Bonsoir tout le monde! Et oui, dernière ligne droite de cette fiction. Snif, je commençais à m'y attacher. Mais toute chose à une fin. Merci pour vos review. Ceux qui notent des erreurs, n'hésitez pas à m'en faire part. Ce n'est pas parce que cette fic est achevée que je dois la laisser avec des aberrations. (sans parler des fautes de grammaire et autres)

Bonne lecture.


Chapitre 6

Le soleil pointa tardivement en cette matinée d'un dimanche couvert et pluvieux. Hermione, moins matinale que d'ordinaire descendit en baillant vers la grande salle qui servait de réfectoire. Seules Ginny et Katie ,qui portait son survêtement de Quidditch, étaient attablées. La jeune fille alla s'asseoir à leurs côtés.

- "Bien dormi? "
-" Etonnement, très bien ! Malfoy m'a tellement fatiguée, que j'ai dormi à point fermés.

La rouquine se frotta le nez.

-" Ce n'est pas encore aujourd'hui que le crapaud se changera en petit prince apparemment. Quand je suis descendue, il était toujours en train de dormir dans sa cage.

Hermione leva les yeux au ciel pour acquiescer. Elle s'assit et se servit un peu de jus de citrouille. Les trois jeunes filles entamèrent une longue discussion. L'heure du midi arriva rapidement et les élèves commencèrent à envahir le réfectoire.

La grande salle fut bientôt bondée. Harry et Ron débarquèrent en tenue de Quiddich. Ginny adressa un sourire furtif au garçon sans regarder son frère. Harry le lui rendit et Hermione remarqua que ses oreilles avaient rougi.

- "On a entraînement après manger, l'équipe nous veut sur le terrain le plus tôt possible car le temps est sombre et le soleil se couche tôt" leur expliqua le survivant.
-" On viendra vous voir tout à l'heure" fit Hermione

Ginny approuva d'un mouvement de tête.

- " Tu as fini ta punition ?" Interrogea Harry.
-" On est dimanche, Snape ne me fera pas nettoyer les classes et j'ai pu recopier tous les cours de cette semaine."
-"C'est parfait alors !"
-" Ou presque'" glissa Ginny.
-" Hein ?"
-" Hu… Non, rien." Répondit la jeune fille.


Le repas était déjà bien avancé quand de grosses boulettes de papier vinrent s'écraser sur la table des Griffondors. Néville retira un des projectiles qui venait de terminer sa course dans son bol. Harry déplia un des papiers sur lequel était inscrit en grosses lettres maladroites :

POTTER ON SAIT QUE C'EST TOI, TU VAS LE PAYER.

-" Qu'est-ce que c'est encore ?..." Grommela le jeune homme.

Les Griffondors se retournèrent. Une partie de la table des Serpentards fixait furieusement le garçon et ses amis. Harry chiffonna le papier et le jeta par terre. Tenté de répliquer, il esquissa un mouvement mais se ravisa. Il entendit les verts argent lui lancer des insultes.

-"Laisse…" dit Ginny en posant une main sur le bras du garçon. Puis elle se tourna vers la table ennemie.
-" On vous a déjà dit qu' Harry n'a rien a voir la dedans ! On en a rien à faire de votre imbécile de chef !"
-" Tu le paieras Potter !"

La jeune fille se rassit en rouspétant. Hermione passa une main lassée dans ses cheveux. Des puddings glacés aux pistaches magiques furent distribués parmi les rangs. Ron vorace, se saisit de deux coupes de dessert.

-" Pour le match," jugea t-il nécessaire de justifier alors que tous les regards étaient tournés vers lui.

Harry prit le pudding vert et rose que lui tendait un elfe de maison. Hermione avala son gâteau sans grande conviction. Elle terminait sa dernière cuillérée quand elle se souvint que Malfoy, là haut, n'avait pas encore eu à manger. Elle regarda son assiette parsemée de petites miettes. Zut, se reprocha t-elle.
Malfoy s'était déjà comporté de façon ignoble, elle ne voulait surtout pas être le prétexte pour que le garçon réitère son massacre de la veille. Harry aperçut la jeune fille qui louchait sur le pudding auquel il n'avait pas encore touché.

-" Tu as encore faim Mione ? Tiens prends le, de toutes manières nous devons y aller."

Le garçon lui tendit son assiette.

-" Oh, merci," répondit gracieusement la jeune fille.

Les deux garçons s'éclipsèrent accompagnés de Katie. Ginny qui avait saisi le manège d'Hermione se tourna vers elle.

-" Il ne mérite pas que tu prennes soin de lui comme ça."
-" Je n'aurais rien à me reprocher au moins," souffla Hermione.

La jeune fille se leva.

-" Je vous rejoins au terrain de Quidditch."
-" A tout à l'heure"

Ginny regarda la meilleure amie de son frère s'éloigner. Pour rien au monde elle n'aurait voulu être à sa place. La rouquine se servit un dernier verre de jus de fruits et sortit de la grande salle sous les yeux mauvais des Serpentards.


Hermione déposa le pudding dans la cage de Malfoy. Celui-ci ne lui adressa pas un regard et la snoba du coin de l'oeil jusqu'à ce qu'elle quitte la chambre. En refermant la porte, la jeune fille aperçut le rongeur se jeter goulûment sur le gâteau. Elle retint une moue boudeuse avant de secouer la tête en soupirant : Malfoy était indubitablement et définitivement un sale gamin.

La Griffondor munit d'un gros bouquin rejoignit Ginny sur les gradins qui encerclaient le terrain de Quidditch et les deux camarades passèrent une bonne partie de l'après-midi à encourager leurs amis.


Le jour s'était évanoui rapidement et une fine bruine bientôt transformée en pluie torrentielle commençait à tomber. Le plancher des gradins devint glissant et les drapeaux qui se dressaient fièrement autour du terrain se mirent à claquer contres les poteaux secoués par la force du vent. Les derniers étudiants encore dehors pressèrent le pas pour se mettre à l'abri. La petite troupe d'amis, retranchée sous les voûtes encerclant le jardin, secouait leurs vêtements. Trempé jusqu'aux os, Ron dont le nez avait pris la couleur de sa tenue de Quidditch, se frotta les mains, tandis qu'Harry essuyait ses lunettes. Hermione sorti le gros volume qu'elle avait caché dans sa cape pour le protéger de la pluie. Comme les bourrasques se faisaient de plus en plus fortes, Katie et les deux garçons encore excités par leur prouesse lors du match d'entraînement, s'éloignèrent pour aller ranger leurs balais alors que Ginny et Hermione regagnaient la chambre commune des Griffondors.

-" Tu as vu comme Ron avait l'air particulièrement de bonne humeur et courageux aujourd'hui ?" Interrogea la cadette Weasley.
- " J'ai vu qu'il faisait le beau. Sûrement pour impressionner miss Lavande une nouvelle fois."
-" C'est toi qu'il voulait impressionner oui," répliqua la rouquine."Je connais mon frère.'
-"Je… Je n'ai pas remarqué," répondit Hermione embarrassée en pressant le pas devant Ginny.

Elle poussa la porte de la grande chambre avec un sourire non dissimulé et déposa son livre sur le bureau qui décorait la pièce. Elle ôta sa cape quand Ginny l'interpella.

-"Hermione !"
-" Mmm?" Marmonna la jeune fille en accrochant son manteau.
-" Je crois qu'il y a quelque chose d'anormal avec Malfoy."

La jeune fille rejoignit son amie qui se tenait penchée au dessus de la cage du Serpentard. Le petit rongeur était allongé sur le flanc, la respiration saccadée et ses yeux étaient d'un blanc vitreux. A ses côtés gisaient les restes du pudding vert et rose que lui avait offert Hermione.

-" Oh mince alors ! Malfoy !"

La jeune fille déverrouilla précipitamment la petite porte et retira le rongeur de sa prison. Malfoy voulut gémir mais aucun son ne sorti de son museau. Sa respiration s'accélèrera.

-" Mais qu'est-ce qui lui est arrivé ?" S'affola Hermione.

La Griffondor jeta un œil effaré dans la pièce. Ginny passa un doigt sur le plancher de la petite cage et porta les petites miettes qu'elle avait ramassées à son nez. Elle renifla un instant le reste de pudding et goûta du bout de la langue.

-" C'est amère et ça sent bizarre"

Hermione tenant toujours Malfoy dans ses bras examina les restes du pudding. Elle releva la tête et regarda Ginny avec stupeur.

- " C'est de l'aconit! Il y avait de l'aconit dans ce gâteau !"
-" Ce n'est pas …"
-" Oui ! C'est une plante vénéneuse ! Quelqu'un en a mis dans ce pudding !"

Elle regarda la petite rousse horrifiée.

-" Et ce gâteau était pour Harry ! Mais il me l'a donné !"
-" Harry n'aurait jamais mangé ce pudding avec l'odeur et le goût qu'il a... Qui peut-être assez bête pour fourrer un gâteau avec un poison si peu discret" fit Ginny.

Les deux filles se regardèrent. Elles venaient de penser à la scène du midi qui avait eu lieu au réfectoire.

-" La bande à Malfoy…"
-" Oh les imbéciles…" Grinça Hermione.

Dans ses bras le petit rat émit un glapissement rauque.

-" Mme Pomfresh ! Elle pourra le soigner" fit la jeune fille affolée. Et sur ces mots elle sorti de la chambre, emportant avec elle le Serpentard dont l'état semblait empirer à chaque instant.


La Griffondor déboula dans l'infirmerie espérant trouver madame Pomfresh. A son grand désespoir, la grande salle de soins était vide. La jeune fille s'immobilisa un instant puis reparti en courant dans le couloir qui menait à la cour extérieure de Poudlard.

-"Hagrid ! Je dois voir Hagrid ! Il va sûrement trouver quelque chose pour t'aider Malfoy ! Tiens bon !"

Tout se bousculait dans son esprit. Elle se sentait responsable de l'état du garçon. Si elle n'avait pas eu l'idée de travailler cette potion ce soir là, elle n'aurait jamais eu à supporter les caprices du Serpentard pendant presque une semaine. Mais maintenant, pas sa faute, le garçon était plus mal que jamais. Elle regarda le petit rat qui toussotait faiblement contre sa poitrine. Elle le détestait certes, mais pas au point de vouloir sa mort. Elle avait surtout remarqué, en s'occupant de lui ces derniers jours, ce qu'elle aurait du comprendre depuis un long moment déjà : Ce garçon n'était pas aimé et ne s'aimait pas, alors le seul moyen qu'il paraissait avoir trouvé pour qu'on s'intéresse à lui, était de provoquer les autres. Essentiellement Harry, le garçon, qui, au final, avait tout ce que Malfoy ne possédait pas : des amis sur qui compter qui formaient une grande famille aimante autour de lui. Hermione en était maintenant persuadée, le Serpentard en était jaloux.
La jeune fille atteignit la grande porte qui la séparait de l'extérieur et n'hésita pas; elle se précipita dehors malgré la pluie et le froid battants.


Draco avait la nausée. Il avait tout d'abord cru avoir mangé trop vite, mais les spasmes de douleur s'étaient fait plus forts et plus réguliers. Il se tordait de douleur dans sa cage, priant que quelqu'un passe dans la pièce et s'en aperçoive. Cela venait du gâteau, il en était certain. La sang de bourbe était passée à l'action, elle voulait le supprimer. Il lui en avait tellement fait voir depuis 6 ans, qu'elle avait fini pas se venger.
Au-delà de la douleur que lui infligeait le poison, il se sentait désespéré : une autre peine différente lui broyait la gorge et le faisait se sentir haineux envers la jeune fille. Cette même peine qui le persécutait inconsciemment depuis quelques années et à laquelle il répondait par la violence et l'agressivité.
Il attendait en souffrant le martyre depuis un long moment déjà, sa respiration se faisait difficile, sa vision se troublait, il sentait chacun de ses membres se recroqueviller peu à peu sous lui. Le sang s'était retiré de chaque extrémité de son corps et il lui semblait que ses os allaient soudainement éclater pour pouvoir prendre une position humainement impossible. Puis, il avait entendu les voix. Quelqu'un s'était penché sur lui et l'avait retiré de sa prison. Il n'en avait ressenti aucun soulagement tant sa douleur était incommensurable.

Maintenant il ne sentait plus rien, ses yeux ne distinguaient plus, seul son esprit lui répondait encore. Quelqu'un le portait et lui parlait, quelqu'un vêtu d'un pull très doux, il pouvait sentir le lainage contre sa joue. Etrangement il se sentait bien.

-"Hagrid ! Je dois voir Hagrid ! Il va sûrement trouver quelque chose pour t'aider Malfoy ! Tiens bon !" fit la voix.

Le garçon reconnut la voix de Granger. Ainsi la Moldue s'inquiétait pour lui, ce n'était pas elle qui l'avait empoisonné alors, elle paraissait inquiète.
Ce qui comprimait la gorge du jeune homme se resserra. Il l'avait accusé alors qu'elle essayait de le sauver. Il l'avait toujours accusée de tous les maux, c'était tellement plus simple. Elle lui fournissait une excuse pour se sentir moins minable, elle, la fille de Moldus, la sang de bourbe, pourtant si forte. Il la détestait pour l'image qu'elle lui renvoyait de lui.
Une atroce douleur le traversa de part en part. Le garçon s'arqua. Des gouttes d'eau commencèrent à tomber autour de lui tandis qu'une main le recouvrait doucement. Il comprit qu'ils se trouvaient dehors, le vent soufflait, mais la jeune fille le protégeait contre son corps. Aveugle et presque insensible au froid, le Serpentard se détendit. Il laissa sa tête aller contre le buste de la Griffondor et se laissa bercer par sa course.

-" Si mourir c'est ça, alors c'est drôlement agréable…"Songea le garçon avant de plonger dans l'inconscience.


La jeune fille tambourina à la hutte du Géant. Crocdur aboya au travers de la porte en bois.

-" J'arrive, j'arrive !" Fit la voix caverneuse du professeur.

Le panneau de bois s'ouvrit en grinçant et Hagrid découvrit sa petite élève claquant des dents devant sa porte. Il la fit entrer et remarqua qu'elle portait Malfoy changé en rat.

-" Hagrid ! C'est urgent ! J'ai besoin d'aide ! C'est Malfoy ! Il est presque mort !"
-" Oula oula oula ! Du calme,"inspira le géant

Mais la jeune fille semblait terriblement inquiète. Il saisit le rongeur qu'elle lui tendait.

-" Mais !" Qu'est-ce qu'il a prit !"
-" De l'Aconit ! Quelqu'un a mis de l'Aconit Napel dans un gâteau que je lui ai donné !"

Le géant considéra la Griffondor un instant puis se redressa. Il posa le rongeur sur la table et se tourna vers son élève.

-"Bon !Ca a assez duré maintenant ! Hermione, reste ici avec lui, je reviens tout de suite !"

Hagrid sorti comme une tempête de sa cabane et la jeune fille interloquée entendit ses pas résonner en s'éloignant.
Le petit rat blanc gisait tristement au centre de la table, son petit ventre se soulevait par intervalles rapides. Hermione serra les dents. Il avait l'air si faible et si pitoyable qu'elle se sentait triste pour lui. Elle passa un doigt sur le crâne de l'animal, entre ses deux oreilles. Le petit rat cligna des yeux mais son regard était totalement voilé.

-" Ne t'en fait pas, ça va aller. Je parie que dès demain tu pourras à nouveau m'insulter de toutes tes forces," tenta –t-elle maladroitement.

La porte s'ouvrit sur une bourrasque. CrocDur qui reniflait le corps du petit rat, recula. Dumbledore entra dans la hutte, suivit d'Hagrid.

-" Mademoiselle Granger, regagnez vos habitations, je m'occupe de tout à partir de maintenant."
-" Mais… Je… C'est de ma faute monsieur s'il est comme ça."
-" Hagrid vient de me conter les faits," expliqua le vieil homme en sortant sa baguette magique.

Il se tourna vers le garçon et murmura une formule magique. Des filaments de lumières s'évadèrent de l'instrument de bois et intégrèrent le corps de Malfoy. Le vieux directeur posa sa main sur le petit corps et sorti une fiole de sa poche.

-" Empoisonnement à l'Aconit Napel… Soyez sûre Mademoiselle Granger, que les coupables de cette ignoble facétie seront sévèrement punis. Si monsieur Malfoy n'avait pas mangé votre dessert, vous auriez pu vous tenir, vous ou harry, ici, à sa place, en cet instant.

Le vieil homme exécuta toute une série de gestes inconnus avec sa baguette. Le haut de la fiole se transforma en pipette que le vieux directeur inséra dans la gueule du rongeur. Les trois quarts du liquide se répandirent sur la table. Malfoy toussa et régurgita une bulle de liquide.

-" Il étouffe !" s'écria Hermione.

Hagrid retint la jeune fille. Le corps du petit rat tressauta et émit plusieurs hoquets. Hermione détourna la tête.
Dumbledore se redressa.

-" Bien, cela suffira. Il s'en tirera, grâce à vous Mademoiselle Granger," sourit le vieux directeur.

Hermione ne pouvait détacher son regard du rat au pelage blanc.

-" Si vous n'aviez pas couru jusqu'ici, monsieur Malfoy aurait pu y laisser la vie. Sauver volontairement la vie de son ennemi est un grand geste de miséricorde, jeune fille. J'espère que monsieur Malfoy aura l'occasion de s'en souvenir. Vous venez ?"
-" Monsieur, je voudrais rester, vous savez, je me sens coupable, j'aimerais veiller à ce qu'il ne lui arrive rien."
-" C'est une intention fort louable jeune fille, je vous le concède. Soit, je dirais à votre amie dehors qu'elle ne vous attende pas"

Dumbledore ouvrit la porte et Hermione aperçut Ginny qui fronçait les sourcils sur le bas des marches. La jeune fille lui adressa un faible sourire. Le vieux directeur se tourna à nouveau vers elle.

-" Faites mes amitiés à Monsieur Malfoy quand il se réveillera."

Le vieil homme tourna les talons et sortit de la cabane. La porte refermée, Hagrid ôta le vieux carton qui recouvrait un vieux lit d'infortune. Il sorti une couverture poussiéreuse d'un placard et l'étendit sur le matelas. La jeune fille le vit prendre le rongeur et l'installer convenablement sur le vieux lit.

-" Hagrid ?"
-" Il sera mieux là,'"répondit le géant d'un air qui ne laissait pas place aux commentaires.

La jeune fille s'agenouilla près du lit. Le géant poussa CrocDur de la vieille chaise à bascule et la proposa à Hermione.

-" Tiens, assieds-toi là, tu risques d'en avoir pour longtemps et je préfère que tu dormes assise plutôt que sur mon tapis."
-" Merci Hagrid mais je ne dormirais pas, dès qu'il ira mieux, je retournerai au dortoir "Répondit la jeune fille.


Seuls les crépitements du feu mourant emplissaient la cabane du géant. La flamme d'une lampe à pétrole vacillait légèrement sur la table de bois qui ornait le centre de la petite hutte. La vieille chaise à bascule craquait légèrement suivant le mouvement d'une respiration régulière. Les bras croisés sur le lit, Hermione était plongée dans un profond sommeil.

Le garçon ouvrit péniblement les yeux et jeta un oeil autour de lui. Il se trouvait dans une petite cabane, faiblement éclairée, qui sentait la poussière et le chien mouillé. Le jeune homme renifla de dégoût et se redressa lentement. Il se sentait encore nauséeux et ses bras tremblotaient sous le poids de son corps. Il regarda ses mains et poussa un soupir de soulagement en découvrant la chevalière qui ornait ses doigts fins. Il les porta à son visage et palpa ses yeux, son nez, sa bouche de peur d'y découvrir une trace restante de son passage parmi les rongeurs. Soulagé, il nota qu'il avait aussi retrouvé ses vêtements. Le Serpentard leva les yeux pour regarder autour de lui. L'unique pièce qui composait l'antre du géant était vide, exceptée la jeune fille qui dormait à ses côtés, les bras repliés sous la tête.

Granger.

Elle venait de lui sauver la vie et était restée à le veiller pendant qu'il était inconscient. Le garçon resta un instant à l'examiner. Confus, il ne savait que penser. Une partie de lui souhaitait pour la première fois se montrer aimable tandis que l'autre le retenait et lui conseillait l'autre solution. En fin de compte, tout cela était de sa faute : si la sang de bourbe n'avait pas pratiquée sa magie ce soir là, il ne se serait pas retrouvé dans cette cabane puante affublé d'un assommant mal de crâne. Draco se redressa et descendit du lit. La jeune fille poussa un petit soupir et tourna la tête. Le garçon s'immobilisa mais la Griffondor continua de dormir. Le jeune homme épousseta son pull-over et passa une main dans ses cheveux presque blancs.

Après un court moment, il porta la main sur la poignée de la porte pour s'en aller, quand le feu dans son foyer s'éteignit. Draco se retourna et coula un regard sur la petite pièce. Il laissa échapper un sifflement de mépris et poussa le battant de bois. Le vent glacé lui cingla le visage. La garçon s'immobilisa de nouveau puis referma la porte.

Il se dirigea vers le vieux matelas, saisit la couverture et la déposa délicatement sur les épaules de la dormeuse. Celle-ci se réveilla en sursaut et recula de frayeur en apercevant le garçon qui se tenait au dessus d'elle. La Griffondor se montrait toujours sur la défensive avec lui, il l'y avait habitué, c'était devenu un jeu pour lui, mais cette nuit là il sentit la rage monter en lui.

-" Malfoy !" S'écria la jeune fille.
-" Sang de bourbe!" répondit le Serpentard sur le même ton.

La jeune fille retira la couverture qui pesait sur ses épaules en regardant le garçon d'un oeil suspicieux.

-" Qu'est-ce que tu allais me faire ?" Dit-elle d'une voix accusatrice.
-" Qu'est-ce que j'allais te faire ? Qu'est-ce que j'allais te faire?" Répéta le jeune homme qui sentait la fureur s'emparer de lui.

Il saisit la jeune fille par les poignets et la poussa violemment contre le lit. Hermione, prise au dépourvu tenta de se libérer mais le garçon resserra sa prise, meurtrissant la peau sous ses doigts.

Hermione inspira difficilement. Il n'était plus le garçon sur lequel elle avait eu l'avantage il y a quelques années de cela. Il était bien plus grand, bien plus puissant et il n'hésiterait pas à le prouver, elle en était sûre. Soudain, en croisant le regard glacé du Serpentard, elle eut peur.

-" Qu'est-ce que tu crois que j'allais te faire ?" Cracha le jeune homme.

La jeune fille restait pétrifiée. Elle crut distinguer une brève lueur de tristesse dans le regard gris acier du Serpentard.

-" Je n'allais rien te faire Granger !"

Et sans que rien ne puisse le prévoir, le garçon plaqua violemment ses lèvres contre celles de la Griffondor. Hermione ouvrit des yeux grands comme des soucoupes. Elle essaya de se dégager mais le garçon la tenait fermement. Il la fixait alors qu'il maintenait son baiser. La jeune fille sentit la douleur lui irradier les lèvres, son coeur battait la chamade.

-"Pas comme cela, pas lui, pas Malfoy."Pensait-elle"je le déteste tellement..."

Elle sentait ses forces la quitter, le Serpentard était trop fort, elle ne pouvait plus lutter. Draco devinant la faiblesse de la jeune fille la poussa sur le matelas et s'installa au dessus d'elle. Elle tenta à nouveau de se dégager en vain. Le garçon se retira des lèvres de la jeune fille.
Si la Griffondor ne pouvait se défendre, tout son regard exprimait le défi. Il n'aurait jamais le dessus sur elle, même si physiquement il la dépassait. Ca l'insupportait et en même temps il aimait ça, ce regard de petit animal sauvage qui vous tient tête.
Le garçon emprisonna de nouveau ses lèvres et sentit le corps de la jeune fille se raidir sous lui. Elle poussa un gémissement mais il n'en tint compte. Une douche chaleur l'envahit soudain, il relâcha la pression qu'il exerçait sur les poignets de la Griffondor et ferma les yeux.

Toujours immobilisée sous lui, Hermione pouvait sentir le souffle tiède de Malfoy. Ses cheveux blonds lui frôlaient le visage et ses yeux hypnotiques la fixaient comme un rapace aurait fixé sa proie. Il l'embrassa de nouveau ce qui la fit frémir. Mais à sa grande surprise, les lèvres du garçon se firent moins violentes, lui offrant un baiser plus doux. La jeune fille sentit ses poignets se libérer tandis que la main du jeune homme remontait contre sa joue. Totalement confuse, Hermione ressentit soudain un étrange et agréable fourmillement remonter le long de sa colonne vertébrale. Le garçon abaissa les paupières, la délivrant de son regard glacial. Submergée par cette soudaine vague de chaleur, la jeune fille baissa un instant sa résistance et ferma les yeux tandis que ses lèvres s'entrouvraient pour répondre au baiser.

Son ennemi de toujours, celui qu'elle croyait si durement détester, lui volait son premier vrai baiser. Et le plus surprenant; elle appréciait.

Malfoy se propulsa soudain brusquement hors du lit, arrachant la jeune fille à son étreinte. Il passa sa main devant sa bouche, les yeux effarés, réalisant son geste. Un instant il resta interdit contre la table puis se précipita dehors, laissant Hermione médusée sur le matelas tandis que la porte violemment secouée par les rafales de vent, claquait durement contre le battant.


Hagrid qui revenait avec CrocDur les bras chargé de bûches de bois, trouva la jeune fille assise et désorientée sur le vieux lit. Il lança un œil dans la cabane.

-" Malfoy ?" S'enquit-il.

La jeune fille leva son visage vers le géant, le regard dérouté.

-" Il est revenu".


A suivre…