Fan2Tout : nope, pas d'épilogue pour cette fic. O.o mais où tu as vu que Kikito allait s'en prendre à Arisa ou Kureno ? lol

Neteria : n.n merci. Alors oui, le trio, on comprends très bien l'idée lol. Tant mieux si tu aimes les Magure. (et oui, les pouvoirs, je ne peux pas m'en passer, d'ailleurs ils n'ont pas souvent des pouvoirs, mais tout le temps, non ? O.o). Euh... pour Yun... "avec la déférence due à son rang", c'est à dire en ne le faisant apparaître qu'en dernier ? lol

lol, je pense que les auteurs de fanfics sont beaucoup sadiques... J'avais pas pensé aux 40 voleurs, pour le trésor, mais c'est pas faux du tout... Merci pour Yun/Chuuou n.n (je pouvais pas ne pas les mettre ensembles ;p). Enfin, merci beaucoup pour ces deux longues reviews et à ce soir n.n

Chapitre dix : Shouka.

Chuuou rentra et poussa un long soupir.
Il n'était pas là.
D'un autre côté, vu l'heure, c'était plutôt normal.
Il ne terminerait pas les cours avant une heure ou deux…
Chuuou posa son sac, enleva sa veste et retourna dans sa chambre.
Elle se laissa tomber sur son lit.
Pourvu qu'Akito ne fasse rien…
Elle se sentait mal depuis qu'Ayame l'avait appelée à l'hôpital pour lui dire que le chef de la famille Soma avait disparu…
Elle se sentait mal.
S'il y avait un problème…
Elle soupira et alluma sa radio.

Puisqu'on ne vivra jamais tous les deux
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux…
Même la morale parle pour eux…
J'aimerais quand même te dire,
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux…

Chuuou soupira.
Inutile de rester à rien faire, ça ne ferait pas passer l'heure plus vite…
Elle prit son cahier et l'ouvrit à la première page…
« Je tremble. Je n'arrive pas à m'arrêter. La détonation, le sang, la mort… Il est mort. Son sang est encore frais sur ma joue. Il est mort.
Je suis là.
Je ne peux pas…
»
Chuuou fronça les sourcils.
Qu'est-ce que…
« Nous marchons ensemble, main dans la main. Mes cheveux sont très longs. Je ne sais pas pourquoi je marque ça. Je suis heureuse.
Nous sommes heureux, je crois.
Et puis tout explose dans ma tête.
Je tombe à genoux, en larmes, à ses côtés.
Il est mort.
Il pleut. Son sang se mêle à la pluie. C'est une belle image, très triste, mais très belle.
Il est mort.
Plus rien n'a d'importance… »

Chuuou frissonna.
Bien sûr.
Le rêve…
Comment avait-elle pu oublier…
Le rêve…

Je n'avais pas vu que tu portais des chaînes…
A trop vouloir te regarder, j'en oubliais les miennes
On rêvait de Venise, et de liberté…
J'aimerais quand même te dire,
Tout ce que j'ai pu écrire
C'est ton sourire qui me l'a dicté…

Je cours, le long d'un couloir.
Non. C'est une rue, une rue extrêmement longue.
Mes cheveux sont longs, encore une fois.
J'entends le bruit de mes propres pas qui résonne sur les pavés.
Une lumière brille devant moi, éclatante, aveuglante.
C'est le soleil ?
J'arrive sur une place.
J'entend un coup de feu.
Trop tard…
La détonation a retenti. Le sang a coulé jusque sur ma joue.
J'ai cessé de courir avant qu'il ne tombe.
Blessé.
Mort.
Je n'arrive plus à bouger. Je n'arrive pas à ne pas le regarder.
J'ai peur. J'ai mal.
J'ai très peur.
Il fait froid. Il pleut très fort.
Je sens la mort, tout autour de moi.
La sienne, mais aussi la mienne.
Il faut que je fasse quelque chose, mais je ne sais pas quoi.

Tu viendras longtemps marcher dans mes rêves…
Tu viendras toujours du côté où le soleil se lève…
Et si malgré ça j'arrive à t'oublier…
J'aimerais quand même te dire,
Tout ce que j'ai pu écrire
Aura longtemps le parfum des regrets…

Chuuou se réveilla en sursaut.
Elle avait dormi ?
Les mots qu'elle avait inscrit dans son cahier l'avaient tellement marqué qu'elle en avait rêvé…

Mais puisqu'on ne vivra jamais tous les deux…
Puisqu'on est fous, puisqu'on est seuls, puisqu'ils sont si nombreux…
Même la morale parle pour eux…
J'aimerais quand même te dire,
Tout ce que j'ai pu écrire
Je l'ai puisé à l'encre de tes yeux…

Chuuou coupa sa radio.
Parce que, sans qu'elle sache pourquoi, cette chanson prenait un tour beaucoup plus sinistre…
Elle reposa son journal sur la table de chevet.
Comment avait-elle pu oublier ?
Ce rêve lui avait paru si important…
Comment avait-elle pu oublier ?
Elle avait rêvé de Yuki… bien avant de le rencontrer…
Elle avait rêvé de sa mort…
Et elle avait les cheveux longs…
Ça lui avait semblé capital, à l'époque…

Chuuou effleura du bout des doigts la pointe de ses cheveux, qui tombaient en cascades soyeuses jusqu'à ses hanches…
Elle sourit et ouvrit la porte du placard.
Comme en transe, elle tira l'épée de son fourreau, la leva.
Lentement, elle se trancha les cheveux au-dessus des épaules…
Un premier coup porté au destin…

Sen'nyu se laissa tomber devant Ayame, Shiguré et Hatori.
« - C'est presque fini, sourit-il.
- Qu'est-ce qui est presque fini ?
- Chuuou a presque fini, reprit Sen'nyu. »
Il s'installa un peu mieux.
« - Vous savez… la famille Magure est maudite depuis des générations… Certains obtiennent un pouvoir merveilleux, d'autres un pouvoir qui pourrit la vie… »
Il sourit.
« - Et il y a le centre.
- Chuuou, souffla Ayame.
- Oui. Et c'est par elle que tout peut se terminer – ou recommencer… »

Chuuou sortit en courant.
Yuki.
Elle devait le trouver.
Maintenant.
Elle courait le long de la rue.
Ses pas résonnaient sur le pavé du sol…
Elle arriva sur la place.
Elle vit Akito lever le bras.
Elle accéléra.
Etre là. Etre là entre lui et la mort.
Trop tard.
Le coup de feu déchira ses tympans.
Elle hurla.

Yuki s'effondra, blessé, mort peut-être, elle ne savait pas.
Elle tomba à genoux, puis à quatre pattes, à côté de lui.
Et elle éclata en sanglots…
Chuuou tremblait. La détonation… Le sang… La mort… Sa mort… Son sang sur sa joue… Il était mort… Il était mort… Il était mort !
Non… c'était impossible…
Non !
Pas ça…
Tout sauf ça…
Non…
Pourquoi ?
Pourquoi est-ce que tout devait se terminer comme ça ?
Non…
Si elle avait encore ses pouvoirs, elle aurait pu…
Chuuou tressaillit.
Pourquoi cette pensée lui était-elle venue naturellement à l'esprit ?
Si elle avait encore ses pouvoirs, elle aurait pu le sauver ?
Mais…
Des pouvoirs…
Ce n'était qu'un jeu, non ?
Pourtant…
Chuuou tremblait, sans pouvoir s'arrêter.
Le temps semblait tourner au ralenti autour d'elle.
Elle entendait le rire fou d'Akito, les cris des rares témoins…
Mais ça n'avait pas d'importance…
Elle ne voyait que ses souvenirs…

/« - Je suis Chuuou Magure.
- Le centre ? souffla Osore. On m'a parlé de toi. On dit que tu es la plus puissante des enfants Magure.
- C'est un peu exagéré, assura Chuuou.
- Je ne crois pas, répondit Osore. »
« - Ils ne veulent pas le montrer, expliqua Chuuou. Ils ne veulent pas me faire de peine. Mais je leur fait peur. Trop de pouvoir. Mes parents ont peur. Kokaku et Majutsu ont peur. Même Sen'nyu a peur.
« - En fait, disons que ça peut être bien ou pas, ça dépend, s'il fait chaud et que je me dis que j'aimerais bien une glace je peux faire vraiment apparaître une glace, expliqua Chuuou. Mais ça peut être assez embêtant… si je suis en montagne et que je me dis qu'il pourrait y avoir une avalanche, et bien… »
Une grondement retentit dans tout le manoir Soma.
Une vague de neige recouvrit entièrement le domaine, engloutissant tout sur son passage./

Non.
Ce n'était pas un jeu.
Il n'y avait pas que ça !

/« - Désolée, souffla-t-elle. Moi aussi, quand j'étais petite, j'ai joué à avoir des pouvoirs… »
Jouer ?
Non… C'était impossible…
Ces pouvoirs…
C'était vrai, non ?
« - On dirait que les adultes Magure ont oublié ce qu'ils étaient, enfants. La magie dont ils se servaient. Les pouvoirs qui faisaient peur à leurs propres parents. Alors eux aussi, ils ont peur de nous… »
« - Majutsu… pourquoi est-ce que les adultes Magure n'ont plus de pouvoir ? »
« - Bon, je suppose que c'est rien du tout ! Je me demandais juste pourquoi toi et Kokaku, vous les aviez encore ! »/

Elle s'était posé tellement de questions…
Pour échouer maintenant ?
Non.
C'était vrai…
C'était vrai !

/Akito ralentit, nettement.
Son mouvement s'arrêta.
Chuuou avait agi par réflexe.
Elle contrôlait les possibilités./
/« - Il faudrait appeler Hatori… proposa Yuki
- Pas la peine, répondit Chuuou. »
Elle passa la main sur la blessure de Tohru, qui se referma aussitôt.
Le regard de Tohru, Kyo et Yuki passa alternativement de la main guérie de la jeune fille à celle de Chuuou./

Chuuou se redressa sur les coudes, glissa vers Yuki.
Elle posa une main sur son torse.
Il respirait encore.
Il devait respirer encore !

/Ne t'approche plus du manoir. Ne t'approche plus de nous./
/Ne t'approches plus des Soma ! Jamais /

Il ne pouvait pas gagner…
Pas comme ça…
Surtout pas comme ça !

/Je ne me souviens pas. Mais je ne sais pas de quoi je devrais me souvenir./

Si…
Ça c'est déjà passé…
C'est pour ça que quand j'ai vu Ayame…

/Chuuou ne s'étonna même pas de voir Ayame enfiler un somptueux manteau de fourrure. Il prit son manteau par les deux extrémités du col pour le remonter sur ses épaules dans un geste qui parut incroyablement familier à Chuuou./

Parce qu'ils se ressemblent tellement, au fond…
Je m'en souvenais…
Ce n'étaient pas des rêves…
Je voulais remonter dans le temps…
Mais ça n'a pas marché…
Je ne m'en suis pas souvenue à temps…
Et ça risque de recommencer…

Il doit être encore vivant !
Sinon…

Chuuou ferma les yeux.
Elle devait y croire.
Son pouvoir se déversa sur la place…
La plaie de Yuki se referma.
Le pouvoir de Chuuou s'étendit à la ville.

Osore ouvrit les yeux, paniqué.
Il se calma rapidement.
Où était-il ?
Qu'est-ce qu'il faisait là ?
Il soupira et se rallongea.
Il s'était rarement senti aussi bien…
C'était tout ce qui comptait…

Akito rit une dernière fois.
Le feu de la haine quitta son regard.
Et il s'effondra, mort ou blessé, Chuuou ne savait pas trop.
Elle s'en moquait.
Yuki était vivant.
C'était tout ce qui comptait…
Elle s'évanouit.

Arisa avait retenu Kureno par la manche.
« - T… Tu es sincère ? souffla-t-elle
- Oui…
- Alors embrasse-moi… »
Kureno hésita.
Non, il ne devait pas…
Elle ne devait pas voir sa transformation…
Pourtant…
Elle était si belle…
Lentement, ils s'embrassèrent.
Et il ne se transforma pas.
Et ils s'aimaient.
C'était tout ce qui comptait…

Sen'nyu sourit.
Elle avait réussi.
Les deux malédictions avaient disparues.
Les pouvoirs négatifs des Magure s'étaient envolés.
Si tout c'était bien passé, les positifs resteraient.
Mais ça n'avait pas d'importance.
Parce que Chuuou avait réussi à garder ces pouvoirs…
C'était tout ce qui comptait…

Le temps est un éternel recommencement…

Fin.