Chapitre II : La rencontre.

Le lendemain matin, vers 8h, je mis quelques minutes à me souvenir de ce qui me rendait aussi joyeux. Depuis maintenant bien des années, je comptais enfin profiter d'une journée ensoleillée. Je rejoignis Sirius qui, comme je me doutais, m'attendait à une table, entrain de boire un café. Son expression inquiète changea en étonnement lorsqu'il s'aperçut du sourire qui ornait mon visage.

Ce sourire voudrait-il dire que tout est arrangé ? Me demanda-t-il après avoir ingurgité son déjeuné.

En quelque sorte, oui. C'est en bonne voie. Nous nous sommes expliqués et il a autant envie que moi que nous nous réconcilions. Cette situation avait assez duré, dis-je en m'installant face à lui.

Et bien tu vois ! Il n'y avait aucune raison de s'inquiéter.

Il m'a même proposé de le rejoindre aux tournois de Quidditch de ce matin, organisés par la ville. Qu'est-ce que tu en dis ? Tu m'accompagnes ?

Je n'étais même pas au courant. Cela explique pourquoi il y a tant de monde ce matin dans les rues. Ecoute, c'est très gentil de ta part de penser à moi, mais je pense qu'il est préférable que je vous laisse discuter…

Allons Sirius ! Il y aura toute sa famille. Et puis c'est lui qui me l'a proposé ! Je suis certain qu'il serait enchanté de te revoir, insistais-je.

Peut-être bien, mais j'ai du travail à faire.

Du travail ? Un week-end ?

Depuis qu'ils m'ont innocenté, je cherche à leur prouver qu'ils ont eu raison. Quoi de mieux que de faire des heures sup' en supervisant un grand évènement ? Continua-t-il en se levant.

Alors ça ! Si mon père était encore là pour me voir essayer de te convaincre de te reposer, je crois qu'il en mourrait d'étonnement.

Ha, ha…Très drôle…Bon allez, je te quitte. J'essaierais tout de même de te rejoindre en fin de matinée.

Je l'ai regardé sortir de l'auberge puis transplaner. Je suis resté immobile pendant quelques instants à flâner, puis mon ventre me rappela que je n'avais pas encore déjeuné. Je me suis donc installé au bar et j'ai demandé une brioche à la confiture de citrouille quand tout à coup, j'ai entendu sa voix qui me cloua sur place. Cette voix, ni grave, ni aiguë, mélodieuse…cette voix toute particulière que j'aurais reconnu n'importe où. Elle venait de demander un café. Je savais qu'elle devait être proche de moi, mais je n'osais pas, j'avais peur, de me tourner…Moi, le grand Harry Potter, je m'étais battu contre des monstres inimaginables et pourtant, j'avais peur de ce qui allait se passer si je me retournais, alors je fixais mes mains sur le comptoir…Mais je n'eus pas à attendre longtemps :

Harry ? C'est…c'est bien toi ?

Je sentais une pointe d'étonnement, mais aussi de joie teintée pourtant de tristesse, dans sa voix qui me paraissait si douce. Alors je me suis retourné…et j'ai senti à cet instant là tout un poids revenir dans mon cœur. On ne peut pas imaginer un tel mélange d'émotions avant de l'avoir vécu, j'étais submergé. Je ne savais quelle contenance prendre. J'avais tant envie de la serrer contre moi, le plus longtemps possible, comme pour m'imprégner d'elle. Cette pensée m'amusa car pendant plusieurs années, le fait qu'elle veuille m'enlacer me gênait fortement. Mais là, c'était un besoin. J'ai réalisé combien elle m'avait manquée que lorsque je l'ai eu en face de moi…9 ans…Cela faisait 9 ans que je n'avais plus eu de nouvelles…Nous étions face à face, nous jaugeant mutuellement. Le fait de lire de la tristesse dans ses yeux me rendait littéralement malade. L'avais-je à ce point blessée dans le passé ? Ne pas savoir ce qui la peinait était un véritable calvaire, une grande frustration.

Hermione ? Je suis si heureux de te revoir !

Qu'est-ce que tu fais ici ? Demanda-t-elle immédiatement.

Cette réaction me troubla et me blessa à la fois. C'était donc tout ce qu'elle trouvait à me dire après 9 ans de séparation.

Je...je suis à la recherche de Voldemort avec mon parrain. Il paraît qu'il serait dans les parages depuis un mois. Et toi, que fais –tu ici ?

Elle resta un instant interdite, me fixant avec ses yeux mélancoliques qui me fendaient le cœur ; j'aurais voulu la consoler si seulement la cause n'en avait pas été ma présence.

Je suis ici en tant que juge des épreuves.

Ah…dis-je seulement.

Nous nous observâmes encore pendant quelques secondes. Elle était encore plus belle que dans mes souvenirs. Je n'aurais jamais voulu cesser de la fixer mais un de ses collègues intervint pendant notre tête-à-tête.

Hermione, les tournois vont commencer, il faudrait que tu viennes.

Oh, oui…je te suis…

Attend ! Criais-je avant qu'elle sorte. Ca te dirait qu'on discute un peu autour d'une table, par exemple…ce soir ?

Je ne sais pas Harry, j'ai beaucoup de travail, je n'aurais pas le temps ce soir, dit-elle tout en marchant vers la porte.

Alors un autre jour ? Continuai-je avec espoir.

Ecoute, il faut que j'y aille. Je te contacte, d'accord ?

Et elle sortit précipitamment de l'auberge pour rejoindre son coéquipier. Je restais un instant devant la vitre de la porte, la voyant s'éloigner, en me doutant que jamais elle « n'aurait du temps » à me consacrer.

A suivre….

N'hésitez pas à me reviewer !