NdlA : et voilà le chapitre 10. N'en restent plus que trois autres après celui là. Je voulais en faire un 14e, mais je garde mon idée pour Crash & Burn. En plus, je travaille maintenant sur "Week end en famille" qui avance bien. Et je n'oublie pas le prochain chapitre de "Kermesse" non plus.
Chapitre 10
Roy attendait dans la salle d'attente, anxieux de connaître le diagnostic des médecins.
Enfin, l'un d'eux s'approcha de lui.
« Colonel Mustang ?
« Oui. Comment-elle ?
« Bien. Elle est en état de choc évidemment, mais dans l'ensemble elle se porte bien. Nous avons soigné et bandé ses poignets. Elle ne devrait pas garder de traces de cet épisode, hormis celles psychologiques, on ne sait jamais vraiment quels sont les dommages causés par des agressions sexuelles, mais je crois que c'est une femme de caractère, elle devrait s'en sortir. Il faudra juste être patient avec elle.
« Je comprends. Est-il possible de la voir ?
« Oui, je vous accompagne. Mais nous lui avons donné des sédatifs, vous ne pourrez donc pas rester longtemps. »
Roy pénétra dans une chambre d'hôpital où Riza reposait paisible sur un lit. Il l'a regarda. Elle avait un œil au beurre noir et les lèvres violettes et enflées. Ses poignets étaient effectivement bandés et reposaient près de son corps.
Roy s'approcha et s'assit sur le fauteuil près de la patiente.
Elle ouvrit lentement les yeux.
Il lui sourit.
« Hé, salut.
« Salut.
« Vous nous avez fichu une sacrée frousse. On vous a cherchée partout.
« Je suis désolée, Colonel. J'ai été stupide.»
Sa voix était pâteuse, les sédatifs faisaient déjà effet.
« Ne dites pas de bêtises. Vous n'êtes jamais stupide, un peu bornée c'est tout. »
Riza lui sourit mais elle réprima une grimace de douleur et se toucha les lèvres du bout de ses doigts. Ses gestes étaient lents.
« Je vais vous laisser vous reposer. Je vais prévenir les autres. Je reviendrai dès demain, c'est promis. »
Il se pencha sur elle, lui caressa gentiment le front, le dégageant des cheveux qui lui tombaient sur le visage, appréciant le toucher soyeux et la couleur de ses boucles. Soudain, la terre s'arrêta de tourner. Son cœur chavira dans le gouffre au bord duquel il marchait depuis tant d'année.
Il prenait pleinement conscience qu'il était amoureux de cette femme et qu'il avait bien failli la perdre aujourd'hui.
Il se sentait tiraillé entre ses sentiments et l'envie de prendre ses jambes à son cou. Cet amour n'était pas autorisé. S'il devait y laisser libre cours, il risquait non seulement sa carrière mais la sienne aussi.
Il retira à regret sa main, regarda une dernière fois Riza qui s'était endormie, puis il quitta silencieusement la chambre.
Le lendemain Riza reçu la visite de ses collègues Havoc, Breda, Falman et Fuery. Elle était contente de les voir et en même temps elle ressentait un sentiment de gène par rapport à tout ce qui lui était arrivée.
Ils ne restèrent heureusement pas longtemps, juste le temps de lui assurer qu'ils étaient contents qu'elle aille bien et qu'ils espéraient la voir de retour au bureau rapidement. Fuery lui assura qu'il prendrait soin de Hayate le temps qu'il faudrait pour qu'elle se remette.
Mustang vint lui rendre une nouvelle visite en fin de journée. Le soleil se couchait et lançait des rayons orangés à travers la fenêtre.
Roy prit place dans le fauteuil comme la veille. Riza regardait le soleil couchant et se tripotait nerveusement les mains sur ses draps.
En sa présence, elle ressentait encore plus fort son sentiment de gène auquel se mêlait celui de honte. Elle ne pouvait pas se résoudre à le regarder en face.
Lui, plus que tout autre, savait ce qui s'était passé dans cette chambre sordide. Après tout lorsqu'il l'avait trouvé elle ne portait plus que sa culotte et sa chemise complètement ouverte. Et il avait vu cet homme horrible sur elle.
A ce souvenir elle ferma les yeux.
« Ca ne va pas.
« Si. C'est juste que je suis fatiguée.
« J'imagine, vous avez eu beaucoup de visite aujourd'hui. Ca c'est bien passé ?
« Oui, ils ont été charmants.
« Havoc n'a pas lâché l'affaire vous savez. C'est même lui qui a prit les commandes à un moment. Moi… et bien, je n'arrivais plus à penser clairement. »
Riza ne le regardait toujours pas. Roy fronça des sourcils se demandant ce qui la troublait tant.
« Riza, regardez moi. »
Riza tourna son visage vers lui et leva lentement ses yeux sur lui. Il lui sourit.
« Voila, c'est mieux. Maintenant dites moi ce qui ne va pas ? »
Riza s'éclaircit la voix.
« C'est juste que… - elle marqua une pause cherchant les mots qui pourraient le mieux exprimer ce qu'elle ressentait – j'ai été tellement stupide, j'ai cru que le mot était de vous, je n'ai pas remarqué que l'écriture n'était pas la bonne, et j'ai laissé cet homme m'enlever et me faire toutes ces choses. »
Elle se tut, pressant les doigts de sa main gauche sur ses lèvres, retenant ses larmes.
« Hé, calmez vous. Je vous l'ai dit, vous n'êtes pas stupide. J'aurai sans doute fait la même chose si j'avais reçu un message de votre part. Vous vous êtes inquiétée pour moi, comme moi je l'aurai fait pour vous. Quant à ce qu'il vous a fait ou essayé de faire, vous n'y êtes pour rien, ce n'est pas vous qui l'avez provoqué.
« Je ne sais pas. Il m'a dit que cela faisait des semaines qu'il me suivait et qu'il m'observait. Il m'a même raconté comment il m'avait vu me déshabiller par la fenêtre de ma chambre alors qu'il se planquait dans l'arbre en face. Il m'a dit que je devrai le faire couper si je ne voulais pas faire ressortir les désirs de types comme lui.
« Il ne faut pas le croire. Vous n'y êtes pour rien. Ce n'est pas vous qui lui avez demandé de grimper à cet arbre ni de vous suivre jour et nuit.
« Je ne sais pas. J'aurai du le sentir. Et puis tout ce qu'il m'a fait, il m'a… et je ne pouvais absolument rien faire pour l'empêcher, je n'arrivais plus à penser, je me disais juste non, non, non. » De nouveau, les larmes coulaient sur les joues de Riza.
« Arrêtez de vous torturer Riza. A présent il est mort, il ne vous fera plus jamais de mal. »
Il se leva pour s'asseoir à côté d'elle et la prit dans ses bras. Il savait qu'il n'aurait pas dû. Ce geste était trop intime. Mais il voulait la réconforter.
« Je ne laisserai plus jamais personne vous faire du mal. Je le jure. »
Il la serra un peu plus fort contre lui, déposant des baisers dans sa chevelure.
Riza s'écarta de son étreinte. Son visage était fermé.
« Vous devriez y aller Colonel. Il se fait tard, vous devez avoir des choses à faire, des dossiers à rattraper et je dois me reposer. »
Roy la regarda avec un air un peu perdu, puis il comprit. Il avait été trop loin, il avait dépassé la barrière qui les séparait depuis longtemps et une fois de plus, c'est elle qui le remettait en place et veillait à ce qu'il ne commette pas d'erreur.
« Très bien, vous avez raison, il est temps pour moi de m'en aller. Le docteur m'a dit que vous sortiez demain. Nous devrions donc nous revoir bientôt au bureau. »
Riza hocha de la tête.
« Au revoir Colonel.
« Au revoir Lieutenant. »
Et il quitta la chambre d'hôpital, le cœur en morceaux.
