Crash and Burn – Chapitre 4
Depuis ce jour où ils s'étaient avoués la vraie nature de leur sentiment, ils ne s'étaient presque plus quittés.
Chaque moment passé loin l'un de l'autre leur semblait comme une petite mort. Dès qu'ils se retrouvaient seuls le soir, ils se jetaient dans les bras l'un de l'autre, se dévorant de baisers voulant rattraper tout le temps perdu à s'ignorer.
Ils étaient dans leur bureau. Roy qui se sentait d'humeur taquine, envoyait tout ce qui lui tombait sous la main, trombones, boulettes de papier, bout de gomme, etc. sur Riza qui les lui renvoyait en riant.
Le téléphone sonna sur le bureau de Riza. Elle se recomposa une attitude sérieuse avant de décrocher.
« Riza Hawkeye, j'écoute. »
Roy qui la regardait vit son visage changer imperceptiblement alors que son correspondant lui répondait.
« Ca ne va pas être possible. Au revoir. » Elle raccrocha.
La bonne humeur était tombée. Elle se replongea dans ses dossiers.
« Qui était-ce ? » Lui demanda Roy intrigué.
« Personne, rien d'important. »
La réponse de Riza le surprit mais il n'osa pas pousser sa curiosité plus loin.
Quelques minutes plus tard, le téléphone sonna de nouveau. Riza regarda le poste puis se décida à le décrocher.
« Riza Hawkeye. »
Riza baissa le ton et se tourna dans son fauteuil, tournant presque le dos à Roy. Celui-ci ne pu saisir que quelques bribes de la conversation.
« … Non pas maintenant….. Je ne peux pas… je ne suis pas seule… Ok. »
Elle raccrocha. De nouveau, elle se replongea dans ses rapports. Roy se demandait qui pouvait bien avoir appelé Riza ici et surtout pourquoi elle semblait ne pas vouloir qu'il entende ce qu'elle avait à dire.
Insidieusement un sentiment nouveau faisait son chemin en lui, contractant ses entrailles et faisant bouillir son cerveau.
« Riza. Qui était-ce ? »
Le ton impératif demandait une réponse. Riza releva la tête.
« Personne. Rien d'important, je te jure…. Juste une vieille connaissance.
« Et c'est pour ça que tu te retournes et que tu baisses la voix pour lui parler ?
« Ecoute Roy, je t'assure, ce n'est rien.
« Très bien. »
Mais le ton employé dénotait les mots. Non, ça ne va pas bien. Il reprit son stylo et parapha rageusement quelques papiers.
Dix minutes après, Riza sortit sans un mot du bureau pour ne revenir que vingt minutes plus tard.
La journée se passa, Roy oublia l'incident de l'appel téléphonique. Il s'apprêtait à partir. Il s'approcha de Riza pour lui murmurer :
« On se voit ce soir ?
« Hmm, c'est que j'ai prévu de faire quelques courses. Hayate n'a plus de croquettes. On peut se voir demain. »
Non décidément, il y avait quelque chose qui clochait. Riza lui avait sorti sa tirade sans le regarder dans les yeux. Il était évident qu'elle lui cachait quelque chose.
« Comme tu veux. » Et il partit sans même lui dire au revoir.
Riza se prit la tête entre ses mains et poussa un soupir. Maintenant Roy était en colère après elle.
Roy serrait les dents. Il n'aimait vraiment pas le comportement de Riza. Elle ne voulait pas lui dire qui l'avait appelé et cette histoire de courses pour Hayate sentait le pipeau à plein nez.
Il shoota dans un caillou qui avait eu le malheur de se trouver sur son chemin. Il fallait qu'il découvre ce que lui cachait Riza.
Le soir venu, il se posta à l'abri de sa voiture au coin de la rue de Riza de manière à observer sa maison.
Son attente ne fut pas longue, il vit une voiture se garer devant chez Riza et elle sortit de sa maison et monta sur le siège passager. La voiture redémarra aussitôt.
Roy mit le contact et les suivit jusque dans le centre ville devant un restaurant. Roy médusé vit un homme brun, grand, bien habillé sortir du véhicule et ouvrir la portière à Riza. Ils s'engouffrèrent dans le restaurant.
Roy n'en croyait pas ses yeux. Riza avait une aventure avec un autre homme. Il serra les mâchoires. Il devait lutter contre la nausée qui l'avait pris lorsqu'il avait vu l'homme sortir et prendre le bras de Riza. Alors depuis tout ce temps, elle lui avait menti. Il lui avait ouvert son cœur, lui avait dit qu'il était fou amoureux d'elle et elle pendant ce temps, elle se moquait de lui et le trompait avec ce type.
Il se prit le visage entre ses mains et laissa les larmes couler.
Qu'allait-il faire maintenant ? Devait-il faire irruption dans le restaurant et demander des explications ? Aller casser la gueule à ce salaud qui lui volait la femme qu'il aimait ? Ou bien devait-il laisser tomber et renoncer à Riza ?
Il resta là près d'une heure avant de se décider à remettre le contact et à s'éloigner. Il tourna dans les rues sans trop savoir où il allait.
Finalement il se gara de nouveau dans la rue de Riza. Et il l'attendit. Une heure passa. Riza n'était toujours pas revenue. Roy retournait dans sa tête tout ce qu'il pourrait lui dire. Il voulait lui faire mal autant qu'elle lui en faisait.
Il était près de minuit lorsque Roy repéra un taxi qui se stationna devant la maison de Riza. La jeune femme en sortit et entra dans sa maison.
Roy prit une grande inspiration et ouvrit sa portière.
Il attendit moins d'une minute avant que Riza ne réponde à son coup de sonnette. La porte s'ouvrit presque à la volée.
« Si c'est encore toi, tu … Roy, mais qu'est-ce que tu fais là ? »
Roy la regarda droit dans les yeux, mais aucun mot ne voulait sortir. Son expression était un mélange de colère, de peine et de souffrance.
« Oh mon Dieu, tu m'as suivie. »
Roy acquiesça.
« J'aurai dû m'en douter. Viens, entre. »
Elle s'écarta de la porte pour le laisser entrer et le conduisit dans la cuisine où elle faisait chauffer de l'eau pour un thé.
Roy s'assit et sortit enfin de sa torpeur.
« Qui était-ce ? Et depuis quand cela dure ? »
Riza lui tendit une tasse de thé fumant et s'assit en face de lui.
« Ca ne dure pas. C'était mon ex.
« Ton ex ? Et je peux savoir ce que tu foutais avec ton ex ce soir dans ce restaurant ? C'est lui qui t'a appelé aujourd'hui, n'est-ce pas ? J'ai vraiment été aveugle. Tu m'as vraiment pris pour un con.
« Non Roy, ne dit pas ça. Ce n'est absolument pas ce que tu crois. Je sais que ça fait cliché mais c'est la vérité.
« Alors qu'est-ce que c'est ? Explique toi bordel !
« Ok, ça fait plusieurs jours qu'il me relance, il voulait qu'on se remette ensemble. Je l'ai envoyé paître à chaque fois mais il n'arrêtait pas de me rappeler. Je ne voulais pas t'en parler, je ne savais pas comment tu le prendrais. Et puis, aujourd'hui, il m'a appelé au bureau. Ca prenait vraiment des proportions trop importantes, alors j'ai accepté de le voir ce soir pour lui expliquer en face que c'était bel et bien fini entre lui et moi. Je lui ai dit que je voyais quelqu'un d'autre et que j'étais amoureuse. Ca n'a pas été facile mais il a compris maintenant et il me laissera enfin en paix. »
Riza tendit le bras pour se saisir de la main de Roy.
« Je t'aime Roy, crois moi. Je ne vois personne d'autre que toi. Entre lui et moi, il n'y absolument plus rien.»
Roy avait toujours ses mâchoires serrées. Riza avait le ventre complètement contracté à la peur de le perdre. Elle se leva et s'approcha de lui. Elle s'assit sur ses genoux et enfouit sa tête dans son cou.
« Je t'en prie Roy, crois moi. Je ne t'ai jamais trompé. Je t'aime, je t'ai toujours aimé. Depuis le début, toujours. »
Roy sentit ses larmes couler dans son cou, il la prit dans ses bras et la serra contre lui très fort.
« J'ai tellement eu peur de te perdre Riza. J'ai cru devenir fou. »
Il pleurait aussi à présent. Riza se redressa et lui déposa doucement des baisers sur les lèvres. Roy lui passa une main derrière la nuque et l'embrassa avec passion, ne voulant plus jamais la laisser.
« On fait deux beaux idiots à pleurer comme ça dans ma cuisine ! » Lui dit-elle en s'essuyant les yeux du revers de la main.
« Viens, allons nous coucher. »
Elle se releva de ses genoux et ils montèrent tous les deux dans la chambre.
