RAR :

Abyme : Merci énormément pour ta review. Elle m'a faite très plaisir. Bah oui, je sais que c'était triste de la faire perdre son père mais je devais en passer par là pour son développement à la petite. Nébuleux ? Effectivement, j'étais pas vraiment sur Terre quand je l'ai écrit, comme le dirait mon prof de dessin de collège mon esprit était parti chercher de l'énergie ailleurs, je sais pas où mais bon…Je pose peu à peu les bases mais tout ne se résoudra beaucoup plus tard, voire jamais pour certaines choses…En tout cas, j'espère que la suite va te plaire : elle m'est (enfin) venue d'une traite.

Note : Désolée du retard pris mais une part d'inspiration flagrante ces dernières semaines et la mort de mon lapin que j'adorais plus que tout vendredi dernier sous mes yeux à2 ans et demi, c'est pas vraiment le meilleur état d'esprit pour écrire…Enfin, là voilà finalement et j'espère qu'elle vous satisfaira.

A mon Tango, diablotin parmi les anges

Chapitre 13: Que cesse la souffrance

"Rendez moi l'insolence d'un sage qui défie les rois

Et puis l'impertinence de l'enfant qui ne sait pas.

Que vive la violence que je garde tout au fond de moi,

Cette trouble inconscience d'avant quand je ne savais pas.

Rendez moi le silence de ces matins avant la vie,

Un peu des évidences qui me donnaient l'envie.

Rendez moi le silence et de l'amour et de l'oubli

Et que cesse la souffrance qui fait de moi qui je suis."

"Rendez moi le silence"- Julie Zenatti

.-.-.-.-.-.-.

Elle vogue sur des flots impétueux et indomptables mais elle sait qu'elle a le pouvoir de les mater sans qu'une seule goutte de sueur puisse venir se perler sur son front. Les éclairs apportent une lueur malfaisante à la nuit qui l'enveloppe de son manteau glacial et la pluie vient peu à peu se répandre sur son visage. Ses yeux parme fouillent les abysses marines tandis que les effluves salées viennent lui chatouiller les narines. Ne parvenant pas à obtenir ce qu'elle désire, la jeune fille pousse un profond soupir de mécontentement et se concentre de toutes ses forces, fermant les yeux. Progressivement, le déchaînement de l'océan se calme et les brises cessent de siffler à ses oreilles tandis qu'un calme inhumain envahit les lieux. Un sourire se dessine sur les lèvres colorées de Vikki et ses yeux pétillent de malice en découvrant que son terrain de jeux est dégagé. Se concentrant de nouveau, elle tend sa paume vers l'horizon et un tourbillon hurlant se forme à quelques mètres d'elle, prenant de l'ampleur et creusant un sillon jusqu'aux profondeurs restées inexplorées. Après de longues heures de fouilles marines, elle commence à désespérer mais ne relâche pas son attention quand un sifflement sinistre résonne au loin. Intriguée, elle se retourne pour découvrir d'énormes et terrifiants rouleaux nuageux sombres s'approcher à grande vitesse et envahir son champs de vision, réveillant la colère aveugle de Poseïdon. Des nouvelles gouttes de pluie s'égrenèrent sur son visage, réchauffant ses joues glacées tandis qu'une voix métallique résonne dans sa tête:

"Tu n'y arriveras pas seule..."

Nullement impressionnée, le jeune fille recueille dans sa main le liquide précieux et se rend compte qu'il ne provient pas des nuages mais de ses yeux.

"Nooooonnnnn!"hurle Vikki en se réveillant de ce cauchemar, se retrouvant dans le salon du manoir familial, le feu de cheminée se consumant.

Après un petit instant de panique, elle reprend conscience de l'endroit où elle se trouve et se recroqueville dans l'immense plaid lui apportant un peu de chaleur qu'aucun être humain ne peut lui apporter, les larmes inondant à nouveau son visage. Elle avait passé toutes ses vacances en mer, recherchant de par le monde le corps sans vie de son père, sans succès. L'océan qu'il aimait tant l'avait englouti à jamais et le gardait comme un bien précieux qu'il ne voudrait restituer pour rien au monde. Contrairement aux années précédentes, elle n'avait correspondu avec personne, que ce soit de sa famille ou de ses amis. Elle n'avait pas supporté ces futilités qu'ils déclaraient tous dans ce genre d'hypothèse:

"Il n'a pas souffert, c'est allé très vite." Tu parles: y-a-t-il plus horrible manière de mourir que la noyade? Quand l'eau glaciale s'engouffre dans vos poumons et vous empêche peu à peu de respirer. Car il s'agit bien d'une morte lente et horrible. On tente de lutter, de trouver un peu d'air mais c'est encore de l'eau qui pénètre dans vos bronches. Et vous vous sentez partir même si vous tentez de vous raccrochez à quelque chose, une planche, un bois mort, n'importe quoi pour ne pas sombrer. Vous cherchez du réconfort auprès de ceux que vous aimez mais rien, rien que l'eau glaciale qui vous cerne dans un immense étau dont on ne ressort jamais...

"Il est heureux maintenant, il est au paradis." Mais il n'y a pas de paradis. Quand on est mort, on est mort, rien qu'une chair putride qui exhale ses relents de moisissure et se faisant bouffer au plus profond de nous même par des êtres vils et répugnants qui ,eux, ont la chance de vivre. Et qu'est ce que le paradis, s'il existe vraiment? Comment peut-il être idyllique si les gens qu'on aime ne s'y trouve pas? Et si tout le monde s'y retrouvait, ne serait-il pas surpeuplé? Ce serait alors un enfer quotidien...

"Il restera toujours dans nos cœurs." Tu penses, quel connerie! L'oubli fait parti de la nature humaine. Pendant quelques temps, il y a un vide si immense qu'on ne voit pas comment on pourrait le combler, un tel besoin du disparu que vous sentez votre cœur saigner à blanc et en continue, comme si on vous l'arrachez de votre poitrine tel un trophée. Et vos pleurs, loin d'être salvateurs, vous brisent encore un peu plus et consument les forces qu'ils vous restaient en un gigantesque brasier éternel. Et puis vient le jour où on devient complètement indifférent à la perte de cet être jadis adoré mais désormais perdu dans les méandres de la mémoire...

Le mieux dans pareille situation est le silence compréhensif et non pas des "je sais ce que sait" car chaque situation est différente et mourir de vieillesse n'a rien à voir avec la mort brutale d'un être dans la pleine force de sa jeunesse. Seul le silence est salvateur et réconfortant. Seul le silence mais pas l'indifférence...

.-.-.-.-.-.-.

"Tu es encore là?"

Vikki lève des yeux interrogateurs et rougis vers la femme à la silhouette sombre et mince qui s'agite devant elle, rassemblant de vieux grimoires poussiéreux. Un regard froid se pose sur l'enfant, toujours recroquevillée dans le fauteuil où son père lui lisait enfant l'histoire effrayante de Grindelwade pour l'endormir.

"Tu es vraiment ridicule. Tu veux ressembler à tout prix à Nymphadora?"

Ce prénom est prononcé avec un tel dédain qu'on le dirait craché. Pourtant, la fillette ne réagit pas à l'insulte proférée par sa mère. Depuis le décès de l'homme qui tenait lié entre elles ces deux femmes, la cassure s'est opérée entre elles et seul le mépris réciproque existe entre ces membres d'une même famille.

"Et tiens toi droite, une sang-pure ne se tient pas avachie ainsi...

"Qu'est ce que ça peut faire? Il n'y a personne.

"Je suis là je te signale.

"Tu n'a pas très bien entendu: tu n'es personne."

Un sifflement retentit et le bruit d'une claque jaillit dans le silence pesant de la bâtisse. Vikki n'est nullement choquée de la réaction de sa mère et se lève pour défier sa génitrice de toute sa hauteur, un sourire vainqueur s'étirant sur ses lèvres.

"Insolente! Il te le fera payer. Il les fera tous payer.

"Ton pantin ne me fait pas peur, réplique dédaigneuse la jeune femme. Je n'ai rien à craindre de lui.

"Le maître est le plus puissant des sorciers que le monde ait jamais connu et connaîtra.

"Tu te trompes. Si je le décidais, je le dépasserais car moi, j'ai quelque chose qu'il n'a pas. Tu sais? Ca."

Tout en parlant, la jeune fille créa un tourbillon, encerclant sa mère, qui d'abord calme, se mit à paniquer quand elle le vit se refermer peu à peu sur lui et l'asphyxier.

"Vikki, arrête ça tout de suite!

"Le problème, poursuit l'enfant sans se préoccuper de l'ordre intimé, est que je ne le ferais pas. Tout simplement par manque d'envie. A quoi sert de dominer le monde si il n'y a plus rien sur quoi régner..."

Vikki fit cesser l'emprise fatale sur sa mère et s'éloigna sans un regard pour la femme qui s'était écroulée à terre, cherchant de l'air qui lui faisait défaut.

.-.-.-.-.-.-.

Le professeur Rogue renifla l'odeur nauséabonde qui s'échappait du vieux magasin tenu par Monsieur Barjow sur l'Allée des Embrumes. Tandis qu'il observait l'arrivage récent de bulbes du diable pour ces potions, le propriétaire du magasin sortit de son arrière boutique, les bras chargés de livres au contenu douteux. Le vieillard observa un moment Sévérus et hocha imperceptiblement la tête suite à l'interrogation silencieuse du Maître des Potions, faisant demi-tour pour aller chercher l'objet de leur transaction secrète. Il entendit la porte derrière lui s'ouvrir mais n'y prêta pas attention, continuant son inspection minutieuse des produits qu'offrait la boutique. Une odeur de parfum de luxe flotta dans l'air et parvint à ses narines qu'il retroussa en entendant la voix mielleuse et irritante de Lucius Malefoy:

"Sévérus! Je me demandais quand nous nous retrouverions..."

Il se retourna pour découvrir l'aristocrate le fixer de toute sa hauteur, semblant apprécier la réponse qui allait lui parvenir.

"Lucius, un plaisir à chaque fois.

"Cela fait bien quelques mois que nos chemins ne se sont croisés...

"2. C'était lors de l'ultime épreuve du tournoi.

"Oui, un tragique accident.

"Effectivement.

"Et le même jour disparaît le mari de Prune.

"Un autre incident...déclara énigmatique Rogue.

"Regrettable; mais j'ose espérer que sa fille suivra les chemins maternels...

"Ce serait la méjuger. Elle n'est pas du genre à suivre.

"N'est ce pas ce qui nous fait tous peur?

"Lucius, que viens-tu faire ici? se reprit le professeur, préférant ne pas s'aventurer sur le sujet.

"Les affaires, répondit-il du tac au tac.

"C'est ce qu'on dit.

"C'est ce qui est.

"Je vais devoir te laisser. La rentrée approche et j'ai un grand nombre de travaux en préparation.

"Bien évidemment. Au plaisir, Sévérus.

"Au plus tôt."

Le maître des Potions tendit sa main anguleuse envers Barjow qui lui tendait son paquet depuis une dizaine de minutes tandis qu'il échangeait des amabilités avec Malefoy. Après avoir salué cet éminent membre du Ministère, il s'éloigna vers la porte pour respirer à nouveau l'air frais et vivifiant de l'Allée. Tandis qu'il s'éloignait pour effectuer des courses plus avouables sur le chemin de Traverse, croisant le chemin d'une silhouette enveloppée dans une longue cape de velours, il se figea, son paquet glissant des mains pour échouer sur les dalles. Il porta une main à son cœur qui s'était soudainement étreint d'une douleur aiguë, tel un poignard. Une intense souffrance rayonna dans tout son être tandis que des larmes lui étreignaient la gorge, lui qui n'avait jamais pleuré de sa vie. Obligé de se tenir sur un mur décrépi, il tenta de se reprendre une contenance mais l'accès à l'oxygène lui était interdit pour le moment. Levant un regard brisé vers cette silhouette inconnue qui s'éloignait désormais dans le brouillard, ses yeux se révulsèrent et il sombra dans un noir absolu.

Elle est là, dans cette chambre obscure, lui tournant le dos. Un dos voûté, dans une posture dans laquelle il ne l'avait jamais vu, dans laquelle il n'avait jamais même imaginé pouvoir l'observer un jour. Il voulut s'approcher mais son geste se figea tandis que des sanglots étouffés émanaient de celle pour qui il donnerait sa vie afin qu'elle respire juste une fois de plus. Il aimerait tellement la prendre dans ses bras, la réconforter de ses mains puissantes, la laisser épancher son chagrin sur son épaule. Mais il n'est pas homme à cela et il n'est pas celui qu'il lui faut. Son regard coule vers les corps enchevêtrés à leurs pieds: un homme et une femme dont le sang continue encore à les entourer dans une flaque lugubre mais dont les mains refusent de se séparer. Il se rend finalement compte que les pleurs se sont arrêtés mais il ne saurait dire depuis combien de temps: quelques secondes ou quelques heures? La voix rauque de la jeune femme s'élève devant lui, reprenant cet air froid et désabusé qu'il lui déteste tant:

"C'est cruel.

"Ils sont jeunes. Ils s'en remettront. réplique-t-il, cynique.

"Tu veux dire: comme nous?"

Il ne sait quoi répondre à cette remarque et, soudainement, la justesse de ces propos le frappe de plein fouet.

Rogue se réveille avec brusquerie dans cette Allée des Embrumes sur laquelle la nuit est tombée. Se relevant d'un bond, il porte une main blanche à son cœur, ou l'endroit qui est sensé le contenir, et sent comme pour la première fois, celui-ci battre avec une frénésie nouvelle.

.-.-.-.-.-.-.

Vikki passa l'angle de la rue et se reposa sur le mur d'une ruelle sans nom. Enveloppée dans sa longue cape sombre, son directeur de maison n'avait pu la reconnaître. Elle avait grandi et même si elle était toujours petite par rapport à l'imposante silhouette du Maître des Potions, elle avait atteint sa taille d'adulte. Il l'avait sans doute pris pour une sorcière expérimentée. La jeune fille reprit sa respiration en fermant douloureusement les yeux tandis qu'elle se sentait happée de l'intérieur.

Il est là, dans son dos, au sein de cette chambre obscure s'éloignant d'elle peu à peu. Elle sent ses yeux posés sur elle, sur sa posture de vaincue. Elle aimerait se tenir droite comme lui le fait si bien mais elle n'est pas aussi forte que lui et ne le sera jamais. Même si elle joue ce jeu avec lui, il est évident dans le fond de son cœur, que c'est bien lui qui la domine, bien qu'elle ne lui avouera jamais. Elle sentit son indécision: il voulait la réconforter, la serrer dans ses bras, calmer ses flots continus qui s'écoulaient sur ses joues pâles. Elle luttait pour qu'il n'entende pas cet aveu de défaite de sa part mais y parvenait difficilement. Peut être en raison de cette faiblesse ou parce qu'il n'est pas homme à cela, il renonce à la réconforter alors qu'elle ne demande que ça. Désabusée, ses larmes commencent à diminuer et la femme froide et indifférente refait surface progressivement, reléguant cette candeur enfantine qui faisait son charme autrefois au plus profond d'elle même. Sortant d'un long rêve sans lendemain, elle entend un son rauque émerger de sa gorge, réveillant ce visage rongé par une sécheresse de larmes:

"C'est cruel."

Elle ignore pourquoi elle a dit ça, pourquoi c'est cette phrase qui est venu rompre ce silence lourd et salvateur entre eux. Un ange passe et elle se demande si il va lui répondre un jour quand sa voix de velours s'élève derrière, un accent cynique rempli de désespoir perçant en son sein.

"Ils sont jeunes. Ils s'en remettront.

"Tu veux dire: comme nous?" réplique-t-elle aussitôt.

Le cri assourdissant du silence suivant cette remarque lui fait prendre conscience de la portée de ses paroles mais il est trop tard, le mal est fait et la flaque de sang atteint ses pieds.

Revenant à elle dans cette ruelle inconnue, elle ne peut empêcher l'intense calme plat qui règne en elle, comme si tout le mal qui lui avait rongé le cœur depuis le mois de juin dernier avait été happé par quelque chose. Perdue dans ses pensées, elle ne remarque pas l'ombre lugubre qui rampe à terre et avance sournoisement vers elle. Heureusement, un chat au pelage gris perlé renverse un tas d'ordures, la faisant réagir et s'éloigner de la menace invisible.

.-.-.-.-.-.-.

C'était le moment qu'elle avait redouté durant toutes les vacances mais désormais, elle devait y faire face. Devant le mur qui l'amenait à la voie 9 3/4, elle observait ce faux mur de brique qu'elle ne parvenait à se résoudre à franchir. A côté d'elle, une mère se pencha vers son petit garçon sur lequel elle resserra les pans de son lourd manteau, donnant ses dernières recommandations pour prendre le Poudlard Express. Vikki les observa, un mince sourire se dessinant sur ses lèvres pâles, repensant inévitablement à sa propre première rentrée sorcière. Le petit cri de surprise de l'enfant disparaissant dans le muret la réveilla et, saluant la mère de famille qui s'éloignait déjà dans la fraîcheur de septembre, elle se mit en marche pour suivre les traces du petit sorcier. A peine arrivée de l'autre côté, une voix perçante lui fit regretter son geste et elle se retourna vers Pansy qui s'approchait à grand pas d'elle avec une cour de jeunes donzelles, toutes plus stupides les unes que les autres:

"Vikki! Vikki, je n'ai pas eu de tes nouvelles depuis...oh mon Dieu! Qu'as-tu fais à tes cheveux? Tu veux intégrer les Weasley ou quoi?

"Peut être bien que ouais. Après tout, ils ont une bien meilleure famille que la mienne.

"Si tu veux parler d'un père abruti amoureux des Moldus, une mère ridicule, une ribambelle d'enfants idiots, je préfère encore être orpheline!

"Tu ne sais pas de quoi tu parles, Pansy.

"Mais, Vikki, écoute toi. Tu entends ce que tu es devenue. J'ai sincèrement de la peine pour ce qui t'es arrivé mais réjouis-toi, Draco et moi sommes préfets!

"Tu m'en vois transporté de joie intense, répliqua la jeune fille entre ses dents et d'un ton morne.

"Oui, ça a été ma réaction quand j'ai reçu la lettre. Tu n'imagine pas combien je suis comblée..."

La suite, Vikki ne l'entendit pas car elle fit semblant de monter dans le wagon avec cette jeune bécasse, qui lui tapait sur les nerfs aujourd'hui, et rebroussa chemin pour se rendre dans un autre endroit, désert si possible.

Le voyage se fit sans encombre et solitairement. Elle se doutât bien que Killian, et peut être Draco, avaient tenté de la trouver mais heureusement, elle avait entendu leurs pas et voix disparaître au détour d'un couloir. Elle n'était pas prête à affronter les autres, leur compassion ou leur indifférence. En effet, elle avait appris que Celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom était réapparu et avait appelé ces sbires auprès de lui afin d'exterminer Potter mais c'était le bellâtre de Pouffsouffle qui avait été tué. Sa mère avait disparu pendant quelques heures...

Elle poussa un soupir en se mêlant à un groupe de 3° Serpentards pour se rendre dans l'illustre école de magie dont la silhouette imposante se découpait sur un ciel étoilé.

.-.-.-.-.-.-.

Le professeur Rogue s'approcha à enjambées rageuses de la Grande Salle où la cérémonie de répartition allait bientôt commencer. Encore une fois, il n'avait pas obtenu le poste de Défense Contre les Forces du Mal qu'il lorgnait depuis un bon bout de temps. En raison des événements de l'année précédente, le Ministère leur avait imposé cette Dolores Ombrage qui, il devait le reconnaître, semblait compétente mais il s'interrogeait sur ses méthodes peu orthodoxes, dont même lui n'osait, ou n'avait le droit, d'utiliser. Il monta les marches pour se rendre à la table des professeurs surplombant cette salle millénaire et l'embrasa du regard tandis que les élèves commençaient progressivement à la remplir. Il ne put empêcher un sourire intérieur de fierté rayonner en lui en voyant Draco, pénétrer à l'intérieur avec autant de prestance et de noblesse. Cependant, une chose l'intrigua. Il savait que les Serpentards ne s'étaient pas quittés en très bon termes mais il avait au moins espéré que les vacances avaient donné un coup d'éponge sur ce qui était advenu auparavant. Un sentiment fugace de panique s'empara de son être quand il vit Killian et les préfets s'installer à leur table seuls. Elle n'aurait pas fait de bêtise insensée, n'est ce pas? Elle savait ce qu'était de mourir. Elle n'aurait pas tenté de mettre fin à ses jours tout de même? Il en aurait été nécessairement informé. Cherchant frénétiquement après elle, ses yeux d'obsidienne se posèrent sur une chevelure rousse qu'il reconnut avec une certaine douleur perçant son cœur, comme celle qui le hantait dans ses rêves éveillés. Sans détacher son regard de la jeune fille qui lui tournait le dos pour se rendre à la table des Serpentards, il se leva pour être mieux à même de la reconnaître et tout s'écroula quand il croisa ses yeux parme aux pupilles en tourbillon. C'était donc elle tout ce temps?

.-.-.-.-.-.-.