Chapitre V : Un nouveau départ.

Le lendemain, à l'aube, je me levais et sortis avant de voir qui que ce soit dans l'auberge, sans prendre mon petit déjeuné. Comme depuis la première fois que je l'avais revue, j'étais incapable de me concentrer sur quoi que ce soit mais pour des raisons différentes. J'avais réfléchis toute la nuit et je ne pouvais pas accepter qu'elle m'aie trahi de la sorte. Krum avait-il raison ? Jouait-elle avec moi ? Mais pourquoi ferait-elle une chose pareille, elle savait ce que je ressentais pour elle. Peut-être pour se venger ? C'est vrai que cette solution était à considérer mais ce n'était pas son genre ! « Encore faudrait-il que je la connaisse vraiment pour dire ça…» pensais-je tristement. De toute façon, cela ne servait strictement à rien de chercher une explication. Pour savoir les vraies raisons, il fallait que j'aille la voir ; un jour ou l'autre de toute manière, il faudrait que je l'affronte. Alors que ma montre indiquait 6h15, je décidais de transplaner jusque chez Hermione pour avoir une discussion avec elle. Lorsque je sonnais à son appartement, une jeune femme en peignoir, toute ébouriffée m'ouvrit. Dès qu'elle me reconnut, elle me fit un grand sourire que je n'étais pas capable de rendre. Cette réaction la surpris et l'inquiéta.

Harry, qu'est-ce qu'il se passe ?

Je peux entrer s'il te plaît, j'ai des choses à te dire.

Vas-y, ne te gêne pas, répondit-elle en ouvrant davantage sa porte.

Je ne pris pas le temps de détailler la décoration et je m'assis sur son divan, après son invitation. Elle se plaça en face de moi, sur sa table basse, le regard interrogateur.

Qu'est-ce qu'il se passe ? Répéta-t-elle.

Krum, répondis-je simplement.

Je vis alors dans ses yeux une terreur traverser son esprit, mais qu'elle cacha immédiatement.

Viktor ? Dit-elle, tentant de prendre un air surpris et innocent. Et bien ?

Et bien ? Répétais-je. Tu sais très bien pourquoi je te parle de lui…

Non, je ne sais pas…Continua-t-elle en se levant et me tournant le dos. Mon regard soutenu la dérangeait.

Très bien, dis-je tranquillement, gardant mon calme. Puisque tu n'as pas l'air décidé, c'est moi qui vais parler.

Je fis une pause pour voir sa réaction mais son visage, à présent tourné vers moi, restait impartial.

Tu vois, hier soir, alors que je marchais dans la direction de mon auberge, quelqu'un m'a attrapé et projeté violemment dans une ruelle. Je découvris rapidement que c'était notre cher ami Krum et celui-ci voulait me parler, mais pas de n'importe quoi ; de toi.

Je fis un nouvel instant de silence, l'observant. Elle fixait le sol, le regard triste.

Et sais-tu ce qu'il voulait que je fasse, hum ? Il ne voulait plus que je t'approche. Alors, immédiatement, je lui aie répondu que je t'aimais, qu'il n'était pas question que je ne te revois plus, qu'il n'avait aucun droit de m'interdire une telle chose…Et devine ce qu'il m'a répondu…

C'est bon Harry, arrête. Laisse moi t'expliquer, me dit-elle, les larmes aux yeux.

Il n'y a rien à expliquer, répondis-je froidement. Tu vois, la chose la plus dure à accepter pour moi dans tout ça, c'est que tu m'as fait souffrir pendant 9 ans pour t'avoir menti, et tu es la première à me trahir…dis-je d'une voix saccadée par l'émotion. Pourquoi est-ce lui qui me l'a appris ?

Harry, je te jure que je voulais te le dire…c'est ce que j'allais faire hier, lorsque Ron est arrivé…S'il te plaît Harry, pardonne moi…dit-elle en pleurant, s'approchant de moi pour me saisir le bras.

Mais je la rejetais, tentant de refouler des larmes de tristesse et de colère.

Est-ce que tu m'as pardonné, moi, quand je te suppliais de m'écouter, de m'expliquer ! Est-ce que tu as la moindre idée des années que j'ai vécu après notre séparation ? Tu ne t'es jamais demandé pourquoi j'avais quitté l'équipe nationale de Quidditch ?

Elle resta interdite, des larmes coulant sur son visage.

Pardon Harry, je t'en prie pardonne moi ! Je ne voulais pas te blesser…je…on s'est marié il y a environ deux ans, commença-t-elle. Comprends Harry, je n'ai jamais cessé de t'aimer…mais j'étais persuadée que, quoi que je fasse, Cho Chang serait toujours entre nous. Elle était gentille, avait les mêmes goûts que toi, était très belle…et moi…non s'il te plaît, ne m'interromps pas, dit-elle en me voyant prêt à faire une remarque. Bref, je pensais n'avoir aucune chance…et puis, j'ai été mutée en Bulgarie et j'y ai retrouvé Viktor. Il faisait tant attention à moi, semblait si amoureux…que finalement, j'ai accepté sa demande en mariage. Mais, je ne pouvais pas t'oublier et il le savait. Et puis, au bout d'un an, notre relation s'est dégradée, je ne pouvais pas lui mentir plus longtemps : j'aimais tout ce qu'il pouvait me rappeler de toi, pas vraiment ce qu'il était… Alors, j'ai voulu divorcer mais il a refusé et je ne peux pas rompre notre contrat de mariage sans son accord, je ne sais plus quoi faire…Si je ne t'en ai pas parlé tout de suite, si je ne voulais pas recommencer une relation avec toi, c'est en partie parce que je voulais régler tout ça avant…Je…je savais que si je te revoyais, si je passais du temps avec toi, alors…je n'arriverais pas à me détacher de toi. Et au travers de Viktor, je te ferais souffrir…

Je ne savais plus quoi penser. Elle me regardait avec tant de tristesse et d'espoir, ses yeux embués de larmes…Elle aurait pu faire de moi absolument ce qu'elle voulait. Mais je lui lançais tout de même un regard indécis, perplexe.

Je t'assure que c'est la vérité…murmura-t-elle

C'est bon, je te crois. Allez viens, ne pleure plus, chuut…Craquais-je finalement.

Je la serrais dans mes bras en la berçant lentement pour qu'elle calme ses pleurs, sentant sa respiration saccadée.

Je t'aiderais à divorcer…

Comment ? Il…

Chuut…Ne t'en fais pas, on trouvera une solution…

Elle m'observa intensément, ses yeux brillant à présent de reconnaissance.

Merci Harry, tu es vraiment un ami…

Et toi, tu es la plus belle fille en peignoir et en larme que j'ai vu de ma vie, répliquais-je avec humour pour détendre l'atmosphère.

Cette dernière sourit enfin.

Je vous aime tant, Mr Potter…

Je souris à mon tour, surpris mais immensément heureux par cette déclaration. Elle approcha alors son visage encore mouillée par ses dernières larmes vers moi, et nous nous embrassâmes. Je sentis ses bras entourer ma nuque alors que je l'enlaçais contre moi, la douce chaleur de son corps contre le mien. Puis ses mains descendirent le long de mon dos, me faisant frissonner. Nos baisers devinrent de plus en plus intenses et mon désir de plus en plus grand. Je savais que si je continuais, je ne pourrais peut-être plus m'arrêter.

Hermione, attends, dis-je en me séparant légèrement d'elle. Tu es sûre de ce que tu fais, tu ne vas pas le regretter ? Demandais-je avec inquiétude.

Elle me sourit, son regard brillant plus fortement que jamais.

Je sais ce que je fais, ne t'en fais pas. Je ne regretterais sûrement pas, finit-elle d'un ton malicieux.

Ce fut notre première nuit, ou du moins, notre première fois ensemble. Et malgré le temps qui as passé, ce fut ma meilleure expérience en la matière, la plus belle et la plus pure de toutes. Jamais je n'oublierais ce matin là, ni la femme qui me procura un tel bonheur. Et quel plaisir de se réveiller près de la femme qu'on aime, après un moment aussi intense et important. Mon cœur ne pouvait rêver de meilleur cadeau.

Je t'aime mon âme, murmurais-je en lui caressant les cheveux.

Moi aussi je t'aime mon cœur, répondit-elle avant de me donner un doux baiser.

Bien que je n'ai absolument aucune envie de le faire, il va falloir que je me lève et que j'aille voir Sirius pour lui dire que je reprends le boulot, ça fait trop longtemps que je n'y suis pas allé.

Je croyais que tu étais en congés ? S'étonna-t-elle

En fait, pas vraiment…Sirius fournissait des excuses pour que je puisse consacrer mon temps à toi, ma belle. De toute façon, tu étais ma seule préoccupation, je n'avais la tête à rien d'autre.

Tu as fait ça pour moi ? Demanda-t-elle d'un air réprobateur puis finit par dire : c'est trop mignon…Attends, je viens avec toi, cela me permettra de remercier ton parrain, dit-elle en me voyant me lever.

Tous les deux, après nous être habillés, nous transplanâmes vers l'auberge, main dans la main, le sourire aux lèvres. Mais avant même de franchir la porte, celle-ci s'ouvrit, manquant de me casser le nez. Sirius sortit, l'air en colère.

C'était donc chez Hermione que t'étais passé ! Je t'ai cherché partout ! T'étais plus dans ta chambre, pas de mots, rien !

Ca va Sirius, tu n'es pas ma mère, répondis-je avec un grand sourire.

Là n'est pas la question ! S'énerva-t-il. Ca m'est égal que tu partes de l'auberge quand cela te chante mais laisse moi un moyen de te contacter.

Pardon Sirius, c'est de ma faute, intervint Hermione, essayant de garder son sérieux.

Je me fiche de savoir de qui vient la faute ! S'écria mon parrain. Vous faites ce que vous voulez !

Alors pourquoi tu t'énerves ? L'interrogeais-je.

Harry, je viens d'apprendre une mauvaise nouvelle…dit-il, baissant le volume de sa voix.

Que se passe-t-il ? C'est Ron ? M'inquiétais-je immédiatement.

Non, non, rien à voir. Harry, tu viens de perdre ton job…

Quoi ! M'indignais-je. Ils ne peuvent pas ! Je…je suis leur meilleur élément ! Ils ont besoin de moi pour retrouver Voldemort…

Je suis désolé, mais je n'ai rien pu faire…S'excusa Sirius.

C'est vraiment pas le moment…je n'ai plus d'argent, j'ai besoin de mon travail.

C'est alors que je reçus quelque chose sur le crâne, un parchemin semblait-il. Un hiboux tournoya autour de nous puis s'éleva pour disparaître dans l'horizon. Je déroulais le parchemin, n'ayant absolument aucune idée de la personne qui avait pu m'envoyer ce mot :

Cher monsieur Potter,

Après avoir appris que vous veniez d'être renvoyé de votre ancien emploi d'Auror au Ministère de la Magie, nous en profitons pour vous proposer le poste en intermittence de professeur de Défense contre les Forces du Mal avec Mr Rémus Lupin. Pour des raisons personnelles, il est régulièrement absent, ce qui est un véritable problème lorsque l'on sait à quel point cette matière est importante pour la jeunesse d'aujourd'hui.

Nous réclamons donc une réponse assez brève nous avertissant de votre accord ou désaccord. Dans le cas où vous acceptez notre proposition, tous les documents nécessaires vous seront joins dans un prochain courrier.

Je vous pris d'agréer, Mr, en l'expression de nos sentiments distingués.

Minerva Mc Gonagall, directrice adjointe du collège de Poudlard.

Je restais stupéfait, après avoir terminé ma lecture à voix haute.

Ha, ce Dumbledore ! Je suis sûr que c'est lui qui a lancé cette idée, affirma immédiatement Sirius.

Comment fait-il pour toujours tout savoir avant tout le monde ? M'étonnais-je, perplexe.

Qu'en penses-tu ? Demanda alors dans mon dos Hermione.

Je pense que c'est une merveilleuse proposition !M'exclamais-je après un long moment d'incrédulité. Mais…je me tournais vers la jeune femme…je ne ferais rien si tu ne m'accompagnes pas.

Harry, tu sais bien que je ne peux pas…répondit-elle tristement. Je dois finir mon travail de juge…

J'ai le temps, les élèves finissent à peine leur scolarité.

et je dois m'occuper de cette histoire avec Viktor…

Dumbledore nous aidera, j'en suis persuadé. Allez Hermione ! Tu vois bien que rien ne te retient ici ! Dis-je avec enthousiasme, me saisissant de ses mains. Je ne te demande pas de quitter ton travail ; le Ministère de la Magie trouvera toujours un poste pour toi, tu fais du bon boulot dans n'importe quel cas. Je te demande simplement de me suivre…s'il te plaît mon âme…revenons au pays, rentrons enfin chez nous…

Elle regarda au plus profond de moi, comme seule elle savait le faire, ses yeux noisettes plongeant dans les miens, puis, après un instant de silence :

Très bien Harry, je te suis. Rentrons chez nous, répéta-t-elle en souriant, son visage plein d'espoir et d'amour.

Pour seule réponse à ma joie grandissante, je l'embrassais avec passion. Puis, je me retournais vers mon parrain.

Et toi Sirius ? Tu nous suis ?

Non, désolé les jeunes, j'ai encore Voldemort à retrouver, ce qui veut dire que je serais encore là pour un bon moment, répondit-il, une pointe de tristesse et de déception dans sa voix, malgré son sourire.

Je comprenais parfaitement ce qu'il pouvait ressentir. J'étais sa seule famille et j'allais m'éloigner de lui pour retourner dans notre pays natal. Je suis sûr qu'il devait être aussi impatient que moi de retrouver dans notre bonne vieille Angleterre.

Tant que je serais là, tu pourras compter sur mon aide pour guider ton équipe et trouver mon cher « père ».

Je sais filleul, je sais…

Ce soir là, quand je m'allongeais sur mon lit, je pus ressentir tout le bonheur que j'avais pu accumuler depuis ces derniers temps. Seule ombre au tableau, mon départ avec Hermione me ferais à nouveau perdre le contact avec Sirius, mais aussi avec les Weasley. Mais en contre partie, je gagnais un travail proposé par le seul lieu où je me suis toujours senti chez moi, accompagné de la femme que j'aimais plus que tout au monde. Ce soir là, devant mes yeux se dressait enfin ce que j'attendais depuis des années : une promesse d'espoir, une famille, un nouveau départ…

A suivre… !