Comment tout peut arriver
à partir d'une pizza
Dislaimer : Le blabla habituel, le monde de Harry Potter n'est pas à nous, et on ne fait qu'emprunter les personnages, on les rend en bon état après.
Chapitre 4 : Même à Poudlard, quand y a pas de cours, c'est mieux
Au commencement de la première journée de cours, j'étais toute excitée. J'imaginais que malgré le fait que je ne possède pas de pouvoir grandiose, je pourrais faire de la magie. Ahahahaha ! Faîtes-moi rire. Mon premier cours fût Défense contre les Forces du Mal. Je pris place à côté de Morgane (pour une fois que j'avais l'air grande) et sortit sagement mon vieux livre d'occasion. Le professeur Alainus ne semblait pas vraiment m'apprécier, alors qu'il faisait pleuvoir des louanges sur ma voisine. Peut-être parce que sans faire exprès, j'ai transformé sa cravate en furet. « C'est de la magie, au moins », ai-je répliqué à sa menace de retenue. Il n'a pas apprécié, allez savoir pourquoi. Ensuite est venu le cours de Divination : il m'aurait tuée s'il n'avait pas été en commun avec les autres maisons. La botanique avait pour avantage que la baguette n'était pas nécessaire (j'ai quand même bien rigolé lorsque Morgane a failli tomber dans le pot d'une plante carnivore !). En métamorphose, le professeur McGonagall me regarda bizarrement lorsqu'au lieu de transformer ma plume en oiseau, je la changeai en sèche-cheveux (« Qu'est ce que c'est ? » demanda James. « Laisse tomber ! » répliqua Cathy). Enfin, je découvris mon point fort : l'Histoire de la Magie. Armée de ma plume, je résistai vaillamment à la voix soporifique de ce cher professeur Binns et prenais des notes. Je devais bien être la seule : Cathy, privée de voisine, dormait. Devant nous, Sirius et James jouaient aux échecs, et c'était au moins la cinquième partie étant donné que James ne savait absolument pas joué, et que Sirius n'était pas franchement doué. Remus devant Sirius et James, était à coté de Peter (le pauvre !), et semblait prendre des notes. Semblait seulement car il passait les parchemins sur lesquels il écrivait à Sirius. Allez savoir de quoi ils parlaient. Le cours de Sortilèges fut une véritable torture, étant donné que le cours était essentiellement pratique et que je ne savais pas me servir le moins du monde d'une baguette magique. Lorsqu'il me demanda de jeter un sort de silence sur mon corbeau, toute la classe se retrouva couverte de plumes rose fushia. Pour le cours de potions du lendemain, Slughorn m'ignora royalement, pourtant j'étais plutôt douée : ma potion de Vomissement eut un effet incontestable sur une fille de Poufsouffle –qui l'avait pourtant juste reniflée d'un air dédaigneux.
A la fin de la semaine, j'eus une discussion sérieuse (pour changer) avec Cathy qui avait l'air de plus en plus renfermée malgré les attentions des Maraudeurs. Elle m'expliqua que ses parents et ses sœurs lui manquaient. Pour ma part, j'aurais refait ma vie à Poudlard sans aucune hésitation. Tout juste s'il m'arrivait d'avoir une petite pensée pour ma mère lorsque je goûtais une bonne ratatouille –elle les ratait toujours. Nous sommes allées faire une promenade –illégale- à Pré-au-Lard, très pittoresque. Lorsque nous sommes rentrées, le couvre-feu était largement dépassé et Cathy me répéta une fois de plus que j'étais « bouchée ». Je l'envoyais se faire voir chez le calmar géant. Elle n'a pas eut l'air d'apprécier, je ne sais pas trop pourquoi. Moi je l'aime bien, le calmar.
Je m'étais facilement intégrée à Serdaigle. J'adorais Morgane (peut-être à cause de sa taille ; à côté d'elle j'avais l'air grande) et un garçon nommé Oliver Collins, un grand brun aux yeux azurs, qui m'aidait beaucoup en cours. Nous étions une des bandes de notre maison, les Serdaigle étant divisés en plusieurs petits groupes, notamment à cause de rivalités scolaires.
-Tu ne peux toujours pas dire d'où tu viens ? me demanda-t-il le samedi matin alors que nous travaillions dans la salle commune pour avoir le reste du week-end de libre.
-Ca n'a pas changé depuis hier, tu sais, répondis-je d'un air absent.
-Mais pourquoi ? insista-t-il.
-Parce que ! Ordre de Dumby.
Il soupira.
-C'est à croire que tu es un ange venu du futur pour apporter l'apocalypse, ironisa-t-il.
-Bravo, pas mal ! rigolais-je. Bientôt tu pourras faire de la concurrence à Oeildetope !
Il grimaça, ne se doutant pas le moins du monde de la véracité du tiers de ses propos. Morgane nous rejoignit à ce moment-là, toute joyeuse :
-Hé, vous savez quoi ? Samedi prochain c'est sortie à Pré-au-Lard !
-Cool ! lançais-je.
-Tu n'y est jamais allée, n'est-ce pas ?
-Euh… Nooooooooooooooon, mentis-je avec un innocent sourire –trop innocent pour être vrai.
-On te montrera les coins intéressants… Notamment la Cabane Hurlante, construite il y a cinq ans… Terriblement effrayante…
-Ah, oui… J'imagine très bien, fis-je avec un petit sourire crispé.
A l'approche de la sortie, le temps sembla s'accélérer. Les cours étaient toujours aussi ennuyeux. Mes notes en histoire de la magie faisaient le tour de Poudlard. A chaque cours, Cathy me regardait bizarrement, un air renfrogné peint sur le visage, probablement dû au fait qu'elle était privée de voisine. Même Remus me jetait parfois des regards mi-admiratifs mi-incompréhensifs : à part lui-même (et encore) personne n'avait jamais réussi à tenir le coup et à prendre un semblant de notes. Les trois autres Maraudeurs me regardaient parfois, semblant brûler d'envie de me faire interner. Cependant, ils m'aimaient bien, surtout Peter, à mon grand malheur. En Sortilèges, j'avais fait des progrès, grâce à Oliver : lorsqu'on m'avait demander de lancer Aguamenti, j'avais fait surgir un feu d'artifice de ma baguette, mais d'après le professeur Flitwick, « C'était déjà ça ».
Enfin, le samedi arriva. Morgane, Oliver et moi rejoignîmes les Maraudeurs et Cathy à l'entrée du château. Evidemment, le sujet en vint au Quidditch : d'après ce que j'avais compris, James avait prêté son balai à Cathy le samedi précédent et elle s'était révélée plutôt douée. Elle avait été intégrée dans l'équipe en remplacement d'un petit seconde année qui savait à peine tenir une batte en même temps que son balai.
-Fais attention, recommandais-je à James. Elle aime bien taper sur tout ce qui bouge, ça la défoule.
-Je ferais gaffe, promis James en rigolant alors que Cathy protestait vigoureusement « Mais non mais c'est pas vrai ! »
-Bah tiens, t'as oublié le coup que t'as fait à Raphael ?
-Raph… Ah, celui que j'ai poussé du haut des escaliers parce qu'il m'avait fait une remarque déplaisante et qu'il s'était montré arrogant ?
-Voui, lui-même…
-Roooh, il l'avait bien cherché !
Les autres éclatèrent de rire et durent noter dans un coin de leur cerveau : « Embêter Catherine Anderson gros problèmes. »
Nous nous rendîmes à Zonko, véritable paradis pour les Maraudeurs et Cathy qui achetèrent cinq bons sacs destinés uniquement à Severus Rogue, et un aux Serpentard en général. Cathy détestait Rogue à la mort depuis qu'il les avait traitées, elle et Lily, de « sales Sang-de-Bourbe ». Il ne savait pas à qui il s'adressait… Paix à son âme d'avance.
A Honeyduke, je regrettais amèrement de ne pas avoir demandé d'argent à Dumby, contrairement à Cathy. Je broyais du noir en la voyant me mettre sous le nez des friandises qui avaient l'air plus bonnes les unes que les autres, lorsque Remus –ce cher Remus- déclara :
-Puisque Chloé n'a pas d'argent, si on se cotisait pour lui offrir un petit truc ?
Tout le monde acquiesça, et je sentis le sang me monter au visage ; encore plus quand je vis que « un petit truc » se résumait à deux sacs entiers de bonbons de trois kilos chacun. Cathy m'acheta plusieurs robes et autres vêtements moldus parce que de toute façon « on se les passera ». On passa à Scribenpenne, car Cathy et moi avions sérieusement besoin de nouvelles plumes. On décida ensuite de s'arrêter aux Trois Balais. Mme Rosmerta nous accueilli avec le sourire :
-Oh, vous revoilà !
Les Maraudeurs piquèrent un fard : nous n'étions apparemment pas les seules à venir illégalement à Pré-au-Lard, mais nous restions maîtresses de nous-même. Mes amis Serdaigle se contentèrent d'échanger un regard amusé. Nous avons commandé une Bièraubeurre par personne, et nous les dégustions en écoutant les idioties habituelles des Maraudeurs –ce qui en fit s'étrangler plus d'un.
-Vous avez déjà eu l'idée de transformer un couloir en marécage ?
-Euh… Non, ça nous a pas encore traversé l'esprit… répondit James
-Mais nous en prenons note, intervint Sirius avec un charmant sourire. C'est une très bonne idée.
Cathy ne resta pas de marbre, mais ne réagit pas comme une groupie attardée, elle se contenta de rougir légèrement.
-Pourquoi ne pas faire chanter aux Serpentard « La Macarena » ? suggéra de nouveau Cathy.
-La quoi ? demanda James perplexe
-Une chanson moldue particulièrement ridicule. Et la danse qui va avec.
Les Maraudeurs et Cathy mirent au point leur nouvelle blague. Ils feront ça à l'aide d'une potion qu'ils mettront dans les plats pour le déjeuner du lendemain. L'heure arriva bien vite, trop vite à notre goût. Je retournais dans ma salle commune accompagnée de Morgane et Oliver. Nous avons continué à discuter, puis, après avoir laissé Oliver au dortoir des garçons, nous avons continué à parler dans le dortoir jusqu'à trois heures du matin au grand dam des autres filles qui auraient bien aimé dormir.
A notre lever, assez tard, nous fûmes accueillies par Oliver qui nous traîna littéralement jusqu'à la grande salle, l'air très content. En arrivant, nous avons eu l'immense bonheur de voir les Serpentard chanter et danser la Macarena sur leur table sous le regard d'une McGonagall passablement ahurie. Les Maraudeurs et Cathy étaient carrément pliés en deux et James glissa sous la table. Sirius et Cathy commençaient à changer de couleur, leur visage prenant une jolie teinte à rendre jaloux un Schtroumpf (« C'est quoi ? »). Une fois les effets de la potion passés, la bande de Gryffondor reprit difficilement son souffle. Nous sommes ensuite tous allés nous promener dans le parc. Malencontreusement, en voulant se mettre à côté de moi, Peter me fit trébucher. Je m'étalais de tout mon long, déchirant tout le bas de mon uniforme et criait :
-Purée, Pettigrow, fais gaffe !
Tandis que le rat se confondait en excuses, je retournais au dortoir. Dumby ne m'avait donné qu'un uniforme, je dû donc me résoudre à mettre des vêtements moldus : un jean, une longue chemise argentée en soie et une paire de bottes à talons compensés imressionants qui me faisait gagner quinze centimètres. Je rejoignis la petite troupe sous le sifflement admiratif de Remus :
-Tu devrais déchirer tes uniformes plus souvent !
Je piquais un fard tout en me demandant si Cathy n'allait pas finir par s'étouffer à force de rire. Je remarquais alors que celle-ci portait des Doc Marten's malgré le sermon que McGonagall lui avait fait quand à ses chaussures.
« Qu'est-ce que c'est que ça ? avait crié la co-directrice pendant un cours de Métamorphose.
-Des chaussures, professeur, avait calmement répliqué Cathy.
-Je le vois bien, Miss Anderson. Ce ne sont pas les chaussures réglementaires.
-Mais Professeur, je n'aime pas les sandales réglementaires, elles me font mal aux pieds et en plus j'ai froid dedans.
-Vous mettrez les chaussures qui vont avec l'uniforme, décréta McGonagall en fixant Cathy d'un regard dur.
-Professeur, j'aime pas !
-Ca suffit maintenant ! Vous les mettrez, vous n'aurez qu'à vous entraîner à votre heure de retenue. Celle que vous aurez ce soir.
Pendant cette heure de cours, Cathy avait transformé, sans faire exprès le moins du monde, le chapeau du professeur McGonagall en mini fontaine à vin.
Cathy finit par se calmer et nous avons continué notre promenade, ne rencontrant que Severus, qui s'éclipsa vite fait dès qu'il nous vit. Allez savoir pourquoi.
L'heure du dîner arriva. Toutes les têtes se tournèrent vers moi quand j'entrais dans la Grande Salle, sans doute à cause de mes vêtements anachroniques. J'allais m'asseoir à ma table en compagnie de Morgane (qui me paraissait soudain microscopique) et d'Oliver qui faisait maintenant ma taille tout en continuant à engueuler Peter. Les Maraudeurs et Cathy s'assirent derrière nous. Je remarquais soudain :
-Cathy, y a de la pizza !
C'était la première fois que nous voyions une pizza depuis le début de notre aventure. Cathy me regarda bizarrement et me glissa :
-Si j'étais toi, j'y toucherai pas !
-Roh, ça va ! Tu crois vraiment aux pouvoirs magiques des pizzas ?
Je pris une part dégoulinante de fromage et la mordis avidement.
Aussitôt, le noir se fit autour de moi. Le silence. Puis la lumière revint, mes pieds semblèrent toucher quelque chose. Je m'effondrais par terre, surprise. Puis je levai la tête :
-Oh, non, pas encore !
