-être pour ça.
Elle salua tout le monde et les observa un moment, puis décida que oui, ils viendraient.
« - Vous faites quelque chose pour la Golden Week ? demanda-t-elle d'emblée. »
Tout le monde se tourna vers elle.
« - Non, répondit Shigure.
- Oh, c'est triste, vous ne trouvez pas ? Il faut profiter des vacances, non ?
- Où veux-tu en venir ? demanda Yuki. »
Bizarrement, cette scène leur rappelait quelque chose, à tous.
« - Ben on part dans une propriété en montagne… Moi, Jin-chan, Kyo-chan et Mei-chan. Vous voulez venir ?
- Ça serait bien, répondit Yuki, vous partez quand ?
- Oh, dans quatre heures, pourquoi ?
- Quatre heures ! s'écria Kyo. Mais ça ne va pas non ?
- Bah pourquoi ? s'étonna Hoshi
- Disons que tu nous annonces ça un peu tard, quand même, fit remarquer Yuki.
- Alors tu ne viendra pas ? »
Hoshi le fixait, l'air choquée, les larmes aux yeux.
Yuki sourit.
« - Si, bien sûr, admit-il.
- Oui ! s'écria Hoshi. Merci ! »
Yuki soupira.
Comme si elle lui laissait le choix…
« - Et toi, Tohru ? demanda Hoshi. Tu viendras, hein ?
- Moi ? Mais je…
- Oh allez, s'il te plait ! Ce serait tellement bien…
- D'accord, répondit Tohru. »
Hoshi sourit.
C'était gagné.
Pour Kyo…
Hoshi se plaça derrière Tohru.
« - Kyo-kun, tu ne vas pas laisser Tohru seule avec nous, si ?
- La ferme ! Je viens ! cria Kyo »
Hoshi sourit encore plus.
Shigure hocha la tête.
« - Je viens aussi, annonça-t-il.
- Super ! s'écria Hoshi. Bon, je passe vous prendre dans quatre heures ! A tout à l'heure ! »
Elle repartit brusquement.
Kyo soupira.
Cette fille était vraiment cinglée.
Hoshi marcha un moment.
Il lui restait du monde à prévenir.
Les Soma, et les autres…
Elle aurait bien invité Momo, mais ça ferait sans doute plus de peine à Momiji qu'autre chose, au final…
Elle arriva en vue du manoir Soma, et soupira.
Au moins, ils habitaient tous au même endroit…
Shikyo chargea les bagages de ses deux cousins à l'arrière du bus.
Il n'arrivait toujours pas à croire que Hoshi ait réussi à le louer en si peu de temps.
Mais le fait était là : ils avaient un bus et un chauffeur pour les conduire en montagne.
Pratique.
Restait à avoir la liste des invités…
Trois heures et quarante minutes plus tard, Hoshi arrivait en courant.
Elle reprit son souffle longuement.
« - Alors ? demanda Jin'sei.
- On doit aller chercher Shigure, Yuki, Kyo, Tohru, Arisa, Saki et son frère, chez eux, et puis Hatsuharu, Kagura, Momiji, Kisa et Hiro au manoir Soma. Peut-être Rin, aussi, mais ça m'étonnerait beaucoup.
- Rien que ça ? Tu prévois combien de collisions ? »
Hoshi rit.
« - Je n'y avais pas pensé, avoua-t-elle. Pas grave. On verra bien une fois là-bas ! »
Chapitre quarante-sept : … et autres gens.
Un'mei se renfonça dans son siège. Il y avait trop de monde.
Il n'aimait pas ça.
Au premier rang, Hiro boudait, personne ne savait trop pourquoi. Kisa était assise juste derrière lui, près de la vitre. Tohru était à côté de Kisa.
En théorie assis à droite d'Hiro, Momiji s'était mis à genoux sur son siège, s'était retournée et discutait avec Tohru par-dessus le dossier.
De l'autre côté du bus, sur les deux sièges à droite de Tohru, Megumi observait le paysage, rêveur. Assise à gauche de son frère, Saki observait Tohru et le groupe qui s'était formé autour d'elle.
Un rang derrière Tohru, Kyo l'observait aussi, en silence et en râlant un peu.
Dés que le bus était arrivé, Kagura avait volé la place à côté de lui.
Kyo soupira.
Il aurait préféré, et de loin, être à côté de Tohru.
Kagura s'était penché vers lui et discutait avec Tohru et Momiji, entre les deux sièges.
Kyo soupira de nouveau.
Arisa était un rang derrière lui. Elle s'ennuyait un peu et donnait des coups dans le fauteuil du rouquin depuis un moment.
Installés de l'autre côté du bus, Yuki et Hoshi lisaient, chacun dans leur coin.
Haru était assis derrière eux et regardait défiler les arbres. Ils venaient d'entrer dans une forêt.
Rin n'était pas là.
Bien sûr.
C'était couru d'avance.
Comment aurait-elle pu être là ?
Haru se demanda fugacement si Hoshi l'avait quand même invité, ou pas.
Mais quelle importance, de toute façon ?
Elle n'était pas venue.
C'était tout.
Assis à côté de Haru, Ritsu, pour une fois habillé en homme, regardait Mi-chan du coin de l'œil.
Elle était venue…
Si seulement…
Shigure soupira.
Mi-chan s'était assise à côté de lui et le harcelait pour qu'il récupère son manuscrit.
Jin'sei et Shikyo étaient de l'autre côté et, une feuille tenue entre eux, prenaient des notes, personne ne savait sur quoi exactement.
Et, assis au fond, Un'mei trouvait qu'ils étaient vraiment beaucoup.
« -Allez ! Mais donnez-moi ce manuscrit, sensei ! supplia Mi-chan. »
Shigure soupira.
« - Hoshi-kun, tu peux me dire pourquoi tu l'as invitée ? »
Hoshi releva le nez de sa lecture.
« - Pour que vous ne puissiez pas la torturez, Shigure-san.
- Je vois, soupira Shigure. »
Il sortit un livre et fit de son mieux pour oublier Mi-chan.
Hoshi se replongea dans sa lecture.
Ce nouveau roman de Shigure était absorbant.
Kitai et Kisaki…
Deux jumelles…
Et Shigure était au courant…
Est-ce que c'était possible ?
Est-ce que ça pouvait…
Etre vrai… ?
Kyo se leva d'un bond.
« - Arrête ça, yankee !
- T'as un problème, Kyon-kyon ? demanda Arisa, parfaitement calme.
- Arrête de taper dans mon fauteuil !
- Pas question. T'es trop marrant quand tu t'énerve. »
Tout le monde se tourna vers Kyo et Arisa.
« - Pff, n'importe quoi, râla Hiro. »
Momiji rit, fort.
Le chauffeur poussa un énorme soupir et, excédé, donna un coup de frein brusque.
Tout le monde fut secoué, et Arisa et Kyo, qui étaient debout, basculèrent en avant.
Un vent glacé parcourut le bus, alors que les deux jeunes gens tombaient…
Kyo heurta Kagura, qui tomba à son tour.
Ils roulèrent tous deux au sol, et Kyo se jeta sur le côté pour éviter Arisa, qui s'écrasa à son tour sur Kagura.
Les trois jeunes gens se relevèrent en même temps.
« - Kyoooo ! hurla Kagura. Tu n'essaie même pas de protéger une fille ! Tu es trop méchant ! »
Elle se jeta sur lui.
« - C'est pas ça, idiote ! protesta Kyo »
Mais les yeux de Kagura brillaient d'une lueur malsaine, et il préféra reculer.
Il trébucha et tomba en arrière.
Le chauffeur se leva et se tourna vers eux.
Hoshi releva vivement les jambes et Kyo s'étala devant elle.
Déséquilibrée par le mouvement de son ex-future cible, Kagura frappa dans le vide et, emportée par son élan, tomba en travers des jambes du rouquin.
Arisa les observa, les yeux ronds.
Yuki et Haru poussèrent un long soupir.
« - ça suffit ! protesta Kyo alors que Kagura le forçait à se relever.
- Assez ! hurla le chauffeur. A vos places ! Tous ! Et je ne veux plus rien entendre d'ici la fin du voyage ! »
Tout le monde se rassit en bougonnant plus ou moins, et le chauffeur redémarra, un peu brusquement, mais cette fois tout le monde s'y attendait et personne ne trébucha.
Hoshi se réinstalla, jambes tendues devant elle, et reprit une nouvelle fois sa lecture. Elle avait presque fini.
Shigure…
Il avait l'air d'en savoir beaucoup sur eux…
Il faudrait qu'elle lui en parle, un jour.
Un jour.
Mais pas aujourd'hui.
Chapitre quarante-huit : Comme un jeu de dominos…
Kyo s'étira et se leva.
Il descendit lentement les escaliers.
Le jour se levait à peine…
Pourquoi s'était-il réveillé si tôt ?
Tout ce qu'il savait, c'est qu'il se sentait mal à l'aise…
Il avait fait un cauchemar ?
Oui, peut-être…
Il entra dans la cuisine…
Et s'arrêta.
Tohru était déjà là, et Kyo se demanda pourquoi elle tenait absolument à préparer le petit-déjeuner alors qu'ils étaient en vacances.
Elle lui tournait le dos et ne semblait pas l'avoir entendu descendre.
Kyo sourit, entra dans la pièce…
« - Pourquoi tu te fatigues pour nous ? demanda-t-il. »
Tohru sursauta et faillit lâcher sa poêle.
Elle se retourna, les yeux rougis, brillant, et Kyo vit clairement qu'elle avait pleuré.
« - Kyo-chan… souffla-t-elle. »
Kyo s'approcha d'elle et lui caressa doucement la joue.
« - Tohru-chan… Qu'est-ce qui se passe ? »
Tohru secoua la tête et s'essuya vivement les yeux.
« - Ce n'est rien, dit-elle avec un sourire presque convaincant tellement il était beau.
- C'est pas rien, idiote. Tu as encore pleuré…
- Non, ça va Kyo-chan. J'ai juste… »
J'ai juste réalisé…
Que le temps passait…
A la fin de l'année…
Nous quittons le lycée…
Et après…
Qu'est-ce qui va t'arriver ?
« - Tu as juste ? demanda Kyo
Non, rien… »
Kyo soupira…
Et réalisa qu'ils étaient seuls ensembles pour la première fois depuis qu'ils étaient arrivés ici.
« - Tohru… commença-t-il. Je… »
Il approcha doucement son visage du sien.
Juste comme ça…
Juste pour…
« - Guten tag ! s'écria une voix »
Momiji entra dans la pièce en souriant.
Kyo poussa un long soupir.
Haru suivait Momiji de près, et Arisa, bien réveillée, et Saki, qui avait senti l'odeur du petit-déjeuner, arrivèrent presque en même temps.
Kyo comprit que, vraiment, ils étaient trop nombreux ici et il poussa un long soupir.
Hoshi et Un'mei descendirent en même temps.
Il y avait déjà du monde quand ils entrèrent dans la cuisine.
Et le bruit qui allait avec.
Un'mei haussa les épaules, se servit un chocolat chaud et s'assit à table.
Hoshi soupira et le rejoignit, puis elle tourna sa chaise et observa le duel qui était sur le point de s'engager entre Arisa et Kyo.
Kagura entra à ce moment là.
Elle allait trop vite et ne regardait pas où elle allait, ce qui fait qu'elle heurta Haru qui heurta Momiji qui heurta Saki qui heurta Arisa qui heurta Kyo qui heurta Tohru.
On entendit un double « pouf » et une épaisse fumée envahit la pièce.
Hoshi faillit s'étrangler avec son chocolat.
Elle se leva d'un bond et rejoignit Saki et Arisa en enjambant légèrement un lapin blond.
« - C'est quoi cette fumée ? demanda Arisa
- Et ce bruit…
- Au fait, vous savez que, dans ma famille, nous avons une tradition ? »
Un'mei releva brusquement la tête.
Elle n'allait quand même pas…
Tohru ramassa discrètement les vêtements de Kyo et de Momiji et sortit de la pièce, suivie par un chat et un lapin.
Hoshi soupira intérieurement et remercia le hasard ou tout ce qu'on voulait d'avoir fait en sorte que Haru soit coincé entre Kagura et Momiji, parce qu'un bœuf aurait été moins facile à cacher.
« - Quelle tradition ? demanda Kagura.
- Oh, nous défaisons les légendes. »
Un'mei ouvrit des yeux ronds.
« - Hein ?
- C'est à dire ?
- Ben nous les défaisons. »
Hoshi rit.
« - C'est une sorte de… jeu ? Mais en plus sérieux. Toute légende cache quelque chose, que ce soit un trésor ou une simple énigme.
- Oh, fit Kagura, tout en se disant que ce n'était pas plus clair comme ça. »
Ce qui semblait d'ailleurs être l'avis général.
« - Et il y a aussi les malédictions, souffla Hoshi. »
Cette fois-ci, ce fut au tour d'Un'mei de s'étrangler à moitié avec sa boisson.
Kyo se rhabilla, et soupira.
Ils étaient trop nombreux, aucun doute la-dessus.
Hoshi était totalement inconsciente d'avoir invité autant de monde…
« - Hoshi est totalement inconsciente d'avoir invité autant de monde, râla-t-il.
- M-mais Kyo-chan… Elle voulait nous faire plaisir, dit Tohru. E-et puis… »
Kyo soupira.
Comment pouvait-on résister à Tohru quand elle faisait cette tête là ?
Chapitre quarante-neuf : … ou comment créer un beau foutoir avec neuf maudits et huit non maudits.
« - Les malédictions ? demanda Haru. »
Un'mei toussa.
« - Euh… Hoshi ? Je pourrais te parler une minute ? demanda-t-il. »
Hoshi se tourna vers lui.
« - C'est bon, j'ai compris, dit-elle. Fais pas cette tête là, Mei-chan ! Je disais ça pour rire hein !
- Tu n'avais pas vraiment l'air de plaisanter, fit remarquer Arisa. »
Hoshi haussa les épaules.
« - Bon, c'est vrai que ma famille à toujours étudié les légendes et les malédictions. Maintenant… Je suppose que ça n'existe pas vraiment, pas vrai ? »
Tout le monde la regardait, l'air soupçonneux.
« - Au fait, où sont passés Kyon-kyon et…
- Je suis là, yankee ! »
Kyo, Tohru et Momiji se tenaient à l'entrée de la pièce.
On sentit un net soulagement parcourir une bonne partie de la pièce.
Hoshi sortit sans un mot.
Un'mei soupira, reposa sa tasse et la suivit.
Il la retrouva dans le couloir, morte de rire.
« - Franchement, y a rien de drôle, râla-t-il.
- Si, au contraire, affirma Hoshi entre deux éclats de rire. Détends-toi un peu, Mei-chan, et tu verra que c'est assez drôle. »
Un'mei grogna quelque chose de pas très poli et s'adossa au mur.
« - Ils vont finir par comprendre avec tes idioties… »
Hoshi haussa les épaules.
« - Ils ont déjà compris au moins en partie, sourit Hoshi. Enfin, je crois. »
Elle cessa de rire et s'étira.
« - Je vais voir Yuki. A bientôt ! »
Un'mei la regarda s'éloigner, poussa un long soupir, et sortit.
Mi-chan ouvrit sa porte en soupirant.
Elle en avait marre de devoir toujours le supplier.
Est-ce que, pour une fois, il ne pourrait pas…
Etre gentil…
Et…
Mi-chan s'immobilisa.
Un paquet était devant sa porte.
Elle se pencha pour le ramasser.
Une écriture fine avait rajouté une ligne sur le paquet.
« - De la part de Shigure… »
Mi-chan ouvrit le paquet sans y croire.
Si.
C'était bel et bien le manuscrit de Shigure.
Mi-chan se laissa tomber à genoux et éclata en larmes.
Shigure sortit de sa chambre et traversa le couloir à pas de loups. Il ne tenait pas à tomber sur Mi-chan alors qu'elle venait enfin de récupérer son manuscrit.
Hoshi lui avait rendu sans un mot.
Elle l'avait lu, ça ne faisait aucun doute.
Maintenant…
Qu'est-ce qu'elle en avait pensé ?
Ritsu s'approcha de Mitsuru.
« - Ça ne va pas ? demanda-t-il. »
Mitsuru releva la tête.
Il se tenait devant elle…
L'air si timide et… triste ?
Mitsuru sourit.
« - N-non. Ce n'est pas grave. J'ai son manuscrit, après tout. »
Ritsu l'aida à se relever.
Mitsuru soupira légèrement.
Il était vraiment mignon, en plus…
Mais…
Il avait quelque chose de…
Spécial ?
Elle n'aurait pas su dire quoi, comme elle n'aurait pas su expliquer pourquoi ça ne l'avait pas choquée quand, l'autre jour, elle l'avait vu avec un kimono féminin…
Ritsu lui sourit.
Elle était vraiment mignonne.
Hoshi frappa doucement à la porte de Yuki.
Il vint lui ouvrir, mal réveillée, les cheveux encore ébouriffés.
« - Mm ?
- Ohayou, Yun-chan.
- Ohaaaayou Hoshi-chan, répondit-il en baillant."
Hoshi sourit.
Il la fit rentrer.
« - Qu'est-ce qui ne va pas ? demanda-t-il. »
Hoshi haussa les épaules.
Comment ça, qu'est-ce qui n'allait pas ?
Qu'est-ce qui lui disait que quelque chose n'allait pas, d'ailleurs ?
Mais…
Au fond, il avait raison, non ?
Hoshi soupira et appuya sa tête contre l'épaule de Yuki.
« - Je ne sais pas, souffla-t-elle.
- Comme d'habitude, remarqua Yuki.
- J'ai sommeil.
- C'est moi qui suis censé avoir du mal à me réveiller, non ? »
Hoshi sourit.
Oui, c'était vrai.
Chapitre cinquante : Akito
Ou
Les ennuis ne font que commencer.
Hatori poussa un léger soupir et sortit du manoir.
Il avait besoin de prendre l'air.
Peu importe où.
Peu importe jusque quand.
Akito serra les poings.
Ses maudits étaient en train de lui échapper.
Depuis quand ?
Depuis quand est-ce que ça tournait mal, comme ça ?
Mal ?
Qu'ils se détachent de moi…
Est-ce que c'est vraiment un mal ?
Est-ce que c'est vraiment…
…
Qu'est-ce qui me prends ?
Non.
J'ai raison.
Ils doivent rester près de moi.
Il ne peuvent pas m'échapper.
Ils sont maudits.
Ils n'ont que moi.
Alors, pourquoi…
Akito se leva brusquement et se mit à faire les cent pas dans la pièce.
Alors pourquoi est-ce que je me sens plus libre ?
je ne veux pas…
On dirait qu'ils se libèrent…
Et moi aussi ?
Je ne veux pas de ça !
Je ne veux pas que ça change…
Je suis bien comme ça…
Oui, je suis heureux comme ça…
Je dois y croire…
Parce que…
C'est tout ce que j'ai
Hatori marcha un bon moment.
Ce n'est qu'en arrivant près d'elle qu'il la reconnut.
Kitai ?
Hatori s'arrêta.
C'était bien elle, avec ses cheveux blonds et ses yeux vairons…
Elle était en pleine conversation à son portable.
« - Oui… Je sais ! C'est bon… Fais comme tu peux, Ai. Arrive avant l'été… Oui… Non, c'est tout ce que je te demande ! D'accord… A plus… »
Kitai raccrocha, soupira et se retourna.
Et vit Hatori.
Kitai eut l'impression de recevoir un coup de poing dans l'estomac.
Cet homme…
Elle le connaissait…
Hatori Soma ?
C'était lui…
« - Non… NON ! »
Kitai hurla et s'enfuit en courant, laissant derrière elle un Hatori plus que perplexe.
Kitai courut longtemps.
Non, c'était impossible.
Ça ne pouvait pas être vrai.
Elle refusait d'y croire !
Pourtant…
Pourtant, elle se souvenait…
Kitai s'arrêta enfin.
Le cimetière était à deux pas.
C'était le seul moyen d'être sure…
Akito soupira.
Cette fille était vraiment dangereuse. Cette… Tohru Honda… C'était elle qui lui fourrait toutes ses idées dans le crâne…
Et l'autre, aussi.
Celle qui l'avait vu traîner au manoir, l'autre jour…
Cette fille… Il y avait du danger en elle…
C'était à cause d'elles…
Qu'il commençait à douter…
A suivre...
