Chapitre 17 : Négociations et Retrouvailles
Depuis la mort de Lucius, Harry c'était plongé dans des recherches poussées. Il passait le plus clair de son temps dans les annuaires téléphoniques, les bibliothèques, les archives, les préfectures, Mairies sans oublier le fameux Ministère de la Magie.
Mais enfin ces trois longs mois de recherches venaient d'aboutir au résultat final tant attendu : l'adresse d'une maison devant laquelle il se trouvait justement.
Il s'agissait d'une maison anglaise basique, très modeste mais qui semblait toutefois confortable. Une petite maison simple dans un quartier résidentiel qui semblait très agréable à vivre avec toute cette verdure et cette végétation qui s'alignait le long des jardins.
Harry s'avança et pénétra dans l'allée de la maison où il s'arrêta sur le seuil de la porte. Il hésita un instant puis prit une grande respiration avant de frapper doucement. Puis il attendit quelque peu angoisser que quelqu'un lui réponde.
A peine quelques secondes après, il entendit un bruit de clé que l'on tourne dans une serrure puis il vit la clanche (1) se tourner pour laisser apparaître une élégante femme d'âge mure.
Elle avait de grand cheveux brun foncé qui formaient de grosses boucles lui tombant sur les épaules. Ces yeux verts, fixaient Harry sans relâche.
« Bonjour
- Vous êtes bien Madame Moyra Rogue.
- Mais qui êtes vous ? demanda la femme.
- Je suis Harry Potter, Madame, un ancien élève de votre mari et un de ses amis.
- Laissez moi. Je n'ai rien à vous dire» coupa la femme en refermant la porte.
Mais Harry parvint à bloquer cette dernière avec son pied avant d'ajouter.
« Laissez moi vous parler. C'est très important. Je vous en prie. »
A nouveau la porte s'ouvrit mais la femme n'invita pas Harry à entrer dans la maison.
« C'est Séverus qui vous envoie ?
- Non ! Il n'est pas au courant de ma visite. J'ai trouvé votre adresse après de nombreuses recherches.
- Que voulez vous ?
- J'aimerai vous parler de votre fille. Séverus est vraiment attristé de ne pas la voir et …
- Je n'ai de compte à rendre à personne et je n'ai pas à me justifier ! coupa net la femme.
- Je le sais très bien Madame mais si vous consentiez à me laisser entrer on pourrait avoir une conversation entre adultes responsables. »
La femme jugea Harry du regard, se demandant si oui ou non il était raisonnable de faire entrer quelqu'un d'inconnu dans la maison. Mais le jeune homme frêle lui faisant face inspirait toute confiance et elle ouvrit en grand sa porte pour le faire pénétrer à l'intérieur de la demeure.
« Je vous préviens tout de suite qu'Eve-Lyne n'est pas ici.
- Je n'ai pas l'intention de vous la retirer. Ne craignez rien. »
Le femme conduit Harry dans le salon où elle l'installa dans un canapé confortable. Puis elle sortit deux tasses qu'elle posa sur la table basse.
« Vous voulez un thé ? un café ?
- un thé merci »
Elle s'absenta à la cuisine laissant seul Harry dans la maison inconnue.
Ce dernier pensa que la partie n'était pas gagner et que le chemin serait encore longtemps semé d'embûches avant de pouvoir parvenir à son objectif final. Mais peu importait le temps que ça prendrait. Il y arriverait. Il en était certain.
La femme arriva les bras chargés d'un plateau qu'elle déposa sur la table basse avant de servir Harry.
« Alors, que vouliez vous me dire de si important ?
- Je voulais vous demander de laisser Séverus avoir un droit de visite sur sa fille.
- Ca il n'en est pas question ! Non seulement mon cher mari est un sorcier de pacotille mais en plus c'est un assassin ! Jamais je ne lui laisserai Eve-Lyne
- Je sais qu'il a fait des choses terribles dans sa vie mais des années à se repentir ne rachètent-ils pas ces fautes ?
- Comment pouvez vous pardonner à un homme qui a fait couler le sang
- En pensant qu'après il a sauver de nombreuses vies et qu'il regrette profondément son passé.
- C'est facile pour vous. Et puis qu'en savez vous exactement ?
- C'est moi qui ait tué l'ancien maître de Séverus et c'est lui même qui m'y a aidé.
- Vous aussi vous êtes donc un de ces sorciers ?
- Oui, Madame. Mais je suis surtout un homme qui sait ce que l'on ressent à grandir loin de ses parents. Je sais ce que peut ressentir votre fille et je sais également ce que ressent Séverus loin de sa fille.
- Hum …. Je vois que vous avez bien appris votre discours ! lança sèchement la femme.
- Certainement Madame mais uniquement dans l'intention de réparer des dégâts déjà trop conséquent. On ne peut pas séparer un père de son enfant. C'est immoral.
- Ce n'est pas un père ! C'est un vulgaire assassin …
- Non ! C'est quelqu'un de bien ! »
Un silence lourd et pesant s'installa entre les deux personnes qui évitaient soigneusement de se regarder. Puis Harry termina sa tasse de thé et se leva, sentant que le moment était venu pour lui de prendre congé de son hôte.
« Je vous demande simplement d'y réfléchir Madame. Si vous ne voulez pas revoir Séverus alors rien ne vous en empêche mais laissez le au moins voir Eve-Lyne de temps en temps. »
La femme ne répondit pas et ne fit pas un geste non plus.
« Je vous laisse mes coordonnées » dit Harry en déposant une carte de visite sur la table basse avant de se diriger vers la sortie de la maison.
Harry et Drago avaient investi dans une nouvelle maison de style victorienne qui se localisait en périphérie de Londres, dans un quartier calme.
Drago était dans le jardin. Emmitouflé dans son duffle-coat noir, le visage à demi caché par une écharpe de la même couleur et les mains prisonnières de gants en laine épaisse. Il tenait à la main la laisse le reliant à un magnifique labrador couleur golden. Il s'agissait d'un animal battu qu'Harry avait absolument voulu adopter pas moins d'une semaine auparavant. Kiwi (comme l'avait baptisé Harry) sautait dans tous les sens, sentant que l'heure de se promenade quotidienne était arrivée et Drago essayait en vain de repousser l'animal surexcité.
Harry était resté dans le magnifique salon de leur maison et il regarder à travers la fenêtre son Amour et le chien s'amuser et jouer ensemble. Un large sourire s'afficha sur son visage lorsque Kiwi sauta sur Drago, le renversant sur le sol enneigé de leur jardin.
Soudain la sonnerie de leur téléphone moldu se firent entendre et Harry se dépêcha d'aller répondre se demandant qui pouvait être le correspondant.
« Allo ? »
Une voix féminine se fit entendre et Harry sentit son cœur se serrer dans sa poitrine devenu subitement trop étroite pour lui permettre de respirer convenablement.
« Bonjour, Puis-je parler à Monsieur Harry Potter ?
- Oui, Madame, c'est lui même.
- C'est Moyra Rogue à l'appareil. J'espère que je ne vous dérange pas ? »
Harry jeta un coup d'œil par la fenêtre pour apercevoir Drago jouant avec Kiwi comme un gosse. Tant pis, son Amour devrait l'attendre un peut pour aller promener le chien ensemble.
« Non Madame, vous ne me dérangez pas.
- J'ai réfléchi à notre conversation de la dernière fois. Je suis d'accord pour que Séverus voit Eve-Lyne. En revanche je ne me sens pas encore prête de le revoir. Pas pour le moment …
- Si vous voulez bien Madame, je viendrai chercher moi même Eve-Lyne à votre domicile et je la conduirait chez son père. Et en fin de journée je la vous ramenai.
- Je suis d'accord. Mais quand pensez vous l'emmener voir Séverus ?
- Samedi ? Enfin si vous n'avez rien de prévu évidemment, proposa Harry.
- Samedi me convient très bien. Il faut juste que je prépare Eve-Lyne à cette rencontre. Elle risque d'être un peu perturbée.
- Oui. Dites lui que c'est un ami de son père qui viendra la chercher.
- Je n'y manquerai pas, assura la femme à l'autre bout du combinet. Alors à Samedi Monsieur Potter ..
- Madame ! coupa Harry avant que celle-ci eut le temps de raccrocher.
- Oui ?
- Merci. Merci pour Séverus et pour votre fille également. »
Il y eut un petit moment de silence avant que la voix de la femme reprenne.
« A samedi à quatorze heure Harry. Au revoir »
Et Harry n'eut pas le temps de répondre qu'il entendit le combinet de la femme raccrocher.
Le cœur léger et un sourire sur le visage, il s'empara de son manteau suspendu à la patère du hall d'entrer. Il l'enfila rapidement, noua brièvement une écharpe autour de son coup et se cacha les mains par des gants rouges avant de sortir de chez lui pour rejoindre Drago et le jeune chien dans le parc.
Dans sa maison Séverus Rogue tournait en rond depuis une bonne demi heure. Il avait reçut un appel par cheminée de Harry Potter lui demandant de ne pas quitter son domicile ce samedi après midi et de se faire élégant.
Séverus avait tout d'abord pensait à envoyer une réplique cinglante à Harry lui affirmant qu'il était toujours élégant mais il préféra lui demander le motif de cet ordre étrange. Mais son ancien élève n'avait rien voulu répondre, lui répétant seulement qu'il ne devait pas bouger de chez lui et que c'était très important.
Il était maintenant presque quatorze heure trente et Séverus faisait les cent pas dans son salon maudissant le fils Potter autant qu'il pouvait. Décidément il n'aurait donc jamais fini de lui pourrir la vie … comme son père !
Séverus c'était tout de même mis sur son trente et un ne sachant pas ce qui l'attendait. Il avait revêtu son plus beau pantalon noir à pince et une chemise blanche impeccablement repassée qui contrastait magnifiquement avec ses longs cheveux noirs qu'il avait lavé avec soin et brossé méticuleusement.
Impatient Séverus approcha un fauteuil d'une fenêtre de son salon donnant sur la rue. Si Potter devait lui rendre visite, il arriverait probablement par cette direction.
Quatorze heure et quarante cinq minute.
Mais qu'est ce qu'il fou nom d'un Nimbus ! Séverus n'allait pas passer son après midi le nez coller contre la vitre de son salon à guetter le moindre mouvement dans la rue.
Quatorze heure cinquante.
Commence à faire chier Potter ! Et puis ce brouillard aussi ! A cause de lui Séverus arrivait à peine à distinguer la route devant l'allée de sa maison.
Quatorze heure cinquante cinq.
Bordel de crotte de sombral ! Séverus commençait à perdre sérieusement patience. Il était même pas quinze heure qu'il avait déjà envie d'étriper le fils Potter et de lui faire bouffer ses boyaux pour le laisser poireauter toute une après midi durant.
Enfin, une ombre se découpa dans le brouillard épais de la rue et Séverus se redressa sur son fauteuil. Il n'arrivait pas à distinguer de quoi il s'agissait exactement. Il ne voyait qu'une ombre noire entourée du brouillard gris.
L'ombre bougeait, se rapprochait et bientôt Séverus put distinguer qu'il s'agissait d'un homme tenant par la main …. un enfant ?
Le sang ne fit qu'un tour dans le corps de Séverus et ses yeux commencèrent à le piquer doucement lorsqu'il reconnu les deux silhouettes se découpant dans la brouillard.
L'une d'elle, la plus grande, était Harry Potter, emmitouflé dans un manteau noir, la tête droite, ses magnifiques yeux verts fixant un point devant lui.
La seconde silhouette, la plus petite, était celle d'une fillette n'arrivant pas à la taille de Potter. La petite fille avait un bonnet très élégant sur la tête duquel tombait ses cheveux brillants et bruns foncés formant des grosses boucles disciplinées.
Séverus n'eut aucun problème à reconnaître sa fille malgré le temps les ayant séparé et il se précipita sur le seuil de sa porte sans prendre le temps d'enfiler une veste pour le protéger du froid hivernal.
Il était sur le pas de la porte, se délectant de se spectacle qui se rapprochait de lui : son ancien élèves qu'il avait méprisé et sa petite fille qu'il avait perdu.
Alors la fillette sembla reconnaître son père l'attendant sur le pas de la porte les larmes aux yeux. Elle lâcha vivement la main de Harry et courut dans sa direction en criant des « PAPA » tout excité.
Séverus s'agenouilla pour se mettre à la hauteur de sa fille qui lui tomba dans les bras pour un câlin dont seul son père avait le secret.
« Eve-Lyne ma chérie ! Tu m'a tellement manqué ! Comme tu es belle tu sais … »
La petite fille ne répondit pas. Des petites perles coulaient sur ses joues alors qu'elle s'était réfugiée dans les bras de son papa qui lui avait tellement manqué.
Harry s'immobilisa dans le brouillard, à l'écart des tendres retrouvailles. Il regarda un moment le père et la fille s'étreindre avec amour avant de leur tourner le dos pour s'éloigner.
Après quelques pas il sentit qu'on lui attrapa le poignet et il se retourna pour faire face à Séverus qui portait sa fille dans les bras.
« Merci pour tout Harry. Merci…. »
Et Séverus tendit une main en direction de son ancien élève. Celui-ci fixa le regard noir de son professeur de collège et lui sourit largement.
C'est fou tout ce qui peut se passer avec une poignet de main. Harry eut l'impression que ces quelques secondes resteraient à jamais fixées dans sa mémoire. Par cette main tendue, son ancien professeur lui demandait pardon pour ses actions passées, il le remerciait et il lui ouvrait le cercle très fermé de son amitié. Et Harry venait d'accepter tout ceci en serrant chaleureusement la main de l'homme qui fut son maître de potion et un profond soutient pendant des périodes plus sombres.
Harry laissa ensuite Séverus et sa fille fêter leur retrouvailles comme il se devait. La boucle était enfin bouclée. Il pouvait maintenant penser à être heureux avec Drago et ce bonheur là, personne ne pourrait plus jamais venir l'entacher.
(1) clanche : Patois employé notamment en Lorraine (région de l'est de la France). Une clanche est une poignée de porte. On peut ainsi utiliser le verbe « clancher une porte ».
Ce chapitre était l'avant dernier de cette fiction. Le chapitre que je posterai la semaine prochaine sera constitué comme un long épilogue. Il portera le titre de « Union Sacrée »
N'hésitez pas à me laisser une petite review pour me donner votre impression sur ce chapitre.
A la semaine prochaine.
Dopamine.
Pour cause d'un changement imprévu de mon emploi du temps je me vois dans l'obligation de poster mes chapitres aujourd'hui lundi si je veux etre dans les délais. Cependant je m'excuse de ne pas pouvoir faire de RAR cette semaine. Je vous promet que ca ne se produira plus.
