WARNING : LIME YURI.
Âmes sensibles ou anti-relations homosexuelles, faites demi-tour ou sautez la fin du premier paragraphe, vous êtes prévenus !
Nous serons sans aucune crainte
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Home sweet Home.
Je suis rentrée. Me voilà à nouveau dans mon palais.
Ma main s'agrippe furieusement à celle d'Hilde. J'ai un peu de mal à pénétrer ce qui, pourtant, est mon domaine.
La dernière fois, on m'a tiré une balle dans cette demeure supposée être ma forteresse.
Je souris de façon crispée. Je dois faire face à la peur, de toute façon, je n'ai ni le choix ni le droit de laisser les autres gagner. Ils seraient trop contents de me voir trembler et me recroqueviller.
Regardez-la notre princesse, si froussarde, si impressionnable.
N'est-il pas facile de la manipuler ? De l'employer ? De jouer à la guerre avec elle ?
Je me redresse inconsciemment. Je me sens raide mais... Je ne reculerai plus. Je serai forte, parce que si je les laisse continuer, d'autres souffriront encore et puis, ils s'en prendraient à mon amour, à ma vie.
Je souris plus fortement, avec plus d'assurance.
L'amour me donne la foi. Jamais je ne laisserai quelqu'un me prendre cette femme.
Hilde est mon cœur. Et mon cœur est ce qui fait vivre ce royaume.
Je pèche par orgueil mais ainsi soit-il.
- Gérard, réunissez le conseil. J'ordonne calmement. Dites-leur que je veux les voir dans exactement deux heures avec tous les dossiers des affaires politiques...
Je vois le fonctionnaire s'en allait, à la fois surpris et récalcitrant. Il n'a pas l'air d'apprécier.
Je le fixe de mon regard le plus clair et le plus perçant.
- J'ai bien dit tous les dossiers, Gérard, ne me décevez pas. Il semble que j'ai trop fait confiance ces derniers temps. Je crois que l'heure du ménage de printemps est venue.
L'homme pâlit, me fait une courbette rapide et part, je ne dirais pas en courant, mais plus vite que je ne l'ai jamais vu marcher dans ma vie. Tiens, tiens. Je prends note qu'il n'est pas tout blanc-blanc. Je retiens un reniflement. Quelque part ça ne m'étonne pas.
Anthony, un autre membre du gouvernement me regarde et m'adresse un petit signe d'assentiment. Le vieil homme me soutient.
Je lui sers mon sourire le plus chaud et le plus convaincant.
- Sir Anthony, pourriez-vous vous assurer que seul le personnel de confiance sera présent pour veiller à la réunion.
- Oui altesse. Je vais de ce pas enquérir la garde.
- Merci.
J'incline la tête, puis tire Hilde avec moi, ignorant le reste du monde qui semble vouloir me palper, me vérifier, me donner les dernières nouvelles de ce qui est advenue pendant mon absence. Je m'en fiche.
L'heure du grand ménage arrive. Je sais que les garçons sont eux aussi dans la place. Protection rapprochée. Je suis le nouveau projet chéri des Professeurs.
J'arrive à la porte de la salle de bal et entre sans me retourner, Hilde sur mes pas. Je me sens malgré moi rougir, mais ma détermination ne flanche pas.
Je me l'étais promise. Et je veux marquer ce château d'un beau souvenir pour effacer le dernier, si douloureux.
Je me retourne et constate qu'il n'y a pas que moi qui suis rougissante. Je n'avais jamais vu Hilde comme ça. C'est presque... presque trop.
Je jette un regard glacial à la dame de compagnie affairé qui me suit, avec le reste des troupes.
- Dehors. TOUS. Je ne veux pas être dérangée pour la prochaine heure ! QUOIQU'IL ARRIVE DAME TARTINE ! OUI. DEHORS !
Cette fois-ci, je crois que c'est la bonne. Je me précipite aussitôt sur la porte que je boucle avant de faire le tour de toutes les entrées possibles pour vérifier que rien ne pourra...
- Tu ne crois pas qu'on pourrait attendre qu...
- Non !
Ma voix est presque... effrayante. Comme possédée. J'ai besoin de ça. Et voilà maintenant que je tremble comme une feuille. Oh déesse, je suis pathétique n'est-ce pas ?
Je me laisse tomber au sol, genoux frappant le marbre dans un bruit sourd.
- Pardon Hilde c'est juste que... que... Je... Tu voies...
- Je sais, Me réponds-tu.
Ton sourire est doux, tendre, compréhensif. Oh mon amour. Je rougis furieusement en me rendant compte comme j'ai pu être enfantine.
Tu ris maintenant. De moi. Vilaine.
Tu évites mes mains qui tentent de te frapper et immobilisent mes poignets des tiennes. Ta bouche s'approche de la mienne, je sens ton souffle et brusquement tu t'arrêtes.
Je gémis de frustration.
Tu me souris. Je suis sûre que tu me souris de ta façon arrogante et fière, celle qui m'exaspère totalement, qui me donne envie d'effacer ton air triomphant, ce sourire qui me dit que je suis ta proie et que tu m'as prise au piège.
Je me sens fragile et enfiévrée.
Tu as le sourire du prédateur. Tes yeux me le disent.
- M'accorderez-vous cette danse Princesse ? Susurres-tu.
- Oui.
Je n'ai même pas réfléchi, la réponse est sortie toute nette. A voir ton sourire, je me doute que ce n'est pas une danse traditionnelle mais bien celle que j'avais en tête en t'amenant ici. Si je n'étais déjà pas assise par terre, mes jambes se déroberaient sous moi tellement le poids de ton regard m'envoûte et me trouble.
Mais je perds le contrôle. Ce n'est plus mon fantasme, plus mon désir, mais le nôtre, et je n'ai qu'une envie, te le laisser diriger.
Tu me relâches et t'éloignes.
Je me sens abandonnée. Rejetée.
Tu te rends vers le fond de la pièce et je comprends enfin que c'est pour aller mettre de la musique. Tu reviens vers moi avec un rideau arraché à une fenêtre.
La gouvernante, Mme Smithson, va me faire la tête. Tu l'étales par terre et me tends la main.
Je me relève en la prenant et perds aussitôt l'équilibre alors que tu m'attires avec force entre tes bras.
Je suis collée contre toi et... je ne peux plus penser. Ta bouche ravage la mienne, tes mains sont partout. Je sens l'une d'elle saisir mes fesses et me pousser contre tes hanches, durement, férocement.
Tu m'explores comme une désespérée, comme... je ne t'ai jamais senti aussi violente, aussi tendue, sur le bord.
Et je me rends compte que je ne suis pas la seule à avoir appréhender ce retour au « bercail ». Ta main descend et saisit ma cuisse, la tirant brusquement vers le haut, amenant ma jambe à draper les tiennes. Je suis en équilibre sur un pied, mes deux mains enfouies dans tes cheveux de nuit, ma bouche se disputant avec la tienne, le souffle court. Je sens ta main remonter à nouveau de ma cuisse à mon cul que tu saisis fortement, tentant, je dirais, de m'amener plus près de toi encore, de m'imprimer en toi.
Je gémis mais le son se perd entre nos deux paires de lèvres.
Je me sens en feu, ma jambe autour de tes jambes te presse à son tour, ta deuxième main dans mes cheveux force ma tête à basculer, finissant à mon regret le baiser.
- Hilde. H...Hilde... Pitié...
Je pleurniche avant de laisser un soupir d'extase m'échapper alors que ta bouche vorace et tes dents grignotent mon cou. Cela va laisser des marques.
Je crois que si les membres du gouvernement ne comprennent pas tout à fait qui tu es dans ma vie, ils aient, sans conteste, leur réponse à la réunion de tout à l'heure.
Je sens ta deuxième main descendre à mes fesses et puis nous glissons l'une et l'autre au sol.
Tu t'écartes un peu et tu me regardes, avec tellement de feu au fond de tes yeux que je ne pense pas qu'il existe un volcan pour rivaliser.
- Déshabille-toi mon amour. Ou je risque de déchirer tes vêtements dans les minutes qui suivent, ordonnes-tu la voix rauque.
J'ose à peine répondre alors que mes doigts volent et défont à toute vitesse les boutons de ma robe. Je pousse une exclamation, quand tu m'enlèves le vêtement alors que je viens à peine de défaire le dernier bouton. Je suis nue, ou presque. La culotte ne fait pas un pli et j'entends un bruit de déchirure. Mon soutien-gorge est repoussé vers le bas, libérant mes seins tendus, mamelons durcies. Je suis à toi.
Je ne veux personne d'autre.
Mais je me rends alors compte de l'injustice de notre situation. Tu es encore entièrement vêtue, certes de ta tenue noire moulante, mais vêtue.
Je tends mes mains pour remédier à ce problème mais tu attrapes à nouveau mes poignets d'une main et les repousses au-dessus de ma tête, contre le sol.
- Non... Murmure, autoritaire, ta voix.
Je comprends pourquoi les hommes obéissent sous ton commandement. Je frissonne sous la dureté veloutée de ta voix. Qui me dit de ne pas te contrarier.
J'entends encore une déchirure, pauvre rideau, et mes poignets sont attachés. Tu sembles vouloir t'assurer que je ne te désobéis pas.
- Je croyais que vous ne faisiez pas de prisonniers, Capitaine Hilde... je taquine, la voix pleine de trémolos passionnés.
- Jamais mais vous êtes une prise de choix... répond ma compagne. Ce serait dommage de ne pas vous garder en vie, non ?
Je me tends quand je sens soudainement mon soutien-gorge rejoindre les victimes de guerre de notre danse. Je suis maintenant nue, si on exclut le collier et les chaussures.
Ses mains descendent et son visage quitte le mien pour suivre le même chemin qu'elles. D'abord le cou, puis je sens ses cheveux et son nez frôler le centre de ma poitrine avant de s'arrêter sur mon nombril. L'air qu'elle inspire et qu'elle exhale chatouille mon ventre et fait parcourir mon corps de chair de poule.
Ses mains ont continué leur descente, elles, et atteignent mon pubis qu'elles survolent avant de saisir mes cuisses. Ses pouces en frottent l'intérieur puis, tous ses doigts glissent à leur tour et je sens instantanément mes cuisses être écartées avec force, me dévoilant totalement.
C'est la première fois que nous faisons l'amour de cette manière, presque violente, avec tant de force. Je laisse échapper un petit cri cette fois-ci, à la fois de surprise, de plaisir et de douleur. Son souffle redescend et je lève la tête pour l'observer arriver jusqu'à mon sexe.
Je me sens arrêter de respirer tout à coup, tendue à l'attente de sa prochaine action. Mais elle me regarde, ces yeux bleus me taquinant, alors qu'elle tourne lentement la tête vers l'intérieur d'une de mes cuisses avant d'y déposer un baiser.
Je crie à nouveau. Un petit son plaintif. Je ne comprends même pas pourquoi. Ce n'était pas douloureux, mais c'est comme si elle me torturait.
Sa bouche reste posée là, contre ma peau fragile et puis je sens qu'elle remonte ma jambe par ces baisers humides jusqu'à mon pied, où sa main, relâchant un instant ma cuisse, vient arracher ma chaussure et la jette violemment à travers la salle. Puis sa bouche redescend et elle s'arrête à nouveau juste au-dessus de mon point névralgique, sans l'effleurer, sa bouche respirant juste au-dessus de mon clitoris. Mes hanches se lèvent d'elle-même mais elle me refuse l'absolution.
Je mords mes lèvres pour retenir mes pleurs de désir, ne voulant plus céder à ses tourments alors que sa bouche trouve le chemin de mon autre jambe et lui réserve le même traitement qu'à la précédente.
J'halète vainement pour l'air alors qu'elle s'éloigne de moi, ses mains toujours à l'intérieur de mes cuisses, les maintenant écartées. Je me sens soudain complètement exposée, sans défenses et extrêmement vulnérable.
Et, au fond de moi, je sens que j'aime ça. Je me tortille sous ses yeux qui gravent dans les miens leur désir.
- Pas... commande-t-elle.
Je cesse de bouger, ma poitrine se soulevant quand même avec force, mes sens brûlant désormais totalement dans un océan de lave.
- Pitié Hilde... Prends-moi !
Et elle me sourit comme si elle n'attendait que ça. Ses mains glissent un peu plus, encore une fois, sous mes cuisses, soulevant le bas de ma personne et la ramenant vers ma poitrine.
Mes genoux touchent mes épaules et mon cerveau, embrumé, se demande quand j'ai pris des cours de contorsionniste.
Puis, son visage revient devant mon ouverture, dont j'aperçois plus que je n'avais jamais avant.
- Je veux que tu me voies te faire l'amour. Je veux que tu saches que jamais personne d'autre ne te rendra aussi heureuse et passionnée que moi. Je veux te marquer, Lena...
Sa voix est grave, remplie d'une faim que je n'aurais jamais soupçonnée. Ses yeux me regardent plaintifs maintenant, comme plein de doutes et de peur.
- Tu es à moi Lena. Je ne te perdrai pas ! Je ne laisserai personne, jamais personne, tu m'entends...
- Oui... oui, Je gémis, mon esprit à la fois clair et perdu. Aime-moi. Toi. Seulement toi. Hilde ! Je t'en supplie. JE T'AIME !
Je m'entends hurler alors que sa bouche se pose enfin sur mon bourgeon palpitant. Et me délivre avant de me plonger dans de plus agréables tourments.
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Ce qu'ils en pensent ou disent ne pourrait rien y faire
Qui arrête les colombes en plein vol
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J'ouvre les yeux, un peu à contrecœur. Il fait nuit noire. Je grommèle et me retourne dans le lit, mon bras cherchant l'objet de mon affection. Il le rencontre et je souris alors que je le drape par-dessus sa poitrine et me love à nouveau contre ma princesse.
- Mein Liebe, Je m'entends soupirer, au creux de sa chevelure.
La journée aura été riche en rebondissements et émotions.
Le retour au palais était, comme prévu, une épreuve à traverser. Et un cap dans notre relation.
Je sais que je n'ai pas été douce avec elle dans la salle de bal, que j'ai perdu une partie de mon contrôle et l'ai traitée comme mes autres conquêtes.
Elle qui est mon amour. Jamais une simple conquête. Elle, mon amoureuse.
Mais son regard, sa main dans la mienne, me disent qu'elle n'a pas été offensée. Qu'elle a aimé ce que je lui ai fait. Mes mains sur son corps, sa peau. Mes marques sur son cou, ses cuisses, son ventre. J'en ai fait des suçons.
Je caresse doucement, de ma main, son épaule.
Elle dort si paisiblement maintenant.
L'air abruti et ahuri des personnels et des politiques quand nous les avons rejoints après. Le rouge, lentement montant de mes morsures, étaient déjà présent sur son cou de cygne. Oh, bien sûr, on a d'abord fait un tour dans sa suite. Pour une douche rapide et des sous-vêtements en une seule pièce.
Plutôt mourir que de laisser ma Lena se balader nue sous sa robe autour de ses mâles. Ou plutôt, les faire mourir si l'un d'entre eux tente un geste déplacé.
Mais je pense qu'ils ont compris la leçon pendant la réunion.
Je ne le crois toujours pas. Avoir essayé un coup d'état sous mon nez.
Heureusement que je lui tenais la main. Ça a été plus facile pour la tirer à moi et cacher son visage dans mon épaule pendant que j'abattais froidement le salaud qui osait son putsch en plein retour de ma Princesse à sa juste place.
Tuer le chef à arrêter la rébellion aussitôt. Oh, et l'arrivée des garçons sur ces faits aussi. Ils ont été utiles.
Je sens mes sourcils se froncer. Même si elle n'a rien vu, j'aurais aimé qu'elle ne soit même pas là pour l'exécution de ce sale enfoiré.
Ma douce, ma pure colombe.
Je ne veux pas la souiller, même si je sais qu'il est trop tard, et que le fait qu'elle soit à moi la mène déjà vers des contrées dangereuses et noires.
Mais je suis une guerrière. On ne peut combattre en restant d'un blanc éclatant, qu'importe la cause. Les nuances de gris sont nos habits.
Je re-soupire au creux de ses bruns cheveux.
Mmm... elle sent si bon.
Maintenant que j'y repense. Je retiens un rire au fond de ma gorge.
Oh le regard de Duo et Heero quand ils nous ont vues, finalement, après que la menace fut écartée. Impayables. J'aurais voulu un appareil photo rien que pour enregistrer ça.
Quoique ceux de Wufei et Quatre étaient tout bonnement inestimables.
Il n'y a que Trowa qui a su garder une expression de marbre, bien que ses yeux aient flanchés quelques secondes.
Dire que le soi-disant Soldat Parfait avait la mâchoire s'entrechoquant avec le sol et était incapable de prononcer ne serait-ce qu'un borogyme. Il a fallu les quatre heures de la réunion plus au moins deux heures dans le salon à thé avant qu'il arrive à pauser enfin une question, et à articuler à nouveau.
« - Comment ? »
L'éloquence masculine à son comble. À côté, Duo babillait à tort et à travers. Trowa a du le bâillonner durant toute la réunion. Il a même craqué, parce qu'il l'a foutu dehors une demi-heure avant la fin.
Pourtant, il savait que j'aimais Relena. Mais il ne s'attendait pas à ce que réalise mon désir : l'avoir à moi.
Je sers ma compagne plus près de moi.
- qhjfhqfffdfg... Proteste ma tendre amoureuse, endormie.
Mon innocente, si innocente Reine. Ma Dame de Cœur.
Quatre n'arrêtait pas de rougir en nous regardant, il était rouge jusqu'au bout des oreilles. Il avait l'air inconfortable. Et il n'osait pas nous regarder dans l'œil.
Qui aurait cru qu'il serait si embarrassé de la vue d'un couple de femmes. Après tout, les femmes des harems ont souvent ce genre de pratique entre elles, dans sa colonie. C'est quand même lui qui vient d'un pays où les femmes apprennent à se donner du plaisir pour le plaisir de leur maître...
Je divague.
Peut-être était-ce de me voir moi, avec elle. Nous tenir la main. Mon pistolet dans l'autre, pointant vers les récalcitrants véreux qui essayaient encore de défendre leur part de bifteck, de protéger leurs affaires pourries du joli nez de ma Lena, qui semblait apprécier de le fourrer dans leurs affaires et de dégager le fumier qui empoisonnait et étouffait son Royaume.
Je me demande depuis combien de temps elle rêve de ce moment.
Celui de rabattre le caquet à tous ces pédants et leur foutre son pied au cul, métaphoriquement.
Ce qui confirme qu'elle a l'étoffe d'une Reine.
Elle a tout dirigé d'une main de maître, stratège et alerte. J'ai vu le regard dans ceux qui lui sont fidèles, impressionnés, émerveillés, prêts à la suivre jusqu'au bout du monde.
Elle est des dirigeants, ma douce. Ma tendre colombe, sans conteste, capable de mener une troupe à la baguette.
Je me demande, si avec le temps, elle deviendra plus exigeante dans nos relations. Si elle me dira quand nous ferons l'amour ce qu'elle veut, si elle exigera, me commandera... J'espère. Je frissonne d'anticipation à imaginer nos ébats passionnés.
Mmm... chic. Me voilà à nouveau en feu.
Mais je n'ai pas envie de quitter le cocon douillet de notre lit pour prendre la douche froide qui calmera mes sens.
Et je ne veux pas la réveiller.
Penser à autre chose. Autre chose...
Wufei. Je m'attendais à une réaction puritaine de sa part. De tous, c'est lui qui à l'image la plus désastreuse des femmes. La plus machiste et la plus abaissante. Ce n'est pas méchamment, après tout, ce n'est pas sa faute si on l'a élevé de cette manière, si on a enfoncé ces idées dans sa tête depuis qu'il est né. Mais sa façon de nous regarder, entre révulsion d'horreur et mépris apitoyé.
Je le voyais dans ces yeux, il nous pensait pathétiques, désespérées. Il est de ceux qui pensent qu'une femme se met avec une femme, un homme avec un homme, par peur de la solitude ou parce qu'ils n'arrivent pas à avoir un compagnon normal et se rabattent sur le premier venu.
Je sais qu'il croit au fond de lui qu'il suffise qu'on se fasse culbuter dans la paille avec un vrai mâle pour redevenir « normale ». Qu'on reviendra au « droit chemin ».
Comme si le fait de laisser un type me tripoter suffisait à effacer l'amour que j'éprouve entre les bras de Mein Liebe...
Je suppose qu'avec le temps, son regard passera du mépris à l'indifférence. Même s'il y a peu de chances que l'on ait un jour son approbation.
Ce dont je me fous royalement, comme Lena.
La seule qui comptait, je l'ai eu d'elle.
Et j'ai le soutien de Duo. Mon ami, mon frère, mon meilleur ami. Je serais un mec, je lui demanderai d'être le témoin à mon mariage.
Mais pas de mariage pour ma Princesse.
Je me rends compte de ce dont je la prive. Une vie plus ou moins normale, malgré ses devoirs royaux et politiques, une gentille famille avec le mari, les enfants et les chiens.
Je n'aime pas les chiens. Je préfère les chats. Plus discrets, furtifs. Plus utile pour une approche en douce.
Mais je suis égoïste et maintenant que je l'ai goûtée, je sais que je ne veux jamais laisser aller mon fruit défendu.
Je l'aime. Mein Liebe. Ma Lena. Ma Princesse.
Je t'aime.
Et je serai toujours à tes côtés. Je le jure.
Aujourd'hui, ensemble, nous avons rétabli l'ordre dans ton royaume. Ce soir, de nombreux pourris dorment dans les cellules du pays, quand ils n'ont pas fini sous les balles des forces de justice venues les appréhendaient.
Il reste encore pourtant beaucoup à faire. Une guerre à remporter. Un monde à reconstruire pendant et après. Un pays à diriger.
Tellement de choses à faire, mais je veux être à tes côtés tout le long de ta vie et t'y aider.
Je serai ton garde du corps personnel. Je ris doucement dans tes cheveux, à nouveau, en pensant à quel point je garde ton corps de tout point de vue.
Je me sens devenir casanière. Je me sens prendre goût à la vie à deux avec toi.
Je veux me battre encore et abattre les montagnes pour toi, attraper la lune et te l'offrir, bâtir des forteresses qui abriteront notre amour.
Je veux être toujours celle à tes côtés qui verra tes sourires, tes rires, et les rides de l'âge qui apparaîtront et mûriront ton corps dans la vieillesse, qui te gardera malgré toute fière et belle, quoique le temps fasse.
A mes yeux, tu es la chose la plus magnifique que ce monde ait porté.
Je fais la moue.
Je deviens un peu trop dégoulinante de romantisme. Cela ne me ressemble pas, ça ne m'était jamais arrivé même, mais je suppose qu'avant toi, je ne savais pas ce que c'était aimer jusqu'à vouloir mourir pour l'autre.
Je suis toujours un soldat, même en étant ton amoureuse, et je sais que nous devrons nous séparer, ou peut-être nous perdre, au cours de cette guerre.
J'ai connaissance au fond de moi que la mort n'arrête pas sa faux devant l'amour.
Je serais auprès de toi, mais si une menace à ton égard apparaît, je devrais la combattre. Je serai toujours prête. Je resterai en alerte, mais même le plan le mieux huilé peu capoter et c'est ce que je crains.
Pas pour moi. La première chose que la guerre m'a apprise, c'est d'accepter qu'on meure tous un jour, tôt ou tard. Un soldat plus vite qu'un autre.
Ce qui me fait peur, c'est l'idée de te laisser seule, triste, le cœur brisé par ma faute.
L'idée même que tu partes la première ne m'effleure pas. Je refuse cette éventualité. Car le moment où je verrais ton corps froid devant moi, je presserais moi-même la gâchette sur ma tempe pour te rejoindre.
Je ne prendrais le temps que de venger ta mort, si elle n'était pas due aux aléas de la vie normale. Mais pour le reste, je sais que j'aurais toujours une balle dans mon pistolet pour te joindre au ciel.
Je t'aime.
Je ne crains ni la mort, ni le temps. Ni les hommes. Le concile de la journée a permis de mettre déjà en route la machine de nettoyage à sec.
Et pendant que tu fignolais les détails avec ton nouveau gouvernement, après la pause collation de nos deux heures dans le salon de thé, Heero et moi avons travaillé en cœur autour des ordis pour sortir le maximum d'informations aux services royales. Pendant que Duo, Quatre, Wufei partaient sur le terrain et que Trowa assurait tranquillement la sécurité de la séance politique.
Nous sommes rentrées dans ton palais, ta demeure, ta maison.
Home sweet homme mon amour.
Ma maison c'est toi.
Je ne cherchais pas de foyer, mais auprès de toi, j'en ai trouvé un.
Et moi qui me battais pour une bannière et des idéaux, je me sens renaître, tel un phénix, dans mes convictions.
Je veux me battre pour toi.
Je veux construire un monde où tu souriras, heureuse, un monde où tes yeux ne se voileront pas à l'annonce de nouveaux morts sous les coups de semonce de la guerre inter mondiale.
Tu es mon royaume, et ton royaume le fief que je défendrais.
Je sens un sourire idiot traverser de part en part mon visage.
Je me sens les airs d'un chevalier, auprès de sa dame. Un chevalier, courtois, qui porterait les couleurs de sa dame.
Quoique que courtois...
Je caresse la courbe de ton sein à travers le drap.
Je suis plutôt dépravée mais tu réveilles en moi un désir intense.
Je suis de nouveau en feu, mais qu'importe. Je pousse tes cheveux et glisse mes lèvres sur le lobe de ton oreille.
J'ai envie de t'aguicher et de te réveiller.
De te montrer avec mes mains et ma bouche à quel point je t'aime, à quel point tu es tout pour moi.
Jusqu'à quel point tu m'as attachée à toi. Te démontrer par ma passion le soin que j'ai pour toi, ce que je ferais pour toi.
Te dire que je serai là toujours, dans ta peau, tes gémissements, tes soupirs de plaisir. Je veux te rassurer, ou me rassurer moi, en te disant que tu es ma maison, et que je ne partirai jamais de mon plein gré.
Une de mes mains trouve sa voie sous le drap et glisse taquiner de cercles doux ton mol et tendre ventre, alors que l'autre joue de tes cheveux et que ma bouche descend de ta tendre oreille au nacre de ton cou où sont déjà les preuves de nos actes passionnés précédents.
Tu gémis et c'est une musique divine à mes oreilles.
Je te murmure, contre ta peau à quel point je t'aime.
Tes yeux papillonnent, je vois tes longs cils bouger sous la pâle lumière lunaire qui passe à travers la fenêtre. Je n'ai pas fermé les rideaux. Je chéris de t'observer, irréelle, féerique, sous la blanche lueur.
Tes yeux, ensommeillés, sont indiscernables cependant dans l'ombre de la nuit, mais je sens ton regard qui me contemple.
- Je t'aime Lena.
Ta petite bouche forme un « oh » de stupeur endormie, avant de s'élargir dans un sourire émerveillé. Je ne te le dis jamais assez, je crois que tu doutes toujours un peu que mon cœur t'appartienne.
Tu doutes plus de toi que de moi, je le sais. Mais je ne mens pas quand je te le dis.
Je ne mentirais jamais quand je te le dirais.
- Je t'aime Mein Liebe, Je sussure, d'une voix pleine de mon envie de toi.
- Je t'aime mon amazone, tu réponds avec candeur et ferveur.
Tes mains remontent pour trouver mon dos et un de mes seins. Mon souffle s'accélère.
Je me déplace et te tire sur mon ventre, tandis que mon dos s'enfonce dans le matelas sous le poids de nos deux corps enlacés.
- Relena Peacecraft, je veux passer ma vie entière avec toi. Je veux t'aimer toute la vie, quoiqu'il arrive, pour le meilleur et pour le pire...
- Hilde...
Je l'interromps en plaçant un doigt sur sa bouche rosée, doigt qu'elle embrasse affectueusement. Je gémis. Mon innocente bourreau.
- Je sais qu... que je ne pourrais jamais t'offrir une vie dite normale mais je veux que tu sache bien que je t'aime, réellement et que je veux vire avec toi, ici. Si tu veux de moi, je continue, un peu avec appréhension.
- Oh Hilde.
Tu me souris.
- Epouse-moi Hilde. Reste avec moi, je porterais la robe blanche, tu auras droit au smoking, j'ai déjà glissé le mot à Sir Anthony qui semble ravi de me voir faire une loi pour autoriser les mariages homosexuels dans le royaume...
- ...
Pour la première fois de ma vie, je ne sais plus quoi dire. J'ai la voix coupée par l'émotion. Et même si j'arrivais à parler, je suis persuadée que je bégaierais.
- Mais si tu n'veux pas, s'empresse d'ajouter, anxieuse, Relena.
- Non ! Oui ! Je veux t'épouser ma Lena ! Oui, mille fois oui ! Et Duo est mon témoin, répond, à toute vitesse, ma voix retrouvée.
- Oh merci déesse ! Pleures-tu en te jetant à mon cou. Je t'aime Hilde, je t'aime, je t'aime, je t'aime, je t'aime...
Je souris franchement, le bonheur juste au creux de mes bras.
- Pareil. Maintenant, nous reste plus qu'à régler un problème...
- Lequel ?
- Quand ?
La question n'aura pas de réponse. Du moins pas dans l'immédiat, car nos bouches se rencontrent alors et plus rien d'autre n'existe.
Je t'aime.
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A deux, au ras du sol
Une femme avec une femme
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Le mot de l'auteur
Lied : YAHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! fais pêter le feu d'artifice
Relena : Ceci... ceci est la chose la plus stupide, la plus gnangnan, la plus fleur-bleue, la plus romantique que je t'ai vu écrire... Mais pourquoi moi ? Non ? Pourquoi !
Hilde : ... et la plus dépravée aussi !
Lied : Oh, cessez de vous plaindre ! Vous croyez que je le sais pas ! En plus, c'est le dernier chapitre.
Grand silence.
Hilde : C'est... c'est vrai ?
Lied : Vi.
Relena s'évanouit sous le coup de l'émotion.
Hilde la rattrape : Eh ! Lena ! Tout va bien ? Lena ?
Lied : Et ben ça fait plaisir, tiens... l'émotion sans doute. Je veux dire, c'est vrai, elle doit être déçue que j'arrête.
Hilde : Je suis pas sûre qu'elle défaille pour ça, plutôt la joie...
Lied qui n'écoute pas : Mais heureusement, j'ai bon cœur, il y a encore l'épilogue.
Relena se réveille brusquement : QUOI ? Non ? Tu plaisantes Lied ? Dis-moi que tu plaisantes...
Hilde fixe Lied, éberluée, puis regarde Relena : Je crois qu'elle dit la vérité Lena...
Les G-Girls, en larmes, se tombent dans les bras l'une de l'autre : POURQUOI NOUUUUUUS ! C'EST TROP INJUSTEUUUUH ! ON VEUT PAAAAAAAAAAAS !
