Yazoo Soma: merci ! je suis contente que tu trouves ces deux là mignons (Kisa et Hiro, ils sont vraiment adorables tous les deux !)
Voilà un chapitre (sur "Un samedi soir sur la terre" de Cabrel) beaucoup moins mignon (ça va aller en se dégradant lol)...
Chapitre deux : Boya.
Momiji soupira et se laissa tomber sur un banc.
Comment est-ce que ça avait pu si mal tourner ?
Pourtant, quand Akito avait lâché prise…
Ça les avaient tous soulagés.
Même les Magure.
Maintenant…
Au fond, il se demandait souvent si ça n'était pas mieux, du temps d'Akito.
Non. Bien sûr que non.
Mais si, d'un autre côté.
Ça n'aurait sans doute rien changé…
Mais…
Pour Osore… Kimitsu… et Kokaku… et aussi pour Kagura…
Il était triste.
Ça n'aurait sans doute rien changé.
Mais peut-être que si.
Quand est-ce que ça avait basculé ?
Au début, cette liberté leur avait paru si nécessaire, à tous…
Maintenant…
Même si, en théorie, ça n'avait aucun lien avec les Magure…
Ils avaient aussi été affectés par toute cette histoire.
Il n'y avait qu'à voir l'état dans lequel se trouvait Osore pour en être convaincu…
Kitai remontait l'allée d'un pas léger.
Le soir était déjà là, mais il faisait encore chaud. Normal, pour un début d'été.
Kitai s'arrêta soudain.
Un jeune homme qui devait avoir à peu près son âge, à savoir une vingtaine d'années, était assis sur un banc, devant elle.
Il avait l'air triste.
Il lui rappelait quelqu'un.
Kitai fronça les sourcils… et écarquilla les yeux en comprenant que c'était un des adolescents qu'elle trouvait si mignon quand elle avait douze ans.
Elle sourit.
C'est vrai qu'il était mignon.
Mais il avait l'air vraiment désespéré…
Elle soupira et s'arrêta devant lui.
Il leva la tête vers elle.
« - Konnichi'ha ! Je m'appelle Kitai ! Tu ne dois pas te souvenir de moi, mais j'étais dans le collège voisin du tien ! »
Il la dévisagea un moment et haussa les épaules.
Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire, de toute manière ?
« - Oui… Et ?
- Tu es Momiji Soma, pas vrai ? demanda Kitai. Il y a un problème ?
- Pas du tout.
- Alors pourquoi tu fais une tête pareille ? »
Momiji releva la tête.
Elle lui souriait.
Il lui sourit aussi, assez tristement…
Elle le prit par le poignet et le tira avec elle, sans lui demander son avis.
« - Allez, tu viens ? J'allais en boite, tu m'accompagnes !
- Euh… mais… je… »
Kitai s'arrêta et se tourna vers lui, poing sur la hanche.
« - Tu as autre chose à faire ? demanda-t-elle
- Ben… non…
- Alors on y va ? »
Elle n'attendit pas la réponse pour l'entraîner à nouveau avec elle.
Momiji soupira.
Kitai l'avait entraîné jusqu'à une boite de nuit qu'il n'avait jamais remarqué.
Le haut-parleur passait une chanson française…
Il arrive, elle le voit, elle le veut
Et ses yeux font le reste
Elle s'arrange pour mettre du feu
Dans chacun de ses gestes
Après c'est une histoire classique
Quelque soit la fumée
Quelque soit la musique
C'était étrange…
Quelques années plus tôt, ça ne lui aurait rien fait. Maintenant…
C'était étrange comme cette chanson pouvait lui rappeler Chuuou…
Elle relève ses cheveux, elle espère qu'il devine
Dans ses yeux de figurine
Il s'installe, il regarde partout
Il prépare ses phrases
Comme elle s'est avancée un peu
D'un coup leurs regards se croisent
Après c'est une histoire normale
Le verre qu'elle accepte, et les sourires qu'il étale
En s'approchant un peu, il voit les ombres fines
Dans ses yeux de figurine
Chuuou et les autres Magure, d'ailleurs.
Ce qui amena Momiji à penser à Osore…
Normalement, le jeune Soma aurait dû passer la soirée avec Nyuuva. Mais l'hôpital avait appelé.
Il y avait un problème.
Nyuuva avait dû repartir.
Momiji sursauta en entendant le rire de Kitai.
« - Ben dis donc, t'es vraiment dans la lune toi… Tu es sûr que ça va ? »
Momiji secoua la tête.
« - Rien de grave, mentit il
- Ouais, j'y crois tout à fait ! »
Elle rit et le prit de nouveau par la main.
« - Bon, tu viens ? »
Elle l'entraîna sur la piste de danse, malgré ses protestations d'ailleurs peu convaincantes.
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Nyuuva claqua presque la porte et posa ses deux mains sur le guichet de l'accueil.
L'infirmière leva les yeux vers lui.
« - L'heure des visites est passée, énonça-t-elle d'un air las.
- On vient de m'appeler.
- Rien à faire, il fallait venir avant.
- Je viens voir Osore, expliqua Nyuuva.
- Ça ne… oh. Deuxième étage.
- Merci. »
Nyuuva soupira et prit les escaliers.
Momiji sourit.
Kitai était vraiment gentille.
Ils se parlent, ils se frôlent, ils savent bien
Qu'il va falloir qu'ils sortent
Ils sont obligés de se toucher
Tellement la musique est forte
Après, c'est juste une aventure
Qui commence sur le siège arrière d'une voiture
Il voit les ombres bleues
Que le désir dessine
À son front de figurine
Kitai soupira et se laissa tomber sur une chaise, dans un coin de la salle.
Momiji s'assit à côté d'elle. Aussitôt, elle se dressa d'un bond.
« - Je vais chercher à boire ! s'écria-t-elle »
Elle se fondit dans la foule.
Momiji soupira. Elle avait même réussi à lui faire oublier de faire attention aux filles…
Et elle lui avait fait oublier Nyuuva et Osore.
Momiji s'adossa au mur.
Pourvu que tout se passe bien…
Pas la peine que je précise
D'où ils viennent et ce qu'ils se disent
C'est une histoire d'enfant
Une histoire ordinaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Kitai prit deux coca et retourna à la table.
Qu'est-ce qui le rendait si triste ?
Elle se souvenait de lui, au collège. Il était toujours souriant, hyper actif… presque trop.
Maintenant…
Qu'est-ce qui s'était passé ?
Elle afficha un sourire et le rejoignit avec les boissons…
Pas la peine d'être plus précis
Cette histoire est déjà finie
On en ferait autant
Si c'était à refaire
On est tout simplement, simplement
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir sur la terre
Un samedi soir...
« - Vous deviez me prévenir tout de suite ! s'énerva Nyuuva »
Il s'énervait rarement, mais comment des infirmiers pouvaient être aussi bornés ? Ils savaient ce qui se passait, pourtant…
« - Désolé, mais ce n'est pas dans nos ordres…
- Vous vous foutez de moi ? Ça fait presque deux ans qu'il est hospitalisé ici ! Vous savez très bien que les sédatifs n'ont presque pas d'effet sur lui ! »
L'infirmier voulut répliquer quelque chose, mais Nyuuva claqua la porte de la chambre derrière lui.
Il soupira et s'assit au bord du lit.
Osore était attaché à son lit, un bandage autour du front.
Nyuuva soupira de nouveau.
Crétins d'infirmiers.
Depuis qu'Akito avait basculé… Osore aussi enchaînait les problèmes.
Il avait toujours ressenti les peurs des autres…
Depuis deux ans, il semblait recevoir de plein fouet toutes les émotions d'Akito…
Et depuis deux ans, il avait des crises de folie régulières… A tel point qu'il ne quittait presque plus l'hôpital.
Le problème, c'est que seul le pouvoir de Nyuuva avait encore un effet calmant sur le jeune homme.
Alors les infirmiers étaient censés appeler Nyuuva au moindre problème.
Ce qu'ils faisaient rarement.
Osore fixait Nyuuva sans le voir, les yeux dilatés par la terreur.
Nyuuva lui posa une main sur la joue.
Il sentit les battements du cœur d'Osore s'apaiser.
Le jeune homme ferma les yeux et s'endormit.
Sa respiration était régulière.
Nyuuva se releva et poussa un immense soupir.
A suivre...
Boya : léger incendie
