Chapitre 3 : Le courage de vivre

Petit mot à part... sincèrement, la mise en page de ma fic a encore foiré grâce à FFnet... je passe plus de temps à tout remettre comme il faut qu'à autre chose. Pardon si la présentation n'est pas terrible, j'espère malgré tout qu'elle reste visible et agréable à lire.

Je voudrais aussi remercier pour les reviews, je ne m'attendais pas à en avoir, vu le couple que j'ai choisi d'écrire. Je vous remercie beaucoup pour vos mots encourageants.


Je cours comme jamais. J'ai posé l'appareil en catastrophe, rien ne servait de s'éjecter en vol et de le laisser s'écraser sur le palais ou la ville. Il peut toujours servir et puis faire des victimes innocentes... hem, je ne suis pas sûre que ça me mettrait dans les petits papiers de la Princesse.
Il règne un calme trop suspect. Tout le monde vaque comme d'habitude et ça, pour un endroit qui doit être victime d'un attentat, c'est très étrange. Ou la tentative a été abandonnée, ou elle a échoué. Ou pire.
Je frissonne en passant entre deux gardes, les ignorant royalement dans leur tentative de m'arrêter.
Peut-être que la tentative d'assassinat est programmée pour dans quelques minutes, peut-être que je vais manquer de la sauver à quelques secondes... L'idée m'en rend malade.
Optimiste. Reste optimiste ma fille.
Ou peut-être que les profs ont déjà fait ce qu'il fallait mais tant que je ne l'aurais pas vu, le sentiment de terreur pure ne quittera pas mon estomac, là où il s'est lové depuis bientôt trois heures.

J'assomme un crétin en uniforme qui bloque mon chemin. Puis birfuque à droite. Je ne connais pas du tout ce palais mais ils sont tous bâtis de la même manière et je cours en suivant mon instinct, et cet impression d'urgence de plus en plus alarmante. De partout ça crie, mais que m'importe.
Tout à coup je sais pourquoi j'avais, sans m'en rendre compte, choisie cette direction. Des gouttelettes de sang parsemaient doucement, sur une distante régulière le sol ou les murs.
Quand j'arrive enfin la source, j'en reste bouche bée.

C'est un carnage. La porte de la salle de bain est criblée de balles. A l'intérieur, la faience rose est brisée et a volé en éclats à travers toute la pièce. L'eau coule en doux geyser, des plomberies explosées, glougloutant doucement.
De miniscules flaques de sang trace un chemin de fée sanglant. Je respire difficilement.
Je sens les gardes qui me rejoignent. Ma tête bourdonne tandis que tous s'agitent autour de moi, criant et vociférant, oubliant que je suis là, pour se soucier de la princesse, disparue et sûrement blessée, que personne ne semble trouver désormais.

Je m'avance au milieu du champ de bataille. Je trouve au sol un morceau de miroir couvert de sang qui semble avoir servi à poignarder quelqu'un. Une personne qui a fuit et a semé, comme un petit poucet, les gouttes de vermeille.
Et je repars lugubre, à contre-sens, l'esprit fourmillant de questions sans réponse. Mon regard fouille partout, chaque recoin, chaque ombre, tandis que mon corps parcourt en sens inverse le chemin de sang. Il n'y a pas de cadavre ou de blessé, soulageant pour l'un, inquiétant pour l'autre. Il doit y avoir une raison.

Je cherche, quand je m'arrête brusquement. Et me retourne. Je contemple attentivement les murs. C'est là. Juste là. J'ai failli le manquer. Puis je sors mon poignard et donne un coup dans le mur, m'acharnant à décoller de mon mieux le faux mur. Sûrement un passage secret ou une cachette.

J'entends dans mes oreilles mon souffle court et lourd. Je tire, je pousse, j'appuie, je triture vainement. Puis j'appose ces mains le long de la paroi, cherchant le mécanisme. Quand, brusquement, le mur se meut. Et qu'un regard fatigué et fiévreux apparait.

"Hilde..."

Sa voix est à peine un murmure. Deux tâches sombres auréoles son tailleur rose. Un trou au centre de chacun indique l'impact d'une balle, l'un au niveau du ventre, l'autre de la cuisse gauche.
Je retiens un juron violent en attrapant le corps pâle qui tombe entre mes bras.

"Trahi..." sa voix haché et faible tente d'expliquer ce qui s'est passé. "Qu'qu'un... palais... 'ilen'ieux..."

Sa respiration est laborieuse et sifflante.
Je tente de l'apaiser par des petits bruits rassurant mais elle me coupe.

"Fui'... Tou'ours là... traitri'e... rganisé... Hil'... partir... fau'artir... plait..."

"Oui, oui", je répond avec ferveur, on va trouver un endroit sûre. "Ça va aller princesse, ça va aller."

"...ite"

Je la soulève dans mes bras en faisant attention. Bizarrement personne ne nous a rejointes. Mais la cachette est dans un renfoncement de couloir, une alcôve devant contenir habituellement une statue, qui elle est manquante. Et je remercie silencieusement mon sens de l'observation et la chance qui m'ont arrêtée à cet endroit quand les tâches continuaient leur route bien plus loin.
Le tueur n'a pas su attraper ma belle et je ressens une légère fierté à sa capacité à avoir duper le monstre qui l'a blessée.
Mais cela vaut dire aussi que ce sont les blessures de l'assassin qui ont suintées. Je tente d'analyser enfin la situation, de redevenir calme pour être efficace et comprendre pourquoi il n'y avait pas plus de hémoglobine. Alors je les aperçoit, au sol, imbibées totalement de sang, dégoulinantes de liquide carmin, des petites serviettes dont elle s'est servi pour endiguer ses plaies, comme des compresses de fortune.
Inconsciement, je porte mes lèvres à son front et les pose, doucement, sur sa peau brûlante, tout en me déplaçant le plus vite que je peux, espérant ne pas la faire souffrir plus que ce qu'elle a déjà subi.
Son parfum est chargé d'une odeur cuivrée et de poudre, ses blessures sont graves et elle a dû toutefois perdre beaucoup de sang.

Je ne suis pas stupide.
Le tueur traîne peut-être encore dans le palais, et à part la princesse personne ne sait qui est le traître et.. j'ai forcé l'entrée du bâtiment. Pas un bon point en ma faveur. Je jure tout bas en allemand et, les sens en aguets, je prend la direction de la sortie, tout en me cachant du comité d'accueil.
Qu'il soit ami ou ennemi ne compte pas. Le premier qui se mettra en travers de mon chemin, il se prendra une balle entre les deux yeux.

J'halète un peu, modérément habituée à porter un poids humain si longtemps, bien que ma Princesse soit plutôt trop légère pour sa santé mais je divague loin de l'essentiel...
Mon cerveau embrumé plus tôt pas la panique reprend peu à peu les commandes de mon corps.
Réfléchir et vite.
Je connais au moins trois médecins travaillant au noir, tous de confiance relative. Toujours avoir plusieurs portes de sorties quand on est une « terrorriste » recherchée par Oz.
Je grommèle et serre les dents à en faire blanchir ma mâchoire sous l'effort physique. Si je continue, je pense que je vais sûrement faire sauter l'émail de quelques unes de mes molaires.
Ça n'importe pas.
Juste la respiration faible et difficile contre mon épaule compte.
Je lance un coup de pied violent contre une porte qui s'oppose à moi et tombe sur un garage. Je ne sais pas comment j'ai fait mais je remercie tous les saints qui veillent sur moi et ma compagne.
Juste encore un petit effort et nous serons loin. Et elle sera en sécurité.


Alors, sous les yeux des autres
Dans la rue, elles le déguisent en amitié


Je ne sais pas comment je tiens encore le coup. Tout ce que je sais, c'est que mon corps hurle de toutes ses forces en me rappelant ma douleur et la brûlure lancinante dans mon ventre et ma jambe. Je ne veux pas gémir.
Pas quand je suis dans ces bras. Je ne veux pas lui paraître pathétique et faible, pas à elle.

Je pense, ironiquement, que j'obtiens enfin la chance d'être contre elle, dans ses bras, enlacée, soutenue... dommage que cet instant ne soit dû qu'à une tentative d'assassinat et des blessures de pistolet. Je me sens prise d'un vertige pendant qu'elle tourne.
Les secousses de la course n'aident pas la souffrance à s'atténuer mais je sais qu'elle ne peut pas faire plus doucement.
Quelque part, le tueur est toujours là et pourrait vouloir finir son boulot. Enfin, d'abord il faudra qu'il soigne la blessure que JE lui ai infligé.
Où ? Je ne sais plus. Tout devient flou. Tout s'embrouille dans ma tête. Ma bouche a un goût cuivré désagréable et je laisse échapper un peu de liquide.
Merveilleux, je bave sur la femme de ma vie.

Comment séduire votre Dame de Coeur par Relena Peacecraft. Un futur best-seller de la honte. J'ouvre péniblement mes yeux, et malgré ma vision floue, je finis par me rendre compte que ce n'est pas de la bave mais du sang. Je retiens un gémissement désespèré. Ce n'est pas possible, je viens de lui saloper sa tenue avec du sang. C'est encore pire. Pourquoi moi Déesse ? Je vous ai fait quelque chose de mal ?
J'ai un mauvais karma ? Je paye pour mes précédentes incarnations ?
Peut-être que si je meurs maintenant, si je me laisse aller, je pourrais échapper à la honte...

Mon esprit divague et je constate, faiblement, au fond de mon esprit, de la futilité de mes pensées. Pourtant je sais aussi que seules celles-ci me tiennent et m'empêchent de sombrer dans l'oubli.
J'ai tant perdu de sang. Si je m'évanouis, si je faiblis, si je m'endors un instant, j'ai peur de ne pas me réveiller.
Et je ne veux pas mourir dans ses bras. Elle ne mérite pas ça.

Marrant pour une suicidaire. La mort est à portée de mains, je dirais même de bras, et je la repousse. Mais on ne m'en voudra pas de préférer ceux de mon aimée.
Son odeur est emplie de poudre, de sang, de sueur. Je ne sais pas trop si c'est seulement mon sang. J'éprouve un doute malgré tout.
Je me sens si fragile, si...
Tenir le coup. Tenir, pour elle, pour mon peuple...
Si je meurs assassinée par la traîtrise, Oz aura gagné.
Je répète cette phrase comme un mantra.
Pour elle. Pour le peuple. Eux. Elle. Elle. Eux. Elle. Elle. Elle...

C'est égoïste, je pense à elle avant eux. Ils sont mon peuple, ils ont besoin de moi. Alors pourquoi ne sont-ils pas là pour m'aider ? Me porter ? Me soigner ?
Je sais au fond de ma tête que mes récriminations sont stupides, injustes et enfantines. Malgré tout, la colère momentanée me donne la force de continuer à me focaliser sur la base élémentaire qui tient ma vie à un fil.
Respirer.
Inspire. Expire. Inspire. Cough. Expire. Inspire...
Je me rend compte que je halète avec difficulté contre son épaule.

Elle est si chaude. Ou est-ce moi qui suis brûlante ?
Mon esprit s'englue dans une barbe-à-papa inextricable.
Même à l'agonie, le rose me côtoie et me harcèle. Je me sens nauséeuse. Pourquoi cette couleur, pâle copie du rouge passion, me poursuit-elle ?
Si je m'en sors, Déesse, je jure de ne plus jamais en porter. Plus jamais de rose.
Oh et puis... envoyer l'horreur, qui me sert de limousine1, à la casse. Enfin.

Le jour où ce crétin de diplomate de la Colonie 02 me la offerte, j'aurais dû la faire exploser.
Déesse. Je disjoncte à nouveau.
Focalise toi ma fille. Focalise toi Relena. Inspire. Expire. Cough cough. Inspire. Expire.
Si mal.

Vraiment mal. Hilde a fait un mouvement plus brusque que tous les autres et je me retrouve à serrer les dents de toutes mes forces, mon souffle coupé sur l'instant.
Sans m'en rendre compte, mon étreinte se fait plus violente et je m'agrippe à elle avec une force que je ne soupçonnerais pas dans mon état.
J'entends sa mâchoire claquer plus serrer et je relâche mon étreinte d'ourse, à la fois de moi-même et à la fois... parce que mon corps épuisé ne soutient plus le moindre effort
Je voudrais marmonner un pardon contrit, cependant ma bouche ne m'obéit pas.
Juste une plainte onoméatopiqe échappe de mes lèvres récalcitrantes.

Il fait plus frais. Je le sens. Est-ce le froid de la mort qui m'atteint ? Je ne veux pas. Pas encore. Pas maintenant.
Il fait noir.
Si sombre. La douleur occupe tout l'espace.
Ma tête bourdonne. Elle est si lourde.
Si lourde.

"Tiens le coup Princesse !"

J'entends sa voix dans le brouillard de mes sens. J'entend même la majuscule qu'elle ne peut s'empêcher d'apposer à mon titre. Sa voix.
Sa voix est ma bouée. Et la noyée, que je suis, s'y raccroche avec désespoir.
Hilde. Hilde. Mon Hilde. Ne me quitte pas.
Ne me laisse pas.
Pourtant ces bras me relâchent doucement sur une surface froide. Métallique peut-être ?
Je ne sais plus. Mes sensations sont tellement confuses.

Un bruit.
Je ne comprend plus. Je ne sens plus. Je tombe.
Tenir.
Inspire. Exp...Noir. Si noir.

Je tombe et elle me rattrappe. Elle me sauve.
Mon héros. Mon chevalier en armure.
Qu'importe que tu sois une femme, peu importe ce qu'ils peuvent dire.
Mon amour. Garde-moi près de toi. Garde moi contre ton coeur jusqu'à ce que la nuit m'emmène. La mort m'enveloppe de son suaire et je sens que je suis au bout.
Je ne peux plus rien faire.
Mon amour...

Je n'ai qu'un regret, ne te l'avoir jamais dit. Jamais prononcé.
Je voudrais que ma bouche obéisse une dernière fois pour laisser échapper mon aveu.
Mon si coupable aveu.
Si condamnable.
Mon amour...

Je sens tes bras me quitter pour m'installer contre l'épaisseur d'un siège. Tu appliques quelque chose sur mes plaies. Le poids est si léger et si pesant à la fois.
J'entends ta voix, lointaine, saccadée, incompréhensible dans la brume qui étouffe mon âme, avec tellement de sûreté.
Je sens de l'eau sur mon visage. Pleures-tu mon tendre amour ou est-ce encore du sang ?
Ta voix. Je ne comprend pas ce que tu me dis mon amour.
Mon bel amour.
Mais il y a tant de suppliques dans ces sons. Je m'accroche de mes toutes dernières forces à toi.
Mon amour.
Mon amour, mon merveilleux amour...


L'une des deux dit que c'est mal agir
Et l'autre dit qu'il vaut mieux laisser dire.


Le mot de l'auteur

Lied : ... ... ...
Les G-Boys moins Quatre : ÔÔ
Quatre : OUIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIN ! OUIIIIIIN ! OUIIIIIIN !
Hilde : Je... Tu... Je...
Relena : J'suis pas morte hein ? Je NE suis PAS morte ? Mais nom de dieu ! QUELQU'UN VA ME RÉPONDRE OUI !
Hilde : Je... Je sais pas... LIIIIIIIIIIIIIIIIED ! LIIIIIIEEEEEED !
Lied qui regarde sa fic en état de choc.
Duo : Lied ?
Relena : J'veux pas mouriiiiiiiiiiiir !
Quatre réfugié dans les bras de son Trowa-chan : OUIIIIIIIIIIIIIN ! C'est horriblement tragiqueeeeeeeuh ! OUIIIIIIIIIIIN ! OUIIIIN !
Hilde qui pointe son arme sur Lied : Tu vas répondre à la fin !
G-Boys sauf Quatre : Hilde !
Lied, visiblement encore stupéfaite, qui se tourne vers Relena : ... ... ... J'ai écrit ça ?
G-Girls sur les nerfs : LIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIED !

1 : Oui, elle a une limousine rose... pour en posséder une, c'est forcément un cadeau. Vous savez, du genre les horreurs que votre grande-tante vous offre à votre annif' et que vous devez accepter avec le sourire et mettre quand elle vous rend visite...